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Dans la situation dramatique provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale et face au risque d’une accession au pouvoir de l’extrême droite, les Archives des sciences sociales des religions s’inscrivent pleinement dans les mobilisations en cours. Nous reproduisons ci-dessous l’exposé de la motion adoptée par la section 40 (« Politique, pouvoir, organisation ») du Comité national du CNRS, qui souligne très clairement les périls qui nous menacent. Nous appelons chacune et chacun à s’engager activement pour la défense de nos libertés publiques et scientifiques.

Les résultats des élections européennes ont montré une augmentation inquiétante des résultats de l'extrême droite en France. Plus encore, depuis la dissolution, la possibilité d’un gouvernement d'extrême droite menace l'ensemble de la société. Comme l'Association française de sociologie et l'Association des sociologues enseignant·es du supérieur dans leur communiqué du 20 juin 2024, les membres (élu·es et nommé·es) de la section 40 rappellent que l'arrivée de l’extrême droite au pouvoir constituerait un très grave danger pour la communauté académique et ses personnels. Partout où l’extrême droite et/ou des régimes autoritaires se sont imposés, leurs droits sont bafoués. Les expériences récentes de plusieurs pays (comme l'Argentine, le Brésil, la Hongrie, la Turquie, ...) montrent que la liberté académique y est systématiquement attaquée (censures, licenciements, emprisonnements, réduction drastique des budgets et des postes, ...). Les sciences sociales en particulier sont les premières à subir ces assauts, et notamment les recherches sur les rapports sociaux de sexe et de race, et tous les travaux adoptant une approche intersectionnelle – comme le montrent déjà, en France, les dénonciations d'un prétendu « islamo-gauchisme » ou du « wokisme » à l'université. Plus généralement, la remise en cause de la recherche libre par les partis d'extrême droite, qui n'hésitent pas à s'appuyer sur des discours complotistes (par exemple sur les problématiques environnementales ou migratoires), est à rebours de nos valeurs d'émancipation collective.  

L'extrême droite au pouvoir, c'est aussi la destruction des services publics, et donc la fragilisation des emplois scientifiques. Les recrutements seraient encore plus fortement réduits et les postes des titulaires pourraient aussi être menacés. Ce serait la fin de la collégialité au profit de l’autoritarisme et de l'idéologie, avec le risque d'une mainmise sur les établissements de formation. L'extrême droite porte de fait un projet terrifiant de réforme de la société, dont l’éducation est un des piliers.

L'extrême droite au pouvoir, c'est enfin la remise en cause annoncée de la libre circulation des personnes. Les mesures restreignant les mobilités des étranger·es (fermeture des frontières, non-renouvellement de titres de séjour), ainsi que celles qui visent les personnes binationales représentent un véritable danger pour nombre de nos collègues et étudiant·es. En outre, elles conduiraient à terme à une marginalisation et un terrible appauvrissement intellectuel de la recherche française. En effet, les échanges internationaux constituent un apport de première importance pour une recherche vivante et de qualité.   

 

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Fondée en 1956 sous l’égide du CNRS, la revue Archives de sociologie des religions est devenue en 1973 Archives de sciences sociales des religions. Elle est publiée par les Éditions de l’EHESS.

La revue accueille – en français, en anglais, et en espagnol – des articles témoignant des recherches les plus avancées en ce domaine, en France et à l’étranger.
La revue s’assigne trois objectifs :

  • promouvoir une perspective comparative, élargie à toutes les religions, et à toutes les aires culturelles ;
  • favoriser une coopération de toutes les sciences sociales aux fins d’éclairer les facettes multiples du phénomène religieux ;
  • accueillir l’exposé des réflexions méthodologiques et théoriques sur les objets de la recherche.

La collection des Archives de sciences sociales des religions (1956-1999) est disponible sur Persée.

Dernier numéro en ligne
207 | juillet-septembre 2024
Vocations catholiques

xixe-xxe siècles
Catholic vocations. 19th-20th centuries
Vocaciones católicas. Siglos XIX-XX
Sous la direction de Inès Anrich et Anne Jusseaume
Vocations catholiques. xixe-xxe siècles
Informations sur cette image
Crédits : © Archives Alinari, Florence, Dist. GrandPalaisRmn / Vincenzo Balocchi

À la fois « don de soi » et valeur d’accomplissement personnel, la notion de vocation relève d’un registre intime mais ne prend sens qu’au regard des normes collectives qui l’organisent. D’origine religieuse, elle n’a cessé de circuler sur un registre laïcisé, à la fois reprise et déconstruite, pour qualifier les engagements professionnels et publics les plus divers et en produire la critique. Inscrite dans la durée des vies individuelles, elle peut être l’objet de retours sur soi, de déplacements ou de ruptures, qui mettent les institutions à l’épreuve et les contraignent au changement.
Cette livraison des Archives ouvre ses pages à un groupe de jeunes chercheurs et chercheuses, spécialistes du catholicisme contemporain, qui décrivent les vocations religieuses comme un fait social à part entière, à la lumière de terrains nouveaux et d’archives récemment ouvertes. Au croisement entre histoire, sociologie et anthropologie, ils et elles en font aussi l’observatoire de questions transverses, le genre, le vieillissement, l’engagement dans la cité ou le retrait à distance d’elle. Ce dossier est enfin l’occasion de lire en conclusion l’un des tout derniers textes écrits par l’historien Claude Langlois, quelques semaines avant sa mort en mai 2024.

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