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Dossier

De la signature technique à la signature ethnique

Les productions céramiques locales des iie-ier siècles avant notre ère à I Palazzi
From technical signature to ethnic signature. Local ceramic productions from the 2nd-1st centuries BC to I Palazzi
De la firma técnica a la firma étnica. Las producciones cerámicas locales en I Palazzi durante los siglos II y I antes de nuestra era
Kewin Peche-Quilichini
p. 20-31

Résumés

Cette contribution constitue le compte-rendu de l’étude technologique du corpus des vaisselles locales non tournées de l’habitat d’I Palazzi, dans le nord-est de la Corse. Concerné par plusieurs opérations d’archéologie préventive réalisées ces quinze dernières années, ce site est le mieux documenté sur l’île pour les iie-ier siècles avant notre ère, soit la fin du second âge du Fer. Les chaînes opératoires de fabrication de la poterie constituent ici l’aboutissement de savoir-faire traditionnels hérités de la Préhistoire, malgré leur coexistence avec des mobiliers d’importation italiques. L’analyse se concentre sur deux aspects technologiques spécifiques : l’utilisation d’amiante pour dégraisser les pâtes et le traitement des surfaces au moyen d’un peigne dans un but au moins en partie décoratif. On conclut par une discussion sur le caractère identitaire de ces pratiques en s’appuyant sur l’identification de ces vaisselles originales dans plusieurs sites du littoral nord-ouest de l’Italie.

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Texte intégral

1Alors que les recherches sur l’habitat du premier âge du Fer (850-550 avant notre ère) en Corse ont récemment connu d’importants développements, les contextes indigènes du second âge du Fer (550-100 avant notre ère) restent mal connus. Cette lacune est particulièrement évidente pour les deux premières phases de cette époque (le second âge du Fer A, vers 550-400, et le second âge du Fer B, vers 400-250 avant notre ère), trois siècles qui ne sont documentés – de façon partielle – qu’à Alalia (nécropole de Casabianda surtout), sur quelques installations littorales et dans des tombes assez mal caractérisées. Mieux connu depuis peu grâce à l’essor de l’archéologie préventive dans l’île, le second âge du Fer C (250-100 avant notre ère) apparaît comme une époque de transition avec l’Antiquité. Il débute par l’intégration de l’île à l’espace économique romain au lendemain des deux premières Guerres Puniques. L’impact de cette tutelle italique sur la société insulaire se mesure par l’augmentation graduelle des importations d’origine péninsulaire (dans un premier temps, essentiellement les amphores, puis les vaisselles de table et les monnaies au iie siècle avant notre ère). Dans un même élan, l’apparition de nouveaux modes de structuration de l’habitat, nettement inspirés des canons tyrrhéniens, marque une rupture avec une tendance à la fortification des éperons, rupture advenue autour du iiie siècle, probablement dans un contexte politique tendu (Peche-Quilichini, à paraître a). Dans le nord-est de la Corse, vers 150 avant notre ère, les zones collinaires dominant les bassins alluviaux sont investies par des groupements villageois établis sur un modèle orthonormé. Les habitations sont jointives, de plan rectangulaire et élevées en brique crue sur solin de galets. Ces habitats intègrent des structures artisanales probablement collectives. Cet ensemble de nouveautés signe le schéma de romanisation de cette partie de l’île, la mieux connue pour ces époques.

  • 1 Sous la responsabilité de Philippe Chapon, Inrap.

2Dans ce cadre, les campagnes de fouilles préventives menées depuis 2001 sur le site d’I Palazzi1 (Venzolasca, Haute-Corse) ont permis de rassembler une importante somme de données sur une époque charnière de l’histoire insulaire, marquée par la coexistence de traditions techniques millénaires et de nouvelles façons de concevoir le quotidien dans un espace tyrrhénien en mutation.

Le site d’I Palazzi et la problématique céramologique

3L’habitat d’I Palazzi occupe l’intégralité du plateau sommital (700 x 400 m) d’une colline culminant à 79 m et dominant la plaine de Casinca. Ce replat triangulaire est délimité par des pentes abruptes aboutissant à des ruisseaux permanents. Il est fouillé de manière discontinue depuis 2001, au gré du développement d’un lotissement. L’habitat semble par endroits délimité par un fossé et des structures légères. Le cœur du site est structuré par des rues étroites au tracé suborthogonal. Les bâtiments sont rectangulaires. Plusieurs superpositions marquent des transformations fréquentes de la trame de l’habitat. La chronologie de l’occupation est située entre le milieu du iie siècle et l’époque augustéenne. À partir de 100 avant notre ère, le site entame un déclin progressif, probablement consécutif à l’installation de la colonie de vétérans de Mariana, à quelques kilomètres au nord-est, qui agit comme un vecteur de centralisation de l’activité économique (Pergola, 2014).

  • 2 Dans le cadre d’un contrat post-doctoral réalisé au sein de l’UMR 5140 (Labex Archimede).

4Constituant près de 40 % des vestiges mobiliers mis au jour sur ce site, les collections de vaisselles non tournées de production locale issues des fouilles menées en 2001 et en 2010 à I Palazzi ont récemment été publiées (Arcelin, Chapon, 2013 ; Peche-Quilichini, Chapon, 2012 ; Peche-Quilichini, 2015). En 2014, le corpus a fait l’objet d’une intégration au programme Dicocer (Dictionnaire des céramiques protohistoriques et antiques)2, qui a permis de produire une typologie de ces ensembles. Les aspects technologiques, dont il était fréquemment mais superficiellement question dans la bibliographie, restaient à décrire de façon précise. Ils sont l’objet du présent article, fondé sur l’analyse du mobilier de l’ensemble des campagnes, notamment de celles menées en 2014-2015, les plus importantes en ce qui concerne l’emprise fouillée et la quantité de mobilier découvert.

  • 3 Remerciements à Valentine Roux, CNRS, pour son soutien dans cette étude.

5L’intérêt des collections céramiques d’I Palazzi est multiple. Premièrement, il s’agit d’un contexte mixte offrant une focale d’observation sur l’usage simultané de vaisselles tournées importées et de poteries non tournées locales, sur un laps de temps limité à quelques générations. En outre, il est parfois possible d’étudier la variabilité fonctionnelle des différentes catégories de récipients en fonction des types de production et des catégories morphologiques. La caractérisation des associations de vaisselles locales et de vaisselles importées fournit une opportunité de mieux comprendre les systèmes d’échanges économiques entre le nord-est de la Corse, l’Étrurie et la Ligurie au ier siècle avant notre ère (Piccardi, Peche-Quilichini, 2013 ; Peche-Quilichini, à paraître b) à partir de la découverte fréquente de boccali corsi sur les rives continentales de la mer Tyrrhénienne (Grandinetti, 2000 ; Corretti, Pancrazzi, 2001 ; Pallecchi, 2001 ; De Tommaso, Romualdi, 2001 ; Siano, 2002 ; Rizzitelli et al., 2003 ; Mileti, 2006 ; Taloni, 2006 ; Arbeid, 2009 ; Romualdi, Settesoldi, 2009 ; Mordeglia, La Terra, 2012). Dans ce cadre, la focalisation sur les vaisselles indigènes fournit donc l’occasion d’aborder la question du rapport entre savoir-faire et identité, entre technicité et ethnicité, au travers des choix effectués par les potiers insulaires3. On s’attardera ici à décrire et commenter les étapes initiales (choix des matières premières) et médianes (façonnage et traitement des surfaces) de la chaîne opératoire de fabrication de ces poteries par une esquisse quantitative et une approche expérimentale [encadré].

La chaîne opératoire de production

6Les céramiques modelées d’I Palazzi sont caractérisées par des similitudes technologiques repérées dans tous les contextes fouillés depuis le début des années 2000, qui paraissent résulter d’une occupation courte autant que de traditions culturelles fortes. La céramique locale présente un degré d’homogénéité qui autorise ici à considérer l’ensemble de la production. On s’attachera néanmoins à détailler les phénomènes de variabilité lorsque ceux-ci sont quantifiables.

7Les matrices argileuses des productions locales incluent presque systématiquement de l’amiante, sous forme pulvérulente ou fibreuse [ill. 1], intégré de façon volontaire pour servir de dégraissant. La présence récurrente de ce minéral dans les pâtes caractérise tous les contextes contemporains du nord de la Corse (Galup et al., 1973 ; Weiss, 1974 ; Jehasse, 1975 ; Nebbia, Ottaviani, 1976 ; Moracchini-Mazel, 1979 ; Paolini-Saez, 2012 ; Arcelin, Chapon, 2013 ; Peche-Quilichini, Chapon, 2012 ; Peche-Quilichini, 2015), soit uniquement les secteurs où ce matériau est disponible. La distribution chronologique de ce phénomène s’étale entre le milieu du second âge du Fer (Jehasse, 1975) et l’époque alto-impériale (Moracchini-Mazel, 1971 ; Arcelin, 2013) avant un hiatus qui dure jusqu’à la fin du Moyen Âge (Istria, 2007). La tradition de la production dégraissée à l’amiante se prolonge en Corse de génération en génération jusqu’au début du xxe siècle (Chiva, Ojalvo, 1959). Sur le site d’I Palazzi, même si on déplore l’absence de données pétrographiques, on estime la proportion de ces silicates dans la matrice plastique à 12-15 %. Les éléments non plastiques incluent également des micas et des sables mixtes composés de feldspaths, de quartz et de micaschistes, de proportions et granulométries variables, de longueur généralement inférieure à 4 mm. Sur un même récipient, on peut observer l’utilisation de pâtes différentes ou mal mélangées après l’adjonction du dégraissant [ill. 2]. Environ 1 % de la série ne semble pas inclure d’amiante. Il est probable que ce matériau provienne de gisements situés à quelques kilomètres au sud du site. Les autres éléments du dégraissant sont issus de contextes alluviaux situés à proximité. L’argile métamorphique est également locale.

1a. Tesson peigné avec fibre d’amiante dépassant de la tranche. b. Tesson avec fibres d’amiante dépassant de la tranche.

1a. Tesson peigné avec fibre d’amiante dépassant de la tranche. b. Tesson avec fibres d’amiante dépassant de la tranche.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

2. Paroi interne montrant une juxtaposition de pâtes préparées différemment. Sous le trait correspondant à une jonction de colombins, la matrice inclut des gravillons arrondis grossiers.

2. Paroi interne montrant une juxtaposition de pâtes préparées différemment. Sous le trait correspondant à une jonction de colombins, la matrice inclut des gravillons arrondis grossiers.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

8L’intégralité de la production céramique locale d’I Palazzi est réalisée à partir d’un façonnage par la technique des colombins superposés et étirés. Ces procédés sont documentés par un nombre important de négatifs/positifs de jonction, ainsi que par l’ondulation caractéristique de la surface des parois internes [ill. 3]. Le fond est élaboré à partir d’une boule de pâte aplatie par pression. Un soin particulier a été accordé au traitement du collage de la paroi sur le fond, dont la jonction est systématiquement bien effacée par lissage. Sur quelques rares récipients, le rebord est aménagé par un pliage vers l’extérieur [ill. 4]. Sur d’autres vases, on a pu observer les traces de la régularisation manuelle du rebord sous forme d’ondulations verticales [ill. 5] résultant de pressions destinées à effacer les jointures de colombin, montrant que le bandeau sublabial faisait l’objet d’une attention particulière. Les épaisseurs ne sont pas toujours constantes sur une même paroi. Parfois, dans le cas d’amincissements involontaires, le potier a eu recours à l’emploi de « rustines » de pâte [ill. 6]. Des dissymétries de diamètre et de cintre contribuent tout autant à conférer leur aspect grossier à ces productions. Les éléments ajoutés (anses rubanées, tétons et languettes) sont appliqués par simple collage. Dans le cas des anses, on emploie fréquemment des renforts de pâte à l’intérieur (plus rarement à l’extérieur) de la boucle pour en solidifier l’application [ill. 7].

3. Paroi interne montrant des ondulations typiques d’un montage au colombin.

3. Paroi interne montrant des ondulations typiques d’un montage au colombin.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

4. Vue de la tranche de la partie sublabiale d’un même vase illustrant un pliage du rebord.

4. Vue de la tranche de la partie sublabiale d’un même vase illustrant un pliage du rebord.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

5. Ondulations sublabiales sur paroi interne témoignant d’un traitement par pression au doigt.

5. Ondulations sublabiales sur paroi interne témoignant d’un traitement par pression au doigt.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

6. Fragment de panse caractérisé par l’adjonction d’une « rustine » de pâte avant peignage.

6. Fragment de panse caractérisé par l’adjonction d’une « rustine » de pâte avant peignage.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

7. Illustration du principe de renfort de certaines anses rubanées.

7. Illustration du principe de renfort de certaines anses rubanées.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

9Le traitement des surfaces présente certaines constantes. Pour l’ensemble du lot, les parois ont été lissées au doigt avant d’être, pour 87 % des vases, traitées au moyen d’un instrument apparenté à un peigne, sur une ou deux parois. Des empreintes de dents de peigne, qui semblent accidentelles, sont d’ailleurs parfois présentes sur les parois. Ce caractère technique constitue une originalité des productions corses et a été reconnu sur l’ensemble de l’île. Ces traces sont le plus souvent peu profondes, ce qui implique une attention particulière de l’artisan, de manière à ne pas appliquer trop fort les dents du peigne. Ces pratiques concernent également les anses, le fond et le plat de la lèvre. Sur la paroi externe de la partie supérieure de certains vases, le peignage est plus profond et réalisé de façon verticale à l’aide d’un outil à dents plus épaisses et espacées. La récurrence de l’association entre le mode et le support du peignage pourrait traduire une volonté décorative davantage qu’un traitement superficiel, si tant est que ces deux notions puissent être ici dissociées. Sur le fond, le mouvement est le plus souvent rotatif, parallèle à la périphérie de la base [ill. 8]. Les ajouts plastiques subissent un traitement longitudinal. Dans de rares cas, ces différents types de raclage superficiel sont partiellement effacés par lissages sommaires successifs.

8. Panel de fonds illustrant un peignage rotatif sur paroi interne.

8. Panel de fonds illustrant un peignage rotatif sur paroi interne.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

  • 4 Voir les travaux de Jean-Claude Ottaviani et Jacques Magdeleine.

10Les tessons ont fait l’objet d’un classement en quatre catégories répondant à la localisation de ces traitements selon qu’ils sont présents sur aucune, une ou deux parois : la catégorie A correspond à un peignage appliqué sur parois externe et interne ; la catégorie B, à un peignage sur paroi externe ; la catégorie C, à un peignage sur paroi interne ; et la catégorie D, à l’absence de peignage. Les proportions de ces différentes catégories montrent la prédominance de la catégorie A, à près de 41 %, suivie de près par la catégorie B (37 %). Avec 9 %, la catégorie C est la moins représentée. 13 % des tessons examinés ne portent aucun traitement de type peignage [ill. 9]. Le recoupement typologique montre que la forme et la position des traitements sont parfois conditionnées par le profil des récipients, surtout concernant les vases à profil en S qui portent, plus souvent que les autres, de larges traits verticaux et parallèles en partie supérieure (Peche-Quilichini, Chapon, 2012, fig. 4, n° 1, 2, 5-7). C’est également sur ce type de profil que le potier va opérer les changements d’orientation du peignage externe en s’appuyant sur la ligne d’étranglement maximal, située à la base du col [ill. 10]. Parmi les autres tendances observées, il faut souligner le fait que les parois des vases de catégorie B ont subi un traitement plus superficiel que celui accordé aux catégories A et C. Pour la catégorie A, le peignage externe est généralement moins profond que celui réalisé sur la surface interne. Il est remarquable que l’orientation du traitement est presque toujours différente entre les deux parois. Dans 95 % des cas, le peignage interne est subhorizontal. Sur ces vases, le peignage externe présente une différence d’orientation de 40 à 45° pour 57 % des éléments mesurés, de 80 à 90° (soit une direction opposée entre les deux parois) pour 43 % d’entre eux. La récurrence de ces orientations montre qu’il existe une standardisation du traitement, que l’on peut donc résumer en deux choix pour la catégorie A. Le peignage interne est également subhorizontal pour la catégorie C. La catégorie B est caractérisée par une plus importante diversité et un rôle certain des changements d’inflexion de la panse dans le geste. Il faut aussi souligner que ce constat est compliqué par la pratique de peignages mixtes (multidirectionnels) et donc successifs [ill. 11]. Ces différences trahissent des positions différentes des mains lors des finitions, globalement assez largement influencées par des impératifs ergonomiques et une dominance de droitiers. Ce type de traitement ne peut se faire qu’en utilisant un outil positionné transversalement par rapport à la paroi. La reconnaissance du traitement à l’intérieur de vases dont l’ouverture est réduite montre l’utilisation d’instruments dont la hauteur n’excède pas 10 cm, tels les peignes en bois provenant du site contemporain et voisin de Scaffa Piana4 [ill. 12]. La fréquence du peignage horizontal des parois internes est également due aux difficultés qu’aurait posées le cintrage pour rendre le traitement homogène (car les peignes connus présentent tous un fil droit).

9. Proportions relatives des différentes catégories de distribution des traitements au peigne sur les corpus 2001 à 2010.

9. Proportions relatives des différentes catégories de distribution des traitements au peigne sur les corpus 2001 à 2010.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

10. Paroi externe montrant des peignages de direction opposée de chaque côté d’un changement d’inflexion.

10. Paroi externe montrant des peignages de direction opposée de chaque côté d’un changement d’inflexion.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

11. Panel de tessons présentant des peignages superposés.

11. Panel de tessons présentant des peignages superposés.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

1112. Peignes en bois du second âge du Fer de Scaffa Piana.

musée de Sartène

12Il faut aussi signaler ici des décors en creux, essentiellement des cannelures définissant des formes géométriques simples : ligne isolée ou doublée, cercle, rectangle, triangle, cruciforme, etc. La lèvre, la paroi supérieure des couvercles et l’arc des anses sont les zones les plus fréquemment touchées. La panse des récipients est plus rarement décorée de cette façon. Ces décors sont toujours réalisés après les traitements au peigne.

13Les cuissons sont majoritairement oxydantes, même si la couleur d’une paroi peut passer du vermillon au noir ou au gris sur quelques centimètres, trahissant des contacts localisés avec le combustible ou avec d’autres vases [ill. 13]. Dans l’ensemble, la variété des teintes nous pousse à imaginer une pratique généralisée de la cuisson en meule et une certaine diversité des ambiances durant la dernière phase de cuisson.

13. Anse en boudin et paroi interne montrant des plages sombres dues à un contact avec le combustible durant la cuisson.

13. Anse en boudin et paroi interne montrant des plages sombres dues à un contact avec le combustible durant la cuisson.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

14Comme cela a été évoqué plus haut, une approche typologique des profils a été développée dans un cadre post-doctoral. Une dizaine de catégories coexistent selon des fréquences assez variées [ill. 14]. On observe ainsi des gobelets (structure tronconique ou plus rarement évasée), des bols et jattes (tronconiques ou hémisphériques), des pichets mono-ansés à profil sinueux, des plats ouverts, des pots ovoïdaux (simples ou à col), des jarres (tronconiques, ovoïdales ou articulées par un col), des couvercles (discoïdaux ou en calotte) et des profils spécifiques restant indéterminés. À noter qu’une forme de production corse n’est actuellement connue qu’en Étrurie (« Navi di Pisa » et Palazzo Medici Riccardi). Ces objets de structure tronconique renversée et ajourée, baptisés fornelli dans la bibliographie italienne, sont interprétés comme des brûle-parfums. Il pourrait s’agir plus prosaïquement de réchauds. Des pieds de formes l’attestant ont été trouvées récemment à I Palazzi, pour la première fois en Corse ; leur caractérisation plus précise reste à faire.

14. Typologie Dicocer des vaisselles d’I Palazzi.

14. Typologie Dicocer des vaisselles d’I Palazzi.

DAO K. Peche-Quilichini, Inrap/labex Archimède

Les choix technologiques : du potier à la poterie

15Comme on vient de le voir, les choix opérés par les potiers d’I Palazzi s’inscrivent dans une tradition technique dont les lignes directrices (utilisation d’argile à dégraissant minéral, montage manuel au colombin, structure des profils, épaisseur des parois, types d’ajouts plastiques et de décors, lissage au doigt, cuisson en meule) sont restées remarquablement stables sur plus de cinq millénaires. Deux innovations caractérisent cependant les chaînes opératoires des iie-ier siècles avant notre ère dans cette partie de l’île : l’utilisation d’amiante pour dégraisser les matrices et celle d’un peigne pour lisser/décorer les surfaces.

16L’inclusion dans l’argile d’amiante fibreux et/ou broyé, présent uniquement dans les massifs schisteux de formation alpine du nord-est de l’île [ill. 15], procure des avantages certains, qui n’ont pu échapper aux artisans du nord-est de l’île. En effet, la variété fibreuse offre une armature à la structure de l’argile et se rétracte sans provoquer de déformation lors du séchage. De plus, les propriétés réfractaires de ce matériau conféraient aux récipients une grande résistance aux cuissons répétées et même aux chocs thermiques. La fonction du peignage est plus difficile à apprécier. Une étude statistique des traces, en fonction de leur ampleur, de leur direction et de leur position, a pu démontrer qu’il existait une logique technique, liée à des impondérables ergonomiques lors du traitement de la surface. On a aussi pu observer une tendance d’ordre décoratif s’exprimant surtout, et en toute logique, sur la paroi externe. Le « langage » du peignage reste néanmoins compliqué à déchiffrer car de nombreux exemples transgressent ces règles générales. L’étude des décors cannelés superposés aux ornementations couvrantes donnerait de la profondeur à ces problématiques car elle offrirait la possibilité d’y intégrer un critère minoritaire dont les caractères sont très codifiés (technique de réalisation, position sur le vase, thèmes décoratifs, etc.).

15. Distribution des zones amiantifères et des sites ayant livré des vaisselles à pâte amiantée pour le second âge du Fer et le Haut-Empire.

15. Distribution des zones amiantifères et des sites ayant livré des vaisselles à pâte amiantée pour le second âge du Fer et le Haut-Empire.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

La production, la diffusion, l’imitation : de la poterie au potier

17Plusieurs autres questions restent ouvertes. Elles sont essentiellement liées à la circulation extra-insulaire de ces productions corses. Depuis une quinzaine d’années, des vaisselles insulaires sont fréquemment reconnues à Elbe, en Ligurie et en Étrurie [ill. 16], y compris sur des sites de l’intérieur des terres. Ces vestiges sont surtout présents dans l’habitat, notamment les zones portuaires. La nécropole du Profico, à Elbe, est le seul site funéraire où ces productions sont identifiées. Les formes concernées sont, à deux exceptions près (les fornelli mentionnés supra), des pichets mono-ansés, soit très probablement des contenants individuels pour des produits liquides ou semi-liquides. Vu le degré important de porosité de ces productions, l’historiographie italienne a souvent rejeté l’hypothèse de vases à boire et a privilégié celle de pots à miel. On rappelle ici que les produits de la ruche sont maintes fois cités dans les sources latines lorsque sont détaillés les tributs dus par les insulaires à la république romaine à la suite de révoltes. Il reste toutefois à éclaircir cet aspect, notamment par l’utilisation de chromatographies visant à déterminer la nature des substances absorbées par les parois.

16. Distribution des vaisselles de type corse (pâte amiantée et/ou peignage) hors de l’île.

16. Distribution des vaisselles de type corse (pâte amiantée et/ou peignage) hors de l’île.

© K. Peche-Quilichini, Inrap

18Les études archéométriques développées par Pasquino Pallecchi (Pallecchi, 2001) sur l’origine des argiles utilisées pour fabriquer ces boccali corsi visaient quant à elles à déterminer le lieu de production de plusieurs corpus corses, elbains et toscans. Elles ont éclairé d’un jour nouveau la problématique des transferts techniques et la mobilité des personnes autour du ier siècle avant notre ère. Les résultats montrent plusieurs tendances significatives : tous les vases incluant de l’amiante ont été produits en Corse ; les vases découverts à Elbe ont été fabriqués pour certains en Corse (même ceux qui n’incluent pas d’amiante), pour d’autres à Elbe ; les vases découverts en Étrurie proviennent de Corse (même ceux qui n’incluent pas d’amiante), d’Elbe et d’Étrurie. On peut en conclure que l’amiante ne semble pas avoir été exporté sous forme de matière première, du moins dans ce cadre particulier. Du point de vue de l’identité et du statut des producteurs/consommateurs, il est difficile d’envisager que des céramiques de type corse aient été produites par des personnes originaires d’Elbe ou d’Étrurie, tant les traditions techniques entre ces régions sont différentes. La présence de céramique corse modelée avec de l’argile toscane dans la vallée de l’Arno ne s’explique que par la présence d’insulaires sur le continent, dans un cadre qui reste à définir. Il ne s’agirait donc pas, à proprement parler, d’une « imitation », mais plutôt d’une « production délocalisée ». L’identification de ces boccali dans les tombes individuelles du Profico est peut-être un élément supplémentaire documentant l’existence de cette diaspora corse dans des régions qui sont distantes de l’île de moins de 100 km. Dans ce cas précis, le caractère symbolique du dépôt pourrait toutefois être lié au contenu plus qu’au contenant.

19Les vaisselles corses d’I Palazzi et des sites voisins renvoient l’image d’une production ancrée dans des schémas traditionnels de production, mais dont les chaînes opératoires ont intégré et développé deux innovations. La première (dégraissage à l’amiante) est probablement technique et ne devait pas être totalement perçue par les consommateurs. La seconde (peignage) est technico-stylistique et était immédiatement reconnaissable par la personne tenant en main le récipient. Ce dernier critère peut donc être considéré comme un vecteur de signification, qu’il s’agisse de « signer » une production, une catégorie de récipient ou une fonction liée ou non à un contenu spécifique.

20
De la même façon que pour les céramologues d’aujourd’hui, il devait être aisé pour un marin circulant entre Populonia et Mariana aux alentours de 50 avant notre ère d’identifier ces vases corses si grossiers d’aspect, surtout sur une table où figurait de la vaisselle à vernis noir. Que des familles insulaires, quel que soit leur statut, aient pu continuer à fabriquer des pots de ce type alors qu’elles étaient immergées dans une société où ces productions affichaient ostensiblement leur caractère archaïque est un signe évident de survivance identitaire. De la même façon, sur l’île, la forte proportion des vaisselles amiantées et peignées dans les contextes en voie de romanisation et leur présence en milieu urbain (Aleria, Mariana) jusqu’au
iiie siècle de notre ère renvoient à des phénomènes propres aux diasporas et aux autres mécanismes liés à l’expression sociale des minorités ethniques dans les milieux tendant à une certaine forme d’impérialisme matériel et de globalisation économico-culturelle (Bourdieu, 1979 ; Cuche, 2010).

Expérimentation de chaînes opératoires

L’archéologie expérimentale constitue une voie encore peu utilisée dans le domaine des études céramologiques ; on lui préfère souvent l’apport documentaire fourni par les observations réalisées en contexte archéo-ethnographique. On considère néanmoins généralement que la reconstitution hypothétique des gestes des potiers à partir des résultats de l’analyse technologique peut constituer un complément efficace dans le cadre de restitution des chaînes opératoires, surtout pour les productions façonnées manuellement (Martineau, 2001, 2010). Dans cette optique, une expérimentation a concerné différents protocoles de traitement des surfaces des récipients corses de la fin du premier millénaire avant notre ère.

La caractérisation fine (profondeur, ampleur, largeur, direction, sens, position sur le vase, organisation par rapport au profil du récipient, superpositions, etc.) des macrotraces linéaires parallèles présentes sur les parois des poteries corses de la fin de l’âge du Fer nous a conduit à nous interroger sur le type d’outil utilisé pour les réaliser. Dès les premières observations, les archéologues insulaires ont en effet collégialement admis l’idée de l’usage systématique d’un peigne (ou d’un autre outil pectiniforme) dans ce cadre. Néanmoins, ce postulat n’avait jamais été testé dans un cadre expérimental. On présente donc ici une approche de ce type afin de remédier à cette lacune et tester différents scenarii techniques.

Une centaine de carreaux de 7 x 7 x 1 cm ont été modelés et lissés au galet pour servir de supports. Ils présentent une surface aplanie et ne correspondent donc pas tout à fait à une paroi légèrement convexe (paroi externe) ou concave (paroi interne) de récipient. Nous avons utilisé un mélange homogène de 50 % d’argile industrielle et de 50 % d’argile collectée sur le gîte Benista 2 (commune de Grosseto-Prugna, Corse-du-Sud). Cette matrice a ensuite été dégraissée au moyen d’arènes détritiques calibrées sous 4 mm. Les tests ont été réalisés sur deux types de carreaux : carreau « consistance cuir » (2 heures de séchage ; le traitement superficiel se faisant après l’achèvement du façonnage, il s’agissait d’estimer un délai un peu supérieur à celui estimé entre les deux opérations) et carreau « consistance cuir » à surface réhumidifiée » (cette opération pouvait potentiellement faciliter les traitements superficiels après un délai de séchage inhérent au temps nécessaire pour le façonnage). Dans le but de confronter les traces obtenues aux macrotraces archéologiques, trois items de surfaçage ont été expérimentés (selon des directions rectilignes et croisées) : le lissage au doigt, le brossage (au moyen d’un pinceau à poil animal) et le peignage (au moyen d’un peigne moderne à dents de bois).

Les résultats de l’expérimentation invalident les hypothèses du lissage digital et du brossage. En effet, les traces laissées par le doigt diffèrent des vestiges archéologiques surtout par leur superficialité alors que celles du pinceau sont trop serrées et relativement peu profondes. Le brossage provoque en outre un effacement couvrant de la plage lissée dont l’aspect s’apparente à celui d’un guillochage. Pour le lissage au doigt comme pour le brossage, le croisement de la direction du geste ne provoque aucune réaction particulière, si ce n’est l’effacement partiel des stigmates du premier traitement superficiel. Le peignage laisse quant à lui des traces tout à fait comparables à celles des échantillons archéologiques. L’opération de ce protocole sur pâte sèche entraîne un arrachage de la couche superficielle d’argile. En revanche, le peignage sur pâte réhumidifiée est pleinement satisfaisant, à condition que la paroi soit lisse et plate (ou à cintre accentué) et garantisse un degré de couvrement optimal. Le peignage orthogonal entraîne quelques décollements de plages d’argile qui renvoient à des observations faites sur une minorité de tessons de l’âge du Fer.

Résultats de l’expérimentation visant à restituer les macrotraces laissées par un lissage au doigt, un brossage et un peignage sur pâte après 2 heures de séchage et sur pâte réhumidifiée.

Résultats de l’expérimentation visant à restituer les macrotraces laissées par un lissage au doigt, un brossage et un peignage sur pâte après 2 heures de séchage et sur pâte réhumidifiée.
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K. Peche-Quilichini, Inrap

L’expérimentation permet de conclure à l’usage d’un peigne à dents d’égale longueur sur paroi lissée et humide, probablement utilisé de façon immédiatement postérieure à une réhumidification au doigt (re-lissage ?) des parois, ce qui semble de plus confirmé par quelques impacts accidentels de dents de peigne le plus souvent imprimés au moment de retirer l’outil. Malgré ces observations, l’aspect des peignes, la longueur et le nombre des dents ne peuvent à ce jour être déterminés.

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Notes

1 Sous la responsabilité de Philippe Chapon, Inrap.

2 Dans le cadre d’un contrat post-doctoral réalisé au sein de l’UMR 5140 (Labex Archimede).

3 Remerciements à Valentine Roux, CNRS, pour son soutien dans cette étude.

4 Voir les travaux de Jean-Claude Ottaviani et Jacques Magdeleine.

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Table des illustrations

Titre 1a. Tesson peigné avec fibre d’amiante dépassant de la tranche. b. Tesson avec fibres d’amiante dépassant de la tranche.
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Titre 2. Paroi interne montrant une juxtaposition de pâtes préparées différemment. Sous le trait correspondant à une jonction de colombins, la matrice inclut des gravillons arrondis grossiers.
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Titre 3. Paroi interne montrant des ondulations typiques d’un montage au colombin.
Crédits © K. Peche-Quilichini, Inrap
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Titre 4. Vue de la tranche de la partie sublabiale d’un même vase illustrant un pliage du rebord.
Crédits © K. Peche-Quilichini, Inrap
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Titre 5. Ondulations sublabiales sur paroi interne témoignant d’un traitement par pression au doigt.
Crédits © K. Peche-Quilichini, Inrap
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Titre 6. Fragment de panse caractérisé par l’adjonction d’une « rustine » de pâte avant peignage.
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Titre 7. Illustration du principe de renfort de certaines anses rubanées.
Crédits © K. Peche-Quilichini, Inrap
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Titre 8. Panel de fonds illustrant un peignage rotatif sur paroi interne.
Crédits © K. Peche-Quilichini, Inrap
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Titre 9. Proportions relatives des différentes catégories de distribution des traitements au peigne sur les corpus 2001 à 2010.
Crédits © K. Peche-Quilichini, Inrap
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Titre 10. Paroi externe montrant des peignages de direction opposée de chaque côté d’un changement d’inflexion.
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Titre 11. Panel de tessons présentant des peignages superposés.
Crédits © K. Peche-Quilichini, Inrap
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Crédits musée de Sartène
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Titre 13. Anse en boudin et paroi interne montrant des plages sombres dues à un contact avec le combustible durant la cuisson.
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Titre 14. Typologie Dicocer des vaisselles d’I Palazzi.
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Titre 15. Distribution des zones amiantifères et des sites ayant livré des vaisselles à pâte amiantée pour le second âge du Fer et le Haut-Empire.
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Titre 16. Distribution des vaisselles de type corse (pâte amiantée et/ou peignage) hors de l’île.
Crédits © K. Peche-Quilichini, Inrap
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Titre Résultats de l’expérimentation visant à restituer les macrotraces laissées par un lissage au doigt, un brossage et un peignage sur pâte après 2 heures de séchage et sur pâte réhumidifiée.
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Pour citer cet article

Référence papier

Kewin Peche-Quilichini, « De la signature technique à la signature ethnique »Archéopages, 45 | 2018, 20-31.

Référence électronique

Kewin Peche-Quilichini, « De la signature technique à la signature ethnique »Archéopages [En ligne], 45 | 2017 [2018], mis en ligne le 01 janvier 2020, consulté le 09 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/2644 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.2644

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Auteur

Kewin Peche-Quilichini

Inrap, UMR 5140, « Archéologie des Sociétés Méditerranéennes »

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