Navigation – Plan du site

AccueilNuméros43Thèses soutenuesArchaeological investigations bet...

Thèses soutenues

Archaeological investigations between Cayenne Island and the Maroni river : a cultural sequence of western coastal Franche Guiana from 5000 BP to present

Martijn M. van den Bel
p. 109-110

Texte intégral

2 septembre 2015

Université de Leyde 


Membres du Jury

Directeurs de thèse
Corinne L. Hofman, Professeure, université de Leyde
Arie Boomert, Chercheur, université de Leyde

Rapporteurs 
Maarten E.R.G.N. Jansenn, Professeur, université de Leyde
Eduardo Góes Neves, Professeur, Musée d’archéologie et d’ethnologie de l’université de São Paulo
Eithne B. Carlin, Chercheuse, université de Leyde

Examinateurs 
Humphrey H. H. Kanhai, Professeur, université de Leyde
David R. Fontijn, Professeur, université de Leyde
Harry Fokkens, Professeur, université de Leyde
Stéphen Rostain, Directeur de recherche, CNRS
Andrzej T. Antczak, Chercheur, université de Leyde

Consultable https://openaccess.leidenuniv.nl/​handle/​1887/​35054

1En Guyane française, la prescription de recherches archéologiques ne date que du début des années 1970. Elles ont été menées principalement sur le littoral qui s’étend entre 5 et 50 km depuis la côte atlantique vers l’intérieur des terres. Les connaissances, essentiellement corrélées au développement des infrastructures modernes, s’en trouvent biaisées et concernent surtout l’île de Cayenne et la plaine holocène pour l’Âge céramique tardif (AD 900-1500). Cette étude présente les résultats de six fouilles archéologiques préventives afin d’étoffer nos connaissances sur ce département. Au même titre, de nouvelles données sur l’Âge archaïque et céramique ancien, une période méconnue, sont présentées. Elles viennent combler un hiatus chronologique. L’étude propose également de nouvelles perspectives et pistes pour l’Âge céramique tardif concernant les pratiques funéraires, les complexes céramiques et l’alimentation des Amérindiens.

2Après la présentation des problématiques, replacées dans le contexte historique, archéologique et géologique de la Guyane et du Surinam, les résultats de chaque fouille sont exposés par ordre chrono-logique. En premier lieu, le site Eva 2, qui se trouve en limite de la savane pléistocène de Malmanoury, entre Kourou et Sinnamary. Ce site, d’origine pré-céramique, a livré de la céramique ancienne ainsi que des pierres polies, du débitage sur enclume de quartz et des fours en cuvette à blocs de pierre. Les analyses d’amidon réalisées sur plusieurs meules ont démontré la préparation de patates douces et du maïs à partir de 2500 BC. L’ensemble du mobilier lithique du site Eva 2 correspond à la Tradition littorale et archaïque du nord de l’Amérique du Sud. On avance l’hypothèse que la présence de la céramique ancienne à partir denviron 2200 BC correspond à un changement en ce qui concerne la préparation de la nourriture, désormais cuite, dans des récipients en céramique, à la vapeur dans les fours. L’ensemble céramique a été défini en tant que complexe céramique de Balaté et attribué à l’Âge céramique ancien (Phase A), contemporain d’autres complexes céramiques, comme ceux du Guyana (Phase Alaka) et du Pará, au Brésil (Tradition Mina).

3Des céramiques contemporaines ont été également trouvées pendant la première occupation du site de Chemin Saint-Louis (CSL). Ce site stratifié, positionné sur les terrasses holocènes du fleuve Maroni, a aussi livré des fosses à charbon et vraisemblablement des inhumations avec des dépôts de vases en céramique. Au même titre que sur le site Eva 2, la présence de patates douces et de maïs a été avérée, cette fois dans les vacuoles de la céramique ancienne. La deuxième phase de CSL a été attribuée à la Phase B de l’Âge céramique ancien, datée des premiers siècles du premier millénaire AD. Elle a fourni des séries céramiques inédites pour le Bas Maroni : bols hyperboloïdes et jattes campaniformes, ce qui a été nommé le complexe céramique de Saint-Louis. Cette occupation est également matérialisée par une couche épaisse de terre noire, laquelle représente le résultat d’une accumulation (volontaire ou involontaire) de débris anthropiques et de sédiments (colluvions) pendant cette phase d’occupation. Il s’avère que les habitants de ce site ont noué des liens avec des populations du Haut Maroni et probablement du Bas Amazone. Il est possible que CSL fasse partie d’un développement pan-Amazonien pendant la période saladoïde/barrancoïde de la partie septentrionale de l’Amérique du Sud. La troisième phase de CSL est associée au site voisin, appelé La Pointe Balaté. Elle appartient à l’Âge céramique tardif. La céramique de ces sites partage des affinités avec d’autres sites contemporains et présentés lors de cette étude, par exemple, Crique Sparouine, situé dans l’arrière-pays du Maroni et AM 41, une nécropole située à l’ouest du bourg d’Iracoubo. Les assemblages démontrent des liens avec le complexe Barbakoeba du Suriname et présentent désormais des ensembles régionaux. Ils mettent en lumière la diversité du complexe Barbakoeba et surtout le besoin d’étoffer les études céramiques afin de mieux définir ce complexe important du littoral des Guyanes centrales.

4Les trois sites du Maroni ont livré des inhumations primaires (ou secondaires) ainsi que des dépôts secondaires en urne, ce qui diffère de la nécropole d’AM 41. Cette dernière a livré deux concentrations d’urnes qui montrent différents modes d’inhumation. Ils témoignent probablement d’un culte du chef ou ancêtre fondateur entouré des membres de la famille ou du clan, matérialisé par une sépulture principale « en coffre » encerclée par des dizaines de dépôts d’urnes. Ce modèle hypothétique diffère des sépultures présumées des sites de l’île de Cayenne où des fosses rectangulaires, remplies de poteries entières et de débris de vases marquant l’emplacement du corps du défunt, sont creusées de façon organisée. De plus, les nouvelles datations radiocarbones et l’interprétation issue de l’étude céramique des sites PK 11 et Cimetière paysager Poncel (CPP) ont permis de réviser la typochronologie de l’île de Cayenne, en l’occurrence le complexe Thémire. D’abord, on propose une phase ancienne et originale suivie d’une phase tardive redéfinissant le complexe Thémire pour laquelle le complexe Koriabo joue un rôle novateur. Les origines culturelles de la phase ancienne seront discutées à partir des données inédites concernant l’occupation de l’Âge céramique ancien de l’île de Cayenne qui était jusqu’à présent connu par la céramique dite « Ouanary encoché ». Elle se présente maintenant plutôt comme un complexe céramique à part entière, certainement détachée de l’Aristé (tardif).

5Les fouilles préventives sur le site d’Eva 2 ont mis au jour également l’occupation la plus récente de la séquence chronoculturelle. Elle a été attribuée à l’Âge historique et se présente comme deux occupations distinctes : (a) une première occupation aux xviie et xviiie siècles qui livre une série de formes céramiques Koriabo non décorées et (b) un site funéraire du xixe siècle matérialisé par des inhumations par paires et une sépulture en urne, vraisemblablement celle du chef. Une comparaison morphologique avec les vases récents kali’nas, présents dans les collections européennes et régionales, a permis de définir le complexe céramique et historique de Malmanoury. Il s’agit d’un complexe intermédiaire entre les traditions précolombiennes et modernes, impacté par les apports coloniaux. Cependant, ces complexes se partagent des attributs qui ont traversé le temps par l’appropriation et la transformation des nouveautés culturelles. Ce phénomène s’inscrit dans un processus d’ethnogenèse qui favorise la renaissance d’une identité culturelle basée sur des concepts partagés parmi les différents groupes amérindiens du littoral. Le bol peint en rouge, encore utilisé aujourd’hui par les Kali’na du littoral lors des cérémonies, est l’objet par excellence de cette continuité culturelle en Guyane française.

Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Martijn M. van den Bel, « Archaeological investigations between Cayenne Island and the Maroni river : a cultural sequence of western coastal Franche Guiana from 5000 BP to present »Archéopages, 43 | 2016, 109-110.

Référence électronique

Martijn M. van den Bel, « Archaeological investigations between Cayenne Island and the Maroni river : a cultural sequence of western coastal Franche Guiana from 5000 BP to present »Archéopages [En ligne], 43 | 2016, mis en ligne le 01 décembre 2018, consulté le 09 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/902 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.902

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search