Singapura before Raffles : Archaeology and the Seas, 400 BCE – 1600 CE ; Université Nationale, Singapour, 23-24 avril 2019
Texte intégral
1Onze chercheurs venus de Chine, d’Indonésie, de Malaisie, d’Allemagne, de Taiwan, de Grande-Bretagne, de Thaïlande, des USA, ainsi que sept chercheurs de Singapour (NUS et Nanyang Technological University), avaient répondu à l’invitation du département des études sud-est asiatiques de l’université Nationale de Singapour afin de présenter leurs travaux lors de cette conférence organisée dans le cadre du bicentenaire de l’arrivée de Stamford Raffles à Singapour, bénéficiant ainsi du soutien financier du National Heritage Board local. L’événement, qui a réuni 180 personnes, a été ouvert par une allocution du Dr. Maliki Osman, Senior Minister of State, Ministère de la Défense et Ministère des Affaires Étrangères de Singapour.
2L’idée principale de cette conférence était de mettre en lumière les avancées récentes sur la longue durée des interactions et réseaux maritimes en Asie du Sud-Est, avec un accent sur le rôle de Singapour dans ces multiples sphères de contacts, du local au global. Quatre communications étaient ainsi focalisées sur les recherches archéologiques menées à Singapour depuis les années 1980, une communication s’est intéressée à Johor, quatre communications étaient consacrées à des sites archéologiques et à des documents relatifs au détroit de Malacca, trois à la Thaïlande péninsulaire, cinq à la mer de Chine et une à la côte orientale de l’Inde, la keynote address introduisant un tableau de l’état des connaissances.
3Dans sa keynote address, John Miksic (NUS) a retracé brièvement 5500 ans de connections maritimes asiatiques, en rappelant que d’après des sources cartographiques grecques, l’île de Singapour pourrait avoir été un maillon dans ces interactions dès le début de notre ère. Tout reste à faire en archéologie sur cette question. Les choses s’éclaircissent si l’on fait un bond en avant de 14 siècles. En effet, l’abondance des données archéologiques recueillies depuis plus de trente ans permet d’identifier alors Singapour comme un lieu de transbordement qui apparaît au tournant du XIVe siècle, tout en partageant des caractéristiques communes avec ses prédécesseurs Srivijaya et Malayu. Mais une question importante demeure sans réponse : même s’il est l’héritier d’autres ports du détroit de Malacca, pourquoi Singapour émerge-t-il à ce moment-là à partir de rien ?
4Dans sa communication, John Miksic est revenu sur ses 35 ans de recherches archéologiques à Singapour en rappelant que tout a commencé au milieu des années 1980 avec l’initiative du Musée National de fouiller à Fort Canning. Les fouilles se sont ensuite déployées vers Parliament House Complex, les environs de l’Asian Civilisations Museum, le Singapore Cricket Club et la cathédrale Saint Andrew. Ces travaux permettent aujourd’hui des comparaisons entre secteurs, une approche qui a fait l’objet de la communication de Goh Geok Yian (Nanyang Tech. Univ.). Se basant notamment sur la nature des trouvailles faites lors des fouilles de la cathédrale Saint Andrew (2003-2004) et de Fort Canning Spice Gardens (2010), elle propose de distinguer des ateliers consacrés au travail du métal et du verre, un marché, une voie d’accès, et des zones de rejet. Un autre type d’étude comparative a été présenté par Foo Su Ling (NUS) qui s’est intéressée à une catégorie de porcelaine, à savoir les tessons bleu-et-blanc retrouvés dans les fouilles de Fort Canning Hill et des abords de la rivière de Singapour. L’identification des formes, des décors et des tailles des pièces remontées ou supposées lui permet de suggérer des hypothèses sur le statut social des habitants des secteurs concernés. Ces hypothèses initiales semblent toutefois contredites par les résultats de fouilles plus récentes. C’est dans le cadre d’une thèse de doctorat qu’Alasdair Chi Xin Ren (Nanyang Tech. Univ.) se consacre quant à lui à une étude en laboratoire sur des grès trouvés à Singapour et sur le site de Kota Cina (Sumatra-Nord). Sa communication a porté essentiellement sur des résultats préliminaires d’analyses de tessons de jarres dites « mercury jars». Recherchant des traces de mercure par spectrométrie de fluorescence X (XRF), il confirme des résultats obtenus préalablement sur d’autres corpus du même type de récipient, à savoir qu’il n’a détecté aucune présence de mercure à l’intérieur de ces jarres dont la fonction reste énigmatique (peut-être jarres à vin). Alasdair Chi Xin Ren a également présenté ses résultats préliminaires d’analyse physico-chimique par microscopie électronique à balayage (SEM) sur un ensemble plus varié de tessons de grès provenant de Singapour et de Kota Cina, qui indiqueraient des corpus de pâte différents.
5L’hypothèse de jarre à mercure, lancée il y a près de 50 ans par F.E. Treloar suite à l’étude de pièces du musée de Sarawak à Kuching, est donc régulièrement invalidée depuis. Faudra-t-il attendre encore un demi-siècle avant de pouvoir constater la disparition de cette appellation erronée ?
6Dans sa communication, Kwa Chong Guan (Nanyang Tech. Univ.) a posé la question des interactions entre Singapour et la rivière Johor aux XVIe et XVIIe siècles. Si jusqu’à présent le bassin de la rivière Johor a livré des vestiges remontant jusqu’au milieu du XVe siècle (tombes de Sayong Pinang, tessons de céramiques chinoises et de poteries, perles de Johor Lama), les seuls vestiges connus de cette époque à Singapore se limitent à quelques tessons de céramiques chinoises bleu-et-blanc retrouvés par chance dans l’estuaire de la rivière Kallang au début des années 1970. Pourtant la carte d’Eredia, datée du début du XVIIe siècle, indique une activité sur l’île. Kwa Chong Guan en conclut qu’il reste un vide à combler sur le plan archéologique à Singapour pour cette période.
7C’est justement Eredia et des documents du début du XVIIe siècle qui ont fait l’objet de la communication de Peter Borschberg (NUS). À partir d’éléments tirés de l’autobiographie d’Eredia, de trois cartes provenant d’une collection aujourd’hui perdue et de croquis tirés de Atlas Miscelânea, Borschberg a notamment attiré l’attention sur l’existence de multiples routes terrestres sillonnant la péninsule malaise et Sumatra à l’époque. Généralement négligées par les historiens, ces voies de communication témoignent d’une activité économique qui n’était pas limitée à la mer et aux rivières. Ces documents permettent aussi de s’interroger sur la manière dont Singapour et son espace maritime étaient connectés à ces réseaux.
8Sonny Wibisono (Pusat Penelitian Arkeologi Nasional Indonesia, Jakarta) s’intéresse à cette activité économique sous l’angle des épices. Sa communication a porté sur les recherches en cours dans l’arrière-pays de Banten (Java Ouest) et à Bangka-Belitung pour retrouver les traces liées à l’histoire de la culture et du commerce du poivre, deux étapes d’un projet dont le but est d’élaborer un modèle de la route des épices dans l’Archipel.
9Plus au nord dans le détroit de Malacca, Mokhtar Saidin (Universiti Sains Malaysia, Penang) a présenté les recherches archéologiques en cours à Kedah, en particulier dans la vallée de la Bujang. Des travaux de télédétection ont permis de reconstruire l’environnement des bassins des rivières Bujang et Muda depuis le début de notre ère, confirmant les travaux antérieurs de Jane Allen sur l’existence d’une baie beaucoup plus marquée à haute époque. Ce travail préliminaire a conduit à focaliser les recherches archéologiques sur le site de Sungai Batu depuis la fin des années 2000. Une prospection géophysique a permis d’y détecter 90 monticules, dont une cinquantaine ont été fouillés à ce jour. Les nombreuses structures en briques sont interprétées comme des monuments religieux (datés à partir du VIe siècle AE), des bâtiments administratifs (datés à partir du Ve siècle AE), ainsi qu’un « quai » en bord de rivière (IIIe s. EC). Un autre aspect important du complexe de Sungai Batu est ce que Mokhtar Saidin interprète comme des ateliers de réduction du fer, à partir de la découverte de fourneaux, tuyères, scories et lingots. Une datation obtenue en début d’année indiquerait une activité de réduction du fer à Sungai Batu depuis le VIe siècle AE. La fouille d’une épave (datée également du VIème s. AE, à partir de balle de riz trouvée à l’intérieur) est en cours. Mokhtar Saidin suggère ainsi que le complexe de Sungai Batu, vestige d’une entité politique inconnue, aurait émergé au cours du VIe siècle AE, basant sa prospérité sur l’industrie du fer.
10Mokhtar Saidin n’y a pas fait allusion dans sa communication, mais ces structures et ces datations hautes ne sont pas sans soulever des interrogations majeures si on les replace dans le cadre sud-est asiatique.
- 1 John Miksic & Geok Yian Goh, Ancient Southeast Asia, London, New York, Routledge, 2017, pp. 104, 10 (...)
11Jusqu’à présent, c’est le site d’Oc-èo dans le delta du Mekong, qui aurait livré les vestiges de structures en briques les plus anciennes d’Asie du Sud-Est, peut-être datées du Ve siècle EC. Par ailleurs, en Asie du Sud-Est continentale, la transition entre l’Âge du bronze récent et l’Âge du fer ancien est pour l’instant datée de la seconde moitié du Ve siècle AE, alors que l’Age du métal débuterait dans l’Archipel vers 200 AE. Des vestiges de fourneaux de réduction du fer ont été retrouvés dans la région de Tagaung au Myanmar, mais l’absence de contexte stratigraphique empêche toute datation précise. Des archéologues birmans suggèrent néanmoins que Tagaung pourrait être daté entre 700 et 300 AE. On est en terrain plus sûr à Sri Ksetra, toujours au Myanmar, un site daté de la seconde moitié du 1er millénaire EC, qui a livré de nombreux vestiges de fourneaux. Quant aux épaves retrouvées en Asie du Sud-Est, la plus ancienne avérée à ce jour serait celle de Pontian, en Péninsule malaise (voir toutefois la communication d’Amara Srisuchat ci-dessous). Elle est datée entre la fin du IIIe et le début du Ve siècle EC1. Le complexe de Sungai Batu abriterait par conséquent les plus anciennes structures en briques connues en Asie du Sud-Est (un bond en arrière d’un millénaire), les vestiges les plus anciens de fours à réduction du fer (peut-être un bond en arrière de plus d’un millénaire) et l’épave la plus ancienne (un bond en arrière d’au moins quatre siècles). Il y a donc tout lieu d’être prudent sur ces datations en attendant une publication détaillée des résultats de ces fouilles de grande envergure menées à Sungai Batu. La communication de Mokhtar Saidin amène trois observations supplémentaires. L’interprétation d’une structure en briques comme un quai en bord de rivière est très probablement unique à ce jour en Asie du Sud-Est pour les premiers siècles de notre ère. Si elle est validée, il faudrait se tourner vers l’Inde pour y chercher des structures similaires à la même époque. Par ailleurs, sur les images présentées les fourneaux à réduction de fer apparaissent intacts, alors qu’en principe ils doivent être cassés à la fin de chaque opération de réduction. S’il s’agit bien de fourneaux, leur état suggérerait que le site a été abandonné précipitamment pour une raison inconnue. Enfin, à part des briques et des vestiges liés à l’industrie de fer, Mokhtar Saidin n’a évoqué aucune autre trouvaille de mobilier, en particulier des poteries.
12La communication de Daniel Perret (EFEO) a porté sur des résultats préliminaires de fouilles menées entre 2011 et 2016 sur le site d’habitat ancien de Kota Cina, près de Medan à Sumatra, en coopération avec le Centre national de la recherche archéologique d’Indonésie. L’abondance des données et du mobilier (céramiques chinoises, poteries, vestiges de faune, etc.) recueillis suite à la fouille de près de 70 sondages devrait permettre de préciser l’histoire de ce site d’habitat redécouvert il y a près de 50 ans, de repenser ses interactions avec des sites contemporains de la région, ainsi que son rôle dans les réseaux reliant l’océan Indien à la mer de Chine. Son abandon serait contemporain de l’émergence de Singapour.
13La Thaïlande péninsulaire a fait l’objet de trois communications. Aude Favereau (National Cheng Kung Univ., Taiwan) a présenté les résultats d’une étude technologique sur des corpus de poteries originaires de trois sites de la côte orientale de la péninsule datés entre le IVe siècle AE et les tous premiers siècles de notre ère : Khao Sam Kaeo, Khao Sek et Tha Chana. Cette étude a permis de préciser la répartition des types entre ces trois sites, de mettre en lumière l’usage de technologies et styles étrangers (en particulier indiens), et d’identifier des importations (Golfe du Bengale et mer de Chine méridionale). Si Khao Sek apparaît alors comme un site mineur, Khao Sam Kaeo et Tha Chana ont abrité des communautés étrangères.
14Amara Srisuchat (Dept. of Fine Arts, Thaïlande) a livré un tableau des découvertes archéologiques et des réinterprétations de sources anciennes faites durant ces dernières décennies, surtout à propos de la Thaïlande péninsulaire, découvertes datées entre 400 AE et 1600 EC. Six catégories de trouvailles ont été abordées : épaves, tambours de bronze et lingots, poteries et céramiques, perles, monnaies, tablettes votives et stupas miniatures. En ce qui concerne les épaves, il faut signaler la découverte d’un bateau à voile avec une datation proposée de ca. 200 AE (datation qui situerait cette épave entre celles de Sungai Batu et de Pontian en Malaisie, signalées plus haut), ainsi que d’un boutre (bateau traditionnel de la mer Rouge) daté du IXe siècle EC. Mentionnons également la découverte sur le site de Si Thep d’une tablette votive bilingue (sanskrit/chinois) datée du VIIIe siècle EC.
15L’entité politique de Tambralinga a fait l’objet de la communication de Wannasarn Noonsuk (California State University, Fresno). Tambralinga émerge durant les premiers siècles de notre ère et devient un royaume côtier important au Ve-VIe siècles. Cette entité, connectée aux réseaux maritimes, en particulier à Srivijaya, regroupait des communautés implantées le long de plusieurs rivières courtes reliant les montagnes de l’ouest à la côte orientale. Par ailleurs, d’anciennes lignes de plages permettaient à ces communautés de communiquer du nord au sud. Des recherches récentes menées sur le Grand Stupa de Nakhon montrent des liens artistiques avec l’art de Java et l’art Pala aux IXe–Xe siècles. L’entité semble faire place au royaume de Nakhon Si Thammarat au XIIIe siècle, qui devient notamment un centre de production de poteries fines (Fine Paste Wares).
16Dans sa communication, Michael Flecker (Maritime Explorations, Singapore) a comparé les cargaisons de trois épaves datées du XIIe siècle : celle du Pulau Buaya Wreck récupérée en 1989, et plus récemment celles du Lingga Wreck, qui a coulé non loin de Pulau Buaya, et celle du Flying Fish Wreck (publication à paraître) retrouvée au large de Kota Kinabalu (Sabah). Tous trois étaient des bateaux sud-est asiatiques transportant des céramiques chinoises et du fer en barres vers des marchés d’Asie du Sud‑Est. Si les cargaisons des deux dernières ont peu de types de céramiques en commun, celle du Pulau Buaya Wreck a livré de nombreux types communs avec chacune d’elles. Ces comparaisons permettent de dater ces trois épaves du premier quart du XIIe siècle et de les qualifier de « sister ships ».
17Naniek Harkantiningsih (Pusat Penelitian Arkeologi Nasional Indonesia, Jakarta) a présenté une communication sur ses recherches menées depuis 2010 en mer de Chine méridionale, dans l’archipel de Natuna composé de plus de 150 îles. Elles ont révélé l’existence de très nombreuses tombes accompagnées de céramiques chinoises, mobilier qui met en lumière le rôle de l’archipel dans l’histoire des routes maritimes anciennes en mer de Chine. Ces tombes à faible profondeur et situées sur des plages font malheureusement l’objet d’un pillage systématique.
18La communication de Sun Jian (National Centre of Underwater Cultural Heritage, China) a porté sur la fouille et l’étude en cours de l’épave du Nanhai I, localisée à la fin des années 1980 sur les côtes de la province du Guangdong. Cette épave (22 m x 9,9 m) a fait l’objet d’une opération spectaculaire, puisqu’elle a été remontée en un bloc à la surface avant d’être transportée au musée de la Route maritime de la soie du Guangdong pour y être fouillée systématiquement. Datée de la fin du XIIe siècle, sa cargaison (160 000 pièces pour un poids de 400-500 tonnes) comprend principalement des céramiques chinoises, du fer en barres (120 tonnes), du cuivre et des monnaies à destination de l’Asie du Sud-Est. L’épave a livré également des données importantes concernant la vie quotidienne sur le bateau. L’état de conservation exceptionnel permet d’en étudier la structure ainsi que le système de stockage de la cargaison en plusieurs niveaux. Un volume (en chinois) sur la fouille a déjà été publié, d’autres suivront.
19Xin Guangcan (National Centre of Underwater Cultural Heritage, China) a présenté une communication centrée sur le XIVe siècle, dans laquelle sont comparées les céramiques chinoises trouvées à Singapour avec des pièces retrouvées dans les fouilles d’entrepôts contemporains de Quanzhou et de Taicang, près de l’actuelle Shanghai.
20Cai Yunci (Leicester Univ., UK) a présenté dans sa communication l’expérience du port de Quanzhou (Fujian). Dans le contexte du projet Belt and Road Initiative (BRI), le gouvernement chinois a présenté en juillet 2018 la candidature de la ville à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, mettant en avant le rôle du port dans les échanges entre Chinois et étrangers durant la période Xe–XIVe siècles. Cao Yunci s’est intéressée à la fois aux effets collatéraux de cette candidature dans la ville de Quanzhou même (gentrification, désertion de monuments soumis à des réglements drastiques, développement de pélerinages sur des tombes musulmanes mises en valeur, etc.), ainsi qu’aux raisons de son échec qui s’expliquerait avant tout par des systèmes de valeurs différents en Occident et en Asie.
21L’océan Indien a été abordé par Himanshu Prabha Ray (Ludwig Maximilian Univ., Munich) avec une communication traitant des sites à poterie roulettée le long de la côte orientale de l’Inde. Elle a d’abord rappelé qu’il est maintenant largement accepté que ce type de poterie fait son apparition durant les IIIe‑IIe siècles AE et qu’elle est présente du Bengale au Sri Lanka, ainsi qu’en Asie du Sud-Est (Vietnam, Thaïlande, Malaisie, Indonésie). À partir des données archéologiques disponibles à propos de la côte orientale de l’Inde, Himanshu Prabha Ray s’est ici interrogée sur la ou les fonctions de cette poterie, l’organisation de son commerce, ainsi que sur sa présence en Asie du Sud-Est. Elle relève notamment son absence sur la côte occidentale de l’Inde et propose des pistes de recherche telles sa présence sur les plus anciens sites bouddhiques ou encore son apparition contemporaine du nigama, la ville-marché, sur la côte orientale de l’Inde.
22Au final, une conférence stimulante et fructueuse qui a permis de partager des résultats et des réflexions sur des recherches en cours dans divers domaines s’éclairant mutuellement avec la présentation de nombreuses données inédites. Au-delà, elle a aussi illustré le fait que l’accumulation des données archéologiques acquises dans des conditions satisfaisantes depuis plusieurs décennies offre maintenant des bases solides pour préciser des datations et établir des comparaisons de natures diverses qui ne peuvent qu’enrichir les connaissances sur l’histoire ancienne de l’Asie du Sud-Est.
23Liste des communications (dans l’ordre de présentation)
24Keynote address :
25John Miksic. Connecting the Dots : Nodes and Networks in Early Asian Maritime Trade
26Communications :
27– Himanshu Prabha Ray. Distribution of Rouletted Ware Sites along the East Coast of India and the Organisation of Maritime Trade
28– Aude Favereau. Late Prehistoric Ports in Peninsular Thailand : Investigating Local and Long Distance Connections through Pottery
29– Cai Yunci. Building Sustainable Futures through our Collective Maritime Heritage : The Nomination of Quanzhou on the UNESCO World Heritage List and its Lessons for Singapore
30– Michael Flecker. Sister Ships : Three 12th Century Shipwrecks in Southeast Asia
31– Kwa Chong Guan. The Archaeology of 16th-17th Century Johor River and its Relevance to Singapore Towards a Connected History
32– Peter Borschberg. Observations on Three Maps Ascribed to Manuel Godinho de Eredia
33– John Miksic. 35 Years of Archaeological Research in Singapore
34– Goh Geok Yian. A Tale of Two Sites : Temasek in the Asian Maritime System
35– Alasdair Chi Xin Ren. Trade and Exchange along the Maritime Silk Route : High-Resolution Analysis of “Mercury Jars” and other Stoneware from Early Singapore and Kota Cina, Sumatra
36– Foo Su Ling. On the Hill and By the River : Blue and White Ceramic Sherds from 14th Century Singapura
37– Sun Jian. New Sights on the Nanhai Shipwreck
38– Xin Guanggan. A Preliminary Study on Several 14th Century Port Cities from China to Southeast Asia
39– Mokhtar Saidin. Kedah Tua since the 6th century BCE
40– Amara Srisuchat. Trace of Maritime Contacts : Thailand Significant Sites and Findings
41– Wannasarn Noonsuk. Tambralinga, Srivijaya and Maritime Southeast Asia : Recent Discoveries
42– Sonny Wibisono. The Production Chain in the Spice Commerce Network : A Review of Archaeological Research in the Western Region of the Archipelago
43– Daniel Perret. The Kota Cina Settlement in North Sumatra : French-Indonesia Excavations (2011-2016)
44– Naniek Harkantiningsih. Natuna as a Trajectory of Cultural and Commercial Global Networks
Notes
1 John Miksic & Geok Yian Goh, Ancient Southeast Asia, London, New York, Routledge, 2017, pp. 104, 106, 162, 203, 212, 273-274.
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Référence papier
Daniel Perret, « Singapura before Raffles : Archaeology and the Seas, 400 BCE – 1600 CE ; Université Nationale, Singapour, 23-24 avril 2019 », Archipel, 98 | 2019, 3-10.
Référence électronique
Daniel Perret, « Singapura before Raffles : Archaeology and the Seas, 400 BCE – 1600 CE ; Université Nationale, Singapour, 23-24 avril 2019 », Archipel [En ligne], 98 | 2019, mis en ligne le 11 décembre 2019, consulté le 18 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archipel/1262 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archipel.1262
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