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1. Expertiser

Programme d’étude quadriennal des fortifications médiévales de Césarée

A four-year programme to study the medieval fortifications of Caesarea
Programa de estudio cuatrienal de las fortificaciones medievales de Cesárea
Jocelyn Martineau, Jean Mesqui et Nicolas Faucherre
p. 50-57

Résumés

Le site israëlien de Césarée a été l'objet, depuis les années 1950, d'une activité archéologique intense, portant principalement sur la ville byzantine. La mission archéologique française (2007-2010) visait à préciser le plan et la datation de l'enceinte de la ville, attribuée essentiellement aux Francs. La méthode choisie a consisté à établir un relevé systématique des structures visibles et à mener la fouille des tours 6 et 7 de l'enceinte. Ainsi, les trois campagnes ont abouti à plusieurs résultats remarquables : dresser un plan du secteur du château et identifier les structures architecturales majeures (entrée, salle voûtée d'ogives, fortifications englobant une enceinte antérieure) ; mieux cerner l'implantation de l'enceinte primitive de Césarée sous les fortifications médiévales ; préciser la chronologie relative complète de l'enceinte grâce aux fouilles des tours 6 et 7.

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Texte intégral

1Césarée, Caesarea Maritima, est située surla côte méditerranéenne d’Israël, à 60 km au nord de Tel-Aviv et à 40 km au sud d’Acre [Fig.1]. Devenue, depuis une vingtaine d’années, l’un des sites archéologiques les plus visités d’Israël, elle a été le siège d’une activité archéologique considérable à partir des années 1950, visant à révéler son passé antique et médiéval. Les fouilles menées entre les années 1960 à 2000 se sont concentrées sur la ville byzantine au sud : le promontoire du temple et la frange littorale occidentale d’un quartier byzantin et arabe ancien [Fig.2].

[Fig.1] Carte d’Israël avec localisation de Césarée.

[Fig.1] Carte d’Israël avec localisation de Césarée.

Documents de la mission

[Fig.2] Plan de l’historique des fouilles des enceintes de Césarée.

[Fig.2] Plan de l’historique des fouilles des enceintes de Césarée.

1 - Tour 1, porte nord
2 - Tour 2
3 - Tour 3
4 - Tour 4
5 - Tour 5
6 - Tour 6
7 - Tour 7
8 - Tour 8
9 - Tour 9, porte est
10 - Tour 10
11 - Tour 11
12 - Tour 12
13 - Tour 13
14 - Tour 14
15 - Tour 15, porte sud-ouest
16 - Château
17 - Cathédrale
18 - Tour immergée
19 - Jetée des colonnes
20 - Avant-Port
21 - Port nord
22 - Porte nord et tour polygonale
23 - Aqueduc extérieur
24 - Aqueduc intérieur
25 - Amphitheâtre
26 - Enceinte d’Hérode
27 - Enceinte byzantine
28 - Hippodrome
29 - Cirque d’Hérode
30 - Palais d’Hérode
31 - Théâtre et son enceinte

Documents de la mission

  • 1 Professeur à l’institut d’archéologie, Université hébraïque de Jérusalem.

2Bien que l’enceinte médiévale de la ville ait été reconnue depuis le xixe siècle, ces fortifications n’ont pas été une priorité des recherches depuis leur dégagement sous la direction de Avraham Negev (entre 1959 et 1963). À ce moment, l’histoire des fortifications de Césarée se résumait à trois périodes d’aménagement : à la fin du ier siècle avant notre ère, la première ligne de défense, élevée sous Hérode, avec la fondation de la première ville ; entre le ve et le vie siècle, à la période byzantine tardive, la création d’une grande enceinte ovalaire au-delà du périmètre strictement hérodien ; et enfin, à la période franque (entre 1251et 1252), la construction par Louis IX d’une enceinte quadrangulaire rétractée sur le port, seule subsistante de l’œuvre considérable de ce roi pour protéger les ports de la côte. La délimitation de la ville du Haut-Moyen Âge, après la conquête arabe au viie siècle, restait à préciser, même si les fouilles menées à l’ouest du théâtre montraient un secteur urbain vivace à cette période. Le dégagement de la dernière enceinte, celle de saint Louis, dans les années 1960, a montré qu’elle constituait en fait une refortification d’une enceinte plus ancienne de même tracé. Elle fut d’abord attribuée aux Francs et datée de la période suivant leur conquête (1101). Mais plusieurs observations d’Israël Levine1, et des découvertes archéologiques ponctuelles faites par Joseph Porath, au sud de l’enceinte franque, ont amené les archéologues israéliens à supposer que l’enceinte primitive existait déjà à l’époque islamique ancienne ; cependant, les indices étaient trop ténus pour la dater précisément comme pour la replacer dans son contexte urbain. La seule intervention archéologique programmée ensuite remonte à 2004 et portait sur un élément de courtine de la tour 3.

3La mission française de Césarée, menée entre 2007 et 2010, avait donc pour objectif général de préciser le plan et la chronologie de cette troisième enceinte essentiellement attribuée aux Francs. Le financement de l’opération a reposé sur la subvention du ministère français des Affaires étrangères et européennes, complétée par des subventions du Centre d’études supérieures de civilisation médiévale de l’Université de Poitiers (Cescm) et du Centre de recherche français de Jérusalem (Crfj). Une convention de coopération, entre l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et la direction des Antiquités israéliennes (Iaa), a par ailleurs permis de bénéficier de l’assistance de deux collègues de l’Inrap (un archéologue spécialiste du bâti médiéval et un topographe).

Déroulement et résultats des campagnes

4Sur un linéaire d’un kilomètre de longueur, il était nécessaire d’adopter une approche pragmatique de l’enceinte médiévale de Césarée, une fouille systématique n’étant pas envisageable. Elle l’était d’autant moins que l’enceinte était archéologiquement très mal connue. Nous avons opté pour une approche double reposant, d’une part, sur le relevé systématique des structures en place au-dessus du sol (comprenant la topographie, le relevé architectural et l’analyse des maçonneries) et, d’autre part, sur la fouille exhaustive de deux tours de l’enceinte, les tours 6 et 7. Le choix de ces deux ouvrages, effectué après la campagne 2007, ne tient ni au hasard, ni à l’opportunité ; en effet, la tour 6 était la seule de l’enceinte à présenter de façon manifeste une élévation interne antérieure à Louis IX, alors que la tour 7 offrait une structure complexe qui autorisait à envisager le processus constructif.

  • 2 Mesqui, Nicolas Faucherre, Bruno Merlin (architecte), Eyal Tamir (topographe israélien) et Hervé Ba (...)

5La première campagne d’étude2 visait donc à reconnaître le potentiel archéologique de l’enceinte par un relevé topographique et architectural de l’ensemble des tours, des courtines ainsi que des restes du château. Il a été possible ainsi de dresser, pour la première fois, un plan archéologique du secteur du château [Fig.3 et 4] et d’identifier des éléments architecturaux d’importance : une tour primitive à bossages, pourvue d’un couloir d’entrée à trois herses successives, datable, en l’état actuel des recherches, de 1218 ou 1228 ; les ruines de la grande salle voûtée d’ogives construite par saint Louis au-dessus de la tour primitive ; les traces du « grand degré » appuyé contre sa face ouest pour desservir cette grande salle. Les relevés ont aussi permis de discerner les vestiges de courtines et de tours de flanquement d’une enceinte primitive englobée dans la fortification de saint Louis. L’hypothèse d’une clôture continue de même tracé que l’enceinte actuelle a été confortée.

[Fig.3] Plan arabe.

[Fig.3] Plan arabe.

Document de la mission

[Fig.4] Plan franc.

[Fig.4] Plan franc.

Document de la mission

  • 3 Même équipe, rejointe par Jocelyn Martineau et Fabien Sanz-Pascual (Inrap), Kate Rafael (archéologu (...)

6La campagne suivante3 a été consacrée à la compréhension des conditions d’implantation de l’enceinte primitive de Césarée sur le cardo de la ville byzantine. Les niveaux d’occupation anciens, sous les fondations de la fortification médiévale, ont été identifiés lors de sondages à l’intérieur et aux abords de deux tours situées au nord-est de l’enceinte. La tour 6 est l’une de celles où l’enchemisement d’une tour primitive par l’enceinte de saint Louis était le plus manifeste. La tour 7 présentait l’avantage d’offrir au moins quatre phases d’occupation successives, datables de la période byzantine à la période franque. Enfin, ces deux tours offraient l’avantage d’être situées dans une zone proche de la fouille réalisée par Joseph Porath sur la tour 3, permettant à terme des mises en relation des résultats acquis par chacun des chantiers de fouilles.

  • 4 Avec le concours de Fabien Briand et de Philippe Boeckler (étudiants à l’Université de Nantes).

7L’objectif de la troisième campagne4 fut donc de préciser la chronologie de l’enceinte depuis sa fondation jusqu’à l’époque de saint Louis, en concentrant l’intervention sur les tours 6 et 7. Il importait de mieux cerner le contexte de fondation et d’appréhender les diverses phases de modification dans la structure tant des fortifications que de leur environnement.

  • 5 Avec le concours de Jean-Philippe Jouan (architecte du patrimoine).
  • 6 Professeur associé en géographie historique, Université de Jérusalem.
  • 7 Université de Haïfa.
  • 8 Directeur des fouilles et d’études à l’Iaa.

8Lors de la dernière campagne5, nous avons achevé la fouille de l’intérieur de la tour 6 ainsi que les relevés architecturaux des autres tours, entamés en 2007, et réalisé le relevé des profils de moulures et de nervures de l’ensemble du site. Élévations, coupes et plans issus des deux secteurs de fouille ont été systématiquement relevés manuellement par Fabien Sanz-Pascual au 1/20. Les campagnes de fouilles ont ainsi fourni au total 75 minutes de terrain. L’ensemble du mobilier recueilli a été lavé, conditionné et inventorié par Hervé Barbé et l’étude du corpus céramique est en cours. Une table-ronde organisée le 20 mai au Centre de recherche français de Jérusalem (Crfj), en collaboration avec Ronnie Ellenblum6, Joseph Patrich7 et le Crfj, sous la direction de Gideon Avni8, a été l’occasion de faire le point sur la recherche archéologique menée sur le site de Césarée ces vingt dernières années en présentant nos résultats dans un cadre scientifique élargi.

Les principaux constats de l’étude archéologique du bâti

9L’analyse archéologique du château a révélé un édifice complexe, pourvu d’un passage d’entrée remarquable et sans équivalent, présentant une grande salle voûtée sur ogives [Fig.5], accessible par un grand degré dont on ne trouve d’exemple analogue qu’à l’hôpital d’Acre. L’ensemble fortifié, artificiellement séparé de la terre ferme par un fossé, était entouré d’une enceinte flanquée de tours résultant de plusieurs campagnes de construction, et notamment de fortifications construites entre les xiie et xiiie siècles. La mission a également montré que l’imposante enceinte en avait entièrement englobée une plus ancienne, flanquée de tours et de contreforts, existant dès la période islamique ancienne.

[Fig.5] Tour-porte 10.

[Fig.5] Tour-porte 10.

Document de la mission

[Fig.6] Césarée, tour-porte est.

[Fig.6] Césarée, tour-porte est.

Document de la mission

La tour-porte est

10La tour-porte est (T9), ouvrage emblématique de l’enceinte franque, est un exemple de cette reprise, par les Francs, de structures islamiques [Fig.7]. Depuis les dégagements des années 1960-70, elle constitue l’entrée principale de la ville close. Elle a fait l’objet du plus grand nombre de restaurations. Consistant à remonter les voûtes de la salle d’entrée franque, ces travaux sont assez bien documentés par les photographies anciennes, ainsi que par une coupe d’Avraham Negev montrant l’état avant travaux. L’analyse précise des maçonneries montre l’extrême discernement de Negev et le soin avec lequel il a maintenu intacts tous les indices archéologiques repérés. On notera qu’il a également laissé en place les sols au-dessous du niveau xixe siècle, à l’intérieur de la tour, ce qui devrait permettre une fouille future de celle-ci. Il s’agit d’une restauration exemplaire ; le seul regret que l’on peut avoir porte sur l’absence totale de publication des découvertes qu’il fit pendant les travaux, si l’on excepte un article manuscrit où seules les premières observations de l’archéologue furent manifestement consignées. Il s’agit d’une tour-porte rectangulaire de 22,25 m de largeur frontale, pour 8,63 m de profondeur hors-murs au nord, et 10,5 m au sud ; elle est enchapée sur ses faces est et sud par le glacis général, qui monte ici seulement à 11,6 m ASL. Au nord, elle est bordée par le massif d’accès, prolongé par un pont de maçonnerie à une arche, constituée d’arcs au tracé brisé et supportant un tablier de bois moderne ; le pont ne rejoignait pas la contrescarpe, et il existait donc un dispositif de pont-levis ou de pont mobile pour protéger l’accès. Comme à la tour 1, le passage d’entrée est doublement coudé : il tourne une première fois sur la gauche, pour passer sous la porte extérieure, au nord. Celle-ci est large de 3,14 m ; l’arc en a été remonté par Negev, mais il en subsistait les piédroits au moment du dégagement. L’entrée dans la salle était contrôlée successivement par un assommoir et par une herse ; au revers, le seuil de marbre est partiellement conservé, ainsi que les crapaudines supérieures des vantaux, qui étaient bloquées par une barre dont subsistent les logements, de part et d’autre du passage. La longue salle était couverte de trois travées de voûtes d’ogives, remontées par Negev en récupérant les claveaux qu’il trouva pendant les dégagements, complétés par des pierres qu’il fit retailler sur le même modèle. Les arcs retombent sur des chapiteaux de très belle facture ; le chapiteau d’angle nord-est présente la particularité d’une colonne coudée, suivant une tradition bien ancrée au Proche-Orient. Au fond de la salle, vers le sud, se trouve un bel abreuvoir carré, collé dans l’angle sud-ouest et alimenté par une citerne (peut-être toujours alimentée, si l’on en juge par l’humidité des parements de la paroi ouest). Il s’agit d’une disposition très intéressante dans un ouvrage d’accès et d’une grande fonctionnalité, puisqu’elle permettait aux bêtes et aux hommes de se désaltérer à l’ombre. Le passage se retournait à nouveau, cette fois à droite (vers l’ouest), passant dans un couloir de 3,25 m de long, dont la voûte a été remontée pour l’essentiel par Negev ; cependant, sa coupe prouve que le dessus de la voûte subsistait, traversé par un assommoir qui surveillait le passage. Ce segment était protégé également par des vantaux dont les crapaudines ont été pillées (on voit encore leurs encoches). Puis, au-delà, on empruntait un passage de 6,6 m de long, peut-être voûté, mais aucun indice ne l’atteste ; Negev n’a d’ailleurs pas remonté ce couloir, certainement faute de preuves.

[Fig.7] Évolution des portes primitives.

[Fig.7] Évolution des portes primitives.

Document de la mission

[Fig.8] Tour 6 en 2009.

[Fig.8] Tour 6 en 2009.

Document de la mission

[Fig.9] Colonne en boutisse.

[Fig.9] Colonne en boutisse.

Document de la mission

[Fig.10] Plan de la tour 6.

[Fig.10] Plan de la tour 6.

Document de la mission

La tour 6

11Dans ce secteur, de nombreux indices laissent penser à une réaffectation rapide, à des fins défensives, d’un quartier de la ville byzantine précédemment abandonnée dans le courant du vie-viie siècle. Le portique oriental du cardo antique, partiellement ruiné et remblayé sous une couche de terre végétale, est en effet réutilisé comme support d’une enceinte de 2,50 m de large, flanquée d’une tour carrée de 7,57 m de côté hors-tout (57,30 m²) fondée sur un soubassement plein de 57,30 m2. La colonne découverte sous le mur de gorge occidental, à un niveau plus bas que les deux colonnes précédentes, est particulièrement représentative du système de fondation à colonnes en boutisse que l’on retrouve dans toute l’enceinte, de la période arabe ancienne à la période franque [Fig.9]. Couchée dans un axe nord-sud, il s’agit plus exactement d’un fût monolithe de granit à gros grain bleu-noir d’environ 0,70 m de diamètre. Trois autres colonnes ont été retrouvées couchées dans le sens opposé est-ouest, en travers du cardo, générant ainsi un chaînage original dont le rôle devait être plus antisismique que défensif [Fig.10]. La fouille et l’étude du bâti indiquent que les quatre élévations de la tour ont été édifiées en même temps que les deux courtines adjacentes. Seul le premier niveau subsiste sur toute sa hauteur d’origine, soit 3,50 m, du sol au plancher du premier étage. Le second niveau n’est plus conservé que sur quatre assises, d’une hauteur totale de 1,43 m. Il faut sans doute ajouter l’équivalent jusqu’à hauteur du plancher du deuxième étage disparu. Un troisième niveau est fortement supposé, même s’il n’en subsiste aucune trace. Reprise une première fois par saint Louis, une seconde fois par les Bosniaques avant d’être détruite dans les années 1960, la partie haute de la tour 6 ne conserve plus aujourd’hui que l’arase d’une galerie à quatre archères à niche, d’origine franque. L’examen du parement interne a permis de distinguer deux niveaux de construction, séparés par une césure horizontale à mi-hauteur. Au-dessous de cette césure, les assises ont une hauteur moyenne comprise entre 0,19 m et 0,28 m, alors qu’au-dessus elles alternent entre assises hautes (0,40 à 0,46 m) et assises basses (0,20 à 0,30 m). Toutes les assises filent d’un mur à l’autre, sans aucune rupture significative. Les angles sont par ailleurs parfaitement chaînés de haut en bas et liés par le même mortier de chaux gris-blanc, ce qui plaide en faveur d’une construction homogène, malgré la différence d’appareillage. Le tout forme un même ensemble architectural homogène, fondé sur le soubassement décrit précédemment. Il est donc probable que la césure ne soit pas significative d’un changement de campagne de construction. La fouille a fait apparaître en outre les restes d’une porte à arc en plein cintre dont il ne subsiste que le piédroit oriental. La stratification progressive des sols d’occupation du rez-de-chaussée a généré une séquence stratigraphique d’une épaisseur totale d’environ 0,70 m. Intégralement fouillés, ces sols de terre battue ont livré un mobilier abondant et varié. Les premiers résultats, corroborés par l’analyse au carbone 14 de trois échantillons prélevés dans les mortiers de chaux (charbon de bois et noyau d’olive), ont révélé une datation entre la fin du viie siècle et le début du xe siècle, c’est-à-dire à l’époque omeyyade ou à l’époque abbasside.

12En développant une méthode propre, avec des moyens très modestes adaptés au contexte et aux possibilités financières du Maee, avec le soutien logistique des autorités locales, la mission a réussi à cerner la chronologie relative des fortifications médiévales de Césarée et à mettre au jour une fortification urbaine islamique ancienne quasi-inédite au Proche-Orient. Le facteur déterminant a sans doute été également la rencontre et la confrontation de connaissances et de pratiques d’archéologues de formation et de pays différents. Il a été particulièrement intéressant pour les chercheurs, tant français qu’israéliens, de faire la part, sur l’un des plus grands sites archéologiques du Proche-Orient, entre les techniques architecturales des Croisés et les réalités du bâti préexistant qui ont été combinées. Cette confrontation a eu ses moments de passion ou de doute, mais elle a permis de se comprendre, d’apprendre à parler et à voir avec les yeux de l’autre sans immédiatement prendre une position dogmatique.

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Notes

1 Professeur à l’institut d’archéologie, Université hébraïque de Jérusalem.

2 Mesqui, Nicolas Faucherre, Bruno Merlin (architecte), Eyal Tamir (topographe israélien) et Hervé Barbé (archéologue à la Direction des Antiquités Israéliennes).

3 Même équipe, rejointe par Jocelyn Martineau et Fabien Sanz-Pascual (Inrap), Kate Rafael (archéologue bénévole israélienne) et Nicolas Morelle (étudiant en archéologie médiévale à l’Université de Rennes).

4 Avec le concours de Fabien Briand et de Philippe Boeckler (étudiants à l’Université de Nantes).

5 Avec le concours de Jean-Philippe Jouan (architecte du patrimoine).

6 Professeur associé en géographie historique, Université de Jérusalem.

7 Université de Haïfa.

8 Directeur des fouilles et d’études à l’Iaa.

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Table des illustrations

Titre [Fig.1] Carte d’Israël avec localisation de Césarée.
Crédits Documents de la mission
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Titre [Fig.2] Plan de l’historique des fouilles des enceintes de Césarée.
Légende 1 - Tour 1, porte nord 2 - Tour 2 3 - Tour 3 4 - Tour 4 5 - Tour 5 6 - Tour 6 7 - Tour 7 8 - Tour 8 9 - Tour 9, porte est 10 - Tour 10 11 - Tour 11 12 - Tour 12 13 - Tour 13 14 - Tour 14 15 - Tour 15, porte sud-ouest 16 - Château 17 - Cathédrale 18 - Tour immergée 19 - Jetée des colonnes 20 - Avant-Port 21 - Port nord 22 - Porte nord et tour polygonale 23 - Aqueduc extérieur 24 - Aqueduc intérieur 25 - Amphitheâtre 26 - Enceinte d’Hérode 27 - Enceinte byzantine 28 - Hippodrome 29 - Cirque d’Hérode 30 - Palais d’Hérode31 - Théâtre et son enceinte
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Titre [Fig.3] Plan arabe.
Crédits Document de la mission
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Titre [Fig.4] Plan franc.
Crédits Document de la mission
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Titre [Fig.5] Tour-porte 10.
Crédits Document de la mission
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Titre [Fig.6] Césarée, tour-porte est.
Crédits Document de la mission
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Titre [Fig.7] Évolution des portes primitives.
Crédits Document de la mission
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Titre [Fig.8] Tour 6 en 2009.
Crédits Document de la mission
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Titre [Fig.9] Colonne en boutisse.
Crédits Document de la mission
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Titre [Fig.10] Plan de la tour 6.
Crédits Document de la mission
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Pour citer cet article

Référence papier

Jocelyn Martineau, Jean Mesqui et Nicolas Faucherre, « Programme d’étude quadriennal des fortifications médiévales de Césarée »Archéopages, Hors-série 2 | 2010, 50-57.

Référence électronique

Jocelyn Martineau, Jean Mesqui et Nicolas Faucherre, « Programme d’étude quadriennal des fortifications médiévales de Césarée »Archéopages [En ligne], Hors-série 2 | 2010, mis en ligne le 01 octobre 2010, consulté le 10 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/767 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.767

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Auteurs

Jocelyn Martineau

Inrap

Jean Mesqui

Société française d’archéologie

Nicolas Faucherre

Université de Nantes

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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