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2 - Formes monétaires, instruments des échanges

Les monnayages d’imitation dans les provinces du nord-ouest de l’Empire (2e moitié du IIIe siècle)

State of research on the status of imitation coinage in the second half of the 3rd century
Estado de la investigación sobre el estatus de las acuñaciones de imitación de la segunda mitad del siglo III
Fabien Pilon
p. 64-73

Résumés

La seconde moitié du IIIe siècle est une période particulièrement troublée qui voit se développer de nombreux monnayages d’imitation, tant frappés que coulés, dans les provinces nord-occidentales de l’Empire romain. Les quantités de monnaies « non officielles » qui sont alors produites, parfois très importantes, posent la question de leur statut – fausses monnaies, monnaies de nécessité, etc. –, en particulier au vu des cartes de localisation des ateliers émetteurs. Les découvertes effectuées à Châteaubleau (Seine-et-Marne) permettent d’avancer sur ces questions et de proposer des hypothèses, voire d’affirmer certaines conclusions pour les monnaies fourrées, les doubles sesterces frappés, les monnaies coulées et les imitations radiées du dernier quart du IIIe siècle. Pour ces dernières, l’intervention des autorités provinciales semble désormais plausible, de même que la tolérance de l’administration impériale. Celle-ci ne pouvait accepter ces expédients monétaires comme tels, mais elle ne s’est pas opposée à leur développement dans un contexte de raréfaction du numéraire officiel au sein de six provinces (Gaules Belgique et Lyonnaise, Germanies Inférieure et Supérieure, Bretagnes Inférieure et Supérieure).

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Texte intégral

1La production de monnaies en marge des officines officielles est une pratique très ancienne qui remonte à l’époque même où les premières pièces furent émises, vers 600 avant notre ère (Le Rider, 2001, p. 59-67 ; Boon, 1988, p. 102). Le phénomène a ensuite été constaté dans toutes les périodes de l’histoire et contraint les États, aujourd’hui encore, à en protéger leur économie. Mais c’est dans l’Occident romain que la pratique a été la plus répandue. Toutes les dénominations, qu’elles aient été frappées sous le contrôle de l’Empereur ou par une autorité reconnue par celui-ci, le Sénat notamment, ont été touchées. Certaines périodes ont été plus affectées que d’autres : le milieu du Ier siècle de notre ère, le dernier quart du IIIe siècle, les années 318-330, le milieu du IVe siècle et la fin de celui-ci (Boon, 1988, p. 113-145) [ill. 1], le seuil d’acceptabilité économique de l’État romain pouvant parfois atteindre plusieurs dizaines de pourcents, alors qu’il ne dépasse guère plus de un pour quelques milliers de nos jours. En dehors de ces périodes paroxystiques, la proportion de monnaies émises hors des structures impériales est restée sensiblement inférieure au pourcent.

1. L’évolution de l’impact des monnaies non officielles dans la circulation monétaire peut être illustrée en représentant leur proportion dans des trésors de circulation et de thésaurisation (ici au nombre de cent) enfouis du milieu du IIe siècle au début du Ve siècle.

1. L’évolution de l’impact des monnaies non officielles dans la circulation monétaire peut être illustrée en représentant leur proportion dans des trésors de circulation et de thésaurisation (ici au nombre de cent) enfouis du milieu du IIe siècle au début du Ve siècle.

F. Pilon

2Dans ce contexte, la recherche que nous conduisons (Pilon, 2016) s’intéresse à ce phénomène des monnaies « non officielles » pour la seconde moitié du IIIe siècle et une zone géographique très vaste couvrant les provinces nord-occidentales de l’Empire romain. Plusieurs angles d’attaque s’offraient à nous dans cette entreprise comme l’analyse des sources antiques, l’exploitation des données archéologiques, ou encore l’expertise des monnaies de site et de trésors. Mais ces approches ayant déjà été mises en œuvre, nous avons choisi une nouvelle voie : l’étude des ateliers ayant produit ces monnaies non officielles, au premier rang desquels figurent les officines de Châteaubleau (Seine-et-Marne). Les découvertes effectuées dans ce village dépassent en effet le simple cadre de la recherche locale, les milliers d’objets mis au jour apportant des informations, voire des réponses, aux principaux problèmes que posent ces monnayages (Peter, 2003, p. 293 ; Estiot, 2009, p. 165). Nous sommes ainsi parvenus à constituer un corpus de 67 lieux d’émission en France, en Allemagne, en Angleterre, dans le Grand-Duché de Luxembourg et au pays de Galles. Ce résultat est notable, mais largement en deçà du nombre de structures ayant vu le jour. Les ateliers de coulage bénéficient quant à eux d’une publication de synthèse qui fait toujours référence (Lallemand, 1994), opportunément complétée par une mise à jour (Aubin, 2003). Dans ce contexte, le propos de cet article est de présenter ces monnayages non officiels de la seconde moitié du IIIe siècle, en expliquant avec quel statut ils se sont intégrés dans la circulation monétaire.

Une question de statut

3La première difficulté, lorsque l’on aborde le thème des monnaies non officielles, est de savoir comment les nommer. Le fait découle de la méconnaissance du statut des ateliers et de leurs productions, qui dépend du contexte économique et politique de l’époque, ainsi que de l’impact géographique de celles-ci. Selon le cas, les numismates ont recours à un champ sémantique très large : contrefaçons, falsifications, fausses monnaies, imitations, monnaies complémentaires, monnaies irrégulières, monnaies locales, monnaies de nécessité, monnaies parallèles, etc. L’analyse des définitions, réalisée à partir des dictionnaires académiques, alphabétiques et numismatiques, montre que le terme d’imitation est le plus général, puisqu’imiter consiste aussi bien à contrefaire dans une intention frauduleuse qu’à reproduire librement, sans s’astreindre à la réplique exacte du modèle. Les autres dénominations n’en représentent que des cas particuliers selon qu’elles s’éloignent ou non du prototype officiel, et sont ou non frauduleuses. Trois catégories peuvent néanmoins être différenciées : les copies, exactes aux modèles mais frauduleuses ; les monnaies irrégulières, caractérisées par une non-conformité technique ou réglementaire, qui se subdivisent en deux ensembles selon qu’une autorité les tolère (monnaies parallèles) ou les émette dans des circonstances exceptionnelles (monnaies de nécessité) ; les monnaies locales ou complémentaires, émises pour circuler à l’échelle d’une région (au contraire des productions des ateliers officiels) et auxquelles aucun statut n’est associé, qui peuvent donc être légales ou tolérées, voire constituer des contrefaçons. Le choix du vocable repose donc sur le statut de la monnaie et, à défaut de le connaître, il conviendra d’utiliser le terme générique d’imitation.

Le contexte politique de la seconde moitié du IIIe siècle

4Comment expliquer les quantités astronomiques de monnaies d’imitation produites durant la seconde moitié du IIIe siècle ? Une conjoncture exceptionnellement défavorable est invoquée avec raison, car l’époque a été politiquement, militairement et économiquement troublée. Pendant toute cette période, les confrontations avec les barbares ont un impact considérable, comme celles de la fin de la décennie 250 qui provoquent l’usurpation de Marcus Cassianus Latinius Postumus à l’été 260. Jusqu’à douze provinces du nord-est de la Gaule lui font allégeance, créant un empire sécessionniste dénommé Empire gaulois qui perdure jusqu’en 274 (Drinkwater, 1987). Les invasions des années 275-276 ont également marqué les territoires, mais leurs conséquences sont difficiles à restituer car les sources textuelles, pour ne citer qu’elles, sont souvent lacunaires, tardives, succinctes ou tendancieuses. La difficulté ressort aussi de la tentation d’attribuer les abandons et destructions de sites aux seules invasions. Or en l’espèce, les fouilles ne permettent pas toujours de préciser l’époque, l’ampleur et les circonstances d’un événement. Des révisions du concept de crise ont été proposées et ses paramètres – monnaies, témoignages littéraires et épigraphiques, baisse démographique, modifications des structures agricoles – réexaminés (De Blois, 2002 ; Liebeschuetz, 2007). Car même si la crise a été importante, en particulier près des zones de conflits, il y a souvent eu, ailleurs, continuité des structures existantes (Van Ossel, Ouzoulias, 2001, p. 232).

Les monnaies officielles au IIIe siècle

5Les monnaies circulant en Gaule à cette époque sont, pour l’essentiel, issues du système monétaire trimétallique établi par Auguste qui fait appel à plusieurs dénominations en or (aureus), en argent (denier, quinaire) et à base cuivre (sesterce, dupondius, as, semis, quadrans), lesquelles s’échangent entre elles selon un cours fixe.

6Le denier constitue le centre de gravité de ce système. Introduit en 211 avant notre ère, sous la République romaine, le denier est une monnaie d’argent initialement destinée aux paiements courants de l’État : solde des troupes, salaire des fonctionnaires, prélèvement fiscal. Sa production officielle et sa circulation deviennent épisodiques à l’issue du règne de Gordien III, en 244. Mais les thésauriseurs ont longtemps recherché les exemplaires de meilleur aloi, et ce n’est qu’avec la réforme de Dioclétien, en 294, que la dénomination a cessé d’être frappée, puis de circuler. L’antoninianus, introduit par Caracalla en 215, se distingue du denier par la couronne radiée – et non laurée – que revêt l’effigie impériale et par la présence d’un croissant de lune sous le buste des effigies féminines. Sa valeur est double de celle du denier malgré un poids 25 % trop faible. Abandonné quelques années plus tard par Élagabale, ce « double denier » fait un retour spectaculaire en 238 lorsque les contraintes financières dépassent les préventions à son égard. Dès lors cette espèce inflationniste, dont le titre s’affaiblit progressivement, supplante les deniers sous-évalués et les monnaies de bronze et devient l’espèce de référence pour la seconde moitié du IIIe siècle. L’antoninien est réformé par Aurélien au printemps 274, les auteurs modernes appelant communément son remplaçant aurelianus.

7Le sesterce (l’unité de compte depuis le règne d’Auguste) et ses sous-multiples constituent quant à eux le numéraire de base pour les échanges de la vie quotidienne. Ils connaissent un usage privilégié et prolongé en Gaule qui va provoquer leur usure progressive et parfois même extrême. À partir de 270, ces bronzes sont massivement refondus dans le cadre des émissions d’antoniniens de bas aloi de l’Empire gaulois, mais ils sont aussi thésaurisés, leur valeur intrinsèque en métal étant devenue supérieure à leur valeur monétaire. Ils cessent de circuler en Gaule vers le milieu de la décennie 270. Le double sesterce, enfin, est une espèce en bronze sur laquelle l’empereur arbore une effigie radiée, à l’instar de l’antoninien. Elle est créée et abandonnée pendant le règne de Trajan Dèce (249-251), puis restaurée à l’automne 260 par Postume pour sa deuxième émission de bronzes à la moneta de Trèves. La masse de cette espèce, double de celle du sesterce sous Trajan Dèce, lui devient alors identique. Mais la tentative est un échec et la production officielle s’arrête en 262, malgré une demande populaire toujours très forte qui conduit à la production de grandes quantités d’imitations jusqu’au début de la décennie 270.

Les imitations et leur statut

8Les sources antiques traitant du faux-monnayage sous la République et l’Empire romains sont peu nombreuses et analysées depuis longtemps (Grierson, 1956 ; Alföldi, 1971, p. 357-360). Les textes les plus connus sont l’edictum cum poena et iudicio de Marius Gratidianus, daté de 84 avant notre ère, qui porte sur le contrôle des deniers fourrés, et surtout un chapitre de la Lex Cornelia de falsis édictée vers 81 avant notre ère. Cette loi ne concernait à l’origine que les monnaies d’argent, l’absence de référence au bronze pouvant provenir de l’arrêt de son monnayage à Rome à la même époque et jusqu’à la réforme d’Auguste (Burnett, 1988, p. 45).

9L’achat et la vente de monnaies en plomb ou en étain étaient en particulier interdits, car leur aspect pouvait se confondre avec celui des espèces en argent. Cette loi, évolutive dans le temps, s’est ensuite appliquée à l’or monnayé et aux différentes pratiques de contrefaçon – argenture, dorure, refonte – sous les Antonins. Pour autant que l’on sache, il n’existe pas de texte réprimant la contrefaçon des monnaies cuivreuses avant la loi CTh. IX. 23, adressée au préfet des Gaules Rufinus fin 355-début 356 au nom de Constance II Auguste et de Julien César, laquelle prend en compte le numéraire de bronze, devenu monnayage impérial et intégrant une part de métal fin.

Les monnaies fourrées (plaquées)

10Ce numéraire se caractérise par une âme vile sur laquelle est appliqué un revêtement en métal plus précieux et généralement de même nature que celui des pièces officielles. Les spécimens les plus communs sont les deniers et antoniniens argentés qui ont pour caractéristique principale de ressembler, parfois à s’y méprendre, à leurs prototypes antérieurs à 260 de notre ère pour ceux de l’Empire central ou à la réforme de 268 pour ceux de l’Empire gaulois [ill. 2a]. Ces monnaies présentent généralement une argenture de bel aspect, une finesse de gravure, une masse et un diamètre corrects. Leur statut est donc, sans ambiguïté possible et par définition même, celui de contrefaçons, c’est-à-dire de fausses monnaies, puisqu’elles sont l’aboutissement d’un acte de falsification et d’une fraude. En l’occurrence, la falsification résulte d’une altération de la valeur de la dénomination par modification du titre, avec la mise en place d’une argenture sur un noyau cuivreux. La fraude est quant à elle explicite étant donné que cette couverture d’argent masque l’absence de métal précieux à cœur, ce qui occasionne une tromperie sur leur valeur réelle et génère un profit à leurs émetteurs. Pour les antoniniens par exemple, le gain est de l’ordre de 600 % sous Postume, puisque la teneur en métal fin des imitations est de 3 % en moyenne, contre environ 18 % pour les spécimens officiels frappés avant la dévaluation de 268. Dans cette production, la valeur du cuivre ne joue que pour très peu comparativement à celle de l’argent : en novembre-décembre 301 par exemple, le prix de la livre d’argent était 120 fois plus élevé que celui d’une livre de cuivre (Lafaurie, 1975, p. 115). Ces productions tombent tout naturellement sous le coup de la Lex Cornelia de falsis qui concerne l’adultération des espèces officielles d’argent, la pratique de l’argenture ainsi que la mise en circulation de telles monnaies. Leur caractère frauduleux est donc avéré à plusieurs titres. Pour des raisons identiques, les produits étamés ressortent eux aussi d’un faux-monnayage condamnable au regard de cette loi (altération de la valeur de la dénomination par modification du titre, emploi d’étain, masquage de l’absence de métal précieux à cœur), de même que les bronzes à âme en fer.

2. Exemples de monnaies d’imitation datables de la seconde moitié du IIIe siècle.

2. Exemples de monnaies d’imitation datables de la seconde moitié du IIIe siècle.

a. Antoninien fourré à l’effigie de Postume, dont l’argenture s’est écaillée par endroits ; b. Sesterce de Trajan transformé par surfrappe en un double sesterce de Postume ; c. Sesterce officile de Postume frappé à Trèves, transformé en double sesterce par simple gravure d’une couronne radiée ; d. Moules monétaires en terre cuite empreints par un denier de Caracalla, mis au jour à Châteaubleau ; e. Exemple d'imitation radiée à l'effigie de Tétricus Ier ; f. Objets monétaires – bâtonnets, boudins, flans – découverts à Meckel (Allemagne) destinés à la production d’imitations radiées.

a, b, c, e - M. Pilon ; d - D. Biasi ; f - W. Knickrehm.

Les doubles sesterces frappés

11Cette production se caractérise par l’absence de fraude sur le métal puisque les alliages constitutifs sont de même nature cuivreuse que les exemplaires officiels et qu’ils proviennent, au moins pour partie, de leur refonte. Les quantités de métal peuvent en revanche s’écarter notablement de celles mises en œuvre dans l’atelier principal de Postume, où les modules varient pourtant en raison d’une tolérance importante vis-à-vis de la masse de référence, mais aussi de l’absence de calibrage des flans. C’est le cas, par exemple, des 216 imitations frappées du trésor de Méricourt-l’Abbé (Gricourt, Hollard, 1992), dont les masses se situent entre 2,8 et 28,4 g, avec une moyenne – à 10,8 g – deux fois plus faible que dans l’atelier principal. De nombreuses imitations frappées présentent donc des modules réduits. Le fait ne témoigne cependant pas d’une fraude, qui est une action commise de mauvaise foi et dans le but de tromper. Car la masse est une caractéristique physique aisément vérifiable et la qualité de gravure de nombreux coins ne pouvait que trahir l’origine non officielle des produits.

12À défaut d’être frauduleuse, cette production résulte-t-elle d’une volonté de réaliser des profits substantiels sur les quantités de métal utilisées ? Potentiellement oui, si l’on suppose qu’une imitation légère – 5 g par exemple – ait eu la même valeur qu’une monnaie, officielle ou non, pesant deux à six fois plus. Ce n’est toutefois pas certain car celles s’écartant le plus de l’enveloppe modulaire des produits officiels auraient pu circuler à moindre cours, celui du dupondius compte tenu de la couronne radiée arborée par l’effigie impériale.

13Mais quel qu’ait pu être le gain sur la masse de métal mise en œuvre, des profits substantiels – entre 250 et 400 % – étaient de toute façon réalisés en jouant sur la valeur libératoire des bronzes recyclés par refonte ou refrappe. Ainsi la recherche de ce bénéfice est évidente pour les surfrappes pratiquées sur des sesterces antérieurs, voire sur des subdivisions. Celles-ci sont effectuées soit avec un coin de droit à l’effigie radiée de l’usurpateur [ill. 2b], soit plus simplement encore par poinçonnement d’une couronne radiée sur le portrait impérial lauré [ill. 2c]. L’opération permettait de doubler la valeur libératoire d’un sesterce, sans avoir recours à la moindre refonte. Mais le résultat était la plupart du temps imparfait, car les empreintes d’origine n’étaient que partiellement effacées. En outre, on peut penser que ces monnaies étaient difficilement acceptées, du moins à leur nouveau tarif. Sinon les faussaires ne se seraient pas appliqués à frapper de nouveaux doubles.

14Quoi qu’il en soit, le fait que la production de doubles sesterces d’imitation frappés soit indubitablement liée, à Châteaubleau, à celle des antoniniens fourrés, suggère de lui conférer aussi le statut de faux-monnayage, le profit venant, au moins, de la différence de valeur libératoire entre les bronzes recyclés et ceux produits.

Les monnaies coulées

15Les recherches sur les monnayages coulés dans des moules en terre cuite [ill. 2d, 3] achoppent invariablement sur la question de leur statut, et conséquemment sur celle de leurs instigateurs. Car si d’aucuns estiment avoir affaire à un véritable faux-monnayage, issu d’une décision privée et destiné à tromper l’utilisateur sur la valeur intrinsèque de son pécule, d’autres y voient plutôt un monnayage de nécessité initié par des pouvoirs civils ou militaires, d’autant plus tolérable qu’il aurait contribué à pallier un approvisionnement officiel déficient.

3. Pas moins de 95 communes européennes ont livré un ou plusieurs ensembles de moules monétaires en terre cuite du IIIe siècle.

3. Pas moins de 95 communes européennes ont livré un ou plusieurs ensembles de moules monétaires en terre cuite du IIIe siècle.

21 en Allemagne, 1 en Autriche, 4 en Belgique, 36 en France, 27 au Royaume-Uni, 1 en Italie, 2 au Luxembourg, 1 au Pays-Bas, 2 en Suisse.

M. Pilon.

16Dans le cas des deniers et antoniniens antérieurs à 253 de notre ère, de quelle pénurie pourrait-il s’agir puisqu’ils ont peu circulé dans le troisième quart du IIIe siècle ? Ces espèces ne comptent en effet que pour quelques pourcents dans les lots de monnaies de site antérieures à 275, et les spécimens coulés n’en constituent qu’une fraction. Dans les trésors, ce numéraire d’imitation est même absent ou représenté en quantités insignes. Des initiatives individuelles de soldats, portant sur de petits volumes et destinées à un profit individuel, s’envisagent plus aisément. Ce pourrait être le cas à Arras, où plusieurs centaines de moules ont été exhumés d’un puits avec le matériel de production (pince, creusets), mais aussi une spatha dans son fourreau et une cotte de maille (Gricourt, 1993). À Châteaubleau en revanche, l’intention n’était pas de lutter contre un manque de numéraire local, alors constitué pour l’essentiel de grands et moyens bronzes du Haut-Empire plus ou moins usés, mais d’émettre des contrefaçons au seul profit de leurs instigateurs, le coulage n’étant qu’une technique de production parmi d’autres. Pour les deniers comme pour les antoniniens, le métal utilisé était un bronze à forte teneur stannique (23 à 27 %) qui fournissait un aspect blanc à gris métallique voisin de celui des prototypes en argent imités. L’objectif poursuivi était donc bien de produire des monnaies à l’identique des officielles, puisqu’elles étaient pourvues des mêmes empreintes et présentaient le même aspect argenté, mais sans métal précieux.

17Pour les doubles sesterces coulés en revanche, l’incertitude demeure entre faux-monnayage et numéraire toléré ne tombant pas sous le coup de la loi. Leurs caractéristiques chimiques mais aussi métrologiques sont en effet comparables à celles de leurs homologues frappés. Mais, comme pour ces derniers, le contexte de production des officines de Châteaubleau suggère de leur conférer le statut de faux-monnayage.

Les « imitations radiées »

18On appelle imitation radiée la monnaie frappée en Gaule et en Bretagne à l’imitation des antoniniens des empereurs gaulois qui ont régné de 260 à 274, ou des empereurs romains depuis Gallien jusqu’à Probus (Giard, 1965, p. 461-462) [ill. 2e-f]. Ce numéraire occupe une place prépondérante dans la circulation monétaire et dans les innombrables trésors du dernier quart du IIIe siècle.

19Les monnayages d’imitation résultent généralement d’initiatives privées liées à la recherche de profits, sauf lorsque des besoins économiques les nécessitent. Quand une telle exigence se fait jour, comme un manque drastique en espèces divisionnaires indispensables aux échanges du quotidien, un numéraire de nécessité, sinon officiel, du moins toléré, peut apparaître. Telle est l’opinion généralement admise pour les imitations radiées dont la création découlerait d’une raréfaction du numéraire officiel (aureliani) et du besoin subséquent d’assurer malgré tout la continuité des échanges. Mais l’incertitude demeure sur la question des donneurs d’ordre et du statut (privé, public ?) des officines émettrices. Depuis les années 1940, l’implication d’une autorité est omniprésente dans les hypothèses avancées. Mais les auteurs demeurent très évasifs sur sa nature, son niveau d’intervention dans la décision d’émettre et dans son organisation pratique. Est-elle centrale, municipale ou locale, comme l’avancent certains ? S’agit-il des gouverneurs des provinces, des magistrats administrant les cités ou leurs subdivisions, pagi et vici, de notables ? Ou bien relève-t-elle plutôt de la sphère militaire, comme d’autres l’envisagent ?

20L’argument majeur pour interpréter le phénomène est, selon nous, la parfaite concordance des zones de production et de circulation de ces imitations radiées, mise en évidence par la similitude des cartes de localisation des officines et des liaisons de coins identifiées [ill. 4-5]. Celles-ci indiquent sans ambiguïté que le phénomène a eu pour frontières naturelles le cours de la Loire, à l’ouest, les Cévennes, les Alpes et le cours du Rhône, au sud, et celui du Rhin, à l’est. Les territoires affectés par ce monnayage palliatif correspondent très précisément à six provinces – Gaules Belgique et Lyonnaise, Germanies Inférieure et Supérieure, Bretagnes Inférieure et Supérieure –, toutes issues de l’ancien Empire gaulois. Certes des imitations radiées sont attestées dans les provinces adjacentes, mais leur présence y est moindre. Une telle géographie, marquée par une séparation très nette entre deux ensembles de provinces, ne saurait être le fruit du hasard, mais bien de décisions économiques et stratégiques, issues d’un contexte de reprise en main des anciennes provinces dissidentes, et peut-être aussi de considérations particulières, annonciatrices des futurs diocèses des Gaules et de Bretagne. Car si le phénomène épargne l’Aquitaine, cela pourrait être dû au fait que les provinces gauloises ne forment pas un ensemble homogène, par exemple en matière de finances publiques pour lesquelles on oppose l’ensemble Narbonnaise-Aquitaine administré par le même procurateur à celui formé par la Belgique et la Lyonnaise (Lafon, 2009, p. 292) ; or ces dernières s’inscrivent dans la zone des imitations radiées contrairement aux deux précédentes.

4. Report sur une carte des ateliers ayant frappé des antoniniens d’imitation dans la seconde moitié du IIIe siècle, ainsi que des trésors présentant de nombreuses identités/liaisons d’empreintes.

4. Report sur une carte des ateliers ayant frappé des antoniniens d’imitation dans la seconde moitié du IIIe siècle, ainsi que des trésors présentant de nombreuses identités/liaisons d’empreintes.

La carte montre que la zone concernée par le phénomène concerne un territoire bien particulier.

F. Pilon et M. Pilon.

5. Territoire dans lequel ont préférentiellement circulé les imitations radiées.

5. Territoire dans lequel ont préférentiellement circulé les imitations radiées.

Il peut être schématisé en traçant sur une carte les liaisons de coins observées dans différents trésors (d’après Boon, 1988, p. 131, avec des compléments issus de plusieurs trésors).

M. Pilon d’après Boon, 1988, p. 131.

21Deux hypothèses sont alors envisageables. La première considère que les autorités civiques et provinciales ont laissé se développer des initiatives locales face à un État défaillant, voire les ont encouragées. Car les notables impliqués – propriétaires fonciers, collecteurs d’impôts, maîtres de fabriques, etc. – pouvaient occuper des fonctions clés dans les civitates. La seconde attribue la décision de mettre en place un tel monnayage aux provinces et à leurs gouverneurs. Dans ce cas, la mise en application pratique aurait été déléguée aux cités et plus particulièrement à leurs questeurs et magistrats supérieurs financiers (Lamoine, 2009, p. 190-197, 207, 223, 285). Ces derniers se seraient ensuite appuyés sur les circonscriptions du territorium (pagi, vici) en leur transmettant, peut-être, des directives.

22Est-on en mesure de conclure aujourd’hui entre initiative privée et publique ? A priori non, mais la concordance des cartes d’émission et de diffusion des imitations radiées démontre à tout le moins que ce monnayage de nécessité a été toléré par un ensemble bien précis de provinces. En outre, ces deux documents prouvent que leurs voisines n’y ont pas participé (absence d’ateliers, voire de dépôts d’importance avec des liaisons de coins multiples) et ne l’ont pas soutenu (diffusion limitée des imitations radiées), soit parce que leurs élites locales n’en ont pas éprouvé le besoin, soit parce que les provinces elles-mêmes n’ont pas souhaité l’initier ou s’y sont opposées. Le fait que les limites de l’entreprise correspondent très précisément à celles de provinces plaiderait plutôt pour la seconde raison ; autrement, les initiatives de notables auraient été transfrontalières.

23Quels qu’aient pu être leurs initiateurs, les imitations radiées ont été tolérées par l’administration impériale, qui ne pouvait les accepter en tant que telles, mais ne s’est pas opposée à leur développement afin que se maintiennent une activité économique et une paix sociale relatives dans les provinces concernées. Au mieux les aura-t-elle considérées comme un monnayage local, mais avec un statut différent de celui mis en œuvre dans les cités d’Orient, en marge du système impérial. Le fait que ces espèces aient toutefois fini par voyager bien au-delà de leurs terres d’élection (Italie du Nord, Afrique du Nord, etc.), donc qu’elles aient eu cours partout dans l’Empire, témoigne de cette tolérance.

24Quelques décennies plus tard, les imitations constantiniennes du milieu du ive siècle jouent ce même rôle de monnaie de nécessité en Bretagne et en Gaule du Nord. Or une loi consignée dans le Code théodosien éclaire cette fois la situation. Ce témoignage juridique traduit en effet une politique manifestement décidée en haut lieu de circonscrire le phénomène de monnayage d’imitation à la seule préfecture des Gaules. L’administration, sous l’autorité directe de l’empereur, aura toutefois mieux jugulé le phénomène dans les années 350 qu’elle ne le fit à la fin du IIIe siècle, tirant peut-être les leçons des événements monétaires et financiers passés qui auront duré, eux, plusieurs décennies.

25Pour progresser plus encore sur la compréhension des monnayages d’imitation de la seconde moitié du IIIe siècle, et notamment sur la question de leur statut, il convient d’augmenter, autant que faire se peut, le corpus des ateliers, notamment en publiant les objets caractéristiques des pratiques monétaires (bâtonnets, boudins, flans, résidus de découpe de plaque, etc.) pour que les archéologues les identifient dès la phase terrain. L’enrichissement du corpus d’ateliers que nous avons constitué en 2016 permettra aussi d’acquérir une connaissance plus juste des techniques mises en œuvre par les faussaires, de leurs productions, mais encore des structures et des infrastructures associées. La carte de répartition des ateliers en sera également plus précise et permettra de confirmer la limitation de la zone de fabrication et de diffusion des imitations radiées à six provinces. Il sera aussi intéressant de préciser si les provinces étaient effectivement en mesure d’assurer le rôle que nous avons proposé de leur attribuer dans l’organisation du monnayage des imitations radiées. Dans quel état se trouvaient les campagnes, les routes, les villes et surtout les cités de ce vaste territoire après les invasions de 275-276 ? La reprise de nombreuses informations archéologiques puis leur synthèse est une piste de recherche intéressante que nous n’avons pas choisie pour notre recherche mais qui paraît elle aussi prometteuse.

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Bibliographie

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Aubin G., 2003, « Les moules monétaires en terre cuite du IIIe siècle : chronologie et géographie », Revue Numismatique, 159, p. 125-162.

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Table des illustrations

Titre 1. L’évolution de l’impact des monnaies non officielles dans la circulation monétaire peut être illustrée en représentant leur proportion dans des trésors de circulation et de thésaurisation (ici au nombre de cent) enfouis du milieu du IIe siècle au début du Ve siècle.
Crédits F. Pilon
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/9038/img-1.png
Fichier image/png, 61k
Titre 2. Exemples de monnaies d’imitation datables de la seconde moitié du IIIe siècle.
Légende a. Antoninien fourré à l’effigie de Postume, dont l’argenture s’est écaillée par endroits ; b. Sesterce de Trajan transformé par surfrappe en un double sesterce de Postume ; c. Sesterce officile de Postume frappé à Trèves, transformé en double sesterce par simple gravure d’une couronne radiée ; d. Moules monétaires en terre cuite empreints par un denier de Caracalla, mis au jour à Châteaubleau ; e. Exemple d'imitation radiée à l'effigie de Tétricus Ier ; f. Objets monétaires – bâtonnets, boudins, flans – découverts à Meckel (Allemagne) destinés à la production d’imitations radiées.
Crédits a, b, c, e - M. Pilon ; d - D. Biasi ; f - W. Knickrehm.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/9038/img-2.jpg
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Titre 3. Pas moins de 95 communes européennes ont livré un ou plusieurs ensembles de moules monétaires en terre cuite du IIIe siècle.
Légende 21 en Allemagne, 1 en Autriche, 4 en Belgique, 36 en France, 27 au Royaume-Uni, 1 en Italie, 2 au Luxembourg, 1 au Pays-Bas, 2 en Suisse.
Crédits M. Pilon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/9038/img-3.png
Fichier image/png, 491k
Titre 4. Report sur une carte des ateliers ayant frappé des antoniniens d’imitation dans la seconde moitié du IIIe siècle, ainsi que des trésors présentant de nombreuses identités/liaisons d’empreintes.
Légende La carte montre que la zone concernée par le phénomène concerne un territoire bien particulier.
Crédits F. Pilon et M. Pilon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/9038/img-4.png
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Titre 5. Territoire dans lequel ont préférentiellement circulé les imitations radiées.
Légende Il peut être schématisé en traçant sur une carte les liaisons de coins observées dans différents trésors (d’après Boon, 1988, p. 131, avec des compléments issus de plusieurs trésors).
Crédits M. Pilon d’après Boon, 1988, p. 131.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/9038/img-5.png
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Pour citer cet article

Référence papier

Fabien Pilon, « Les monnayages d’imitation dans les provinces du nord-ouest de l’Empire (2e moitié du IIIe siècle) »Archéopages, Hors-série 5 | 2019, 64-73.

Référence électronique

Fabien Pilon, « Les monnayages d’imitation dans les provinces du nord-ouest de l’Empire (2e moitié du IIIe siècle) »Archéopages [En ligne], Hors-série 5 | 2019, mis en ligne le 01 février 2023, consulté le 16 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/9038 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.9038

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Auteur

Fabien Pilon

UMR 7041, « ArScAn » ; association La Riobé

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