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Comptes rendus
Anthropologie

Gregory Forth. Why the Porcupine is Not a Bird. Explorations in the Folk Zoology of an Eastern Indonesian People

Cécile Barraud
p. 252-257
Référence(s) :

Gregory Forth. Why the Porcupine is Not a Bird. Explorations in the Folk Zoology of an Eastern Indonesian People. Toronto : University of Toronto Press, 2016, xiv-400 p., ISBN: 9781487520014.

Texte intégral

  • 1 Bulmer, Ralph. 1967 « Why is the cassowary not a bird ? A problem of zoological taxonomy among the (...)

1Le titre de l’ouvrage, inspiré de celui d’un article de biologie indigène de Ralph Bulmer paru en 1967 : « Why is the cassowary not a bird ? »1 trouve son explication en milieu d’ouvrage, à la fin de la section sur les mammifères, qui inclut les porcs-épics. Bien que dotés de caractéristiques communes aux mammifères (organes génitaux visibles, membres, mode de locomotion et de copulation, non ovipares), les porcs-épics connaissent une distinction de leur sexe qui suit celle des non mammifères.

2L’auteur a étudié depuis plus de trente ans la société Nage de Florès central, dans les Petites Iles de la Sonde et s’est également intéressé à la faune. C’est une société d’agriculteurs, située sur le côté nord-ouest du volcan actif Ebu Lobo. Leur territoire est réparti entre forêt et terres cultivées. La culture du riz irrigué a remplacé récemment celle des céréales (riz sec, maïs, millet, sorgho), des tubercules et légumineuses. Sur le plan linguistique, la langue appartient à la branche Centrale-Malayo-Polynésienne et fait partie d’un groupe de langues du centre de Florès, appelée Ngadha-Lio. La région de Nage centre, comprenait en 2014 un peu plus de 11.000 habitants, pour la plupart convertis à la religion catholique, introduite au début du XXe siècle et en progression rapide depuis le milieu du siècle dernier.

  • 2 Berlin, Brent. 1992. Ethnobiological classification : Principles of categorization of plants and an (...)

3Le sujet du livre est l’étude des classifications du monde animal chez les Nage. Après une introduction qui situe localement cette société, les deux premiers chapitres expliquent la méthode de l’auteur, puis discutent de la catégorie « animal » dans le monde vivant distinguant les mammifères des autres formes de vie. En ce qui concerne la méthode, différents critères de classification sont utilisés, la plupart suivant les listes proposées par des zoologues. Grégory Forth présente par exemple le schéma de Berlin (1992)2 et les rangs de l’ordre taxinomique, du plus inclusif au moins inclusif. Il s’efforce de clarifier les définitions et les méthodes de ce qu’on appelle la « zoologie populaire ou indigène » par rapport aux classifications « scientifiques ». Ainsi, pour lui, la taxinomie peut être définie de façon générale comme se référant à une classification globale (complète) basée sur des relations d’inclusion (“oiseau” inclut “aigle”), de contraste (« aigle » diffère de « corbeau » — « ou dit autrement, “aigle” occupe le même rang taxinomique que “corbeau” ») –, d’exclusivité (« “aigle” dénote une sorte d’oiseau exclusivement et jamais une sorte de serpent ») et de transitivité : « si une créature est un aigle, elle est nécessairement aussi un “oiseau” et un “animal” ») (p. 29). Ces catégories sont bâties à partir de facteurs empiriques (caractéristiques morphologiques, comportements) et sont encyclopédiques, c’est-à-dire qu’elles incluent toutes les connaissances d’une même population, en l’occurrence les Nage.

  • 3 Ellen, Roy F. 2006. The categorical impulse : Essays in the anthropology of classifying behaviour. (...)

4Cependant, comme le montre le titre de l’ouvrage, une même société peut classer les animaux d’une double manière (voir aussi Roy Ellen3 2006 : 63-89, à propos des casoars de l’île de Seram), selon les contextes, que Forth distingue comme taxinomique ou utilitaire (p. 4). Il existe plusieurs approches des taxinomies indigènes/populaires: chez Bulmer (1967), par exemple, une taxinomie naturelle s’oppose à des classifications artificielles, en relation à la culture concernée. C’est la position relativiste. Pour Forth, au contraire, les explications données font référence aux perceptions et aux fonctions cognitives de tout être humain. C’est une position non relativiste ou cognitiviste. Sa démarche consiste à questionner les approches diverses en ethnobiologie dans le but de comprendre d’abord « jusqu’à quel point les classificateurs indigènes (folk) varient dans la manière dont ils réconcilient les universaux cognitifs (comme « taxinomie naturelle ») avec les valeurs et intérêts culturellement spécifiques des plantes et des animaux » (p. 7-8). Ainsi, à la différence des relativistes, les cognitivistes peuvent aussi être appelés « universalistes » dans le sens qu’ils veulent identifier des facteurs constants dans la pensée humaine.

  • 4 Descola, Philippe. 2005. Par-delà nature et culture. Bibliothèque des Sciences humaines. Gallimard. (...)

5Outre la discussion des types classificatoires, Forth ouvre l’ouvrage, dès sa préface, en présentant son désaccord avec les récentes réapparitions du concept d’« animisme » et de la notion d’« ontologie », notion extrêmement relativiste. Sa connaissance de la société Nage contredit en effet ce qui est généralement dit des petites sociétés appelées « primitives », généralement équivalent à « sociétés animistes », (« animiste » n’est pas pris ici au sens de Philippe Descola, qui divise toutes les sociétés humaines en quatre « ontologies » — animisme, totémisme, naturalisme, analogisme —, selon le type de différences entre la physicalité et l’intériorité des humains et des animaux)4. Cependant la connaissance Nage des animaux peut renvoyer à une « ontologie » que Descola définit comme « naturaliste », mais qu’il réserve aux sociétés occidentales. Toute cette discussion est reprise en détails dans la conclusion (Forth : 315-318).

  • 5 Bulmer, Ralph. 1974. « Memoirs of a small game hunter : On the track of unknown animal categories i (...)

6À la suite de Berlin (1992), Forth distingue les classifications « à finalité générale » (general-purpose) ou taxinomie, que Bulmer appelle « taxinomie naturelle » (1974 : 97)5 et à « finalité spécifique » (special purpose), qui serait tout ce qui peut être distingué analytiquement comme classification symbolique et/ou utilitaire (p. 28-29).

7Plusieurs niveaux sont distingués :

8unique beginner ou kingdom (règne animal ou végétal)

  • 6 Taxon « forme de vie » (life-form taxon) : Ensemble d’êtres vivants partageant certaines caractéris (...)

9folk-life-form (« formes de vie »): serpent, poisson, oiseau (le terme « mammifère » est une « forme de vie » mais n’a pas de nom en Nage. Cette catégorie non nommée est ce qu’on appelle une « covert life-form »)6.

10generic taxa ou folk-generics, ou generics, taxon générique (Forth : note 2, p. 343, pour faire la distinction avec « genre », employé dans la terminologie scientifique et folk-specifics plutôt que « espèce » pour la même raison). Exemple de taxon générique (generics) : « aigle », appartenant à la catégorie plus inclusive de « oiseau ».

11folk-intermediate ou « intermédiaires » : taxa qui font partie d’une « forme de vie » reconnue, rencontrés souvent parmi les « formes de vie » telles que poisson, oiseaux, mammifères ; mais le plus souvent ils ne sont pas nommés.

  • 7 Voir le tableau de Berlin, figure 2.1., p. 31.

12folk-specifics ou « spécifique » : division à l’intérieur des génériques — auquel cas le générique est appelé « polytypique » (le générique non divisé est appelé « monotypique »). Leur nom est souvent une composition du nom générique et d’un modificateur (binomial)7 (Forth : 31-34). Ces taxa spécifiques n’incluent aucun autre membre.

13Une fois cet ordre mentionné, Forth précise que la taxonomie peut être décrite comme un ordonnancement complet de ‘génériques’ (folk-generics) (en ‘forme de vie’ life-forms et ‘règne’ unique beginners) et donne les définitions qu’il utilise : les classifications à finalité spécifique ou special-purpose sont une re-combinaison entrecroisée avec les ‘formes de vie’ life-forms (Forth : 35).

14Dans les classifications à finalité spécifique (special-purpose), on trouve d’abord ce qu’il appelle les classifications dites « symboliques » (les croyances religieuses, les représentations mythiques, les usages figuratifs), parfois en contradiction avec l’expérience donnée par la perception. On trouve ensuite les classifications appelées « utilitaires », comme l’usage matériel ou économique, qui peuvent entrer aussi en contradiction avec la taxinomie.

15Après la méthodologie et l’ordre des classifications (chapitre 2), vient la différenciation des êtres vivants en animaux, humains et autres mammifères (chapitre 3), fondée sur un certain nombre de distinctions (association avec les sorciers ou non, consommés ou non, similarité morphologique, comportements et tabous envers les animaux et autres prohibitions, caractéristiques des mammifères). Puis suivent deux sections : les mammifères et les non mammifères.

16La troisième partie traite des nomenclatures et du symbolisme, de cas étranges, des croyances sur les métamorphoses animales et des animaux disparus ou en voie de disparition.

17La conclusion s’attache à reprendre les différentes questions soulevées dans les chapitres, de façon claire et synthétique, ce qui permet de bien comprendre la démarche de l’auteur, évoquée plus haut.

18Les chapitres, quant à eux, traitent des classes des principales espèces des mammifères et leurs caractéristiques dans leurs relations aux humains (chapitre 4 « animaux domestiques », chapitre 5 « animaux non domestiqués », chapitre 6 « les classifications symboliques ou utilitaires »). Par classification symbolique, l’auteur entend principalement la relation aux esprits (les propriétaires du sol), l’identification aux sorcières, le rapport à la forêt, la relation aux âmes des morts (Forth : 200). Les esprits correspondent à certaines catégories d’animaux domestiques, qui souvent leur ressemblent ou auxquels ils sont identifiés et qu’ils considèrent comme leur « bétail ». La classification utilitaire, comme son nom l’indique, fait référence aux usages des animaux (dans la vie quotidienne, la consommation éventuelle, les tabous, les usages rituels, la part dans les échanges). Les chapitres se terminent la plupart du temps par une comparaison descriptive et linguistique avec les sociétés avoisinantes.

19Avant de s’intéresser aux non-mammifères, il faut revenir au titre de l’ouvrage pour comprendre, à la fin du chapitre 6, pourquoi les porcs-épics ne sont pas des oiseaux. Le cas du porc-épic contredit en effet les distinctions de la taxinomie indigène, en ce sens que les catégories mammifères/non mammifères se chevauchent, aboutissant à ce que Forth appelle « une classification non taxinomique ». Il s’agit ici des termes de distinction des sexes des membres d’une classe (générique) (décrivant un taxon particulier) (p. 151-153).

  • 8 Dans la société Lio, voisine des Nage, 157, les porcs-épics sont classés du point de vue du sexe av (...)

20Ainsi les porcs-épics sont classés comme les oiseaux du point de vue de la distinction des sexes et non comme des mammifères dont ils ont cependant toutes les caractéristiques. Pour l’informateur lui-même l’histoire est étonnante et bizarre. L’une des explications avancées est que contrairement aux chiens, porcs etc., qui vivent au dessus du sol, les porcs-épics vivent à l’intérieur de la terre (trous, cavités), mais cependant ne vivent pas dans les arbres comme les oiseaux et ne grimpent pas aux arbres. Cette explication est peu satisfaisante pour l’informateur. Pour Forth, ce qui rapproche les porcs-épics de la catégorie « oiseau » est le fait qu’on dit qu’ils n’ont pas de queue (comme la plupart des mammifères), mais plutôt quelque chose comme un croupion (pygostyle au bout des vertèbres caudales des oiseaux) et ne sont pas couverts de fourrure8.

21Les Nage savent bien que le porc-épic n’est pas un oiseau, par rapport « à leur connaissance quotidienne empirique » et c’est donc par rapport à cette connaissance que classer les porcs-épics avec les termes de sexe réservés aux oiseaux et invertébrés leur paraît curieux. C’est un mammifère mais qui suggère un non mammifère par certaines caractéristiques. Et cela leur apparaît un tel non-sens parce que cela contredit la réalité empirique de leur taxinomie, mais peut-être cela les amuse-t-il sur le plan esthétique, ajoute Forth. Pour lui, la distinction entre mammifère (pour lequel il n’y a pas de nom et qui est une covert-form) et non mammifère serait donc moins importante dans la pensée classificatoire des Nage que d’autres caractéristiques comme celle du nombre de membres, du mode de locomotion, des organes génitaux visibles ou des habitudes de copulation. Ce curieux classement sexué des porcs-épics n’a pas de lien non plus avec des pratiques rituelles ou des interdits, avec la seule exception que, durant la chasse de nuit de cette espèce, les chasseurs doivent parler à l’envers pour semer la confusion chez les esprits. Cette pratique vient de l’idée que tous les mammifères sauvages sont le bétail des esprits. Sur le plan taxinomique, les porcs épics ont donc bien le statut de mammifères, ce qui ne reflète pas la représentation partielle de l’animal comme non mammifère. Il n’y a donc pas de réponse vraiment satisfaisante à la question posée dans le titre.

22Les chapitres sur les non mammifères (7 à 9, sur les vertébrés, oiseaux, serpents, poissons, lézards, etc., 10 sur les invertébrés, qui n’appartiennent pas toujours à une classe unique) se présentent selon le même schéma (liste taxinomique, description, symbolisme, usages, comparaison). Pour toutes ces espèces, l’auteur précise leur place dans la taxinomie — forme de vie, intermédiaire, générique ou spécifique — et les différents passages possibles d’un niveau à l’autre selon les termes utilisés pour les nommer.

23Les trois derniers chapitres s’attachent à des observations comparatives sur les nomenclatures, aux métamorphoses supposées qui peuvent brouiller les niveaux et à la question des animaux mystérieux ou disparus souvent mise en doute par les Nage eux-mêmes, comme par exemple un hominoïde à face de singe, robuste créature de petite taille, couverte de poils, ressemblant aux humains mais sans la culture et l’intelligence. Forth se demande jusqu’à quel point cette créature pourrait être un lointain souvenir lié à la récente découverte du Homo floriensis (p. 310-311).

24La conclusion reprend la discussion amorcée en introduction sur les différentes approches en ethnobiologie, entre celle des relativistes et celle des cognitivistes. L’auteur tente de se situer entre les deux, valorisant surtout la connaissance empirique de terrain de ses interlocuteurs locaux, qui permet de faire des découvertes que les seules classifications scientifiques ne peuvent pas faire et qui peuvent certainement les compléter.

25Cet ouvrage, très complet et très précis est indispensable aux scientifiques qui s’intéressent à cette région de l’Est de l’Insulinde par la somme d’informations recueillies et méthodiquement présentées et pour les problèmes théoriques qu’il pose aux recherches ethno-zoologiques, au-delà des questions de taxinomie. Une fois dépassées les difficultés, pour les non zoologues, de la terminologie des taxinomies, le livre se lit avec plaisir, tant il y a de découvertes insoupçonnées, sur les modes de chasse, les odeurs, les goûts et dégoûts (comme par exemple les serpents), les sons, la consommation, et même l’existence de serpents volants, etc. On ne peut qu’admirer ce patient travail de recherche, tant pour sa présentation que pour le recueil et l’organisation d’une masse de données.

26L’ouvrage est complété par quatre annexes (termes comparant les spécificités des humains et des animaux, les phases de la croissance de plusieurs animaux sauvages, les catégories d’invertébrés, les usages des noms d’animaux pour les humains), par un index, et une bibliographie très complète qui sera fort utile aux spécialistes comme aux non spécialistes, à condition qu’ils prennent la peine d’entrer dans le monde ardu et complexe des classifications.

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Notes

1 Bulmer, Ralph. 1967 « Why is the cassowary not a bird ? A problem of zoological taxonomy among the Karam of the New Guinea highlands », Man 2(1) : 5-25.

2 Berlin, Brent. 1992. Ethnobiological classification : Principles of categorization of plants and animals in traditional societies. Princeton, NJ : Princeton University Press.http://0-dx-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1515/9781400862597.

3 Ellen, Roy F. 2006. The categorical impulse : Essays in the anthropology of classifying behaviour. New York : Berghahn Books.

4 Descola, Philippe. 2005. Par-delà nature et culture. Bibliothèque des Sciences humaines. Gallimard. 2013 Beyond nature and culture. Chicago : University of Chicago Press.

5 Bulmer, Ralph. 1974. « Memoirs of a small game hunter : On the track of unknown animal categories in New Guinea ». Journal d’Agriculture Tropicale et de Botanique Appliquée 21 (4) : 79 – 99. http://0-dx-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.3406/jatba.1974.3155.

6 Taxon « forme de vie » (life-form taxon) : Ensemble d’êtres vivants partageant certaines caractéristiques, à partir desquelles est établie leur classification. Les catégories de la classification biologique, telles que l’espèce, le genre, la famille, l’ordre, la classe ou l’embranchement, sont des taxons (définition du dictionnaire).

7 Voir le tableau de Berlin, figure 2.1., p. 31.

8 Dans la société Lio, voisine des Nage, 157, les porcs-épics sont classés du point de vue du sexe avec les oiseaux, parce qu’ils ont, disent-ils, comme une crête de coq, que pourtant l’espèce trouvée à Florès ne présente pas.

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Pour citer cet article

Référence papier

Cécile Barraud, « Gregory Forth. Why the Porcupine is Not a Bird. Explorations in the Folk Zoology of an Eastern Indonesian People »Archipel, 98 | 2019, 252-257.

Référence électronique

Cécile Barraud, « Gregory Forth. Why the Porcupine is Not a Bird. Explorations in the Folk Zoology of an Eastern Indonesian People »Archipel [En ligne], 98 | 2019, mis en ligne le 11 décembre 2019, consulté le 24 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archipel/1451 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archipel.1451

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Auteur

Cécile Barraud

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