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11 | 2022
Scènes de spectres

Ghost Scenes
Sous la direction de Pierre Kapitaniak et Andrew Hiscock
Couverture ASF 11
Informations sur cette image
Crédits : © 2022 Bibliothèque nationale de France

Le spectre est une figure qui hante l’ensemble du théâtre européen de la première modernité. C’est un familier, voire un pilier, de la tragédie de vengeance. Dans chaque scène de spectre étudiée dans le présent volume, des dramaturges anglais, français, crétois et allemands font apparaître un « revenant », l’âme d’un trépassé qui, souvent, revient hanter son meurtrier ou au contraire aiguillonner un proche afin d’être vengé. Afin de rendre plus claires les évolutions au fil des siècles des cheminements scéniques de cette figure spectrale, ce volume a retenu une progression chronologique, au sein de laquelle des thématiques communes apparaissent. Telle la question de la corporéité du spectre qui souligne le paradoxe qu’il y a à jouer un personnage immatériel. Car par sa rémanence d’humanité, le spectre est la parfaite métaphore de l’acteur qui joue sur scène quelqu’un qui n’est pas ou plus. Le spectre est également ce que l’on croit voir et par conséquent ce qui attire le regard du spectateur, lequel partage avec le spectre une étymologie commune. Rien d’étonnant dès lors à ce que de telles scènes d’apparition donnent lieu à des variations sur le regard et à une réflexion sur l’invisibilité. De plus, le théâtre cherche de façon paradoxale à la fois à établir la ressemblance du spectre avec le personnage vivant et à rendre immédiatement reconnaissable sa nature spectrale. Ce que montrent les études réunies dans ce volume, c’est effectivement un dialogue sans cesse renouvelé entre mises en scène d’ombres et le commentaire sur celles-ci. Car, après tout, peut-il y avoir meilleure métaphore de l’essence même du théâtre que ce dialogue entre vivants et morts ?

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