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Villes, communs et transitions : perspectives altermétropolitaines

Économie circulaire, mines urbaines et altermétropolisation : une expérience française

Circular economy, urban mines and altermetropolization: a French experience
Maxime Schirrer
p. 30-44

Résumés

Les mines urbaines désignent l’ensemble des e-déchets qui ne sont pas utilisées dans le cadre d’une filière de réutilisation, réparation ou réemploi. Au lendemain de la pandémie mondiale du Covid 19, des ruptures de chaine logistique ou d’approvisionnement de matières premières ont impacté le modèle de croissance basé sur l’économie numérique. Ainsi, les mines urbaines sont au cœur de stratégies industrielles et leur reconnaissance en tant qu’enjeu de souveraineté nationale pose la question de savoir si les mines urbaines peuvent être à la base d’une économie circulaire à grande échelle.

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Texte intégral

Introduction

1Dans un article précédent intitulé « De l’économie sociale et circulaire des mines urbaines » [Duparay & Schirrer 2020], nous dressions les contours d’un chantier de recherche dédié aux mines urbaines, considérant ces dernières comme le support d’un projet territorial d’un nouveau genre. Cet article présenté lors d’une journée d’études intitulée « Villes, communs et transition : perspectives altermétropolitaines », s’inscrit dans le prolongement de cette réflexion portant sur le développement territorial à partir des déchets d’équipements électriques et électroniques ménagers (DEEE, ou D3E) que l’on peut également désigner par le terme d’e-déchets ; ces derniers, définis par le parlement européen1, vont du gros équipement électroménager jusqu’aux téléphones portables, écrans et capteurs en tout genre.

2Le thème des e-déchets s’inscrit dans une démarche plus globale de l’Union Européenne (UE), constituée de trois piliers : (1) une production soutenable et légale de matières premières minérales, (2) une maîtrise des routes d’approvisionnement de l’Union européenne (UE) et (3) une stratégie d’efficience des ressources à travers le recyclage. Ces piliers visent à sécuriser les approvisionnements des pays membres de l’UE. Ainsi, une liste de métaux dits « critiques » a été rendue publique en 2011, puis mise à jour en 2014 et 2017, comptant 27 matériaux [Danino-Perraud 2019].

3La notion de mines urbaines s’insère dans ces initiatives et renvoie aux dispositifs d’économie circulaire dans la mesure où il y a une réutilisation de matières contenues dans les D3E à destination de nouveaux processus de fabrication de produits ou de biens manufacturés.

4L’objectif de cet article est de montrer que le recyclage des e-déchets ménagers participe à une nouvelle illustration des concepts de métabolisme urbain et d’économie circulaire. Mais pour atteindre une dimension industrielle, l’infrastructure de collecte des gisements des mines urbaines reste à élaborer.

5Certes, ce champ d’analyse n’est pas nouveau. Dès 2014, J.-B. Bahers posait une problématique à propos de la filière de récupération-recyclage des D3E : « Comment le système local de récupération-recyclage des DEEE contribue-t-il au développement de l’écologie territoriale ? » [Bahers 2014]. En une décennie, que s’est-il passé ?

6Cet article débute par l’analyse d’une littérature mettant en lien le concept de métabolisme urbain et son apport à l’idée de mines urbaines. Puis, nous analyserons le contexte législatif favorisant l’avènement d’une infrastructure de collecte des mines urbaines à travers des dispositions de la loi AGEC de février 2020 ciblant les e-déchets et par voie de conséquence les mines urbaines. Enfin, nous présenterons des indicateurs pouvant identifier une localisation territoriale des e-déchets dans la perspective de capter ces gisements.

1. Le métabolisme urbain des mines urbaines

7Il est utile de rappeler l’héritage conceptuel auquel appartient la notion de mines urbaines et d’identifier les images de référence auxquelles elle renvoie. En effet, la préoccupation de réutilisation ou de recyclage des D3E s’intègre à une dimension plus générale de la place des déchets dans le fonctionnement de notre organisation sociale. En 1972, le rapport Meadows, plus connu sous le titre « Halte à la croissance », questionne la finitude des ressources de la planète. Cette approche écologique de la consommation des matières donne naissance à un courant de pensée autour de la sobriété. Concernant le concept du métabolisme urbain, Sabine Barles situe cette naissance dès les années 1960 en rappelant le lien avec l’écologie urbaine ou des auteurs comme Abel Wolman [Barles 2014].

8Le recours au concept de métabolisme urbain permet à juste titre d’ancrer le thème des mines urbaines dans un corpus de recherches constitué depuis près d’un demi-siècle : « Le “métabolisme urbain” désigne l’ensemble des processus, par lesquels les villes importent, consomment, transforment, stockent ou exportent énergie et matières. […] combien d’énergie représente l’ensemble des activités urbaines […]. L’analyse des flux de matières brutes [AFM] donne ainsi une vue d’ensemble de ce que pèse, au sens littéral du mot, le fonctionnement d’une ville ; l’analyse des flux d’énergie [AFE] traite de ses besoins énergétiques ; l’analyse des flux de substances [AFS] permet l’étude d’un élément ou d’un composé chimique spécifique : carbone, azote, plomb, selon les enjeux identifiés. » [Barles 2013, pp. 118-119].

9Ainsi, les travaux de S. Barles ouvrent une perspective sur l’enjeu des mines urbaines en tant de flux de matières entrant ou sortant d’un espace. Le travail de l’agence urbaine de l’Ile de France, « Les études de métabolisme territorial, perspectives et enjeux » de 2021, fournit un état des lieux pertinent sur le sujet [IAU 2021]. Par extension, notre problématique rejoint le courant de recherche des transition studies, avec l’ambition de territorialiser le phénomène de transition écologique appliqué au travers de l’illustration des mines urbaines.

10Dans le cadre des e-déchets, deux filières existent. La première est celle de la réutilisation d’un équipement électrique et électronique qui se divise en deux domaines, l’un lié à la réparation lors de laquelle l’usager garde la propriété de son bien, l’autre associé au réemploi lors duquel l’usager cède cette propriété. Une deuxième filière est celle du recyclage dans laquelle l’e-déchet est disséqué en fonction des matériaux et des composants qu’il contient afin de les réintroduire comme matière secondaire après un procédé chimique. « Les techniques d’hydrométallurgiques sont des procédés d’extraction des métaux qui comportent une étape où le métal est solubilisé. Ceux-ci sont principalement utilisés lorsqu’un minerai ou un concentré contient plusieurs métaux ; ils permettent la séparation » [DGE PIPAME 2015] et donc leur valorisation. Bien que ce procédé ne soit pas le seul à pouvoir réaliser des extractions de métaux, ce qui nous importe ici, c’est la possibilité de récupération des matières qui alimente la filière du recyclage des mines urbaines. En ce sens, les e-déchets deviennent des ressources d’un autre activité. C’est en ce sens que nous évoquons le principe de l’économie circulaire des mines urbaines qui relève plus de la filière recyclage que de celle de la réutilisation : par exemple, on ne parlera pas de mines urbaines dans le cas de réutilisation d’un smartphone car il n’y a pas extraction de matières à proprement parler.

11La contribution de Niang, Bourdin et Torre sur les enjeux de développement des territoires de l’EC [Niang & al. 2020] illustre bien les débats de ce concept dans la sphère publique, avec d’un côté une définition académique non stabilisée et de l’autre des politiques publiques en recherche de modèle alternatif afin d’asseoir une démarche écologique. Cette quête de territorialité de l’EC s’applique bien à notre exemple qui est justement une tentative d’identifier les parties prenantes et d’organiser les flux ; toutefois, l’échelle d’optimisation économique est-elle adaptée aux limites administratives du territoire de compétence en la matière, en l’occurrence l’échelon intercommunal ? Comme l’évoquent les auteurs précités : « Au sens de l’EC, le territoire pertinent ne correspond pas forcément à une entité administrative grande ou petite comme la région, le département, la commune ou le quartier. » [Niang & al. 2020, p. 5].

12Ces points de vue sur l’économie circulaire des mines urbaines demandent à être réfléchis dans une perspective historique de construction de modèles de production alternatifs. La remise en question de la chaine de production dite linéaire est à la base de cette rupture historique qui consistait à extraire, produire, consommer et jeter de manière indéfinie. Ce schéma à la base de la société industrielle, vieux de plus de deux siècles, trouve ses limites quand le credo de produire de manière illimitée se trouve opposé à la finitude des ressources de la planète.

  • 2 Traduit en français par le titre « Halte à la croissance ? »
  • 3 Traduit en français : « Emplois de demain : le potentiel de substitution de la main d’œuvre à l’éne (...)

13C’est dans cette perspective que l’économie circulaire trouve un autre intérêt que celui de la philosophie de la préservation de la nature à laquelle nous adhérons : « le fondement conceptuel de l’EC est apparu dans les années 1970, avec la publication en 1972 du rapport commandité par le Club de Rome intitulé "The Limits to Growth"2 ou rapport Meadows suivi d’un rapport de 1976 des Suisses Walter Stahel et de Genevieve Reday intitulé "Jobs for tomorrow: the potential for substituting manpower for energy"3 à destination de la commission européenne. […] Si le concept n’est pas nouveau, sa diffusion et la massification des expériences l’est. Comme sa traduction politique symbolisée par la présence de délégation dédiée à l’économie circulaire au sein de collectivités locales par exemple à l’échelle municipale ou intercommunale. Ceci suggère que les pouvoirs publics locaux se saisissent de l’EC comme un projet alternatif à une économie linéaire standardisée. Derrière l’économie circulaire, c’est en réalité notre rapport à l’espace dont il est question : proximité, boucle locale. […] Il s’agit d’appréhender sous de nouvelles échelles les liens entre productivité et coopérations territoriales. Cela implique de revisiter les champs des coopérations locales mais également internationales afin de dépasser les concurrences et de créer de nouvelles solidarités industrielles. » [Schirrer 2021].

14Cette contribution réalisée pour le compte d’une revue d’élus francophones avait pour but d’inscrire l’économie circulaire dans un rôle historique d’une nouvelle donne économique impulsée par les élus locaux. Cette idée reprend l’analyse développée par J.-B. Bahers, M. Durand et H. Beraud sur la territorialité de l’économie circulaire : « L’économie circulaire peut-elle être considérée à l’échelle planétaire, ou doit-elle nécessairement être mise en œuvre à l’échelle locale ? » [Bahers & al. 2017, p. 129].

15Dans le prolongement de cette remise en perspective historique, il est nécessaire de rappeler trois grandes dynamiques qui précédent l’avènement des mines urbaines, afin d’en comprendre le fondement idéologique. La première est d’ordre démographique : l’augmentation de 6 milliards d’humains en un siècle. Cet accroissement démographique, au cœur de la révolution urbaine au 20e siècle, se traduit par une croissance exponentielle en demande d’équipements numériques et donc de e-déchets. La seconde est urbaine et liée aux processus de décentralisation, de mondialisation et de métropolisation. Ceci correspond à une concentration des activités, notamment liées à l’économie numérique, dans des espaces très concentrés et métropolitains. Ceci implique une concentration des gisements de e-déchets devant être captée afin d’organiser des flux de matières sortants des espaces métropolitains. Enfin, la dernière est économique avec une désindustrialisation des pays dits développés au profit d’une tertiarisation de l’économie qui s’est largement numérisée depuis les années 2000. Toutefois, cette désindustrialisation a été remise en question par la pandémie du coronavirus avec une volonté politique forte de réindustrialisation. En France, ceci s’est traduit par la politique volontariste de la part du président Emmanuel Macron, comme en témoignent les mesures annoncées lors de l’événement du 11 mai 2023 intitulé « Accélérer notre réindustrialisation »4. Dans ce contexte, la filière du recyclage des mines urbaines s’inscrit dans une démarche stratégique européenne, permettant également d’asseoir une politique nationale qui soit à la fois industrielle et écologique d’un point de vue du métabolisme urbain.

16Face à ces dynamiques, des crises majeures ont été également observées, remettant en cause le système de l’économie linéaire comme immuable et vertueux. D’abord, une crise urbaine avec les impasses d’une périurbanisation et d’une métropolisation, dont les externalités négatives comme l’étalement urbain sont désormais combattues à travers les outils de planification à l’exemple de la loi Zéro Artificialisation Nette de juillet 2023. Puis, une crise environnementale avec le réchauffement climatique qui a conduit à une remise à plat des documents d’urbanisme avec la création des Plans Locaux d’Urbanisme en 2000 (PLU) jusqu’au Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET) institué par la loi Notre de 2015. Enfin, une pandémie d’ampleur mondiale, celle du Coronavirus 19, qui a montré que les problématiques d’approvisionnement logistique n’étaient pas garanties ad vitam æternam : tout ce qui semblait acquis, pouvait être remis en question, voire suspendu en regard de l’approvisionnement d’un marché intérieur. À ces cataclysmes/perturbations/dérèglements, il faut ajouter une crise socioéconomique qui affecte les villes et les campagnes et qui peut se traduire par une recherche de nouveau mode de développement économique plus vertueux d’un point de vue écologique.

17Ainsi, l’approche territoriale par les communs relève d’une alternative de partage des ressources et suggère une nouvelle forme d’organisation des interactions humaines en dehors d’une perspective libérale. Dans l’ouvrage « Les communs, un autre récit pour la coopération territoriale » G. Fontaine et P. Chemla précisent en préface : « (…) le récit néolibéral actuellement dominant assoit la validité de l’action sur le calcul économique rationnel en affirmant la séparation de l’éthique et de l’économique » [Fontaine & Chemla 2022, p. 9]. Appliquée à la ville et à la métropole, cette idée d’alternative pourrait s’incarner dans la notion d’altermétropolisation proposée par Guy Burgel dans les années 2000 et récemment approfondie par Alexandre Grondeau [Grondeau 2022]. D’autres manières de produire sont possibles, notamment en créant de nouvelles solidarités socio-territoriales. L’exemple des mines urbaines parait alors en être une bonne illustration en proposant une expérience industrielle de l’altermétropolisation.

2. Les mines urbaines, une filière industrielle en devenir

18La dimension recyclage des mines urbaines est au cœur de notre propos. Aussi, l’aspect de la réparation des e-déchets contenu dans la loi Anti-Gaspillage Économie Circulaire (AGEC) ne sera pas abordé ici, car c’est une filière en soi. Les dispositions qui nous intéressent ici sont celles contenues dans l’article L 541-10 du code de l’environnement, modifié en raison du vote de cette loi. Cet article stipule que « Les producteurs s’acquittent de leur obligation en mettant en place collectivement des éco-organismes agréés dont ils assurent la gouvernance et auxquels ils transfèrent leur obligation et versent en contrepartie une contribution financière »5. La loi précise alors l’ensemble des filières concernées qui relève du principe de la Responsabilité Élargie du Producteur (REP), notamment l’alinéa 5 : «  Les équipements électriques et électroniques, qu’ils soient destinés à être utilisés par les particuliers ou les professionnels, afin que les composants et déchets générés par ces équipements, y compris les métaux rares des appareils électroniques de haute technologie, particulièrement les téléphones et tablettes, puissent être collectés et réemployés après utilisation »6.

19Ces éléments renseignent ainsi sur la fonction des éco-organismes en tant qu’acteurs disposant des fonds des industriels en vertu du principe de la REP. Cette contribution financière rappelle le principe du pollueur payeur, adopté par l’OCDE en 1972, et inscrit dans les principes généraux du code de l’environnement. La traduction matérielle de cette volonté législative induit en conséquence un rôle de premier plan aux collectivités locales qui sont en interface directe avec ces flux de matières, localisés dans les déchetteries ou chez les usagers (ménagers, entreprises).

20Ces éléments législatifs dessinent le contour de nouvelles dynamiques industrielles territoriales et s’intègrent pleinement à une société hyperindustrielle décrite par Pierre Veltz [Veltz 2017]. Cette dernière peut se définir comme l’hybridation sectorielle entre l’industrie et le service à l’ère numérique. Ainsi, les mines urbaines illustrent la possibilité de faire entrer la société hyperindustrielle à la fois dans le champ de l’économie circulaire tout en étant dans une logique de métabolisme urbain, c’est-à-dire de comptabiliser les flux de matières électroniques entrants et sortants d’un espace géographique à l’échelle d’une intercommunalité ou d’une métropole.

21La dimension territoriale des e-déchets concourt à l’idée que les espaces urbains ou ruraux peuvent être évalués différemment. En effet, ces derniers passent du statut de consommateurs de matières premières nécessaires à la production des équipements numériques à celui d’espaces productifs de matières secondaires issues du recyclage ; de nouvelles chaines de production sont créées mais également des chaines de valeur.

22Jusqu’à une période récente, l’impact du numérique sur le territoire était classiquement observé sous trois dimensions : les infrastructures nécessaires au fonctionnement d’Internet par voie filaire ou hertzienne comme les antennes-relais, le développement de services économiques en ligne par le biais d’équipements comme les data centers ou les terminaux, et pour finir la dimension sociale sous le prisme des usages avec l’utilisation de logiciels voire de capteurs. Que ce soit un besoin de matière ou d’énergie, il est aisé de comprendre les e-déchets générés par chacune de ces dimensions et l’impact environnemental que le numérique peut avoir.

23L’intérêt des mines urbaines peut alors être rapproché d’un nouveau champ de recherche en cours de constitution autour de l’empreinte environnementale du numérique. Le Centre Internet et Société du CNRS, créé en 2019, a défini un axe de recherche sur un « Internet inclusif et durable » et organise des séminaires sur les politiques environnementales du numérique7. La constitution de ce champ de recherche en 2019 paraît bien tardive au regard de l’impact environnemental du numérique, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la consommation énergétique toujours plus grande.

24Plusieurs explications peuvent être proposées. La première pourrait être de considérer que les pouvoirs publics ont longtemps considéré que le numérique serait l’infrastructure de base au développement durable. Les politiques publiques se sont emparées des possibilités du numérique en mettant en place l’e-administration. Cela s’illustre par la dématérialisation de procédures administratives comme le permis de construire ou la saisie des impôts sur le revenu par les ménages.

25Une autre interprétation pourrait être de considérer que le recours aux infrastructures et aux équipements numériques a servi de colonne vertébrale au système productif industriel et tertiaire depuis au moins trois décennies ; du rapport Théry sur les « autoroutes de l’information » de 1994, reprenant la thèse du sénateur Al Gore de 1992, aux pôles de compétitivité du premier ministre Jean-Pierre Raffarin en 2003 à la smart nation du président Macron, aucun des acteurs politiques n’imaginait l’impact si négatif du numérique pour la planète. Ceci révèle une contradiction majeure du numérique : « être l’infrastructure de base de l’instauration d’une société plus sobre et moins polluante, alors même que les outils de cette régulation sont intrinsèquement vecteurs d’une consommation énergétique sans précédent et d’une pollution extrême » [Duparay & Schirrer 2020].

26Toutefois, l’émergence du sujet sur l’empreinte environnementale du numérique témoigne de cette prise de conscience des pouvoirs publics à l’instar de la démarche du « Numérique Responsable » qui apparaît de plus en plus au sein de l’État et des collectivités territoriales grâce à la circulaire relative aux services publics écoresponsables8 de 2020.

27Une dernière explication serait que la démarche capitalistique des entreprises du secteur numérique a contribué à occulter la dimension environnementale de l’économie numérique. Ceci aurait pu remettre en cause le fondement des investissements lucratifs alors que la demande explosait en demande d’équipements et de services. Avoir un caillou dans une chaussure ce n’est pas si grave si on continue d’avancer, peu importe qu’on boite ! Le résultat est là : des milliards d’e-déchets dans le monde et un modèle de recyclage qui se cherche encore.

28Toutefois, une entreprise belge a su tirer parti de manière précoce de cette industrie du recyclage des é-déchets au début du 21e siècle : il s’agit du leader européen Umicore9, anciennement Union Minière jusqu’en 2001. Sa rentabilité économique témoigne que cette filière est désormais mature. Umicore était une entreprise de production de métaux non ferreux dont les origines remontent au début du 19e siècle avec l’exploitation de Zinc. L’entreprise est devenue un acteur mondial de l’exploitation minière en produisant l’affinage de métaux. Elle possédait en conséquence un savoir-faire et des usines disponibles afin d’accomplir une reconversion rapide pour s’adapter à ce nouveau secteur. Ceci a conduit le groupe à se placer de manière compétitive sur la filière du recyclage des e-déchets en maîtrisant une grande partie de la chaine de valeur depuis l’extraction des métaux et leur purification, jusqu’à la circularité de leur recyclage. Un exemple à suivre pour les acteurs publics ou privés qui pourraient investir dans la rénovation, voire la création, de ce type d’usines à hauts fourneaux afin de s’insérer dans ce secteur économique à l’avenir prometteur.

29Ceci est à mettre en perspective avec le contexte structurel dans lequel les matières premières viennent à manquer ; la question d’un modèle alternatif à créer devient nécessaire, surtout si la production est en voie de s’arrêter faute de stock disponible. La récente crise de l’approvisionnement en semi-conducteurs en est la parfaite illustration. Appliquée aux territoires, cela signifie qu’utiliser les e-déchets comme une ressource de matières secondaires à destination d’industries classiques ou émergentes devient une solution économique incontournable, surtout si elle est par ailleurs écologiquement justifiable ; une ruée vers l’ordure numérique, pour prolonger le sujet de Jérémie Cavé consacré à la gestion des mines urbaines [Cavé 2015], mais étudié sous le prisme du e-déchet. C’est dans ces conditions de transition que l’e-déchet n’est plus considéré comme une dépense mais une ressource à exploiter. Un rapport sénatorial de 2016 donne des chiffres sur la rentabilité de l’exploitation des mines urbaines : « La concentration d’une très bonne mine à 5 grammes d’or par tonne de minerai, tandis qu’elle est en moyenne de 200 grammes d’or par tonne de cartes électroniques. Une tonne de cartes électroniques peut comprendre jusqu’à 1 kilogramme d’or, 5 kilogrammes d’argent, 9 kilogrammes de tantale et 250 kilogrammes de cuivre » [Blandin 2016, p. 20]. Ainsi, les e-déchets ne sont plus regardés comme une dépense logistique vers un port africain à l’exemple de la tristement connue décharge d’Agbogbloshie au Ghana ; l’e-déchet devient une marchandise, un investissement territorial à vocation environnementale.

30Si le recyclage des e-déchets peut alimenter des industries locales ou nationales en demande de minerais, cette filière offre des ouvertures évidentes sur les marchés internationaux. Cette ressource participe de l’autonomie économique du pays ; c’est le sens de l’orientation du récent règlement des semi-conducteurs du Conseil européen de 2023 qui vise à stimuler cette industrie avec un investissement à hauteur de 43 milliards d’euros10. Dans le registre de cette chaine de valeur, la récupération de matières dans les e-déchets devient stratégique ; il est donc compréhensible que des États investissent dans cette filière afin de constituer les stocks qui alimenteront les usines consommatrices de ces matières premières. Dans cette perspective, les villes sont au premier plan pour identifier les stocks (les gisements) et structurer les flux afin d’organiser ce chantier pharaonique. C’est à cette naissance que nous assistons.

3. À la recherche du e-déchet perdu

31Les éléments précédents permettent de valider que la rentabilité est au rendez-vous. C’est donc plutôt vers la mise place de ces filières qu’il convient de faire porter le diagnostic. Cela interpelle donc les politiques publiques dans leur capacité d’organiser les stocks et les flux.

32L’industrialisation du recyclage des mines urbaines nécessite une infrastructure de collecte et de logistique afin d’acheminer les gisements depuis les ménages (ou les entreprises) jusqu’aux lieux de leurs traitements. Cette géographie des flux d’e-déchets implique un maillage territorial de collecte dédié.

33Or, nous sommes en présence d’une géographie classique : les centres-villes, dépourvus pour l’essentiel de déchetteries, exportent en périphérie leurs e-déchets. En effet, il est rare de trouver une déchetterie en cœur de ville, que ce soit pour des raisons de prix du foncier ou d’externalités négatives comme la pollution ou les nuisances sonores. La création d’une infrastructure éphémère est donc à l’ordre du jour dans les zones denses afin que les espaces centraux dans lesquels résident les populations aisées puissent « traiter » les e-déchets sans les renvoyer vers la périphérie. Les habitants des espaces centraux possèdent en effet un grand nombre d’équipements et de ce fait produisent un nombre important d’e-déchets de « bonne qualité ». Cette qualification signifie que le prix d’achat d’un équipement pourra être plus onéreux dans le centre-ville qu’en périphérie car la population qui y réside dispose de moyens financiers plus important et pourra acheter des marques haute gamme censées être plus robustes dans le long terme.

34Un rapport de l’Ademe sur les données des D3E rend compte de l’ampleur de la tâche : « 855 millions d’équipements électriques et électroniques ménagers ont été mis sur le marché en 2020 (…) soit 13 appareils par habitant » [Jover et al. 2021]. D’ailleurs, un communiqué de presse des deux éco-organismes leaders du secteur des e-déchets (Ecosystem et Ecologic) cite une autre étude de l’Ademe et rend compte du poids des e-déchets au sein des ménages français : « Chaque foyer français possède en moyenne 99 équipements électriques ou électroniques (…) Au total, cela représente 450 kg par foyer, soit 200 kg par habitant »11.

35Ainsi, à travers la consommation des ménages, les territoires sont consommateurs d’équipements électriques et électroniques (EEE). Mais tous les territoires connaissent-ils la même consommation d’EEE ? La figure 1 permet de distinguer le niveau d’équipements des ménages en fonction de la taille de l’unité urbaine.

Figure 1 – Équipement des ménages en biens durables selon la taille de l’unité urbaine de 2010 [en %] pour l’année 2017

Figure 1 – Équipement des ménages en biens durables selon la taille de l’unité urbaine de 2010 [en %] pour l’année 2017

[p] chiffres provisoires
Champ : ensemble des ménages en France métropolitaine

Source : Insee, SRCV-Silc 2011 à 2017
Réalisation : Maxime Schirrer, 2023

36Le diagramme 1 est issu d’une extraction d’un tableau de l’Insee sur les biens durables des ménages en 2017. Notre sélection des items a pour vocation de montrer les tendances et surtout la possibilité de gisement d’e-déchets en fonction de la densité des unités urbaines. Il ressort du tableau 1 que les zones peu denses sont bien équipées, parfois mieux que dans les zones très denses.

37L’exemple du lave-linge est significatif, avec un taux d’équipement à plus de 98 % dans les communes rurales contre 95 % dans les grandes villes. Cela s’explique par la constitution d’un parc de logement plus exigu en milieu dense ainsi qu’à un prix plus onéreux du foncier et des mètres carrés dans les grandes villes, qui impose des surfaces plus petites ; ceci explique d’ailleurs la présence des laveries automatiques dans les grandes villes, un équipement rarement disponible dans une commune rurale.

38Si le lave-linge est un indicateur peu discriminant en fonction de la taille de l’unité urbaine, le taux d’équipement des ménages en lave-vaisselle parait pertinent : 73 % des ménages dans les communes rurales en possèdent un contre seulement 55 % dans les villes de plus de 20 000 habitants, voire 52 % dans l’agglomération parisienne.

39En revanche, l’équipement des ménages en micro-ordinateur dans les grandes villes est au-dessus des communes rurales avec un taux d’équipement de 83 %, 86,6 % pour l’agglomération parisienne contre 82 % pour les ménages des communes rurales. Le taux des ménages connectés à Internet est quant à lui de 85 % dans les grandes villes, 90 % pour l’agglomération parisienne contre 82 % pour les zones rurales. Ces chiffres indiquent clairement un haut niveau d’équipement en informatique dans les grandes villes ce qui correspond certainement à la présence d’actifs qualifiés travaillant dans le domaine du numérique ou d’actifs dont l’emploi requiert ce type d’équipement.

40Ces chiffres montrent que s’il n’y a pas une homogénéité au niveau de l’ensemble des EEE en fonction des zones denses ou peu denses, il y a en revanche une diffusion des e-déchets dans l’ensemble des territoires, due à une forte présence de ces biens au sein des ménages français. Et pour le sujet des mines urbaines, cela a une conséquence importante, car il s’agit d’aller collecter ces appareils lorsqu’ils dysfonctionnent.

41Dans un rapport de 2020 dédié aux données de ces équipements, l’Ademe précise qu’il y a eu « 2 179 743 tonnes d’équipements mis sur le marché en 2020 dont 1 835 462 tonnes d’EEE ménagers (+ 3 %) et 344 282 tonnes d’EEE professionnels (- 8 %). En termes de collecte, 849 097 tonnes de DEEE collectés en 2020 dont 771 325 t. de DEEE ménagers déclarés par les éco-organismes agréés, soit un taux de collecte de 49 % (11,5 kg/habitant). » [Jover & al. 2021].

42Ces éléments suggèrent une progression importante à réaliser en matière de collecte puis de recyclage. Si l’on raisonne en termes de performance de collecte, une réalité parait contre-intuitive : moins un territoire est densément peuplé, meilleure est l’infrastructure de collecte. En effet, le faible maillage territorial des collectes en centre urbain ne permet pas une collecte performante. Il y a une infrastructure à imaginer afin d’atteindre ces gisements car les e-déchets des centres urbains sont de meilleure qualité en relation avec la sociologie de ces habitants. Ceci vaut pour la filière de la réparation, du réemploi et bien sûr celle du recyclage.

43Pour les collectivités territoriales, le sujet est relativement nouveau. Certes, la loi AGEC de 2020 impose des obligations. Les années Covid 19 ont stoppé cet élan. Toutefois, recycler les mines urbaines n’est pas une démarche fantaisiste, c’est un acte volontaire de développement territorial basé sur une filière industrielle en construction. Dans le cadre de la Responsabilité Élargie des Producteurs, les industriels sont contraints de faciliter le futur recyclage de leurs produits dès la phase de conception, à travers l’éco-conception, afin de rendre plus efficace le recyclage de ces derniers et d’en accélérer le temps de traitement.

44L’expérience d’Angers, dans le département du Maine et Loire, en région Pays de la Loire est à ce titre exemplaire. Ainsi, en termes d’économie circulaire, ce n’est pas beau, c’est magnifique : Angers accueillait dans les années 1980 le site industriel de Bull qui y construisait les cartes-mères pour ses machines ; ce site a été repris par Atos en 2014 afin d’y installer une usine pour ses supercalculateurs et son activité autour de la cybersécurité avec un coût d’investissement de plus de 30 millions d’euros12. Au sein de la métropole d’Angers, à Saint Sylvain d’Anjou, se situe désormais le site de reconversion de Véolia. Ce site est unique en France. Exploité depuis 2008, le site de Saint Sylvain d’Anjou a traité 80 000 tonnes d’e-déchets sur plus de 68 000 m² en 2018. Toutefois, cette activité a des conséquences négatives pour les riverains. Si, in fine, cette activité peut être considérée à l’échelle globale allant vers un bien commun dans le sens de la préservation des ressources et des matières, à un niveau local, cette activité est vécue négativement par les habitants en raison de la pollution sonore. Le bien-fondé de l’un contre le mal vécu de l’autre. Tel est le dilemme classique du développement territorial.

Conclusion

45Le sujet des mines urbaines est vaste. Il concerne d’abord la mise en place d’une infrastructure dédiée afin capter les D3E. La création de flux des e-déchets, afin de les intégrer dans une filière de réutilisation ou de recyclage, implique que les collectivités territoriales soient parties prenantes de ces dispositifs, ce qui est d’ailleurs une obligation au regard de la loi AGEC de 2020. En ce sens, il est possible de parler de métabolisme urbain et d’économie circulaire.

46L’une des difficultés à la réalisation de cette filière réside dans le fait que les collectivités connaissent peu ou mal les stocks des D3E et la circulation de flux que cela impose. Toutefois, la contribution des collectivités territoriales à l’élaboration de cette filière stratégique d’un point de vue industrielle, ainsi que les emplois à la clé qu’il pourrait y avoir, peut créer les conditions d’un défi à relever par ces dernières.

47Dans un autre registre, trouver les moyens financiers correspondant à l’évolution de la vocation des déchetteries, comme le souhaite le législateur, n’est pas simple surtout à une époque où les deniers publics se font plus rares. Le recrutement de valoristes, personnes qui soient capables de diagnostiquer la valeur d’un appareil entrant comme étant réutilisable ou exploitable dans la filière de recyclage, a un coût en matière de masse salariale. Par ailleurs, nous n’avons pas abordé la question de la formation de cette main d’œuvre qualifiée, comme les valoristes, alimentant cette filière. Cet engagement de formation doit venir de l’État afin d’assurer la qualité des enseignements.

48C’est l’ambition de toute politique publique que de répondre à une problématique nouvelle. Reste à financer ces dispositifs. L’État a chargé les éco-organismes d’apporter des financements dans ce secteur à constituer. L’heure est donc à la mobilisation et à la sensibilisation sur ce sujet.

49La proposition d’indicateurs pouvant servir à établir un diagnostic de localisation des e-déchets doit être approfondie. En élaborant une grille d’analyse sur la composition sociologique des ménages en lien avec la « qualité » des e-déchets, une géographie sociale des e-déchets pourrait être initiée.

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Table des illustrations

Titre Figure 1 – Équipement des ménages en biens durables selon la taille de l’unité urbaine de 2010 [en %] pour l’année 2017
Légende [p] chiffres provisoires Champ : ensemble des ménages en France métropolitaine
Crédits Source : Insee, SRCV-Silc 2011 à 2017 Réalisation : Maxime Schirrer, 2023
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/docannexe/image/12190/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 60k
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Pour citer cet article

Référence papier

Maxime Schirrer, « Économie circulaire, mines urbaines et altermétropolisation : une expérience française »Bulletin de l’association de géographes français, 101-1 | -1, 30-44.

Référence électronique

Maxime Schirrer, « Économie circulaire, mines urbaines et altermétropolisation : une expérience française »Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 101-1 | 2024, mis en ligne le 25 septembre 2024, consulté le 07 novembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/12190 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12ddl

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Auteur

Maxime Schirrer

Maître de conférences au CNAM, Affilié au laboratoire LIRSA, 2 rue Conté, 75003 Paris – Courriel : maxime.schirrer[at]lecnam.net

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