- 1 Gaffiot, Félix, Dictionnaire latin-français, « GENUS, -ERIS ».
- 2 Alamar, Isabel, « En femenino, por favor ». Traduction : « […] un accident grammatical servant à in (...)
- 3 Grevisse, Maurice, Le Bon Usage, p. 705.
1Les langues romanes, comme l’espagnol ou le français, possèdent, on le sait, la marque du « genre ». Or, qu’est-ce-que le « genre » dans une langue ? En latin, le « genre » dit « GENUS » signifie, lorsqu’il s’applique à un être humain, « l’origine, la famille », puis, par extension, lorsqu’il s’applique à un mot, « la catégorie, la classe »1. En espagnol, celui-ci peut être défini comme « un accidente gramatical que sirve para indicarnos, entre otras cosas, que una palabra es masculina, femenina o de género común (o sea que su forma sirve tanto para el masculino como para el femenino); en realidad, se trata de un recurso sintáctico del que dispone la lengua para expresar la concordancia »2. En français, le Grevisse le définit comme « une propriété du nom, qui le communique, par le phénomène de l’accord, au déterminant, à l’adjectif, parfois au participe passé, ainsi qu’au pronom représentant le nom »3.
2Que nous montrent ces définitions ? Premièrement, le genre est un outil grammatical qui permet de classer les mots ; celui-ci se manifeste très souvent morphologiquement par la présence d’une désinence qui lui est propre (–o pour le masculin, comme dans amigo, –a pour le féminin, dans amiga) ; mais cela n’est pas vrai dans tous les cas car il existe d’autres types d’oppositions – ces noms seront alors appelés des « hétéronymes » – tels que el hombre / la mujer. Il se manifeste aussi syntaxiquement par l’accord, – concordancia en espagnol –, ce que l’on constate dans un amigo listo, una amiga lista [un ami intelligent, une amie intelligente].
- 4 Cité par Roman Jakobson dans Yaguello, Marina, Les mots et les femmes, p. 130.
- 5 Jespersen, Otto, La philosophie de la grammaire, p. 323.
3Deuxièmement, on observera que, en espagnol, le genre ne se manifeste que dans certains mots : le déterminant (article, adjectif démonstratif), l’adjectif, le participe passé et le pronom. Dans d’autres langues, le genre pourra apparaître dans la terminaison verbale (c’est le cas du russe : changement de cas pour la formation du verbe selon que le sujet est masculin ou féminin) ou encore, dans l’expression de la personne selon que le locuteur est de sexe masculin ou féminin, comme pour l’hébreu. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains enfants, désireux de retrouver une logique à la langue, se demandent pourquoi le verbe « couver » n’est pas, de la même façon, un mot féminin puisque seules les poules couvent4 ou bien s’étonnent que l’on dise barba en italien et non barbo5.
4Ces remarques nous conduisent à la question essentielle du rapport qui unit le genre au sexe. La langue utilise-t-elle toujours le genre masculin pour renvoyer à un individu de sexe masculin et le genre féminin pour renvoyer à un individu de sexe féminin ? Les locuteurs eux-mêmes n’associent-ils pas, naturellement, le genre grammatical (féminin ou masculin) au sexe de l’individu désigné par le mot (femme ou homme) ? Mon objectif sera de répondre ou plutôt d’apporter quelques éléments de réponse aux questions suivantes : 1) La classification selon le « genre » est-elle une classification « sexuelle » ? Peut-on dire qu’une langue telle que l’espagnol est « sexiste » ? 2) Est-il possible de se servir de la langue pour influer sur les mentalités ?
5Il est possible, dans une certaine mesure, de dire que la langue espagnole est sexiste ; mais qu’entend-on par sexiste ? Dire d’une langue qu’elle est sexiste implique deux postulats de départ : 1) cela consiste à penser que la langue, et donc la classification grammaticale en genre masculin et genre féminin qui s’y opère, est l’exact reflet de la réalité. Une forme masculine fera nécessairement apparaître l’image d’un homme de la même façon qu’une forme féminine fera apparaître l’image d’une femme. 2) Faire une telle affirmation consiste aussi à rejeter l’idée, partagée toutefois par un grand nombre de linguistes, selon laquelle la langue aurait un caractère arbitraire et à en défendre, au contraire, le caractère motivé. C’est en fait le référent masculin du monde des choses qui motiverait, c’est-à-dire conditionnerait, l’apparition du genre masculin de la même façon que le référent féminin motiverait l’apparition du genre féminin.
6Si nous partons de ces deux postulats, nous pouvons dire que la langue espagnole est sexiste puisque les fonctions du genre masculin et du genre féminin ne sont pas réparties également. On constate, en effet, qu’un mot de genre masculin a un plus grand nombre d’emplois qu’un mot de genre féminin et on en déduit que le référent féminin, « la femme », est, de ce fait, occulté. Ce phénomène se manifeste de plusieurs façons que nous verrons à présent.
- 6 Ambadiang, Théophile, « La flexión nominal. Género y número », p. 4860-4861. Sur cette « asimetría (...)
7En espagnol, le genre masculin est la forme « non marquée » ou « générique » alors que le genre féminin est la forme « marquée » ou « spécifique ». Le genre masculin est une forme « non marquée » parce qu’elle n’est associée à aucune désinence spécifique (abad, rey, señor) alors que le genre féminin est une forme « marquée » parce qu’elle se trouve nécessairement associée à une terminaison (abadesa, reina, señora)6 ; d’autre part, le masculin est considéré comme « générique », ce que l’on constate par exemple dans un hombre, mot désignant soit un individu de sexe masculin, soit un être humain, alors que una mujer ne peut désigner qu’un individu de sexe féminin.
8La même chose se produit au pluriel : on notera que los alumnos désigne tous les élèves, garçons et filles, alors que las alumnas ne renvoie qu’aux élèves filles. Ce phénomène est peut-être un peu plus marqué en espagnol qu’en français puisque los padres sert aussi à désigner « les parents », los tíos, l’oncle et la tante, los hermanos, les frères et sœurs.
9Pour l’accord, on remarquera que c’est toujours le masculin qui l’emporte :
- 7 Traduction : « L’homme et la/les femmes sont {assis/*assises} ».
(1) El hombre y la(s) mujer(es) están {sentados/*sentadas}7.
10Enfin, certains mots masculins sont connotés péjorativement au féminin :
(2) zorro (le renard) / zorra (la garce) ; verdulero (le marchand de légumes) / verdulera (dans l’expression « parler comme un charretier »).
11On notera que l’on obtient la même chose en français avec « courtisan » / « courtisane » ; « gars » / « garce » ; « maître » / « maîtresse ».
- 8 Bien qu’il existe aussi pour poeta, la forme féminine poetisa.
12Cela dit, l’espagnol n’est pas toujours sexiste. Je considérerai le cas des noms animés puis celui des noms inanimés pour tenter de le montrer. On constatera, dans le domaine des noms inanimés, qu’il n’y a pas d’exacte correspondance entre les mots de genre féminin (ou seulement dotés d’une terminaison en –a, propre au féminin) et le référent femme, ni de correspondance systématique entre les mots de genre masculin (ou seulement terminés par la flexion –o) et le référent homme. En effet, on observera que les mots mentionnés dans l’exemple (3), dotés d’une terminaison féminine, ou encore que les mots de l’exemple (4), de genre féminin, peuvent indifféremment désigner un individu de sexe masculin ou un individu de sexe féminin8 :
(3) poeta, periodista, socialista
(4) víctima, persona
- 9 Ces exemples sont tirés de García Meseguer, Álvaro, ¿Es sexista la lengua española?, p. 86 ; et d’A (...)
13Par ailleurs, bien qu’il s’agisse là du domaine de l’argot des insultes, on notera que des mots tels que (5) et (6) désignent des individus de sexe féminin alors que (7) désigne un homme9 :
(5) Un putón (une putasse)
(6) Un marimacho (un garçon manqué)
(7) Una maricona (un pédé)
- 10 Real Academia Española, Diccionario panhispánico de dudas, « género ». Traduction : « […] possibili (...)
- 11 Voir Rodríguez, José Carlos, « La jueza jóvena ».
14Bien sûr, même si dans de nombreux cas c’est le masculin qui l’emporte, pour les grammairiens, c’est non pas la manifestation du sexisme de la langue (point de vue sociolinguistique) mais l’illustration d’une des lois fondamentales qui régit celle-ci, celle de l’économie de moyens. Le Diccionario panhispánico de dudas parle ainsi de « posibilidad en la que no debe verse intención discriminatoria alguna, sino la aplicación de la ley lingüística de la economía expresiva »10. D’autres encore affirment qu’il s’agirait même d’une forme neutre (du point de vue de la représentation mentale) pouvant aussi bien référer à un être masculin qu’à un être féminin11.
15Pour les noms inanimés, en revanche, il est impossible de parler de sexisme. Pourquoi ? Le découpage de la réalité est fait, dans ce cas-là, de manière beaucoup plus arbitraire ; il n’y a pas de raison objective dans le monde des choses pour que nous disions la mesa (la table) ni el lápiz (le crayon). D’autre part, on constatera que le genre du mot et sa terminaison peuvent servir à autre chose qu’à distinguer les individus de sexe féminin et les individus de sexe masculin. Le genre peut en effet servir à distinguer deux mots de sens différent :
(8) Libro (un livre) / libra (une livre)
(9) Puerto (le port) / puerta (la porte)
(10) Manzano (le pommier) / manzana (la pomme)
(11) El cólera (le choléra) / la cólera (la colère)
16Il peut aussi marquer une différence de taille : on observera qu’en espagnol, dans certains cas, un mot masculin désignera un objet aux dimensions plus réduites que son équivalent féminin :
(12) Cubo (un seau) / cuba (une cuve)
- 12 Marina Yaguello défend la théorie inverse pour le français, en s’appuyant sur les oppositions une c (...)
(13) Jarro (un pichet) / jarra (une jarre)12
17Par-delà le sexisme de la langue, qui est discutable, nous l’avons vu, peut-être en revanche existe-t-il bel et bien une forme de sexisme beaucoup plus difficile à contrôler, celui des sujets parlants (locuteurs et interlocuteurs). Observons l’énoncé (14) :
- 13 Traduction : « Dupond est stupide ».
(14) Martínez es idiota13.
- 14 Álvaro García Meseguer affirme ainsi que « el origen del sexismo lingüístico radica en el hablante (...)
18Cet exemple, de manière curieuse, fait naître spontanément chez le lecteur ou l’interlocuteur l’image d’un homme ; certains diront que c’est parce qu’on utilise plus facilement le patronyme pour un homme que pour une femme. Quelle qu’en soit la raison, la première image qui se présente à l’esprit est masculine. Il est intéressant d’observer que ce même exemple traduit et proposé en finnois, langue qui ne possède pas les marques du genre, fait aussi apparaître d’emblée l’image d’un homme. Le trait saillant ou « pertinent » est l’image masculine14.
19Ce sexisme psychologique se manifeste aussi par la tendance des locuteurs à associer systématiquement la terminaison féminine à un être féminin :
(15) Todas eran tontas.
20La majorité des interlocuteurs pensera qu’il s’agit là de femmes (mujeres) et non que le terme puisse désigner des « personnes » (personas) ou des « victimes » (víctimas), mots également de genre féminin.
21On peut penser que cette représentation est inscrite dans nos schémas mentaux et rapprocher ce phénomène de la notion de « pertinence » exposée par D. Sperber et D. Wilson à travers l’exemple (16) :
(16) Pierre a acheté Le Figaro.
- 15 Sperber, Dan et Deirdre Wilson, La pertinence, p. 28.
22Cet énoncé prend pour nous, de manière naturelle, le sens de « Pierre a acheté un exemplaire du journal Le Figaro » et non celui de « Pierre a acheté l’entreprise qui publie Le Figaro »15. Lorsque nous manquons d’information, nous choisissons toujours l’interprétation qui peut s’appliquer au plus grand nombre de cas possibles, ce que semblent faire les locuteurs avec le masculin. Puisqu’il y a « sexisme psychologique », la langue permet-elle de changer les mentalités ? Faut-il ainsi modifier la langue pour changer les mentalités ?
23Je prendrai, pour répondre à cette question, l’exemple bien connu des noms de métier que l’on souhaite aujourd’hui féminiser. Puisque les femmes exercent désormais certaines professions autrefois réservées aux hommes, il semble naturel, voire légitime, de créer une forme féminine adaptée :
(17) Abogado/a, ministro/a, presidente/a, juez/a, alcalde/sa, bombero/a, médico/a, etc.
24Se posent deux types de problèmes : d’une part, des problèmes techniques et internes, propres à la langue, et d’autre part, des problèmes d’ordre théorique et externes, relatifs au rapport que celle-ci entretient avec les choses du monde. On étudiera, en premier lieu, les problèmes techniques et internes, propres à la langue. La langue, elle-même, peut opposer une force de résistance. Certains mots se féminisent plus facilement que d’autres, simplement parce que, morphologiquement, la forme proposée respecte les règles de bonne formation du féminin, c’est-à-dire que celle-ci se trouve être en adéquation absolue avec le système de formation des mots de la langue en question :
25– C’est le cas des mots dont la désinence est en –o (abogado-a, ministro-a).
26– Les mots en –ente ne forment pas avec autant de facilité leur féminin, même s’il existe désormais la forme presidenta. Pourquoi ? Parce qu’à l’origine, ce mot provient d’un participe présent latin, qui ne renvoie donc pas forcément à un homme mais qui signifie seulement « qui préside ». De la même façon, les mots en –ante n’ont pas de terminaison propre au féminin et ne sont dotés que d’une seule et même terminaison pour le masculin et pour le féminin ; on dira el / la estudiante, el / la cantante, el / la amante.
27– Le féminin jueza n’est pas toujours bien accepté. Les mots terminés en –ez, de la même façon d’ailleurs que les mots terminés en –e, peuvent être soit de genre masculin, soit de genre féminin ; seul l’article le fera savoir. Par conséquent, la terminaison n’est pas associée à l’image d’un homme ou à celle d’une femme :
(18) el / la linde, el volante, la vez, el pez (*la peza, *la veza)
28– On remarquera enfin que l’inverse, c’est-à-dire la formation de mots masculins en –isto à partir de noms en –ista tels que periodista, dentista ne se produit pas ; c’est sans doute parce que, en espagnol, cette opposition –isto / –ista, masculin/féminin n’existe pas (sauf pour certains participes passé, visto, provisto).
29– Se pose enfin le problème de l’homophonie ; certaines formes conserveront le masculin pour référer aux deux sexes, parce que la forme féminine correspondrait à un mot déjà existant :
- 16 Voir Ambadiang, Théophile, op. cit., p. 4866.
(19) El físico (le physicien) / la física (la physique) ; El químico (le chimiste) / la química (la chimie)16
30Il faut donc que cette féminisation s’adapte aux règles morphologiques de la langue.
31En second lieu, se posent des problèmes d’ordre théorique et externes, relatifs au rapport que celle-ci entretient avec les choses du monde. Le premier problème est le suivant : faut-il toujours partir du principe que la langue est ou doit être l’exact reflet du monde des choses ? Autrement dit, est-il indispensable pour désigner une seule et même profession, même s’il y a deux référents (homme et femme), de créer deux formes différentes ? Rien n’est moins sûr.
- 17 Álvaro García Meseguer explique que « [s]on nombres andróginos de género implícito aquellos que no (...)
32Si l’on suit cette réorganisation de la langue, ne faudrait-il pas appliquer cette règle à son ensemble et modifier les mots dont la terminaison (masculine ou féminine) ne correspondrait pas au référent (masculin ou féminin) qu’ils désignent (un modelo, una persona) ? Or on ne peut pas régulariser tout le système de la langue. Il existe d’ailleurs des formes dites hybrides dans la langue telles que persona ou víctima qui renvoient indifféremment à un homme ou à une femme17.
- 18 Voir Commission générale de terminologie et de néologie, « Rapport sur la féminisation des noms de (...)
- 19 Cette idée est développée dans García Meseguer, Álvaro, op. cit., p. 161.
33Le problème est que la langue traduit le monde, c’est-à-dire qu’elle reflète une certaine réalité, mais qu’elle le fait toujours a posteriori. Elle recueille l’usage plus qu’elle ne le commande18. Il semble donc difficilement envisageable de penser que de nouvelles formes linguistiques puissent modifier notre représentation du monde. En fait, « forcer la langue » est même impossible par nature car, on le sait, l’évolution de celle-ci est, avant tout, régie par la loi du moindre effort. Les locuteurs ont tendance à faire de moins en moins d’efforts et c’est de cette manière qu’ils font évoluer la langue. La langue a tendance à se simplifier, non à se complexifier. L’introduction de nouvelles formes ne peut se faire que s’il y a réelle nécessité. Enfin, vouloir à tout prix utiliser une forme féminisée comme jueza au lieu de juez (el juez ou la juez), n’est-ce pas là finalement renforcer l’idée contre laquelle on prétend lutter, à savoir que le mot juez fait apparaître d’emblée l’image d’un homme et non celle d’un homme ou d’une femme19 ?
34Pour résumer, on s’aperçoit que le désir de forcer la langue, c’est-à-dire la volonté d’introduire de manière quelque peu artificielle une forme féminine, ne se manifeste que lorsque le locuteur perçoit que le mot ne renvoie pas à l’exacte réalité ; dans le cas de juez, c’est sans doute parce que le locuteur perçoit parfaitement que ce mot fait naître spontanément l’image d’un homme et non celle d’un homme ou d’une femme qu’il cherchera à introduire une forme féminine. D’ailleurs, le cas inverse existe car on a, de la même manière, et pour les mêmes raisons, créé une forme masculine pour certains noms de professions qui à l’origine n’étaient associées qu’à une image féminine :
- 20 Traduction : « Garde d’enfant, steward, standardiste ». Voir Andrés Castellanos, Soledad de, « Amos (...)
(20) Niñero, azafato, telefonisto20
35Curieusement, on ne ressent pas la nécessité de créer un masculin à periodista ni à persona ou à víctima parce que, d’emblée, ces termes font apparaître un double référent, homme ou femme. Le jour où presidente ou juez de la même façon que persona ou periodista renverront dans l’esprit du locuteur indifféremment à un homme ou à une femme sera sans doute abandonnée l’idée de créer une forme du féminin. Les mentalités changent, et souvent, sans l’aide de la langue.
36J’ai essayé, à travers l’exemple de la langue espagnole, d’expliquer ce que l’on entendait grammaticalement par genre et quel était son rôle dans la langue. J’ai voulu montrer, dans un premier temps, que la langue n’est pas réellement sexiste mais que ceux qui la parlent le sont peut-être davantage. Ce sexisme apparent relève bien plus de nos schémas de pensée que de la langue elle-même. Dans un second temps, j’ai montré à travers le cas de la féminisation des noms de métier que ces nouvelles formes doivent respecter les règles morphologiques de la langue et qu’il n’est pas certain que le fait de forcer celle-ci puisse d’une quelconque manière influer sur la façon de penser des locuteurs ; la langue peut seulement traduire, a posteriori, la réalité.