Histoire de la France féodale
Résumé
Programme de l’année 2014-2015 : I. Les serfs de Saint-Germain-des-Prés. — II. La chevalerie et les communes (XIe-XIIIe siècles).
Texte intégral
1La première conférence permet d’initier les auditeurs à l’étude du problème important et difficile du servage et à la lecture d’un polyptyque et de chartes, du ixe au xiiie siècle. On accorde une attention particulière aux dossiers proches de l’an mil et de l’abbatiat de Guillaume de Volpiano (chartes, ajouts au polyptyque) qui permettent d’entrevoir des familles de ministériaux enrichis, et aussi des tensions avec les seigneurs laïcs, à l’occasion desquelles les moines soutiennent la cause de leurs serfs.
2La deuxième conférence reprend l’étude des récits de batailles, du ixe au xiiie siècle : Conquereuil (992) d’après Richer de Reims et Raoul Glaber, Pontlevoy (1016) d’après les Gesta consulum andegavensium, Nouy (1044) d’après Raoul Glaber et les mêmes Gesta, Brémule (1119) d’après Orderic Vital, Suger et Henri de Huntingdon, Courcelles (1198) d’après Rigord, Roger de Hoveden et l’Histoire de Guillaume le Maréchal (exposé de M. Samuel Villeneuve), enfin Bouvines (1214) à travers la confrontation des divers éléments de son riche dossier. Le récit de cette bataille par Guillaume le Breton (Gesta Philippi Augusti) fait l’objet d’un examen approfondi, attentif notamment à la place respective tenue par les chevaliers, les sergents, les communes. On maintient l’idée classique que c’est le récit le plus fidèle et le plus apte à servir de référence, à cette nuance près qu’il ne dit pas tout et qu’il interprète et qualifie plusieurs faits à sa manière, ce qui rend utile l’apport complémentaire de plusieurs autres sources (tels le Fragment de l’Histoire de Philippe Auguste édité en 1928 par Charles Petit-Dutaillis, ou la Continuation de Clairmarais à la Flandria generosa). Il y a un point à corriger sur la plupart des historiens modernes : l’idée que le dernier carré de piétons brabançons qui combattent pour la coalition seraient des mercenaires. Entreprenant l’étude des « mémoires » sélectives et des inventions légendaires, le directeur d’études met à jour une certaine captation du mérite de Bouvines, a posteriori, par le baronnage français (aux dépens des sergents, et même des chevaliers de l’hôtel du roi), et aussi une sorte de réaction de la « mémoire » populaire, à travers quelques lignes de la Branche des royaux lignages de Guillaume Guiart.
Pour citer cet article
Référence papier
Dominique Barthélemy, « Histoire de la France féodale », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 147 | 2016, 217.
Référence électronique
Dominique Barthélemy, « Histoire de la France féodale », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [En ligne], 147 | 2016, mis en ligne le 28 septembre 2016, consulté le 13 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ashp/1853 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ashp.1853
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