1La fouille récente d’une partie du cimetière paroissial de La Ciotat, en usage entre 1581 et 1831, a livré un total de 1263 sépultures et 19 ossuaires [ill. 1-2]. Il s’agit du plus gros ensemble funéraire de l’époque moderne exhumé en Provence et, plus généralement, de l’un des rares grands échantillons ostéologiques bien calés chronologiquement mis au jour dans l’hexagone. L’opération a duré neuf mois et demi, dont huit consacrés exclusivement à l’exhumation des vestiges funéraires avec une équipe forte en moyenne de vingt-deux personnes, archéologues, anthropologues, photographes, dessinateurs...
2Le problème de la conciliation entre quantitatif et qualitatif s’est posé dès la préparation de l’opération, amenant à élaborer des stratégies particulières compatibles avec les contraintes de l’archéologie préventive. Quelques expériences similaires ont été menées par le passé, mettant en évidence la difficulté de gérer le grand nombre en un minimum de temps. À Tournedos-sur-Seine par exemple, où il s’est agi de traiter 1000 tombes en 12 mois lors des dernières campagnes de fouille (Guillon, 1990), l’accent a été mis sur un gain de temps à l’enregistrement et au démontage des squelettes. À Saleux, où 1193 sépultures ont été fouillées en 8 mois (Staniaszek, 1996), l’utilisation de dictaphones pour les enregistrements archéologiques et anthropologiques a permis de gagner du temps sur le terrain, mais a différé l’enregistrement manuscrit. Sur le site de La Ciotat, les aspect s scientifiques, techniques et humains ont été croisés pour tenter de relever ce difficile pari qui peut se résumer à une question principale : comment fouiller, enregistrer et démonter un grand nombre de sépultures en un minimum de temps tout en impliquant une équipe dans une fouille longue et répétitive ?
1. Vue d’ensemble des sépultures.
Cliché : Th . Maziers, Inrap.
2. Vue d’ensemble du site après décapage.
Cliché : Th . Maziers, Inrap.
- 1 Moyenne calculée à partir d’expériences régionales antérieures, en concertation avec le prescripteu (...)
- 2 Support de stage élaboré dans le cadre de la formation « Fouille de sépultures d’enfants en laborat (...)
3L’estimation du nombre total de sépultures, issue des opérations de diagnostic, a conduit à proposer une quantité comprise entre 900 et 1200 dépôts. Le parti-pris de départ a été de traiter à l’identique tous les dépôts, quel que soit leur état, afin de pouvoir exploiter qualitativement les différentes données. Ainsi, l’organisation du travail s’est basée sur un temps de fouille limité à une moyenne de 2,5 jours/homme par sépulture1, comprenant la fouille, l’enregistrement, la saisie, la photographie, la topographie, le démontage et le relevé en plan et coupe de chaque dépôt sépulcral. Des fiches d’enregistrement, à la fois concises et complètes concernant les données archéologiques ont été créées, avec leur pendant informatique. Une équipe de quatre anthropologues a été constituée, dont la mission était de prendre en charge l’aspect archéothanatologique, mais également de guider la fouille et la compréhension des dépôts. Afin d’accélérer le rythme de l’opération, tout en conservant une fouille et un enregistrement de qualité, plusieurs séances de formation méthodologiques ont été programmées pour tous les membres de l’équipe. À cette fin, le « Mémento à l’usage des fouilleurs de sépultures à inhumation »2 a été adapté au site de La Ciotat, présenté et distribué à tous, dans le but de constituer un guide reprenant la chaîne opératoire du traitement de terrain des sépultures à inhumation.
4D’autre part, la perspective de fouiller durant 8 mois uniquement des dépôts sépulcraux, imposant des positions contraignantes et statiques qui peuvent engendrer des troubles de santé pour les fouilleurs (tendinites, troubles musculo-squelettique, lombalgies, …), a conduit à réfléchir à l’organisation du travail sous cet angle. L’expérience de chantiers précédents a démontré que les arrêts-maladie liés à ces troubles sont de plus en plus fréquents, a fortiori lorsque l’opération s’étale dans le temps et que la fouille est répétitive et monotone. Ainsi, la mise en place d’un système d’alternance des tâches (fouille, traitement du mobilier, saisie informatique) a été programmée en amont, dans une dynamique d’implication et d’autonomie. Des séances d’étirements régulières ont également été prévues dans le temps de travail, organisées et animées par l’un des membres de l’équipe (cf. encadré d’Éric Bertomeu).
5L’aspect sanitaire lié aux risques infectieux s’est également posé en amont, puisque les sépultures les plus récentes étaient attribuables au xixe siècle et que des fragments de bois et des nodules de chaux avaient été découverts lors des opérations de diagnostic. Si peu de risques de contamination virale ou bactérienne ont été avérés, la présence de champignons sur les bois de cercueils conservés pouvait en revanche constituer un problème sanitaire pour les fouilleurs. Pour pallier ces risques, plusieurs mesures de prévention ont été préconisées. Elles comprenaient le port d’un masque et de lunettes anti-poussière les jours de grand vent, de gants portés en permanence et une hygiène renforcée (lavage fréquent des mains avec un savon antiseptique, mise à disposition de douches, interdiction de boire et de manger sur l’espace en cours de fouille). Concernant la chaleur, l’amplitude climatique a imposé la mise en place d’abris spécifiques, légers et mobiles (serres de 6x3 m munies d’une bâche thermo-régulatrice) couvrant les zones en cours de fouille. Ce dispositif était indispensable à la protection des membres de l’équipe aussi bien qu’à la bonne conservation des vestiges archéologiques (baisse de 10°C par rapport à la température ambiante et protection contre le rayonnement solaire).
6Il s’agissait dans un premier temps de s’adapter au site et de trouver des solutions rapides, mais satisfaisantes scientifiquement, pour répondre aux différentes problématiques. Les stratégies se sont construites au fur et à mesure de l’opération, puisque l’objectif de départ, fouiller l’intégralité du cimetière, s’est vite révélé impossible dans le temps imparti eu égard à la densité de sépultures, beaucoup plus importante que prévu. Dans le souci de disposer de l’échantillon le plus représentatif possible, plusieurs zones de fouille ont été ouvertes, certaines de surface moindre pour permettre une investigation en profondeur. Chaque zone a été traitée par une équipe constituée d’un archéologue responsable de secteur, d’un anthropologue et de plusieurs fouilleurs. De fréquentes réunions, générales ou plus ciblées, ont permis de faire évoluer de façon concertée les stratégies, les méthodes de fouille, les enregistrements et d’aborder les problèmes méthodologiques ou pratiques posés par chacune des différentes phases de l’opération.
7Durant la phase de décapage, un carroyage a été implanté, puisque la couche supérieure du cimetière était scellée d’un remblai rempli d’ossements erratiques, correspondant à l’abandon du lieu funéraire. Celui-ci a permis un ramassage localisé des os en vue d’une étude démographique ultérieure prenant en compte le NMI (nombre minimum d’individu) général. De la même manière, les grands ossuaires constitués lors de la construction de bâtiments après l’abandon du cimetière ont été traités rapidement, avec un dégagement en plan et en coupe et un prélèvement exhaustif. Entre les différents niveaux d’ensevelissement, un décapage fin effectué à la mini-pelle conduite par des archéologues de l’équipe a permis un dégagement rapide du niveau d’apparition des sépultures sous-jacentes. Des rampes d’accès éphémères ont été aménagées au cas par cas afin de ne pas abîmer les dépôts en place, au sein d’un cheminement pensé au préalable. Cet emploi d’engins mécaniques sur un site funéraire s’est révélé particulièrement efficace (et salvateur pour nos vertèbres !) pour dégager rapidement les buttes interstitielles et mettre au jour les différentes couches funéraires, le site offrant une stratification assez lisible, ce qui est exceptionnel dans les cimetières urbains d’Ancien Régime. Une attention toute particulière a d’ailleurs été portée à l’analyse stratigraphique sur le terrain, permettant, dès l’achèvement de la fouille, de travailler à la mise en phase des différents dépôts à partir de leurs encaissants.
8Chaque dépôt sépulcral a bénéficié d’un protocole identique, à savoir une fouille minutieuse, mais rapide (les aspirateurs se révélant être de très bons alliés pour un dégagement efficace, jusqu’au plan de pose des ossements), une série d’enregistrements et un démontage en prenant soin de curer systématiquement les fonds de fosses. Quatre clous ont été positionnés autour de chaque sépulture en cours de fouille, servant à la fois au levé topographique, au photo-relevé à l’aide d’une perche télescopique munie d’un retour vidéo et aux plans et coupes au 1/20e des réceptacles et des creusements. Les photos-relevés ont été systématiquement redressés afin de fournir, en temps réel, un document d’enregistrement et une archive exploitable, permettant de s’affranchir d’un relevé anthropologique long et fastidieux. Le développement des techniques numériques a également permis de restituer des vues d’ensemble de grande envergure sans qu’il soit nécessaire de figer le terrain avec une fouille synchrone des différentes structures. À l’enregistrement archéologique basique a été adjointe une fiche spécifique aux cercueils lorsque ceux-ci étaient bien conservés. Cette fiche, élaborée en cours de fouille, comportait un schéma de cercueil-type permettant de porter les parties conservées, les dimensions, les écartements entre les clous, le positionnement des fragments de bois, etc. Ces informations se sont révélées très précieuses lors de l’étude technique des réceptacles funéraires, mais demeurent malheureusement incomplètes pour les premières sépultures dégagées. Ces différentes fiches ont été immédiatement saisies sur des bases de données créées à cet effet, permettant un suivi et une vérification au fur et à mesure de l’avancement de la fouille, mais également une diversification des tâches pour tous les membres de l’équipe.
9La fiche anthropologique, correspondant à celle utilisée par l’ensemble des anthropologues français (URA 376/CNRS d’après T.S. Constandse-Westermann et C. Meikeljhn, modifiée par P. Courtaud et M. Guillon), a subi plusieurs modifications en cours de fouille afin d’être adaptée au site et de gagner du temps à l’enregistrement. L’élaboration de « fiches-types », comme cela a été testé sur le site de Tournedos-sur-Seine, ne s’est pas révélée satisfaisante compte tenu de la subtilité des espaces de décomposition (comportant beaucoup d’indices contradictoires à mettre en relation avec des espaces « mixtes »). Des rubriques synthétiques ont en revanche été créées, répondant à des phénomènes récurrents, comme par exemple des positions ou des contraintes typiques de port de linceuls ou de vêtements initiaux. À l’instar du système mis en place pour l’enregistrement des données archéologiques, les anthropologues ont saisi, au fur et à mesure, l’ensemble des fiches sur une base de données, permettant un suivi, mais également un croisement de regards dans les parties interprétatives. Un échantillon ostéologique de 400 sujets destiné à être étudié en laboratoire par deux anthropologues de l’équipe a été en partie lavé directement sur le site. Il a été choisi sur le terrain de manière à être le plus représentatif possible de l’ensemble, puisque le temps réduit alloué à la post-fouille ne permettait pas une étude biologique exhaustive. Cette partie de la chaîne opératoire comprenant lavage et reconditionnement des squelettes s’est révélée, malgré sa contribution à la diversification des tâches, assez décevante et n’a pas permis d’atteindre les objectifs de départ. Il en a résulté un temps assez conséquent de lavage pris sur le temps d’étude et un report pour le traitement des squelettes ne faisant pas partie de l’échantillon.
10Ainsi, dans les 2,5 jours/homme théoriques par sépulture, le choix a été porté sur la précisionet le systématisme de la chaîne opératoire, permettant de traiter qualitativement de grandes séries tout en motivant et préservant une équipe.
11Ce retour d’expérience de la phase consacrée à la fouille manifeste l’importance de la prise en compte des paramètres scientifiques, techniques et humains dans l’organisation du travail pour mener à bien ce type d’opération complexe. L’exploitation des données dans le cadre des travaux de post-fouille et de publication en est l’aboutissement et permet de mesurer les potentialités qu’offrent les choix stratégiques pris sur le terrain. La première phase d’étude est actuellement en cours de réalisation et plusieurs axes ont pu être privilégiés dès l’achèvement de la fouille.
- 3 Un grand merci à Laurent Vallières (Inrap) pour son implication dans cette expérience.
12La gestion de la masse documentaire générée par le nombre a constitué le premier axe de travail. Tous les membres de l’équipe ont participé à cette étape, dont l’objectif a été la finalisation des différentes bases de données et la réalisation de diagrammes stratigraphiques complets par zones. La possibilité de faire émerger différentes phases d’ensevelissement, à partir des encaissants et des recoupements, est particulièrement précieuse puisqu’elle permet de suivre l’évolution des pratiques et du recrutement sur de grands nombres. Les différents plans et coupes ont été informatisés durant cette première phase d’études. L’essai, réalisé en cours de fouille, de mêler les photos-relevés redressés au levé en plan a été abandonné puisque trop chronophage. Nous avons, en revanche, pris la décision de recourir au SIG (système d’information géographique) pour l’ensemble des sépultures mises au jour, sur les conseils du topographe, aguerri à ce système3. Même s’il eut été préférable d’anticiper l’utilisation de cet outil informatique en le prévoyant dès le démarrage de l’opération, il a été possible, à partir des points topographiques et des données informatisées, de le mettre en place a posteriori. À titre expérimental, un maximum de données a été intégré afin de pouvoir les croiser et faire émerger des axes de recherche masqués par le nombre. Le fait de pouvoir mêler conjointement de multiples données archéologiques et anthropologiques spatialement référencées constitue un outil de travail et de réflexion particulièrement pertinent dans le cas de cimetières densément occupés. Il est d’ores et déjà possible, par exemple, de mettre en évidence différentes dynamiques de gestion de l’espace selon les phases, dont un système de « jachère » dans certaines zones, très visible à travers la représentation graphique et le croisement de plusieurs données.
13Un autre axe d’étude concerne les modalités de dépôt et l’incidence des réceptacles sur la position et la décomposition des corps. La bonne conservation de nombre de cercueils (bois et clous), ainsi que la présence d’éléments métalliques permettant de restituer linceuls ou vêtements, rendent possible une étude précise sur de grandes séries. Elles permettront également, grâce à la qualité et à la rigueur des enregistrements anthropologiques de terrain, de proposer une réflexion méthodologique sur les espaces de décomposition, aboutissant à l’élaboration de grilles de lecture dépassant la restitution.
14Enfin, une confrontation des données archéologiques et anthropologiques avec celles issues des registres paroissiaux et des textes disponibles ouvre de belles perspectives. La majorité des registres est en effet conservée depuis 1575 et une mine de renseignements historiques régionaux s’avère disponible à travers une thèse de doctorat d’état, malheureusement non publiée (Bertrand, 1994). De nombreuses questions, qui se sont posées dès la fouille, y trouveront peut-être des éléments de réponse, notamment celles concernant la place des enfants et plus particulièrement des tout-petits au sein de l’espace communautaire, la représentativité de l’échantillon exhumé, les modalités de changement des pratiques funéraires ou la dimension sociale de la population inhumée. Pouvoir comparer les archives du sol aux archives écrites sur de grandes séries est suffisamment rare pour constituer un axe de recherche particulièrement prometteur, à la lisière entre archéologie, anthropologie et histoire sociale.
Une expérience de séances d’étirements
Éric Bertomeu
Il est beaucoup plus probable, dans notre métier de fouilleur, de rencontrer un lumbago plutôt que le cratère de Vix ! Pourtant s’il est bien un sujet sur lequel la majorité des tenants de la profession sont discrets, c’est bien celui de l’« histoire » du corps des agents. Le monde du travail et donc l’archéologie, contrairement au sport par exemple, évacue leplus souvent toute gestualité, toute finesse ou toute référence à une attitude technique (exception faite, bien sûr, des stages « Gestes et postures » puis « Prévention des Pathologies Mécaniques » mis en place depuis plusieurs années, mais bien courts en regard d’une longue carrière). La présence du corps lui-même est trop souvent escamotée, le label « données scientifiques » primant sur d’autres formes de considération. Alors s’impose à tous les acteurs, de fait, une « culture » en creux se résumant à une résistance au long cours et un endurcissement systématique. Nous savons que la répétition à l’infini de mêmes gestes dans des conditions clairement défavorables (toujours en résistance et exposé aux variations climatiques), sans compensation régénératrice adéquate, entraîne la transformation d’un corps plus ou moins élastique en carapace. Voici donc nos corps cuirassés, forts (peut-être, mais pendant combien de temps ?), mais durcis à l’excès et au final cassants… et enfin cassés.
Pour ce « test » réalisé sur le chantier de La Ciotat sur une durée de 9,5 mois, nous sommes partis de notre point commun à tous, c’est-à-dire les dommages occasionnés par le raidissement général du corps. L’idée a consisté à proposer deux à trois fois par semaine en moyenne, à heure fixe (en fin d’après-midi), durant environ 30 minutes, des séances dites de « gym » [ill. 3]. Elles se sont déroulées soit en extérieur, sur une estrade de bois confectionnée à dessein et recouverte d’une surface de gazon synthétique, afin de se prémunir des échardes, soit à l’intérieur du réfectoire sur des tapis de sol individuels. Les exercices proposés ont consisté à mettre un accent tout particulier et systématique sur les étirements, dont le principe de base est d’éviter les à-coups durant l’exécution, de laisser advenir le relâchement, de privilégier les respirations longues et profondes en insistant sur la douceur et le lié. Des séries de petites percussions, de pressions manuelles ou d’auto-massages ont accompagné et complété la série d’étirements. Ce qui implique qu’une partie du travail était réalisé en duo.
Le bien-être qui en résulte a aidé à réaliser combien ces outils simples représentent une véritable compensation à la fatigue et à l’abattement. Les effets sont d’autant plus probants qu’ils peuvent être couplés à la douche en fin de journée. Outre le bien-être, se dégagent deux objectifs : l’un consistant à développer une conscience plus vaste de son schéma corporel, le second de constituer un terreau à partir duquel pourra s’élaborer une gestuelle assouplie. Ces séances ont apporté une compensation directe aux contraintes exercées par les postures liées à la fouille de sépulture sur l’organisme, durant cette longue période. Il s’est avéré également que le mental, lui aussi mis à rude épreuve, y a trouvé de nouvelles ressources, ne serait-ce « que » par le contact entre membres du groupe.
Mais que l’on soit clair, de « bonnes postures » ou une « gym » aussi pertinentes soient-elles ne peuvent être l’unique réponse à une mauvaise organisation du travail, à une non-diversification des tâches, au cantonnement des agents au rôle de terrassier, à l’utilisation inintelligente d’engins mécanisés sur les opérations. Le nouvel objectif, à court terme, est d’inscrire au registre des formations un véritable module concernant la prise en compte du corps, afin qu’il sorte enfin du catalogue réservé à l’outillage.
- « Ces séances m’ont été réellement bénéfiques, tant pour le travail personnel que sur le plan collectif (de nombreux exercices se faisant à deux). Ceci même si je finis le chantier en moins bon état que
ce que je ne l’ai commencé, qu’en aurait-il été sans cette initiative ? »
- « Nos os de vivants méritent qu’on les traite aussi bien que ceux des trépassés, nos os vieillissants, et ce repos promis après une vie de labeur qui s’éloigne, il va falloir durer, sans trop endurer. Et la gym fait partie des conditions de travail, atténuer la souffrance au travail ! »
- « Je pense que cette expérience a été très bénéfique à chacun, quelles que soient la fréquence ou l’assiduité. Ce n’est pas seulement au corps que
cela fait du bien : c’est aussi à l’esprit. Le dénouage des points rendus douloureux par nos positions de travail particulièrement contraignantes est avant tout celui de ce qui s’emmêle sous nos crânes, surtout lorsque l’on passe ses journées, mois après mois, à flirter avec la mort. Les séances ont contribué tant à assouplir mes muscles, ligaments et autres tendons qu’à faire retomber la pression, l’angoisse, les doutes. »
Extraits issus de textes rédigés par les membres de l’équipe ayant participé aux séances d’étirement.
3. Séance d’étirement pour limiter les désagréments physiques de la fouille.
Cliché : Th . Maziers, Inrap.