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Résumés des conférences

Langue et littérature latines du Moyen Âge

Anne-Marie Turcan-Verkerk
p. 220-223

Résumé

Programme de l’année 2019-2020 : Le Liber miraculorum sancti Maximini et l’œuvre de Létald de Micy : édition, traduction, analyse et publication collectives (suite).

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Texte intégral

1Le séminaire, transformé en groupe de traduction et commentaire du Liber miraculorum sancti Maximini de Létald de Micy, coordonné par Gisèle Besson et Anne-Marie Turcan-Verkerk et auquel participent régulièrement Jérémy Delmulle, Annie Dufour, Silverio Franzoni, Marie-Céline Isaïa, Elisa Lonati, Valeria Giovanna Nitti, Flavia Petitti, Claire Tignolet et Charles Vulliez, a adopté un plan de publication des opera omnia de Létald, qui paraîtront dans la collection « Auteurs latins du Moyen Âge » des Belles-Lettres. Ce plan de publication – et donc de travail – se déploiera sur plusieurs années. On l’annonce ici, en précisant au fur et à mesure ce qui a été fait au cours de l’année 2019-2020.

T. I. Plan des Opera omnia et dossier de saint Mesmin

Introduction générale

2Présentation du plan de publication et des questions auxquelles il entend répondre. Cette partie montrera comment l’œuvre de Létald a été progressivement redécouverte, et l’étanchéité des domaines auxquels se rattachent ses ouvrages. Anne-Marie Turcan-Verkerk, chargée de cette première partie, en a présenté les résultats, et les réflexions qu’ils inspirent sur la datation relative des pièces du dossier, ainsi que sur la critique d’attribution.

1. L’abbaye de Micy de la fondation au Xe siècle

3Cette partie exposera les incertitudes sur la fondation de l’abbaye, le problème des faux en lien avec la figure de Clovis, la question de la refondation carolingienne, et l’abbaye au xe siècle. Elle est confiée à Claire Tignolet.

2. Le projet de Létald

4Létald cherche à montrer l’antériorité de Mesmin et à annexer des cultes. Cette partie traitera la question des saints de Micy, avec entre autres deux problèmes, la figure de Laumer et les liens avec Corbion. Il faudra reprendre la question de la paternité de la charte de 973 et de ses liens avec l’entreprise des Miracula. Cette étude est prise en charge par Gisèle Besson et Claire Tignolet.

3. La méthode de travail de Létald

5L’étude complète de la culture de Létald est réservée au t. III, mais ici sera examiné l’usage que Létald fait de ses sources. Cette question a été largement traitée par Marie-Céline Isaïa lors du séminaire du 3 mars 2020 « Létald est-il un hagiographe comme les autres ? ». Le point sur les sources des Miracula a été enrichi progressivement au cours de l’année, au fil des séances de traduction. La rédaction finale de cette étude reviendra à Gisèle Besson et Marie-Céline Isaïa. Cette synthèse devra être mise en relation avec ce que l’on sait de la bibliothèque de Micy et des collections qu’a pu exploiter Létald. C’est Jérémy Delmulle qui a fait le point sur les listes de livres et les manuscrits que l’on peut rattacher à Micy.

4. Les Miracula (BHL 5820)

6Gisèle Besson présentera le manuscrit principal, Città del Vaticano, BAV, Reg. Lat. 528, les témoins modernes, les principes de l’édition et de la traduction. Elle présentera la composition des Miracula et la langue de Létald.

Texte et traduction annotés

7Sous la direction de Gisèle Besson, et sur la base de son travail, la traduction collective et le commentaire des Miracula ont bien progressé tout au long de l’année, avec quelques accrocs dus aux grèves à la fin de 2019, puis en visioconférence toutes les semaines à partir du premier confinement (mars 2020). La révision finale s’est interrompue à la fin du mois de juin et a repris en novembre 2020. Il est impossible de revenir ici sur les nombreux détails examinés au cours de ces séances, qui vont de la langue à l’archéologie, en passant par la diplomatique et l’étude des sources.

Annexes

8Nous avons commencé à préparer des annexes fournissant les textes utiles à la compréhension du travail effectué par Létald sur les Miracula. Les deux Vitae de Mesmin antérieures à Létald seront fournies au lecteur : ce sera une reprise des textes, mais sans tentative d'édition critique ; on indiquera cependant les variantes intéressantes des manuscrits transmettant aussi les Miracula : dans le Reg. Lat. 528, la Vita anonyme, source principale de Létald, est très liée aux Miracula, et il en est de même dans Paris, BNF, lat. 5366, qui contient les deux Vitae et quelques paragraphes des Miracula. On fournira la traduction de ces textes, qui posent beaucoup moins de problèmes que le texte de Létald. Ce n’est pas le cas du poème qui précède la Vita anonyme aux f. 1-1v de Paris, BNF, lat. 5366, que Mabillon jugeait adressé à Charles le Chauve ; très difficile à comprendre par moments, il sera également traduit et interprété. Nous fournirons enfin les chartes de Micy particulièrement importantes pour comprendre le dossier, dont celle de 973/974.

T. II. Les autres œuvres hagiographiques

9Témoins, datation, composition, langue et critique d’attribution pour chaque œuvre.

10Delatio corporis sancti Iuniani (BHL 4565). — Le dossier n’est pas compliqué, le texte court, plus ou moins daté (989), bien attribué.

  • 1 Ghislain Baury, « Le culte de saint Julien d’après les manuscrits de la messe et de l’office (xe-x (...)

11Vita sancti Iuliani. — Plus de 70 témoins, mais le texte vient d’être établi par Armelle Le Huérou, qui en a fait une première traduction, à retravailler. Il n’est peut-être pas nécessaire de revenir sur l’office en l’honneur de saint Julien du Mans, étudié par David Hiley, et récemment par Ghislain Baury1.

12Vita et miracula Sancti Martini Vertavensis (BHL 5667-5668). — Il faut reprendre l’édition de la Vita par Mabillon et des Miracula par Bruno Krusch. Deux témoins principaux : latin 15436 de la BNF et Montpellier H1/2. On ne trouve une attribution que dans le légendier de Clairvaux (Montpellier H1/2), mais elle semble assez probable. La datation doit être réexaminée.

13Vita et miracula sancti Eusicii (BHL 2754 et 2756). — Ce texte a été attribué à Létald par Thomas Head. Flavia Petitti (Università di Roma La Sapienza) a édité, traduit et étudié ce dossier pour son mémoire de master 2 (tesi di laurea) en 2020. Avec de solides arguments, elle estime que le texte ne peut être attribué à Létald. Elle en publiera ailleurs l’édition critique, mais nos opera omnia pourraient en donner le texte sans apparat et la traduction.

  • 2 Éd. MGH Poetae, 2, p. 568-603. Ernst Dümmler, « Die handschriftliche Ueberlieferung der lateinische (...)

14Il reste à déterminer s’il ne serait pas plus intéressant de consacrer tout un volume aux productions de l’école hagiographique ayant succédé à Létald, active dans les années 1020-1030, et dont le dossier de saint Eusice est l’une des productions. C’est à cette école que remonte également le Sermo de inventione corporum patris Maximini et discipulorum eius Theodemiri et alterius Maximini (BHL 5821), également édité, traduit et étudié par Flavia Petitti pour sa tesi di laurea. Flavia Petitti met ce texte en relation avec les additions apportées à Micy, au xie siècle, à un martyrologe de Wandalbert de Prüm qu’Anne-Marie Turcan-Verkerk a recollationné et étudié (Paris, BNF, lat. 7521, f. 13-29v). Les additions propres à Micy n’étaient mentionnées que dans l’apparat de l’édition d’Ernst Dümmler (1884), qui les avait énumérées, mais incomplètement, quelques années auparavant2. Dans l’édition même, et à plus forte raison dans l’article de 1879, certaines additions du lat. 7521 avaient été omises, or toutes concernent des saints de Micy, ou ont intéressé de près Létald et ses successeurs. Ce martyrologe métrique augmenté, qui mérite une édition, est certainement une production des mêmes années, autour de 1030, liée à une relance des cultes locaux. L’école hagiographique de Micy fera certainement l’objet de la future thèse de doctorat de Flavia Petitti.

T. III. Les œuvres poétiques et grammaticales et la conclusion générale

15Étude des témoins, de la datation, de la composition, de la langue pour chaque œuvre.

16Within Piscator. — Ce texte très célèbre a été maintes fois édité. Il faut cependant refaire la recherche des sources, en utilisant les possibilités offertes par les bases de données, et proposer une nouvelle traduction française. Il faut enfin essayer de situer le texte dans la vie de Létald.

17Versiculi de eversione monasterii Sancti Florentii. — Apparemment, il existerait des parallèles textuels entre ce texte et le Within piscator, mais il faut les réexaminer. Enjeux : recherche des sources, traduction française, attribution, datation, étude musicale.

18Poème liturgique en l’honneur de saint Florent transmis à la fin d’un manuscrit de Micy, Paris, BNF, lat. 1866 f. 207v (inc. Auctor vite rex celestis, édité par Du Méril). — Enjeu : édition, traduction, attribution.

19Accessus à Priscien. — Ce texte a été édité et étudié de nouveau par Franck Cinato, mais il reste à le situer, à la fin de cette révision complète des œuvres de Létald, dans la production et la carrière de celui-ci.

20Synthèse générale sur Létald et son œuvre. — Ce n’est qu’en cette fin de parcours qu’il sera possible de revenir sur la critique d'attribution et la chronologie relative des œuvres, et par conséquent sur la culture et les méthodes de leur auteur, et de donner des aperçus sur son influence.

21La rédaction des diverses parties de l’introduction et le travail très précis effectué sur le texte des Miracula ont rapidement débordé les limites d’une simple introduction et d’une simple annotation. Il a donc été décidé de publier régulièrement des articles approfondis au fil de ce travail, en les regroupant par deux ou trois en une espèce de chronica letaldiana. La chronica letaldiana pourra être publiée par la revue Archivum Latinitatis Medii Aevi, ce qui présentera l’avantage d’en multiplier les réviseurs (deux expertises en aveugle par article).

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Notes

1 Ghislain Baury, « Le culte de saint Julien d’après les manuscrits de la messe et de l’office (xe-xiiie s.) », dans La fabrique d’une légende. Saint Julien du Mans et son culte au Moyen Âge (IXe-XIIIe siècle), dir. Florian Mazel, Rennes, 2021 (Histoire), p. 289-340.

2 Éd. MGH Poetae, 2, p. 568-603. Ernst Dümmler, « Die handschriftliche Ueberlieferung der lateinischen Dichtungen aus der Zeit der Karolinger II », Neues Archiv, 4 (1879), p. 239-322 (p. 310-311).

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Pour citer cet article

Référence papier

Anne-Marie Turcan-Verkerk, « Langue et littérature latines du Moyen Âge »Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 152 | 2021, 220-223.

Référence électronique

Anne-Marie Turcan-Verkerk, « Langue et littérature latines du Moyen Âge »Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [En ligne], 152 | 2021, mis en ligne le 14 juin 2021, consulté le 15 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ashp/4348 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ashp.4348

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Auteur

Anne-Marie Turcan-Verkerk

Directrice d'études, École pratique des hautes études — section des Sciences historiques et philologiques

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