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Dossier

Le vin dans les pratiques funéraires. Enquête pluridisciplinaire sur des ensembles de la Celtique méditerranéenne

Wine in funerary practices. A multidisciplinary investigation of assemblages from the Celtic Mediterranean
El vino en las prácticas funerarias. Una investigación multidisciplinar de los ensamblajes del Mediterráneo celta
Pierre Séjalon, Valérie Bel et Nicolas Garnier
avec la collaboration de Sébastien Barberan, Nathalie Chardenon, Vianney Forest, Cécile Jung, Florent Mazière et Antoine Ratsimba
p. 44-57

Résumés

Le vin est souvent impliqué dans les rituels gaulois lors des funérailles, du fait de la présence, dans les tombes, de dépôts de vases à boire, d’amphores ou d’objets liés à sa consommation. Plusieurs étapes et gestes accompagnent le défunt sur le bûcher jusqu’à la tombe. Nous avons voulu documenter de manière tangible ces différents moments en utilisant les analyses de chimie organique. Ainsi, il a pu être mis en évidence par une stratégie de prélèvements une part invisible dans les modes de dépôts des vases et des objets. Les libations sur les bûchers, sur les vases fermant les ossuaires, apparaissent nettement. D’autres indices, difficiles à interpréter, suggèrent d’autres pratiques rituelles.

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Entrées d’index

Mots-clés :

rite funéraire, libation

Index géographique :

Occitanie, Hérault, Gard

Index chronologique :

âge du Fer
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Texte intégral

1Les vases ou ustensiles liés au service et à la consommation du vin dans les sépultures gauloises en Celtique méditerranéenne ont souvent été appréhendés sous un prisme social, comme marqueurs de statuts ou témoins de phénomènes d’acculturation. Plus rarement, ils ont conduit à s’interroger sur la place de cette boisson dans les pratiques funéraires de l’âge du Fer (Laurens, Schwaller, 1987 ; Genty, Feugère, 1995 ; Bats, 2002 ; Barberan et al., 2013).

2Récemment, plusieurs fouilles préventives ont permis la découverte d’ensembles funéraires protohistoriques couvrant un champ chronologique large (du VIIe au IIe siècle avant notre ère). Leur état de conservation et la richesse des dépôts ont conduit les équipes à investir dans les analyses de chimie organique pour répondre à un certain nombre de questions inhérentes aux pratiques funéraires. En effet, parmi les perspectives ouvertes par l’archéologie funéraire dans ses développements récents, la question des gestes, effectués dans le cadre des funérailles ou des rites liés au culte de la tombe, occupe une place centrale pour caractériser les systèmes funéraires dans leur diversité et leurs implications sociales (Dedet et al., 2000 ; Blaizot, 2009 ; Scheid, 2008 ; Rovira Hortala et al., 2012).

  • 1 Menées, avec le concours de l’ANR MAGI (Manger, boire, offrir pour l’éternité en Gaule et Italie pr (...)

3Les analyses chimiques1 ont porté sur 51 échantillons provenant de sept structures funéraires datées du VIIe, quatre du Ve, une du IIIe et une du IIe siècle. Les prélèvements ont été réalisés sur de la céramique essentiellement, mais aussi sur de la vaisselle métallique, de l’os humain brûlé, de la terre de bûcher et sur une valve de coquillage marin. Les analyses ont été menées suivant une méthodologie en deux étapes d’extraction et d’analyse par GC-MS, méthode développée par le Laboratoire Nicolas Garnier et validée à partir de tessons modèles imprégnés de matériaux contrôlés (jus de raisin blanc/noir pris à différentes étapes de la fermentation et de la vinification) et d’échantillons archéologiques connus (amphores vinaires Dr.1 et Dr. 2/4 provenant d’épaves et de sites terrestres) (Garnier, Valamoti, 2016). Les résultats de ces analyses et la complexité des interprétations ont fait l’objet de réflexions interdisciplinaires, présentées à l’occasion d’un colloque international à Rome (Bel et al., à paraître).

4Pour ce présent article, nous avons choisi de mettre l’accent sur le vin et plus particulièrement sur son utilisation lors des différentes étapes des funérailles, privilégiant en cela le geste plutôt que le contexte ou la chronologie.

Les contextes de découverte

5Parmi les ensembles funéraires étudiés [ill. 1], le site des Joncasses à Cournonterral dans l’Hérault (Mazière, à paraître) est constitué d’un ensemble funéraire composé de dix-neuf bûchers et d’un probable enclos cultuel. On distingue huit grands bûchers à socles de pierre dont quatre ont accueilli un dépôt secondaire de crémation. Ils contiennent des os humains brûlés, des objets métalliques en fer et en alliage cuivreux dont des parures vestimentaires et corporelles, des perles en ambre, des armes en fer, des objets en terre cuite, des os d’animaux, une valve de coquillage et une concentration de graines carbonisées. Des fragments de vases cassés au moment de la cérémonie funéraire ont été regroupés en tas en bordure, ou plus rarement sur le bûcher. Les formes de ces récipients (coupelles, gobelets, pots…) évoquent le service de la boisson. Onze autres bûchers de tailles plus réduites sont installés à même le sol. On trouve également trois dépôts secondaires de crémation en ossuaire isolés et douze dépôts disposés sur le sol de circulation conservé de la nécropole. Les 21 prélèvements réalisés ont porté sur les vases, les restes osseux et les résidus issus de cinq bûchers et de deux dépôts secondaires.

1. Situés dans les plaines littorales du Languedoc oriental, les ensembles funéraires étudiés renseignent de manière significative les pratiques funéraires de ces secteurs géographiques peu documentés.

1. Situés dans les plaines littorales du Languedoc oriental, les ensembles funéraires étudiés renseignent de manière significative les pratiques funéraires de ces secteurs géographiques peu documentés.

DAO P. Séjalon (sur fond ASM UMR 5140)

6Les ensembles funéraires de Saint-Pierre à Lattes dans l’Hérault correspondent à deux groupes de tombes en enclos établis de part et d’autre d’un chemin antique, à 2 km de l’agglomération de Lattara.

7Le site de Saint-Pierre sud (Jung, 2017) est constitué d’un vaste monument funéraire fossoyé quadrangulaire, présentant un accès en façade. Subdivisé en quatre espaces distincts, il est régulièrement réaménagé durant son fonctionnement tout au long du Ve siècle avec la délimitation de cellules internes destinées à accueillir de nouvelles tombes. Six individus ont été identifiés (deux hommes, une femme et trois enfants). Chaque bûcher livre au moins un récipient fermé en céramique non tournée de tradition locale et un vase en céramique importé (coupe ou coupelle attique). À l’exception d’un dépôt secondaire de résidus placé dans un coffret en bois, des récipients en céramique, notamment des pithoi ou des amphores de Marseille, ont été utilisés comme réceptacles ou comme dispositifs de couverture des restes osseux du défunt. L’ossuaire est accompagné d’un à cinq récipients de natures très diverses (bassin et coupelle en bronze, thymiatérion et vases en céramique non tournée, lécythe aryballistique en céramique peinte). Les 16 prélèvements ont porté sur les ossuaires et les vases d’accompagnement de trois sépultures.

8L’occupation du second âge du Fer est représentée à Saint-Pierre nord (Bel, 2016) par un enclos fossoyé de plan rectangulaire associé à sept structures funéraires, un bûcher et six dépôts secondaires de crémation qui appartiennent à sept individus (un enfant de moins d’un an, deux femmes et quatre adultes ou adolescents de sexe indéterminé). Une autre structure pourrait faire partie de l’ensemble funéraire. Trois étapes d’aménagement ont pu être identifiées ; elles s’échelonnent entre le milieu du Ve et le milieu du IVe siècle. Les structures ont été établies au sein de l’enclos, dans le comblement ou, pour trois d’entre elles (dont le bûcher), sur le fond des fossés. Ces dernières étaient protégées par des dispositifs de couverture en bois surmontés de tertres de terre, avec, dans un cas, une stèle retrouvée en place. Une autre stèle a été découverte parmi les résidus du bûcher. Celui-ci a livré des restes brûlés d’une urne en céramique non tournée locale et d’une coupe en céramique attique. À l’exception de deux petits dépôts de résidus en vrac, les tombes étaient constituées d’un vase ossuaire en céramique non tournée locale, éventuellement muni d’un récipient ou d’un pan de vase faisant office de couvercle. L’ossuaire de la sépulture associée au bûcher contenait deux vases d’importation – un skyphos en céramique grise monochrome et une coupe en céramique claire de Marseille –, cette dernière étant utilisée comme couvercle. C’est sur les récipients de cette tombe, datée du dernier quart du Ve siècle, qu’ont porté les cinq prélèvements effectués.

9L’ensemble funéraire de Saint-Pastour à Vergèze dans le Gard (Séjalon, à paraître) se compose de trois dépôts secondaires de crémation alignés, datés du milieu du IIIe siècle, et d’un quatrième de la fin du IIe siècle avant notre ère. Ces tombes ont été établies en pleine campagne, en relation avec un chemin attesté à la période romaine. L’une des tombes du IIIe siècle se signale par l’emploi, comme réceptacle du dépôt funéraire, d’une amphore gréco-italique complète. Elle a fait l’objet d’une fouille en laboratoire et d’une série de prélèvements (six) en raison de la complexité de l’agencement des dépôts à l’intérieur. L’ensemble comporte également un dépôt de résidus sans mobilier (SP42022) et un dépôt en ossuaire (urne en céramique non tournée) contenant un dépôt d’ossements fauniques et un lot d’objets métalliques (deux fibules, une chaînette en bronze et deux bagues en argent) (SP42019). Les analyses chimiques (neuf prélèvements) ont également porté sur les vases habituellement attribués au service et à la consommation des liquides issus d’une riche tombe de la fin du IIe siècle (SP42017). Celle-ci est constituée d’une grande fosse quadrangulaire abritant une chambre funéraire en bois d’un mètre de côté et d’environ un mètre de profondeur, fermée par une dalle de calcaire. Les restes du défunt n’ont pas été retrouvés malgré le tamisage intégral des sédiments, peut-être parce qu’ils ont été réduits à d’infimes esquilles osseuses brûlées selon l’usage en vigueur dans les tombes nîmoises (Bel et al., 2008, p. 218). Le mobilier de la tombe était disposé sur le fond ou sur des étagères en bois. Il comprend une amphore italique entière appuyée dans un angle de la chambre funéraire, cinq cruches en céramique à pâte claire calcaire, trois coupes en campanienne A, six vases en céramique non tournée. Un lot d’objets les accompagne : restes de deux coffrets en bois munis de charnières en os et de poignées en bronze, fibule en fer, épée dans son fourreau, umbo et pointe de lance en fer. Enfin, de nombreux restes osseux animaux accompagnent ce dépôt.

Les vases et ustensiles évoquant le vin

  • 2 Sites de Pézenas, du Grand-Bassin II à Mailhac, de Corno-Lauzo à Pouzols-Minervois, de Saint-Antoin (...)

10Le vase qui renvoie directement au vin est l’amphore. Elle apparaît dans les ensembles céramiques en contexte d’habitat dès la fin du VIIe siècle avant notre ère et témoigne des premiers contacts avec le monde méditerranéen : Phéniciens, Grecs et Étrusques. Les plus anciennes attestations dans les sépultures remontent au VIe siècle. Les amphores servent la plupart du temps d’ossuaire2 (Janin et al., 2002 ; Taffanel, Taffanel, 1960 ; Houlès, Janin, 1992 ; Bel et al., 2010). Elles proviennent le plus souvent d’Étrurie ou de Grande Grèce. À Saint-Pierre sud, celles produites à Marseille sont présentes sur le bûcher et dans une tombe mais pas en tant qu’ossuaire [ill. 2a]. À Saint-Pierre nord, seuls quelques tessons ont été trouvés dans un fossé de l’enclos. Cette pratique est assez fréquente en Languedoc oriental où plusieurs enclos ont livré des restes d’amphores brisées. Ces éléments semblent matérialiser la consommation du vin lors des funérailles, à différentes étapes d’ailleurs, et peut-être également témoigner d’une certaine richesse. À Vergèze, on retrouve l’emploi de l’amphore, ici gréco-italique, comme ossuaire [ill. 2b] dans une tombe particulière puisqu’il s’agit de l’unique exemple de tombe en amphore pour le milieu du IIIe siècle avant notre ère dans le sud de la France. Durant cette phase chronologique, entre les IVe et IIIe siècle, il est plus habituel de trouver des tessons d’amphores mélangés aux autres fragments de vases déposés dans la sépulture, comme à Olonzac (Janin et al., 2000) ou à Ambrussum (Dedet, 2012). Enfin, toujours à Vergèze et à la fin du IIe siècle, une amphore italique est disposée dans un coin de la chambre sépulcrale [ill. 2c]. Il est difficile de dire si elle a été déposée pleine de vin, mais cette pratique semble commune au Languedoc oriental et à la basse vallée du Rhône (Bel et al., 2008 ; Barberan et al., 2013).

2a. Amphore complète brisée et servant de fermeture de la tombe (Saint-Pierre sud).

2a. Amphore complète brisée et servant de fermeture de la tombe (Saint-Pierre sud).

P. Séjalon, Inrap

2b. Amphore ossuaire dans une tombe (Saint-Pastour).

2b. Amphore ossuaire dans une tombe (Saint-Pastour).

P. Séjalon, Inrap

2c. Dépôt d’amphore complète dans une tombe (Saint-Pastour).

2c. Dépôt d’amphore complète dans une tombe (Saint-Pastour).

P. Séjalon, Inrap

  • 3 Louche à puiser en bronze ou en fer.

11Avec les amphores, on trouve souvent les vases dédiés au service, notamment les cruches, les coupes à boire, ainsi que des objets que l’on associe à la consommation du vin, comme le cratère et le simpulum3, auquel on attribue une fonction de partage du vin, codifié lors des cérémonies. Ces vestiges se trouvent dans les tombes en quantités variables selon les périodes et les secteurs géographiques, ainsi que sur les bûchers. Les coupes, coupelles ou gobelets pour boire sont les plus fréquents. Il en existe une grande variété de formes et de provenances. Dès le VIIe siècle, ces récipients en céramique non tournée font partie du service funéraire et sont souvent déposés dans de grandes urnes. Ils ont pu servir à puiser autant qu’à boire. Parallèlement aux importations d’amphores, les coupes à boire tournées font leur apparition dans les tombes dès le milieu et la fin du VIIe siècle (Nickels, 1983). Ces premiers témoins fort rares ont été considérés comme des objets luxueux donnés en cadeau à des personnes dont les riches tombes suggèrent une appartenance aux classes dirigeantes.

12Dans les séries étudiées ici, les coupes importées apparaissent, à Saint-Pierre sud, exclusivement sur les bûchers [ill. 3]. Il s’agit de coupes ou de coupelles à vernis noir ou à figures rouges produites à Athènes. Dans les trois cas, comme les liens ont pu être établis entre bûcher et tombe, on peut affirmer qu’elles sont associées à des individus masculins, enfant ou adulte, leur taille étant probablement en rapport avec l’âge du défunt. Elles ont été brisées lors de la crémation, peut-être après qu’une dernière libation a été effectuée en l’honneur du défunt. Pour une phase plus récente, à Saint-Pierre nord, on retrouve le même principe du bris de la coupe sur le bûcher [ill. 3], et aussi le dépôt d’un skyphos à deux anses dans l’ossuaire et d’une coupe à une anse servant peut-être de couvercle à ce même ossuaire dont la forme évoque un cratère [ill. 4].

3. Les coupes à boire en céramique attique sur les bûchers de Saint-Pierre sud.

3. Les coupes à boire en céramique attique sur les bûchers de Saint-Pierre sud.

P. Séjalon, Inrap

4. Skyphos déposé sur l’amas osseux et coupe à une anse servant de couvercle à l’ossuaire (SP20211- Saint-Pierre nord).

4. Skyphos déposé sur l’amas osseux et coupe à une anse servant de couvercle à l’ossuaire (SP20211- Saint-Pierre nord).

P. Séjalon, Inrap

13Pour les phases plus récentes, l’absence de bûcher nous prive de la connaissance des bris qui pouvaient y être pratiqués. Dans les tombes, le mobilier est rare et très fragmentaire au cours du IIIe siècle alors que, dès le milieu du IIe siècle, on retrouve des dépôts conséquents de vases, le plus souvent sur des aménagements en matériaux périssables dont l’étagement a suggéré qu’ils marquaient peut-être les différentes étapes du rituel. Dans la sépulture de Vergèze, les coupes en campanienne A et la série de cruches renvoient à une consommation collective du vin, probablement lors d’un banquet en l’honneur du défunt. Les dépôts de pièces carnées sont également interprétés dans ce sens.

14Les cruches dédiées au service de la boisson sont également présentes dans les ensembles funéraires plus anciens, bien que peu fréquentes. Elles ont pu servir d’ossuaire comme dans l’enclos de la Pailletrice à Pérols au Ve siècle (Daveau, Dedet, 2010), dans la tombe 44 du Grand Bassin II à Mailhac (Janin et al., 2002), et dans les tombes 32, 38 ( ?), 76, 79 de Couffoulens (Solier et al., 1976 ; Passelac et al., 1981).

Les résultats des analyses chimiques

15Les faits matériels et les objets, céramiques ou métalliques, présentés dans les paragraphes précédents parlent du vin de manière indirecte. Les résultats des analyses de chimie organique [ill. 5] qui ont détecté, entre autres, les marqueurs de boissons élaborées à partir de jus de raisin ou fermentées et identifiées comme étant du vin, permettent de suivre l’emploi du vin dans les différentes étapes du rituel funéraire. Concrètement, les prélèvements pratiqués ont été ciblés et le plus souvent discutés en équipe pour identifier les contenus des vases déposés dans les tombes et surtout valider des hypothèses concernant les gestes lors des funérailles, plus précisément les libations.

5. Tableau des prélèvements effectués dans les différents ensembles funéraires ayant livré des traces de jus de raisin ou de vin.

5. Tableau des prélèvements effectués dans les différents ensembles funéraires ayant livré des traces de jus de raisin ou de vin.

V. Bel, Inrap

Les prélèvements dans les bûchers

16Les données disponibles concernant les bûchers et les tombes-bûchers sont fort peu nombreuses et ne documentent qu’une partie de la période envisagée. Pour les bûchers du VIIe siècle de Cournonterral qui ne livrent pas de vases spécifiques à la consommation du vin, les prélèvements ont été effectués notamment sur les parois internes des vases, sur la terre du bûcher et sur des os (humains, brûlés, etc.). Les résultats font apparaître des assemblages de plusieurs produits sans logique apparente. Ces combinaisons pourraient résulter d’utilisations successives des récipients dans un cadre domestique et/ou funéraire.

17Deux prélèvements ont été effectués sur des résidus charbonneux (SP2068 et SP2148) et sur un os brûlé humain (SP2068) issus de bûchers, ainsi que sur les parois externes de récipients (deux prélèvements dans SP2068 et SP2148). Ils permettent de s’interroger sur d’éventuels dépôts ou libations effectués après la crémation. En effet, les matériaux organiques détectés ne peuvent avoir supporté les températures élevées de la crémation. Les résultats mettent en évidence des libations de raisin noir sur os et de raisin blanc sur résidus charbonneux (trois exemplaires). Les marqueurs du raisin sur la paroi externe de la coupelle (2070-11) peuvent également être liés à un geste de libation, dans la mesure où ils ne sont pas présents sur la paroi interne. Les indices de fermentation ne sont pas attestés, ce qui ne permet pas de conclure assurément à la présence de vin.

18Une série d’analyses a également porté sur un petit ensemble formé par deux objets rarement associés, regroupés sur l’un des bûchers [ill. 6] : une coupelle hémisphérique entière posée à l’envers sur la valve d’un coquillage et sur les résidus de la crémation. Les résultats des analyses montrent la présence notable de jus de raisin noir à la fois sur les os, la valve de coquillage et sur la paroi externe de la coupelle, ce qui pourrait témoigner d’un geste de libation effectué in situ et impliquant les deux objets.

6. Bûcher avec dépôt de coupelle à l’envers (SP2068) dans la nécropole des Joncasses à Cournonterral.

6. Bûcher avec dépôt de coupelle à l’envers (SP2068) dans la nécropole des Joncasses à Cournonterral.

F. Mazière, Inrap

Les prélèvements dans les vases ossuaires

19L’enquête sur les contenus des vases utilisés comme ossuaires et leur couvercle a porté sur les parois internes et externes de récipients provenant de contextes datés des VIIe et Ve siècles issus des sites des Joncasses et de Saint-Pierre. Les résultats font apparaître des assemblages complexes qui pourraient témoigner d’utilisations successives des récipients en contexte domestique avant leur intégration dans la sphère funéraire. Aucun matériau n’est représenté de manière systématique et le choix des contenants utilisés comme ossuaires n’a pas porté sur des récipients spécialisés ou à contenu unique.

20Les dérivés du raisin sont présents, parfois en forte concentration, dans la majorité des vases notamment les amphores mais aussi dans le pithos de la tombe SP30390 de Saint-Pierre sud. L’analyse montre qu’il s’agit toujours de vin rouge. Pour le Ve siècle, les marqueurs de fermentation alcoolique sont visibles, permettant de préciser qu’il s’agit de vin rouge. Le raisin est toujours associé à la poix de conifère.

21Les analyses sur les parois internes des ossuaires ne permettent pas de distinguer les contenus primaires présents dans le vase au moment d’éventuelles libations. Cette question peut être discutée à partir de prélèvements effectués sur la couche d’os humains brûlés placés dans l’ossuaire, comme celui qui a été réalisé dans la tombe SP2472 des Joncasses, datée du VIIe siècle. Celui-ci permet d’évoquer un possible dépôt de matières organiques ou une libation (jus de raisin noir, corps gras végétal provenant d’une espèce feuillue riche en triterpènes, corps gras de ruminant) effectué sur les ossements après leur dépôt. L’absence de trace de chauffe incite également à aller dans ce sens. Les matériaux détectés sur cet échantillon ont également été identifiés sur la paroi interne de la coupe couvercle placée sur l’ossuaire. Ceci pourrait témoigner de l’utilisation de ce vase pour l’aspersion des restes osseux ou pour leur nettoyage. Seule la coupe couvercle présente des traces de corps gras chauffés.

22Quatre prélèvements supplémentaires ont été effectués sur les parois externes des vases utilisés pour le dispositif de couverture de l’ossuaire dans des tombes des VIIe et Ve siècles [cf. ill. 5]. Les analyses permettent de discuter de la présence de libation ou de dépôts effectués après la fermeture du réceptacle des os brûlés. Les résultats montrent une fois encore des combinaisons complexes, avec l’association systématique d’un corps gras animal et d’un corps gras végétal. La présence de jus de raisin est détectée dans un prélèvement du VIIe siècle, tandis que le vin est attesté dans les contextes du Ve siècle. Le cas du fond d’amphore de la tombe SP30290 de Saint-Pierre sud ne peut être retenu avec certitude car le contenu primaire est susceptible d’avoir été stocké dans la durée et il a pu migrer de la paroi interne vers la paroi externe.

23La tombe SP20211 de Saint-Pierre nord [ill. 7] constitue un bon exemple de la complexité des situations. Les analyses ont porté sur le contenu de l’ossuaire et de la coupe ansée en céramique peinte de Marseille qui lui sert de couvercle (vase 20241), sur la paroi externe de celle-ci et sur les parois internes et externes du skyphos (vase 20310) placé à l’envers dans l’ossuaire sur la couche d’os brûlés. Ce dernier est une grande urne à pied haut, a priori destinée à contenir des liquides. Or du vin rouge et une grande proportion de corps gras de ruminant et une huile végétale, identifiée comme huile d’olive par ses stérols et triterpènes constitutifs, ont été repérés sur la paroi interne. Il est toutefois impossible de déterminer si ces marqueurs correspondent à des matériaux mélangés ou contenus successivement dans le skyphos. Aussi, l’imprégnation des parois peut correspondre à l’usage du récipient avant les funérailles, dans un cadre domestique, ou en relation avec la première étape du rituel, par exemple pour la préparation du repas funéraire. Les lacunes observées sur le pied pourraient être l’indice d’une utilisation prolongée, ce qui plaide en faveur de la première hypothèse. L’analyse a également permis de détecter de faibles traces de vin rouge dans la paroi interne de l’ossuaire. La paroi interne de la coupe utilisée comme couvercle a été imprégnée par de la poix de conifère, du raisin noir ou teinturier, une huile végétale, ainsi qu’un corps gras de ruminant qui n’a pas été chauffé. Ces éléments pourraient correspondre à une utilisation de la coupe avant son dépôt, dans un cadre domestique ou rituel. Les faibles traces d’huile végétale et de graisse de ruminant, fortement oxydée et peut-être chauffée, repérées sur la paroi externe du skyphos, pourraient témoigner d’un geste de libation effectué avec la coupe couvercle qui a contenu ces mêmes matériaux.

7. Coupe et restitution des gestes de libation dans la sépulture SP20211 de Saint-Pierre nord.

7. Coupe et restitution des gestes de libation dans la sépulture SP20211 de Saint-Pierre nord.

V. Bel, Inrap

24Enfin, les matériaux détectés sur la paroi externe de la coupe suggèrent également de restituer sur l’ossuaire, après sa fermeture, un dépôt de pièce carnée de ruminant, sans squalène4 donc dépouillée, et une libation d’huile et de vin rouge associé à du soufre natif. Ces différentes observations mettent en évidence des libations de vin rouge effectuées sur le couvercle de l’ossuaire et peut-être dans l’urne (sur les os ?), avec le skyphos. La position particulière du skyphos (à l’envers dans l’ossuaire) pourrait témoigner de ce geste.

25Dans l’amphore gréco-italique de la tombe SP42019 de Saint-Pastour, qui contient les restes du défunt, les dépôts ont été étudiés en détail grâce tout d’abord à l’image élaborée par tomographie (Bel et al., 2017), à une fouille minutieuse en laboratoire et à une série de prélèvements de prélèvements ciblés [ill. 8]. Cela a permis de restituer les étapes et les modalités de la déposition et les matériaux mis en œuvre pour effectuer les dépôts. Ainsi, ont été introduits successivement : un ossuaire en matériau périssable protégeant les os humains brûlés d’un adulte (plutôt masculin) avec deux fibules, un anneau en fer et une pièce de fourreau d’épée, une offrande de pièce porcine et de poisson, un dépôt de résidus du bûcher, un amas ou un sac de graines de millet associé à une seconde offrande de pièce porcine, puis une libation de vin rouge. Les marqueurs de vin rouge ont été détectés dans un échantillon prélevé au sein d’un colmatage sédimentaire surmontant les dépôts. La libation a donc pu être effectuée ultérieurement, peut-être lors de l’installation d’une nouvelle sépulture appartenant à un adolescent (SP42210).

8. Restitution et interprétation des modes de dépôts dans l’amphore gréco-italique de la sépulture SP42019 de Saint-Pastour.

8. Restitution et interprétation des modes de dépôts dans l’amphore gréco-italique de la sépulture SP42019 de Saint-Pastour.

V. Bel, Inrap

Les prélèvements dans les vases dépôts

26Les prélèvements provenant de contextes des Ve et IIe siècles ont porté sur des vases en dépôt dans la tombe, susceptibles par leur forme d’avoir contenu des liquides et notamment du vin [ill. 5]. La nature même des imprégnations de la paroi des céramiques ne permet pas de distinguer les contenus primaires effectivement introduits dans le dépôt des contenus primaires. Néanmoins, les analyses montrent la présence récurrente de dérivés de raisin (neuf exemplaires) dont du vin rouge (trois exemplaires) dans ces vases et confirment ainsi la place importante des vases vinaires dans les pratiques funéraires protohistoriques.

27L’analyse de deux fragments d’un lécythe aryballistique (30268 et 30278), brisé en deux dans la tombe SP30273 de Saint-Pierre sud (Ve siècle), montre une parfaite cohérence entre les imprégnations des parois internes des deux fragments. Le vase a contenu un produit à base de vin rouge, infusion de feuilles (cires végétales dégradées), huile végétale siccative (de noix, noisette ou œillette), du sébum et de la graisse animale de non-ruminant. La poix de conifère, présente en faible quantité dans les échantillons, a pu être introduite avec le vin. Le vase a été brisé avant son dépôt dans la tombe à l’extérieur de l’ossuaire et après la mise en place de la couverture. La proportion d’acide tartrique est particulièrement importante, ce qui correspond à un long contact entre le vin et les parois du vase. Comme le lécythe a été brisé volontairement, il ne peut avoir été déposé dans la tombe rempli de vin ; la seule hypothèse reste qu’il a contenu le vin ou la recette à base de vin pendant un long laps de temps avant d’être utilisé pour la cérémonie. Aussi, on ne trouve pas de trace des matériaux contenus dans le lécythe sur la paroi externe du fond d’amphore, mais certains matériaux apparaissent dans l’ossuaire. On pourrait donc être en présence d’un geste de libation employant un produit en lien avec la pharmacopée et stocké longuement dans le lécythe, geste éventuellement effectué sur les os humains brûlés avant la fermeture de l’ossuaire.

28Les analyses effectuées sur les vases de la tombe SP42017 de Saint-Pastour, datée de la fin du IIe siècle, montrent une grande diversité de contenus. Les coupes en campanienne A, qu’elles aient été brisées ou non avant leur dépôt, présentent des traces similaires de contenu à base de jus de raisin et de corps gras animal ruminant ou non ruminant. Dans cette sépulture, à chaque cruche correspond un contenu différent. Celle qui a contenu du vin (42090) et aucun autre produit est la seule qui ait été placée sur le fond de la fosse, comme l’amphore contre laquelle elle s’appuie. Les autres récipients reposaient sur un dispositif d’étagement. Une cruche isolée dans un angle de la fosse n’a livré aucune trace de dépôt organique. Elle pourrait avoir contenu de l’eau. Deux autres cruches ont livré de très faibles traces de raisin. La première (42095) pourrait avoir renfermé un produit à base de végétaux riches en cires végétales (feuilles, brindilles ou fleurs). En effet, les marqueurs de cires végétales très présents ne peuvent être attribués à une pollution environnementale dans la mesure où ils ne sont que très faiblement attestés sur les parois des vases ouverts de la même tombe. La seconde (42094) a livré essentiellement un corps gras de ruminant (qui n’est pas un produit laitier) et un corps gras végétal. L’analyse de la paroi externe met en évidence un possible geste de libation de vin rouge (acides tartrique, malique et syringique et marqueurs de fermentation). La cruche retrouvée sur l’épée (42088) a servi de réceptacle pour un dépôt d’ossements animaux et pour des éléments d’un coffret démantelé. Les traces de produit laitier et de corps gras végétal détectées sur la paroi du vase pourraient correspondre à une utilisation antérieure au dépôt. L’absence de marqueur de corps gras est peut-être l’indice d’un dépôt d’ossements animaux sans partie charnue ni graisse liquide (peut-être des déchets de repas). Toutefois, biochimiquement, le produit laitier peut dissimuler la présence de tels corps gras. Les analyses des cruches de cette tombe montrent que le vin n’est pas le seul liquide impliqué dans les rituels funéraires.

Conclusion

29Cette enquête pluridisciplinaire confirme la place importante des boissons et des recettes à base de jus de raisin ou de vin dans les pratiques funéraires protohistoriques, et ce, dès le VIIe siècle avant notre ère et jusqu’à la fin de l’âge du Fer et même au-delà. Si la présence du vin était déjà envisagée à partir de la typologie des objets, céramiques et métalliques, liés à son transport, à son service et à sa consommation, les analyses de chimie organique, elles, révèlent la complexité des usages. Les analyses des contenus des vases restent encore délicates à interpréter, car les récipients issus de la sphère domestique sont nombreux et les produits mis en évidence ne sont pas forcément utilisés lors des funérailles ce que montre l’exemple des cruches de Vergèze. On observe également que le vin et ses dérivés pouvaient intégrer des recettes élaborées qui étaient utilisées dans la pharmacopée, pour l’hygiène corporelle ou comme base de produits combustibles parfumés. Les prélèvements ciblés sur le bûcher, sur les couvercles d’ossuaire, sur les dépôts au sein des ossuaires, ont montré que des libations pouvaient intervenir à plusieurs moments lors des funérailles. Ces résultats valident les hypothèses formulées à partir des observations archéologiques stricto sensu et enrichissent les études menées en vue de restituer les gestes.

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Bibliographie

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Notes

1 Menées, avec le concours de l’ANR MAGI (Manger, boire, offrir pour l’éternité en Gaule et Italie préromaines) et l’Inrap, par le Laboratoire Nicolas Garnier (LNG).

2 Sites de Pézenas, du Grand-Bassin II à Mailhac, de Corno-Lauzo à Pouzols-Minervois, de Saint-Antoine à Castelnau-de-Guers, de la Céreirède à Lattes.

3 Louche à puiser en bronze ou en fer.

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Table des illustrations

Titre 1. Situés dans les plaines littorales du Languedoc oriental, les ensembles funéraires étudiés renseignent de manière significative les pratiques funéraires de ces secteurs géographiques peu documentés.
Crédits DAO P. Séjalon (sur fond ASM UMR 5140)
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Titre 2a. Amphore complète brisée et servant de fermeture de la tombe (Saint-Pierre sud).
Crédits P. Séjalon, Inrap
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Titre 2b. Amphore ossuaire dans une tombe (Saint-Pastour).
Crédits P. Séjalon, Inrap
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Titre 2c. Dépôt d’amphore complète dans une tombe (Saint-Pastour).
Crédits P. Séjalon, Inrap
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Titre 3. Les coupes à boire en céramique attique sur les bûchers de Saint-Pierre sud.
Crédits P. Séjalon, Inrap
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Titre 4. Skyphos déposé sur l’amas osseux et coupe à une anse servant de couvercle à l’ossuaire (SP20211- Saint-Pierre nord).
Crédits P. Séjalon, Inrap
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Titre 5. Tableau des prélèvements effectués dans les différents ensembles funéraires ayant livré des traces de jus de raisin ou de vin.
Crédits V. Bel, Inrap
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Titre 6. Bûcher avec dépôt de coupelle à l’envers (SP2068) dans la nécropole des Joncasses à Cournonterral.
Crédits F. Mazière, Inrap
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Titre 7. Coupe et restitution des gestes de libation dans la sépulture SP20211 de Saint-Pierre nord.
Crédits V. Bel, Inrap
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Titre 8. Restitution et interprétation des modes de dépôts dans l’amphore gréco-italique de la sépulture SP42019 de Saint-Pastour.
Crédits V. Bel, Inrap
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Pour citer cet article

Référence papier

Pierre Séjalon, Valérie Bel et Nicolas Garnier, « Le vin dans les pratiques funéraires. Enquête pluridisciplinaire sur des ensembles de la Celtique méditerranéenne »Archéopages, 47 | 2020, 44-57.

Référence électronique

Pierre Séjalon, Valérie Bel et Nicolas Garnier, « Le vin dans les pratiques funéraires. Enquête pluridisciplinaire sur des ensembles de la Celtique méditerranéenne »Archéopages [En ligne], 47 | 2020, mis en ligne le 01 juillet 2022, consulté le 14 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/5335 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.5335

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Pierre Séjalon

Inrap, UMR 5140 « ASM »

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Inrap, UMR 5140 « ASM »

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Nicolas Garnier

SAS Laboratoire Nicolas Garnier, UMR 8546 « AOrOc »

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