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Résumés des conférences

Littérature philosophique à Byzance et sa postérité à l’Époque moderne

Michel Cacouros
p. 75-92

Abstract

Programme de l’année 2021-2022 : Histoire de la philosophie et de l’exégèse d’Aristote, du Trivium, du Quadrivium et de l’enseignement à Byzance et dans l’après-Byzance. A. Les opuscules, corpus, scholies et schémas de logique dus à Jean Chortasménos (ca 1370-1431), étude et édition (suite) ; B. Illustration schématique des Premiers et des Seconds Analytiques dans les manuscrits byzantins et post-byzantins, étude et édition (suite) ; C. Tradition, exégèse et enseignement des Météorologiques d’Aristote à Byzance, dans l’après-Byzance et le monde arabe au Moyen Âge, étude, avec édition de textes exégétiques (suite).

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Full text

A. Les opuscules, corpus, scholies et schémas de logique dus à Jean Chortasménos (ca 1370-1431), étude et édition

  • 1 Voir mes résumés d’enseignement sur le sujet, intitulés « Les opuscules, corpus, scholies et schéma (...)
  • 2 Schémas figuratifs relevant de toutes les catégories que j’ai inventoriées et classifiées d’après l (...)
  • 3 Voir, à titre provisoire, « Chortasménos » 1, p. 1, 94-96 ; édition en achèvement.
  • 4 Citation de : « Chortasménos » 4, p. 100.
  • 5 Voir, par exemple, mon résumé d’enseignement et des programmes de recherche dans Livret-Annuaire de (...)

1Cette partie du séminaire porte sur la production de l’érudit byzantin Jean Chortasménos (ca 1370-1431) en logique, le Corpus logicum chortasmenianum (CLC), suivant le terme que j’avais employé1. Elle englobe, d’après mes travaux, quatre catégories d’ouvrages, les trois premières d’ordre majoritairement textuel, la dernière d’ordre figuratif2 : les opuscules que Chortasménos a composés ou remaniés, une dizaine au total3 ; les corpus exégétiques qu’il a compilés ou remaniés ; les scholies qu’il a rédigées et « qu’il a notées dans les marges, ou entre les lignes, des manuscrits de logique qu’il a consultés »4 ; les schémas de logique qu’il a lui-même tracés dans les mêmes manuscrits. Le sujet fait l’objet de mes recherches depuis 1996, en vue de l’édition du CLC5 ; il est de nouveau présenté au sein de mon séminaire à partir de 2017-2018, cette fois dans l’approche plus ample de mon ouvrage de synthèse sur ce corpus exégétique et ses rapports avec les autres corpus du même type à Byzance.

  • 6 « Chortasménos » 1-2.
  • 7 Citation d’après l’aperçu donné du séminaire de 2017-2018 dans « Chortasménos » 4, p. 99-100.
  • 8 Voir aperçu du séminaire de 2018-2019 donné dans « Chortasménos » 4, p. 100 ; Id., « Pratiques de l (...)

2A1. Les acquis des années 2017-2020. — Dans le cadre de cette présentation, les séminaires de 2017-2018 et de 2018-20196 ont porté sur les caractéristiques générales du CLC, autrement dit sur celles qu’on décèle aussi bien dans les opuscules que dans les corpus de scholies. En premier lieu, les quatre composantes du CLC témoignent toutes des mêmes « raisons de l’intérêt de Chortasménos pour la logique, sur ses préférences en la matière et les différents aspects que revêt son activité exégétique dans ce domaine »7. Puis, et surtout, les quatre éléments dont se compose le CLC témoignent de l’application des mêmes principes ; ceux-ci expriment l’aspect de la mentalité byzantine que j’ai appelé « mentalité du recueil » et se concrétisent même dans les opuscules de logique de Chortasménos ; en effet, l’usage des citations y est si prononcé que je les ai même qualifiés d’œuvres-citations ; en effet, par ce terme j’entends tout ensemble d’extraits qui, empruntés à différents auteurs, ont été adroitement juxtaposés pour donner l’impression – trompeuse – de la continuité sémantique caractérisant une œuvre à part entière8.

  • 9 Présentée dans le séminaire de 2018-2019 (voir aperçu dans « Chortasménos » 2, p. 82-84) et dans ce (...)
  • 10 Voir « Chortasménos » 3, p. 103-104 ; Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques (...)
  • 11 Voir « Chortasménos » 3, p. 105-107 ; « Chortasménos » 4, p. 99 et n. 3 ; Id., « Pratiques de la ci (...)
  • 12 Sur la définition du terme « personnel » dans ce contexte, voir ibid., p. 58-60.
  • 13 Présentée dans le séminaire de 2018-2019, voir aperçu dans « Chortasménos » 2, p. 82-84 ; voir la s (...)

3La même conception est aussi de mise dans les corpus exégétiques de Chortasménos. En effet, comme il s’est souvent passé à Byzance, ceux-ci résultent du mixage des corpus plus anciens, suivant la technique que j’ai appelée de mixage exégétique9 ; de plus, les corpus de Chortasménos sont, comme il a également été signalé, de constitution codicologique mixte : en effet, celui-ci combinait les éléments qu’il copiait avec ceux que comportaient des folios isolés, ou de demi-folios, qu’il empruntait à des manuscrits plus anciens en mauvais état de conservation10. Dans d’autres cas, grâce à un système élaboré de renvois et d’appels de note, il créait un réseau exégétique entre manuscrits conservés en entier11. Certes, dans la production byzantine sous les Paléologues (1261-1453), on rencontre, dans les œuvres pour ainsi dire « personnelles »12, le goût de la citation et, dans les corpus, la technique que j’ai qualifiée de mixage exégétique13, mais Chortasménos est, à ma connaissance, le seul à avoir pratiqué le concept de l’œuvre-citation et celui du mixage exégétique de constitution codicologique.

  • 14 Aperçu donné du séminaire de 2019-2020 dans « Chortasménos » 4, p. 100-101 ; citation ibid., p. 100 (...)
  • 15 Citation de « Chortasménos » 4, p. 100. Cette méthode d’enrichissement exégétique correspond à cell (...)

4L’examen de l’ensemble du CLC (conception, composantes et réalisation) a permis d’aborder, à partir de 2019, l’étude de ses composantes, qui a commencé avec celle des corpus exégétiques. Ainsi, en 2019-2020 (après plusieurs approches plus ponctuelles du sujet faites en 2017-2018 et 2018-2019), j’ai procédé à la présentation du « corpus exégétique conservé dans un manuscrit que j’avais été invité à examiner en 1992, tout de suite après son achat par le De Wulf-Mansion Centrum (Louvain, Belgique), l’actuel Lovaniensis (KU Leuven Libraries, Special Collections, FDWM 1 ; diktyon 74406) »14. La présentation a porté sur « les techniques mises en application par Chortasménos pour l’enrichir exégétiquement, mais, aussi, pour en combiner le contenu avec celui des corpus conservés dans d’autres manuscrits qu’il avait consultés, ceux-ci faisant probablement partie de la bibliothèque du monastère de Prodrome, ou lui appartenant »15.

  • 16 Citation de « Chortasménos » 4, p. 101.

5La compréhension des méthodes mises en place par Chortasménos dans le cadre de ce corpus exégétique demandait une présentation d’ordre plus général, qui a été réalisée en 2020-2021 : elle a porté sur la façon dont les Byzantins réalisaient des corpus exégétiques en réunissant « pour la première fois les extraits dont il [l’excerpteur] avait besoin pour les juxtaposer avec adresse et en faire un corpus complet »16 ; elle a aussi porté sur la façon dont les Byzantins remaniaient des corpus plus anciens pour en faire de nouveaux, notamment en y insérant des passages supplémentaires, ou en les combinant entre eux.

6A2. Les scholies libres de Chortasménos. — Le séminaire de 2021-2022 a porté sur les scholies écrites par Chortasménos dans les manuscrits de logique qu’il a consultés, y compris celles qu’il a lui-même rédigées, et cette présentation sera prolongée l’année prochaine, ou sur deux ans. Elle vise à présenter la raison d’être des scholies écrites par Chorasménos, leur composition, notamment par rapport au legs antique, et à identifier celles qu’il a rédigées lui-même.

7La présentation a demandé une série d’éclaircissements préalables sur la terminologie de l’exégèse (notamment du contenu exégétique et de son origine) et de la codicologie (notamment de la mise en page) des éléments en question. En effet, le terme scholies qui vient d’être utilisé à propos de celles que Chortasménos a écrites renvoie aux brefs textes exégétiques qu’il a notés de sa main de manière isolée dans les marges des manuscrits de logique qui étaient en sa possession ou qu’il a consultés dans les bibliothèques qu’il a fréquentées, en premier lieu celle de Saint-Jean-le-Précurseur à Pétra (voir suite). Rappelons que la présentation des corpus exégétiques composés ou remaniés par Chortasménos, effectuée de 2018 à 2021, a permis de mettre en relief le rôle des éléments exégétiques textuels dont ils sont composés ; copiés en blocs compacts encadrant le texte d’Aristote (sauf du côté du pli, souvent étroit, qui reste relativement dégagé), ils sont qualifiés dans mes travaux d’« unités exégétiques » ; les scholies de Chortasménos, voire celles qu’il a écrites de manière isolée dans la marge de plusieurs manuscrits, ne correspondent pas du tout à la même configuration que les scholies des corpus exégétiques, écrits en bloc, mais reposent sur l’emploi des mêmes composantes textuelles, qui seront analysées dans la suite ; elles constituent donc une autre catégorie d’unités exégétiques et, pour les différencier des précédentes, elles sont désignées comme des scholies libres ou autonomes.

8L’inventaire des manuscrits de logique de Chortasménos comprenant des scholies libres de sa main a été établi d’après les manuscrits signalés comme tels en bibliographie (et que j’ai examinés) et ceux que j’ai moi-même identifiés. Dans l’état actuel de mes recherches, les témoins inventoriés dépassent largement les cinquante ; de plus, les notes de Chortasménos dans chaque manuscrit sont souvent nombreuses ; en effet, le notaire patriarcal a souvent écrit plusieurs notes dans les marges des textes consultés, de même que dans l’espace interlinéaire. Le nombre élevé des manuscrits concernés et, à la fois, des notes laissées dans chacun d’eux, montre, au même titre que ses opuscules ou les corpus que Chortasménos a composés, l’usage fréquent qu’il a réservé aux textes de logique.

  • 17 Voir, en dernier lieu : M. Cacouros, Scholarios exégète d’Aristote, lecteur de Métochite, traducteu (...)
  • 18 Démonstration faite pur la première fois dans mes contributions : « Jean Chortasménos katholikos di (...)
  • 19 Voir, surtout, M. Cacouros, Scholarios exégète d’Aristote [cité n. 17], p. 16-17, 20-21, 30-32, 40- (...)
  • 20 Voir, en dernier lieu : Chortasménos » 1, p. 89-90, 92, 95-96 ; « Chortasménos » 2, p. 81-82 ; « Ch (...)

9En effet, ainsi que je l’ai démontré dans d’autres contextes, Chortasménos a enseigné la logique dans les années 1405/1410-1425/1430 à l’école patriarcale qui siégeait au monastère de Saint-Jean-le-Précurseur, au quartier de Pétra17. Cet enseignement se faisait dans le cadre de l’apprentissage par les futurs clercs du patriarcat de la philosophie (il va de soi : aristotélicienne) et des Arts libéraux18 ; contrairement à son disciple Georges Scholarios, futur premier patriarche œcuménique de Constantinople après la chute de 1453 aux mains des Ottomans, Chortasménos ne semblerait pas avoir été intéressé par la physique19. Parmi les textes de l’Organon, comme je l’ai montré dans d’autres contextes, Chortasménos a eu une prédilection pour les Seconds Analytiques, livre II, dont l’exégèse avait été délaissée à Byzance après le xiie siècle20.

  • 21 Voir, en dernier lieu : « Georges (Gennadios) Scholarios (ca 1390 – ca 1470) exégète d’Aristote e (...)

10La présence de plusieurs notes écrites de la main de Chortasménos dans les manuscrits de logique qu’il a consultés va de pair avec celle des schémas de logique tracés de sa main ; tantôt ils proviennent des corpus de logique circulant à Byzance à son époque, tantôt ils sont dus à lui ; les premiers sont passés en revue dans la partie de mon séminaire qui leur est spécifiquement consacrée (voir suite, B, p. 83-86), alors que les autres y seront présentés plus tard, notamment dans le dernier volet de la production de Chortasménos en logique. De plus, la présence des notes et des schémas de la main de ce didaskalos est souvent combinée, dans les manuscrits en question, avec des notes de la main de son disciple Scholarios ; elles sont présentées et éditées dans le cadre de mes recherchés sur cet érudit21.

  • 22 Id., « Jean Chortasménos katholikos didaskalos, annotateur du Corpus logicum dû à Néophytos Prodrom (...)

11Plus précisément, la présentation de cette année a porté sur les problèmes d’attribution et de critique textuelle que posent les scholies libres écrites par Chortasménos et la méthodologie requise pour leur étude. Ces problèmes, que j’avais esquissés dans une publication antérieure22, s’érigent en une véritable problématique qui touche de manière plus générale la façon dont le notaire patriarcal a considéré le travail de rédaction personnel par rapport à l’emploi des sources antiques. En d’autres termes, ces problèmes renvoient à la question que se posent tous les érudits byzantins et qui domine – et définit – toute la littérature byzantine (et pas que la littérature philosophique) : étant donné que tout a déjà été écrit par les Anciens, pourquoi rédiger de nouveaux textes ?

12Ainsi, concernant Chortasménos, la première question qui se posait à propos des scholies libres qu’il a lui-même notées était de savoir si elles étaient personnelles ou s’il s’agissait d’extraits qu’il avait empruntés d’ailleurs ; et, si l’on veut être plus près de la mentalité des Byzantins, pour lesquels l’usage des textes antiques était pour ainsi dire obligatoire, cette question peut se formuler comme suit : parmi les scholies écrites par Chortasménos lesquelles sont véritablement personnelles ? Pour les scholies qui s’avèrent personnelles, il faut estimer leur part d’« originalité », bien entendu en considérant ce concept – pour éviter tout anachronisme – par rapport aux autres exégèses diffusées à l’époque. Quant aux scholies qui ne sont pas personnelles, la question de l’attribution renvoie à celle de l’identification des commentaires utilisés par le notaire patriarcal ; elle renvoie aussi – et même davantage – à la question des corpus exégétiques dont disposait Chortasménos et qui comprenaient les matériaux d’exégèse textuelle dont il avait besoin, tel le corpus compilé par Néophytos Prodromènos (CLP), sur lequel Chortasménos s’est fondé, comme je l’ai déjà montré et souvent signalé, pour composer ses propres corpus exégétiques. Ainsi, la question de l’attribution des scholies libres écrites par Chortasménos ne touche pas uniquement au problème de l’identification de leur contenu, mais, aussi, à celui des corpus exégétiques utilisés par Chortasménos et de l’usage qu’il a réservé, directe ou indirect, aux sources identifiées. Aux problèmes évoqués se greffe celui des sources non (ou pas encore) identifiées. En effet, toute scholie non identifiée pourrait être considérée, à raison ou à tort, comme chortasménienne.

13Afin de répondre à ces questions, j’ai tout d’abord présenté les composantes générales des scholies libres, puis, celles qui entrent plus particulièrement en jeu dans le cas des scholies libres écrites de la main de Chortasménos.

14A2a. Les scholies libres : réalités plurielles. Les scholies libres notées dans les manuscrits exégétiques byzantins relèvent, suivant notre approche, de trois catégories, que j’évoquerai dans la suite, en définissant d’une part la façon dont chacune d’elles se positionne vis-à-vis des questions d’attribution, d’autre part les rapports qu’elles maintiennent avec leurs composantes, voire les textes exégétiques (commentaires, paraphrases, abrégés et autres) et les corpus exégétiques.

15(I) Extraits provenant de textes exégétiques (commentaires, paraphrases, abrégés et autres), nommément attribués. Ces extraits sont parfois directement empruntés aux textes exégétiques, mais, en règle générale, ils sont pris aux corpus exégétiques dans lesquels ces textes avaient déjà été pris en compte. Rappelons que, dans le cadre de la composition des corpus : (1) l’excerpteur choisissait les extraits des textes exégétiques (commentaires, paraphrases, abrégés et autres) qui lui semblaient les plus importants ; (2) en appliquant un procédé d’analyse, de décomposition et, pour ainsi dire, de « dépeçage », il retenait uniquement ces extraits, qu’il copiait dans le nouveau corpus en préparation ; (3) s’agissant des extraits nommément attribués, il y reportait en principe dans la marge le nom de l’auteur chaque fois concerné ; (4) l’excerpteur pouvait aussi avoir recours à des corpus plus anciens, auxquels il pratiquait les méthodes que j’ai déjà décrites de l’enrichissement ou du mixage exégétiques. Par conséquent, les scholies libres notées dans la marge des manuscrits peuvent correspondre à des extraits provenant de textes exégétiques (I,1) qui ont été directement consultés ; (I,2) ou qui, plus souvent, proviennent de textes exégétiques déjà « dépecés » et intégrés dans des corpus (nouveaux, par enrichissement ou par mixage).

16(II) Unités exégétiques constituant à l’origine des scholies libres anonymes. Ces passages (II,1) proviennent des scholies libres circulant encore comme telles (autrement dit : écrites de façon isolée et autonome dans les marges des manuscrits) de manière anonyme (leurs auteurs étant inconnus, elles ont toujours circulé de manière anonyme). Parfois, (II,2) ces passages étaient déjà intégrés dans les corpus exégétiques ; en effet, un nombre important d’unités exégétiques anonymes dans les corpus exégétiques constituait à l’origine des scholies libres. Ainsi, les scholies libres copiées dans un manuscrit peuvent aussi provenir de la copie des scholies libres empruntées à d’autres manuscrits ou à des corpus exégétiques dans lesquels celles-ci étaient déjà intégrées. Dans ce cas, les scholies en question étaient appelées, lors d’une prochaine étape, à être intégrées dans une chaîne exégétique suivant un processus synthétique, situé aux antipodes de celui de l’analyse / dépeçage précédemment évoqués. Les éléments formulaires (en principe anonymes), dont il sera question dans la suite (voir infra, B, p. 84-86), constituent des unités exégétiques pouvant circuler, eux aussi, de manière autonome ou au sein des chaînes exégétiques.

17(III) Unités exégétiques constituant à l’origine des scholies libres composées par des auteurs précis. Enfin, (III,1) on trouve des unités exégétiques composées par des auteurs précis et signées par eux. Notées dans les marges, ou entre les lignes, des manuscrits exégétiques, celles-ci n’avaient souvent pas – contrairement aux passages des deux catégorie précédentes – (encore) été intégrées dans les corpus existants ; il s’agissait, souvent, des notes de lecture qu’on marquait dans la marge et qui étaient souvent introduites par la formule Ἰστέον ὅτι […], et qui étaient parfois signées, de manière stéréotypée, par le nom de l’auteur mis au génitif (possessif) : τοῦ […]. (III,2) Lorsque, plus tard, ces unités étaient intégrées dans des corpus, les noms des auteurs respectifs pouvaient être conservés ou se perdre : dans le dernier cas, la scholie circulait dans les corpus en question de manière anonyme.

18Ainsi, concernant les rapports des scholies libres avec les corpus exégétiques, on décèle, dans les trois cas de figure évoqués (I)-(III), la présence d’un mécanisme de synthèse et d’analyse extrêmement prononcé : les unités exégétiques pouvaient avoir été extraites d’un traité anonyme, mais, aussi, correspondre à des scholies autonomes anonymes qui étaient progressivement intégrées dans les corpus compilés ou remaniés ; quant aux scholies libres attribuées à des auteurs précis, elles pouvaient, lors de leur intégration dans un corpus, préserver les noms des auteurs concernés, mais, aussi, être intégrées dans les corpus sans nom d’auteur.

19Quant aux unités exégétiques éponymes, elles correspondent soit à des extraits provenant des commentaires éponymes (supra, catégorie [I]), soit à des scholies libres éponymes (catégorie [II]). Leur attribution ne pose pas de problème lorsqu’elles font encore partie du commentaire d’origine (sous-catégorie [I,1]) ou lorsqu’elles sont écrites de manière autonome dans la marge directement par l’auteur (sous-catégorie [III,1]) ; en revanche, elle suscite d’épineux problèmes d’identification lorsqu’elles sont déjà intégrées dans les chaînes exégétiques (sous-catégories [I,2] et [III,2]), où le nom de l’auteur concerné peut disparaître.

  • 23 Il s’agit de la note à laquelle j’ai attribué le no 20, voir références Id., « Jean Chortasménos ka (...)
  • 24 Tel est le cas de la note no 20, voir « Jean Chortasménos katholikos didaskalos, annotateur du Corp (...)

20A2b. Les scholies de Chortasménos : les cas de figure observés. Les scholies libres écrites par Chortasménos peuvent relever de la dernière catégorie, (III). En effet, le maître constantinopolitain (III,1) a abondamment commenté dans les marges, ou entre les lignes, les textes qu’il lisait dans les manuscrits de logique du monastère de Saint-Jean-le-Précurseur à Pétra. Il signait ses notes en principe en se servant du possessif : Ἰωάννου τοῦ Χορτασμένου, ou, plus brièvement, Τοῦ Χορτασμένου ; dans un cas, il a aussi signalé qu’il était katholikos didaskalos (au patriarcat) : Ἰωάννου τοῦ Χορτ[[ασμένου,…]] καὶ καθολικοῦ διδασκάλ[[ου]]23. Ses propres scholies ont parfois par la suite été intégrées (III,2), le plus souvent dépourvues de nom, dans les manuscrits copiés dans son milieu24. Les scholies libres écrites par Chortasménos peuvent relever également de la première ou de la deuxième catégories. En effet, celui-ci a aussi noté dans la marge des scholies libres qui étaient des extraits de commentaires (I,2) ou des scholies libres qu’il n’avait probablement pas rédigées lui-même (II,2).

21Du point de vue de la méthode, parmi les manuscrits que Chortasménos a annotés, il importait tout d’abord de localiser les éléments écrits par Chortasménos et de préciser s’ils ont été signés par lui. Lorsqu’ils ne l’ont pas été, on ne peut pas savoir d’avance s’il les a véritablement composés ou, ce qui est plus probable, s’il les a copiés à une chaîne exégétique ; dans le dernier cas, c’est uniquement la comparaison avec les éditions existantes de textes exégétiques, néoplatoniciens et byzantins, et la collation avec les textes des chaînes exégétiques byzantines qui en démontre l’origine. Ce travail, fastidieux et à la fois aride, n’aboutit pas toujours à des résultats sûrs. En effet, si les extraits des exégèses éditées sont identifiables, tel n’est pas toujours le cas avec les scholies autonomes intégrées dans les chaînes, ou, pire, avec les extraits des exégèses perdues, et conservées uniquement de manière fragmentaire dans les chaînes exégétiques.

22A2c. Les scholies de Chortasménos : possibles raisons d’être. Comment expliquer le nombre et la variété d’origine des notes brèves laissées par Chortasménos dans les manuscrits qu’il a consultés ? Sont-elles si nombreuses car il envisageait de les regrouper dans une nouvelle compilation ou, dans le sens inverse, provenaient-elles d’une compilation que je n’aurais pas encore identifiée ? Je dirais qu’il s’agit souvent de brefs textes qui, manifestement, correspondaient à une exégèse spontanée, lui venant à l’esprit au fur et à mesure de ses lectures ; ces notes montrent, une fois de plus, l’excellente connaissance qu’il avait des sources antiques et byzantines, elles témoignent aussi d’une certaine originalité. Son style d’écriture est très inspiré des maîtres anciens et Chortasménos en était pleinement conscient : connaissant la façon dont les corpus qu’il utilisait avaient été constitués, il savait aussi que les scholies impliquées étaient de diverses origines ; par conséquent, il était, plus que tout autre exégète byzantin de son époque, conscient des mécanismes permettant l’utilisation des scholies libres : en témoigne le nombre de celles qu’il a copiées à différentes sources dans les manuscrits qui lui appartenaient ; en témoigne aussi le nombre de celles qu’il a lui-même composées, dans le même esprit que ses prédécesseurs et en s’alignant sur leur production. Ainsi, les scholies qu’il a composées expriment sa pensée, mais à travers le filtre de la connaissance qu’il avait de l’œuvre d’Aristote et de l’exégèse qui lui avait été consacrée, et, surtout, du respect qu’il leur portait dans le cadre de l’« imitation » des Anciens par les Byzantins. Les scholies composées par Chortasménos devaient s’adresser aussi à ses disciples, dans le cadre de leur apprentissage de la logique.

23Aurait-il envisagé d’élaborer un corpus exégétique en se servant exclusivement des scholies qu’il a lui-même composées ? Étant donné le respect quasiment sacré que Chortasménos portait – de même par ailleurs que tous les érudits byzantins – à la production grecque antique, je pense que la question ne se posait même pas pour lui. Il suffit de rappeler que ses opuscules sont composés d’extraits provenant de plusieurs sources antiques et sont à ce titre de véritables œuvres-citations ; que ses corpus scholiastiques sont majoritairement composés d’extraits empruntés à ses prédécesseurs. Par conséquent, l’idée de composer un corpus exclusivement constitué de ses propres scholies serait totalement inconcevable pour Chortasménos. En revanche, aucun obstacle ne lui interdisait de reprendre ses scholies libres, en tout cas certaines d’entre elles, et les intégrer dans les corpus plus anciens qu’il allait remanier : l’étude de ses scholies montre qu’il a effectivement procédé de la sorte.

B. Illustration schématique des Premiers et des Seconds Analytiques dans les manuscrits byzantins et post-byzantins, étude et édition

  • 25 Voir mes résumés annuels dans Livret-Annuaire de l’EPHE, SHP, 18 (2002-2003), Paris, 2004, p. 93-10 (...)
  • 26 Corpus des schémas de l’Organon en préparation très avancée, voir mes résumés annuels, par exemple  (...)

24L’illustration figurative des ouvrages de l’Organon d’Aristote, l’Eisagôgè de Porphyre étant en tête de cet ensemble, dans les manuscrits byzantins et post-byzantins, est systématiquement examinée dans mon séminaire25. En effet, l’étude et l’édition de l’illustration figurative de l’Organon dans ces manuscrits rentre dans le cadre d’un programme de recherche en cours de réalisation par mes soins26. Le sujet est indubitablement complexe, étant donné qu’il relève de plusieurs domaines à la fois, de la logique et de son histoire à Byzance et dans l’après-Byzance, dans l’Occident médiéval jusqu’à nos jours, de la paléographie et de la codicologie, de l’illustration scientifique au Moyen Âge. Toutefois, cette étude est d’une complexité encore plus importante dans le cas des Analytiques (en préparation avancée) à cause des spécificités qui caractérisent de manière plus particulière cet ouvrage.

  • 27 Sur l’illustration figurative d’origine pour les ouvrages d’Aristote, voir, en particulier, W. et M (...)

25B1. Du texte à l’illustration. — La première d’entre elles est que les Analytiques, Premiers et Seconds, sont d’un caractère technique particulièrement prononcé (les Premiers plus que les Seconds), sans égal, à mon avis, dans la production grecque antique ; de plus, leur caractère technique n’est pas le résultat du hasard, ni ne caractérise de manière isolée certains passages des Analytiques, mais il résulte directement du sujet abordé ; par conséquent, il peut être observé du début à la fin de l’ouvrage en question. L’illustration aristotélicienne d’origine, dont il ne reste que quelques traces, répondait au caractère expressément technique des deux ouvrages ; il en est de même de celle qui a plus tard pris sa place27 et que j’édite dans le cadre du programme évoqué.

  • 28 Voir L’Aristotélisme à Byzance [cité n. 2], p. 716, 720-721, 724-741 ; « Pratiques de la citatio (...)

26B2. Les éléments formulaires : caractéristiques. — Cette illustration a recours à des systèmes organisés de présentation codifiée accentuant davantage le caractère technique des ouvrages en question ; plus précisément, elle repose sur un système complexe d’éléments figuratifs, dans lequel les schémas syllogistiques occupent la partie la plus importante ; en même temps, elle fait appel à un ensemble de sigles, de mots-clés et d’autres indications d’ordre pratique que j’avais qualifiées d’« éléments formulaires [de logique] » et qui relèvent à ce titre de la littérature que j’avais désignée comme « formulaire »28.

27Ces éléments, en principe anonymes dans les manuscrits byzantins et post-byzantins des Analytiques, avaient comme but de permettre au néophyte de comprendre, d’assimiler et de mémoriser les opérations de logique décrites dans les Analytiques et interprétées dans l’exégèse antique et byzantine. Constituant un ensemble complet d’éléments textuels codés, ces éléments formulaires ne proposaient pas une exégèse du texte aristotélicien, mais permettaient sa compréhension et sa codification, sa mise en forme schématique et son assimilation, la dernière étant obtenue grâce à un travail de mémorisation attentivement mis en place. Sans correspondre toujours à de vrais mots ou à de vraies phrases, ces éléments formulaires se limitaient parfois à des vocables qui prenaient sens uniquement dans le cadre de la formulation et de la compréhension de certaines règles de logique. En somme, ces éléments, accompagnant le texte des Analytiques de manière systématique et codée, constituaient les guides nécessaires permettant de comprendre, d’assimiler et de mémoriser le texte en question et son exégèse traditionnelle.

28Leur place dans les manuscrits de logique byzantins et post-byzantins a varié, de même que leur composition, ces éléments pouvant être exclusivement textuels ou de nature mixte (textuels et figuratifs) : souvent, notamment lorsqu’ils étaient de nature exclusivement textuelle, ils étaient notés dans la marge de manière autonome et se présentaient donc comme des scholies libres, alors que, dans d’autres cas, ils étaient intégrés dans des corpus, au même titre que les autres composantes citées plus haut des corpus, voire les extraits des textes exégétiques (commentaires, paraphrases, abrégés et autres) et les scholies libres qui sont progressivement venues prendre place dans les corpus (voir supra, A2a, p. 80-81) ; enfin, ces éléments codés pouvaient faire partie de certains schémas, permettant de la sorte la lecture et le décodage des derniers et, par conséquent, comme dans le précédent cas, la compréhension du texte aristotélicien correspondant.

29B3. Les éléments formulaires : inventaire et typologie. — L’implication des éléments formulaires dans le système d’illustration figurative des Analytiques nécessitait qu’on commence par eux. Ainsi, le séminaire de cette année a porté sur les éléments formulaires utilisés dans les manuscrits de l’Organon, en particulier des Analytiques ; la présentation du sujet reprendra à partir de 2023-2024. Dans le cadre de cette année, j’ai sommairement présenté les deux grandes catégories auxquelles se répartissent les éléments formulaires des Analytiques, d’après l’inventaire que j’en ai établi et la classification qui en a résulté, en définissant des sous-catégories pour chacune d’elles.

30En effet, suivant l’inventaire et la classification en question, les éléments formulaires (qui sont, rappelons-le, de nature non exégétique, voir supra, B2), correspondent d’une part à des indications sur la spécification des termes, des propositions et des opérations syllogistiques, d’autre part à des éléments mnémotechniques sur la façon dont ces éléments doivent être choisis et combinés (termes et prémisses) dans le cadre syllogistique chaque fois envisagé.

31B3a. Indications. Les indications se limitent parfois (I) à une ou deux lettres empruntées au mot concerné, souvent à l’initiale et la finale ou aux lettres les plus représentatives (par exemple π[ᾶς], οὐ π[ᾶς], τ[ίς], οὐδ[είς], ou encore ὑπ[άρχει], ὑπ[άρ]χ[ειν] ou ὑπάρχ[ουσα πρότασις], pour les propositions assertoriques, ἀν[ά]γκ[η], ἀνα[γκαῖον εἶναι] ou ἀνα[γκαία πρότασις] pour les propositions nécessaires, ἐνδ[εχόμενον], ἐνδ[εχόμενον εἶναι] ou ἐνδ[εχομένη πρότασις] pour les propositions contingentes) ; dans ce cas, elles correspondent à des sigles renvoyant aux termes syllogistiques impliqués, à la spécification ou à la modalité des propositions syllogistiques impliquées, au caractère concluant (ou non) des modes syllogistiques aristotéliciens et autres ; (II) dans d’autres cas, elles correspondent à des énoncés plus complets, comme pour les modes concluants des propositions assertoriques ou les mixtiones (par exemple, Περὶ μίξεως ἀναγκαίου καὶ ὑπάρχοντος pour les chap. 9-11 des Premiers Analytiques, livre I, chap. 9-11) ; (III) enfin, on trouve aussi des règles pratiques, notamment lorsqu’il s’agit de définir les particularités des figures et des modes syllogistiques concluants (spécificités, conversion, réduction). De manière plus particulière, le signalement des propositions modales comporte à la fois des sigles, des énoncés et des règles et couvre par conséquent toutes les trois sous-catégories.

32B3b. Éléments mnémotechniques. Quant aux éléments mnémotechniques, ils comportent une partie textuelle, sur laquelle se greffe souvent une partie figurative. Ils ont été véhiculés pendant plusieurs siècles dans les manuscrits byzantins et post-byzantins de l’Organon et se présentent, eux aussi, sous une forme codée, qui s’est rapidement fixée, mais qui, cette fois, était nécessaire pour la mémorisation de l’Organon, en particulier pour les syllogismes formels étudiés dans les Premiers Analytiques. Suivant le classement que j’ai établi, ils se répartissent, par ordre croissant de complexité, aux trois catégories suivantes : des mots-clés, des formules et des formulaires. (I) Par le terme « mots-clés » j’entends les vocables isolés permettant de reconstituer de manière rapide, mais complète, une opération logique précise ; (II) les formules mnémotechniques correspondaient, elles, à un ensemble de vocables qui, combinés ou juxtaposés de manière à former une entité plus complexe, renvoyaient à plusieurs opérations logiques, directement liées dans le cadre du même développement ; (III) quant aux formulaires mnémotechniques, je les définis comme des ensembles composés de plusieurs formules mnémotechniques, situées, dans les manuscrits, l’une à la suite de l’autre ou l’une au-dessous de l’autre, permettant de désigner un ensemble d’opérations logiques réunies par le biais d’un dénominateur commun.

C. Tradition, exégèse et enseignement des Météorologiques d’Aristote à Byzance, dans l’après-Byzance et le monde arabe au Moyen Âge, étude, avec édition de textes exégétiques

33Le séminaire de 2021-2022 a également porté sur trois aspects marquants des Météorologiques et de l’exégèse qui leur a été consacrée ; si les deux premiers caractérisent cet ouvrage d’Aristote aussi bien que l’exégèse, qui les a repris et développés, le troisième concerne de manière plus spécifique l’exégèse. Le premier aspect porte sur la « physicalisation » de l’approche effectuée par Aristote dans les Météorologiques aux dépens de l’approche proprement astronomique du sujet adoptée par ses prédécesseurs ou ses contemporains. Le deuxième concerne les rapports entre observation et expérience, méthode et science au sein de cet ouvrage ; il porte, plus particulièrement, sur la façon dont le Stagirite relie les observations des phénomènes atmosphériques ou stellaires effectuées par lui-même aux observations astronomiques réunies sur la durée par ses prédécesseurs, Égyptiens ou Grecs ; sur la façon dont il prolonge l’ensemble de ces observations sur d’autres phénomènes qu’il a remarqués dans le ciel ou sur terre et la méthode que cette liaison lui permet d’établir. Quant au troisième thème, il porte, lui, sur les aspects que revêt la vulgarisation dans l’exégèse néoplatonicienne et byzantine des Météorologiques, notamment par rapport aux phénomènes de « vulgarisation » similaires qu’on peut observer dans la société byzantine ou ceux, plus éloignés, qu’on relève dans les travaux de vulgarisation scientifique en France au xixe siècle. Étant donné la longueur des développements consacrés à ces aspects, un résumé succinct en sera fourni pour le premier et le dernier ; quant au second, son étude se prolongera l’année prochaine.

  • 29 G. E. R. Lloyd, Les débuts de la science grecque, de Thalès à Aristote, trad. J. Brunschwig, Paris, (...)

34C1. Physique aristotélicienne et astronomie dans les Météorologiques et l’exégèse de cet ouvrage. — En tant que physicien, le Stagirite a établi dans les Météorologiques une approche du monde sublunaire et des phénomènes qui s’y produisent conforme aux lois de la physique qu’il avait établies, en premier lieu dans l’Audition physique, en adoptant comme clé de voûte la théorie de l’exhalaison. Cette « physicalisation » se remarque, à plus forte raison, dans le traité Du ciel, où le développement de l’approche physique aristotélicienne au détriment de l’approche astronomique proposée par les astronomes de métier de son époque est encore plus clair. Ainsi, comme l’a remarqué G. E. R. Lloyd, le système planétaire proposé par Aristote repose sur le modèle astronomico-mathématique (nous dirions : astronomico-géométrique) d’Eudoxe de Cnide, mais le Stagirite y « essaya d’utiliser cette théorie mathématique pour en faire la base d’un système mécanique »29, où par mécanique il faut entendre un système conforme à la physique aristotélicienne.

  • 30 Dans ces chapitres, Aristote étudie sept phénomènes au total : les Flammes ardentes (Φλόγες καιόμεν (...)

35Les conséquences de la « physicalisation » aristotélicienne, notamment de l’application de la théorie de l’exhalaison, se remarquent, comme je l’ai montré, dans la zone séparant le monde sublunaire du monde stellaire ; Aristote la rattache explicitement au monde sublunaire (pour cette raison, elle est étudiée dans les Météorologiques), en y plaçant les phénomènes que je désigne comme « phénomènes ignés premiers »30 (Météor., I, 4-5), de même que les comètes (I, 6-7) et la Voie lactée (I, 8). L’existence de cette zone ignée et son rattachement au monde sublunaire, qui avait suscité des réactions dès l’époque d’Aristote, sont en corrélation avec la théorie de l’exhalaison, et, aussi, la conception aristotélicienne du système stellaire, occupé par l’éther. Ainsi, cette zone sert en quelque sorte de pénombre à l’espace céleste, tout en s’en différenciant radicalement : les corps qui la traversent étant soumis à la génération et la corruption, leurs mouvements orbitaux, en particulier ceux des comètes, sont irréguliers et désordonnés, fortement elliptiques et manquant de symétrie ; en revanche, l’espace céleste, harmonieux et éternel, n’est pas soumis à ces lois et se caractérise par les mouvements parfaitement circulaires des planètes.

36Or, la construction aristotélicienne, aussi intéressante soit-elle dans le cadre d’une vision globale de la théorie de l’exhalaison, pose d’épineux problèmes sur le statut des corps circulant dans cet espace ; de plus, dans le cas des comètes, le passage Météor., I, 6, 344a33-b1 reste particulièrement vague sur l’origine et la naissance des comètes, notamment par rapport à l’action des astres de l’espace stellaire, ce qui a parfois incité les chercheurs à considérer qu’Aristote préconisait l’existence de deux types de comètes, atmosphériques et sidérales ; or, indépendamment de l’interprétation à adopter (nous avons passé en revue toutes les explications possibles), le fait de relier la naissance des comètes ou leur mouvement avec les deux zones à la fois crée des problèmes particulièrement importants, qui risquaient de porter atteinte à l’édifice aristotélicien, notamment à la séparation nette que le Stagirite établit entre le monde sublunaire et le monde stellaire ; en effet, si on acceptait la possibilité qu’une comète, lors de sa formation ou dans le cadre de son mouvement orbital, traversât la frontière entre les deux zones, celles-ci n’auraient plus de raison d’être : le monde stellaire se soumettrait alors aux lois de la génération et de la corruption et le monde sublunaire pourrait prétendre à l’éternité.

37Les commentateurs néoplatoniciens des Météorologiques héritent d’Aristote la conception physique du monde sublunaire, fondée sur la théorie de l’exhalaison, qu’ils prolongent en expliquant de manière plus détaillée son implication dans les phénomènes sublunaires. En même temps, plus tournés vers l’astronomie qu’Aristote, ils accentuent davantage cet aspect en introduisant des observations sur les corps célestes effectuées par eux-mêmes, mais aussi des calculs et des approches astronomiques plus détaillés dus à l’avancement de cette science depuis l’époque du Stagirite. La formation et le mouvement des comètes dans Météor., I, 6, 344a33-b1 a longuement attiré l’attention des exégètes, soucieux de préserver l’édifice aristotélicien et de maintenir les limites séparant le monde sublunaire du monde stellaire.

38C2. L’exégèse des Météorologiques et le travail de « vulgarisation » : du XIXe siècle en France à rebours à Byzance. — La présence à Byzance de plusieurs écrits qui, destinés à un large public, proposent tantôt une version abrégée et sélective des Météorologiques, tantôt une version enrichie avec des passages d’ordre cosmologique, m’a amené à comparer ces écrits avec les travaux de vulgarisation à Byzance et, de manière plus éloignée, les travaux de vulgarisation scientifique qui marquent le xixe siècle en Europe, plus particulièrement en France ; la dernière comparaison a beau paraître osée, elle a permis de mieux cerner la présence à Byzance d’une littérature scolaire qui, malgré son caractère pratique, reste alignée aux Météorologiques.

  • 31 Par souci de concision, je passe sous silence l’histoire du mot « vulgarisation », développée dans (...)

39C2a. Aspects de la vulgarisation au XIXe siècle. Le terme « vulgarisation » renvoie surtout à l’effort déployé tout au long du xixe siècle (il se prolonge jusqu’au début du xxe), en France et plus généralement en Europe, de rendre accessibles à un large public les connaissances majoritairement techniques que les grandes progrès de la science avaient permis d’acquérir31. Ainsi que l’indique l’étymologie du terme, la diffusion du savoir technique devait s’opérer auprès de toutes les couches de la population (vulgus), elle était donc adressée au grand public des non-spécialistes, les écoliers y compris. Effectué par le biais de nombreux écrits, ce travail reposait sur une double simplification, qui portait sur le caractère technique de ces connaissances, aussi bien que sur le langage utilisé pour les présenter dans les ouvrages concernés. Dans le cadre de la simplification technique, on essayait de présenter uniquement les éléments qui pouvaient être facilement compris et retenus par le grand public (des manuels spécialement conçus à cet effet s’adressaient aux écoliers) ; la simplification linguistique prévoyait, elle, d’éviter au maximum les concepts (trop) techniques, notamment en les décrivant sans les nommer ; enfin, le travail de vulgarisation reposait sur une présentation adéquate, dépourvue de notes ; délibérément accompagnée d’une riche illustration, elle permettait d’avoir une image concrète du sujet abordé et, de la sorte, de mieux saisir sa fonctionnalité et son utilité.

  • 32 Comme la Bibliothèque Benjamin Franklin de la Société Franklin.
  • 33 Les maisons d’édition leur ont emboîté le pas, comme dans le cas de la Bibliothèque Utile de Gustav (...)
  • 34 À ce titre, le travail considérable d’Édouard Charton (1807-1890) touche à l’ensemble de ces object (...)

40Le travail de vulgarisation allait de pair avec la création des sociétés philanthropiques, dont l’objectif était de permettre l’accès à la connaissance à tous ceux qui n’en avaient pas les moyens, notamment en créant les bibliothèques dites populaires (avec possibilité d’emprunt des ouvrages) et en fondant des collections32, dont les livres, concrets et concis, devraient permettre d’avoir une image simplifiée des questions abordées33 ; des périodiques et des revues ont également été conçus dans le cadre de l’éducation populaire34.

  • 35 Étudiées notamment par Richard Christopher Carrington (1826-1875), Jean Chacornac (1823-1873), Herv (...)
  • 36 Notamment par Joseph Norman Lockyer (1836-1920), Percival Lowell (1855-1916), Johann Heinrich von M (...)
  • 37 Notamment par William Parsons (1800-1867), troisième comte de Rosse ; plusieurs travaux de vulgaris (...)

41Cet important travail de vulgarisation touche aussi à la météorologie et l’astronomie, qui, tout au long du xixe siècle, connaissent un remarquable essor ; il concerne la connaissance des sujets auxquels la science le l’époque apporte d’importants éclairages, comme dans le cas des taches du Soleil35 ou des cratères de la planète Mars36 ; il concerne aussi l’étude des phénomènes célestes qui avaient jusqu’alors échappé à l’observation, comme dans le cas des nébuleuses37.

  • 38 La question des termes exprimant le concept de « vulgarisation » à Byzance, abordée dans le séminai (...)

42C2b. Comment concevoir un travail de « vulgarisation » à Byzance ? Y a-t-il eu des travaux de vulgarisation à Byzance, en particulier dans le cadre de l’exégèse des Météorologiques ? Comme il a été signalé, le concept est moderne38, il faudrait par conséquent se garder de tout anachronisme, la société européenne du xixe siècle ayant, il va de soi, peu de points en commun avec celle de Byzance. Ainsi, la question qui se pose est de savoir si les caractéristiques précédemment évoquées de la vulgarisation scientifique du xixe siècle se rencontreraient à Byzance, notamment dans le cadre d’une « vulgarisation » qui mutatis mutandis pourrait se rapprocher de la précédente.

43En effet, Byzance connaît des périodes où, parmi les savoirs requis au quotidien pour l’ensemble de la population – et pas uniquement pour les érudits –, certains devenaient de plus en plus complexes, le résultat étant qu’une partie significative de la population s’en trouvait progressivement exclue. Tout en tenant compte du fait que, de toute manière, une partie importante de la population à Byzance ne savait ni lire ni écrire, les savoirs requis au quotidien concernaient surtout : (I) les démarches juridiques, administratives ou fiscales requises dans le cadre de cette société ; (II) les ouvrages de base du culte chrétien, comme l’évangile et les vies des saints, dont la lecture ou la récitation scellaient l’appartenance des Byzantins au christianisme ; (III) les ouvrages d’histoire, de littérature ou des sciences plus spécialement adressés aux érudits.

  • 39 […] ἡ ἡμετέρα βασιλεία […] τὰ ἐν πλάτει τῶν παλαιῶν νόμων κείμενα ἅπαντα ἀνακαθαρίσασα, d’après : E (...)
  • 40 […] ἐγκύψαι εἰς τὸ πλῆθος τῆς γραφῆς τῶν νόμων, καὶ ἐξ ἑκάστου βιβλίου τὰ ἀναγκαῖα καὶ χρειώδη καὶ (...)

44(I) Législation. À Byzance, on procède parfois à une révision systématique des lois et à la préparation de recueils comportant les articles les plus usuels. Des actions de ce type sont remarquées surtout sous la dynastie macédonienne, dont l’apport social est souvent souligné dans la recherche. Ainsi, Basile Ier (867-886), dans le Prooimion de son Eisagôgè (plus connue sous le titre tardif d’Épanagôgè)39, signale son intention de procéder à la « purification » (ἀνακάθαρσις) des lois disponibles ; en rappelant cette « purification », son fils Léon VI le Sage (886-912) met, dans le Prooimion au Prochiron legum, l’accent sur les faits suivants : cet ouvrage constitue un résumé de la législation existante, à laquelle l’empereur a emprunté les articles nécessaires et importants, de même que ceux qui étaient les plus fréquemment utilisés ; ce faisant, il a aussi corrigé les lois déformées et en a proposé de nouvelles pour les sujets que le législateur n’avait pas encore abordés40. Le travail issu de ce procédé visait à être utilisé comme une base d’informations, s’ouvrant de la sorte à un public plus large que celui des ouvrages auxquels il renvoyait ; à ce titre, il pourrait mutatis mutandis être qualifié de travail de « vulgarisation », même si, au lieu de résulter d’un large mouvement collectif, comme au xixe siècle, l’initiative dont il était le résultat à Byzance provenait directement de l’empereur.

  • 41 Il est l’auteur du martyr de sainte Euphémie et de la Vie de Stéphane le jeune (Euphémie de Chalcéd (...)

45(II) Religion, sentiment religieux. Sous l’empereur Constantin Porphyrogénète (912-949), Syméon le métaphraste réécrit, en une langue plus simple et mieux comprise par ses contemporains, le corpus des anciennes vies des saints véhiculé à son époque, en y ajoutant certaines pour lesquelles il n’existait pas, ou il n’a pas pu trouver, de précédent41. Ainsi, la métaphrase (μετάφρασις), qui consistait à « réécrire » un texte à Byzance en utilisant une langue plus simple que celle de l’original, constitue, elle aussi, en un sens un travail de « vulgarisation », répondant au besoin de la société byzantine, qui était chrétienne, de comprendre les vies des saints chrétiens écrites dans un grec qui n’était plus utilisé ni compris dans l’empire.

  • 42 H. Hunger [éd.], Anonyme Metaphrase zu Anna Komnene, Alexias XI-XIII. Ein Beitrag zur Erschliessung (...)

46(III) Histoire, littérature, sciences. De plus, comme on parlait le grec pendant des siècles, cette langue a connu une évolution dont les Byzantins n’étaient ni les premiers ni les derniers à en ressentir les effets. Ainsi, Syméon le métaphraste n’est pas le premier à adapter le niveau linguistique des textes plus anciens à celui de son époque ; des travaux métaphrastiques similaires peuvent être remarqués, notamment pour des ouvrages historiques, scientifiques et autres, tout au long de la période hellénistique (par rapport au grec classique), de même que durant l’Antiquité tardive (par rapport au grec classique et au grec hellénistique) et ils se prolongent à Byzance. C’est le cas, par exemple, de la paraphrase de l’Alexiade d’Anne Comnène (1083-1153), rédigée par un auteur anonyme ou, encore, de celle du Βασιλικὸς Ἀνδριὰς de Nicéphore Blemmyde (1197-1272) au xive siècle par Geôrgios Galèsiôtès et Geôrgios Oinaiôtès42. Ainsi, ces travaux d’adaptation linguistique, destinés à des lecteurs cultivés, relèvent, eux aussi, d’un certain type de « vulgarisation ».

47En effet, la différence distinctive entre les travaux de vulgarisation du xixe siècle et ceux qu’on pourrait considérer comme tels à Byzance renvoie à celle qui démarque les deux sociétés : au xixe siècle en Europe, on composait de nouveaux ouvrages afin de vulgariser les nouveaux acquis de la science ; en revanche, à Byzance, on proposait une simplification, conceptuelle ou linguistique, des ouvrages plus anciens afin de les récupérer sous une forme qui était conceptuellement plus usuelle ou linguistiquement plus compréhensible. Ainsi, si le travail de simplification reste la base commune dans les deux cas, dans le premier cas, c’est l’avenir qui prime, alors que, dans l’autre, en vulgarisant le contenu ou l’expression, on se rattache davantage au patrimoine grec antique.

  • 43 Voir mon résumé dans Annuaire. Résumés des conférences et travaux, 151e année, 2018-2019 [cité n. 1 (...)
  • 44 Ibid., p. 86-87, et 152e année, 2019-2020 [cité n. 1], p. 107-110.
  • 45 Citation du premier résumé, p. 86.

48En tenant compte de ces remarques, il a été possible de revenir aux cas de « vulgarisation » pratiquée dans la transmission et l’exégèse des Météorologiques durant l’Antiquité tardive et à Byzance. En effet, le travail de « vulgarisation » exégétique ainsi conçue a été pratiqué pour la première fois, à ma connaissance, par Olympiodore (495/505 – peu après 565)43. Commentateur attentif, il a su clarifier la pensée d’Aristote dans les Météorologiques en la schématisant. Ainsi, le travail de « vulgarisation » consiste auprès de lui en une simplification interprétative du texte d’Aristote, qui va de pair avec un travail poussé de catégorisation, de classification et de schématisation. Cette caractéristique de son commentaire explique les raisons pour lesquelles il a été systématiquement repris dans l’exégèse byzantine. En effet, ainsi qu’il a été signalé dans mes précédents résumés44, il a constitué la base de la vulgate exégétique progressivement formée à Byzance du viiie/ixe au xie/xiie s. Celle-ci a été composée d’« un certain nombre d’éléments provenant des Météorologiques, qu’ils [= les Byzantins] ont combinés avec d’autres venant du traité aristotélicien Du ciel et d’autres ouvrages, produisant ainsi un ensemble de contenu astrométéorologique qui était d’orientation cosmologique. Toujours dans la même perspective, ils y ont parfois ajouté d’éléments d’ordre théologique, renvoyant à la création de l’univers par le Dieu unique chrétien »45.

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Notes

1 Voir mes résumés d’enseignement sur le sujet, intitulés « Les opuscules, corpus, scholies et schémas de logique dus à Jean Chortasménos (ca 1370-1431), étude et édition », respectivement parus dans Annuaire. Résumés des conférences et travaux, 150e année, 2017-2018, Paris, EPHE, PSL, SHP, 2019, p. 88-96 ; ibid., 151e année, 2018-2019, Paris 2020, p. 79-84 ; ibid., 152e année, 2019-2020, Paris, 2021, p. 98-107 ; ibid., 153e année, 2020-2021, Paris, 2022, p. 99-102 [abrégés dans la suite : « Chortasménos » 1-4]. Voir aussi Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos : de l’œuvre-citation aux unités mobiles ou mixtes du corpus exégétique du Lovaniensis. Contribution à l’histoire de l’Organon à Byzance », dans M. Cacouros et J.-H. Sautel (éd.), Des cahiers à l’histoire de la culture à Byzance. Hommage à Paul Canart, codicologue (1927-2017), Peeters, Louvain, Paris, Bristol (CT), 2021 (Orientalia Lovaniensia Analecta 306, Bibliothèque de Byzantion 27), p. 49-80, et, en particulier, p. 49-50.

2 Schémas figuratifs relevant de toutes les catégories que j’ai inventoriées et classifiées d’après les manuscrits de logique dans Id., « Les schémas dans les manuscrits grecs de contenu logique : raisons d’être, fonctions et typologie », Gazette du livre médiéval, 38 (printemps 2001), p. 21-33 ; L’Aristotélisme à Byzance. Tradition exégèse et enseignement du Corpus aristotelicum. En annexe : Michel d’Éphèse, auteur du premier corpus exégétique byzantin. Thèse d’habilitation, Paris 2014, p. 683-718.

3 Voir, à titre provisoire, « Chortasménos » 1, p. 1, 94-96 ; édition en achèvement.

4 Citation de : « Chortasménos » 4, p. 100.

5 Voir, par exemple, mon résumé d’enseignement et des programmes de recherche dans Livret-Annuaire de l’EPHE, SHP, 12, 129e année (1996-1997), Paris, 1998, p. 68-69 ; cf. « Chortasménos » 1-4 [l’ensemble ; cités n. 1], et Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos » [cité n. 1], p. 49-50 et 61.

6 « Chortasménos » 1-2.

7 Citation d’après l’aperçu donné du séminaire de 2017-2018 dans « Chortasménos » 4, p. 99-100.

8 Voir aperçu du séminaire de 2018-2019 donné dans « Chortasménos » 4, p. 100 ; Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos » [cité n. 1], p. 57-58 sur la mentalité du recueil [avec bibliographie] et p. 58-61 sur l’œuvre-citation.

9 Présentée dans le séminaire de 2018-2019 (voir aperçu dans « Chortasménos » 2, p. 82-84) et dans celui de 2018-2019 (voir « Chortasménos » 3, p. 102-103), voir la suite de notre présentation ; cf. « Chortasménos » 4, p. 101-202 ; Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos » [cité n. 1], p. 65-69.

10 Voir « Chortasménos » 3, p. 103-104 ; Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos » [cité n. 1], p. 65-75. Cf. l’aperçu sur le séminaire de 2018-2019 dans « Chortasménos » 4, p. 100.

11 Voir « Chortasménos » 3, p. 105-107 ; « Chortasménos » 4, p. 99 et n. 3 ; Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos » [cité n. 1], p. 50 et n. 7.

12 Sur la définition du terme « personnel » dans ce contexte, voir ibid., p. 58-60.

13 Présentée dans le séminaire de 2018-2019, voir aperçu dans « Chortasménos » 2, p. 82-84 ; voir la suite de notre présentation ; cf. « Chortasménos » 4, p. 101-202 ; Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos » [cité n. 1], p. 65-69.

14 Aperçu donné du séminaire de 2019-2020 dans « Chortasménos » 4, p. 100-101 ; citation ibid., p. 100 ; sur ce manuscrit, voir aussi « Chortasménos » 1, p. 89, 91-93 ; « Chortasménos » 2, p. 82-84 ; « Chortasménos » 3, p. 99-107 ; Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos » [cité n. 1], p. 61-76, avec bibliographie supplémentaire.

15 Citation de « Chortasménos » 4, p. 100. Cette méthode d’enrichissement exégétique correspond à celle du mixage exégétique précédemment cité, voir supra, p. 76 et n. 9. Sur la bibliothèque du monastère constantinopolitain de Saint-Jean-le-Précurseur au quartier de Pétra, et l’usage que Chortasménos a réservé à certains de es manuscrits, voir aussi « Chortasménos » 1, p. 89-90, 92-93 ; « Chortasménos » 2, p. 81 et n. 8, p. 83-84 ; « Chortasménos » 3, p. 99, 101-103 ; « Chortasménos » 4, p. 100 ; Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos », p. 52 et n. 10 ; p. 56, 64-65, 69-72.

16 Citation de « Chortasménos » 4, p. 101.

17 Voir, en dernier lieu : M. Cacouros, Scholarios exégète d’Aristote, lecteur de Métochite, traducteur d’ouvrages latins sur le Corpus aristotelicum. Première approche. Deuxième édition (en grec, résumé en français aux p. 323-336), Aristoteles byzantinus atque postbyzantinus, Athènes, Centre d’éditions patristiques, 2015, p. 34-36, 40-43 ; « Chortasménos » 1, p. 89 et n. 6 ; « Chortasménos » 2, p. 83-84 ; « Chortasménos » 3, p. 99-104 ; « Chortasménos » 4, p. 100 ; p. 52 et n. 10 ; Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos », p. 55-56, 64-65, 69, 70-72. Dates de son enseignement fixées pour la première fois dans Id., « Jean Chortasménos katholikos didaskalos, annotateur du Corpus logicum dû à Néophytos Prodromènos », dans Ὀπώρα. Studi in onore di mgr P. Canart per il LXX compleanno, sous la dir. de S. Lucà et L. Perria, vol. II, édités dans Bollettino della Badia greca di Grottaferrata, n. s. 52, 1998, p. 185-225, en particulier, p. 102-105.

18 Démonstration faite pur la première fois dans mes contributions : « Jean Chortasménos katholikos didaskalos. Contribution à l’histoire de l’enseignement à Byzance », dans Synodia. Studia humanitatis Antonio Garzya septuagenario ab amicis atque discipulis dicata, sous la dir. de U. Criscuolo et R. Maisano, M. D’Auria Editore, Naples, 1997 (Collectanea 15), p. 83-107, en particulier, p. 98-102 ; « Jean Chortasménos katholikos didaskalos, annotateur du Corpus logicum dû à Néophytos Prodromènos » [cité n. 17], p. 98-102.

19 Voir, surtout, M. Cacouros, Scholarios exégète d’Aristote [cité n. 17], p. 16-17, 20-21, 30-32, 40-43, 88, 293, 297-305.

20 Voir, en dernier lieu : Chortasménos » 1, p. 89-90, 92, 95-96 ; « Chortasménos » 2, p. 81-82 ; « Chortasménos » 3, p. 99-101 ; « Chortasménos » 4, p. 99-100 ; Id., « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos », p. 52-55, 59-60, 63-75.

21 Voir, en dernier lieu : « Georges (Gennadios) Scholarios (ca 1390 – ca 1470) exégète d’Aristote et traducteur de traités philosophiques latins », Annuaire. Résumés des conférences et travaux, 147e année, 2014-2015, Paris, EPHE, PSL, SHP, 2016, p. 61-66 ; ibid., 148e année, 2015-2016, Paris, 2017, p. 72-76 ; ibid., 149e année, 2016-2017, Paris, 2018, p. 80-83 ; ibid., 150e année, 2017-2018 [cité n. 1], p. 96-100 ; Id., Scholarios exégète d’Aristote, lecteur de Métochite [cité n. 17], p. 16, 21-43, en particulier p. 35 sur la présence de plusieurs notes de Scholarios dans les manuscrits de Pétra annotés par Chortasménos, et p. 42-43 pour l’édition d’une scholie inédite de Scholarios.

22 Id., « Jean Chortasménos katholikos didaskalos, annotateur du Corpus logicum dû à Néophytos Prodromènos » [cité n. 18], étude des notes aux p. 191-201 [avec tableau à la p. 194].

23 Il s’agit de la note à laquelle j’ai attribué le no 20, voir références Id., « Jean Chortasménos katholikos didaskalos, annotateur du Corpus logicum dû à Néophytos Prodromènos » [cité n. 18], examen, édition critique et traduction aux p. 205-215. Voir aussi étude dans « Jean Chortasménos katholikos didaskalos » [cité n. 17, l’ensemble].

24 Tel est le cas de la note no 20, voir « Jean Chortasménos katholikos didaskalos, annotateur du Corpus logicum dû à Néophytos Prodromènos » [cité n. 18], édition critique [voir précédente note] et p. 211-212.

25 Voir mes résumés annuels dans Livret-Annuaire de l’EPHE, SHP, 18 (2002-2003), Paris, 2004, p. 93-102, et, en particulier, p. 93-96 [illustration des Catégories] ; ibid., 19 (2003-2004), Paris, 2005, p. 104-116, et, en particulier, p. 104-111 [illustration de l’Eisagôgè] ; ibid., 20 (2004-2005), Paris, 2006, p. 103-110, et, en particulier, p. 103-105 [illustration de l’Organon en général] ; ibid., 21 (2005-2006), Paris, 2007, p. 91-99, et, en particulier, p. 91-92 [illustration des Seconds Analytiques] ; ibid., 141e année, 2008-2009, Paris, 2009, p. 56-63 et 37*-42*, et, en particulier, p. 58-59 [remarques sur l’illustration du De l’interprétation].

26 Corpus des schémas de l’Organon en préparation très avancée, voir mes résumés annuels, par exemple : 18 (2002-2003) [titre complet dans la note précédente], p. 101 ; 19 (2003-2004) [titre complet dans la note précédente], p. 116 ; 20 (2004-2005) [titre dans note précédente], p. 110 ; 21 (2005-2006) [titre dans note précédente], p. 99 ; 139e année, 2006-2007, Paris, 2008, p. 55-63 et p. 47*-48*, et, en particulier, p. 48* ; 140e année, 2007-2008, Paris, 2009, p. 92-101 et p. 49*-51*, et, en particulier, p. 50* ; 141e année, 2008-2009 [titre dans note précédente], Paris, 2010, p. 39*-40* ; 142e année, 2009-2010, Paris, 2011, p. 63-70 et p. 38*-42*, et, en particulier, p. 39*-40* ; cf. mon résumé de l’année dernière, 153e année, 2020-2021 [= « Chortasménos » 4, cité n. 1], p. 102-103. Voir aussi mon programme, en cours de réalisation, intitulé : « Étude des textes, de l’exégèse et des éléments figuratifs consacrés à l’Organon d’Aristote à Byzance et dans l’après-Byzance » ; il a été présenté dans le cadre des projets en cours de réalisation du VIe congrès international de paléographie grecque, sous la direction de B. Atsalos (Drama, 21-27 septembre 2003) ; voir Résumés des actes, Drama, 2003, p. 14.

27 Sur l’illustration figurative d’origine pour les ouvrages d’Aristote, voir, en particulier, W. et M. Kneale, The development of Logic, Oxford, 1962, p. 55, 72, 86. L’illustration qu’on rencontre dans les manuscrits médiévaux n’est plus reproduite dans les ouvrages de logique à partir du xviiie siècle ; voir sur le sujet, mes contributions : « L’évolution de la mise en page dans l’imprimerie (grecque) traditionnelle ou sur la façon dont le livre électronique pourrait – et devrait – bénéficier des pratiques des mises en page anciennes », dans “Back to Typography”. Fourteenth EuroTEX Conference, Brest, 24-27 juin 2003, organisée par les soins de Y. Haralambous, ENST de Bretagne, Proceedings, Brest, 2003, p. 170-182 ; « La philosophie et les sciences du Trivium et du Quadrivium à Byzance de 1204 à 1453 entre tradition et innovation : les textes et l’enseignement, le cas de l’école du Prodrome (Pétra) », dans Philosophie et Sciences à Byzance de 1204 à 1453. Les textes, les doctrines et leur transmission. Actes de la table ronde organisée [par M. Cacouros et M.-H. Congourdeau] au XXe congrès international d’Études byzantines (Paris, 2001), édités par M. Cacouros et M.-H. Congourdeau, introduction de J. Irigoin (†), Louvain, Paris, Dudley (MA), Peeters, 2006 (Orientalia Lovaniensia Analecta 146), p. 1-51, et, en particulier, p. 34 ; Id., « Τὸ ἀριστοτελικὸ ὑπόμνημα στὸ Βυζάντιο καὶ οἱ μὴ εὐρέως γνωστὲς πλευρές του : χαρακτηριστικά, τάσεις καὶ προοπτικές » (« Le commentaire d’Aristote à Byzance et ses aspects peu connus : caractéristiques, tendances et perspectives »), Υπόμνημα στη φιλοσοφία, 4, 2 (2006), p. 155-190, et, en particulier, p. 162-163 ; cf. mon rapport dans Livret-Annuaire EPHE, SHP, 16 (2000-2001), Paris, 2002, p. 382-387 et, en particulier, p. 382-383 ; L’Aristotélisme à Byzance [cité n. 2], chapitre IV, p. 661-711. Parmi les ouvrages du xvie siècle dans lesquels l’illustration figurative est (encore) représentée, contentons-nous de citer : Ἀριστοτέλους Ὄργανον. Aristotelis Stagiritae Organum. Iul. Pacius recensuit, editio secunda, accedit ejusdem Pacii in universum Organum Commentarius Analyticus, nunc primum in lucem editus, Francfort, 1597 ; Julii Pacii In Porphyrii Isagogen et Aristotelis Organon commentarius analyticus, Francfort, 1597.

28 Voir L’Aristotélisme à Byzance [cité n. 2], p. 716, 720-721, 724-741 ; « Pratiques de la citation et techniques codicologiques dans l’œuvre logique de Chortasménos » [cité n. 2], p. 12 et n. 4 ; cf. mon résumé de : 153e année, 2020-2021 [= « Chortasménos » 4, cité n. 1], p. 100, n. 13. Sur la littérature formulaire, voir mon résumé de : 152e année, 2019-2020 [= « Chortasménos » 3, cité n. 1], p. 110 et n. 47 (avec bibliographie).

29 G. E. R. Lloyd, Les débuts de la science grecque, de Thalès à Aristote, trad. J. Brunschwig, Paris, La Découverte, 1990 (Textes à l’appui – Histoire classique), p. 113 (italiques par moi-même) ; voir aussi p. 162. Sur l’approche physique des questions astronomiques par Aristote, on peut consulter J. Blamont, Le Chiffre et le Songe. La révolution scientifique, Paris, 2018 (plusieurs réimpressions), p. 26, 28-29.

30 Dans ces chapitres, Aristote étudie sept phénomènes au total : les Flammes ardentes (Φλόγες καιόμεναι, I, 4, 341b1-2, 25-27, et 5, 342b2-3) ; les Étoiles filantes (διαθέοντες [ou διᾴττοντες] ἀστέρες, 4, 341b2-3, 32-35) ; les Torches et les Chèvres (δαλοὶ et αἶγες, 4, 341b27-32 et 5, 342b3-4, 16-18) ; les Gouffres (χάσματα, 5, 342a34-36, b14-16 et 17-18) ; les Trous et les Colorations qui évoquent le sang (βόθυνοι et αἱματώδη χρώματα, 5, 342a34-36).

31 Par souci de concision, je passe sous silence l’histoire du mot « vulgarisation », développée dans le sémainaire, de même que les termes renvoyant au même concept utilisés par les Byzantins (voir suite). La bibliographie que j’ai réunie sur les travaux de vulgarisation au xixe siècle étant particulièrement importante, je me contente dans la suite de mentionner uniquement les ouvrages qui me semblent les plus importants : B. Béguet [dir.], La science pour tous. Sur la vulgarisation scientifique en France de 1850 à 1914, Paris, Bibliothèque du Conservatoire des arts et métiers, 1990, notamment C. Benedic, « Le Monde des vulgarisateurs », ibid., p. 30-49, avec le « Dictionnaire des principaux vulgarisateurs », p. 41-49 ; C. Le Lay, Les livres de vulgarisation de l’astronomie (1680-1880), thèse sous la direction de J. Gapaillard, université de Nantes, Nantes, 2002.

32 Comme la Bibliothèque Benjamin Franklin de la Société Franklin.

33 Les maisons d’édition leur ont emboîté le pas, comme dans le cas de la Bibliothèque Utile de Gustave-Germer Baillière (né en 1837), auquel succède en 1883 Félix Alcan (1841-1925), après avoir été son associé à partir de 1877, ou la Bibliothèque d’éducation et de récréation de la maison Hetzel ; sur la première maison d’édition, voir V. Tesnière, Le Quadrige, 1860-1968. Un siècle d’édition universitaire, Paris, PUF, 2001, p. 37-52.

34 À ce titre, le travail considérable d’Édouard Charton (1807-1890) touche à l’ensemble de ces objectifs : grand promoteur des bibliothèques populaires, il dirige de 1833 à 1888 le Magasin pittoresque ; de plus, il crée en 1868 la collection « Bibliothèque des merveilles », dans laquelle un grand nombre d’ouvrages de vulgarisation ont vu le jour. Sur son activité, voir A. Lagarde-Fouquet et C. Lagarde, Édouard Charton (1807-1890) et le combat contre l’ignorance, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006 (Collection Cornot).

35 Étudiées notamment par Richard Christopher Carrington (1826-1875), Jean Chacornac (1823-1873), Hervé Faye (1814-1902) et le père jésuite Pietro-Angelo Secchi (1818-1878).

36 Notamment par Joseph Norman Lockyer (1836-1920), Percival Lowell (1855-1916), Johann Heinrich von Mädler (1794-1874), sans oublier les travaux de Camille Flammarion sur le sujet, parmi lesquels je me contente de signaler le suivant : La planète Mars et ses conditions d’habitabilité. Synthèse générale de toutes les observations. Climatologie, météorologie, aréographie, continents, mers et rivages, eaux et neiges, saisons, variations observées, illustré de 580 dessins téléscopiques et 23 cartes, Paris, Gauthier-Villars et Fils, imprimeurs-libraires de l’observatoire de Paris, 1892. Le caractère erroné de plusieurs conclusions de C. Flammarion sur Mars a été démontré par son directeur adjoint à l’observatoire de Juvisy-sur-Orge et grand spécialiste de cette planète, Eugène Michel Antoniadi (1870-1944), notamment dans La planète Mars, Paris, Hermann & Cie, Paris, 1930 [réimpr. 2000].

37 Notamment par William Parsons (1800-1867), troisième comte de Rosse ; plusieurs travaux de vulgarisation ont été consacrés, en partie ou dans la totalité, sur ce sujet ; voir, par exemple, A. Guillemin, Les Nébuleuses. Notions d’astronomie sidérale. Ouvrage illustré de 66 figures gravées sur bois, Paris, Librairie Hachette et Cie, 1879 (1re éd.) et 1889 (2e éd.) [Petite Encyclopédie populaire des sciences et de leurs applications].

38 La question des termes exprimant le concept de « vulgarisation » à Byzance, abordée dans le séminaire, n’est pas présentée dans le résumé, voir n. 27.

39 […] ἡ ἡμετέρα βασιλεία […] τὰ ἐν πλάτει τῶν παλαιῶν νόμων κείμενα ἅπαντα ἀνακαθαρίσασα, d’après : Epanagoge legis Basilii et Leonis et Alexandri (Ἐπαναγωγὴ τοῦ νόμου ὑπὸ Βασιλείου καὶ Λέοντος καὶ Ἀλεξάνδρου, dans Iô. Zépos, P. Zépos [éd.], Jus Graecoromanum, t. II. Νομοθεσία Ἰσαύρων καὶ Μακεδόνων, p. 230-368, en particulier l. 29, 32-33. Sur les deux titres, Épanagôgè et Eisagôgè, dont le second seul est l’original, voir A. Schminck, Studien zu mittelbyzantinischen Rechtsbücher, Lœuvenklau, Francfort, 1986 (Forschungen zur byzantinischen Rechtsgeschichte 13), chap. 1, p. 1-3 ; cf. P. E. Pieler, « Byzantinische Rechtsliteratur », dans H. Hunger, Die hochsprachiliche profane Literatur der Byzantiner, Munich, 1978 (Handbuch der Altertumswissenschaft 12 – Byzantinisches Handbuch im Rahmen des Handbuchs der Altertumswissenschaft 5), vol. II, p. 454 et n. 88 (=  Hunger, Βυζαντινὴ Λογοτεχνία. Ἡ λόγια κοσμικὴ γραμματεία τῶν Βυζαντινῶν, 3 vol., Athènes, 19912, 1992, 1994, vol. III, trad. G. C. Makrès, G. Kolias, E. S. Papagianni, S. N. Troïanos, I. Économou-Agorastou, D. Yannos, p. 339 et n. 105) ; S. N. Trôïanos, Οι πηγές του βυζαντινού δικαίου, Athènes, Komotini, 19861, p. 100-103 = 19982, p. 171-176 ; cf. M. Cacouros, L’Aristotélisme à Byzance [cité n. 2], p. 313-314.

40 […] ἐγκύψαι εἰς τὸ πλῆθος τῆς γραφῆς τῶν νόμων, καὶ ἐξ ἑκάστου βιβλίου τὰ ἀναγκαῖα καὶ χρειώδη καὶ συχνῶς ζητούμενα ἐκλέξασθαι, καὶ ταῦτα κεφαλαιωδῶς ἐν τῷδε τῷ προχείρῳ νόμῳ ἐγγράψαι […] τῶν τε παραπεποιημένων νομίμων ἀνακαινισμὸν ἐθέμεθα, καί τινα τῶν δεομένων διορθώσεως πρὸς κρείττονα λυσιτελῶς μετηγάγομεν· ἔτι δὲ καιὶ περὶ ὦν οὐκ ἐγέγραπτο νόμος καινὴν ποιήσασθαι τὴν νομοθεσίαν ἐσπεύσαμεν […] […] ἐπειδή δὲ ἀνωτέρω ἀνακαθάρσεως τῶν παλαιῶν νόμων ἐμνημονεύσαμεν […] (Prochiron Legum dans Iô. Zépos, P. Zépos [éd.], Jus Graecoromanum, t. II, p. 114-228, en particulier l. 54-64, 88-89). L’ouvrage, jadis attribué à Basile Ier est désormais considéré comme l’œuvre de son fils Léon VI le Sage ; voir S. N. Trôïanos, Οι πηγές του βυζαντινού δικαίου, 19982, p. 176-181, en particulier p. 180. Voir aperçu et bibliographie dans M. Cacouros, L’Aristotélisme à Byzance [cité n. 2], p. 314 et n. 391, p. 329, 333-335.

41 Il est l’auteur du martyr de sainte Euphémie et de la Vie de Stéphane le jeune (Euphémie de Chalcédoine, légendes byzantines, publiées par F. Halkin. Appendice. Un fragment palimpseste d’un éloge prémétaphrastique de Sainte Euphémie, publié par P. Canart, Bruxelles, 1965 [Subsidia Hagiographica 41] ; Simeone Metafraste, Vita di S. Stefano minore, introd., éd. crit., trad., notes et index F. Iadevaia, Messine, 1984). Voir M. Cacouros, L’Aristotélisme à Byzance [cité n. 2], p. 454-456.

42 H. Hunger [éd.], Anonyme Metaphrase zu Anna Komnene, Alexias XI-XIII. Ein Beitrag zur Erschliessung der byzantinischen Umgangssprache, Vienne, 1981 (Wiener Byzantinistische Studien 15) ; H. Hunger, Ι. Ševčenko [éd.], Des Nikephoros Blemmydes Βασιλικὸς Ἀνδριὰς und dessen Metaphrase von Georgios Galesiotes und Georgios Oinaiotes. Ein weiterer Beitrag zum Verständnis der byzantinischen Schrift-Koine, Vienne, 1986 (Wiener Byzantinistische Studien 18).

43 Voir mon résumé dans Annuaire. Résumés des conférences et travaux, 151e année, 2018-2019 [cité n. 1], p. 85

44 Ibid., p. 86-87, et 152e année, 2019-2020 [cité n. 1], p. 107-110.

45 Citation du premier résumé, p. 86.

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References

Bibliographical reference

Michel Cacouros, “Littérature philosophique à Byzance et sa postérité à l’Époque moderne”Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 154 | 2023, 75-92.

Electronic reference

Michel Cacouros, “Littérature philosophique à Byzance et sa postérité à l’Époque moderne”Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [Online], 154 | 2023, Online since 22 June 2023, connection on 13 October 2024. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ashp/6034; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ashp.6034

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Michel Cacouros

Maître de conférences, École pratique des hautes études-PSL — section des Sciences historiques et philologiques

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