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AccueilNuméros155Résumés des conférencesHistoire de l’art de la Renaissance

Résumé

Programme de l’année 2022-2023 : L’œuvre de Michel-Ange au prisme du dessin, la période tardive (1549-1564).

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Texte intégral

1Nos séminaires se sont inscrits dans la continuité de ceux des deux années précédentes et se sont développés autour de l’œuvre tardive de Michel-Ange. Tout d’abord nous avons approfondi l’examen critique de la fresque du Jugement dernier dans la chapelle Sixtine, en accordant une attention particulière à l’évolution du projet par l’étude des dessins préparatoires (Casa Buonarroti, GDSU, musée Bonnat, Bayonne). Cela a permis de mieux comprendre les changements qui ont pu être sollicités par Paul III qui, selon Giorgio Vasari (Le Vite), aurait demandé à Michel-Ange de réaliser le carton sans solliciter le moindre changement. En outre se sont distingués de manière plus nette des liens avec des productions antérieures du Florentin, notamment la Bataille de Cascina, le Déluge universel de la Chapelle Sixtine ou La chute de Phaeton pour Tommaso de’ Cavalieri et la manière dont l’artiste assimile des traits particuliers de ces travaux dans le contexte de la chapelle. Nous avons pu préciser jusqu’à quel point Michel-Ange resta fidèle aux traditions iconographiques, fondées par Buffalmacco, Giotto, Fra Angelico ou Luca Signorelli et comment il les adapta aux conditions physiques, liturgiques et sémantiques de cette commande. Nous nous sommes interrogés aussi sur les sources écrites sur lesquelles l’artiste s’était appuyé, notamment la Bible, les liens avec l’héritage de l’Antiquité, par la prédominance du corps nu et le recours à la mythologie grecque. Le renoncement à la perspective centrale au profit d’épisodes plutôt additifs semble obéir à une stratégie de perception qui cherche à faire dialoguer les fresques de Sixte IV sur les parois, les scènes de la voûte et l’immense scénario du Jugement Dernier, sans imposer une profondeur spatiale illusionniste qui aurait dominé le regard et l’attention. Enfin, une mise en parallèle des péripéties de la situation politique et des réformes religieuses, auxquelles durent répondre des commanditaires comme Clément VII et Paul III, a révélé que cette œuvre est profondément enracinée dans les débats du temps, en combinant des références assez hétérogènes.

2Un autre volet du programme gravitait autour des projets et des réalisations architecturaux de Michel-Ange, toujours en renouant avec le programme de l’année universitaire 2021-2022. Nous nous sommes attelés à une étude de l’évolution typologique et stylistique de cette œuvre, à partir du premier projet pour le tombeau de Jules II en 1505 jusqu’aux réalisations tardives comme la chapelle Sforza à Santa Maria Maggiore ou la Porta Pia. Nos interprétations tiennent compte du dialogue entre Michel-Ange et ses commanditaires qui se distingue avec de contours assez clairs dans le cas de Jules II, de Léon X, de Clément VII et de Paul III. Une mise en parallèle des archives écrites, en premier lieu des échanges épistolaires, et des dessins du maître a ouvert de nouvelles pistes d’interprétation fondées sur des restitutions graphiques, comme dans le cas de la Nuova Sacrestia et de la Biblioteca Laurenziana à Saint-Laurent de Florence. Cette approche a permis de lever le voile sur certains aspects inconnus de l’évolution des projets et des différents stades de sa réflexion, témoignant souvent d’une influence directe de Bramante, de Peruzzi, de Raphaël, d’Antonio da Sangallo et de leurs successeurs. Dans cet ordre d’idées nous nous sommes consacrés à une nouvelle étude de l’attitude de Michel-Ange vis-à-vis de l’héritage antique et du traité de Vitruve, notamment à son écart vis-à-vis d’un vitruviansime intransigeant par une dé-contextualisation de la syntaxe classicisante, en nous concentrant à la fois sur une analyse stylistique et une exploitation des sources historiographiques concernant la réception du vocabulaire architectural du Florentin.

3L’enseignement a été suivi par une vingtaine de doctorants, dix étudiants en master 1 et 2, trois étudiants étrangers inscrits à l’EPHE-PSL en profitant de contrats individuels et une quarantaine d’auditeurs libres.

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Pour citer cet article

Référence papier

Sabine Frommel, « Histoire de l’art de la Renaissance »Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 155 | 2024, 330-331.

Référence électronique

Sabine Frommel, « Histoire de l’art de la Renaissance »Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [En ligne], 155 | 2024, mis en ligne le 13 juin 2024, consulté le 05 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ashp/7198 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/11t48

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Auteur

Sabine Frommel

Directrice d’études, École pratique des hautes études-PSL — section des Sciences historiques et philologiques

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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