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Un cas d’école des imbrications populations, peuplement et territoires : la Nouvelle-Calédonie

A textbook case of intertwining populations, settlements and territories :New Caledonia
Alexandra Monot
p. 246-260

Résumés

Archipel français de l’océan Pacifique, bénéficiant d’une large autonomie inscrite dans la Constitution depuis 2003, la Nouvelle-Calédonie présente, selon l’ancienneté de leur implantation territoriale, une diversité de ses populations, entre autochtones et allochtones. Ces derniers, implantés par vagues successives de peuplement depuis 1855 dans le cadre de la colonisation puis du boom sur le nickel dans les années 1960, se distinguent entre Caldoches, métropolitains et autres minorités (notamment asiatiques et océaniennes), malgré un fort métissage. Cette diversité se traduit dans le territoire par un partage entre terres coutumières kanakes inaliénables et terres cessibles aux autres populations, et par le maintien d’un système coutumier qui a été institutionnalisé en 1999 avec la mise en place d’un Sénat coutumier. Les accords Matignon-Oudinot (1988) ont ainsi entériné un partage de l’archipel entre Kanaks (Province Nord et les îles) et Caldoches (Province Sud).

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Texte intégral

1Avec 271 400 habitants recensés officiellement en 2019, la Nouvelle-Calédonie, découverte en 1774 par le navigateur britannique James Cook, est un territoire français depuis 1853 dans le Pacifique Sud-Ouest, éloigné à près de 17 000 km de la métropole et à plus de 23 heures d’avion de Paris. Cette collectivité sui generis, statut octroyé par la loi organique du 19 mars 1999 faisant suite à l’accord de Nouméa de 1998 et aux accords de Matignon de 1988, a une large autonomie au sein de la République française.

2La Nouvelle-Calédonie est constituée d’un archipel de plus de 18 500 km² au sein d’une vaste zone économique exclusive en Mélanésie. Ce territoire présente de nombreuses spécificités qui intéressent notre question : un certain éparpillement des territoires habités ; une histoire singulière et coloniale qui a en partie façonné les populations, le peuplement et les territoires ; des mobilités tant internationales que nationales ou régionales qui modifient les structures des populations et du peuplement ; et la présence de populations autochtones, notamment installées sur des terres coutumières.

3Plus qu’ailleurs en France, les liens sont marqués entre les territoires et des populations d’origines variées, ayant connu parfois une histoire contrastée dans le cadre de la colonisation. Ces liens sont aussi des enjeux de positionnements politiques dans le cadre de revendications indépendantistes qui ont été croissantes depuis les années 1970 et qui ont abouti aux trois référendums d’auto-détermination qui ont eu lieu en 2018, 2020 et 2021.

4On peut ainsi se demander en quoi les territoires néo-calédoniens et les populations qui y vivent entretiennent entre eux des relations issues aussi bien de la géographie que de l’histoire et quelles sont les tensions qui les traversent aujourd’hui encore.

5En effet, la Nouvelle-Calédonie présente des populations et des territoires singuliers. Ces singularités sont accentuées par les mobilités internes et externes qui favorisent les déséquilibres du peuplement. Les dynamiques sociospatiales néo-calédoniennes sont en conséquence originales.

1. Des populations et un territoire singulier

1.1. Un archipel océanien

6L’archipel néo-calédonien est constitué d’îles habitées : les îles basses coralliennes des Loyautés culminant à moins de 140 m à Maré, de petites dimensions, et une île aux reliefs montagneux, la Grande Terre, s’étendant sur 400 km du N au S et sur 50 km d’E en W. Cette île est prolongée au sud par l’île des Pins culminant à 262 m. et au nord par les îles Belep culminant à 283 m. À cette partie habitée de l’archipel, il faut ajouter des îles et îlots non habités : le plateau affleurant des Chesterfield à l’ouest et les îles de Matthew et Hunter à l’est, contestées par le Vanuatu.

7L’île principale de la Grande Terre (ou Caillou) offre un contraste topographique et une dissymétrie entre la Chaîne centrale et les plaines côtières occidentales. La Chaîne qui représente 80 % de l’île est divisée en deux massifs, celui du Panié au Nord culminant à 1 629 m. et celui de Humboldt au Sud à 1 618 m. Ces massifs sont séparés par de hautes terres entre 400 et 1 000 m. d’altitude. La retombée sur la côte Est se fait par de fortes pentes et quelques échancrures littorales dues aux fleuves. C’est dans cette Chaîne centrale que s’est développé le système minier du nickel associé à un peuplement ponctuel et souvent temporaire. Les plaines côtières de l’Ouest aux paysages ouverts, bordées de mangroves au contact des lagons, sont séparées par des espaces de collines. Ces plaines alluviales portent les zones d’élevage et agricoles du territoire où se sont implantés les « Broussards », descendants de colons et de bagnards européens installés dans des fermes. Cette côte sous le vent offre de plus de grandes baies qui ont été propices à l’installation coloniale.

8Ce territoire archipélagique engendre pour les populations qui y vivent un certain nombre de défis et d’opportunités, d’autant plus que ces populations sont pluriethniques et en fin de transition démographique.

1.2. Une population pluriethnique en fin de transition démographique

9Un recensement ethnique est effectué depuis la colonisation et a été maintenu après 1946 notamment pour répondre à des spécificités régionales : la présence de populations autochtones dans des réserves indigènes et l’application des accords de Matignon puis de Nouméa. Les catégories du recensement ont évolué (Tabl. 1) mais le caractère ethnique demeure et a des effets [Trépied 2013, Doumenge 2018]. Il favorise une lecture racialisée du territoire qui joue sur les représentations des populations locales et sur les rapports sociaux entre les groupes ethniques, aussi se développe une forme de perception hiérarchisée de la société néo-calédonienne selon l’origine ethnique qui est un des facteurs de l’opposition entre Kanaks et Caldoches. Enfin, il permet historiquement le maintien d’un statut civil personnel après 1946 pour les autochtones ou « statut coutumier » : les Kanaks ne sont pas soumis au Code civil [Trépied 2013].

Tableau 1 – Évolution des principales catégories du recensement néo-calédonien

Catégories coloniales

Communautés du TOM

(à partir du recensement de 1956)

Communautés depuis 1989

* Élément libre :

- Citoyens français nés dans la colonie

- Citoyens français nés ailleurs

- Citoyens étrangers

* Élément pénal :

- Forçats

- Libérés du bagne

* Immigration réglementée :

- Colonisés (venant d’autres colonies françaises)

- Protégés engagés sous contrat

* Indigènes des tribus (non citoyens)

- Européens et assimilés

- Mélanésiens

- Wallisiens, Futuniens

- Indonésiens

- Néo-Hébridais

- Tahitiens

- Vietnamiens

- Autres

- Européens

- Kanak

- Wallisiens, Futuniens

- Autres communautés (Indonésiens, Ni-Vanuatu, Tahitiens, Vietnamiens, Autres)

- Plusieurs communautés (dont Métis)

- Non déclarée

Source : d’après B. Trépied, 2013, et Isee, 2019

10Le recensement, encore effectué de manière complète tous les 5 ans, met en exergue la mosaïque pluriethnique néo-calédonienne (Tabl. 2). Selon les données du dernier recensement [Rivoilan 2020], aucune communauté ne possède une majorité absolue dans la population. Deux communautés principales apparaissent avec d’un côté les Kanaks (41,2 % des habitants), populations mélanésiennes autochtones installées depuis plus de 3 000 ans, devenues citoyennes françaises seulement en 1946 après la suppression de l’indigénat et du statut d’indigènes, et de l’autre les Européens (24 %), arrivés en plusieurs phases depuis le milieu du XIXe siècle. Parmi eux, il faut distinguer les Caldoches issus de la colonie pénitentiaire (1864-1897), puis de la colonie de peuplement favorisée après 1895 et les « Métro » ou « Zoreils » qui sont les Métropolitains arrivés après 1988, dans le cadre de l’administration ou du système minier. D’autres communautés nombreuses (environ 16 % de la population) coexistent aussi, notamment issues des autres territoires français du Pacifique (Wallisiens et Futuniens, plus nombreux en Nouvelle-Calédonie qu’à Wallis-et-Futuna, et les Polynésiens) ou d’Asie du Sud-Est et venues dans le cadre de la colonisation ou après. Enfin les Métis (11 %), surtout entre communautés asiatiques et mélanésiennes, sont en croissance malgré un métissage très limité chez les Wallisiens et Futuniens [Doumenge 2018].

11La part de chacune de ces communautés dans la population locale a évolué (Tabl. 2). Si les Kanaks ont connu un fort recul pendant la colonisation (ils sont passés de 60 000 à 100 000 individus en 1853 à 27 100 en 1921), ils sont aujourd’hui près de 112 000 et leur part dans la population augmente depuis 2014. Les Européens eux sont en recul, tout comme les étrangers, suite à leur départ de la Nouvelle-Calédonie.

Tableau 2 – Évolution de la part des communautés d’appartenance dans la population néo-calédonienne de 1989 à 2019

Communauté déclarée

1989

1996

2009

2019

Kanak

44,8 %

44,1 %

40,3 %

41,2 %

Européenne

33,6 % %

34,1 %

29,2 %

24,1 %

Plusieurs communautés1

-

-

8,3 %

11,3 %

Wallisienne, Futunienne

8,6 %

9,0 %

8,7 %

8,3 %

Autre communauté

12,0 %

11,7 %

7,4 %

7,5 %

Non déclarée

1,0 %

1,1 %

6,1 %

7,5 %

1 Catégorie, regroupant notamment les Métis, ajoutée au recensement depuis 2009

Source : d’après Insee-Isee, recensements de la population 1996 et 2019

12Or le dynamisme démographique du territoire s’est fortement ralenti du fait de la fin de la transition démographique [Rivoilan 2020]. La natalité et la fécondité ont reculé pour s’aligner sur les données de la métropole (1,9 enfant/femme en 2019, contre 3,2 en 1990). La population demeure jeune, les moins de 20 ans représentant 30 % de la population, alors que les plus de 60 ans ne sont que 14,5 %. Mais comme en métropole, le vieillissement est en cours, par le haut de la pyramide des âges du fait de l’augmentation de l’espérance de vie (77,8 ans), et par le bas de la pyramide suite au recul de la natalité et de la fécondité. Le solde naturel de 1 %/an entre 2014 et 2019 compense à peine le déficit migratoire de - 0,8 %/an sur la même période.

13La population continue ainsi de croître mais à un rythme désormais plus lent de + 0,2 %/an entre 2014 et 2019, contre + 1,8 %/an entre 2009 et 2014. Néanmoins, les différences spatiales et sociales sont fortes sur le territoire, ce qui conduit à des inégalités croissantes.

1.3.Des fractures sociales et politiques internes

14Les inégalités sociales internes [Buffière 2021] sont fortes comme l’indique l’indice de Gini de 0,49, soit un indice 50 % supérieur à celui de la métropole, alors que le taux de pauvreté s’établit à 18,3 % de la population en 2019 contre 14,6 % en métropole [Insee 2022]. Or ces inégalités sont un marqueur des différences entre les communautés, avec par exemple un niveau de vie médian des ménages non Kanaks qui est le double de celui des ménages Kanaks. Cet écart s’explique en partie parce que ces derniers comportent plus de membres et occupent des emplois moins rémunérateurs. Cette situation est aussi liée au moindre niveau de diplômes des Kanaks dont seuls 8 % ont un diplôme supérieur à Bac + 2, alors que les Européens sont 54 % à posséder un tel niveau de diplôme en 2019 [Rivoilan 2020]. Au sein d’une même communauté, les écarts existent aussi. Par exemple, les Zoreils sont plus diplômés que les Caldoches.

15Ces inégalités sont en partie héritées de l’histoire néo-calédonienne et génératrices de revendications politiques [Gay 2018]. La colonisation de 1853 à 1946 a laissé une double tension [Trépied 2013]. D’un côté la création d’une colonie de peuplement a conduit à l’installation définitive de colons métropolitains, citoyens libres, sur des terres en partie spoliées à des « indigènes de tribus », alors sujets non citoyens de la France. Ces indigènes vont être parqués dans des réserves à partir de 1868 sur des terres inaliénables et incommutables. D’un autre côté, les rapports entre colonisateurs et colonisés ont été difficiles pour les raisons précédentes, ce qui s’est traduit par des révoltes kanaks en 1878, 1917 et entre 1984 et 1988. Se pose alors la question du « lien politique entre territoires et (du) lien social entre populations » [Trépied 2013].

16Paradoxalement, les demandes indépendantistes kanaks sont récentes, remontant aux années 1970. En effet, après la création du Territoire d’Outre-mer (TOM) en 1946, les premières demandes ont d’abord porté sur l’alignement des droits sociaux, politiques et économiques, sur ceux des Européens, ce qui a conduit à un maintien de formes d’opposition entre Kanaks et Caldoches qui ont été ravivées lors de la récente période référendaire sur l’auto-détermination. Les accords de Nouméa de 1998 se sont ainsi positionnés sur un projet de « peuple calédonien » fondé sur la diversité ethnique mais uni au sein « d’un destin commun » (accord de Nouméa, 1998, préambule, article 4) [Le Meur 2017]. Mais une double question demeure posée : comment définir les structures des relations sociales entre Kanaks et Caldoches ? Sur quels contenus et quels fondements installer un peuple calédonien dont la citoyenneté spécifique a été créée artificiellement en 1998 et pour laquelle seuls 5 % des recensés se définissent comme relevant d’elle en 2019 ?

17Ainsi, le territoire de la Nouvelle-Calédonie, archipel océanien à forte diversité interne, porte une population diverse du fait de l’histoire contemporaine de ce territoire. Derrière la mosaïque pluriethnique se cache un peuplement contrasté juxtaposant des territoires et des populations aux origines complexes.

2. Des mobilités qui accentuent les déséquilibres du peuplement

2.1. Une inégale répartition des populations qui s’accentue

18Précisons d’abord que la densité moyenne de la Nouvelle-Calédonie est très faible, avec 14,6 hab/km². Le territoire est divisé en trois provinces administratives depuis les accords de Matignon (1988), provinces (Tabl. 3) aux profils démographiques et ethniques différents [Rivoilan 2020]. La Province Sud concentre les trois quarts de la population et continue de croître (au rythme de +1,6 % entre 2014 et 2019, soit +0,3 %/an). Elle porte 90 % des Européens contre 52 % des Kanaks qui sont minoritaires dans la province Sud (29 % de la population provinciale). La Province Nord porte 18 % de la population et croît de 1,1 % sur la dernière période censitaire. Les Kanaks y sont majoritaires (72 %), sauf en quelques lieux spécifiques comme Koumac ou Pouembout, communes au cœur des élevages caldoches des Broussards. Enfin, les Îles Loyauté, comme l’île des Pins ou les îles Belep sont à peuplement quasi uniquement Kanak (plus de 90 %), du fait de l’héritage des réserves indigènes coloniales. Les Européens qui y vivent sont liés à l’administration : enseignants, gendarmes notamment.

Tableau 3 – Un poids inégal des trois Provinces en Nouvelle-Calédonie

Indicateurs

Province Sud

Province Nord

Province des Îles Loyauté

Part de la population totale

75 %

18 %

7 %

Part des Kanaks

29 %

72 %

95 %

Taux d’accroissement annuel moyen (période intercensitaire 2014-2019)

+0,3 %

-0,2 %

+0,06 %

19Source : d’après les données Isee du recensement 2019

20Si on change d’échelle, selon les types de territoires, le peuplement est également très différent. D’abord, la population se concentre spatialement dans quelques espaces urbains disséminés sur la Grande-Terre. Le Grand Nouméa regroupe les deux tiers de la population (contre la moitié en 1970). La zone urbaine, minière et industrielle VKP (Voh, Koné, Pouembout) dans la Province Nord, a fortement augmenté suite à l’octroi du statut de capitale provinciale à Koné en 1988 et à la construction de l’usine du Nord, Koniambo, et d’un pôle sanitaire à Voh ouvert en 2018. Quelques petits centres urbains de Brousse, « une vingtaine de bourgades espacées d’une trentaine ou d’une quarantaine de kilomètres en moyenne à la forte hypertrophie du secteur public » [Gay 2014], essentiellement situés dans les plaines littorales occidentales de la Grande Terre, connaissent également une croissance et représentent des pôles démographiques, comme Bourail, La Foa, Koumac, etc. Ensuite, la dissymétrie topographique se double d’une dissymétrie démographique. La côte Ouest est nettement plus peuplée que la côte Est à fortes contraintes. La Chaîne centrale montagneuse (1 hab/km²) et la Brousse rurale sont à faible densité. Seuls 2 % de la population vit à plus de 100 m. d’altitude et 25 % à plus d’un kilomètre des côtes, ce qui induit une forte littoralisation de la population.

2.2. Une redistribution interne des populations

21Cette répartition de la population évolue dans le temps et dans l’espace. Premièrement, le poids de Nouméa puis du Grand Nouméa est croissant [Gay 2014, Doumenge 2018]. Nouméa est née de la création de Port-de-France en 1854, alors centre fortifié donnant sur une vaste rade en eaux profondes abritée des vents [Doumenge 2016]. Le site est renommé Nouméa en 1866. La croissance démographique est rapide après 1900 : la ville passe de 1 162 habitants au recensement de 1867 à 22 235 en 1956 et près de 100 000 habitants en 2014. Depuis la commune a perdu plus de 5 600 habitants au profit des trois communes périphériques qui forment le Grand Nouméa [Bonvallot & al. 2012, Rivoilan 2020]. L’étalement urbain s’effectue vers le nord de l’agglomération par périurbanisation, essentiellement le long de l’axe routier à 4 voies, sur les communes de Païta et Dumbéa dont les populations ont doublé en 15 ans. La troisième commune, le Mont-Dore, est moins dynamique du fait d’une moins bonne desserte par les réseaux de transports et d’un relief marqué qui gêne son extension spatiale. Cette rapide périurbanisation a des conséquences, telle l’explosion des mobilités pendulaires qui engendre une saturation des axes routiers menant à Nouméa. Les densités sont également très différentes : elles s’élèvent à 2 050 hab/km² à Nouméa contre 111 dans le Grand Nouméa. La croissance du Grand Nouméa a été exponentielle, sa population étant passée de 50 488 habitants en 1969 (dont les quatre cinquièmes dans la commune de Nouméa) à 182 341 aujourd’hui (avec la moitié pour Nouméa).

22Deuxièmement, la redistribution interne des populations induit des territoires gagnants et perdants. La concentration des populations est croissante le long des axes routiers et dans les centres urbains de la Brousse sur la côte Ouest, alors que la population baisse sur la côte Est et dans les tribus éloignées. Certains territoires perdent conjoncturellement des habitants entre 2014 et 2019 du fait d’une situation particulière : Koumac suite au transfert du pôle sanitaire sur Koné, Voh suite au démantèlement de la base vie du chantier de l’usine Koniambo, Houaïlou et Poya par recul des villages miniers. Ainsi l’évolution des conditions d’emploi a donc un impact immédiat sur le peuplement en Nouvelle-Calédonie.

23Troisièmement, la situation est plus contrastée pour les îles secondaires de l’archipel. Les Îles Loyauté voient leur population stagner (+0,3 % en 5 ans), car le confort de vie y est plus limité : seuls 69 % des ménages y ont accès à l’électricité ou à des toilettes, seuls 20 % ont accès à Internet. Néanmoins, d’autres îles s’en sortent mieux : la population de l’île des Pins est en croissance de 4 % entre 2014 et 2019 grâce à l’essor du secteur touristique [Rivoilan 2020].

Carte 1 – Un peuplement singulier de la Nouvelle-Calédonie, entre polarisation croissante et système coutumier

Carte 1 – Un peuplement singulier de la Nouvelle-Calédonie, entre polarisation croissante et système coutumier

Source : Réalisation Carl Voyer ; Conception Alexandra Monot, d’après Doumenge 2016, Le Monde 2018, Rivoilan 2020, ADRAF 2021

2.3. D’importantes mobilités aux échelles nationale et internationale

24La Nouvelle-Calédonie s’inscrit dans des flux historiques de mobilités à différentes échelles depuis la « colonisation dure » [Gay 2018] qui a permis l’arrivée des Européens dans le cadre du bagne (environ 30 000 transportés, déportés et relégués sont arrivés entre 1864 et 1897, dont 1 000 femmes [Naepels 2018]) ou de l’installation libre. À partir de 1895, avec l’arrêt du travail forcé des bagnards, la France a fait venir des Asiatiques et des Océaniens dans le cadre du système minier du nickel lancé en 1874, mais avec des statuts différents selon les populations. Les Japonais étaient libres, les Tonkinois et Javanais s’installaient par engagement, c’est-à-dire dans le cadre d’un contrat de 5 ans de semi-servitude au profit de l’employeur (système abrogé en 1946). En 1936 ils représentaient 13 % de la population de Nouvelle-Calédonie. Les Chinois, tout comme les Indiens arrivés via La Réunion, étaient libres ou engagés [Doumenge 2018].

25Une nouvelle phase d’immigration, mais temporaire, débute pendant la Seconde Guerre mondiale durant laquelle la Nouvelle-Calédonie était devenue une base arrière du front du Pacifique pour les États-Unis et ses alliés. Un million de soldats américains ont séjourné entre 1942 et 1946 sur le Caillou, ainsi que des Australiens et des Néo-Zélandais. L’archipel se couvre alors de bases d’entraînement, aérodromes et hôpitaux dont certains existent encore : l’aéroport international de la Tontouta a été créé en 1942 par l’armée américaine, tandis que la clinique de l’Anse Vata est l’ancien hôpital militaire américain.

26Ces flux extérieurs à la Nouvelle-Calédonie jouent encore un rôle majeur sur le territoire. Entre 2014 et 2019, 10 % de la population dont les trois quarts sont non-natifs de la Nouvelle-Calédonie ont quitté le territoire, essentiellement des métropolitains et des étrangers [Rivoilan 2020]. Certains fonctionnaires d’État sont partis suite aux transferts de compétences régulièrement opérés depuis 1988. D’autres « Zoreils » sont partis du fait des incertitudes sur l’avenir dans le cadre de la période référendaire de 2014 à 2020. Par ailleurs, le nombre d’étrangers a aussi reculé avec la fin des grands chantiers de construction (nouvel hôpital du Grand Nouméa, usine Koniambo), à la promulgation de la loi sur la protection de l’emploi local qui favorise les Kanaks mais qui rend plus compliqué l’accès à l’emploi des personnes arrivées après 1988, et au départ des compagnies minières internationales comme Vale. L’émigration s’est poursuivie en 2020 et 2021 : 19 000 habitants sont partis de Nouvelle-Calédonie dont 16 000 actifs. Or, ce sont les plus qualifiés qui s’en vont, accentuant les difficultés économiques de l’archipel.

27Les mobilités nationales et internationales donnent lieu à des différences entre communautés dans les élections et dans l’accès à l’emploi. Selon les élections [Gay 2014], les citoyens de Nouvelle-Calédonie n’ont pas les mêmes droits et les corps électoraux sont différents. L’ancienneté de l’installation sur le territoire néo-calédonien et la communauté ethnique d’origine jouent. Les accords de Matignon puis de Nouméa ont créé un système de discrimination positive au profit des Kanaks qui ont une part de places réservées dans les différentes filières post-bac, dans les emplois administratifs et privés, même s’ils n’en ont pas toujours les qualifications.

28Ainsi, le peuplement de la Nouvelle-Calédonie est original à plus d’un titre, que ce soit par la macrocéphalie du Grand Nouméa, par la faiblesse des densités de la Chaîne centrale et de la côte Est, comme par l’importance des mobilités historiques à l’origine d’une partie du peuplement de l’archipel ou des mobilités résidentielles internes qui aujourd’hui renforcent les inégalités territoriales.

3. Un territoire néo-calédonien à l’origine de dynamiques socio-spatiales originales

3.1. Des politiques volontaristes de rééquilibrage territorial

29La création des trois Provinces en 1988 a entériné une opposition territoriale des populations : les Provinces Nord et Loyauté, qui portent un quart de la population, sont Kanaks et indépendantistes, alors que la Province Sud, qui porte les trois quarts de la population concentre les populations européennes et les communautés minoritaires anti-indépendantistes [Bonvallot 2012, Gay 2018]. Cette opposition ethnique et politique peut se lire aussi à l’échelle communale, notamment dans les communes broussardes de la côte Ouest associant des terres agricoles de propriétés européennes dans les plaines et des terres de tribus sur les collines ou hauteurs. La commune de Poya en est un exemple emblématique car elle a été coupée en deux par la limite entre Provinces Nord et Sud à la demande des communautés communales : « les habitants du sud de la commune avaient refusé d’être rattachés à la Province Nord, dont tout annonçait qu’elle passerait aux mains d’une majorité indépendantiste » [Bonvallot 2012].

30La politique de rééquilibrage volontariste comporte un double objectif : diminuer les disparités sociospatiales issues de la colonisation (inégalités économiques et statutaires) et « mieux répartir richesses, équipements, pouvoirs et aptitudes entre les communautés et les territoires » [Gay 2017]. Les moyens employés ont été divers : favoriser les deux provinces kanaks dans la dotation de fonctionnement, créer un pôle urbain secondaire dans la Province Nord à Koné, équiper les provinces kanaks de centres scolaires et sanitaires en Brousse, étendre les réseaux (électricité, téléphone, routes avec l’axe transversal Koné-Poindimié), développer les activités économiques dans les provinces kanaks par l’installation de groupes hôteliers ou l’ouverture d’une usine de nickel et de sites miniers dans la Province Nord et enfin améliorer les conditions de vie, d’hygiène, de la formation et de l’emploi dans les Provinces kanaks [Gay 2018].

31Néanmoins le bilan est mitigé : l’écart économique et démographique entre la Province Sud et les deux provinces Kanaks ne s’est pas réduit (Tabl. 4).

32Les inégalités à l’intérieur de chacune des Provinces ont augmenté du fait de la croissance de quelques centres dynamiques comme Bourail, La Foa, Koumac, Koné ou Lifou, alors que la marginalisation de la côte Est s’est poursuivie notamment dans les espaces de tribus [Gay 2014].

Tableau 4 – Des inégalités en croissance entre les Provinces néo-calédoniennes

Province Sud

Province Nord

Province des Îles Loyauté

Part de la population en 1989

68 %

21 %

11 %

Part de la population en 2019

75 %

18 %

7 %

Part de la population Kanak en 2019

28,8 %

72,1 %

94,6 %

Part de la population d’origine européenne en 2019

29,7 %

9,7 %

1,7 %

Part du PIB en 2019

81 %

15 %

4 %

Part de la dotation de fonctionnement en 2014

50 %

32 %

18 %

Part de la dotation de fonctionnement en 2020

60,2 %

25,5 %

14,3 %

Source : d’après J.-C. Gay, 2017, Isee, Recensement de la population 2019, et Isee 2021

33Le développement d’une large part du territoire a été freiné par les mauvaises conditions de transports : passage à gué des rivières, réseau routier limité à quelques axes en dehors desquels seules des pistes sont utilisables. Les distances-temps et les distances-coûts sont importantes, aussi les populations Kanaks souvent non motorisées sont les plus pénalisées. Les localités de l’ouest sont favorisées par un meilleur réseau routier et par des liaisons aériennes plus nombreuses entre Nouméa et Koné ou Koumac. Même les inégalités entre Kanaks ont augmenté : les Îles Loyauté sont mieux dotées aujourd’hui que les tribus de la Grande Terre, malgré leur éloignement géographique (Tabl. 4). Ces îles ont connu une histoire particulière qui a conduit à « la formation d’une sorte d’élite Kanak » [Gay 2017] : elles n’ont pas connu de spoliation foncière mais l’action de missionnaires anglicans qui ont favorisé l’alphabétisation et l’insertion à des réseaux à Nouméa.

3.2. La question des terres coutumières

34Au recensement de 2019, 22,2 % de la population néo-calédonienne vit en tribu, soit la moitié des Kanaks, tandis que les deux tiers de la population en Brousse vit en terres coutumières [Rivoilan 2022].

35Cette particularité de territoires d’inscription d’un type précis de population est « le produit de la mise en œuvre des politiques publiques successives depuis 1853 : bagne, régime des concessions, cantonnement de la population Kanak, extraction minière et réforme foncière » [Bonvallot et al. 2012].

36En 1853 (Tabl. 5) tout le territoire devient domaine public de l’État suite à la spoliation des terres des autochtones. En 1868, chaque tribu obtient une réserve foncière, puis en 1897 est établie une politique de cantonnement visant à rassembler les Kanaks dans des réserves indigènes, dans la Chaîne centrale et sur la côte Est, à hauteur de 3 ha/personne. Les Îles Loyauté deviennent réserves indigènes intégrales. L’objectif est d’étendre les terres d’élevage des colons et de favoriser la mise en exploitation minière, les populations Kanaks ne pouvant sortir des réserves sans autorisation.

37Dans les années 1920, la fermeture des derniers pénitenciers permet l’augmentation du domaine foncier de droit coutumier. En 1978 la réforme foncière augmente encore le foncier coutumier.

Tableau 5 – Évolution de la possession des terres en Nouvelle-Calédonie

Année

Part des terres coutumières ( %)

Part de la propriété privée

de droit commun

Part des terres publiques ( %)

1853

0 %

0 %

100 %

1897

15 %

-

-

1978

10 %

25 %

65 %

2009

19 %

18 %

63 %

2020

27 %

14 %

59 %

Source : d’après J. Bonvallot & al. 2012, Isee 2021 & ADRAF 2022

38Aujourd’hui [Cassourret & al. 2020] la propriété publique demeure dominante (59 % de la superficie du territoire néo-calédonien) surtout dans la Chaîne centrale à vocation forestière et environnementale, mais recule comme les terres privées (Tabl. 5). Ces dernières représentent 14 % du territoire contre 27 % pour les terres coutumières, inégalement réparties et plus nombreuses en Province Nord et dans les îles secondaires de l’archipel.

39Les terres coutumières portent une large part de la population Kanak selon une hiérarchie bien établie par la structure sociale et spatiale créée dans la communauté Kanak [Isee 2016]. Le clan regroupe plusieurs familles descendant d’un même ancêtre masculin selon une unité patrilinéaire subdivisée en lignages. La tribu (créée en 1867) réunit plusieurs clans au sein de districts coutumiers (il y a 341 tribus aujourd’hui). Les districts coutumiers sont réunis au sein de huit aires coutumières qui composent le territoire néo-calédonien depuis les accords de Matignon de 1988. Cette structure spatiale se double d’une structure sociale pour les droits civils. Les personnes relevant du statut civil coutumier sont régies par leur coutume (pour l’état civil, le mariage, la filiation, les successions, etc.), statut créé en 1934 puis confirmé en 1967, 1999 et par l’article 75 de la Constitution suite à la réforme constitutionnelle de 2003. Les personnes relevant de la coutume s’inscrivent dans des prises de décisions des autorités coutumières qui ont la même hiérarchisation que les territoires coutumiers : conseil du clan, conseil des chefs de clan (créé en 1981), conseil de district, conseil d’aire coutumière, sénat coutumier (installé à Nouméa).

40Paradoxalement si les terres coutumières garantissent le maintien de la culture et du mode de vie des Kanaks, elles les maintiennent dans des formes de mal-développement. En effet, vivre en tribu [Rivoilan 2022] c’est être éloigné des services et connaître un certain isolement, avoir un taux d’emploi plus faible (42 % en tribu contre 65 % hors tribu), avoir un mode de vie largement traditionnel en case et en communauté, connaître un confort de vie limité (9 % de la population néo-calédonienne vit sans les commodités de base), être marqué par une plus forte pauvreté, aussi liée au manque de diplôme (seuls 5 % ont un diplôme d’au moins Bac + 2). Cette situation explique le recul de la population Kanak vivant en terres coutumières : ils étaient 65 % en 1989 contre 48 % en 2019. Notamment les jeunes de 18 à 45 ans partent et vivent plutôt dans les pôles urbains pour le lycée, les études ou l’emploi, pôles urbains où ils goûtent aussi à un meilleur confort de vie et souvent ne veulent pas revenir vivre en tribu [Doumenge 2018].

41Mais vivre en tribu peut aussi être un acte politique qui s’exprime de différentes façons. C’est parfois le cas des squats dans les villes. À Nouméa, ils regroupent 3 800 habitants dont deux tiers de Kanaks [Rivoilan 2020]. Ces squats ont différentes origines : ils permettent d’habiter en ville sans payer de loyer. Ils sont symptomatiques des difficultés de se loger du fait du manque de logements sociaux (essentiellement dans le Grand Nouméa) et de trouver un emploi en ville. Mais leur multiplication depuis les accords de Matignon révèle aussi une dimension plus politique, par la reconstitution en ville de la vie en tribu [Doumenge 2016]. Le squat de Nouville installé sur l’île de Nou, en est très symbolique : il est installé sur l’île où la colonisation européenne a démarré, là où le premier bagne a été construit, après la première spoliation d’une tribu autochtone de ses terres en 1854 [Naepels 2018]. Les squats apparaissent alors pour les Kanaks comme un moyen non violent d’occuper un espace qu’ils considèrent comme leur appartenant de fait.

Conclusion

42La Nouvelle-Calédonie est un cas exemplaire des relations complexes existantes entre populations, peuplement et territoires. La dimension archipélagique et montagneuse du territoire, qui a connu une histoire coloniale particulière et parfois heurtée, a donné lieu et donne encore lieu à des mouvements migratoires à différentes échelles et à des relations sociales parfois tendues. Cette combinaison de données est à l’origine d’une mosaïque pluriethnique des populations, du maintien d’un statut civil coutumier et de terres coutumières pour les populations autochtones, et de tensions politiques. Les accords de Matignon et de Nouméa faisant suite aux « événements » survenus entre 1984 et 1988 ont entériné la séparation spatiale des communautés au sein de trois Provinces à profils sociaux, démographiques et ethniques différents.

43Le refus de l’indépendance lors des trois référendums de 2018 à 2021 pose désormais la question de la construction effective d’un peuple calédonien au « destin commun », qui devra dépasser toutes ces tensions.

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Bibliographie

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Buffière, B. (2021) – « En 2019, le taux de pauvreté reste stable en Nouvelle-Calédonie », Isee-Synthèse, n° 52, 8 p.

Cassourret, C., Sachot, C. & Salenson, I. (2020) – « Terres coutumières et communs. Enjeux pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie », Métropolitiques, mis en ligne le 6 avril 2020, https://metropolitiques.eu/Terres-coutumieres-et-communs.

Doumenge, J.-P. (2018) – « Nouvelle-Calédonie : quelle géopolitique des populations ? », Population & Avenir, n° 737, pp. 14-16. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.3917/popav.737.0014

Doumenge, J.-P. (2016) - « Mise en place et développement des espaces urbains dans les îles du Pacifique, exposition aux aléas naturels, influence sur le milieu biophysique », Dynamiques environnementales, n° 38, pp. 22-69, https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/dynenviron/649.

Dumas, P. (2020) – « Enjeux et perspectives de développement en Nouvelle-Calédonie », L’Information géographique, vol. 84, n° 1, pp. 36-58, https://0-www-cairn-info.catalogue.libraries.london.ac.uk/revue-l-information-geographique-2020-1-page-36.htm.

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Naepels, M. (2018) – « La Nouvelle-Calédonie : une colonisation pas comme les autres », L’Histoire, n° 452, https://www.lhistoire.fr/la-nouvelle-calédonie-» -une-colonisation-pas-comme-les-autres- »

Rivoilan, P. (2022) – « Plus d’un Calédonien sur cinq réside sur terres coutumières », Isee-Synthèse, n° 62, 9 p.

Rivoilan, P. (2020) – « La croissance démographique fléchit nettement en Nouvelle-Calédonie entre 2014 et 2019 », Isee-Synthèse, n° 45, 8 p.

Trépied, B. (2013) – « La décolonisation sans l’indépendance ? Sortir du colonial en Nouvelle-Calédonie (1946-1975) », Genèses, vol. 91, n° 2, pp. 7-27, https://0-www-cairn-info.catalogue.libraries.london.ac.uk/revue-geneses-2013-2-page-7.htm ?ref =doi.

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Table des illustrations

Titre Carte 1 – Un peuplement singulier de la Nouvelle-Calédonie, entre polarisation croissante et système coutumier
Crédits Source : Réalisation Carl Voyer ; Conception Alexandra Monot, d’après Doumenge 2016, Le Monde 2018, Rivoilan 2020, ADRAF 2021
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/docannexe/image/11108/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 348k
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Pour citer cet article

Référence papier

Alexandra Monot, « Un cas d’école des imbrications populations, peuplement et territoires : la Nouvelle-Calédonie »Bulletin de l’association de géographes français, 100-2 | 2023, 246-260.

Référence électronique

Alexandra Monot, « Un cas d’école des imbrications populations, peuplement et territoires : la Nouvelle-Calédonie »Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 100-2 | 2023, mis en ligne le 29 juillet 2023, consulté le 10 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/11108 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/bagf.11108

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Auteur

Alexandra Monot

Professeur agrégée et docteur en géographie à l’Université de Strasbourg, Palais universitaire, 67084 Strasbourg Cedex – Courriel : amonot[at]unistra.fr

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Droits d’auteur

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