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Dossier

Les habitats ruraux du haut Moyen Âge en Seine-Saint-Denis. État des lieux

Rural settlements of the Early Middle Ages in Seine-Saint-Denis. An assesssment
Los asentamientos rurales de la Alta Edad Media en Seine-Saint-Denis. Evaluación de la situación
Cristina Gonçalves-Buissart, Ivan Lafarge et Cyrille Le Forestier
p. 48-57

Résumés

Les vestiges du haut Moyen Âge de Seine-Saint-Denis sont très abondants et permettent d’esquisser une synthèse de l’évolution des villages. Tremblay-en-France possède les sites les plus riches en fours domestiques, en excellent état. Les fonds de cabane, auxquels se trouvent associés des foyers, étaient le plus souvent à deux poteaux axiaux ou à quatre poteaux corniers. Les sépultures se concentraient principalement en nécropoles sauf quelques rares sépultures isolées. Concernant l’architecture, les édifices à poteaux étaient peu nombreux et les édifices de culte reconnus, extrêmement rares, étaient vraisemblablement en bois, hormis trois édifices assurément maçonnés. Les bâtiments en bois étaient structurés avec des poteaux et clayonnés, tandis que la couverture la plus fréquente était en chaume ou en roseau. La céramique et la faune ne présentent pas de spécificité, sauf un tesson issu des productions dites de Tating. D’après les fouilles, les villages étaient presque exclusivement des fondations faites à l’époque mérovingienne voire carolingienne, placées en bordure d’axes routiers (Bondy, Gagny) ou le long d’un cours d’eau (Stains, La Courneuve, Saint-Léger). Les paroisses se sont développées en réseau et, à partir des XIe-XIIe siècles, les habitations se sont cristallisées en villages.

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Texte intégral

1. Carte des occupations du haut Moyen Age en Seine-Saint-Denis.

1. Carte des occupations du haut Moyen Age en Seine-Saint-Denis.

DAO I. Lafarge, Département de la Seine-Saint-Denis

  • 1 L’archéologie du haut Moyen Âge s’est développée en Seine-Saint-Denis à la faveur de plusieurs fact (...)

1La Seine-Saint-Denis, parmi les départements de la petite couronne, de faible superficie et très urbanisés, est aujourd’hui celui où le haut Moyen Âge est le mieux représenté1. Il convient cependant de noter que la majorité des occupations mises au jour concernent des habitats ruraux et quelques nécropoles. Au travers des sites fouillés, on tente aujourd’hui d’appréhender les modes de fixation des habitats médiévaux et leur évolution à l’échelle départementale.

2Le problème constamment rencontré sur le département est la taille des fenêtres d’observation : la plupart des opérations concernent des emprises inférieures à 10 000 m2. La forte implication de l’équipe du Bureau de l’archéologie sur certaines communes, aux centres anciens marqués, notamment Tremblay-en-France, Drancy, Gagny permet de palier l’absence d’interventions sur de vastes terroirs et de tenter d’appréhender l’origine des villages. Force est de constater que mises bout à bout, les petites fenêtres d’observation autorisent l’esquisse d’une synthèse sur l’évolution des villages, le cas du Vieux Pays de Tremblay-en-France étant le plus abouti. Cet investissement est un choix de la collectivité qui a pris le parti de suivre tous les travaux d’aménagement dans ce village. Le but est la collecte d’un maximum d’informations à travers un panel varié d’interventions. La nature même des opérations et la taille réduite des emprises de décapage impliquent donc que l’image de ces sites reste incomplète tant au niveau spatial que chronologique. Les limites d’occupation ne sont ainsi que rarement connues. La faiblesse, voire l’absence, de relations stratigraphiques entre les structures ne permet pas non plus d’affiner les datations, d’autant que le mobilier se rattache presque toujours à la phase d’abandon des structures et non à celle de leur utilisation. Les archéologues du département participent au PCR sur l’habitat rural du haut Moyen Âge en Ile-de-France depuis ses débuts (Lefèvre et al., 2003 et 2009) ; les travaux menés à l’échelle du département depuis une vingtaine d’années ont une résonance notable avec ceux menés par d’autres membres du PCR tant en Val d’Oise qu’en Seine-et-Marne.

Cadre topographique et géomorphologique diversifié

3Le relief de la Seine-Saint-Denis est essentiellement constitué par un bas plateau, la Plaine de France (de 20 à 50 m), structuré par les larges vallées de la Seine et de la Marne et surmonté par un relief de buttes-témoins : le plateau de l’Aulnoye (130 m), le plateau de Romainville-Montreuil (128 m) et le plateau d’Avron (115 m). Ces buttes se rattachent morphologiquement à l’extrémité occidentale du plateau de la Brie. Elles sont marquées par les dépressions de Gagny et de Rosny-sous-Bois, vestiges de la pré-Seine. Une autre limite paléogéographique dans l’axe de la vallée de la Marne marque le paysage départemental : la limite entre les formations bartonniennes du gypse vers le nord ouest et les calcaires lacustres de Brie vers le sud-est. Au nord-ouest du département se trouve la Butte-Pinson, qui annonce les premiers contreforts du plateau de Montmorency.

4Parmi les ressources naturelles de ce territoire, le gypse sert à la fabrication du plâtre et le limon a largement été exploité pour la terre cuite architecturale. Le calcaire est disponible au sud, à Paris, dans la vallée de la Seine en général et au nord sur le plateau du Parisis, jusqu’à la vallée de l’Oise. Ce territoire marqué par des terrains calcaires affleurants (marnes et Saint-Ouen) ou des formations superficielles de plateaux (loess) est propice à l’agriculture céréalière dans les zones de plateau, maraîchère et horticole sur les buttes et dans les zones basses, ainsi qu’à l’élevage.

Réseaux hydrographique et viaire fixateurs des habitats

5Le réseau hydrographique de la Seine-Saint-Denis est marqué par la présence d’un méandre de la Seine à l’ouest et de la Marne au sud-est. Le territoire est également sillonné par de nombreux ruisseaux, qui correspondent pour la plupart à la moitié sud du bassin versant du Croult qui débouche dans la Seine à Saint-Denis. Ce réseau secondaire est riche en ressources complémentaires, et joue un rôle fixateur des habitats dès la Préhistoire. L’étude des cartes et plans anciens révèle un territoire sillonné de nombreux itinéraires dont l’ancienneté est confirmée pour bon nombre de tracés. Les voies dessinent un réseau en étoile autour de Paris vers Rouen (chaussée Jules César), Amiens, Senlis, Meaux... mais aussi un itinéraire de grand parcours reliant les vallées de la Seine et de la Marne sans passer par Paris, fossilisé par la RN186 et une portion de l’autoroute A86. La majorité des occupations alto-médiévales attestées se trouvent en bordure d’axes importants de circulation [ill. 1].

Structures de l’habitat rural

6Les structures de combustion sont des structures d’activités sur lesquelles la nature même de l’occupation a une influence : sur le statut (familial ou collectif) et sur leur organisation. Il est donc important de prendre en compte toutes les structures de cuisson (Lefèvre et al., 2003 et Lefèvre et al., 2009). Une attention particulière est portée aux petits foyers isolés, plutôt mal conservés, mais présentant des soles très épaisses, attestés sur quelques sites séquano-dyonisiens (notamment Drancy - rue Louis-Delplacé ou Tremblay-en-France - rue Jules-Guesde) et fréquents au début de la période mérovingienne. Les sites les plus riches en fours domestiques (ceux-ci étant en excellent état de conservation) sont situés à Tremblay-en-France avec notamment ceux de la RD40 (24 fours) et la rue Jules-Guesde (44 fours). Le premier a livré un ensemble de trois fours qui s’organisent autour d’une même fosse. Ces fours ont conservé leur voûte en place avec tuyère, les traces des outils utilisés pour leur creusement en sape, des soles épaisses avec un radier préalable en pierres et tuiles pour l’un d’entre eux et des niveaux de rejets de charbons. Le site de la rue Jules-Guesde est intéressant quant à lui, par la présence de nombreux ensembles de fours mérovingiens, mais également par la mise au jour de soles épaisses isolées, attribuées par archéomagnétisme, à la transition Bas Empire - période mérovingienne. Tous les sites de même attribution chronologique, à Tremblay-en-France, ont livré des structures de combustion en nombre, fonctionnant seules ou en batterie. Pour d’autres sites, le nombre de structures de combustion est faible. Nous avons à faire plutôt à des foyers, souvent associés à des fonds de cabane.

7Les fonds de cabane sont le plus souvent sur le mode à deux poteaux axiaux. L’autre type très représenté sur l’ensemble des sites de la Seine-Saint-Denis mais également du nord de la France est celui à quatre poteaux corniers. Le site le plus représentatif et dont le corpus est le plus important (26) est celui de « l’Imprimerie du Figaro » à Tremblay-en-France. On en relève treize rue Jules-Guesde et douze sur le site de la RD40. À noter que pour l’ensemble des sites de Tremblay-en-France, les fonds de cabane, quel que soit le type, sont relativement arasés et de dimensions légèrement inférieures à celles observées sur d’autres sites d’Ile-de-France [ill. 2] (Serris, l’Arpent Ferret en Seine-et-Marne). Les aménagement internes sont peu nombreux et concernent essentiellement des fosses d’accès ou des fosses d’ancrage de métier à tisser. Les objets pouvant témoigner de leur activité sont ténus mais néanmoins existants (poinçons en os, fusaïole...).

2. Vue générale de la fouille de la rue des Tilleuls à Tremblay-en-France (2007).

2. Vue générale de la fouille de la rue des Tilleuls à Tremblay-en-France (2007).

Cette fouille montre des vestiges caractéristiques des sites d’habitat du haut Moyen Âge en Ile-de-France, essentiellement fosses et fonds de cabanes avec une prédominance des structures de stockage. L’occupation est continue depuis le ve siècle avec une forte densité de structure des xi-xiie siècles.

Photo E. Jacquot, Département de la Seine-Saint-Denis

8Sur les quarante communes de Seine-Saint-Denis, dix-sept ont livré des sépultures mérovingiennes et carolingiennes. Si la plupart des nécropoles perdurent durant tout le haut Moyen Âge, seules quelques-unes succèdent sur le même lieu à une nécropole gallo-romaine (Saint-Denis, Bondy). Il est rare de constater un lien direct entre nécropole et habitat. Les quelques 2 000 sépultures alto-médiévales recensées en Seine-Saint-Denis se concentrent principalement dans des nécropoles mais il existe de rares sépultures dispersées (moins de 100 individus) présentes à Tremblay-en-France, Saint-Ouen, Dugny. Les individus sont parfois regroupés (3 à 5) comme sur les sites « l’Imprimerie du Figaro » ou celui de la RD40 à Tremblay-en-France. Les pratiques funéraires sont similaires à celles des sujets des nécropoles. Les raisons de l’isolement de ces inhumations et le rapport qu’elles entretiennent avec les cimetières et les sites d’habitat restent toutefois difficiles à comprendre. Si le Concile de Tibur met en place dès 895 l’obligation de se faire enterrer dans le cimetière paroissial autour d’un lieu saint, il semble qu’une certaine liberté dans le choix du lieu d’inhumation subsiste après cette date. Ce choix peut être motivé par des raisons d’ordre financier (prix de la concession), d’ordre religieux (individus juifs ou non baptisés), ou par des motifs liées à l’âge ou au sexe des individus concernés (même si aucun recrutement spécifique n’a été réellement mis en avant dans les cas mentionnés), ou encore relever d’un choix personnel. Nous ne connaissons que deux cas avérés de sépultures de relégation : à Tremblay-en-France, une femme repose dans un four, les mains dans le dos et la face contre terre ; à Bondy, deux jeunes de 8 à 12 ans ont été jetés dans un silo à demi rempli de graines.

Architecture et matériaux de construction

9L’étude architecturale et celle des matériaux de construction, ainsi que le développement d’analyses de plus en plus performantes et variées sur un panel de plus en plus large de vestiges, permettent de mieux cerner la diversité et la complexité du monde rural du premier Moyen Âge. Peu d’éléments éclairent efficacement la question de la construction pour le haut Moyen Âge sur notre territoire. On ne dispose que de rares bâtiments sur poteaux concordants avec ce qui ressort des exemples de comparaison régionales.

10Plusieurs édifices de culte sont attestés entre le très haut Moyen Âge et l’époque carolingienne, soit par les sources, leur titulature ou les éléments morphotopographiques. La plupart de ces édifices en eux-mêmes n’est pas connu, quelquefois tout simplement parce que l’édifice actuel surmonte les vestiges des états antérieurs. On peut croire qu’une bonne partie d’entre eux a longtemps été des édifices en bois. C’est significatif de la quasi disparition du paysage monumental antique en pierre dès le début du haut Moyen Âge.

11Les édifices de culte reconnus en Seine-Saint-Denis rattachables à une période antérieure à l’époque carolingienne sont extrêmement rares : la basilique de Saint-Denis et les églises Saint-Barthélémy à Saint-Denis, Saint-Genès à Villemomble et Saint-Lucien à La Courneuve. Aucun bâtiment sur poteau ne peut pour le moment être assimilé à une église. Trois édifices sont clairement maçonnés à l’époque mérovingienne : l’abbatiale de Saint-Denis, l’église Saint-Barthélémy à Saint-Denis et l’église Saint-Genès de Villemomble. Les maçonneries sont en moellons disposés en épis ou arrête de poisson opus spicatum et liés à la terre, au plâtre ou à la chaux. À La Courneuve, où les éléments observés permettent de conclure à l’existence d’un édifice, on n’est pas en mesure de trancher sur le mode constructif de l’église.

12L’usage de la pierre durant le haut Moyen Âge est peu rationalisé et demeure rare dans la construction. L’aqueduc mérovingien de Saint-Denis, construit en dalles de calcaire grossier jointoyées en mortier de tuileau friable reste exceptionnel et est en lien avec l’ensemble abbatial. Une grande partie de la pierre de construction mérovingienne est issue de remplois, comme à la basilique de Saint-Denis, mais on constate pour les massifs de fondation et le moellonnage, la prédominance des pierres siliceuses, chailles, meulières, encroûtements, caillasses et calcaires de Saint-Ouen et des marnes du gypse, issues de ramassages de surface ou de creusements ponctuels. L’exploitation des carrières, si elle ne s’arrête pas, semble réduite au long de la période, alors même que se mettent en place des carrières pour la production de sarcophages. L’usage de remplois issus de grands appareils de construction antique pour la réalisation de sarcophages à partir du Bas Empire est fréquent et continu au moins jusqu’au tournant des ve-vie siècles (La Courneuve, Saint-Denis, Bondy).

13La terre est fréquemment utilisée pour les hourdages dans la construction sur structure en bois. On retrouve régulièrement des traces de clayonnage dans les fragments de torchis recueillis en fouille. L’usage de la terre dans les couvertures est attesté par l’empreinte de chaume sur certains fragments. Les mélanges varient selon les usages : les hourdages sont constitués d’un mélange plus gras avec un proportion de paille élevée, les parois et soles de fours sont généralement plus chargées en sable et moins en végétaux. Le plâtre extrait de façon importante fournit principalement les ateliers de production de sarcophages. L’étude de ces contenants montre qu’ils relèvent d’une économie complexe : on observe la coexistence quasi systématique des sarcophages de pierre et de plâtre, ainsi que la présence récurrente de tombes maçonnées et de fosses simplement plâtrées. Le plâtre est aussi utilisé comme liant. Il est quelquefois, comme à La Courneuve, attesté en hourdage dès l’époque mérovingienne, mais aucune observation ne permet pour le moment d’extrapoler les usages constructifs du plâtre à l’habitat avant l’époque carolingienne. Les traces reconnues de plâtre dans la construction civile ne remontent qu’au ixe, puis au xie siècle. Les mortiers de chaux semblent raréfiés compte tenu des modes de constructions, toutefois leur usage est attesté à Villemomble et à Saint-Denis.

  • 2 Datation dendrochronologique en attente.

14Les bâtiments en bois sont des structures sur poteaux et clayonnage combinés. Ce système constructif permet l’usage indifférencié ou associé du torchis et du plâtre pour les hourdages (La Courneuve viie-viiie siècle, Saint-Denis viiie-ixe siècle, Tremblay-en-France xie siècle...). L’absence notable de bâtiments sur poteaux sur les sites du département semble due aux phénomènes érosifs. Mais la récurrence de fragments de torchis et l’absence de maçonnerie laissent penser que ce type de construction était en usage. En ce qui concerne l’usage du bois de couverture, au moins un bardeau a été trouvé dans les combles de l’église de Noisy-le-Grand en 20112. La couverture végétale, en chaume ou roseau reste certainement la plus fréquente.

15Il est de coutume de considérer la persistance de l’usage de la tegula de tradition romaine jusqu’à l’époque carolingienne, même si on ne sait rien de cette production du vie au ixe siècle et aucun usage de brique n’est attesté sur le département à l’heure actuelle. On note cependant encore des phénomènes de remplois, en particulier de claveaux de voûte dans des fours (site de la rue Jules Guesdes à Tremblay-en-France, vie-viiie siècle).

Études spécifiques : céramique et faune

16La céramique issue des sites du haut Moyen Âge en Seine-Saint-Denis ne présente pas de particularités au regard des sites du Nord de la France. À noter néanmoins, la découverte dans une fosse, sur le site de la route de Roissy, allée des Tilleuls à Tremblay-en-France, d’un tesson de céramique relevant des productions dites de Tating, céramique d’importation qui jalonne les grands itinéraires des marchands frisons et saxons caractérisée par sa pâte fine, sa surface noire et lustrée et son décor blanchâtre, obtenu par l’application de fines feuilles d’étain. Biens que rares, d’autres tessons de Tating ont été identifiés à Saint-Denis (Meyer-Rodrigues, 1993, p. 267-274). Cette découverte soulève des interrogations quant au statut de Tremblay-en-France au viiie siècle. L’étude céramologique apporte surtout des informations importantes sur une période de transition peu documentée, la fin de l’époque carolingienne et le début de l’époque médiévale (xe-xie siècles). En effet, nombre des habitats ruraux du haut Moyen Âge sont abandonnés durant cet intervalle. Les sites de Tremblay-en-France permettent notamment d’appréhender ces évolutions [ill.3].

3. Planche de tessons de céramiques du haut Moyen Âge provenant des sites de Tremblay-en-France, allée des Tilleuls (Fouille en 2007) et « l’Imprimerie du Figaro » (Fouille en 2008).

3. Planche de tessons de céramiques du haut Moyen Âge provenant des sites de Tremblay-en-France, allée des Tilleuls (Fouille en 2007) et « l’Imprimerie du Figaro » (Fouille en 2008).

Dessin N. Latsanopoulos, Département de la Seine-Saint-Denis

  • 3 Études archéozoologiques par Stéphane Frère, Inrap (cf. rapports d’opérations).

17La plupart des sites mérovingiens de la Seine-Saint-Denis s’inscrivent dans la catégorie des sites caractérisés par une proportion de bovins comprise entre 60 et 80 % du cheptel domestique3. Les troupeaux sont alors majoritairement constitués d’individus mâles âgés. L’exploitation de la force motrice, destinée aux travaux de labours, est clairement privilégiée. L’animal est au service d’une agriculture extensive. Pour les phases carolingiennes, les sites ne se démarquent pas des autres contextes carolingiens du pays de France avec une proportion de bœufs, dans le cheptel domestique, supérieure à 50 %. Seul le site de la rue Louis-Delplacé à Drancy (Gonçalves 2003a ; Gonçalves-Buissart et al., 2011) pourrait se distinguer du fait d’une proportion de seulement 32 % et d’une part importante de caprinés, mais la faiblesse du nombre de restes n’autorise pas une interprétation fiable.

Modes d’organisation de l’habitat et formation des paroisses

18Durant l’Antiquité, le département a connu un peuplement caractérisé par un habitat dispersé composé de grandes exploitations, les villae, mais également d’habitats secondaires plus nombreux. Ceux-ci sont attestés principalement sur les plateaux. Bien que souvent implantés à courte distance de ces sites, les habitats se fixent, à partir du ve siècle, dans les vallées. Le faible nombre de ces villae et leur état de conservation ne permettent pas d’évaluer leur rôle éventuel dans la transition entre la fin de l’Antiquité et le début du Moyen Âge. Les villages du haut Moyen Âge, en Seine-Saint-Denis, ne se sont, a priori, pas développés aux abords d’établissements antiques ; il ne semble donc pas y avoir de filiation directe entre les deux formes d’habitat. Les fouilles attestent presque exclusivement de fondations de villages à la période mérovingienne voire carolingienne. À l’échelle de la Seine-Saint-Denis, si une organisation globale des habitats est encore difficile à dégager des observations archéologiques, on peut émettre quelques hypothèses.

Habitats structurés par les axes routiers

  • 4 Site découvert lors de la pose du collecteur départemental en 1963.Depuis, il a fait l’objet de nom (...)
  • 5 fouille réalisée par le Département de la Seine-Saint-Denis (Gonçalves-Buissart, 2004 et Ducat, 200 (...)

19Les différentes occupations alto-médiévales attestées se concentrent notamment en bordure de quatre axes importants de circulation. À Bondy4, là où l’itinéraire Seine-Marne rejoint celui de Paris à Meaux (l’actuelle RN 3), une occupation significative de la fin de l’Antiquité et du début du haut Moyen Âge, notamment connue par la fouille en 2005-2006 d’une importante nécropole et par la mention, dans le testament d’Erminthrude, au vie ou viie siècle, de l’« ecclisiae vici Bonisiacinsis » (Atsma, Vezin, 1985). L’actuelle RN 186 est jalonnée par plusieurs sanctuaires attestés à l’époque mérovingienne : Saint-Rémy à Saint-Denis (dont l’habitat et le cimetière ont été partiellement fouillé par l’Inrap et l’UASD entre 1996 et 2009), Saint-Lucien à La Courneuve [ill.5], Saint-André à Bobigny dont le domaine est mentionné dans le testament d’Erminthrude (Atsma, Vezin, 1985) et Saint-Pierre à Bondy. À Gagny, un important habitat s’est installé à la jonction de deux axes anciens5 : la rue des Carneaux et la rue allant à Montfermeil [ill.4]. Enfin de nombreux sites ont été identifiés de part et d’autre de la route allant de Roissy à Tremblay-en-France et de la route allant de Tremblay à Villepinte.

4. Carte de Gagny au haut Moyen Âge.

4. Carte de Gagny au haut Moyen Âge.

La première mention de Gagny apparaît vers 632 dans les Annales Bénédictines lorsque Sainte-Fare lègue au monastère d’Évoriac, dans la Brie, deux pièces de terre qu’elle détenait à Gavaniacum, le château de Maison-Rouge passe pour être le dernier avatar de la maison bénédictine installée alors à Gagny.

DAO I. Lafarge, Département de la Seine-Saint-Denis

5. Plan compilé des données archéologiques sur l’église Saint-Lucien à La Courneuve recueillies de 1973 à 1981 par A. Bulard, J.J. Charpy, M.C. Godet et C. Gaborieau.

5. Plan compilé des données archéologiques sur l’église Saint-Lucien à La Courneuve recueillies de 1973 à 1981 par A. Bulard, J.J. Charpy, M.C. Godet et C. Gaborieau.

DAO I. Lafarge, Département de la Seine-Saint-Denis

Habitats organisés autour des cours d’eau

  • 6 Le site de Savigny est connu, mais encore peu documenté par l’archéologie : la démolition du hameau (...)

20Le regroupement d’habitat autour d’un cours d’eau semble prévaloir avant la fixation définitive du réseau paroissial, entre le haut Moyen Âge et le xie siècle. On l’observe très nettement à Tremblay et de manière un peu plus diffuse mais avec récurrence à Saint-Léger de Gassenville, entre Stains et Saint-Denis (Wyss, 1996), à Gagny, à Savigny près d’Aulnay6.

  • 7 Fouille M. Wyss, UASD (Unité d’Archéologie de Saint-Denis) 1981.
  • 8 Hoechst Duco-Romaincourt, Lafarge, 2000 ; Prairie de Romaincourt, Leconte, 2004 ; Saint-Léger, UASD (...)

21Aux abords de Saint-Denis, dans la gouttière alluviale du Croult, à Stains et La Courneuve, on observe la mise en place d’un réseau d’habitat rural mérovingien associé aux cours d’eau (Rouillon, Vieille Mer, dérivation du Croult et ru de Montfort). L’habitat du haut Moyen Âge semble s’organiser aux abords directs du Rouillon, réparti de distance en distance (3 sites se répartissent sur environ 1,5 km, correspondant approximativement à une demi-lieue (Lafarge, 2003b ; Leconte, 2004 ; Wyss, 1996). À Saint-Léger7, quelques tombes se révèlent clairement appartenir à un cimetière paroissial primitif, bien attesté et associé à un habitat tout proche, mais aussi dispersé dans le fond de vallée en remontant le cours du ruisseau8. Il est possible que l’habitat de Merville, aujourd’hui sous le parc paysager de la Courneuve appartienne à ce groupement (Wyss, 1996). Durant le haut Moyen Âge, ces habitats semblent se rattacher à la paroisse de Saint-Léger de Gassenville mentionnée comme Vasconsis villa en 832 dans le partage des biens de Saint-Denis par l’abbé Hilduin. Cette paroisse est fondée vers la fin du viie siècle. Les différentes occupations semblent péricliter entre les xe-xie siècles et 1213. Les occupations attestées du haut Moyen Âge apparaissent comme étendues et lâches à la fois ; il est possible que ces établissements aient eu des occupations relativement courtes et se soient déplacés d’autant plus fréquemment.

Occupations de plateau

22À Tremblay-en-France, les sites dispersés autour du Sausset tendent à se regrouper autour d’un pôle marqué par la seigneurie de l’abbaye de Saint-Denis (Lafarge, Rémy, 2011). En 862, la confirmation par Charles le Chauve du partage des biens de l’abbaye de Saint-Denis entre mense abbatiale et mense conventuelle mentionne les villae de Tremblay et de Villepinte. Cela implique l’existence d’une population dont les fouilles montrent les traces d’habitation.

23Les sites du Château Bleu, de la rue Jules Guesde et de « l’imprimerie du Figaro » autour du Petit Tremblay, au nord, sont des points de concentration de l’habitat à partir de l’époque mérovingienne. Il s’agit de groupements de petites exploitations rurales qui se développent jusqu’au xe siècle. Au xie siècle, le site du Château Bleu s’apparente plutôt aux enceintes paysannes.

24Au Grand Tremblay, la fouille rue des Tilleuls, évoque les mutations de l’espace qui deviendra le village depuis le ve siècle [ill.6]. L’occupation commencée dès la fin du ve siècle se développe autour du carrefour de la route de Roissy et de la rue Cruppet, aboutissement du chemin de Villepinte à Tremblay. Le site se structure en petites unités séparées par des petits fossés garnis de haies ou de palissades formant des parcelles longues et étroites orientées est-ouest. La plupart des structures se rapportent à des activités agraires, artisanales ou de stockage. Ces sites forment un groupement lâche au centre duquel sont installés sur une légère butte, mais à une date encore indéterminée, l’église Saint-Médard, puis l’habitat seigneurial. Si l’installation de l’église n’est pas encore précisément datée, on sait que le cimetière qui lui est associé remonte à l’époque mérovingienne. Pour l’habitat seigneurial, la seule certitude est son existence au ixe siècle. Une permanence dans le parcellaire existe depuis le haut Moyen Âge, mais de nombreuses divisions semblent avoir disparu au tournant des xiie et xiiie siècles. À partir du xiiie siècle, des bâtiments sur poteaux sont installés en bordure de la Grande Rue (route de Roissy) qui longe le site à l’ouest. Des constructions maçonnées ne sont installées qu’à partir du xiiie siècle.

6. Vue aérienne du Vieux Pays de Tremblay-en-France.

6. Vue aérienne du Vieux Pays de Tremblay-en-France.

Photo E. Jacquot, Département de la Seine-Saint-Denis

25Ces ensembles de groupements d’habitations révèlent bien une organisation générale en unités comprenant des éléments « habituels » des occupations rurales du haut Moyen Âge : maisons et annexes comprenant greniers, silos, batteries de fours, fonds de cabanes associés à des systèmes d’enclos (ou de haies) souvent discontinus où il n’est pas toujours aisé de démêler les éléments communautaires des éléments relevant de la sphère privée. Évidemment ces schémas ne sont pas absolus, certains sites semblent se rattacher à d’autres modes d’occupation du terroir, ainsi, à Montreuil, à Villemomble, ou à Noisy-le-Grand. À Drancy, un schéma similaire paraît se développer à cette différence que l’habitat dispersé n’encadre pas de cours d’eau. Installés dans un paysage largement ouvert, les habitats mérovingien et carolingien montrent des traces d’aménagements agricoles et artisanaux, associés à un habitat dispersé au sein d’enclos juxtaposés.

26Sur certains terroirs, l’habitat reste parfois encore un fait problématique, ainsi à Noisy-le-Grand où la mention par Grégoire de Tours d’une villa regia, l’existence d’une importante nécropole au lieu-dit « Les Mastraits », connue depuis 1771 (dont 651 tombes du vie au xiie siècle ont été fouillées en 2009-2010 dans une emprise qui ne semble représenter que 1/3 à 1/2 de la surface de la nécropole), tout porte à croire à l’existence d’un important habitat, pas encore localisé. À Villemomble, une importante nécropole a été mise au jour dans les années 1980 (Delahaye). Même si la zone d’inhumation n’a pas été intégralement reconnue, c’est un des rares endroits où une église d’époque mérovingienne ait pu être mise au jour, mais l’habitat n’est pas connu à l’heure actuelle.

27À partir des xie-xiie siècles, on observe la cristallisation de villages au détriment d’un habitat rural essentiellement constitué de groupements épars. Dans cette mutation, le réseau paroissial et la répartition de la seigneurie foncière jouent un rôle déterminant mais complexe, en sorte que les agglomérations villageoises ne sont pas nécessairement accolées aux églises ou aux sites seigneuriaux. De la constitution des villages, il découlera progressivement la généralisation de constructions maçonnées au détriment de la construction en bois et torchis.

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Bibliographie

Astma H., Vezin J., 1985, « Le testament d’Erminthrude », in Perin P. (dir.), Collections mérovingiennes ; Catalogues d’art et d’histoire du musée Carnavalet II, Paris, imprimerie municipale, 864 p.

Gonçalves C., 2003a, « Notice de site : Drancy (Seine-Saint-Denis) « rue Louis Delplacé, rue de la Poterie » », in Lefèvre A., Gentili F., Mahé N. (dir.), p. 56-63.

Gonçalves C., 2003b, « Notice de site : Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) « rue Louis Eschard, allée de la Mairie » », in Lefèvre A., Gentili F., Mahé N. (dir.), p. 72-74.

Gonçalves C., 2003c, « Notice de site : Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) « Allée des Tilleuls, route de Roissy » », in Lefèvre A., Gentili F., Mahé N. (dir.), p. 75-78.

Gonçalves C., 2003d, « Notice de site : Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) « Château Bleu » », in Lefèvre A., Gentili F., Mahé N. (dir.), p. 78-81.

Gonçalves-Buissart C., 2009, « Notice de site : Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) « Les Ruisseaux, Route départementale 40 » », in Lefèvre A., Gentili F., Mahé N. (dir.), p. 257-270.

Gonçalves-Buissart C., Héron C., Le Béchennec Y., Haye F. (collab.), C. Munoz (collab.), 2011, « Drancy (Seine-Saint-Denis), de La Tène à l’époque Moderne : état des connaissances », Revue archéologique d’Ile-de-France, n° 3-2010, p. 177-219.

Goret J.-F., 2009, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) 3, rue du Général-Joinville, rapport de fouille préventive, UASD, 75 p.

Lafarge I., 2003a, « Notice de site : Gagny (Seine-Saint-Denis) « Rue Aristide Briand et du Clos Félix » », in Lefèvre A., Gentili F., Mahé N. (dir.), p. 64-66.

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Lafarge I., 2003c, « Notice de site : Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) « 70 ter, route de Roissy » », in Lefèvre A., Gentili F., Mahé N. (dir.), p. 69-71.

Lafarge I., Gonçalves-Buissart C., 2009, « Tremblay-en-France (93), évocation de la formation du village à partir de l’habitat dispersé du haut Moyen Âge », in Lefèvre A., Gentili F., Mahé N. (dir.), p. 271-275.

Lecomte L., 2004, Stains (Seine-Saint-Denis) Prairie de Romaincourt, Rapport de diagnostic archéologique (16/02/2004-20/02/2004), Inrap, Pantin, 28 p.

Lefèvre A., Gentili F. Mahé N. (dir.), 2003, L’habitat rural du haut Moyen Âge en Ile-de-France, Bulletin archéologique du Vexin français et du Val-d’Oise, 1er supplément, Guiry-en Vexin, 96 p.

Lefèvre A., Gentili F., Mahé N. (dir.), 2009, L’habitat rural du haut Moyen Age en Ile-de-France, Bulletin archéologique du Vexin français et du Val-d’Oise, 2e supplément, Guiry-en Vexin, 296 p.

Meyer-Rodrigues N., 1993, « Tessons de céramique dite « Tating » découverts à Saint-Denis », in Piton D. (dir.), Travaux du groupe de recherches et d’études sur la céramique dans le Nord-Pas-de-Calais, Actes du colloque d’Outreau (10-12 avril 1992). La céramique du ve au xe siècle dans l’Europe du Nord-Ouest, Nord-Ouest Archéologie, hors-série, p. 267-274.

Remy A., Lafarge I., 2011, « Surveillances de travaux à l’église Saint-Médard et ses abords à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) : les apports pour la connaissance de l’édifice et son intégration dans le village », Revue archéologique d’Ile-de-France, n° 3-2010, p. 221-248.

Wyss M. (dir), 1996, Atlas historique de Saint-Denis, des origines au xviiie siècle, Documents d’archéologie Française, n° 59, MSH, Paris, 444 p.

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Notes

1 L’archéologie du haut Moyen Âge s’est développée en Seine-Saint-Denis à la faveur de plusieurs facteurs. Tout d’abord, de nombreuses fouilles effectuées depuis les années 1970 et pendant les années 1980 par diverses associations concernent le haut Moyen Âge. Le sauvetage du centre urbain de Saint-Denis a engendré la création de l’Unité d’Archéologie de la ville de Saint-Denis en 1982. Depuis la mise en place du service départemental en 1991, le nombre des opérations et les données concernant le haut Moyen Âge en Seine-Saint-Denis n’a cessé de s’accroître.

2 Datation dendrochronologique en attente.

3 Études archéozoologiques par Stéphane Frère, Inrap (cf. rapports d’opérations).

4 Site découvert lors de la pose du collecteur départemental en 1963.Depuis, il a fait l’objet de nombreuses campagnes de fouille : associatives, d’abord, sous la direction de Jacques Rivière, Daniel Travouillon, puis Gilbert-Robert Delahaye ; par l’Afan, en 1981, sous la direction de Michael Wyss ; par l’Inrap, sous la direction de Sébastien Poignant en 2005-2006 ; par l’INRAP et le département de 2006 à 2011, sous la direction de Cyrille le Forestier et Ivan Lafarge.

5 fouille réalisée par le Département de la Seine-Saint-Denis (Gonçalves-Buissart, 2004 et Ducat, 2009).

6 Le site de Savigny est connu, mais encore peu documenté par l’archéologie : la démolition du hameau de Savigny dans les années 1960 et 1970 avait donné lieu à des observations par le CAHRA (Cercle Archéologique et Historique de la Région d’Aulnay) ; une série de diagnostics menés dans les années 2000 montrent une importante structuration des vestiges (Gonçalves, 1999 et Susini-Collin, 2008).

7 Fouille M. Wyss, UASD (Unité d’Archéologie de Saint-Denis) 1981.

8 Hoechst Duco-Romaincourt, Lafarge, 2000 ; Prairie de Romaincourt, Leconte, 2004 ; Saint-Léger, UASD 1981, Wyss, 1996.

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Table des illustrations

Titre 1. Carte des occupations du haut Moyen Age en Seine-Saint-Denis.
Crédits DAO I. Lafarge, Département de la Seine-Saint-Denis
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/394/img-1.png
Fichier image/png, 1,4M
Titre 2. Vue générale de la fouille de la rue des Tilleuls à Tremblay-en-France (2007).
Légende Cette fouille montre des vestiges caractéristiques des sites d’habitat du haut Moyen Âge en Ile-de-France, essentiellement fosses et fonds de cabanes avec une prédominance des structures de stockage. L’occupation est continue depuis le ve siècle avec une forte densité de structure des xi-xiie siècles.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/394/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre 3. Planche de tessons de céramiques du haut Moyen Âge provenant des sites de Tremblay-en-France, allée des Tilleuls (Fouille en 2007) et « l’Imprimerie du Figaro » (Fouille en 2008).
Crédits Dessin N. Latsanopoulos, Département de la Seine-Saint-Denis
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/394/img-3.png
Fichier image/png, 422k
Titre 4. Carte de Gagny au haut Moyen Âge.
Légende La première mention de Gagny apparaît vers 632 dans les Annales Bénédictines lorsque Sainte-Fare lègue au monastère d’Évoriac, dans la Brie, deux pièces de terre qu’elle détenait à Gavaniacum, le château de Maison-Rouge passe pour être le dernier avatar de la maison bénédictine installée alors à Gagny.
Crédits DAO I. Lafarge, Département de la Seine-Saint-Denis
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/394/img-4.png
Fichier image/png, 664k
Titre 5. Plan compilé des données archéologiques sur l’église Saint-Lucien à La Courneuve recueillies de 1973 à 1981 par A. Bulard, J.J. Charpy, M.C. Godet et C. Gaborieau.
Crédits DAO I. Lafarge, Département de la Seine-Saint-Denis
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/394/img-5.png
Fichier image/png, 214k
Titre 6. Vue aérienne du Vieux Pays de Tremblay-en-France.
Crédits Photo E. Jacquot, Département de la Seine-Saint-Denis
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/394/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 523k
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Pour citer cet article

Référence papier

Cristina Gonçalves-Buissart, Ivan Lafarge et Cyrille Le Forestier, « Les habitats ruraux du haut Moyen Âge en Seine-Saint-Denis. État des lieux »Archéopages, 34 | 2012, 48-57.

Référence électronique

Cristina Gonçalves-Buissart, Ivan Lafarge et Cyrille Le Forestier, « Les habitats ruraux du haut Moyen Âge en Seine-Saint-Denis. État des lieux »Archéopages [En ligne], 34 | 2012, mis en ligne le 01 juillet 2012, consulté le 17 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/394 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.394

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Auteurs

Cristina Gonçalves-Buissart

Bureau du patrimoine archéologique de la Seine-Saint-Denis

Ivan Lafarge

Bureau du patrimoine archéologique de la Seine-Saint-Denis, CH2ST-EA127 « Centre d’histoire des techniques »

Cyrille Le Forestier

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