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Dossier

Les villages du Néolithique ancien en Alsace. Un état de la recherche

Early Neolithic villages in Alsace. An overview
Aldeas del Neolítico antiguo en Alsacia. Estado de la investigación
Philippe Lefranc
p. 18-25

Résumés

Cette contribution propose un rapide état des lieux sur la recherche consacrée aux habitats du Néolithique ancien dans le sud de la plaine du Rhin supérieur. Les quelque 150 plans de bâtiments recensés sur les habitats des groupes de Haute- et de Basse-Alsace nous autorisent une première approche des types architecturaux, des orientations – propres à chaque région stylistique et variables dans le temps – comme de l’organisation des habitats et de leur inscription au sein d’ensembles territoriaux structurés autour de sites centraux. La question de l’organisation interne des habitats et de leur évolution chronologique a pu être abordée à travers les exemples de Bischoffsheim, Entzheim et Sierentz qui ont livré des séries de bâtiments bien datés ; nous proposons de retenir un modèle proche dans son principe de celui du Hofplatz de Jens Lüning (groupe de maisons diachrones, édifiées par un même segment social tout au long de l’occupation du village), mais en restituant un espace villageois préalablement découpé en parcelles grossièrement quadrangulaires. Enfin, nous nous penchons sur les tombes régulières en habitat, type depuis longtemps reconnu, tout en signalant l’existence d’individus inhumés dans des positions non conventionnelles.

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Texte intégral

  • 1 Programmé par le groupe Préhistoire de l’UMR 7044 Archimède (Université de Strasbourg).

1L’étude des habitats du Néolithique ancien découverts en Alsace au cours des quinze dernières années est passée au premier rang des objectifs de la recherche régionale. Depuis la fin des années 1990, le corpus des maisons rubanées recensées dans ce secteur géographique a en effet été multiplié par dix, à la faveur notamment des grands décapages préventifs qui ont également permis de mieux appréhender l’organisation interne de ces habitats, ainsi que la question de leur inscription au sein de larges réseaux de sites. Il est donc nécessaire d’ordonner cet important corpus qui fait, depuis 2014, l’objet d’un axe de recherche1. Cette contribution propose un rapide état des connaissances, ainsi que quelques pistes de recherches. Rappelons que la région considérée est occupée par deux groupes régionaux du Rubané se distinguant au niveau des styles céramiques, des gestes funéraires, des systèmes d’élevage et de l’architecture. Ils s’étendent respectivement sur la Basse- et la Haute-Alsace, la frontière stylistique étant située au niveau de la ville de Colmar (Jeunesse, 1995).

2Le corpus régional des maisons rubanées s’élève aujourd’hui à environ 150 bâtiments, inégalement répartis entre la Haute et la Basse-Alsace. Le groupe stylistique bas-alsacien est le mieux documenté, avec près d’une centaine de maisons identifiées provenant essentiellement des habitats étudiés à Bischoffsheim « Afua du stade » (Jeunesse, Sainty, 1991 ; Lefranc et al., 2004 ; Lefranc, 2007), Entzheim « Les Terres de la Chapelle » (Lefranc et al., 2012), Rosheim « Sainte-Odile/Rittergass » (Jeunesse, Lefranc, 1999 ; Lefranc, Michler, à paraître), Osthouse (Perrin, 2013) et Kolbsheim (Denaire, 2013). L’inventaire haut-alsacien est moins étoffé, avec à peine une quarantaine de maisons, pour la plupart mises au jour à Sierentz « Sandgrube » et « Tiergarten » (Wolf, 1997 ; Lefranc, Denaire, 2000) et à Ungersheim « Bioscope » (Châtelet, 2006). Il faut ajouter à ce corpus une quinzaine de bâtiments localisés au niveau de la frontière, à Wettolsheim « Ricoh » (Jeunesse, 1993a) et à Colmar « Route de Rouffach » (Jeunesse, 1993b). Si l’on ne retient dans cet inventaire que les maisons dont l’appartenance à un type de bâtiment peut être précisée, le corpus chute à moins d’une centaine de bâtiments, dont les trois quarts sont localisés en Basse-Alsace. Dans l’ensemble de la région, trois sites seulement ont livré plus de dix maisons : Bischoffsheim (41 maisons), Entzheim (23 maisons) et Sierentz (15 maisons), habitats sur lesquels a été constitué l’essentiel de la documentation se rapportant à l’architecture et à l’organisation spatiale des villages rubanés du sud de la plaine du Rhin supérieur.

L’architecture : trois types de maisons

3En Basse-Alsace, région où l’architecture a pu être documentée pour toute la séquence rubanée, de l’étape ancienne à l’étape finale, les maisons sont en règle générale de plan rectangulaire même si, vers la fin du Rubané récent, apparaissent quelques plans trapézoïdaux évoquant la tradition architecturale haute-alsacienne. À de rares exceptions près, les types rencontrés s’intègrent à la typologie de Modderman (Modderman, 1970) qui distingue les bâtiments tripartites (type 1), les maisons bipartites (type 2) et les maisons réduites au seul module central (type 3).

4Les maisons tripartites sont les plus nombreuses (39 occurrences), et ce quelle que soit l’étape stylistique considérée. La variabilité typologique observée entre les bâtiments de type 1 est essentiellement fonction de facteurs chronologiques : on pense notamment à la présence du dispositif en Y ou aux fossés extérieurs (Aussengraben) (Nowicki et al., 1997) rencontrés sur les bâtiments du Rubané ancien, mais également à d’autres caractères architecturaux plus rarement notés tels que l’accroissement de la taille des maisons entre les étapes ancienne et récente. D’une longueur comprise entre 20 et 30 m pour une largeur oscillant entre 5 et 6 m au Rubané ancien, elles atteignent très fréquemment, au cours de l’étape récente, 40 m de long pour une largeur avoisinant 7 m. Il existe également, sur le site de Bischoffsheim [ill. 1], quelques très longues maisons de plus de 45 m datées des étapes ancienne et moyenne ; il s’agit là de bâtiments relativement étroits, construits sur les mêmes modules que les maisons plus modestes, mais qui se particularisent par un fort développement de la partie arrière. Les très longues maisons sont également attestées lors de l’étape récente, notamment à Kolbsheim « Vogeseblick » où un bâtiment de plus de 56 m de long, caractérisé par un allongement des parties arrière et centrale, a récemment été étudié (Denaire, 2013).

1. L’habitat de Bischoffsheim, étudié sur une surface de 3 ha, a livré les plans souvent très bien conservés d’une quarantaine de bâtiments, essentiellement des grandes maisons tripartites, dont la construction s’étage sur près de trois siècles.

1. L’habitat de Bischoffsheim, étudié sur une surface de 3 ha, a livré les plans souvent très bien conservés d’une quarantaine de bâtiments, essentiellement des grandes maisons tripartites, dont la construction s’étage sur près de trois siècles.

Relevé et DAO B. Bakaj, Antéa

5Les maisons bipartites de type 2 (29 occurrences) sont des édifices de taille modeste, dépourvus de partie avant, qui n’excèdent pas 10 à 15 m de longueur. Leur partie arrière est peu développée, le plus souvent limitée à une unique travée selon un schéma également attesté en Haute-Alsace et dans le Rubané du Nord-Ouest. Il est possible que, vers la fin de l’étape récente, notamment à Rosheim « Sainte-Odile/Rittergass » (Lefranc, Michler, à paraître), apparaissent en Basse-Alsace des maisons longues bipartites comparables à celles rencontrées sur les habitats du Bassin parisien, par exemple à Berry-au-Bac « Le Chemin de la Pêcherie » (Ilett, Plateaux, 1995), Cuiry-lès-Chaudardes (Ilett et al., 1980 ; Ilett, Hachem, 1987), Bucy-le-Long « La Fosselle » (Hachem et al., 1998) ou Mennevile « Derrière le Village » (Farruggia et al., 1996). Ces bâtiments bipartites, qui peuvent dépasser 25 m de longueur, se distinguent de leurs homologues alsaciens par leur taille importante qui dérive essentiellement d’un fort développement de la partie arrière pouvant compter de deux à trois travées.

6Enfin, les bâtiments de type 3 demeurent rares (7 occurrences) et souvent difficile à caractériser. Comme il est de règle en Basse-Alsace, tous les bâtiments sont orientés dans un quadrant nord-ouest. L’analyse des maisons bien datées de Bischoffsheim a montré qu’à l’intérieur de ce quadrant, les bâtiments s’organisaient en groupes d’orientation étroitement corrélés aux étapes stylistiques et marqués par un glissement progressif vers l’axe est-ouest entre l’étape ancienne et l’étape récente (Lefranc, 2007). Ce phénomène s’observe également à Entzheim « Les Terres de la Chapelle ». Au sein du groupe stylistique haut-alsacien, seul l’habitat de Sierentz « Sandgrube », bien publié, a livré des plans de maisons suffisamment conservés pour se prêter à l’analyse. Les variations architecturales à caractère chronologique décelées en Basse-Alsace n’apparaissent pas en Haute-Alsace, la chronologie des maisons fouillées ne recouvrant que les étapes récente et finale de la séquence régionale. À l’exception du plan trapézoïdal, adopté dès la charnière Rubané moyen/récent (Jeunesse et al., 2007) et d’une orientation proche de l’axe est-ouest, les bâtiments ne diffèrent pas fondamentalement de leurs homologues du Rubané récent de Basse-Alsace, qu’il s’agisse des dimensions ou des types architecturaux rencontrés. On recense, sur les habitats du groupe de Haute-Alsace et sur les habitats de la frontière, 14 maisons de type 1, quatre maisons de type 2 et une seule maison de type 3. Les orientations enregistrées à Sierentz, habitat le plus méridional aujourd’hui documenté dans le sud de la plaine d’Alsace, suivent des axes ouest/est ou ouest-sud-ouest-est-nord-est. À Ungersheim, village situé plus au nord, à mi-chemin entre Sierentz et le secteur de la frontière stylistique (Châtelet, 2006), les orientations se répartissent de part et d’autre de l’axe est-ouest . Enfin, on doit noter que dans le secteur de la frontière, documenté par le site à occupation mixte de Wettolsheim « Ricoh », l’éventail des orientations recoupe à la fois celles enregistrées sur les maisons du Rubané récent de Basse-Alsace et celles qui caractérisent l’habitat d’Ungersheim [ill. 2].

2. Les groupes bas- et haut-alsaciens du Rubané se distinguent notamment par l’orientation des bâtiments, d’axe nord-ouest/sud-est en Basse-Alsace (en bleu) et proche de l’axe est-ouest en Haute-Alsace (en orange).

2. Les groupes bas- et haut-alsaciens du Rubané se distinguent notamment par l’orientation des bâtiments, d’axe nord-ouest/sud-est en Basse-Alsace (en bleu) et proche de l’axe est-ouest en Haute-Alsace (en orange).

Dans le secteur de la frontière (en vert), les orientations des maisons recouvrent celles de la Basse-Alsace et du nord de la Haute-Alsace.

DAO P. Lefranc, Inrap

L’organisation et l’évolution de l’espace

7Le modèle d’organisation interne des villages rubanés qui domine l’histoire de la recherche depuis son élaboration par l’équipe du plateau d’Aldenhoven est celui du Hofplatz (Stehli, 1989). Selon ce schéma, les villages sont constitués d’unités élémentaires d’habitation regroupant la maison elle-même, les fosses latérales ainsi qu’un nombre variable de fosses satellites. Cette unité atteignant une extension d’environ 25 m de rayon autour de la maison, la distance minimale entre deux bâtiments contemporains est donc en théorie de l’ordre d’une cinquantaine de mètres. Le Hofplatz correspond à la parcelle sur laquelle se succèdent plusieurs fermes, régulièrement reconstruites par plusieurs générations d’un même groupe social (Lüning, 1998). Ces Hofplätze peuvent développer des traditions céramiques propres, présenter des indices de spécialisation ou montrer des écarts de richesse significatifs. La stricte application de ce modèle au village de Bischoffsheim a permis de distinguer six ensembles – plus ou moins satisfaisants – regroupant en moyenne huit maisons diachrones pouvant être identifiées aux bâtiments successifs régulièrement reconstruits par une même maisonnée au sein d’un même périmètre et sur une durée d’environ trois siècles. Les ensembles les plus convaincants, rassemblant des maisons bien datées, montrent une succession de bâtiments recouvrant sans hiatus apparent toute la durée du Rubané de Basse-Alsace entre les stade ancien B et récent IVb (Lefranc et al., 2004) [ill. 3]. Les maisons semblent s’organiser de manière aléatoire au sein de ces ensembles, mais, dans deux cas au moins, il est possible de lire en filigrane un semblant d’organisation en rangée. Ce type d’organisation a souvent été noté sur l’ensemble du domaine rubané, par exemple à Frimmersdorf en Rhénanie (Weiner et al., 2010), à Ulm-Eggingen (Kind, 1989), à Cuiry-lès-Chaudardes (Coudart, 1998) ou à Sierentz (Wolf, 1997). En s’appuyant sur certains de ces plans, Oliver Rück s’est récemment attaché à déconstruire le modèle du Hofplatz et a proposé une lecture radicalement différente de l’organisation des villages rubanés qui seraient formés de rangées de maisons parallèles, en grande partie contemporaines et situées le long de rues ou autour de places dans le cadre d’une occupation de l’espace villageois dûment planifiée (Rück, 2011, 2014). Les quelques exemples alsaciens analysables nous obligent à nous inscrire en faux contre cette reconstruction qui semble faire très peu de cas de la chronologie. Il s’agit en premier lieu du village d’Entzheim « Les Terres de la Chapelle », récemment étudié (Lefranc et al., 2012) et qui offre, malgré une érosion assez marquée, un bel exemple de maisons construites sur plusieurs rangées étagées [ill. 4]. Or, l’abondante céramique décorée recueillie dans les fosses latérales associées aux maisons montre, sans ambiguïté possible, que les bâtiments frappés d’alignement sont très probablement tous diachrones. Le cas de Sierentz est également éclairant : ce vaste village s’étendant sur une dizaine d’hectares n’a malheureusement bénéficié que de fouilles portant sur des surfaces relativement réduites (Wolf, 1997 ; Lefranc, Denaire, 2000), mais plusieurs ensembles de maisons adjacentes et aux façades parfaitement alignées ont été observés [ill. 5]. Comme à Entzheim, l’étude de la céramique décorée a permis de montrer que les maisons constitutives de chaque ensemble relevaient de trois à quatre stades stylistiques successifs et que ces rangées résultaient probablement du déplacement d’une même maisonnée au sein d’un espace prédéfini (Lefranc, 2001). Il convient enfin de rappeler que l’organisation des maisons en rangée, déjà signalée sur le site de Langweiler 9 (Hofplatz nº 3) a joué un rôle important dans l’élaboration du modèle des Hofplätze (Kuper et al., 1977 ; Lüning, 1998).

3. Les neuf maisons de ce secteur du site de Bischoffsheim (Bas-Rhin), que l’on peut attribuer à cinq stades stylistiques successifs, illustrent le système du Hofplatz caractérisé par le déplacement d’une même maisonnée au sein d’un espace prédéfini.

3. Les neuf maisons de ce secteur du site de Bischoffsheim (Bas-Rhin), que l’on peut attribuer à cinq stades stylistiques successifs, illustrent le système du Hofplatz caractérisé par le déplacement d’une même maisonnée au sein d’un espace prédéfini.

On notera que l’espace de la ferme peut être simultanément occupé par deux bâtiments de types différents (aux stades IIb et III).

DAO P. Lefranc, Inrap

4. Le village rubané d’Entzheim, malheureusement très érodé, a livré un exemple de bâtiments organisés en rangées horizontales.

4. Le village rubané d’Entzheim, malheureusement très érodé, a livré un exemple de bâtiments organisés en rangées horizontales.

Cette configuration pourrait résulter d’une contrainte imposée par un quadrillage de l’espace villageois, une sorte de parcellaire que l’on peut également restituer sur le site de Bischoffsheim.

DAO P. Girard et P. Lefranc, Inrap

5. Le site de Sierentz, très partiellement fouillé, offre un exemple peu discutable d’organisation en rangées.

5. Le site de Sierentz, très partiellement fouillé, offre un exemple peu discutable d’organisation en rangées.

L’analyse de la céramique décorée a permis d’établir que les bâtiments frappés d’alignements appartenaient très probablement à des stades stylistiques successifs.

DAO A. Denaire, Antéa, P. Lefranc, Inrap

8L’analyse de l’organisation interne des villages alsaciens se conforme bien à ce modèle, qui peut être accepté dans son principe ; l’existence de groupes composés de maisons diachrones, édifiées par un même segment social tout au long de l’occupation du village, ne peut en effet être sérieusement remise en cause. Il nous semble cependant que le modèle puisse être en partie amendé : à Bischoffsheim comme à Entzheim, nous avons pu observer que des maisons potentiellement contemporaines présentaient une façade et un pignon arrière très rapprochés, configuration résultant très probablement d’une implantation des maisons à l’intérieur d’un espace quadrillé délimitant des parcelles rectangulaires, comme on peut en observer à Entzheim et sans doute à Sierentz ; ici, l’espace utile de la ferme ne s’étend pas tout autour de la maison – comme le suppose le modèle classique –, mais se développe uniquement de part et d’autre des longs côtés des bâtiments, proposition qui pourrait impliquer un réexamen de nombre de reconstitutions de Hofplätze rencontrées dans la littérature. Selon le modèle d’occupation accepté ici, le nombre de maisons contemporaines composant le village de Bischoffsheim s’élèvent à six pour la partie fouillée et aux alentours d’une douzaine au maximum, si l’on estime que seule une moitié du site a été reconnue. Les diverses estimations du nombre d’individus constituant la maisonnée rubanée, bien que fondées sur des modèles ethnographiques, restent théoriques et très difficile à manipuler (Dubouloz, 2008). Tout au plus peut-on, en prenant en compte la moyenne parfois avancée de 13 habitants par maison (ibid.), retenir pour la partie fouillée du site un ordre de grandeur situé autour d’une centaine de personnes. Il ne semble pas exister, à l’intérieur des villages du Rubané alsacien, d’espaces demeurés vides de vestiges et que l’on pourrait assimiler à des places de rassemblement communautaire. Les seules structures collectives connues sont les puits à eau que nous avons pu étudier à Ittenheim (Lefranc et al., 2010) et à Entzheim (Lefranc et al., 2012), et qui sont installés puis régulièrement reconstruits au sein d’un même périmètre localisé à la périphérie immédiate de l’espace villageois et pouvant faire office de place de rassemblement. L’espace villageois peut éventuellement être délimité par un fossé continu peu profond, à fond plat et à profil en cuvette. Deux enceintes de ce type, attribuées à l’étape ancienne, sont attestées à Colmar « Route de Rouffach » et à Wettolsheim « Ricoh » (Jeunesse, 1993a et b). Une troisième enceinte, un peu plus récente (transition Rubané moyen/récent), mais de morphologie identique, a été observée à Ittenheim « Complexe sportif » (Lefranc et al., 2010).

Les réseaux d’habitats : capitales microrégionales et sites satellites

9Le nombre des habitats fouillés sur de vastes surfaces est encore trop restreint pour nous permettre d’appréhender avec une précision suffisante la question de la hiérarchisation des villages du Rubané alsacien. Cependant, un habitat au moins peut être attribué, avec une forte probabilité, à la catégorie des « sites centraux » tels qu’ils ont été définis par Jürgen Kneipp (1995) et Jens Lüning (1998) en Hesse et en Rhénanie. L’assimilation de l’habitat de Rosheim « Sainte-Odile », partiellement fouillé (Jeunesse, Lefranc, 1999 ; Lefranc, Michler, à paraître), à une capitale microrégionale assurant des fonctions cérémonielles et économiques particulières se fonde sur la présence d’une enceinte à pseudo-fossé, monument à probable vocation cérémonielle fédérant les membres d’une même communauté ; sur un mobilier riche et diversifié traduisant des échanges à longue distance, illustrés notamment par des vases importés des régions du Neckar, de la Hesse et du Hegau ; et enfin sur sa très probable fonction d’importateur et de redistributeur de matières premières. Le site, et c’est une exception pour l’ensemble des habitats de Basse-Alsace, a en effet livré un nombre élevé d’artéfacts en roches tenaces, sous forme d’ébauches et de pièces finies, laissant envisager un contrôle de la diffusion des roches cristallines et des diabases vosgiennes dans la région proche (Mauvilly, 2001). La plupart des découvertes de « Sainte-Odile » sont attribuées aux étapes récente et finale, mais on peut envisager que ce statut de capitale microrégionale ait déjà été celui de l’habitat du Rubané ancien qui se développe à l’est de ce village : il s’agit en effet du seul secteur de Basse-Alsace ayant livré des fragments de statuettes rubanées (Thévenin, Munger, 1971 ; Lefranc, 2006), objets particulièrement nombreux sur les sites du Rubané ancien assurant des fonctions cérémonielles (Schade-Lindig, 2002). Il est difficile d’estimer l’étendue du groupement de sites dont le site central de Rosheim constituerait le centre symbolique. La répartition des habitats rubanés de l’étape récente au sud de la vallée de la Bruche montre une concentration d’une douzaine de villages ou de hameaux s’égrainant de part et d’autre du ruisseau du Rosenmeer, sur les communes de Rosheim, Bischoffsheim, Innenheim, Krautergersheim, Niedernai et Altorf, et qui pourraient constituer une même unité territoriale [ill. 6]. Selon cette hypothèse, ce groupement de sites s’inscrirait dans un cercle d’environ 10 km de diamètre. La plupart de ces habitats, possibles satellites de Rosheim, sont malheureusement assez peu documentés, à l’exception notable du village de Bischoffsheim qui, en dépit d’un nombre élevé de maisons bien conservées, n’a livré qu’un mobilier des plus communs, de très rares outils polis et, il faut le souligner, un important corpus céramique ne comptant qu’un seul tesson décoré dans un style exogène – et encore s’agit-il d’une importation haute-alsacienne. Le contraste avec Rosheim « Sainte-Odile » est des plus marqués et vient étayer l’hypothèse d’un village satellite inféodé à ce site central distant d’à peine 3 km.

6. La carte de répartition du Rubané de Basse-Alsace fait apparaître plusieurs concentrations de sites, dont une, bien documentée, pourrait correspondre à un groupement d’habitats dépendant du site central de Rosheim « Sainte-Odile ».

6. La carte de répartition du Rubané de Basse-Alsace fait apparaître plusieurs concentrations de sites, dont une, bien documentée, pourrait correspondre à un groupement d’habitats dépendant du site central de Rosheim « Sainte-Odile ».

DAO P. Lefranc, Inrap

La place des morts : nécropoles, sépultures en habitat et dépôts atypiques

10Les liens entre habitats et nécropoles sont bien documentés par les sites bas-rhinois de Vendenheim «Le Haut du Coteau » (Jeunesse et al., 2002) et d’Ingenheim « Bannenberg » (Lefranc et al., 2014) où ont été étudiés des ensembles funéraires attribués au Rubané récent (respectivement 100 et 36 sépultures) localisés à une cinquantaine de mètres d’un habitat contemporain. Nous ignorons cependant si l’habitat proche est le seul pourvoyeur du cimetière ou si ce dernier accueille les membres choisis de diverses communautés. Les restes humains dispersés à l’intérieur de l’espace villageois apparaissent sur moins d’une demi-douzaine de sites, à Bischoffsheim (Jeunesse, Sainty, 1991 ; Lefranc, 2007), Ittenheim « Complexe sportif » (Lefranc et al., 2010), Colmar « Route de Rouffach » (Jeunesse, 1993b), Rouffach « Gallbühl » (Sainty et al., 1984) et Entzheim « Les Terres de la Chapelle », ce dernier habitat se démarquant par un nombre élevé de 15 inhumations (Lefranc et al., 2012). Il faut souligner, en Basse-Alsace, la fréquence de ce type d’inhumation, présent sur tous les sites ayant fait l’objet de vastes décapages. Dans quelques cas seulement, les corps ont été déposés dans des fosses de construction ou des fosses de plan circulaire de type Kesselgruben détournées de leur fonction primaire, mais l’essentiel du corpus est constitué d’inhumations régulières en tombe plate. Au sein de ces dernières, on observe en Alsace comme dans le Bade-Wurtemberg (Orschiedt, 1997) une proportion d’individus immatures (55 % du corpus) bien supérieure à celle enregistrée dans les nécropoles régionales (22 % à Vendenheim, Jeunesse et al., 2002), ainsi qu’une très faible proportion de tombes bénéficiant de dépôts de mobiliers funéraires (7 % des tombes en habitat contre 45 % des tombes de Vendenheim et 47 % des tombes d’Ingenheim ; Lefranc et al., 2014).

11Outre ces sépultures régulières, les habitats rubanés livrent également des restes humains ayant fait l’objet de manipulations périmortem, à l’image de la probable tête coupée mise au jour dans une fosse d’extraction d’Ittenheim (Lefranc et al., 2010) et du corps mutilé inhumé sur le tracé de l’enceinte du même site (Lefranc, Boës, 2009). Enfin, il faut insister sur l’existence de corps inhumés dans des fosses d’habitat, dans des positions irrégulières trahissant sans doute l’absence de gestes funéraires. Cette catégorie, encore peu signalée dans les contextes du Néolithique ancien régional, est notamment illustrée par deux individus gisant sur le ventre et en position désordonnée à Kolbsheim (Denaire, 2013) et à Entzheim « Les Terres de la Chapelle », ainsi que par un jeune enfant, mis au jour sur ce dernier site, inhumé sur le dos, jambes repliées sur la poitrine et accompagné de deux chevilles osseuses d’Aurochs (Lefranc et al., 2012).

12Le bilan régional sur l’habitat du Rubané en Alsace entrepris par l’UMR 7044 permettra sans doute, dans un avenir proche et en s’appuyant sur un important corpus de sites, de préciser ou d’amender l’état des connaissances rapidement esquissé ici, notamment sur les thèmes de la variabilité architecturale, de la chronologie des habitats, des modèles d’organisation spatiale ou, thème non abordé dans cette contribution, sur la structure sociale des communautés villageoises telle qu’on peut la saisir à travers les plans des villages et la répartition des différentes catégories de mobilier.

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Bibliographie

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Notes

1 Programmé par le groupe Préhistoire de l’UMR 7044 Archimède (Université de Strasbourg).

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Table des illustrations

Titre 1. L’habitat de Bischoffsheim, étudié sur une surface de 3 ha, a livré les plans souvent très bien conservés d’une quarantaine de bâtiments, essentiellement des grandes maisons tripartites, dont la construction s’étage sur près de trois siècles.
Crédits Relevé et DAO B. Bakaj, Antéa
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/588/img-1.png
Fichier image/png, 254k
Titre 2. Les groupes bas- et haut-alsaciens du Rubané se distinguent notamment par l’orientation des bâtiments, d’axe nord-ouest/sud-est en Basse-Alsace (en bleu) et proche de l’axe est-ouest en Haute-Alsace (en orange).
Légende Dans le secteur de la frontière (en vert), les orientations des maisons recouvrent celles de la Basse-Alsace et du nord de la Haute-Alsace.
Crédits DAO P. Lefranc, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/588/img-2.png
Fichier image/png, 20k
Titre 3. Les neuf maisons de ce secteur du site de Bischoffsheim (Bas-Rhin), que l’on peut attribuer à cinq stades stylistiques successifs, illustrent le système du Hofplatz caractérisé par le déplacement d’une même maisonnée au sein d’un espace prédéfini.
Légende On notera que l’espace de la ferme peut être simultanément occupé par deux bâtiments de types différents (aux stades IIb et III).
Crédits DAO P. Lefranc, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/588/img-3.png
Fichier image/png, 110k
Titre 4. Le village rubané d’Entzheim, malheureusement très érodé, a livré un exemple de bâtiments organisés en rangées horizontales.
Légende Cette configuration pourrait résulter d’une contrainte imposée par un quadrillage de l’espace villageois, une sorte de parcellaire que l’on peut également restituer sur le site de Bischoffsheim.
Crédits DAO P. Girard et P. Lefranc, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/588/img-4.png
Fichier image/png, 163k
Titre 5. Le site de Sierentz, très partiellement fouillé, offre un exemple peu discutable d’organisation en rangées.
Légende L’analyse de la céramique décorée a permis d’établir que les bâtiments frappés d’alignements appartenaient très probablement à des stades stylistiques successifs.
Crédits DAO A. Denaire, Antéa, P. Lefranc, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/588/img-5.png
Fichier image/png, 40k
Titre 6. La carte de répartition du Rubané de Basse-Alsace fait apparaître plusieurs concentrations de sites, dont une, bien documentée, pourrait correspondre à un groupement d’habitats dépendant du site central de Rosheim « Sainte-Odile ».
Crédits DAO P. Lefranc, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/588/img-6.png
Fichier image/png, 106k
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Pour citer cet article

Référence papier

Philippe Lefranc, « Les villages du Néolithique ancien en Alsace. Un état de la recherche »Archéopages, 40 | 2015, 18-25.

Référence électronique

Philippe Lefranc, « Les villages du Néolithique ancien en Alsace. Un état de la recherche »Archéopages [En ligne], 40 | 2014 [2015], mis en ligne le 01 juillet 2016, consulté le 15 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/588 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.588

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Auteur

Philippe Lefranc

Inrap, UMR 7044 « Archéologie et histoire ancienne : Méditerranée et Europe »

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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