Notes
Il s’agit de la version française d’un article d’abord publié en chinois : Chen Shuo-Win, « “Zhe qiyi de lücheng !” : Zhou Shoujuan de Yasen Luoping xiaoshuo fanyi yu min chu Shanghaï » [« “L’étrange voyage !” : la traduction d’Arsène Lupin par Zhou Shoujuan à Shanghaï au début de la République de Chine »], Zhengda zhongwen xuebao [Bulletin du département de littérature chinoise de l’université nationale Chengchi], vol. 32, décembre 2019, pp. 119-166. Je voudrais exprimer ma gratitude à Chen Sz-Wei pour sa remarquable traduction du chinois vers le français, et à NSTC, Taiwan, pour avoir soutenu ce projet de recherche (MOST 107-2410-H-004-181-MY2).
A Ying souligne : « On peut dire qu’à cette époque il n’y avait pas de traducteurs qui ne travaillent sur des romans policiers. Sur un millier de romans traduits alors, le nombre de romans policiers aurait été de plus de 500 », in A Ying, Wanqing xiaoshuoshi [Histoire de la fiction de la fin des Qing], Taipei, Shangwu chubanshe, 1996, p. 242. Dans son livre, Chen Pingyuan cite Nakamura Tadayuki, selon qui les romans policiers représentaient un tiers du nombre total de romans traduits à l’époque. Voir Chen Pingyuan, Zhongguo xiaoshuo xushi moshi de zhuanbian [Changements dans le mode de narration de la fiction chinoise], Hong Kong, Xianggang zhongwen daxue chubanshe, 2006, p. 41.
À la fin des Qing, les traducteurs considéraient les romans policiers abordant la science et la loi comme un outil pour éclairer le peuple et améliorer la gouvernance publique. L’intelligence des détectives dans la résolution des affaires procurait un sentiment de sécurité psychologique aux lecteurs chinois, alors confrontés à une société troublée. Voir Kong Huiyi, « Yi tongsu xiaoshuo wei jiaohua gongju : Fuermosi zai Zhongguo (1896-1916) » [« La Fiction populaire comme outil d’édification : Sherlock Holmes en Chine (1896-1916) »], in Kong Huiyi, Fanyi, wenxue, wenhua [Traduction, littérature et culture], Pékin, Beijing daxue chubanshe, 1999, pp. 19-30. Voir également Kong Huiyi, « Huanyi beijing, huanyi gongdao : lun qingmo minchu yingyu zhentan xiaoshuo zhongyi » [« Retour au contexte, retour à la justice : la traduction en chinois de romans policiers anglais à la fin des Qing et au début de la période républicaine »], in Wang Hongzhi (dir.), Fanyi yu chuangzuo : Zhongguo jindai fanyi xiaoshuolun [Traduction et création littéraire. Sur la traduction des fictions modernes chinoises], Pékin, Beijing daxue chubanshe, 2000, pp. 88-117.
Chen Pingyuan, Zhongguo xiaoshuo xushi moshi de zhuanbian, op. cit., p. 42.
Voir Teruo Tarumoto, Xinbian zengbu qingmo minchu xiaoshuo mulu [Nouveau Catalogue supplémentaire de romans de la fin des Qing au début de la République de Chine], Jinan, Qilu shushe, 2002, pp. 169, 845.
Maurice Leblanc, « Fuermosi zhi jindi » [« Le Farouche Adversaire de Sherlock Holmes (Herlock Sholmès arrive trop tard) »] », trad. Yang Xinyi, Xiaoshuo shibao, n° 15, 1912, pp. 1-10.
De nombreuses œuvres d’Arsène Lupin qui paraissent à Taïwan dans les années 1970 sont en effet des rééditions de la version déjà publiée à Shanghaï avant 1949 par des maisons d’édition comme la Librairie Qiming, qui a déménagé de Shanghaï à Taïwan après la victoire des Communistes sur le Continent chinois. Voir Tsz-Yun Lai, « Yiernu yiyingxiong de Yasen Luoping » [« Arsène Lupin : un homme et un héros »] sur le blog « Fanyi zhentan shiwusuo » [« Agence de détective de traduction »] : http://tysharon.blogspot.com/2013/10/blog-post_22.html
Voir la traduction des nouvelles d’Arsène Lupin publiée en 1947 par la maison d’édition Chunmin à Shanghaï.
Selon l’éditeur de Yasen Luoping an quanji publié par la Librairie Dadong, quand les traducteurs ne trouvaient pas de version en français, ils recouraient à une traduction en anglais ou en japonais. Dans les œuvres intégrales d’Arsène Lupin publiées par la librairie Qiming en 1942, le traducteur précise : « Les œuvres originales sont toutes en français et ce recueil a fait l’objet de recherches approfondies. Lorsque les textes français ne sont pas disponibles, les textes anglais ou japonais sont utilisés à la place ». Les traducteurs de Yasen Luoping qi’an [Œuvres d’Arsène Lupin (Arsène Lupin, gentleman cambrioleur)], Li Changjue et Wu Juemi, étaient tous deux spécialistes de langue anglaise. Leur traduction est donc probablement basée sur des versions en anglais. Voir Zheng Yimei, Yilin sanye [Feuilles éparses dans la forêt de l’art], Pékin, zhonghua shuju, 2019.
The North China Daily News, 17 janvier 1910.
Évoquant la diffusion de nouvelles connaissances et la transformation de la façon de penser à la fin des Qing et au début de la République de Chine, les chercheurs ont accordé une attention particulière au contact culturel. Voir Rudolf G. Wagner, « Zhongguo de “shui” yu “xing” : bu duideng de gainianhua yu yingfu shouduan zhi yanjiu (II) » [« Dormir et s’éveiller en Chine : une étude de la conceptualisation de l’inégalité et des moyens d’adaptation (II) »], trad. Zhong Xinzhi, Dongya guannainshi jikan [Journal de l’histoire des concepts de l’Asie de l’Est], vol. 2, juin 2012, p. 19.
Voir Maurice Leblanc, « Fuermosi zhi jindi », trad. Yang Xinyi, Xiaoshuo shibao, n° 15, 1912, pp. 1-10.
Par rapport au texte original ou à la traduction anglaise, les traductions en chinois du début de la République de Chine mettent l’accent sur un Arsène Lupin « brigand » (dao) ou « voleur » (zei). Dans la traduction d’Arsène Lupin de Zhou Shoujuan et Shen Yuzhong, par exemple, les traducteurs qualifient Lupin de « rebelle » ou de « grand voleur ». Voir Maurice Leblanc, « Quqie zhi wang » [« Roi des voleurs » (Arsène Lupin)], trad. Zhou Shoujuan, Shibao, 17 avril 1914. Maurice Leblanc, Zei gongjue [Le Duc voleur (Arsène Lupin)] », trad. Shen Yuzhong, in Zhou Shoujuan (ed.), Yasen Luoping an quanji, t. 1, Shanghaï, Dadong shuju, 1925, p. 92.
En 1917, Cheng Xiaoqing contestait que les détectives des romans d’Arsène Lupin soient dénués de sens. Il a publié le roman Jiaodouzhi [Lutte de sagesse] en chinois classique dans Xiaoshuo daguan [Le Monde des romans] pour les défendre. Voir Cheng Xiaoqing, « Yinyan » [« Introduction »], Ziluolan [Violettes], n° 1, avril 1943, p. 181.
Maurice Leblanc, « Quqie zhiwang », trad. Zhou Shoujuan, Shibao, 17 avril 1914.
Toutes ces remarques, absentes en français et en anglais, ont été ajoutées par les traducteurs chinois. Voir Maurice Leblanc, Yasen Luoping qi’an, trad. Li Changjui et Wu Juimi, Shanghaï, Zhonghua shuju, 1918, pp. 3, 134.
Zhou Shoujuan, « Zhou xu » [« Préface rédigée par Zhou Shoujuan »], in Zhou Shoujuan (ed.), Yasen Luoping an quanji, Shanghaï, Dadong shuju, 1925, p. 1.
Maurice Leblanc, « Yihua jiemu » [« Dessiner des fleurs sur des branches d’arbre (Arsène Lupin) »], trad. Yao Dingan, in Yasen Luoping quanji, t. 3, Shanghaï, Qimin shuju, 1942, p. 18. L’auteur français emploie le terme « philanthrope » et le traducteur anglais « philanthropist ».
Ce point a été souligné par certains chercheurs. Voir Shi Juan, « Cong “juzei”, “xiadao” dao “yixia” : Yasen Luoping zai Zhongguo de jieshou » [« De “grand voleur”, “chevalier cambrioleur” à “chevalier errant” : la réception d’Arsène Lupin en Chine »], Suzhou jiaoyu xueyuan xuebao [Bulletin de la Faculté d’éducation de Suzhou], n° 4, 2014, pp. 22-26. Cependant, l’article n’examine pas l’origine du terme « gentleman cambrioleur », ni sa connotation culturelle.
Dès les traductions de Li Changjue et de Wu Juemi, Lupin est décrit comme « séducteur ». Les traducteurs expriment leur impatience de lire l’histoire d’amour de Lupin. Voir Maurice Leblanc, Yasen Luoping qi’an, trad. Li Changjui et Wu Juimi, Shanghaï, Zhonghua shuju, 1918, p. 134. Ce passage ne se trouve ni dans l’original ni dans la version anglaise.
D’après le traducteur Zhou Kexi, « les romans d’Arsène Lupin ont été le plus largement promus par Zhou Shoujuan, qui était rejoint par Sun Liaohong, Xu Zhuodai, Zhang Biwu, Shen Yuzhong et Wu Hesheng, etc. ». Selon des statistiques incomplètes, il n’existe pas moins de 30 à 40 traductions de la série d’Arsène Lupin publiées avant 1949. De la traduction en chinois classique à celle en chinois moderne, des œuvres individuelles aux œuvres intégrales, les romans policiers de Maurice Leblanc ont beaucoup gagné en popularité, à tel point que Sun Liaohong a créé Xiadao Luping qian [Cas mystérieux autour de Lu Ping, gentleman cambrioleur]. Image miroir du Huo Sang de Cheng Xiaoqing, Lu Ping y figure une réplique chinoise d’Arsène Lupin. Voir Zhou Kexi, Zhou Kexi yiwenji [Recueil de traduction de Zhou Kexi], Shanghaï, Huadong shifan daxue chubanshe, 2011.
Pour une étude biographique sur Zhou Shoujuan, voir Wei Shaochang et Wu Chenghui (dir.), Yuanyang hudiepai yanjiu ziliao [Matériaux de recherches sur l’École des canards mandarins et des papillons], Shanghaï, Shanghai wenyi chubanshe, 1984 ; Wang Zhiyi (dir.), Zhou Shoujuan yanjiu ziliao [Matériaux de recherches sur Zhou Shoujuan], Tientsin, Tianjin renmin chubanshe, 1993 ; Fan Boqun, « Zhou Shoujuan lun » [« Sur Zhou Shoujuan »], Zhongshan daxue xuebao [Bulletin de l’université Sun Yat-sen], n° 4, 2010, pp. 36-52.
Guo Yanli, Zhongguo jindai fanyi wenxue gailun [Introduction de la traduction littéraire dans la Chine pré-moderne], Wuhan, Hubei jiaoyu chubanshe, 1998, pp. 435-441.
Chen Jianhua, A Myth of Violet: Zhou Shoujuan and the Literary Culture of Shanghaï, 1911-1927 [Un mythe des violettes. Zhou Shoujuan et la culture littéraire de Shanghaï, 1911-1927], thèse de doctorat, Université Harvard, 2002 ; Chen Jianhua, Ziluolan de meiying : Zhou Shoujuan yu Shanghaï wenxue wenhua, 1911-1949 [L’Ombre séductrice des violettes. Zhou Shoujuan et la culture littéraire de Shanghaï, 1911-1949], Shanghaï, Shanghai wenyi chubanbshe, 2019 ; Li Dechao et Deng Jing, « Jindai fanyi wenxueshi shang bugai yiwang de jiaoluo : yuanyang hudie pai zuojia de fanyi huodong jiqi yingxiang » [« Une page de l’histoire de la traduction moderne qui ne doit pas être oubliée : les activités de traduction des écrivains de l’École des canards mandarins et des papillons et leur influence »], Sichuan waiyu xueyuan xuebao [Bulletin de la Faculté des langues étrangères du Sichuan], vol. 20, n° 1, janvier 2004, pp. 123-127.
Pan Shaoyu, « Aiqing ru si zhi jianqiang : shilun Zhou Shoujuan zaoqi fanyi aiqing xiaoshuo de meigan tezhi yu wenhua neihan » [« L’Amour aussi fort que la mort : au sujet des qualités esthétiques et des connotations culturelles des premières traductions de romans élégiaques par Zhou Shoujuan »], Hanxue yanjiu [Études chinoises], vol. 26, n° 2, juin 2008, pp. 231-232 ; Pan Shaoyu, « Xiangxiang xifang : lun Zhou Shoujuan de “weifanyi” xiaoshuo » [« Imaginer l’Occident : au sujet des nouvelles “pseudo-traduites” par Zhou Shoujuan »], Bianyi luncong [Collection de compilation et de traduction], vol. 4, n° 2, juin 2011, pp 1-23.
En 1925, Zhou a collaboré avec la Librairie Dadong pour publier une version en chinois moderne de Fuermosi xin tanan quanji [Nouvelles Œuvres intégrales de Sherlock Holmes], ainsi que sa traduction de Yasen Luoping an quanji.
Maurice Leblanc, « Yasen Luoping zhi qi » [« L’Épouse d’Arsène Lupin (Le Mariage d’Arsène Lupin) »], trad. Zhou Shoujuan, Youxi zazhi [Magazine des jeux], n° 14, 1915, pp. 16-31.
Zhou Shoujuan, « Wo fanyi xifang mingjia xiaoshuo de huiyi » [« Souvenirs de ma traduction des nouvelles des auteurs occidentaux célèbres »], Yuhua [Fleurs de pluie], juin 1957, p. 45. J’ai découvert que la traduction anglaise sur laquelle se fonde la traduction de Zhou Shoujuan est d’Alexander Teixeira de Mattos (1865-1921), célèbre éditeur, journaliste et traducteur anglais, et figure de proue de la célèbre Société lutétienne, qui se consacrait à la traduction intégrale des chefs-d’œuvre européens en anglais pour fournir des traductions de la littérature française aux écrivains de la fin de l’époque victorienne. Alexander Teixeira de Mattos est également le principal traducteur anglais des romans d’Arsène Lupin. Il a traduit 17 œuvres de Lupin et il est connu pour la fluidité de sa traduction. Voir Denise Merkle, « The Lutetian Society » [« La Société lutétienne »], TTR, vol. 16, n° 2, 2003, pp. 73-101, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.7202/010716ar
Leo Ou-fan Lee, « Fuermosi zai Zhongguo » [« Sherlock Holmes en Chine »], Dangdai zuojia pinglun [Revue critique des écrivains contemporains], no 10, 2004, p. 10.
De 1921 à 1923, Zhou Shoujuan a publié la traduction chinoise de cette nouvelle dans Youxi zazhi. En 1925, lorsqu’il traduit le roman Gucheng mimi [Secrets de la ville ancienne (813)], Zhou réécrit les titres originaux des chapitres du livre, au lieu de les traduire fidèlement. La raison tient peut-être à la nécessité de publier en série de longs romans dans la presse.
Maurice Leblanc, Luoping da zuozhang [Lupin fait grandement la guerre (L’Éclat d’obus)], trad. Li Nan, Taipei, Haodu chubanshe, 2011, ch 6, pp. 7-8 ; Maurice Leblanc, L’Éclat d’obus, Paris, Pierre Lafitte et Cie, 1916, p. 91. La traduction d’Alexander Teixeira de Matto en anglais est la suivante : « The situation was one of those in which the fatalities of war run riot in all their tragic horror, stronger than the forces of nature themselves and, like them, blind, unjust and implacable. There was nothing to be done », The Woman of Mystery, New York, The Macaulay Company, 1916, p. 100.
Maurice Leblanc, « Qui est Arsène Lupin ? », Le Petit Var, 11 novembre 1933 ; Maurice Leblanc, « Maurice Leblanc nous parle d’Arsène Lupin », Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, 13 octobre 1932, p. 2.
Par exemple Les Membres du parti nihiliste et Le Sang du canard mandarin. Voir Pan Shaoyu, « Xiangxiang xifang : lun Zhou Shoujuan de “weifanyi” xiaoshuo », loc. cit., pp. 1-23. Les romans nihilistes représentent des hommes qui poussent au changement social et politique de manière violente et sanglante. Ces romans ont attiré une attention considérable sur la scène littéraire chinoise de la fin des Qing, où les hommes de lettres étaient préoccupés par la révolution. Après la fondation de la République, la popularité des œuvres nihilistes a diminué. Voir Chen Jianhua, « Xuwudang xiaoshuo : qingmo teshu yijie xianxiang » [« Romans nihilistes : un phénomène de traduction particulier de la fin des Qing »], Huadong shifan daxue xuebao [Bulletin de l’université normale de Chine de l’Est], n° 4, 1996, pp. 67-73 ; Zhang Quanzhi, « Cong xuwudang xiaoshuo de yijie yu chuangzuo kan wuzhengfu zhuyi dui wanqing xiaoshuo de yingxiang » [« L’Influence de l’anarchisme sur le roman de la fin des Qing à travers la traduction et la création des romans nihilistes »], Mingqing xiaoshuo yanjiu [Études sur la fiction des Ming et des Qing], n° 3, 2005, pp. 136-147. La révolution de la fin des Qing peut également expliquer le changement d’image d’Arsène Lupin dans la traduction par Zhou : d’un cambrioleur à un chevalier patriotique qui sert son pays.
Voir Chen Jianhua, « Zhou Shuojuan zai 1919 » [« Zhou Shoujuan en 1919 »], Wenhui bao [Journal de rassemblement des textes littéraires], 25 février 2019.
Maurice Leblanc, Les Confidences d’Arsène Lupin, Paris, Pierre Lafitte et Cie, 1913, p. 35. La traduction en anglais est la suivante : « Very simple. And the incident once more shows that, in the discovery of crimes, there is something much more valuable than the examination of facts, than observations, deductions, inferences and all that stuff and nonsense. What I mean is, as I said before, intuition... intuition and intelligence... And Arsène Lupin, without boasting, is deficient in neither one nor the other! », Maurice Leblanc, The Confessions of Arsène Lupin, trad. Alexander Teixeira de Matto, New York, W.R. Caldwell & co. 1913, p. 35.
Maurice Leblanc, « Xiangzhong nushi » [« Une femme morte dans une boîte (Les Jeux du soleil) »], trad. Zhou Shoujuan, in Zhou Shoujuan (ed.), Yasen Luoping an quanji, t. 24, Shanghaï, Dadong shuju, 1925.
Maurice Leblanc, « Wangzhongyu zhi Yasen Luoping » [« Le Poisson dans le filet - Arsène Lupin (Arsène Lupin en prison) »], trad. Zhou Shoujuan, Youxi zazhi, n° 13, 1915, p. 43.
Maurice Leblanc, « Yasen Luoping shibaishi [« Histoire de la défaite d’Arsène Lupin (Le Coffre-fort de madame Imbert) »] », trad. Zhou Shoujuan, Zhonghua xiaoshuojie, vol. 2, n° 9, 1915, p. 2.
Zhuangzi jishi, waipian, quqie dishi [Zhuangzi, fragment chapitre 10, Voleurs petits et grands], édité par Guo Qingfan et révisé par Wang Xiaoyu, Taipei, Zhonghua shuju, 1961, p. 342.
Sima Qian, Shiji, avec des commentaires de Kametarō Takigawa et al., Tokyo, Dongfang wenhua xueyuan dongjing yanjiusuo, 1932, pp. 4-5.
Zhou Shoujuan, « Zhou xu », in Zhou Shoujuan (ed.), Yasen Luoping an quanji, op. cit., p. 1.
Pan Shaoyu, « Aiqing ru si zhi jianqiang : shilun Zhou Shoujuan zaoqi fanyi aiqing xiaoshuo de meigan tezhi yu wenhua neihan », loc. cit., pp. 231-232.
Maurice Leblanc, « Yasen Luoping zhi shibai » [« Histoire de la défaite d’Arsène Lupin (L’Arrestation d’Arsène Lupin) »] », trad. Zhou Shoujuan, Libai liu [Samedi], n° 40, 1915, p. 3.
Maurice Leblanc, « Quqie zhiwang », trad. Zhou Shoujuan, Shibao, 7 février, 1914. Ce passage est absent dans la version anglaise.
Maurice Leblanc, « Quqie zhiwang », trad. Zhou Shoujuan, Shibao, 18 mars, 1914. Ce passage est absent dans la version anglaise.
Maurice Leblanc, « Quqie zhiwang », trad. Zhou Shoujuan, Shibao, 25 avril, 1914. Ce passage est absent dans la version anglaise.
Le développement des romans policiers renvoie à la mise en place du système policier à partir du milieu du XIXe siècle en Chine. La traduction, l’interprétation et la création des premiers romans policiers sont liées au mécontentement des littérateurs et des traducteurs de la fin des Qing et de la République de Chine face à la corruption des détectives en civil dans la concession de Shanghaï. Zhou, en tant que contemporain, a probablement vécu une expérience similaire. Voir Cai Zhuqing, « Jieshou yu zhuanhua : shilun zhentan xiaoshuo zai qingmo minchu (1896-1916) Zhongguo de yijie yu chuangzuo » [« Réception et transformation : traduction et création de romans policiers en Chine à la fin des Qing et dans la République de Chine (1896-1916) »], in Peng Xiaoyan (dir.), Kuawenhua liudong de diaogui : wanqing dao minguo [Un paradoxe de la mobilité interculturelle. De la fin des Qing à la République de Chine], Taipei, Zhongyang yanjiuyuan Zhongguo wenzhe yanjiusuo, 2016, pp. 111-146.
Maurice Leblanc, « Suidao » [« Le Tunnel (Herlock Sholmès arrive trop tard) »], trad. Zhou Shoujuan, in Zhou Shoujuan (ed.), Yasen Luoping an quanji, t. 24, Shanghaï, Dadong shuju, 1925, p. 29. Ce passage est absent dans les versions anglaise et française.
En 1925, Zhou et de nombreux autres traducteurs ont également collaboré avec la Librairie Dadong pour rééditer une collection de Sherlock Holmes en chinois moderne. Dans sa traduction de l’histoire de Holmes, Zhou a délibérément mis l’accent sur l’image positive du détective, et a peut-être également tenté d’attirer les lecteurs vers l’histoire en mettant en scène la concurrence entre les deux hommes.
Maurice Leblanc, « Yasen Luoping zhi shibai », trad. Zhou Shoujuan, Libai liu, n° 40, 1915, p. 3. Ce passage est absent dans les versions anglaise et française.
Maurice Leblanc, « Quqie zhi wang », trad. Zhou Shoujuan, Shibao, 4 février, 1914.
Maurice Leblanc, « Quqie zhi wang », trad. Zhou Shoujuan, Shibao, 2 mars, 1914. Ce passage est absent dans la version anglaise.
François Busnel, Philippe Delaroche et Jacques Derouard, « Comment est né le vrai, l’unique Arsène Lupin », L’Express, 9 janvier 2004.
Jacques Derouard, Le Monde d’Arsène Lupin, Amiens, Encrage / Paris, Les Belles Lettres, 2003, p. 121.
Maurice Leblanc, « Duhou » [« Après les jeux d’argent (La Partie de baccara) »], trad. Zhou Shoujuan et Zhang Biwu, Ziluolan, vol. 3, n° 4, 1928, p. 11.
Zhou Shoujuan et Zhang Biwu, « Tananzhe yizhe fuzhi » [« Note du traducteur de la série sur les détectives »], Ziluolan, vol. 3 n° 1, 1928, p. 2.
Des histoires d’amour entre les chevaliers et des beautés ne manquaient certainement pas dans les romans chevaleresques chinois. Cependant, dans l’ensemble, des romans des Tang aux récits chevaleresques des Ming, que les héros chevaleresques soient des hommes ou des femmes, il y avait relativement peu d’histoires d’amour. La combinaison du roman chevaleresque et de la fiction romantique (yanqing xiaoshuo) est apparue progressivement dans les romans populaires de la période républicaine. Dans ces romans, les héros chevaleresques ne voyagent plus tout seuls, mais commencent aussi à vivre des expériences amoureuses. La rencontre entre les héros et les héroïnes devient même le fil conducteur de l’histoire. Bai Yu (1899-1966) et Wang Dulu (1909-1977) en sont des auteurs représentatifs. Voir Gong Pengcheng, Daxia : xia de jingshen wenhua shilun [Le Grand Homme chevaleresque. Une histoire spirituelle et culturelle de chevalier], Taipei, Fengyun shidai chuban gongsi, 2007, p. 224.
Le texte en anglais est le suivant : « Let us go away together! ... Let us fly! ... You are my bride ... my wife... Share my dangers, my sorrows and my joys ... It will be a strange and vigorous, a proud and magnificent life... But Angélique’s eyes were raised to his again; and they were so pure and so noble that he blushed in his turn. This was not the woman to whom such words could be addressed », in Maurice Leblanc, The Confessions of Arsène Lupin, trad. Alexander Teixeira de Mattos, New York, W. R. Caldwell & CO., 1913, p. 264.
Ernü yingxiong zhuan [Histoire des héros et des héroïnes] est un roman qui s’inscrit dans la tradition des romans de la fin des Ming et du début des Qing. L’œuvre combine des éléments chevaleresques avec des éléments romantiques, en racontant le mariage entre un héros et une justicière libre (nüxia). Cependant, comme l’ont fait remarquer des chercheurs, la fin heureuse d’An Ji, le héros, avec sa femme et ses concubines, ainsi que son désir de gloire relèvent moins de la chevalerie, que d’un hommage rendu à « l’ordre éthique confucéen ». Voir Wang David Der-wei, Bei yayi de xiandaixing : wanqing xiaoshuo xinlun [Modernité refoulée. Nouvelles Recherches sur la fiction de la fin des Qing], Taipei, Maitian chubanshe, 2003, p. 203. Après le mouvement du Quatre Mai, l’amour libre est étroitement lié à la libération de la personnalité. L’amour et la révolution, deux objectifs pour les jeunes intellectuels de l’époque, se combinent pour constituer un thème récurrent dans les œuvres littéraires de l’époque du Quatre Mai et un centre d’intérêt pour les chercheurs. Voir par exemple Peng Xiaoyan, Weiqing yu lixing de bianzheng [Dialectiques entre l’affect et la raison], Taipei, Lianjing chuban gongsi, 2019 ; Lee Haiyan, Revolution of the Heart: A Genealogy of Love in China, 1900-1950 [Révolution du cœur. Une généalogie de l’amour en Chine, 1900-1950], Stanford, CA, Stanford University Press, 2007, pp. 81-92.
Pour une étude complémentaire, voir Chen Pingyuan, Qiangu wenren xiakemeng [Rêve millénaire des hommes de lettres pour devenir chevaliers], Pékin, Beijing daxue chubanshe, 2010.
Cao Fangren et Zhou Xishan (eds.), Jin Shengtan quanji [Œuvres intégrales de Jin Shengtan], t. 1, Nankin, Jiangsu guji chubanshe, 1985, p. 17.
Yu Wanchun, Jie Shuihu zhuan [Suite d’Au bord de l’eau], Changsha, Yuelu shuyuan, 2003, p. 1.
Zhou Shoujuan, « Zhou xu », in Zhou Shoujuan (ed.), Yasen Luoping an quanji, op. cit., p. 1.
La version anglaise est la suivante : « I must confess that I had taken from it everything that possessed any interest or value, leaving there only a shell comb, a stick of rouge Dorin for the lips, and an empty purse. But, you know, business is business. And then, really, her husband is engaged in such a dishonorable vocation! », in Maurice Leblanc, The Exploits of Arsène Lupin, trad. Alexander Teixeira de Mattos, London, The Bodley Head Ltd., 1909, p. 139. Voici le texte original : « Que diable ! Les affaires sont les affaires. Et puis, vraiment, son mari exerçait un métier si peu honorable ! ». Voir Maurice Leblanc, Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, Paris, Pierre Lafitte et Cie, 1907, p. 106.
Maurice Leblanc, « Chezhong guaike » [« Le Mystérieux Voyageur dans le train (Le Mystérieux Voyageur) »], trad. Zhou Shoujuan, in Zhou Shoujuan (ed.), Yasen Luoping an quanji, t. 24, Shanghaï, Dadong shuju, 1925, p. 25. La traduction de Wu Hesheng ressemble dans une large mesure à celle de Zhou Shoujuan. Voir Wu Hesheng, Yasen Luoping xiadaoan [L’Affaire du vol chevaleresque d’Arsène Lupin], Shanghaï, Chunming shuju, 1938, p. 134.
Nous avons abordé ce sujet dans une autre étude. Voir Chen Shuo-Win, « The Chivalrous Burglar of a Thousand Faces: Arsène Lupin and Sun Liaohong’s Legends of Lu Ping » [« Le Cambrioleur chevaleresque aux mille visages : les légendes de Lu Ping d’Arsène Lupin et Sun Liaohong »], Rivista degli Studi Orientali [Journal d’études orientales], vol. 93, Decembre 2020, pp. 151-167. L’œuvre la plus célèbre de cette série est Dongfang Yasen Luoping : Lu Ping [Arsène Lupin de l’Orient. Lu Ping] de Sun Liaohong. Le héros porte un nœud papillon rouge, a un grain de beauté rouge sur l’oreille gauche, fume des cigares turcs et se promène dans Shanghaï. Il fréquente des dancings, des concessions et des ports. Il lutte contre l’injustice en volant les riches pour aider les pauvres et les faibles.
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