La construction de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire. Une coopération fructueuse entre l’Inrap et Effaige Rail Express
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Mots-clés :
ligne à grande vitesse (LGV)Keywords:
high-speed rail (HSR)Palabras claves:
línea de alta velocidadTexte intégral
1Pour le maître d’ouvrage comme pour l’entrepreneur, les fouilles archéologiques sont un élément majeur de la tenue du planning. Dans le chantier de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire (LGV BPL), la coopération étroite et constante entre les équipes d’Eiffage Rail Express (ERE), l’Inrap et le service régional de l’Archéologie a permis d’inscrire ces fouilles dans la meilleure compatibilité avec le planning, pourtant tendu, du chantier. Eiffage a été choisi en 2011 par SNCF Réseau pour le financement, la conception, la construction et la maintenance de la LGV Bretagne-Pays de la Loire. Eiffage Rail Express, filiale d’Eiffage, a été créée pour le projet. Ces fouilles ont donné de précieux renseignements sur l’histoire des territoires traversés par la LGV. Les différents acteurs ont voulu, dans un partenariat entre l’Inrap et Eiffage, permettre aux habitants de ces territoires de mieux connaître leur passé grâce à des expositions des résultats des fouilles. Ainsi, cet investissement d’avenir donne un précieux éclairage historique.
2Aurore Decherf a été, au sein d’ERE, une des responsables du suivi des fouilles archéologiques. Elle expose, dans les lignes qui suivent, le déroulement des opérations et met en évidence la qualité de la coopération entre Eiffage, l’Inrap et les services de l’État.
3L’Inrap a été sollicité dès l’été 2011 par Réseau ferré de France (RFF) – établissement public à caractère industriel et commercial auquel SNCF Réseau, propriétaire et gestionnaire du réseau ferré national, a succédé au 1er janvier 2015 – pour effectuer les premiers diagnostics de l’emprise de la future ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire. Eiffage Rail Express a repris l’ensemble des dossiers en cours dans le cadre d’un contrat de partenariat public-privé, d’une durée de 25 ans, signé en 2011 entre SNCF Réseau et ERE.
4À l’été 2012, les fouilles situées sur les zones prioritaires ont été achevées avant les premiers coups de pelles. L’ensemble des terrains n’étant pas complétement libéré, les fouilles prescrites étaient souvent à réaliser dans l’urgence pour respecter le planning. Les délais entre la libération du terrain et le début d’un chantier archéologique devaient être les plus courts possible pour ne pas pénaliser l’avancée des terrassiers sur la trace. À partir de l’automne 2012, les terrassiers et les archéologues travaillaient en coactivité. Cette cohabitation s’est très bien déroulée.
5Aujourd’hui, l’ensemble des dossiers entrepris depuis 2011 sont clos, l’ensemble des rapports ont été reçus. Quinze fouilles ont été menées en Ille-et-Vilaine, neuf dans la Mayenne et douze dans la Sarthe (dont une opération portant sur huit suites). Sur l’ensemble des opérations, l’Inrap a eu un rôle de facilitateur. Thomas Arnoux, responsable des fouilles en Bretagne, et Pierre Chevet, responsable dans les Pays de la Loire, ont permis la bonne tenue du planning, notamment par une mobilisation rapide des équipes pour répondre à des demandes qui nécessitaient souvent une réponse immédiate. Ces deux responsables se sont montrés disponibles, en priorité pour réceptionner plus rapidement les terrains libérés de toutes contraintes archéologiques et ainsi permettre l’avancée des terrassements. De nombreux efforts ont été demandés aux équipes d’archéologues pour tenir au mieux le planning malgré une météo peu clémente. Les équipes de l’Inrap ont travaillé conjointement avec Eiffage pour permettre la tenue du planning des travaux sans entraver les procédures archéologiques. Pour chaque diagnostic achevé, le responsable de la fouille informait ERE par téléphone des suites à donner, si le terrain pouvait être rapidement libéré ou si une fouille était envisagée, pour que ERE puisse s’adapter et prévenir l’ensemble des acteurs concernés.
6En fin de chantier, pour répondre à la pression des terrassiers, ERE a choisi de conserver l’Inrap comme unique opérateur. La mise en place de moyens conséquents et les efforts fournis ont permis de résoudre l’ensemble des difficultés en vue de la libération des parcelles, du piquetage par les géomètres ou encore du respect des enjeux écologiques. Le service régional de l’Archéologie a également joué un rôle très actif dans cette collaboration, notamment en traitant très rapidement les informations, de façon à anticiper la programmation des diagnostics hors emprise ou directement une fouille dans les zones sensibles.
- 1 Exposition « Sur les rails de l’histoire » inaugurée le 5 décembre 2013 à la préfecture de la Sarth (...)
7Une fois le travail de terrain réalisé, la richesse des données recueillies par les archéologues nous a permis de mener une action de communication avec les riverains. Nous avons conjointement organisé diverses manifestations. Parmi les plus importantes, on peut mentionner une remorque d’exposition et une exposition1 itinérante accompagnée d’un catalogue qui ont permis d’aller à la rencontre des riverains dans les communes traversées. En outre, une journée rencontre et bilan sur les fouilles réalisées en Pays de la Loire a été organisée sur le site historique de Sainte-Suzanne (Mayenne).
Notes
1 Exposition « Sur les rails de l’histoire » inaugurée le 5 décembre 2013 à la préfecture de la Sarthe, au Mans. http://www.images-archeologie.fr/Accueil/Recherche/p-36-notice-REPORTAGE-portfolio-Exposition-Sur-les-rails-de-l-histoire.htm?¬ice_id=9610
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Référence papier
Marc Legrand et Aurore Decherf, « La construction de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire. Une coopération fructueuse entre l’Inrap et Effaige Rail Express », Archéopages, Hors-série 4 | 2016, 122-123.
Référence électronique
Marc Legrand et Aurore Decherf, « La construction de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de la Loire. Une coopération fructueuse entre l’Inrap et Effaige Rail Express », Archéopages [En ligne], Hors-série 4 | 2016, mis en ligne le 18 août 2022, consulté le 17 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/8092 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.8092
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