Histoire monétaire du monde romain
Résumé
Programme de l’année 2019-2020 : I. La province d’Asie sous les Antonins et les Sévères : approche numismatique. La Troade (1). — II. Le principat de Trajan Dèce (249-251) : numismatique et histoire (2). — III. Les monnayages de l’empereur Claude II le Gothique. — IV. Actualité de la recherche.
Plan
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1Comme de coutume, deux thèmes principaux ont été retenus cette année : le premier thème (« La province d’Asie sous les Antonins et les Sévères : approche numismatique. La Troade ») était consacré à l’apport des monnaies provinciales pour notre connaissance de l’histoire politique, institutionnelle et culturelle des provinces de l’Orient romain tandis que le second a porté sur plusieurs émissions impériales des années 249-252 et 268-270. À côté d’une approche numismatique classique fondée sur le classement et la typologie, l’accent a été mis sur les pièces découvertes en contexte archéologique et sur les autres sources disponibles – textes littéraires, inscriptions, papyrus – susceptibles d’éclairer en retour la documentation monétaire.
I. La province d’Asie sous les Antonins et les Sévères : approche numismatique. La Troade (1)
2Dans le cadre du travail en cours sur le RPC V-2, le séminaire a permis d’avancer dans l’intégration des données et dans leur analyse. Un tour d’horizon a été réalisé pour la Troade. L’histoire régionale a d’abord été rappelée afin de fixer un cadre historique pour les événements intervenus durant la période sévérienne. Dans un second temps ont été passées en revue chacune des émissions produites dans les huit cités actives de Troade entre 193 et 218, à savoir Abydos, Alexandrie de Troade, Antandros, Assos, Dardanos, Gargara, Ilion et Scepsis. Pour chacune d’entre elles, l’actualité des fouilles archéologiques et les principaux travaux publiés ont été présentés. Des rappels sur les émissions monétaires antérieures d’époque romaine mais aussi grecque (périodes classique et hellénistique) ont été effectués. Les séries émises entre Septime Sévère et Macrin (193-218 p. C.) ont été décrites, en particulier les types monétaires, leurs pré-classements, la métrologie des émissions. Des tendances régionales ont ainsi pu être dégagées. Enfin, en attendant la publication des introduction détaillées de la section du RPC V.2 consacrée à la Troade, l’examen de différentes monnaies a permis d’apporter des éclairages sur l’atelier monétaire de la cité d’Assos.
- 1 Sur la ville d’Assos, son histoire et son site archéologique, on lira en dernier lieu les contribut (...)
- 2 RPC I, 2320-2324 ; RPC II, 898-900 ; RPC III, 1578-1581 ; RPC IV.2, 766-775 [numéros provisoires, s (...)
3Le monnayage provincial de la cité d’Assos1 dans le sud de la Troade demeure très peu abondant. Les monnaies de bronze de l’atelier, souvent de piètre qualité (style de gravure, forme des lettres des légendes), sont attestées par seulement 111 exemplaires pour 29 types enregistrés entre Auguste et Sévère Alexandre dans les volumes du Roman Provincial Coinage2.
- 3 Sur l’histoire des monnaies d’Assos et la circulation monétaire locale, on lira H. W. Bell, « Coins (...)
- 4 RPC I, 2321 (Auguste ?), Ares Web Auction 9, 17 mai 2020, lot 154 (16 mm, 3,31 g) et RPC II, 898 (V (...)
4À l’époque hellénistique, les types emblématiques (parasèmes) d’Assos sont le griffon, le protomé de lion et Athéna dont le temple ancestral, installé sur l’acropole, domine la ville et ses alentours3. On retrouve deux de ces images (fig. 1 et 2)4 sur les revers d’époque impériale à savoir le griffon (RPC I, II, IV) et Athéna (buste ou statue debout : RPC II, III, IV, V ?).
- 5 Voir nos observations ci-après.
- 6 A. Zograph, « Ein Bronzemedaillon von Assos », Zeitschrift für Numismatik, 36 (1926), p. 68-72. Mon (...)
5Une divinité féminine difficile à identifier selon les auteurs du RPC III fait son apparition sous Trajan puis Hadrien, sous la forme d’une statue de déesse drapée, vue de face, tenant un pli de son vêtement dans la main gauche et un objet dans la droite5. Entre les principats d’Antonin le Pieux et de Commode (RPC IV), le répertoire iconographique local s’enrichit de nouveaux types, en particulier d’images d’Asklepios et des siens (le dieu debout assis, Telesphoros, un serpent enroulé sur un autel). Zeus debout apparaît sur deux types ainsi que la tyché, mais ces images ne sont plus reprises par la suite. Un type spectaculaire figurant l’empereur en triomphateur sur son char, dirigé vers la gauche, un trophée placé à l’arrière-plan, apparaît sur de rares médaillons au nom de Commode (fig. 3)6.
- 7 Sur la métrologie des séries d’Assos, on se reportera aux introductions de l’atelier parues dans RP (...)
6Sous les Sévères, on retrouve l’image d’Asklépios, mais debout (RPC V et VI), celle de Déméter tenant un panier d’épis de blés (RPC V et VI), et enfin, sous Sévère Alexandre, une représentation générique d’Homonoia (RPC VI). Sur la longue durée, le système métrologique dans lequel s’insère les émissions demeure très variable. Comme ailleurs dans la province d’Asie, les petites dénominations côtoient les grands médaillons, même si dominent les premières dans cette cité modeste au rayonnement économique avant tout local7.
7Dans le volume consacré à Septime Sévère et ses fils, le catalogue se limite à trois entrées, dont l’une attribuée par défaut à Caracalla ou Élagabal, comme suit :
Type 1, non illustré. — AE. 21 mm, 3,01 g (1 ex.). Axe : 6 h.
[ ] ; buste drapé et cuirassé de Caracalla ou Élagabal ?, à dr., vu de trois quarts en arrière.
ΑϹϹΙΩΝ ; Athéna debout vers la g., tête tournée à g., tenant dans sa main dr. une phiale et dans la g. un bouclier appuyé sur le sol.
Munich (SNG 166).
Type 2 (fig. 4) — AE. 18-21 mm, 4,01 g (4 ex.). Axe : 6 h.
Λ ϹƐΠ ΓƐΤΑϹ ΚΑΙϹΑΡ ; buste drapé et cuirassé de Géta, à dr., vu de trois quarts en arrière.
ΑϹϹΙΩΝ ; Déméter debout vers la g., tenant un panier contenant des épis de blé dans la main dr.
Londres (1940,1001.77), Paris (FG 539)*, Boston (84.728 et 84.729, pièces achetées dans la région du site d’Assos avant 1884). Les monnaies ont été frappées à l’aide d’un seul et même coin de droit et de revers.
Type 3 (fig. 5) — AE. 18-19 mm, 3,17 g (7 ex.). Axe : 6 h.
ΑΥ Κ Λ ϹƐΠ ϹƐΟΥΗΡΟϹ ΠƐΡ ; tête laurée de Septime Sévère, à dr.
ΑϹϹΙΩΝ ; Asklépios debout, de face, tête tournée vers la g., la main dr. appuyée sur son bâton le long duquel s’enroule un serpent.
Londres (1901,0601.33), Paris (FG 538)*, Oxford, Boston (84.727), SNG Arikantürk 338, SNG vA 7591, collection privée (CGT). Les monnaies ont été frappées à l’aide d’un seul et même coin de droit et de revers.
8Contrairement aux autres ateliers régionaux (Troade, Mysie, Éolide, Lesbos), l’époque de Septime Sévère et de ses fils ne constitue pas un moment important pour les émissions civiques d’Assos. Les frappes, faibles et sporadiques, conduisent à la mise en circulation d’une dénomination intermédiaire comprise entre 3,17 et 4 g pour un diamètre moyen situé entre 18 et 21 mm. Le travail conduit dans le cadre du volume V.2 du Roman Provincial Coinage n’a donc pas permis de faire progresser de manière significative nos connaissances sur la cité d’Assos à l’époque sévérienne. On formulera cependant deux observations complémentaires afin de corriger ou d’amender les analyses de nos prédécesseurs.
- 8 L’exemplaire illustré est conservé à la BNF (Paris, FG 529 – AE. 18,7 mm, 6,43 g).
- 9 A. Burnett, M. Amandry et al. éd., Roman Provincial Coinage. Volume III. From Nerva to Hadrian (AD (...)
9On commencera d’abord par revoir l’identification de la divinité féminine qui apparaît sous Trajan sur le revers de monnaies au nom de Plotine (RPC III, 1579 – fig. 6) et qui est reprise sur un revers émis sous Hadrien au nom de Sabine (RPC III, 15818). La description qui en est donnée dans les notices est la suivante : veiled goddess standing facing, holding cista mystica in r. hand. Dans leur commentaire, les éditeurs du RPC III ajoutent, je cite : The type of the veiled goddess holding a cista mystica (?) is unique at Assus9.
- 10 Le seul exemplaire attesté est conservé à la BNF (Paris, FG 540 – AE. 19 mm, 4,18 g = RPC VI, 1176, (...)
10Quand on compare ce type figurant une divinité de face avec les deux types émis pour Géta (fig. 4) et Julia Maesa (non illustré)10, sur lesquels Déméter est représentée debout vers la g., tenant un panier contenant des épis de blé dans la main droite et retenant un pan de son drapé avec la gauche, on remarque qu’il s’agit de la même posture et représentation montrée par les graveurs sous un angle différent. Dans les deux cas, c’est bien Déméter qui a été figurée, à un siècle d’intervalle environ. Cette observation, en excluant un curieux hapax (une divinité voilée tenant une cyste mystique), permet de simplifier et d’unifier le répertoire iconographique monétaire local. On corrigera en conséquence la description qui est proposée des types RPC III, 1579 et 1581 en rappelant qu’il s’agit de Déméter – et certainement d’une déclinaison locale de la déesse reproduisant peut-être une statue abritée dans un temple civique.
- 11 Voir R. Münsterberg, Die Beamtennamen auf den griechischen Münzen, geographisch und alphabetisch ge (...)
11Sur le monnayage d’Assos, comme on peut l’observer quand on dispose du catalogue complet des types monétaires de la cité, il ressort que la mention des magistrats sur les légendes de revers demeure rare et exceptionnelle. Deux (peut-être trois) noms accompagnés de la mention : « stratège » apparaissent sous Commode. Le dernier nom de magistrat est fourni par l’ultime émission civique attestée à Assos sous Sévère Alexandre. Commençons par cette dernière mention qui figure sur les types RPC VI, 1177 et 1178 (numéros provisoires), associée respectivement aux images de Déméter et d’Homonoia. La séquence de la légende qui nous intéresse se lit ƐΠ ϹΤΡ ΑΥΡ ΜΗΤΡΩΝIΚΤΟϹ ou ƐΠ ϹΤΡ ΑΥ ΜΗΤΡΩΝΑIΚΤΟϹ (sic). Nous sommes donc en présence d’un stratège porteur du gentilice Aurelius, commun au iiie siècle et probablement reçu dans la famille à la suite de l’édit de Caracalla en 212. Les auteurs du RPC VI en ligne lui donnent pour nom complet Aur. Metroniktos (strategos). Cette forme de nom, curieuse, n’existe pas dans le stock des noms grecs anciens. Cette lecture erronée doit être corriger en Αὐρ. Μητρώναξ, ce qui donne en latin Aur(elius) Metronax. C’est d’ailleurs la solution adoptée par R. Münsterberg dans son répertoire, solution reprise par l’éditeur du LGPN mais curieusement écartée par les auteurs du RPC VI11.
- 12 RPC IV.2, 771, numéro provisoire [site https://rpc.ashmus.ox.ac.uk/ consulté le 8.03.2021
- 13 Ce nom, dérivé de Krinas, est commenté par L. Robert, « Noms de personnes et civilisation grecque » (...)
12Sous Commode, un nom figure sans mention de magistrature sur une légende au nominatif semble-t-il, ce qui est assez peu fréquent sur les séries monétaires provinciales d’époque impériale. La légende en question, qui accompagne un type montrant un serpent sur un autel, est donnée sous la forme : ΚΡΙΝΑΚΙΔΗⳞ ΑⳞⳞΙΩΝ, avec des sigmas carrés (fig. 7)12. Le nom Κρινακίδης (Krinakidès), s’il est rare, n’en demeure pas moins attesté dans les sources littéraires et épigraphiques13.
- 14 Signalé dans la notice de R. Münsterberg citée supra, cet Aristolaos n’est pas mentionné dans celle (...)
13Le dernier nom attesté est celui d’un stratège nommé Ἀριστόλαος sur un type (RPC IV.2, 773, numéro provisoire) où son nom complet apparaît très clairement et sans lacune sur la légende de revers : ƐΠΙ ϹΤΡΑ ΑΡΙϹΤοΛΑο ΑϹϹΙΩΝ, même si la terminaison au génitif semble tronquée (fig. 8)14.
- 15 F. Imhoof-Blumer, « Griechische Münzen aus dem Museum in Klagenfurt und anderen Sammlungen », Numis (...)
- 16 Nom attesté à sept reprises dans le LGPN V.2, p. 388, sous la forme Πυλάδης.
14Le problème est de savoir si ce personnage se confond, comme semble l’indiquer R. Münsterberg, avec un autre stratège absolument contemporain mais qui porte les tria nomina suivis d’un patronyme très difficile à établir en raison de la mauvaise conservation des exemplaires parvenus jusqu’à nous (RPC IV.2, 772 et 774, numéros provisoires). On sait seulement qu’il est un Tiberius Claudius dont le cognomen se développe en ΑΡΙϹΤOΛ[ ]. Il s’agit très certainement du même individu compte tenu du fait que l’émission sous Commode a été peu abondante et frappée dans un laps de temps qui semble réduit. Mais peut-on, avec l’auteur du RPC IV.2, nommer ce personnage Tibe. Klau. Arist. Tyladas (?), reprenant là une lecture incertaine proposée par R. Münsterberg empruntée à F. Imhoof-Blumer15 ? Que signifierait ce nom Tyladas, dont les premières lettres sont difficiles à lire sur les monnaies et dont la terminaison sur les légendes se fait par un alpha, bien lisible ? L’examen attentif des monnaies permet d’identifier avec difficulté une séquence -]ΥΛΑΔΑ[ qui doit dans tous les cas, contrairement aux idées de nos prédécesseurs, être interprétée comme un patronyme. Ce dernier pourrait être par exemple, avec beaucoup de prudence et d’incertitude, celui de Πυλάδας / Pylade (?). Suivant ce raisonnement, nous serions donc en présence d’un Tiberius Claudius Aristolaos, stratège sous Commode, tantôt nommé sur les légendes par son seul cognomen, tantôt par ses tria nomina, fils d’un certain -]ΥΛΑΔΑ?[, Πυλάδας / Pylade (?)16. Espérons que la publication d’exemplaires de meilleure qualité permettra de dénouer ce problème.
15Fort des observations formulées supra, on aboutit ainsi à cette liste mise à jour des magistrats attestés sur les monnaies d’Assos émises à l’époque impériale :
- Κρινακίδης / Krinakidès sous Commode ;
- Τιβ. Κλαυ. Ἀριστόλαος / Tiberius Claudius Aristolaos, fils de -]ΥΛΑΔΑ?[, stratège sous Commode ;
- Αὐρ. Μητρώναξ / Aurelius Metrônax, stratège sous Sévère Alexandre.
II. Le principat de Trajan Dèce (249-251) : numismatique et histoire (2)
- 17 H. Mattingly, E. A. Sydenham, C. H. V. Sutherland, Roman Imperial Coinage, IV-3. Gordian III to Ura (...)
- 18 Sur le principat de Trajan Dèce, on lira en particulier la troisième édition de l’ouvrage suivant : (...)
- 19 Sur les pratiques archéologiques propre aux sites de batailles, on lira : T. L. Sutherland (éd.), B (...)
- 20 G. Moosbauer. Die vergessene Römerschlacht: Der sensationelle Fund am Harzhorn, Munich, 2018.
- 21 G. Radoslavova, G. Dzanev, N. Nikolov, « The Battle at Abritus in AD 251: Written Sources, Archaeol (...)
- 22 M. Rostovtzeff et al. (éd.), The excavations at Dura-Europos, Preliminary Report (en particulier Si (...)
16L’autre thème abordé en 2019-2020 formait le second volet d’un diptyque dont les premiers éléments avaient été présentés en 2018-2019. Le cours a concerné en priorité les séries émises sous Trajan Dèce entre 249 et 251 dans les ateliers de Rome et d’Antioche. Il s’agissait de réviser les classements du vieux Roman Imperial Coinage IV-3 paru en 194917 afin que cette réévaluation puisse servir dans un second temps de socle documentaire à l’écriture d’une monographie consacrée à ce prince et plus généralement aux événements du milieu du iiie siècle, période au cours de laquelle l’Empire romain bascule dans une série de graves crises militaires, politiques et monétaires18. Nous avons insisté dans nos analyses sur la monnaie dans le contexte des guerres conduites par Trajan Dèce contre les Daces et les Goths. On s’est d’abord intéressé aux volumes des émissions des ateliers impériaux de Rome et d’Antioche puis aux émissions des ateliers provinciaux de Viminacium et de Provincia Dacia dont les rythmes de production livrent des indices de l’activité militaire sur la frontière danubienne. Plusieurs thèmes iconographiques ont ensuite retenu notre attention, en particulier la représentation de la Victoria Germania sur des revers émis dans les derniers mois du Principat de Trajan Dèce. Trois séances ont été consacrées aux monnaie mises au jour sur des sites de combats, en inscrivant leur étude dans le cadre plus général de la battlefield archaeology19. Le propos a porté sur trois exemples bien documentés de sites des années 235-255, à savoir Harzhorn en Germanie libre (une escarmouche entre Romains et Germains sous Maximin le Thrace vers 235-237)20, Abritus en Mésie inférieure (où Trajan Dèce fut vaincu et tué par les Goths de Cniva en mai 251)21, et Doura Europos sur la frontière orientale (site assiégé à deux reprises et détruit par les Sassanides dans les années 250)22.
17Le déroulement habituel du séminaire a été bouleversé par la pandémie de Covid-19 et par le confinement strict qui a été ordonné par les autorités gouvernementales à partir du mardi 17 mars 2020. Le thème du séminaire a alors été modifié afin de pouvoir assurer un enseignement en visioconférence à partir de ressources en ligne. Sept cours ont été dispensés sur le principat et les monnayages de l’empereur Claude II dit le Gothique (268-270). Ce séminaire, destiné en priorité aux étudiant(e)s inscrit(e)s en Master dans le cadre de la validation du second semestre, s’est fondé sur un travail d’analyse et d’étude approfondie des monnaies de Claude II émises dans les différents ateliers d’État, grâce à la base de données en ligne éditée en 2012 sous la direction de Sylviane Estiot (http://www.ric.mom.fr/fr/home). Les informations sur cet enseignement à distance sont consignées sur le blog de la conférence (https://romanum.hypotheses.org/coursclaudeii).
Notes
1 Sur la ville d’Assos, son histoire et son site archéologique, on lira en dernier lieu les contributions parues dans N. Arslan, E.-M. Mohr, K. Rheidt (éd.), Assos: neue Forschungsergebnisse zur Baugeschichte und Archäologie der südlichen Troas, Bonn, 2014 (Asia Minor Studien 78).
2 RPC I, 2320-2324 ; RPC II, 898-900 ; RPC III, 1578-1581 ; RPC IV.2, 766-775 [numéros provisoires, site https://rpc.ashmus.ox.ac.uk/ consulté le 8.03.2021] ; RPC V.2, 3 types, travail en cours ; RPC VI, 1176-1178 [numéros provisoires, site https://rpc.ashmus.ox.ac.uk/ consulté le 8.03.2021].
3 Sur l’histoire des monnaies d’Assos et la circulation monétaire locale, on lira H. W. Bell, « Coins from Assos », dans J. T. Clarke, Investigations at Assos. Drawings and Photographs of the Buildings and Objects Discovered during the Excavations of 1881-1882, 1883, Cambridge (MA), 1902, p. 295-313 ; Id., Investigations at Assos. Coins, Boston, 1921, ainsi que la thèse inédite de D. S. Lenger (Les monnaies grecques et provinciales romaines en bronze trouvées à Assos, université Paris IV, 2009) et les articles qui en découlent, en particulier « Rinvenimenti monetali greci da Assos in Troade », Annali dell’Istituto Italiano di Numismatica, 62 (2016), p. 197-212.
4 RPC I, 2321 (Auguste ?), Ares Web Auction 9, 17 mai 2020, lot 154 (16 mm, 3,31 g) et RPC II, 898 (Vespasien), Solidus 5, 26 avril 2015, lot 153 (18 mm, 3,72 g).
5 Voir nos observations ci-après.
6 A. Zograph, « Ein Bronzemedaillon von Assos », Zeitschrift für Numismatik, 36 (1926), p. 68-72. Monnaie RPC IV.2, 769 (Commode), CNG 35, 20 sept. 1995, lot 1158 (43 mm, 35,45 g).
7 Sur la métrologie des séries d’Assos, on se reportera aux introductions de l’atelier parues dans RPC I, p. 139, RPC II, p. 139 et RPC III, p. 190. Pour les émissions ultérieures, les séries émises sous les derniers Antonins se répartissent en cinq dénominations (42, 32, 23, 19 et 16 mm), tandis que sous Sévère Alexandre, on en compte une seule (des « médaillons » de 39 mm). Pour l’époque de Septime Sévère, se reporter au catalogue établi infra.
8 L’exemplaire illustré est conservé à la BNF (Paris, FG 529 – AE. 18,7 mm, 6,43 g).
9 A. Burnett, M. Amandry et al. éd., Roman Provincial Coinage. Volume III. From Nerva to Hadrian (AD 96-138), 2 vol., Londres, Paris, 2015, p. 190.
10 Le seul exemplaire attesté est conservé à la BNF (Paris, FG 540 – AE. 19 mm, 4,18 g = RPC VI, 1176, numéro provisoire consulté le 8.03.2021 sur le site https://rpc.ashmus.ox.ac.uk/).
11 Voir R. Münsterberg, Die Beamtennamen auf den griechischen Münzen, geographisch und alphabetisch geordnet, Hildesheim, Zürich, New York, 1973, p. 74 (réimpression en un seul volume des articles de R. Münsterberg parus dans le Numismatische Zeitschrift, 1911, p. 69-132 ; 1912, p. 1-111 ; 1914, p. 1-98 et 1927, p. 42-64) et T. Corsten (éd.), A Lexicon of Greek Personal Names. V.A. Coastal Asia Minor: Pontos to Ionia, Oxford, 2010 (désormais LGPN V.A), p. 316, no 7.
12 RPC IV.2, 771, numéro provisoire [site https://rpc.ashmus.ox.ac.uk/ consulté le 8.03.2021
13 Ce nom, dérivé de Krinas, est commenté par L. Robert, « Noms de personnes et civilisation grecque », Journal des savants, no 4 (1968), p. 197-213, part. p. 198. Voir aussi LGPN V.A, p. 257. Cette notice doit être corrigée. Les monnaies en effet, contrairement à ce que laissent entendre T. Corsten et ses collaborateurs, n’attestent qu’un seul et unique individu à Assos nommé Κρινακίδης, celui qui est magistrat sous Commode.
14 Signalé dans la notice de R. Münsterberg citée supra, cet Aristolaos n’est pas mentionné dans celle du LGPN V.A, p. 65, qui compte quatre attestations.
15 F. Imhoof-Blumer, « Griechische Münzen aus dem Museum in Klagenfurt und anderen Sammlungen », Numismatische Zeitschrift, 16 (1884), p. 265, no 83 (lu par Imhoof-Blumer Tib. Claudius Aristodamus), avec correction nouvelle dans Kleinasiatische Münzen, Vienne, 1901-1902, p. 37, no 2.
16 Nom attesté à sept reprises dans le LGPN V.2, p. 388, sous la forme Πυλάδης.
17 H. Mattingly, E. A. Sydenham, C. H. V. Sutherland, Roman Imperial Coinage, IV-3. Gordian III to Uranius Antoninus, Londres, 1949 (= RIC IV-3). Sur la période, on lira avec profit J.-P. Callu, La politique monétaire des empereurs romains de 238 à 311, Paris, 1969. Les classements du monnayage de Trajan Dèce ont été établis par les auteurs du RIC à partir de deux dépôts (Plevna et Dorchester) : H. Mattingly, F. S. Salisbury, « A Find of Roman Coins from Plevna in Bulgaria », Numismatic Chronicle, 1924, p. 210-238 et H. Mattingly, « The Great Dorchester Hoard of 1936 », Numismatic Chronicle, 1939, p. 21-61. Les analyses du trésor de Nanterre par P. Le Gentilhomme n’ont pas été prises en compte alors même qu’elles auraient permis d’améliorer les classements proposés : P. Le Gentilhomme, « La trouvaille de Nanterre », Revue numismatique, 5e série, 9 (1946), p. 15-114.
18 Sur le principat de Trajan Dèce, on lira en particulier la troisième édition de l’ouvrage suivant : D. Kienast, avec la collaboration de W. Eck, M. Heil, Römische Kaisertabelle, Darmstadt, 2017. Voir nos observations formulées dans l’Annuaire. Résumés des conférences et travaux, 151e année, 2018-2019, Paris, EPHE, PSL, SHP, 2020, p. 141-149.
19 Sur les pratiques archéologiques propre aux sites de batailles, on lira : T. L. Sutherland (éd.), Battlefield Archaeology. A Guide to the Archaeology of Conflicts, 2005, en ligne sur le site : http://www.bajr.org/.
20 G. Moosbauer. Die vergessene Römerschlacht: Der sensationelle Fund am Harzhorn, Munich, 2018.
21 G. Radoslavova, G. Dzanev, N. Nikolov, « The Battle at Abritus in AD 251: Written Sources, Archaeological and Numismatic Data », Archaeologia Bulgarica, 15, 3 (2011), p. 23-49 et A. Bursche, « The battle of Abrittus, the Imperial treasury and aurei in Barbaricum », Numismatic Chronicle, 173 (2013), p. 151-170.
22 M. Rostovtzeff et al. (éd.), The excavations at Dura-Europos, Preliminary Report (en particulier Sixth Season, 1932-1933, New Haven, 1936 et Seventh and Eighth Seasons, 1933-1934 and 1934-1935, New Haven, 1936 ; M. Rostovtzeff et al. (éd.), Excavations at Dura-Europos. Final Reports, en particulier A. R. Bellinger, vol. VI, The Coins, New Haven, 1949. On lira en dernier lieu sur ces deux sièges l’article de S. James, « Stratagems, Combat, and “Chemical Warfare” in the Siege Mines of Dura-Europos », American Journal of Archaeology, 115, 1 (2011), p. 69-101.
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Référence papier
Antony Hostein, « Histoire monétaire du monde romain », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 152 | 2021, 172-179.
Référence électronique
Antony Hostein, « Histoire monétaire du monde romain », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [En ligne], 152 | 2021, mis en ligne le 14 juin 2021, consulté le 18 mai 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ashp/4284 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ashp.4284
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