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Bien-être en ville et changement climatique, la part de la nature

Well-being in the city and climate change, the contribution of nature
Lise Bourdeau-Lepage
p. 575-592

Résumés

Cet article explore les effets de la vie en milieu urbain sur le bien-être et la santé des personnes en s’intéressant à l’impact du changement climatique sur l’environnement urbain. Il met en évidence que les maux observés sur le bien-être et la santé des citadins sont le reflet d’une époque et d’une société. Il révèle également que les citadins font de la nature, en particulier de la flore, un élément constitutif de leur bien-être, conscients qu’ils sont, des bienfaits de cette dernière sur leur santé et leur bien-être. Il souligne ensuite les principaux effets négatifs du changement climatique sur l’environnement urbain et sur les citadins avant d’en expliquer les raisons. Enfin, il présente les solutions existantes pour adapter les villes au changement climatique et montre que nombreuses sont les solutions provenant du monde du vivant. En conclusion, il met en débat le nécessaire changement de paradigme.

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Texte intégral

Introduction

1La ville est devenue, en quelques décennies, l’horizon de vie de l’homme. Au cours de cette même période, l’impact de l’urbanisation et des activités anthropiques sur la biosphère et le climat a été révélé. De nombreuses études scientifiques ont mis en évidence le rôle joué par la globalisation, en particulier, l’accroissement des activités humaines et des mouvements de personnes et de marchandises à travers le monde, sur le changement climatique. D’autres ont montré que l’urbanisation induit une artificialisation des sols qui a des effets négatifs sur le cycle de l’eau et son écoulement [Paul & Meyer, 2001, McKinney 2008, McDonald & al. 2010, Marsalek & al. 2013]. Aujourd’hui, l’urbanisation est considérée comme une des causes de la chute de la biodiversité globale [MacDonnell & Hahs 2015] et notamment de la biodiversité des espèces [Shafer 1997], ce qui n’empêchent pas certaines espèces a trouvé refuge en ville. Elle est également vue comme la principale cause du changement climatique [Wigginton & al. 2016].

2Ainsi, au moment où la ville devient le milieu de vie d’une grande partie de la population française [Costemalle 2020], ses effets sur le bien-être futur du monde vivant, sont discutés. Dans ce contexte, quels sont les effets de l’environnement urbain sur le bien-être et la santé des citadins français ? Considèrent-ils certains éléments spatiaux comme plus importants que d’autres pour leur bien-être ? Subissent-ils déjà les effets du changement climatique ? Et quelles sont les solutions connues pour adapter nos villes ? Ce sont autant de questions auxquelles nous proposons de répondre dans cet article.

3D’abord, nous verrons que le milieu urbain est source de maux qui, si nous les observons bien, ne sont que le reflet d’une époque et d’une société. Nous révélerons également que les citadins font de la nature, en particulier de la flore, un élément constitutif de leur bien-être, conscients qu’ils sont, des bienfaits de cette dernière sur leur santé et leur bien-être (section 1). Ensuite, nous soulignerons les principaux effets négatifs du changement climatique sur les citadins avant d’en expliquer les raisons (section 2). Enfin, nous présenterons les solutions existantes pour adapter nos villes au changement climatique et montrerons que nombreuses sont les solutions provenant du monde du vivant (section 3). En conclusion, nous mettrons en débat le nécessaire changement de paradigme.

1. Bien-être en ville : la part de la nature

4En France, les villes et en particulier les grandes villes, présentent généralement de meilleurs indicateurs sanitaires que les autres espaces habités, ce qui ne fût pas le cas dans le passé [Levy 2022]. Malgré tout, les risques sanitaires sont élevés en milieu urbain [Rican & al. 2010, Barles 2011, Levy 2012]. Et certaines situations urbaines produisent du mal-être, comme nous allons le voir.

1.1. Les effets de l’environnement urbain sur le bien-être et la santé des citadins

5De nombreux travaux, notamment de psychologie environnementale, ont mis en évidence les effets négatifs sur le bien-être et la santé des individus des comportements induits par la vie en ville. Ils nous indiquent que, dans l’environnement dense qu’est une ville, les individus se trouvent en surcharge environnementale, c’est-à-dire qu’ils sont en présence de trop de stimuli, rendant le traitement de l’information et les interactions très difficiles. Face à cette surcharge environnementale, ils cherchent à se protéger [Moser 2009]. Ils le font en se repliant sur eux-mêmes et en ignorant les demandes de leurs semblables.

6Nous savons aussi que l’ambiance sonore, thermique ou visuelle que dégage un lieu affecte le niveau de bien-être des individus et leurs relations sociales [Mathews & Canon 1975]. L’espace dans lequel prennent place les différents types d’échanges matériels et immatériels entre les individus agit sur ces derniers comme les individus interagissent avec leur environnement et le modifient [Bronfenbrenner 1979, Fleury-Bahi 2010].

7Les travaux en psychiatrie et psychologie mettent, eux, en évidence certains impacts du milieu urbain sur la santé mentale des personnes [Lederbogen & al. 2013]. Ils soulignent une prévalence accrue des troubles psychiatriques, des troubles de l’humeur et des troubles anxieux chez les personnes résidant en zone urbaine par rapport à celles résidant en zones rurales [Peen & al. 2010].

8Un autre phénomène, source de mal-être des individus, est observé en milieu urbain. C’est la perte de contact avec le rythme naturel de la lumière pourtant important pour le bon fonctionnement du métabolisme humain et l’état de santé de l’Homme. Au cours du 20e siècle, le rapport du citadin à la nuit et au jour s’est modifié [Raphélis-Soissan 2022] et son rythme de vie s’est accéléré. L’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans tous les domaines de la vie a intensifié cette accélération. S’il est vrai que les NTIC permettent à l’individu, d’être en relation continue avec d’autres, leur usage l’oblige à être en représentation et à répondre aux multiples sollicitations. Cette instantanéité qui caractérise les NTIC entraîne une culture de l’immédiateté [Aubert 2003] et une modification des relations humaines et de leurs formes. Dans ce mouvement, la sociabilité et l’intimité se reconfigurent. Les relations à distance n’empêchent pas toujours l’individu de se sentir seul, comme le rappelle le titre éloquent du livre Alone together de l’anthropologue américaine Sherry Turkle en 2013. Le rapport au monde, au temps, à l’autre et à soi-même évolue [Cohen 2022]. Cela conduit certains chercheurs à considérer que les personnes accordent de moins en moins d’attention aux autres. D’une certaine manière, « autrui est transformé en accessoire » [Le Breton 2020]. Le lien social s’individualise et l’humain devient un automate. Grand nombre d’éléments imprévisibles et de plaisirs, que l’altérité peut générer, disparaissent [Turkle 2013]. Cette présence continue du virtuel dans toutes les sphères de la vie, cette nécessité de s’adapter en continu, de répondre à l’urgence génère du mal-être chez de nombreux individus. Et certains ressentent le besoin de ralentir.

9Par conséquent, ce que nous avons nommé surcharge environnementale et surcharge virtuelle entraine une recherche de ralentissement, de calme et de relations humaines en face à face [Bourdeau-Lepage 2019]. Cette quête intensifie le besoin de contact avec la nature et conduit les citadins à faire de « la nature », un élément constitutif essentiel de leur bien-être.

1.2. Les déterminants du bien-être en ville

10Le bien-être peut se définir comme « la sensation agréable procurée par la satisfaction des besoins du corps et ceux de l’esprit » [Etienne Pasquier 1555 cité par Vaganay 1904-05], ou comme « résultat d’une relation subjective entre une personne ou/et un groupe de personnes et un état ou un bien ; c’est une interprétation, bien évidemment subjective, du monde, une qualité que nous attribuons à un type de relation » [Bailly 1981, pp. 11-12]. Nous le définissons encore comme la combinaison subtile entre les aspirations d’une personne, ses talents et ce que lui offre son espace de vie sachant que ce dernier influence ses aspirations. 

11Il est peu probable que ces définitions fassent consensus car il existe de nombreuses manières de définir le bien-être (eudémonique/hédoniste, subjectif/objectif, contextualisé/universaliste) [Nordbakke & Schwanen 2014] et de le mesurer [Jany-Catrice 2016]. Cependant, les chercheurs s’accordent globalement pour dire que certains éléments contribuent au bien-être des personnes même s’il existe une variabilité de ces éléments, fonction des caractéristiques individuelles (aspirations, valeur, âge, genre, lieu d’habitation, etc.) et de la société dans laquelle elles vivent [Brezzi & al. 2016].

12Les travaux que nous avons menés, depuis 2015, ont cherché à identifier les déterminants spatiaux du bien-être d’une personne ou d’un groupe de personnes [Bourdeau-Lepage 2020, 2022]. Ils ont montré que quelques éléments faisaient consensus dans le milieu urbain. Nous avons mis en évidence l’importance de l’accessibilité de certains services et équipements dans la constitution du bien-être des citadins, notamment : l’accessibilité du territoire, l’accessibilité des services médicaux, l’accessibilité des commerces et réparateurs mais aussi le niveau de sécurité des biens et des personnes, le niveau de propreté et d’entretien de l’espace extérieur et la proximité au lieu de travail ou encore la qualité du logement et la connexion réseau & téléphone. Nos recherches ont aussi révélé que les petits événements et certains lieux publics sont importants pour le bien-être des citadins, en particulier de ceux habitant en quartier politique de la ville. Ils sont vecteurs de rencontre et facilitent les relations sociales. Ils leur permettent ainsi de se sentir bien dans leur territoire de vie et de développer un certain attachement au lieu. Mais d’autres éléments sont fortement valorisés par les citadins. Il s’agit de la qualité de l’environnement « sain et sans nuisance » et du paysage naturel. Les aménités naturelles sont parmi les premiers éléments constitutifs du bien-être des citadins.

13Ainsi, le bien-être des citadins dépend fortement de la qualité de leur cadre de vie, et les éléments naturels y contribuent grandement. Les citadins sont conscients de la fonction sociale des espaces de nature en ville et cela n’est pas nouveau. Ils reconnaissent les bénéfices qu’ils peuvent retirer de la présence du végétal dans leur environnement. De nombreux travaux ont démontré les bienfaits de la nature sur la santé des citadins comme nous allons le voir.

1.3. La reconnaissance des effets positifs de nature sur la santé et le bien-être des personnes

14Par sa simple présence, la nature diminue le stress et la fatigue mentale [Sheets & Manzer 1991, Hartig & Kahn 2016]. Les sons naturels, comme le murmure du vent ou les gazouillements des oiseaux diminuent l’anxiété [Arai & al. 2008]. Les fleurs, les arbres et les arbustes exercent une action positive sur les individus, leur permettant de se relaxer et d’emmagasiner de l’énergie [Schroeder & Lewis 1991]. Certains paysages sont thérapeutiques, c’est-à-dire que leurs caractéristiques favorisent la guérison ou le bien-être [Gesler 1992, Fleuret & Atkinson 2007].

15La végétalisation en ville peut aider à réduire le sentiment de solitude de certains de ses habitants [Maas & Van Dillen 2009]. Elle contribue à préserver la santé de ses habitants : habiter à côté d’un espace vert réduit la prévalence de nombreuses maladies comme le mal de dos, les troubles de l’anxiété, les dépressions, les AVC [Bouzou & Marques 2016], les maladies cardio-vasculaires [Kardan & al. 2015], les hospitalisations liées à l’asthme [Alcock & al. 2017], les migraines, le diabète [Astell-Burt & al. 2014], les maladies mentales [Mitchell & al. 2015], l’obésité [Halonen & al. 2014], y compris les risques d’obésité chez l’enfant [Wood & al. 2016]. Les personnes habitant dans un environnement plus vert déclarent un niveau de bien-être subjectif supérieur aux autres et une meilleure santé [Dadvand & al. 2012 et 2015, Maas & al. 2006, Matsuoka & Kaplan 2008], les enfants, eux, un meilleur développement cognitif [White & al. 2013].

16Nous l’avons vu, le bien-être des citadins français dépend fortement de la qualité de leur cadre de vie. Mais ce dernier n’est-il pas amené à se détériorer ? Le changement climatique aura-t-il des effets sur les conditions de vie des citadins français dans les années à venir ?

2. Les effets du changement climatique sur le milieu urbain et le bien-être des citadins

17Les dernières recherches scientifiques notamment les travaux du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), ont mis en évidence une transformation du climat à travers le monde [Lange & al. 2020, GIEC 2021]. En France, le climat méditerranéen remonte vers le nord [Météo France 2020]. En 2050, Paris pourrait avoir le profil climatique de Marseille ou de Séville. Certains experts prévoient un doublement de la fréquence des vagues de chaleur jusqu’au milieu du 21e siècle accompagnée d’une augmentation de leur durée. D’autres ont montré que les spécificités urbaines renforcent les effets négatifs du changement climatique. Ainsi, les activités et fonctions de l’espace urbain, la manière d’aménager les villes (notamment au cours du 20e siècle avec la non prise en considération des conditions climatiques et météorologiques locales) et la nature de l’environnement urbain bâti (sa matérialité) apparaissent comme les trois grands facteurs explicatifs de la formation de l’îlot de chaleur urbain (ICU) [Arnfield 2003]. A cela s’ajoute une faible présence de végétaux dans l’espace urbain qui alliée à une importante imperméabilisation des sols rend les villes vulnérables à certains événements extrêmes comme les précipitations intenses.

18Or, en 2017, 38 % de la population française habite dans une des 774 villes denses [INSEE 2021]. Ce qui fait que 25,5 millions de Français sont potentiellement exposés à l’ICU et au renforcement de ses effets sanitaires en cas de canicule. Tous les espaces ne sont pas égaux face au changement climatique. Il en est de même des personnes. Certaines personnes sont plus fragiles que d’autres, notamment, en cas de canicule, les personnes de plus 65 ans.

2.1. Les effets des vagues de chaleur et des canicules sur la santé et le bien-être des citadins

19Le stress thermique lié aux fortes chaleurs a des impacts importants sur l’état de santé des citadins [Laaidi & al. 2015] particulièrement sur les jeunes enfants (nourrissons) [Tsuzuki-Hayakawa & al. 1995], les personnes de plus de 65 ans [Åström & al. 2015, Rey & al. 2009], les personnes les moins aisées [InVS 2012, Ebi & al. 2021], les femmes enceintes [Kuehn & McCormick 2017, Zhang & al. 2017], les personnes présentant des pathologies chroniques comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires ou cardio-respiratoires [Cheng & al. 2019], ayant un souci de santé mentale [Thompson & al. 2018] ou présentant une perte d’autonomie [InVS 2012]. Ce stress thermique touche également de manière plus intense les personnes travaillant en extérieur et celles s’adonnant à une activité physique [Smith & al. 2016].

20Le corps humain répond au stress thermique pour éviter l’élévation de la température interne de deux manières. D’abord, il redistribue le flux sanguin vers la peau (c’est la vasodilatation cutanée) pour améliorer le transfert de chaleur des muscles à la peau, puis à l’environnement. Il s’en suit une augmentation de la demande cardiaque et une baisse du volume de remplissage du cœur [Rowell 1983, Crandall & Gonzalez-Alonso 2010, Kenny & Jay 2013,]. Ensuite, le corps humain sécrète de la sueur sur la peau, qui s’évapore et élimine la chaleur corporelle [Kenny & Jay 2013], ce qui peut entraîner un risque de déshydratation provoquant une baisse du volume sanguin. Si l’exposition à la forte chaleur se prolonge, il est possible que la capacité thermorégulatrice du corps soit dépassée et que l’hyperthermie survienne. Au cours d’une canicule, l’activité cardiaque est importante. Or la forte chaleur limite le repos la nuit, entraînant une faible récupération du corps humain.

21Les travaux scientifiques montrent que ce stress réduit les capacités physiques et motrices mais aussi cognitives des personnes exposées [Lohmus 2018]. Il a aussi des effets négatifs sur les femmes enceintes [Kuehn & McCormick 2017, Zhang & al. 2017] et sur l’état de santé mentale des personnes [Lohmus 2018, Thompson & al. 2018]. Il augmente également la morbidité et la mortalité [Ebi & al. 2021]. Il réduit la productivité du travail [Flouris & al. 2018] et accroît parfois le niveau d’agressivité des personnes.

22Les canicules et vagues de chaleur provoquent des décès supplémentaires. En France, on estime qu’au cours de la période 1979-2019, elles ont provoqué 38 000 décès [Santé publique France 2020] dont 15 000 pour la seule canicule d’août 2003 [Besancenot 2004]. Ce phénomène ne touche pas que la France puisqu’en Europe, 35 000 personnes âgées sont décédées lors des vagues de chaleur de 2003 [Wolf & al. 2010]. En France, lors de la canicule de 2003, la mortalité a été en moyenne 54 % supérieure à la normale et a atteint 151 % en Île-de-France. Au-delà des caractéristiques propres des individus énoncées précédemment, il existe une variabilité spatiale des effets des épisodes de forte chaleur sur les citadins. Par exemple, à Paris, au cours de la canicule de 2003, la forte végétalisation autour d’un rayon de 100 mètres des habitations a vraisemblablement protégé les habitants des effets de la canicule [Bretin & al. 2005, Laaidi & al. 2012]. Cet exemple souligne le fait qu’il existe des inégalités environnementales importantes entre les citadins, qui font qu’ils ne traversent pas tous, de la même manière, les épisodes de canicule. Tous ne bénéficient pas de la même qualité de cadre de vie, certains vivant au cœur d’un micro-îlot de chaleur urbain par exemple ou dans des logements qui les exposent plus que les autres [InVS 2012]. Une partie des citadins est par conséquent plus exposée que d’autres. Il en est de même du reste du vivant. Les arbres peuvent subir un choc hydrique important lors de canicule.

23Les effets de la canicule ne s’arrêtent pas là. La canicule entraîne la formation de polluants gazeux secondaires dans l’air - ozone de surface O3 - [Kelly & Gunst 1990]. Or, si les vents sont faibles, leur dispersion est réduite et un smog photochimique peut apparaître. Certaines personnes peuvent alors souffrir d’irritations et présenter des toux et des essoufflements si leur exposition se prolonge et est importante. Cela peut entraîner chez elles, des crises d’asthme, des problèmes cardio-vasculaires et respiratoires [Santé publique France 2020].

24En ville, les conséquences des canicules sur le bien-être des citadins sont importantes et inégales. Elles renforcent la surcharge environnementale notamment avec l’augmentation de la pollution atmosphérique et les températures extrêmes et ont des effets non négligeables sur la santé des citadins. De plus, elles peuvent réduire les relations sociales, par exemple en diminuant le temps passé par les citadins à l’extérieur ou en limitant les événements festifs (la consommation d’alcool et une alimentation riche, par exemple, étant déconseillées). Il s’en suit un risque d’isolement social pour certaines personnes, en particulier les plus âgées lorsque ces dernières limitent leurs sorties.

2.2. L’impact des pluies intenses et extrêmes sur le milieu urbain

25Nous l’avons vu, le régime de précipitation est en train de changer en France et les épisodes pluvieux extrêmes devraient être plus fréquents à l’avenir. En ville, les pluies intenses et/ou extrêmes provoquent un fort ruissellement sur les surfaces imperméabilisés entraînant des risques de saturation des réseaux d’évacuation des eaux de pluies. Peuvent s’en suivre des inondations qui engendrent des dégâts importants sur les réseaux viaires mais aussi sur le réseau bâti : pont, bâtiments, etc. Parfois, ces épisodes s’accompagnent de crues éclairs des fleuves et des rivières dont les effets matériels sont souvent conséquents.

26L’impact sanitaire, économique et social de ces événements peut être très importants pour la société. Certains citadins peuvent perdre leur emploi, leur logement, d’autres, un proche. La perception du milieu de vie change dans certains cas et entraîne une peur des éléments naturels et de l’avenir. L’environnement n’est plus perçu comme sain et sans nuisance et le niveau de bien-être de certains citadins chute.

27Les conséquences des pluies intenses et extrêmes, des vagues de chaleur et des canicules ne sont pas les mêmes dans toutes les villes françaises. Elles dépendent du relief, du type d’aménagement des voies d’eau, de la matérialité urbaine (bâtiments, toits, sols, etc.), de la localisation aussi bien que de la nature des activités anthropiques, de la prise en compte du climat ainsi que des éléments naturels dans les processus d’aménagement, de la présence de végétaux, de la structure démographique et socio-économique des habitants mais aussi des mesures de prévention mises en place.

3. Adapter les villes au changement climatique : les solutions existent

28Nous avons présenté succinctement une partie des raisons expliquant l’accentuation, dans les villes françaises, des conséquences des canicules et des pluies extrêmes et intenses. Nous avons également mis en évidence l’impact de ces phénomènes sur la santé et le bien-être des citadins. Forts de ces connaissances, nous pouvons maintenant présenter les différentes solutions existant pour adapter le milieu urbain et réduire les conséquences négatives sur les citadins. D’abord, nous nous intéresserons aux solutions permettant de réduire la formation de chaleur induite par les activités humaines. Ensuite, nous nous concentrerons sur la manière dont nous pouvons limiter l’absorption de chaleur par les matériaux urbains. Par la suite, nous verrons que les solutions fondées sur la nature sont nombreuses. Enfin, nous explorerons les changements qui peuvent être mis en place au niveau des citadins et de l’action publique.

3.1. Diminuer la formation de chaleur liée aux activités anthropiques

29Les mesures pour réduire la formation de chaleur en ville sont bien identifiées. Une des premières préconisées est la réduction du trafic routier [Santé publique France 2020]. Il s’agit de limiter la densité des routes et des véhicules, tout en augmentant simultanément l’offre de transport en commun. Cette action permet de réduire de manière substantielle les émissions de gaz à effet de serre et la chaleur liées aux déplacements. Elle a donc un effet positif double diminuant l’effet sur le réchauffement climatique global et sur l’échauffement local de la troposphère. Ainsi, sont favorisés les déplacements actifs tels que la marche ou le vélo, pour notamment diminuer la chaleur produite par les déplacements en voiture individuelle et améliorer l’état de santé des citadins [Frumkin & al. 2004, Ewing & al. 2008]. A cette fin, il est nécessaire de penser simultanément au confort thermique du piéton et à son niveau d’exposition aux polluants et au bruit pour que les effets de cette mesure ne génèrent pas mal-être et problèmes de santé au citadin qui se déplace à pied.

30La diminution des flux de chaleur anthropique peut aussi se faire par une réduction de l’usage de la climatisation. Quand on sait que la climatisation génère 1°C sur les 3°C de l’îlot de chaleur urbain (ICU) parisien ou encore, qu’à Pékin, plus de 50 % de l’énergie utilisée lors du pic énergétique de l’été 2017 [IEA 2018] correspondait à l’énergie nécessaire pour assurer la climatisation, on comprend aisément que cette solution choisie à travers le monde pour refroidir l’intérieur des bâtiments n’est pas viable, notamment par les effets d’entrainement de la consommation d’énergie sur le climat [Khosla & al. 2020]. De plus, entre 1990 et 2016, les ventes de climatiseurs ont été multipliées par quatre à travers le monde [IEA 2018] et le mouvement ne ralentit pas. Ajoutons à cela que la climatisation réduit les capacités d’adaptation physiologique et comportementale des individus aux vagues de chaleur [Ebi & al. 2021]. Pour limiter son usage, on peut utiliser les principes de la ventilation naturelle à l’intérieur des bâtiments en concevant des logements, bureaux, commerces traversants. La ventilation venant de la cave pour favoriser les pertes de chaleur du bâti et des usagers par convection est également d’une grande aide. La mise en place de volets au Sud et au Sud-Ouest des logements permet de réduire le rayonnement solaire direct. L’orientation des pièces des logements peut améliorer le confort thermique des habitants. L’installation de vitrage à haute performance est aussi une solution technique même si cela n’est pas possible sur tous les bâtiments, en particulier ceux à caractère patrimonial. L’isolation des murs et des toits avec des matériaux biosourcés comme la fibre de bois et la laine de chanvre peut également aider à réduire l’usage de la climatisation en évitant l’absorption trop importante de chaleur par les murs des bâtiments. Ainsi, il s’agit de faire en sorte que la chaleur s’infiltre moins dans l’intérieur des bâtiments par conduction et de réduire le rayonnement à travers les ouvertures.

3.2. Réduire la chaleur emmagasinée par les matériaux urbains

31Nous savons que les matériaux urbains utilisés depuis l’après-guerre, emmagasinent beaucoup de chaleur et contribuent à chauffer la troposphère. Des solutions existent pour réduire ces phénomènes.

32La première possibilité est d’utiliser des matériaux froids, à fort albédo (proche de 1) et lisses. Ces derniers réfléchiront la lumière et capteront donc peu de chaleur. Ces matériaux possèdent une forte émissivité (de rayonnement thermique à infrarouge) et se refroidissent vite. On peut les utiliser pour le sol, les murs extérieurs, les toits. Toutefois, il faut faire attention à ce que le rayonnement solaire réfléchi par les façades ou les sols ne soit pas absorbé par les piétons [Hardin & Vanos 2018] et les bâtiments adjacents car dans ce cas-là, même si la température ambiante diminuait grâce à l’usage de matériaux à l’albédo élevé, le confort thermique des piétons ne serait pas amélioré [Erell & al. 2014]. Les revêtements clairs, les matériaux sablonneux comme le stabilisé plutôt que de l’asphalte et mieux encore le végétal sont préconisés pour les sols.

33On peut également réduire la charge thermique liée au rayonnement solaire direct sur les sols et les bâtiments en installant des auvents sur les bâtiments et certains équipements comme les arrêts de bus, etc. Cela permet de bénéficier d’ombre tout en maintenant le flux convectif sur les surfaces situées en dessous.

34L’orientation des nouveaux bâtiments peut se décider en analysant le sens des vents présents en ville pour que les bâtiments profitent de leur circulation au cours de la journée en été, et se refroidissent plus rapidement. Cela peut conduire à favoriser un schéma urbain en quinconce comme dans les villes méditerranéennes et non un plan hippodaméen. De plus, l’orientation des bâtiments peut être pensée pour que les bâtiments se fassent de l’ombre mutuellement, ombrage qui pourra bénéficier aux usagers des bâtiments et aux piétons.

35Il s’agit donc de renouveler la manière d’aménager et les techniques de construction utilisées, en revenant à des principes antérieurs.

3.3. Favoriser le refroidissement et limiter les inondations

36Pour refroidir la ville et limiter les inondations, la désimperméabilisation des surfaces est fortement recommandée. Elle permet l’infiltration des eaux de pluies, leur récupération et réutilisation tout en réduisant le mécanisme de réchauffement de la troposphère par la chaleur captée par le sol.

37L’utilisation de matériaux perméables pour le stationnement ou les places publiques en ville est une solution aussi envisageable. On l’observe à Bagneux pour les places de stationnement et à Lyon sur la place de Francfort dont le sol perméable est composé de dalles en granit gris. Lorsqu’ils sont utilisés comme revêtement sur les chaussées, ces matériaux perméables procurent un autre avantage : ils réduisent de 10 décibels le bruit de la circulation [Foster & al. 2011] et améliorent donc le confort des citadins.

38La végétalisation urbaine est une des solutions préconisées pour adapter la ville aux effets du changement climatique. Elle permet de bénéficier des nombreux bienfaits des végétaux. En effet, la végétation basse (l’herbe et les plantes) limite la température des sols et des murs et réduit le rayonnement infrarouge des longues ondes. Par conséquent, une surface herbacée sera plus froide qu’une surface recouverte de bitume et l’air autour, plus frais. Les effets des végétaux ne s’arrêtent pas là. Ils favorisent l’isolation thermique. Ils permettent de diminuer la consommation d’énergie pour se chauffer ou se rafraîchir. Ils ont également des effets positifs sur la qualité de l’air en réduisant les pollutions atmosphériques par fixation du CO2 [Musy 2014]. Ils diminuent le bruit urbain en absorbant des ondes soniques [Goudreau 2015]. La végétation mixte (les surfaces herbacées avec des arbres) procure, quant à elle, de l’ombre. Elle rafraîchit également l’air grâce aux mécanismes d’évapotranspiration de ses feuilles et d’évaporation de l’humidité du sol. Cette végétation mixte forme en quelque sorte des îlots de fraîcheur [Vanos & al. 2012, Zang & al. 2017, Musy 2014]. De plus, son effet rafraîchissant est plus important que celui de la végétation basse dont l’effet est supérieur à celui d’une surface blanche. Cela tient, en grande partie, aux propriétés de l’arbre.

39En effet, ce dernier se présente comme un climatiseur naturel. Par son mécanisme d’évapotranspiration, il rafraîchit l’air ambiant. Par l’ombrage qu’il produit, il réduit la température au sol et empêche une partie du rayonnement solaire de pénétrer. De plus, il aide à la gestion des eaux pluviales en particulier si son pied est perméable ou qu’il existe des cuves de récupération des eaux de pluies dans lesquelles il peut puiser quand cela est nécessaire.

40Cependant, pour que l’ensemble des effets cités précédemment, soient présents en ville, encore faut-il que la végétation ne soit pas soumise à un stress hydrique. Il s’agit donc de bien choisir les espèces en fonction du type de sol, du climat et de s’assurer que le végétal ait suffisamment d’eau. Il faut aussi se rappeler qu’un arbre est une entité sociale qui ne peut être isolée même au niveau de ses racines. Aussi peut-on :

  • relier les arbres entre eux par leur pied en formant des bandes végétalisées sur les trottoirs et des fosses communes,

  • repenser l’évacuation des eaux de pluies pour qu’elle bénéficie aux arbres et à la végétation basse.

41C’est pour cette raison que dans certaines villes, comme à Lyon, on plante des arbres le long de la voirie en les reliant à un système de stockage des eaux pluviales dans des cuves souterraines. Ces eaux pompées en cas de forte chaleur sont ensuite utilisées pour irriguer les arbres, amplifiant ainsi leur évapotranspiration et le rafraîchissement de la zone. Pour apporter un peu de fraîcheur aux riverains, dans de nombreuses villes, les cours de récréation sont débétonnisées et transformées en cours oasis comme à Paris, Villeurbanne ou Rouen.

42La présence d’éléments d’eau comme les plans d’eau ou les fontaines en ville mais aussi les voies d’eau à ciel ouvert contribuent à refroidir le microclimat urbain par évaporation et convection particulièrement si ces éléments sont en mouvement. C’est leur capacité thermique élevée qui explique ce phénomène. Leurs effets varient en fonction de la vitesse des vents et de l’humidité de l’air – plus il est sec, mieux c’est – [Oke 2002]. Ils permettent également aux citadins de se rafraîchir en se mouillant et de profiter d’espaces plus frais pour se poser ou se déplacer en cas de vague de chaleur. Ajoutons à cela que la réintroduction de certains éléments d’eau comme les noues permet d’améliorer la gestion des eaux pluviales.

Conclusion

43Nous l’avons vu, les canicules, la pollution atmosphérique, les pluies intenses ou extrêmes sont les trois marqueurs emblématiques du changement climatique. Leurs conséquences sur la santé et le bien-être des citadins sont importantes et leurs effets sanitaires, économiques, sociaux conséquents et coûteux pour la société.

44Pourtant, les raisons de cette situation sont connues. Elles sont liées en grande partie à certaines caractéristiques de l’environnement urbain, induites par la manière d’aménager et les propriétés des matériaux utilisés mais aussi par les activités urbaines elles-mêmes et la concentration humaine. Sous ces conditions, le climat devrait de nouveau être considéré comme une donnée majeure de l’aménagement et de la conception des villes. Ces lieux doivent être transformés et conçus en considérant le prix de l’énergie élevé.

45Les solutions ne relèvent pas toutes de la technique. Certaines viennent du monde des non humains à l’instar des solutions fondées sur la nature. La nature peut donc venir au secours de la ville. Et sa mobilisation a d’autres effets positifs. En plus d’être à la source de nombreuses solutions pour adapter l’espace urbain au changement climatique et permettre aux citadins de bénéficier d’un espace de vie amène, les solutions fondées sur la nature, peuvent également contribuer à atténuer le réchauffement climatique et à préserver la biodiversité. Les connaissances pour construire un urbanisme du bien-être sont bien là.

46Encore faut-il que s’opère un changement de paradigme de la part des élus et des acteurs économiques, que l’ingénierie et les formations des aménageurs suivent, que les citadins soient sensibilisés à ces problématiques, qu’ils acceptent de changer de comportement et de rythme de vie lors des vagues de chaleur ou que de nouvelles politiques publiques comme les no regret actions soient instaurées etc. En d’autres termes, il est nécessaire qu’une nouvelle alliance au sein du vivant se tisse, peut-être en mettant en place la stratégie One health qui consiste à préserver la santé des animaux et des écosystèmes pour protéger la santé humaine [Woods & al. 2018]. En termes d’aménagement, cette stratégie préconise d’effectuer des études d’impact sanitaire avant de lancer de nouvelles activités extractives ou d’envisager de nouvelles infrastructures comme des routes ou un barrage afin d’évaluer la détérioration des écosystèmes et la perte de biodiversité de certains espaces aménagés (à proximité ou même éloignés de l’installation) qui pourraient en résulter.

47Il existe également deux autres approches globales de la santé. La première, EcoHealth : écologie de la santé, est principalement développée par les écologues. Aussi fait-t-elle la part belle à la biodiversité et à l’environnement. La seconde, Planetary Health : la santé planétaire, inventée par Sir Andrew Haynes considère que les facteurs économiques ne doivent pas être négligés dans l’analyse de santé globale car le système de consommation, de production et d’échanges a des effets sur l’environnement. Ainsi la santé planétaire désigne « la santé de la civilisation humaine et des systèmes naturels dont elle dépend » [Whitmee & al. 2015]. Elle ajoute donc, en particulier, un volet économique durable par rapport aux approches One Health et EcoHealth. Quelle que soit la stratégie choisie, c’est un défi pour les années à venir, la santé et le bien-être des citadins en dépendant.

48Ainsi, alors qu’à l’origine l’Homme face à une nature hostile crée la ville et se regroupe en certains lieux pour se défendre et jouir d’une existence agréable, aujourd’hui la société doit tisser en ville de nouvelles relations avec la nature, poussée par la demande citadine de nature, les solutions qu’elle apporte et la nécessité de préserver l’ensemble du vivant. Pour le bien-être des citadins, il est nécessaire d’agir pour le vivant mais cela ne pourra se faire sans l’adhésion et la participation de ces derniers.

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Pour citer cet article

Référence papier

Lise Bourdeau-Lepage, « Bien-être en ville et changement climatique, la part de la nature »Bulletin de l’association de géographes français, 99-4 | 2023, 575-592.

Référence électronique

Lise Bourdeau-Lepage, « Bien-être en ville et changement climatique, la part de la nature »Bulletin de l’association de géographes français [En ligne], 99-4 | 2023, mis en ligne le 27 mars 2023, consulté le 10 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/bagf/10316 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/bagf.10316

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Auteur

Lise Bourdeau-Lepage

Professeur de géographie à l’Université Jean Moulin Lyon 3, UMR5600 EVS, ​ 1C avenue des Frères Lumière CS 78242 69372 Lyon cedex 08 – Courriel : lise.bourdeau-lepage[at]univ-lyon3.fr

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