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Varia

Un géonyme antique en débat(s) : Besara entre lectures textuelles et lectures archéologiques

Monique Clavel-Lévêque
p. 303-316

Résumés

Cet article vise à faire le point, après plusieurs parutions récentes, sur l’émergence du nom antique de Béziers dans les sources et sur l’évolution de ses formes à partir des premières attestations du toponyme. Les sources textuelles, où s’articulent les dimensions diachroniques, entrent nouvellement en résonance avec les données et interprétations archéologiques pour permettre de repenser les origines du géonyme.

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Texte intégral

  • 1 Guillaumin, Jean-Baptiste et Glawdis Bernard, Les Rivages maritimes. Le texte nouvellement établi p (...)
  • 2 Bouiron, Marc, L’Epitomé des Ethniques de Stéphane de Byzance comme source historique : l’exemple d (...)

1La parution d’une nouvelle édition critique de l’Ora Maritima1, poème en vers iambiques d’Aviénus daté des années 350 de notre ère, et la publication d’une thèse sur l’Epitomé des Ethniques de Stéphane de Byzance2, situé dans le second quart du VIe siècle, outre les précieux commentaires dont ces deux études sont équipées, viennent opportunément relancer un débat historiographique séculaire. Les deux textes dont l’écriture complexe compile nombre de sources, affichées ou non, postulées ou non, rencontrent, sans forcément les croiser, l’origine et les informations qu’apporte chacune de ces deux œuvres sur le littoral méditerranéen gaulois. Parmi elles, le « périple-source » du poète, de longue date régulièrement sollicité pour concilier informations textuelles et archéologiques autour de son Besara, qui trouverait un écho dans le « lexique-source » du lexicographe, permettant de revisiter la référencialité traditionnellement avancée pour fonder des repères chronologiques sur le site concerné, Béziers. Le texte de ce passage (v. 590-595), qui vient après la région de Narbonne, s’établit ainsi :

Heliceque rursus hic palus iuxta. Dehinc
Besaram stetisse fama casca tradidit.
At nunc Heledus, nunc et Orobus flumina
Vacuos per agros et ruinarum aggeres
Amoenitatis indices priscae meant.

  • 3 Guillaumin, Jean-Baptiste et Glawdis Bernard, op. cit., p. 25 : « puis, à proximité se trouve le ma (...)

2Passage dont je propose une traduction, légèrement différente de celle des derniers éditeurs3, sachant qu’elle prend le risque d’être toujours interprétation, sinon trahison :

puis, en arrière, tout proche le marais Hélicé.
De là, se tenait Besara, comme une tradition ancienne le rapporte.
Mais maintenant, les fleuves, l’Heledus et maintenant l’Orobus,
passent à travers des champs inoccupés
Et des monceaux de ruines, indices d’un agrément passé.

3S’il ne saurait être question d’envisager ici une approche généraliste du poème, l’étude d’un cas précis me semble pouvoir apporter quelques éléments aux réflexion et problématique d’ensemble en reprenant sur des bases textuelles désormais mieux assurées la discussion sur l’espace-temps convoqué par le toponyme et en examinant ses parentés avec les autres formes connues, qui interrogent la stratigraphie des savoirs et son utilisation dans le champ de l’histoire.

  • 4 Gomez, Elian et Daniela Ugolini, « Les premiers Grecs en France : le cas de Béziers I/Rhode » ; et (...)

4La portée de l’hapax Besara pour Béziers, comme celle de Naro pour Narbonne, dépasse le traitement de la géographie et la spécificité régionale que révèle le poème tant cette forme et la position chronologique qu’on peut lui affecter se trouvent au croisement des sources textuelles, des lectures proposées, avec les données archéologiques et leurs interprétations. D’où la nécessité de revoir son articulation avec les dénominations disponibles, textuelles, cartographiques et épigraphiques, pour tenter d’évaluer la pertinence des noms qui ont été avancés pour la ville, l’ampleur et le moment de leurs éventuels changements. Or, si la documentation laisse peu de place à des difficultés interprétatives en ce qui concerne la période romaine, c’est loin d’être le cas pour les siècles qui précèdent quand le nom même de la ville, emblème de son identité, relève toujours de l’actualité4. Sans discuter de l’émergence de ce qui serait la « première » ville de France, repérable vers 625 « au plus tard », et « le plus grand site à l’ouest du Rhône » vers 600, dont la chora se déploie dès la mi-VIe siècle, c’est le nom de Rhodé qu’aurait porté cette agglomération qui nous retiendra tout d’abord ici.

  • 5 Sur les Rhodiens dans le Midi, chez Stéphane de Byzance, voir les interrogations de Marc Bouiron, o (...)
  • 6 André Berthelot, dans son édition (Festus Aviénus. Ora Maritima) où il adopte une position ambigüe (...)

5Premier nom donc pour Béziers I qui serait une « colonie » fondée par Rhodes, cette « première Rhodé d’Occident » étant fondatrice à la fois d’Agde – « fondation rhodo-biterroise […] à la toute fin du VIe » – puis de Rhodé / Rosas qui serait alors la « seconde Rhodé d’Occident », « fondée probablement par des émigrés rhodo-biterrois »5. Mais de ce premier toponyme la mémoire écrite n’aurait rien retenu, sauf à voir dans la fondation ibérique une trace laissée par les émigrés qui auraient emporté le nom en abandonnant la ville lors de la crise du IIIe avant notre ère ? Dans l’hypothèse de cette Rhodé biterroise, il serait ainsi exclu qu’on puisse rapporter aux premiers siècles de la période préromaine le Besara d’Aviénus, ou plutôt de sa source archaïque potentielle, si souvent invoqué comme désignation possible de l’agglomération préromaine6.

  • 7 Pour Aviénus, Guillaumin, Jean-Baptiste et Glawdis Bernard, op. cit., p. 152, n. 11, et pour Stépha (...)

6Sauf que le débat vient de rebondir avec les articulations possibles qui sont proposées dans chacune des deux dernières éditions de textes7 pour tenter de concilier la lettre du texte avec les informations archéologiques. Mais, si les éditeurs d’Aviénus envisagent de situer Besara lors de la « nouvelle occupation » de la ville vers la mi-IInd s. avant notre ère, l’installation de nouveaux habitants correspondant à un changement de nom, ce n’est pas le cas du spécialiste de Stéphane de Byzance. De fait, prenant en compte les ressources textuelles que la riche transmission documentaire tardo-antique livre sur le nom de Béziers, il propose de faire remonter Besara jusqu’au IVe siècle, en une démarche qui reconvoque Aviénus.

  • 8 Altomare, Bianca Maria, « Géographie et cosmographie dans l’Antiquité tardive : la tradition grecqu (...)
  • 9 Gautier-Dalché, Patrick « L’enseignement de la géographie dans l’Antiquité tardive ».
  • 10 Bouiron, Marc, op. cit., notice 46, p. 344-346.
  • 11 Dans « Marciano di Eraclea e la geografia antica », Francisco Prontera a comparé Marcien, l’Itinéra (...)
  • 12 Une des sources de Strabon, et « auteur clé pour le Midi gaulois », il aurait remonté le littoral d (...)
  • 13 Ibid., notice 46, p. 363-365.
  • 14 Ibid., p. 967-971.

7Les œuvres ici concernées des deux auteurs sont indissociables de la place faite à la connaissance de l’orbis terrarum dans l’enseignement et l’érudition – deux objectifs qu’exprime clairement l’adresse d’Aviénus à Probus –, et du goût pour les itinéraires, pour les toponymes, leurs listes même8, tendance qui participe de l’intérêt des milieux lettrés pour la géographie, à partir au moins du IIIe siècle de notre ère9. Aviénus se retrouve ainsi, une nouvelle fois, en première ligne, d’autant que l’hypothèse est avancée que ces données, dont la forme Besara, puissent, comme le Batetarra du lexique-source du Byzantin, provenir aussi de Théopompe « plutôt que d’un périple grec inconnu »10. Une telle proposition implique dès lors d’évaluer les parentés entre ces textes11 et de revenir à l’architecture des compilations et des modes de transmission possibles des connaissances. On doit pour cela repartir de l’Epitomé des Ethniques, qui donne, au VIe siècle de notre ère, deux géonymes susceptibles de se rapporter à Béziers et qui proviennent tous deux du livre 8 et du second abrégé, partie la moins réduite du lexique-source : Baitarra, recueilli par Artémidore (?), qui parcourt la Méditerranée vers la fin du IInd siècle avant notre ère12, et Batetara, forme plus éloignée dont on crédite Théopompe (?)13, dont le livre XLVIII des Philippiques, véritable « excursus sur la Méditerranée occidentale » où figure aussi Agathé, daterait du troisième quart du IVe siècle14. Une occurrence qui a rarement été considérée jusqu’ici dans le débat sur le nom de la ville.

8L’histoire et la stratigraphie de ce texte ont permis à Marc Bouiron, qui l’a récemment réexploré, de suggérer, sachant que nombre d’erreurs sont héritées du lexique-source, pour Batetara – désignation de Béziers – que « le lemme est erroné et qu’il faut y voir une mauvaise leçon issue du manuscrit ayant servi à construire la notice ». Étant « probable qu’il faille restituer un i à la place du t » et en conservant le -e qui suit, on peut alors lire Baietara, « que l’on rapproche facilement de Baitarra ».

  • 15 Ibid., p. 364.
  • 16 Marc Bouiron note que les informations qui seraient attribuables à Théopompe dessinent « tous les é (...)
  • 17 Ibid., p. 364.

9Et l’auteur, sur la base de potentielles mauvaises lectures, envisage de nouvelles corrections raisonnées : le e en c, le second t en i, ce qui rend possible de conjecturer un *Baiciara, restitué au prix d’une triple mélecture. Ses restitutions permettent alors d’ « envisager un lemme initial Baisiara »15, qu’aurait pu connaître Pythéas, de qui Théopompe, dans son excursus, aurait partiellement recueilli le périple, entrepris entre 340 et 30016. Alors, est-ce chez Théopompe que notre poète, séduit par l’inconnu et l’archaïsme de la forme, aurait emprunté ce possible géonyme *Baisiara, – « proche, précise Bouiron, de la forme que donne Aviénus »17 –, que ce dernier aurait latinisé en Besara ?

10À ce point d’un parcours philologique aussi séduisant que conjectural, comme le serpent, les restitutions d’hypotextes se mordent ici la queue qui supposent que *Baisiara aurait été lu « ensuite par erreur *Batetara », dite s. v. « ville ligure » comme Agathé ou encore Ligustiné en Ibérie, dans la compilation de Stéphane de Byzance.

11Que peut-on donc retenir de ces perspectives ainsi ouvertes, sans s’attarder ici sur la question des Ligyes / Ligures ?

  • 18 Ibid., p. 347.
  • 19 Ibid., p. 1006.
  • 20 La proposition de Rhoda pour le nom le plus ancien de Béziers a pu venir « du fait que Pline, HN, I (...)
  • 21 Un épitomé des Geographouména d’Artémidore (IInd-Ier avant notre ère) a été rédigé au tout début du (...)
  • 22 La qualité de polis keltiké se retrouve dans la notice de Narbonne, où Hécatée est nommément cité e (...)

12La restitution, « la plus probable », à partir du Batetara de l’archétype, me paraît être de lire au lieu de *Baisiara, *Baietara, forme qui, en corrigeant le moins possible le texte, ne fait pas difficulté. Un nom de la ville qui devrait être situé « au plus tard lors de la réalisation du lexique de Théopompe »18, soit vers 340 avant notre ère selon Marc Bouiron19. Or, comme ce dernier le note, à cette date, selon les archéologues, la ville s’appelait Rhodé20 et allait s’effacer de la carte entre 330/300 et 170/150 avant notre ère. *Baietara, comme le ferait d’ailleurs *Baisiara, exclurait ainsi la supposée Rhodé / Béziers I et s’intégrerait parfaitement, en outre, dans la liste des formes ultérieures dûment connues. La seconde mention des Ethniques, Baitarra, dite polis keltiké, complétée par l’ethnique de ses citoyens, polites Baitarrites, peut, à partir de ces formulations, être rapportée à Artémidore, revu par Marcien au tournant des IVe-Ve siècles de notre ère21. Ces données lexicographiques22, qui enregistrent un hiatus documentaire de plus d’un siècle, ne clôturent pas le débat. On peut, en effet, relever que ce laps de temps recouvre globalement la phase dite d’abandon de la ville, mais il faut aussi constater que le nom reste le même et que le témoignage rapporté à Artémidore, à la fin du IInd siècle avant notre ère, s’avère pleinement cohérent avec les données de l’épigraphie monétaire.

13Les deux séries informatives, qui sont pratiquement contemporaines, signeraient les premières formes assurées d’un nom de Béziers, en enregistrant la continuité avec la forme théopompo-pythéenne proposée.

  • 23 Sur ce monnayage, « cas unique dans la protohistoire sud-gauloise », lire Feugère, Michel et Michel (...)
  • 24 Clavel, Monique, op. cit., p. 185 et n. 3 pour les diverses graphies, dont la plus complète avec le (...)

14De fait, la première dénomination attestée se lit au IInd/Ier dans une série des monnaies de bronze du Biterrois23, qui livre, dans la légende inscrite au revers, dans un cartouche, le nom de la ville Bétarra / Bétarratis24 écrite en alphabet grec, avec un eta, quand Artémidore transmet Baitarra.

  • 25 Strabon, Géographie, IV, 1, 6.
  • 26 Dans La Langue gauloise, p. 81, Pierre-Yves Lambert rappelle que « le grec hellénistique qui a serv (...)
  • 27 Bats, Michel, D’un monde à l’autre. Contacts et acculturation en Gaule méditerranéenne, p. 118 et, (...)
  • 28 Sur ces translittérations, Ibid., p. 116-117.

15Chez les auteurs grecs – comme Strabon25 dont le Baitera est sans doute emprunté à Poséidonios, voire à Artémidore –, le digramme -ai- de Bait- a dû servir à transcrire le même phonème que le H des monétaires, conformément aux pratiques d’adaptation de l’écriture grecque26. Les commanditaires du monnayage, assurément plus proches du terrain, et locuteurs d’un gallo-grec qui semble bien « devenu courant aux IInd- Ier siècles »27, utilisant eux le éta pour noter un son peut-être intermédiaire entre le e et le i (?)28. Au-delà du doublet de transcription, il faut donc retenir la forme Betarra / Beterra pour le nom de la ville, depuis la fin du IVe siècle au moins si l’on suit la conjecture de Bouiron.

16Les attestations de la période romaine, où le même problème a concerné l’adaptation au latin par la forme Baet-, ne montrent pas dans les premiers siècles de doublet de transcription.

  • 29 Bats, Michel, « Emmêlements de langues dans les systèmes graphiques de Gaule méridionale (Ve-Ier av (...)

17Après la fondation, en 36 avant notre ère, de la colonie romaine dont le titre est classique, avec la forme latine de l’ethnique – colonia Urbs Julia Baeterrensium – le toponyme s’inscrit dans la continuité. À l’époque augustéenne, on le retrouve dans l’itinéraire des gobelets de Vicarello, Baeterrae / Baeterra – avec déjà la marque du pluriel qui ne disparaîtra pas – et il reste globalement stable dans sa polymorphie, les deux rr se maintenant, par-delà quelques variations. Les formes tardo-antiques et alto-médiévales retrouvent la graphie Bet- / Bit-, nouvelle étape d’une histoire longue qui s’avère une illustration parfaite des « emmêlements de langues » bien notés dans les systèmes graphiques du Midi gaulois29.

  • 30 Bouiron, Marc, op. cit., p. 706.

18À ce point de l’analyse revient la question du *Baietara préromain. Et la lecture que je soutiens du lemme de Stéphane de Byzance – en retenant la restitution facile d’un *Baietara, plutôt que les corrections nécessaires pour restituer un *Baisiara initial mal lu et ensuite oublié – entre donc en conflit avec la possibilité d’éclairer par là le Besara d’Aviénus, qui demeure la seule exception dans la longue continuité toponymique où s’inscrirait *Baietara, sans hiatus depuis le IVe siècle. De fait, qu’on place l’usage de Besara dès le IVe siècle avant notre ère avec Théopompe / Pythéas selon les propositions avancées, ou vers la mi-IVe siècle de notre ère quand s’écrit le poème des Rivages maritimes, cette forme se révèle à Béziers, comme Naro à Narbonne où Aviénus est clairement « en contradiction » avec Hécatée30, en dystopie totale avec les autres dénominations.

  • 31 Clavel-Lévêque, Monique, Autour de la Domitienne. Genèse et identité du Biterrois gallo-romain, p.  (...)
  • 32 Ugolini, Daniela et Christian Olive, Béziers, 34/4. Carte archéologique de la Gaule, p. 94.
  • 33 Guillaumin, Jean-Baptiste, « De l’hapax littéraire au néologisme scientifique : les fonctions de l’ (...)

19Alors faut-il, en insistant sur la créativité du poète et l’originalité de sa rhapsodie31, s’inscrire dans la dernière tendance critico-sceptique et revenir aux positions exprimées par Desjardins à la fin du XIXe siècle ou, tels Daniela Ugolini et Christian Olive32, récuser le témoignage comme « franchement suspect », voire lire Besara comme un « hapax littéraire », terme avancé ailleurs par Jean-Baptiste Guillaumin33, propre à suggérer une antiquité rêvée, fantasmatique, opposable à une actualité sinistre, qu’évoquent les nunc du poète ?

  • 34 Guillaumin, Jean-Baptiste et Glawdis Bernard, op. cit., p. LXXXVI-XCVIII. Ils terminent en supposan (...)

20Dès lors, devant cette résiliente aporie, un détour s’impose sur les conditions de transmission de ce qui reste du « livre I » de ce « poème sans manuscrit » et sur l’histoire du texte dont Jean-Baptiste Guillaumin et Glawdis Bernard ont si bien suivi les tribulations34. Si l’hypothèse d’un « faux de la Renaissance théoriquement possible eu égard à la tradition textuelle » ne leur paraît pas tenable, la transcription « d’un modèle, sans doute en minuscule caroline, qui devait en outre être dans un état matériel assez mauvais », et d’un « caractère peu lisible », a clairement entraîné des fautes et des lacunes, lettres et lignes blanches se multipliant notamment à partir du vers 576 », même si l’édition princeps doit être tenue pour une « copie fidèle du manuscrit carolingien perdu » qu’aurait polluée une copie intermédiaire.

  • 35 Ils ont au reste rappelé la proximité de la légende et de Besara. Ibid., p. 152, n. 11.

21Peut-on assurer qu’il en va de même pour les erreurs ou mauvaises lectures même si les vers 590-595, qui nous intéressent ici, échappent aux lacunes ? et que Besara n’est pas fautif ? Le -s, n’a-t-il pas été mal lu, et mis pour un -t ? Cette hypothèse permettrait de restituer un *Betara et de rattacher le lemme soit à la graphie monétaire des frappes à la légende Bétarratis, rapprochement qu’évoquent du reste les derniers éditeurs35, soit au toponyme qui s’impose à partir du IIIe siècle, sous la forme Beterae / Beterra, qu’on lit sur la carte de Peutinger et autres itinéraires, ou Biterrae / Biterris des textes contemporains ou plus tardifs, de Jérôme à Sidoine Apollinaire, Sulpice Sévère ou Grégoire de Tours, voire dans la Cosmographie du Ravennate, au tournant des VIIe/VIIIe siècles.

  • 36 Ploton-Nicollet, François, « Entre transmission et mutations : de la phonétique latine à la phonéti (...)
  • 37 L’importance des résiliences celtiques a été notée en Biterrois, où le bilinguisme gallo-latin a su (...)

22Aviénus aurait alors enregistré un moment clé de l’histoire du nom de la ville quand, dans nos sources, Bait- / Baet- commence à s’effacer pour Bit- / Bet-, dans le courant du IIIe siècle précisément, après la mutation du système vocalique, les hésitations -i / -e conservant « la trace du fait que le i avait un timbre intermédiaire entre celui d’un i et celui d’un e »36. Dans cette hypothèse, la série des géonymes biterrois retrouverait une cohérence, sans postuler un changement de nom – si l’on met à part le cas d’une première Rhodé –, dans une zone où on sait, au reste, que le gaulois était resté parlé37.

  • 38 Barbier, Charles, Lo Libre de Memorias de Jacme Mascaro, Revue des Langues Romanes, 1895, « publié (...)
  • 39 Je remercie bien chaleureusement Henri Barthès qui m’a généreusement permis de bénéficier de son in (...)

23Dans la longue évolution, peut-être initiée au IVe siècle avant notre ère, marquée par la coexistence de graphies, gallo-grecques ou gallo-latines, et les usages parallèles, encore sensibles dans les textes du début du XIIe siècle, l’antique Biterris / Beterris gallo-latin cède devant les formes en langue romane, après que le -t- intervocalique se fut adouci en -d- puis fut passé à -z-, Beders / Bezes / Besers / Bezes / Bezers – avec ses variations notables dans le Libre de Memorias de Jacme Mascaro au XIVe siècle38. En langue d’oc moderne, après le XVIe siècle, s’impose Besies, Beziés, où le -rs final, qui s’est contracté en -s par assimilation consonantique, se retrouve dans le français moderne Béziers39.

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Bibliographie

Altomare, Bianca Maria. « Géographie et cosmographie dans l’Antiquité tardive : la tradition grecque et les modèles latins ». DHA 39(1) (2013).

Barbier, Charles. Lo Libre de Memorias de Jacme Mascaro, Revue des Langues Romanes. 1895.

Bats, Michel. « Emmêlements de langues dans les systèmes graphiques de Gaule méridionale (Ve-Ier avant J.-C.) », Contacts linguistiques dans l’Occident méditerranéen antique. Éd. C. Ruiz Durasse et E. R. Lujan. Madrid : Casa de Velázquez, 2011. p. 197-226.

Bats, Michel. D’un monde à l’autre. Contacts et acculturation en Gaule méditerranéenne. Naples : Publications du Centre Jean Bérard, 2013.

Berthelot, André. Festus Aviénus. Ora Maritima. Paris : Librairie ancienne H. Champion, 1934.

Bouiron, Marc. L’Epitomé des Ethniques de Stéphane de Byzance comme source historique : l’exemple de l’Europe occidentale. Thèse de doctorat. Nice : Université de Nice, 2014.

Clavel, Monique. Béziers et son territoire dans l’Antiquité. Paris : Les Belles Lettres, 1970.

Clavel-Lévêque, Monique. Autour de la Domitienne. Genèse et identité du Biterrois gallo-romain. Paris : L’Harmattan, 2014.

Clavel-Lévêque, Monique. « Les avatars des dieux gaulois et la colonie romaine de Béziers (Hérault, France) », Miscellanea di studi storico-religiosi in onore dell’80° anniversario di Filippo Coarelli, Postdamer Altertumswissenschaftliche Beiträge. Ed. V. Gasparini. Stuttgart : Franz Steiner Verlag, 2016. p. 527-540.

Feugère Michel et Michel Py. Dictionnaire des monnaies découvertes en gaule méditerranéenne (520-27 avant notre ère). Paris : Monique Mergoil, 2011.

Gautier-Dalché, Patrick. « L’enseignement de la géographie dans l’Antiquité tardive ». Klio 96 (2014) : 144-182.

Gomez, Elian et Daniela Ugolini. « Les premiers Grecs en France : le cas de Béziers I/Rhode ». Gaia 22-23 (2020)
<https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/gaia.901>.

Guillaumin, Jean-Baptiste. « De l’hapax littéraire au néologisme scientifique : les fonctions de l’invention verbale dans le livre IX de Martianus Capella », Latin vulgaire-latin tardif, IX. Dir. F. Biville, M.-K. Lhommé et D. Vallat. Lyon : Maison de l’Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 2012. p. 573-584.

Guillaumin, Jean-Baptiste et Glawdis Bernard. Les Rivages maritimes. Paris : Les Belles Lettres, 2021.

Lambert, Pierre-Yves. La Langue gauloise. Paris : Errance, 1997.

Ploton-Nicollet, François. « Entre transmission et mutations : de la phonétique latine à la phonétique romane ». Transmission(s), entre pertes et profits, Transmission 1 (2013).

Prontera, Francisco. « Marciano di Eraclea e la geografia antica », Byzantina Mediterranea. Éds. K. Belke, E. Kislinger, A Külzer et M. A. Strassinopoulou. Cologne-Weimar : Böhlau Verlag, 2007.

Ugolini, Daniela et Christian Olive. Béziers, 34/4. Carte archéologique de la Gaule. 2012.

Ugolini, Daniela et Elian Gomez. Béziers I, la première Rhòde d’Occident : Hommage à Christian Olive. Roma, Bristol : L’ « Erma » di Bretschneider, 2021. 

Villalba i Varneda, Pere. « El text critic de l’Ora maritima d’Aviè ». Faventia 7 (1) (1985).

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Annexe

Le nom de Béziers40

IVe av. J.‐C.

Théopompe/Pythéas ? ΒΑΤΕΤΑΡΑ (ΒΑIΕΤΑΡΑ ? BAIΣΙΑΡΑ ?) (BATETARA, BAIETARA ? BAISIARA ?)

IIe s. av. J.‐C.

Artémidore ? Βαίταρρα, Βαιταρρίτης

IIe/Ier s. av. J.‐C.

Série monétaire (150-50) ΒΗΤΑΡΡΑΤΙC

Les 4 gobelets de Vicarello (24-12 av. J.-C.) I, II Baeterras, III Baeterra, IV Baeterras

Ier s. ap. J.‐C.

Colonia Urbs Julia Baeter(rensium) (urbi iul(iae) Baeter(ris) CIL XII, 4230

Strabon, Géographie, IV, 1, 6 Βαίτερα41, Baitera

Pomponius Mela, Chorographie, II, 5, 75 et 80 (vers 40 de notre ère) Beterrae42

Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, III, 36 (écrit entre 55 et 79) Baeterrae43

IIe s. ap. J.‐C.

Ptolémée, Géographie, II, 10, 9 (publié vers 170) Βαιτιραί44, Baitirai

IIIe ap. J.‐C.

Dédicace à M. Iulius Philippus par les Septimani Baeterrenses CIL XII, 4238

IVe ap. J.‐C.

Itinéraire d’Antonin (fin IIIe/début IVe) Betarrae45

Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem (333) Biterris

Aviénus, Ora maritima, v. 586-594 (troisième quart du IVe s.) Besara

Saint Jérôme, De viris illustribus, 100 Biterrae, Biterrensis

Ve-VIe ap. J.‐C.

Sulpice Sévère, Chronique, II, 39, 2 Biterae

Hydace, Chronique (vers 470) Biterris

Sidoine Apollinaire, Lettres, VIII, 4-5 et IX, 10, 1 (469-482) Biterrenses

Notitia Galliarum, XV, 4 (IVe-VIe s.) Civitas Beterrensium46

Stéphane De Byzance, Βαίταρρα47, Βαιταρρίτης

Grégoire de Tours, Historia Francorum, III, 21-22 Biterris

VIIIe-IXe ap. J.‐C.

Le Ravennate IV, 28 et V, 3 Beterrae

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Notes

1 Guillaumin, Jean-Baptiste et Glawdis Bernard, Les Rivages maritimes. Le texte nouvellement établi par Jean-Baptiste Guillaumin est traduit et commenté par les deux auteurs.

2 Bouiron, Marc, L’Epitomé des Ethniques de Stéphane de Byzance comme source historique : l’exemple de l’Europe occidentale.

3 Guillaumin, Jean-Baptiste et Glawdis Bernard, op. cit., p. 25 : « puis, à proximité se trouve le marais Hélicé. Ensuite, / S’élevait Besara, d’après une tradition ancienne. / Mais maintenant, les fleuves, Heledus, maintenant l’Orobus, / Ne trouvent dans leurs méandres que des champs déserts / Et des monceaux de ruines, indices d’un agrément passé ». Je suis ici, comme eux, au vers 591, la leçon casca, « antique » (p. 152, n. 12) au lieu de cassa, « sans fondement », retenue par Pere Villalba i Varneda, « El text critic de l’Ora maritima d’Aviè », p. 44, l’une et l’autre étant recevable sans modifier la portée du terme.

4 Gomez, Elian et Daniela Ugolini, « Les premiers Grecs en France : le cas de Béziers I/Rhode » ; et Ugolini, Daniela et Elian Gomez, Béziers I, la première Rhὸde d’Occident : Hommage à Christian Olive.

5 Sur les Rhodiens dans le Midi, chez Stéphane de Byzance, voir les interrogations de Marc Bouiron, op. cit., p. 1028 : « Les Rhodiens ont-ils précédé (ou concurrencé) les Phocéens et pouvons-nous attacher une quelconque valeur à la présence de géonymes comme Rhodé », s’agissant même de formes composées comme Rhodanousia, avec pour conclusion : « ici Stéphane de Byzance n’apporte aucun élément de réponse ».

6 André Berthelot, dans son édition (Festus Aviénus. Ora Maritima) où il adopte une position ambigüe et, parmi les premiers, sceptiques, n’ayant rien contre un Besara, n’en insiste pas moins sur la conservation de la forme Bésarès « dans l’usage local », p. 122 . Lire Clavel, Monique, Béziers et son territoire dans l’Antiquité, p. 50-60 et 143-144.

7 Pour Aviénus, Guillaumin, Jean-Baptiste et Glawdis Bernard, op. cit., p. 152, n. 11, et pour Stéphane de Byzance, Bouiron, Marc, op. cit., notice 46, p. 346.

8 Altomare, Bianca Maria, « Géographie et cosmographie dans l’Antiquité tardive : la tradition grecque et les modèles latins », p. 22-23.

9 Gautier-Dalché, Patrick « L’enseignement de la géographie dans l’Antiquité tardive ».

10 Bouiron, Marc, op. cit., notice 46, p. 344-346.

11 Dans « Marciano di Eraclea e la geografia antica », Francisco Prontera a comparé Marcien, l’Itinéraire d’Antonin et l’Ora maritima.

12 Une des sources de Strabon, et « auteur clé pour le Midi gaulois », il aurait remonté le littoral depuis Marseille jusqu’aux Pyrénées. Bouiron, Marc, op. cit., p. 941.

13 Ibid., notice 46, p. 363-365.

14 Ibid., p. 967-971.

15 Ibid., p. 364.

16 Marc Bouiron note que les informations qui seraient attribuables à Théopompe dessinent « tous les éléments d’un périple […] avec une série de noms de peuples et de villes n’ayant pas de correspondance avec les toponymes connus pour des périodes plus reculées ». Ibid., p. 974.

17 Ibid., p. 364.

18 Ibid., p. 347.

19 Ibid., p. 1006.

20 La proposition de Rhoda pour le nom le plus ancien de Béziers a pu venir « du fait que Pline, HN, III, 36, nomme la ville disparue de « Rhoda des Rhodiens » (sur le Rhône) juste après « Agde des Marseillais » dans sa progression logique d’Ouest en Est, comme me le suggère mon ami et collègue Jean-Claude Carrière, qui a bien voulu me faire bénéficier de sa relecture critique de ce texte. Qu’il trouve ici mes chaleureux remerciements pour son aide savante et précieuse.

21 Un épitomé des Geographouména d’Artémidore (IInd-Ier avant notre ère) a été rédigé au tout début du Ve siècle par Marcien d’Héraclée, excellent connaisseur de Strabon – dont les Chrestomathies circulaient – qu’il cite, avec Artémidore et Ptolémée dans son Périple de la mer Extérieure transmis par Stéphane de Byzance. Voir Altomare, Bianca Maria, op. cit., p. 14-15.

22 La qualité de polis keltiké se retrouve dans la notice de Narbonne, où Hécatée est nommément cité et où l’actualisation des données par Marcien se lit dans la mention de la Narbonnaise.

23 Sur ce monnayage, « cas unique dans la protohistoire sud-gauloise », lire Feugère, Michel et Michel Py, Dictionnaire des monnaies découvertes en gaule méditerranéenne (520-27 avant notre ère), p. 297-301.

24 Clavel, Monique, op. cit., p. 185 et n. 3 pour les diverses graphies, dont la plus complète avec le sigma lunaire terminal, et p. 144 pour la racine, gauloise ou celtibère, et les parentés possibles.

25 Strabon, Géographie, IV, 1, 6.

26 Dans La Langue gauloise, p. 81, Pierre-Yves Lambert rappelle que « le grec hellénistique qui a servi de modèle à l’écriture gallo-grecque utilise des digrammes […] servant à noter un seul phonème ».

27 Bats, Michel, D’un monde à l’autre. Contacts et acculturation en Gaule méditerranéenne, p. 118 et, pour les monnaies de Béziers « vraisemblablement en gallo-grec », p. 130 et 159, où il tient pour « vraisemblable que ces monnaies aient été créées à l’origine par des monétaires grecs (massaliètes ?).

28 Sur ces translittérations, Ibid., p. 116-117.

29 Bats, Michel, « Emmêlements de langues dans les systèmes graphiques de Gaule méridionale (Ve-Ier avant J.-C.) ».

30 Bouiron, Marc, op. cit., p. 706.

31 Clavel-Lévêque, Monique, Autour de la Domitienne. Genèse et identité du Biterrois gallo-romain, p. 53-63.

32 Ugolini, Daniela et Christian Olive, Béziers, 34/4. Carte archéologique de la Gaule, p. 94.

33 Guillaumin, Jean-Baptiste, « De l’hapax littéraire au néologisme scientifique : les fonctions de l’invention verbale dans le livre IX de Martianus Capella ».

34 Guillaumin, Jean-Baptiste et Glawdis Bernard, op. cit., p. LXXXVI-XCVIII. Ils terminent en supposant que « les poèmes d’Aviénus ne durent leur survie qu’à un manuscrit […] copié avec un certain nombre d’erreurs, les deux exemplaires carolingiens eux-mêmes victimes des outrages du temps avant le XIVe siècle ».

35 Ils ont au reste rappelé la proximité de la légende et de Besara. Ibid., p. 152, n. 11.

36 Ploton-Nicollet, François, « Entre transmission et mutations : de la phonétique latine à la phonétique romane ».

37 L’importance des résiliences celtiques a été notée en Biterrois, où le bilinguisme gallo-latin a subsisté longtemps dans certaines campagnes du Biterrois comme des inscriptions l’indiquent, notamment celle de Magalas. Voir Clavel-Lévêque, Monique, « Les avatars des dieux gaulois et la colonie romaine de Béziers (Hérault, France) », p. 92-93 notamment.

38 Barbier, Charles, Lo Libre de Memorias de Jacme Mascaro, Revue des Langues Romanes, 1895, « publié d’après le manuscrit de Béziers, avec un avant-propos, une notice sur la langue de Mascaro […] un lexique des mots et des formes qui ne se trouvent pas dans le lexique roman de Raynouard… ».

39 Je remercie bien chaleureusement Henri Barthès qui m’a généreusement permis de bénéficier de son inépuisable science en linguistique romane.

40 L’établissement de cette liste et l’apparat critique qui l’accompagne ont bénéficié de la science de mon ami biterrois, Jean-Claude Carrière.

41 Βαίτερα est la correction moderne due à J.-Ph. Siebenkees. Les manuscrits ont :
– Βλίττερα (ΒΛΙΤΤΕΡΑ) avec deux τ, dans A,
– Βιλτέρα (ΒΙΛΤΕΡΑ) avec un seul τ, dans C et s (avant correction par le scribe),
– Βιλττέρα (ΒΙΛΤΤΕΡΑ) avec deux τ, dans C et s (après la correction du scribe) et dans W, v et B. La mélecture la plus facile à comprendre, pour le texte en capitales, c’est que le Α soit pris pour un Λ. Le doublement du τ peut venir de ce qu’en capitales le Ι peut être pris pour un premier Τ.

42 Pas de variantes des mss pour Beterrae selon Alain Silberman, Pomponius Mela, Chorographie, CUF, 1988. En II, 5, 80 : secundum Beterras, derrière ou le long de Béziers.

43 Baeterrae dans 4 mss (ADEl), Beterrae dans 3 mss (FRd), un Veterre aberrant dans 1 mss (a) selon Hubert Zehnacker, Pline. Histoire Naturelle. Livre III, 2e édition revue et augmentée, CUF, 2004.

44 Βαιτιραί dans le mss Χ (un Vat. Gr. du XIIIe s., famille ξ) ; Χαιτιραί dans les mss Ω (les quatre mss de la famille Ω ou la majorité) selon Stückelberger et Graßhoff.

45 Itineraria Antoni Augusti et Burdigalense, ed. Otto Kuntz, Teubner Verlag, 1990/ 2010.

46 Variante Beterrentium.

47 Βαίταρα dans mss R, Καίταρρα dans mss V selon Meineke, 1849 et Marc Bouiron, op. cit.

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Pour citer cet article

Référence papier

Monique Clavel-Lévêque, « Un géonyme antique en débat(s) : Besara entre lectures textuelles et lectures archéologiques »Babel, 45 | -1, 303-316.

Référence électronique

Monique Clavel-Lévêque, « Un géonyme antique en débat(s) : Besara entre lectures textuelles et lectures archéologiques »Babel [En ligne], 45 | 2022, mis en ligne le 05 septembre 2022, consulté le 09 novembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/babel/13618 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/babel.13618

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Auteur

Monique Clavel-Lévêque

Université de Franche-Comté

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