Histoire de la musique européenne au XIXe siècle : sources et collections
Résumé
Programme des années 2021-2022 et 2022-2023 : I. Romantismes musicaux européens. — II. Écrits littéraires de musiciens. — III. Histoire de l’enseignement de la musique.
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1En 2021-2022, La conférence a porté sur les relations de Berlioz avec l’institution et le genre de l’opéra et sur l’histoire des enseignements théoriques au Conservatoire de Paris.
2Le travail sur Berlioz et l’Opéra est parti de l’étude d’un document inédit, le livret écrit par le compositeur avec l’apprenti écrivain Léon Compaignon, pour l’opéra Richard en Palestine, œuvre qui ne fut jamais composée par Berlioz. Tiré du roman de Walter Scott Le Talisman, ce texte, inédit, est connu par les manuscrits autographes de Compaignon conservés à la Bibliothèque nationale de France. La correspondance entre les deux artistes témoigne de leur travail commun entre 1826 et 1827. L’étude du manuscrit (commenté dans les lettres) montre les corrections prosodiques apportées par le compositeur et dessinent sa vision de ce que doit être un bon texte d’opéra, à ce moment de sa carrière où il n’a encore fait jouer aucune œuvre lyrique. La comparaison entre la correspondance et le manuscrit littéraire a été menée avec les étudiants et des transcriptions du livret ont été faites pendant le séminaire pour distinguer les différentes strates de corrections et aboutir à un texte accepté par Berlioz.
3L’étude de ce livret a amené à des lectures des critiques d’opéras et d’opéras-comiques par Berlioz, afin de comprendre la place que tenaient dans ses analyses la compréhension et l’attention au livret.
4Un second axe du séminaire a porté sur les enseignements théoriques au Conservatoire de Paris. En se fondant sur les dernières parutions dans ce domaine, et en préparation d’un livre à paraître sur les méthodes du Conservatoire, on a étudié en particulier le destin de la classe d’histoire de la musique. Les figures de Louis-Albert Bourgault-Ducoudray et de Maurice Emmanuel ont été au centre des séminaires : la presse, la correspondance et les archives du conservatoire conservées au Archives nationales ont été les sources de ces travaux.
5En 2022-2023, la conférence a porté principalement sur Pierre Baillot, violoniste et professeur de violon au Conservatoire. Les séminaires ont porté sur la lecture et l’analyse des différents volumes de Souvenirs du violoniste, manuscrits inédits présents dans le fonds Baillot conservé au département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France. L’étude de ce texte a permis de mettre en lumière plusieurs axes de travail sur ce musicien. D’un point de vue biographique tout d’abord, ces mémoires apportent des éclaircissements sur les voyages que fit Baillot pendant sa carrière de violoniste (bref journal de voyage dans le Midi de la France, voyage en Russie). D’un point de vue esthétique aussi, ces souvenirs comportant des passages dans lesquels les rêveries sur la nature et sur l’art ont des accents rousseauistes. Ces documents sont éclairés par d’autres archives, des pièces sur l’organisation de la chapelle royale, la Société des concerts du Conservatoire, les jurys des Expositions des objets de l’industrie au Louvre. Cette étude amène également le séminaire à se pencher, en écho au travail de thèse d’une des doctorantes de la conférence, sur la classe de violon et la production des méthodes pédagogiques pour cet instrument.
6Une directrice d’étude invitée, Zsuzsanna Domokos, directrice du Musée mémorial et Centre de recherche Franz Liszt de Budapest, est venue donner quatre conférences entre le 30 mars et le 6 avril 2023 : « Manuscrits inédits de Franz Liszt dans la collection de la Liszt Ferenc Académie de musique, Liszt Ferenc Musée mémorial et Centre de recherche, Budapest. »
1. Manuscrits inédits de Franz Liszt dans la collection du musée Liszt à Budapest I
7Hymne de l’enfant à son réveil, Jeanne d’Arc au bûcher, Transcriptions de la Symphonie de Faust.
8Le manuscrit de L’Hymne de l’enfant à son réveil porte l’empreinte des mains de plusieurs personnes, et l’analyse montre les différentes couches d’écriture dans le processus de composition. Liszt a mis en musique la scène dramatique Jeanne d’Arc au bûcher à plusieurs reprises, dont une version pour le piano-orgue (Érard-Alexandre) du musée de Budapest, réalisée à Paris. L’instrument et le manuscrit sont présentés. La collection du musée Liszt comprend trois transcriptions de la Symphonie de Faust que Liszt a revues, corrigées et approuvées.
2. Sándor Petőfi
9Liszt a mis en musique en hongrois le poème Le Dieu des Hongrois (Ungarns Gott) de Sándor Petőfi. Cette chanson a été écrite lorsque Liszt a emménagé dans sa maison à l’Académie de musique, dans la rue Sugár. Par la description des manuscrits, sont abordés le rôle de Petőfi dans la vie intellectuelle de l’époque, le culte de Petőfi et d’autres compositions de Liszt liées à cet auteur. Liszt a composé le mélodrame L’amour du poète mort sur un texte de Mór Jókai, et a utilisé la musique pour la pièce pour piano À l’esprit de Petőfi, dont l’autographe est également conservé dans la collection du musée Liszt.
3. Manuscrits inédits de Franz Liszt dans la collection du musée Liszt à Budapest III : Liszt à Budapest II
10La Missa Solennis (Graner Messe) et ses transcriptions ; contribution de Mihály Mosonyi à la promotion des œuvres de Liszt ; Mosonyis Grabgeleit ; compositions par Mosonyi.
11La conférence porte sur la composition de la Messe, le rôle de Mihály Mosonyi et la transcription de Mosonyi pour quatre mains de l’œuvre. La présentation comprend également une partition de la version vaticane de la Messe, réalisée par le chef de la Cappella Giulia, Salvatore Meluzzi, pour une représentation prévue à Rome. Des extraits musicaux de la transcription de Mosonyi et de la transcription de Meluzzi seront interprétés.
4. Liszt et l’Académie hongroise de musique ; les professeurs et amis de Liszt à l’Académie
12Liszt a beaucoup fait pour le développement de la culture publique hongroise. La conférence abordera les institutions hongroises qui ont été en partie fondées avec son soutien, le rôle de Liszt dans l'éducation musicale à l'Académie hongroise de musique, sa relation avec Ferenc Erkel, Kornél Ábrányi et János Végh, adjoint de Liszt à l’académie Liszt. La conférence donnera un aperçu des manuscrits des œuvres de Liszt composées à Budapest-Pest, telles que les 18e et 19e Rhapsodies, les transcriptions par János Végh des œuvres de Liszt.
Pour citer cet article
Référence papier
Cécile Reynaud, « Histoire de la musique européenne au XIXe siècle : sources et collections », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 155 | 2024, 346-348.
Référence électronique
Cécile Reynaud, « Histoire de la musique européenne au XIXe siècle : sources et collections », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [En ligne], 155 | 2024, mis en ligne le 13 juin 2024, consulté le 09 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ashp/7457 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/11t4x
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