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La vogue du tourisme : escales et tropismes

L’afflux transatlantique des Américains vers le « vieux continent », de 1830 à 19001

Aurélie Dell’olio
p. 181-197

Résumés

Cet article invite à envisager la relation complexe entre les Européens et leurs cousins du Nouveau Monde, notamment à travers le tourisme. Dès le milieu du XIXe siècle, les progrès dans les moyens de transport font de l’Europe un lieu de prédilection pour le touriste américain. Entre 1830 et 1900, c’est plus particulièrement vers Paris que les jeunes bourgeois Américains (et quelques privilégiés de la classe moyenne), en quête de connaissances et d’apprentissage, affluent en masse. Ce voyage représente, pour cette nouvelle génération, l’opportunité unique d’acquérir une expérience personnelle et professionnelle, alors sans égale dans le Nouveau Monde. Ce groupe de jeunes immigrés américains joue un rôle majeur dans l’évolution du climat intellectuel et artistique de Paris, à la fin du XIXe siècle. C’est à cette même époque que la Côte d’Azur – Menton, Nice et Cannes surtout – devient une des destinations préférées des Américains durant les longs mois d’hiver. Les côtes françaises de la Méditerranée attirent de riches familles américaines qui réussissent à donner un nouvel essor à la French Riviera, comme ils la surnomment alors.

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Texte intégral

  • 1 Je tiens à remercier Madame Dairine O’Kelly et Monsieur André Joly pour leurs suggestions et leurs (...)

1Dans Return to Yesterday (1931), Ford Madox Ford, décrivant l’ambiance esthétique des dernières années du XIXe siècle, parle de l’« après goût bostonien » (“Bostonian after taste”) et de « délicatesses rappelant la Nouvelle Angleterre » (“New England delicacies”) qui se dégageaient de la poésie et de la peinture anglaises. Cela n’avait rien d’étonnant, d’après lui, si l’on considère le rôle joué par les Américains à l’époque dans la vie artistique de Paris et de Londres.

These were the days when James and Howell and Harland and Whistler and Abbey, not to mention lesser lights like G. H. Broughton, more popular ones like Bret Harte or immensely great ones like Mark Twain, bulked enormously in advanced artistic circles in London.

  • 2 Ford Madox Ford, Memories of a Pre-Raphaelite Childhood, p. 55.

2Il cite comme exemple la célèbre revue The Yellow Book, d’après lui une entreprise américaine, où l’on trouvait à la fois le raffinement de la Nouvelle Angleterre et l’excellente technique des Français: “The Yellow Book was an American venture and made for those American virtues of delicacy, French technical achievement and New England refinements —thus touching hands with both sides of the Atlantic2.

3Les remarques faites par Madox Ford soulèvent un aspect le plus souvent passé sous silence : la relation complexe entre les Européens et leurs cousins du Nouveau Monde. Nous savons que, dès le milieu du XIXe siècle, les progrès dans les moyens de transport ont fait de l’Europe un lieu de prédilection pour le touriste américain. Mais l’image que nous avons du voyageur américain moyen est celle d’une personne assez mal dégrossie qui cherche, sans beaucoup de discernement, mais non sans exigence, à tirer un maximum de profit, d’un point de vue « qualité-prix », de son investissement en temps et en argent (Time is money), en somme d’un consommateur effréné qui sait le prix de tout, mais la valeur de rien. Même s’il s’agit là d’une caricature grossière, l’idée d’un groupe d’immigrés américains qui, à la fin du XIXe siècle, auraient transformé, grâce à son énergie, leur savoir et leur talent, le climat intellectuel et artistique de Paris et de Londres est suffisamment inattendue pour que l’on s’attarde sur le sujet.

4Si durant un siècle, de la fin du XVIIe à la fin du XVIIIe siècle, seule l’aristocratie britannique entreprenait le voyage éducatif qu’est le Grand tour, l’émergence de l’utilisation de moteurs à vapeur, autour des années 1825, ouvre, d’une part, la voie à de nombreuses innovations dans le domaine de la vitesse et du transport, et permet, d’autre part, de simplifier et, ainsi, de généraliser cette nouvelle pratique qui s’ouvre, à présent, à un plus large public en incluant davantage la classe moyenne. Durant la majeure partie du XIXe siècle, la plupart des jeunes hommes instruits des classes privilégiées se lancent dans le Grand tour. L’Allemagne et la Suisse viennent s’intégrer à ce mouvement, en suivant toutefois un circuit défini de façon plus large. Plus tard, au XXe siècle, il devient également prisé chez les jeunes femmes de la haute société qui, accompagnées d’un chaperon, parcourent plus particulièrement l’Italie afin de parfaire leur éducation, comme le décrit E.M. Forster dans son roman A Room with a View (1908).

Les Américains et le début du tourisme

  • 3 Lancé par l’architecte italien Andrea Palladio à l’époque de la Renaissance, le palladianisme conna (...)

5Même s’il est vrai qu’à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, certains Sud-Américains et Américains, comme Benjamin Franklin, John Adams ou Thomas Jefferson (qui, à la suite de son Grand tour de 1784 à 1789, devint un fervent supporteur du palladianisme – style architectural originaire de Vénétie3), participèrent au Grand tour, le tourisme prit pour le continent américain, une forme quelque peu différente.

6Pratiquement inexistant jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le tourisme fait son entrée sur le continent américain à partir de 1820 et donne naissance à une entreprise florissante. D’abord à l’intérieur des frontières du continent, le tourisme se développe au Nord de New York dans la vallée de la rivière Hudson. Cette région, remarquable pour ses paysages majestueux, ses caractéristiques naturelles, sa récente croissance économique et démographique, mais également pour sa position géographique en tant que voie navigable reliant certaines des destinations les plus prisées, attire de nombreux touristes américains. Le tourisme devient ainsi l’apanage de nombreux aristocrates, mais aussi de la classe moyenne, qui entreprennent des voyages d’agrément en direction de l’Hudson, puis de Niagara et du Canada notamment. Les journaux et les magazines américains de l’époque s’emparent rapidement du fait, conférant à ces touristes naissants un statut de modèle dominant, et les notions de voyage et de tourisme sont bientôt dans tous les esprits. La popularité du tourisme marque un véritable virage de société, les débuts, pour le continent américain, de ce qui est en passe de devenir une société moderne de consommation.

Nouveau départ

  • 4 Edward Lillie Pierce, Memoir and Letters of Charles Sumner, p. 190.

7Entre 1830 et 1900, c’est vers Paris que les jeunes bourgeois Américains (et quelques privilégiés de la classe moyenne), en quête de connaissances et d’apprentissage, affluent en masse. Charles Sumner (1811-1874), homme politique et l’un des premiers à s’y aventurer, confie en 1837: “The thought of going abroad makes my heart leap, and the gloomy fear that I must stay at home a while longer plunges me in disappointment”4. Comme le décrit David McCullough dans The Greater Journey, Americans in Paris, ce voyage à Paris représentait pour cette nouvelle génération le rêve de toute une vie, l’opportunité unique d’acquérir une expérience personnelle et professionnelle, alors sans égale dans le « Nouveau Monde », leur terre natale.

8À partir de 1830, une vague de jeunes Américains talentueux, sérieux et pleins d’espoir, déferle sur la capitale française. La majorité d’entre eux sont des jeunes hommes de familles aisées d’une vingtaine d’années, ayant reçu une bonne éducation, et originaires de la quasi-totalité des vingt-quatre États qui forment alors leur pays, notamment Boston, New York, Philadelphie, Ohio, Caroline du Nord et Louisiane. Certains d’entre eux, les plus notoires, d’une dizaine d’années leurs aînés, débarquent à Paris avec un bagage d’expérience et une renommée déjà établie, parmi lesquels James Fenimore Cooper, que son roman The Last of the Mohicans (1826) propulse au rang de plus grand romancier américain, mais aussi le peintre Samuel F.B. Morse et l’éducatrice Emma Hart Willard, fondatrice du “Troy Female Seminary” (un établissement scolaire réservé aux femmes, situé à Troy, New York) et fervente activiste des droits des femmes.

  • 5 Samuel F.B. Morse, Samuel F.B. Morse: His Letters and Journals, p. 289.

9Fenimore Cooper est, en 1826, à l’âge de trente-sept ans, l’un des premiers à effectuer la traversée, accompagné de sa femme, de ses enfants et même d’un de ses neveux. Si la raison principale du voyage tient à la santé de James Fenimore, les Cooper partent également en vue de parfaire l’éducation de leurs enfants. À leur arrivée à Paris, Fenimore Cooper est déjà l’auteur américain le plus célèbre et ses livres se vendent dans toutes les librairies de la capitale – les Français n’ont pas aussi bien accueilli un Américain depuis le temps de Benjamin Franklin. Si ses compatriotes installés en France sont fiers de sa réussite, ils sont, malgré tout, envieux de sa notoriété. Samuel Morse part, lui, en 1829, après le décès de sa femme. L’immense notoriété dont il jouit alors dans son pays natal (grâce à ses nombreux tableaux, notamment du Président James Monroe, de la Chambre des Représentants en pleine séance et même de Lafayette), ne l’empêche pas de considérer Paris comme une étape indispensable à sa maturité professionnelle : “My education as a painter is incomplete without it”5. Parmi les femmes, Emma Willard, est, quant à elle, veuve et, en dépit du bon usage qui ne voit pas d’un bon œil le départ en voyage d’une femme distinguée et, de surcroît, sans chaperon, embarque pour Paris en 1830, accompagnée de son fils de vingt ans.

10C’est que Paris et, plus largement, un séjour en Europe, offrait, au-delà d’une opportunité d’enrichir ses connaissances, un éventail d’autres avantages, comme celui d’acquérir une maîtrise suffisante de plusieurs langues. Tel fut le pari relevé par le poète Henry Wadsworth Longfellow qui, à vingt-huit ans à peine, est de retour d’un voyage en Europe au cours duquel il a appris le français, l’espagnol, l’italien et l’allemand et se voit offrir une place de choix comme professeur de langues modernes à Harvard. Emma Willard est, elle, agréablement surprise de constater que l’art en France n’est pas réservé aux hommes. Les femmes peintres ne constituent déjà plus des exceptions, elles peuvent librement exprimer leur sensibilité et réussissent, non seulement à s’imposer, mais aussi à être reconnues à part entière par le milieu artistique.

11Oliver Wendell Holmes, étudiant diplômé de Harvard et poète, part également pour Paris en 1833, soucieux d’approfondir son bagage, d’épanouissement intellectuel et, plus encore, de se lancer dans une nouvelle voie, la médecine ; un objectif partagé par d’autres jeunes Bostoniens se destinant à la même carrière, tels James Jackson Jr. en 1831 et Jonathan Mason Warren, fils de deux des plus grands médecins de Boston. Paris était, en effet, unanimement considérée comme la capitale mondiale de la médecine et un des principaux centres de formation médicale (avec l’École de Médecine), qui offrait de nombreuses opportunités d’apprentissage, encore considérées comme inacceptables, voire immorales, aux États-Unis, comme la dissection ou encore l’examen d’un patient de sexe féminin. Entre 1830 et 1860, près de sept cents Américains viennent à Paris étudier la médecine. Des écrivains suivent les traces de Fenimore Cooper et se lancent dans l’aventure, Nathaniel Parker Willis en 1831, poète de Yale âgé de vingt-cinq ans, Ralph Waldo Emerson en 1833, à l’âge de trente ans, après s’être rendu en Italie, John Sanderson en 1835, professeur de Philadelphie d’une cinquante d’année, pour citer les plus en vue.

Une méconnaissance de l’Europe

12Avant 1830, et même 1840, aucun ou très peu d’entre eux (excepté Morse et Fenimore Cooper) n’avait la moindre idée de la vie en dehors de leur pays ou de ce que leur réserverait l’expérience du voyage. Ils connaissaient, en revanche, l’histoire de la France, ayant lu des ouvrages sur La Fayette et son implication pour l’indépendance américaine, Napoléon et la Révolution française de 1789, la Terreur et les Trois Glorieuses. Ils étaient également au courant des risques de maladies liés à la vie dans une ville telle que Paris, à forte densité de population, où se propageaient la variole, la typhoïde, le choléra, ou encore la syphilis. Cependant, les nouvelles venant de Paris ne sortaient guère du cadre des tendances à la dernière mode, de la nourriture ou des scènes de crime qui s’y déroulaient. Peu familiers de la littérature française, la connaissance des Américains se limitait, pour la plupart d’entre eux, aux œuvres traduites en anglais des auteurs tels que La Fontaine, Racine, Molière ou encore Voltaire. Une grande majorité ne parlait pas un mot de français. C’est ainsi, à l’aveugle, qu’ils se lançaient dans une aventure qui allait bientôt s’avérer, pour certains, bouleversante.

13À cette même époque, en 1831, Alexis de Tocqueville, jeune aristocrate français de vingt-cinq ans, décide de faire l’expérience d’un voyage similaire, mais en sens inverse ; il se rend sur le continent américain, afin d’y découvrir les mœurs de ses habitants. En 1835, il publie le premier volume de son De la Démocratie en Amérique.

14À l’époque, les voyageurs devaient affronter les dangers habituels de la navigation dans l’Atlantique Nord. La traversée de New York au Havre (certains choisissaient d’embarquer pour l’Angleterre pour ensuite rejoindre la France par la Manche) représentait un voyage de trois mille milles sans aucune escale, pour une durée moyenne d’un mois à six semaines (trois semaines dans des circonstances et conditions météorologiques idéales), avec des conditions de transport souvent désastreuses. Les périls en mer n’étaient alors que trop réels et toujours présents (de nombreux passagers ne purent échapper aux fréquents naufrages, lors de leur voyage tant attendu pour la France).

15Il a fallu attendre 1838 pour que les bateaux à vapeur effectuent la traversée de l’Atlantique. Washington Irving, dans son récit “The Voyage”, revient d’une manière saisissante sur sa première traversée de l’Atlantique, en 1804 :

  • 6 Washington Irving, The Sketchbook of Geoffrey Crayon, Gent, p. 8.

But a wide sea voyage severs us at once. It makes us conscious of being cast loose from the secure anchorage of settled life, and sent adrift upon a doubtful world. It interposes a gulf, not merely imaginary, but real, between us and our homes—a gulf, subject to tempest, and fear, and uncertainty, rendering distance palpable, and return precarious6.

  • 7 John Sanderson, The American in Paris, p. 14.

16Un certain John Sanderson est également alarmé par les conditions de transport: “If any lady of your village has a disobedient husband, or a son who has beaten his mother, bid her send him to sea”7.

L’arrivée des Américains en France

17Comparé au grand nombre d’Anglais, d’Allemands ou d’Italiens présents à Paris, les Américains, estimés à environ un millier durant les années 1830, ne représentaient qu’une petite minorité des étrangers. À leur arrivée en France, ils étaient tout particulièrement impressionnés par l’aspect ancien, marqué par le temps et chargé d’histoire de ce qui les entourait. En route pour Paris, la plupart d’entre eux choisissent de s’arrêter à Rouen afin d’y visiter sa cathédrale. Jamais auparavant ils n’avaient eu l’occasion de découvrir un édifice de style gothique, témoin de plusieurs siècles d’histoire, avec ses sculptures décoratives et ses innombrables statues. Emma Willard en garde un souvenir impérissable:

  • 8 Emma Willard, Journal and Letters, from France and Great Britain, pp. 26-27.

I had heard of fifty or a hundred years being spent in the erection of a building, and I had often wondered how it could be; but when I saw even the outside of this majestic and venerable temple, the doubt ceased. It was all of curious and elegantly carved stonework, now of a dark grey, like some of ancient gravestone that you may see in our oldest graveyards. Thousands of saints and angels there stood in silence, with voiceless harps; or spread forever their moveless wings—half issuing in bold relief from mimic clouds of stone. But when I entered the interior, and saw by the yet dim and shadowy light, the long, long aisles—the high raised vaults—the immense pillars which supported them… my mind was smitten with a feeling of sublimity almost too intense for mortality. I stood and gazed, and as the light increased, and my observation became more minute, a new creation seemed rising to my view—of saints and martyrs mimicked by the painter of sculptor—often clad in the solemn stole of the monk or nun, and sometimes in the habiliments of the grave. The infant Savior with his virgin mother—the crucified Redeemer—adoring angels, and martyred saints were all around—and unearthly lights gleaming from the many rainbow-colored windows, and brightening as the day advanced, gave a solemn inexpressible magic to the scene8.

  • 9 John Sanderson, The American in Paris, p. 87.

18Une autre découverte de taille fut celle de la cuisine – une caractéristique de la culture française qui n’était pas pour déplaire aux Américains. John Sanderson fut frappé par le rapport qu’entretenaient les Français avec la nourriture : “The French dine to gratify, we to appease appetite, […] we demolish dinner, they eat it”9. James Fenimore Cooper ne tarissait pas non plus d’éloges à ce sujet :

  • 10 James Fenimore Cooper, Gleanings in Europe: France, p. 91.

The difference between sheer eating, and eating with tact and intelligence, is so apparent as to need no explanation. A dinner here does not oppress one. The wine neither intoxicates nor heats, and the frame of mind and body in which one is left, is precisely that best suited to intellectual and social pleasures. I make no doubt, that one of the chief causes of the French being so agreeable as companions, is, in a considerable degree, owing to the admirable qualities of their table. A national character may emanate from a kitchen. Roast beef, bacon, pudding, and beer, and port, will make a different man, in time, from Château Margaux, côtelettes, consommés, and soufflés. The very name of vol-au-vent is enough to make one walk on air!10.

19Et que serait Paris sans le Louvre ? Ce musée aurait, à lui seul, pu justifier les kilomètres de distance parcourue. Peintres, sculpteurs mais aussi écrivains, politiciens, médecins et artistes en tous genres multipliaient les visites, sans pouvoir s’en lasser. Thomas Gold Appleton, un diplômé d’Harvard qui faisait le voyage en 1833 en compagnie de son ami Oliver W. Holmes et qui hésitait alors encore entre une carrière d’artiste ou d’écrivain, tomba, comme beaucoup d’autres, en admiration devant les beautés que le Louvre avait à offrir :

  • 11 Thomas Gold Appleton, Life and Letters of Thomas Gold Appleton, p. 130.

June 17th. —Holmes and I actually were at the Louvre this morning three hours instead of one, such is the seduction of the masters. O Salvator Rosa, thou king of the terrible; O Rubens, emperor of glowing flesh and vermeil lips; Rembrandt, sullen lord of brown shades and lightning lights; O Cuyp, magician of sunny twilights; Raphael, thou prince of painters; O Wouverman, thou Mars of tumult and battle-smoke; O Teniers, Thyrsites of the canvas; O Titian, thou god of noble eyes and rich, warm life; O Veronese, apostle of the Marriage Feast; and last, not least, Murillo, thou Burns of the cottage and the shed—when shall I repay you for all the high happiness of this day?11.

20Les rues de Paris abondaient en librairies qui renfermaient de véritables trésors de la littérature, et à des prix dérisoires. À tous les coins de rue s’offrait un spectacle incessant de lumières et de couleurs ; à la tombée du jour, les rues retentissaient du bruit provenant des théâtres, des opéras, des cafés, des restaurants, des jardins, des salles de concerts et spectacles, et des pas qui claquaient sur les pavés. Ralph Waldo Emerson s’en réjouit:

  • 12 Ralph Waldo Emerson, The Journals and Notebooks of Ralph Waldo Emerson, p. 202.

The evening need never hang heavy on the stranger’s hands […]. More than twenty theaters are blazing with light and echoing with fine music […] not to mention concerts […] shows innumerable […] The theater is the passion of the French and the taste and splendor of their dramatic exhibitions can hardly be exceeded12.

Une affluence vers Paris

  • 13 Cité par David McCullough, dans The Greater Journey, Americans in Paris, p. 140.

21En moins de vingt ans se sont développées de formidables avancées technologiques qui facilitèrent et stimulèrent considérablement le tourisme pour les Américains. L’avènement des bateaux à vapeur réduit de moitié le temps de traversée de l’Atlantique, tout en offrant un agencement somptueux et un confort remarquable. La révolution des moyens de communication favorise les relations entre les nations. L’amélioration du service ferroviaire en provenance et à destination du reste de l’Europe relie les individus à une échelle beaucoup plus large. L’invention du daguerréotype franchit les frontières dès septembre 1839 et de nombreux amateurs-voyageurs se lancent dans l’aventure du voyage pour s’exercer aux prises de vue en extérieur. Les monarchies, quant à elles, s’effondrent une à une en Europe. James Gordon Bennett, éditeur du New York Herald, ne peut que constater, en débarquant en Angleterre: “We are positively in the beginning of a new age”13.

  • 14 David McCullough, The Greater Journey, Americans in Paris, p. 188.

22Paris attirait alors des Américains de tous âges, de tous milieux et de tous horizons confondus – “including the usual range in age, vocation, interests, social standing, purpose, and wherewithal — students, journalists, writers, social reformers, salesmen, merchants, tourists, the young, the old, the ambitious, the indisposed, the idle rich”14. Comme le souligne David McCullough, le changement le plus significatif dans l’évolution du tourisme américain fut l’arrivée des femmes à Paris. Certaines d’entre elles faisaient le voyage pour le prestige et le luxe, d’autres pour se conformer au modèle culturel et social dominant, et les dernières pour leur attachement à l’héritage de l’Antiquité dans la culture européenne. C’était le cas de l’écrivain Margaret Fuller, qui fait le voyage en 1846, alors âgée de trente-six ans, ou de la première femme médecin américaine, Elizabeth Blackwell, qui se rend en Europe en 1849, à une époque où, aux États-Unis, les femmes étaient considérées comme strictement inaptes à exercer un tel métier.

23Richard Morris Hunt est, en 1846, le premier Américain à être admis à l’École parisienne des Beaux-Arts, qui est alors l’école d’architecture la plus réputée au monde. La formation qu’il y reçut en fit une figure de proue dans l’histoire de l’architecture américaine. En 1849, William Wells Brown, maître de conférences, écrivain, esclave fugitif et fervent supporteur de l’abolition de l’esclavage, se présentait à une conférence de paix internationale, présidée par Victor Hugo à la Salle Sainte-Cécile – Paris lui donnait l’occasion inespérée de pouvoir s’exprimer librement. Il deviendra le premier romancier et dramaturge noir américain, avec notamment son roman Clotel ; or, The President’s Daughter (1853) ou sa pièce The Escape ; or, A Leap for Freedom (1863).

24En 1852, Harriet Beecher Stowe publiait, dans l’anonymat, Uncle Tom’s Cabin qui défraya la chronique aux États-Unis, fit sensation en Angleterre, où elle choisit de s’installer l’année suivante, afin de soutenir la cause anti-esclavagiste. Elle fut défendue en France par de nombreux auteurs, comme George Sand.

Les Expositions Universelles à Paris

25Avec l’approche de la première Exposition Universelle en France qui se tint à Paris sur les Champs-Élysées en 1855, le nombre d’étrangers, et surtout d’Américains, dans la capitale s’accrut. L’écrivain Henry James avait fait le déplacement de New York – en famille : les parents et les cinq enfants, dont Henry, âgé de douze ans à l’époque, sont de l’expédition. Le souvenir de Paris, l’une des plus importantes villes d’art et de culture au monde, de ses musées, de ses boulevards et de ses jardins, ne le quitta jamais. En 1858, Nathaniel Hawthorne posa, lui aussi, ses valises à Paris.

26Mais en 1861, à l’annonce du début de la Guerre de Sécession aux États-Unis, de nombreux américains quittèrent la France pour rejoindre leur pays natal et, compte tenu de la conjoncture, le tourisme américain fut mis en suspens :

  • 15 David McCullough, The Greater Journey, Americans in Paris, p. 237.

The effect of the last news will be to send to America most of those who are now here, as the feeling on both sides appears to be that in the present crisis every man should be where his services may be obtained if needed15.

27En 1867, une seconde Exposition Universelle se préparait à Paris, qui allait bientôt voir débarquer des étrangers venus des quatre coins du monde. La Guerre de Sécession terminée, les Américains, eux aussi, étaient au rendez-vous, très affectés néanmoins, aucun n’ayant été épargné par les horreurs de cette guerre. Bien au-delà de toutes les attentes, l’Exposition se révéla être un immense succès et accueillit onze millions de personnes. Marx Twain profita de l’occasion pour passer quelques jours à Paris, accompagné de quelques amis ; parti à l’étranger pour la première fois, il effectuait alors un voyage à travers l’Europe. De ce périple, naquit l’une de ses plus grandes œuvres The Innocents Abroad : or The New Pilgrims’ Progress (1869).

  • 16 Eleanor Dwight, Edith Wharton: an Extraordinary Life, pp. 12-13.

28Après la Guerre de Sécession, les Américains affluèrent à Paris. Estimés à plus de quatre mille, ils dépassaient largement à présent le nombre d’étrangers anglais ou allemands, lequel avait tout de même quadruplé depuis la génération précédente. Le tourisme ne s’était jamais aussi bien porté – les Français finançaient la construction du canal de Suez, tandis que les Américains entamaient celle du chemin de fer qui traverserait bientôt le continent nord-américain. En 1869, deux grandes familles influentes de New York firent leur entrée à Paris – les Roosevelt (Théodore était alors âgé de onze ans) et les Jones, accompagnés de leur fille Edith et qui s’installèrent à Paris pour deux ans. Au lendemain de la Guerre civile américaine, les Jones partirent six ans pour l’Europe (Edith avait alors quatre ans). Ils vécurent à Rome, Paris et Florence et voyagèrent en Espagne et en Allemagne. Edith Wharton revient sur les raisons financières de ce départ, motivé par les contrecoups de la dépréciation du dollar américain au sortir de la Guerre de Sécession ; soucieux de préserver leurs finances alors en baisse, les Jones, comme la majorité de l’élite new-yorkaise, décident de partir s’installer à l’étranger, de louer leur propriété à New York et leur maison de campagne à Newport. Comme elle l’explique: “The depreciation of American currency at the close of the Civil War had so much reduced my father’s income that, in common with many of his friends and relations, he had gone to Europe to economize”16. Ils ne retournent à New York qu’en 1872, Edith avait alors dix ans.

Un pont entre deux nations

29En 1870, la France déclarait la guerre à la Prusse, puis en 1871, s’ensuivait la période insurrectionnelle de la Commune de Paris. Ces événements marquent une des périodes les plus noires que la France, et surtout Paris, ait connues. Quelques Américains, notamment de courageux médecins, restent à Paris afin de porter secours aux nombreuses victimes et de tenter de trouver des remèdes aux maladies qui sévissaient ; cependant la quasi-totalité quitte le sol français pour n’y revenir qu’une fois paix et santé rétablies.

30Dès 1872, des hôtels parisiens affichaient complets. Les Américains contribuaient majoritairement à l’essor économique de la ville :

  • 17 David McCullough, The Greater Journey, Americans in Paris, p. 334.

It is generally acknowledged that the trade of Paris is now mainly sustained by American visitors who spend more money among the shopkeepers than all the rest put together […] we only wish there were more of them, for this is about the best and most effective way in which Uncle Sam can aid the new French Republic17.

31En signe d’amitié et de reconnaissance entre les deux nations et pour célébrer le centenaire de la déclaration d’indépendance américaine, le juriste et professeur au Collège de France, Édouard de Laboulaye, eut l’idée, en 1865, d’offrir une statue au peuple américain. Le projet est confié, en 1871, au sculpteur français Auguste Bartholdi. En 1886, la Liberté illuminant le monde (Liberty Enlightening the World), plus connue sous le nom de statue de la Liberté, est inaugurée sur l’île de Liberty Island.

32Henry James, vingt ans après sa première visite, alors qu’il n’était qu’un enfant, finit par retourner à Paris, pour y travailler sur un nouveau roman, The American (1877). Il est étonné de constater qu’aucune trace n’a été laissée de ces deux années de terrible massacre :

  • 18 Henry James, Parisian Sketches: Letters to the New York Tribune, 1875-1876, p. 40.

Beaten and humiliated on a scale without precedent, despoiled, dishonored, bled to death financially all this but yesterday Paris is today in outward aspect as radiant, as prosperous, as instinct with her own peculiar genius as if her sky had never known a cloud18.

La Riviera

33C’est à cette époque que la Côte d’Azur – Menton, Nice et Cannes surtout – devient une des destinations préférées des Américains durant les longs mois d’hiver. Réputée pour la douceur de son climat, hiver comme été, la Riviera fut l’une des premières stations balnéaires modernes. D’abord prisée en hiver par la bourgeoisie britannique à la fin du XVIIIe siècle, elle devient, au milieu du XIXe siècle, avec l’arrivée du chemin de fer, une des destinations de vacances favorites des aristocrates, notamment britanniques et russes. La Reine Victoria et le Roi Édouard VII (alors Prince de Galles) s’y rendirent, ainsi que les membres de la famille Rothschild.

34Dès les années 1880, les chaudes températures et l’eau turquoise de la Méditerranée attirent de riches familles telles que les Jones, les Vanderbilt et les Rockefeller, qui font partie des familles fortunées qui réussissent à donner un nouvel essor à la French Riviera, comme ils la surnommaient. James Gordon Bennet, fondateur du journal New York Herald Tribune, s’installe à l’Hôtel du Cap d’Antibes et le sauve de la faillite.

35Plus tard, durant la première moitié du XXe siècle, on y retrouvera des artistes et des écrivains, Pablo Picasso, Henri Matisse, Edith Wharton, Somerset Maugham et Aldous Huxley en tête, ainsi que de riches Américains et Européens. L’excentrique banquier de Wall Street et futur sculpteur Henry Clews Jr., le millionnaire Frank Jay Gould et sa femme, le peintre Gerald Murphy, Scott et Zelda Fitzgerald, la danseuse Isadora Duncan, le réalisateur Rex Ingram, tous s’y donneront rendez-vous.

Retour à Paris

36Durant les années 1870, ceux qui allaient bientôt compter parmi les plus grands noms américains se rendent à Paris – James Carroll Beckwith, J. Alden Weir, Theodore Robinson, Thomas Dewing, George de Forest Brush, Abbot Thayer, Will Low (la majorité se voit offrir une place dans l’atelier du renommé Carolus-Duran), ainsi que l’architecte Louis Sullivan. D’autres, comme Henry James ou le peintre George P. A. Healy, ou encore Mary Cassatt et John Singer Sargent y posent leurs bagages une seconde ou troisième fois. Ils ont l’honneur, comme beaucoup d’autres écrivains étrangers, de rencontrer les plus grands écrivains français, alors à Paris – Edmond de Goncourt, Gustave Flaubert, Émile Zola…

37Les années 1880 marquèrent l’arrivée de nouveaux artistes américains ; jamais auparavant Paris n’avait abrité tant de virtuosité. L’Académie Julian, l’atelier le plus populaire de la capitale, comptait près de six cents élèves dont, parmi d’autres, Mary Cassat, Willard Metcalf, John Twachtman et Childe Hassam, que leurs toiles hisseraient bientôt au rang de plus grands peintres impressionnistes américains. En 1889, la Tour Eiffel est érigée pour coïncider avec la nouvelle Exposition Universelle et le centenaire de la Révolution française. Un édifice d’une telle envergure n’avait jamais été imaginé auparavant. Une foule de trente-deux millions de personnes assiste à l’Exposition.

  • 19 Henry Adams, Letters of Henry Adams, 1892-1918, p. 291.

38Dans les années 1890, de plus en plus d’Américains traversaient l’Atlantique pour entrer à l’Académie Julian – Maurice Prendergast, John White Alexander, Henry O. Tanner (premier Noir américain de l’Académie), etc. – alors que James Earle Fraser était admis à l’École des Beaux-Arts. La nouvelle Exposition Universelle de 1900 – la plus grande exposition mondiale jamais tenue – attira quelque cinquante millions de personnes. L’historien et journaliste Henry Adams rapportait: “All Americans are in Paris. I pass my time hiding from them”19.

39Le Grand tour, ce voyage entrepris par les aristocrates anglais, a bel et bien servi de modèle à plusieurs générations de jeunes Américains qui, soucieux de se cultiver et de se réaliser, ont entrepris un voyage en Europe, avec tout de même une préférence pour la France et Paris. Pour quelques années encore, les Américains vont continuer à voyager selon la même dynamique. La Guerre de 1914-1918, la crise de 1929 et la Seconde Guerre mondiale sonneront la fin de ce tourisme élitiste et laisseront place à une toute autre forme de tourisme – un tourisme dit de masse.

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Bibliographie

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Cooper James Fenimore, Gleanings in Europe: France [1837], vol. I, New York, State University of New York Press, 1983.

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Sanderson John, The American in Paris [1838], vol. I, 3e édition, Philadelphie, Carey & Hart, 1847.

Willard Emma, Journal and Letters, from France and Great Britain, New York, N. Tuttle, 1833.

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Notes

1 Je tiens à remercier Madame Dairine O’Kelly et Monsieur André Joly pour leurs suggestions et leurs précieux conseils lors de la relecture de cet article.

2 Ford Madox Ford, Memories of a Pre-Raphaelite Childhood, p. 55.

3 Lancé par l’architecte italien Andrea Palladio à l’époque de la Renaissance, le palladianisme connaît une forte popularité au XVIe siècle en Italie, principalement en Vénétie. Le style devient populaire au milieu du XVIIe siècle en Europe grâce au Grand tour, et surtout au début du XVIIIe siècle (alors renommé néo-palladianisme). Thomas Jefferson, à la suite de son Grand tour de 1784 à 1789, popularise le style en Amérique du Nord et fait construire de nombreux édifices publics et privés, en ville et à la campagne, notamment les domaines de Monticello, Barboursville et l’Université de Virginie. Le style est parfois critiqué pour sa froideur et son manque de fantaisie mais d’autres voient en son fronton, sa symétrie et ses proportions un style international et rationaliste qui convient particulièrement à des établissements publics et municipaux. Thomas Jefferson considérait Les Quatre Livres de l’architecture d’Andrea Palladio comme « la Bible » de l’architecture. La plupart des bâtiments administratifs furent construit dans le style palladien sous sa présidence, avec notamment le recours aux grands portiques, remplissant la fonction de pare-soleil, qui représente l’une des plus grandes caractéristiques du palladianisme américain. La Maison-Blanche à Washington, construite entre 1792 et 1800, s’inspire, il est vrai, du style géorgien, mais également du palladianisme irlandais.

4 Edward Lillie Pierce, Memoir and Letters of Charles Sumner, p. 190.

5 Samuel F.B. Morse, Samuel F.B. Morse: His Letters and Journals, p. 289.

6 Washington Irving, The Sketchbook of Geoffrey Crayon, Gent, p. 8.

7 John Sanderson, The American in Paris, p. 14.

8 Emma Willard, Journal and Letters, from France and Great Britain, pp. 26-27.

9 John Sanderson, The American in Paris, p. 87.

10 James Fenimore Cooper, Gleanings in Europe: France, p. 91.

11 Thomas Gold Appleton, Life and Letters of Thomas Gold Appleton, p. 130.

12 Ralph Waldo Emerson, The Journals and Notebooks of Ralph Waldo Emerson, p. 202.

13 Cité par David McCullough, dans The Greater Journey, Americans in Paris, p. 140.

14 David McCullough, The Greater Journey, Americans in Paris, p. 188.

15 David McCullough, The Greater Journey, Americans in Paris, p. 237.

16 Eleanor Dwight, Edith Wharton: an Extraordinary Life, pp. 12-13.

17 David McCullough, The Greater Journey, Americans in Paris, p. 334.

18 Henry James, Parisian Sketches: Letters to the New York Tribune, 1875-1876, p. 40.

19 Henry Adams, Letters of Henry Adams, 1892-1918, p. 291.

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Pour citer cet article

Référence papier

Aurélie Dell’olio, « L’afflux transatlantique des Américains vers le « vieux continent », de 1830 à 1900 »Babel, 29 | 2014, 181-197.

Référence électronique

Aurélie Dell’olio, « L’afflux transatlantique des Américains vers le « vieux continent », de 1830 à 1900 »Babel [En ligne], 29 | 2014, mis en ligne le 01 février 2015, consulté le 01 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/babel/3653 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/babel.3653

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Auteur

Aurélie Dell’olio

Université de Toulon - Laboratoire Babel (EA 2649)

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