Histoire de la France féodale
Résumé
Programme de l'année 2006-2007 : I. Enquêtes en terrain féodal. – II. Les miracles de l’an 1100.
Texte intégral
I. Enquêtes en terrain féodal
1La première conférence a consisté dans l’étude, d’une part, de l’Anjou rural du xie siècle à travers des notices du Ronceray et de la Trinité de Vendôme, d’autre part, de la Flandre urbaine du xiie siècle à travers l’Histoire du meurtre de Charles le Bon, rédigée en 1127-1128 par Galbert de Bruges.
2Le dossier du Ronceray-sur-Seiches (notices nos 126 et suivantes, édition de Paul Marchegay) permet d’évoquer plusieurs points, tels que l’histoire du pariage noble, du témoignage en justice, et surtout il sert de point de départ à des recherches, dans d’autres fonds, sur le mot de castellania au xie siècle et sur la présence de chevaliers soudoyers d’origine bretonne dans l’entourage des comtes d’Anjou Foulques Nerra et Geoffroi Martel (987-1060). De même plusieurs notices de la Trinité de Vendôme relatant les commises de fief faites par le second (nos 16-17 et 62-64 de l’édition de Charles Métais) contiennent des données précieuses sur la vengeance et sur la guerre féodales, et suscitent l’examen d’autres notices angevines (notamment dans les chartes de Saint-Aubin d’Angers, éditées par Arthur Bertrand de Broussillon). Au total, la moisson est si belle l’on se propose de poursuivre ce type d’enquête l’an prochain, sur des mots, des institutions et des hommes, à travers les divers cartulaires angevins. En attendant, Mme Claire Lamy, doctorante à l’université Paris IV, fait un exposé dense et suggestif sur le dossier de Marmoutier à Chemillé.
3Le livre de Galbert de Bruges plonge son lecteur dans un monde plus urbain et une société plus complexe. Il est d’autant plus intéressant d’y suivre l’histoire de vengeances, de guerres civiles et de défis (par exfestucatio) en comparant à ce que montraient les notices de la Trinité de Vendôme (spécialement aux chapitres 38, 53 à 56, 66, 95). On s’intéresse aussi aux propositions d’ordalies, aux serments, aux conjurations de Dieu et des saints (avec la critique de celles-ci au chapitre 118). L’an 1100 croirait-il moins aux miracles de Dieu que l’an mil ?
II. Les miracles de l’an 1100
4En posant cette question, on entame la seconde conférence, qui consiste cette année en la lecture attentive des Miracles de saint Amand, survenus et écrits aux abords de la Flandre en 1066 (I) et en 1107 (II et III). On y rencontre spécialement le parricide et la démence (I.2) ainsi que le servage votif (I.3 à 5) qui sont des objets habituels de l’intérêt de ce séminaire. L’attention la plus vive se porte, enfin, sur l’extraordinaire récit (III) du miracle de Lisieux, en 1107 en faveur d’une femme suicidaire. Ce dernier cas semble attester d’une réticence inédite à l’égard de l’exorcisme miraculeux.
Pour citer cet article
Référence papier
Dominique Barthélemy, « Histoire de la France féodale », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 139 | 2008, 181.
Référence électronique
Dominique Barthélemy, « Histoire de la France féodale », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [En ligne], 139 | 2008, mis en ligne le 05 janvier 2009, consulté le 14 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ashp/290 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ashp.290
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