Navigation – Plan du site

AccueilNuméros32DossierL’approvisionnement en eau des ha...

Dossier

L’approvisionnement en eau des habitats ruraux gallo-romains. Les puits en moyenne vallée de l’Oise

The water supply on Gallo-Roman rural sites. Wells in the middle Oise valley
El abastecimiento de agua de los asentamientos rurales galorromanos. Los pozos en el valle medio del río Oise
Denis Maréchal
p. 14-21

Résumés

Des fouilles préventives dans la moyenne vallée de l’Oise ont permis, entre 1987 et 2010, d’identifier des habitats gallo-romains avec de nombreux puits. Les habitats de la vallée sont installés sur des points dépassant 32 m NGF. Les techniques de creusement des puits ont évolué selon les époques (creusement en entonnoir à la période gauloise, creusement de fosses au début de la période gallo-romaine). La plupart des puits étudiés se trouvent placés entre 10 et 25 m des habitations. ; les autres cas s’expliqueraient par des usages particuliers. La durée d’utilisation et la chronologie relative dans le cas de plusieurs puits sur un même habitat sont évoquées tout en restant difficiles à trancher. Les puits constituent la méthode d’alimentation en eau la plus fréquente avec le puisage directement dans un ruisseau quand l’habitat en est très proche ; la construction d’un réservoir ou d’une citerne pallient quant à eux la présence d’un puits.

Haut de page

Entrées d’index

Mots-clés :

puits, citerne

Index géographique :

Oise

Index chronologique :

Antiquité

Palabras claves:

Antigüedad, pozo, cisterna
Haut de page

Texte intégral

Contexte de l’étude

  • 1 De 50 ha/an jusqu’en 1998, le rythme des destructions est passé, depuis, à environ 9 ha.
  • 2 Le maillage des tranchées a statistiquement peu de chances de recouper ce type de structure dont la (...)

1Située au nord-est du bassin parisien, la moyenne vallée de l’Oise est une plaine alluviale large de 1,2 à 4,3 km et longue d’une douzaine de kilomètres. La rivière s’inscrit dans des argiles sparnaciennes ou des sables du Thanétien et décrit de multiples méandres. De nombreuses buttes sableuses, anciennes montilles du Tardiglaciaire, bordent le cours d’eau. Les chenaux de l’Holocène servent pour le débordement lors des périodes de crue. Une douzaine d’affluents, souvent de modestes rus, se déversent dans la rivière. Ainsi, la confluence avec l’Automne se situe dans le secteur. Les ruisseaux, qui naissent de sources artésiennes locales, reprennent fréquemment le tracé d’anciens chenaux. De plus, les cônes de dépôt sédimentaire qui se trouvent à leur débouché influent également sur le microrelief (Prodéo et al., 1994). Seules les zones situées au-delà de 32,5 m NGF restent toujours exondées [ill. 1]. Il est donc important de reconnaître les micro-reliefs (Maréchal, 2005 et 2009 ; Deschodt, 2010 ). Dans ce contexte dominé par le facteur hydrique, les plus anciens puits reconnus datent du second âge du fer, mais ils demeurent encore rares (Bernard, 1989 ; Malrain, Pinard, 2006). À la période gallo-romaine, en revanche, la plupart des habitats disposent de cet aménagement. Liées à l’exploitation des carrières de granulats et donc limitées à la seule plaine inondable, les fouilles préventives ont été réalisées sur 505 ha entre 1987 et 20101, dont 235 ha décapés intégralement. Quatorze habitats gallo-romains ont été identifiés et/ou fouillés, ce qui a permis de constituer un corpus de quarante et un puits. Quelques-uns ont déjà fait l’objet d’une présentation succincte (Bonin, Vangele, 1989 ; Vangele, Dujardin, 1989 ; Vangele et al., 1990), ou d’une évocation dans des études spécialisées (Lepetz, 1990 ; Marinval et al., 2002). Les études menées sur les établissements repérés depuis en diagnostic n’ont pas permis de situer les probables puits correspondants (Maréchal, Beaujard, 2010 ; Maréchal et al., 2010)2. Treize habitats identifiés sur les plateaux bordant la vallée constituent une base de comparaison intéressante. Enfin, soulignons que la technique de fouille conditionne les résultats. Afin de faciliter et de sécuriser la fouille de la tranchée et du conduit, de préserver la stratigraphie, de prélever aisément et de pouvoir faire des photographies convenables, nous avons utilisé un protocole particulier en partie mécanisé ( Vangele, 1992 ).

1. Micro-relief de la portion de vallée comprise entre Rivecourt, au nord, et Houdancourt, au sud.

1. Micro-relief de la portion de vallée comprise entre Rivecourt, au nord, et Houdancourt, au sud.

À partir de multiples sources d’informations, (administration des Ponts et Chaussés, VNF, carrières, relevés de fouille) il est possible de tracer le détail du relief de la plaine inondable. Sous la côte 32,5 m NGF, les espaces sont considérés actuellement comme des zones inondables lors des crues séculaires. Les habitats gallo-romains privilégient les buttes ou la première terrasse, mais n’occupent pas les points culminants. [Les références sont tirées de la bibliographie ; l’inventaire prend en compte les puits gaulois et gallo-romains.]

DAO : Inrap.

Travaux, construction, évolution

  • 3 Au début du XXe siècle, ils étaient encore très prisés sur les plateaux picards (Calame, 1992, p. 1 (...)

2Dans la vallée, les habitats se positionnent presque toujours sur des points dépassant les 32 m NGF, premières terrasses ou îlots (Maréchal, 2005 ; Maréchal, À paraître a). La nappe phréatique, relativement proche, est aisément localisable. Avant de creuser un puits, il fallait prévoir la gestion des déblais et la collecte des pierres des parements ; ici, les blocs de grès se ramassent dans les alluvions et les dalles calcaires proviennent des affleurements en rebords des plateaux, soit, au plus près, sur des sites distants de 2 ou 3 km. La contrainte d’avoir à transporter ces matériaux (par chaland ?) peut, en partie, expliquer leur récupération d’un puits à l’autre, pratique qui est cependant peu fréquente (10 % des cas). La diversité des montages de ces pierres de parement dans les puits des fermes de plaine laisse penser qu’ils étaient construits par les fermiers eux-mêmes. Sur les plateaux, en revanche, le recours à des spécialistes (sourcier et puisatier) paraît plus probable3 : le travail est bien plus complexe car il faut creuser dans la roche tendre sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur, ce qui pose des problèmes de ventilation nécessitant un appareillage spécifique. L’implantation du puits détermine peut-être alors les zones d’habitat.

  • 4 De 0,51 à 2,06.

3Les techniques de construction des puits ne semblent pas pérennes [ill. 4]. À la période gauloise, on fait un creusement en forme d’entonnoir dont les parois sont ensuite retenues par un clayonnage sur piquets ou par des planches appointées (Bernard, 1989). Au début de la période gallo-romaine, les creusements initiaux sont de grandes fosses dont le rapport diamètre/profondeur atteint en moyenne 1,43. Les valeurs sont toutefois assez variées4. Dans les fermes implantées sur des buttes, les profondeurs atteignent ou dépassent 1,80 m, ce qui donne une marge de sécurité plus grande que sur les sites de rebord de terrasse (par exemple, à Longueil-Sainte-Marie et Verberie) où ces profondeurs paraissent plus exceptionnelles [ill. 2]. Les fondations sont toujours en bois (cadre en planches clouées ou encochées) au cours du ier siècle, ce qui traduirait une certaine continuité avec la période précédente (Gaudefroy et al., 1992 ; Pinard et al., 1999), ce procédé étant, en effet, connu depuis La Tène moyenne/finale (Toupet, 2005 ; Vian, 2005 ; Bruant, 2008). En revanche, le conduit est monté, sans mortier, avec des blocs de grès, technique plus rare à la période gauloise (Giraud et al., 2005). Sa largeur varie entre 0,60 et 0,80 m de diamètre. Le montage de la partie supérieure ne va plus beaucoup évoluer ensuite, alors que, dans le courant du ier siècle (peut-être le dernier tiers), la pierre se substitue complètement au bois en partie basse ; les premières assises ont été réalisées en blocs grossiers de taille variable et ceci, sans doute, jusqu’au début du iiie siècle [ill. 3]. Mais cela n’est pas toujours le cas. Certains puits, construits à partir du milieu du iie siècle, ont les premières assises soignées, en grandes dalles calcaires taillées (probablement de récupération), portant parfois une perforation décentrée liée à leur manipulation ; l’aménagement de leur partie sommitale est inconnu. Un puits possède un parement intégralement constitué de dalles (Vangele et al., 1990 p. 139). Le réemploi de meules, complètes ou fragmentées, disposées au fond et dans les parements, est également attesté, mais demeure anecdotique (Bonin, Vangele, 1989, p. 101-102).

2. Vue en coupe du puits de Longueil-Sainte-Marie, la Queue de Rivecourt.

2. Vue en coupe du puits de Longueil-Sainte-Marie, la Queue de Rivecourt.

Cliché : Laurent Petit, Inrap.

3. Vue en coupe du puits de Longueil-Sainte-Marie, le Barrage.

3. Vue en coupe du puits de Longueil-Sainte-Marie, le Barrage.

Cliché : M.-P. Petitdidier, Inrap.

4. Schéma hypothétique de l’évolution des puits dans la moyenne vallée de l’Oise.

4. Schéma hypothétique de l’évolution des puits dans la moyenne vallée de l’Oise.

Le faible corpus rend cette interprétation incertaine. Il existe peu de caractères communs ente La Tène et le gallo-romain précoce. Seul l’usage du bois dans la partie basse pourrait indiquer une certaine continuité. À partir du IIe siècle, les planches ne sont plus utilisées pour le cadre. La modification suivante correspondrait à l’emploi de grandes dalles taillées ou de gros blocs pour la première assise, vers la fin du IIe siècle et au IIIe siècle. Néanmoins, la technique des petits blocs perdure encore certainement à la fin du IIe siècle.

DAO : Inrap.

Emplacement, nombre et durée d’utilisation

4Dans la plupart des cas étudiés, les puits se trouvent près des habitats, entre 10 et 25 m de distance ; un seul puits jouxte l’espace habité d’une ferme (Maréchal, 2006). Autre phénomène récurrent : ils sont souvent implantés à moins de 10 m du bord d’un fossé, proche du talus interne lorsque celui-ci existe. La présence d’une cour est attestée pour les modestes fermes gauloises, mais bien moins sûre pour celles de l’époque gallo-romaine. On note cependant que certains puits sont clairement intégrés à l’habitat (par exemple, à Longueil-Sainte-Marie « le Bois Harlé ») [ill. 5] alors que d’autres paraissent à l’écart des constructions (Vagele et al., 1990 ; Maréchal, 2009). Cela peut être dû à des utilisations différentes, les puits isolés étant plutôt liés à des activités agro-pastorales. Malgré l’impossibilité de discerner le nombre d’unités d’habitation, on peut envisager que des puits soient destinés à un usage collectif. Si l’on compare cette configuration à celle des habitats de plateaux, on relève une différence notable : dans l’agglomération d’Estrées-Saint-Denis « les Sablons », par exemple, « à chaque parcelle semble correspondre un puits, ce qui implique l’absence de distribution d’eau et un puisage privatif » (Quérel, 2001 ; Quérel, 2002, p. 317). La vocation des deux types d’habitat groupé serait différente.

5. Le village de Longueil-Sainte-Marie « le Bois Harlé-la Queue de Rivecourt » (derniers tiers du Ier siècle - première moitié du IIIe siècle) et la localisation des puits.

5. Le village de Longueil-Sainte-Marie « le Bois Harlé-la Queue de Rivecourt » (derniers tiers du Ier siècle - première moitié du IIIe siècle) et la localisation des puits.

Sur ce plan épuré des autres périodes, les vingt-huit puits se répartissent pour partie dans l’habitat (colorisé en jaune), mais également en dehors. Ces derniers peuvent être liés à certaines pratiques agricoles. Les puits liés aux unités domestiques semblent, pour la plupart, avoir un usage collectif. Tous ne sont pas synchrones.

DAO : Inrap.

  • 5 Fouillé en 1992.

5Plusieurs sites présentent plus d’un puits dont il est parfois difficile de distinguer s’ils ont été utilisés en même temps ou successivement. À la ferme/relais de Longueil-Sainte-Marie « les Gros Grès » IV, les deux puits, distants de 50 m, ne sont clairement pas synchrones (Bruley-Chabot, Maréchal, 1996). Il est plus délicat de se prononcer sur les deux puits, mal datés, distants entre eux de moins de 20 m et intégrés à l’habitat sur le village de Longueil-St-Marie5 « le Bois Harlé - la Queue de Rivecourt ». Leurs profondeurs différentes conduisent à avancer l’hypothèse qu’un deuxième creusement a été rendu nécessaire à cause d’un abaissement de la nappe phréatique (Vangele, 1992, p. 152). Sur la ferme de Verberie « les Gâts » I ont été creusés trois puits utilisés du ier jusqu’au milieu du iie siècle (Pinard et al., 1999), dont les profondeurs s’échelonnent selon un palier de 30 cm. Deux se succèdent dans le temps alors que le troisième semble contemporain du plus récent, avec un certain décalage possible, toutefois, car leurs chronologies respectives n’ont pu être suffisamment affinées. Là encore, c’est l’hypothèse d’un abaissement de la nappe phréatique qui est retenue. Il semblerait que la norme soit bien d’un seul puits en usage par établissement rural, mais il conviendrait de raisonner sur un corpus plus étendu.

6La durée d’utilisation est souvent difficile à appréhender. Dans l’agglomération d’Estrées-Saint-Denis, deux des parcelles comportent trois puits de chronologie distincte, ce qui conduit Pascal Quérel à estimer la durée d’utilisation à 75 ans (Quérel, 2002). Sur la ferme de Rivecourt « les Quinzes Mines », l’unique puits est lié à un habitat [ill. 6] dont l’occupation dure une ou deux générations (Maréchal, 2006). Or, sur la plupart des autres fermes, la durée de fréquentation avoisine ou dépasse les 200 ans (Maréchal, à paraître a). Les puits ont donc dû être entretenus soigneusement. Ce phénomène explique que leur dernier comblement soit souvent calé entre la seconde moitié, ou la fin, du iie siècle et la première moitié du iiie, période de la phase d’abandon définitif de ces habitats (Maréchal, 2005 et 2009).

6. Exemples de fermes et localisation des puits.

6. Exemples de fermes et localisation des puits.

Chaque ferme, localisée sur une butte, dispose d’un seul puits. Ils sont souvent positionnés entre 10 et 25 m des zones d’habitat (colorisé en jaune) sauf à Rivecourt. Dans le cas des «  Gros Grès  » IV il existe un décalage chronologique entre les deux structures. Au « Barrage » de possibles citernes ou réservoirs suppléent au puits ou le complètent.

DAO : Inrap.

Autres moyens d’approvisionnement en eau

7Le puits semble l’aménagement prédominant pour la collecte de l’eau. Cependant, plusieurs habitats n’en ont pas ; soit que les puits existent bien, mais hors emprise, ce qui correspondrait notamment aux puits situés à l’extérieur de l’enclos d’habitat (Roger, Catteddu, 2002, p. 47), soit que, dans cet environnement où l’eau abonde, le choix ait porté sur d’autres moyens d’approvisionnement. Le plus simple est d’aller puiser l’eau au ruisseau, la plupart des habitats étudiés étant implantés à moins de 200 m d’un cours d’eau. C’est le cas notamment de l’habitat ouvert de Longueil-Sainte-Marie « la Butte de Rhuis », situé à moins de 150 m du bord de l’Oise (Bonin, 1989). Pour la période gauloise, cette solution semble prépondérante (Malrain, Pinard, 2006).

8Une autre possibilité consiste à construire un réservoir ou une citerne. Dans la ferme de Longueil-Sainte-Marie « le Barrage », une vaste fosse de 143 m2, aux contours irréguliers est creusée à un angle de l’enclos, en partie basse du site. Sa profondeur maximale est de 0,8 m (avec une moyenne à 0,7 m) et le remplissage livre quelques tessons permettant de proposer une datation précoce. Ce réservoir, ou plutôt ce collecteur, draine l’eau des fossés, mais sa capacité ne paraît pas très élevée. Il pourrait avoir été complété par une structure analogue, 40 m plus à l’est, reconnue partiellement car située en limite de décapage. Creusé dans un niveau de craie compact, ce deuxième collecteur devait mieux retenir l’eau. Cette ferme possède également un puits et une ou deux mares, de datation plus tardive (Maréchal et al., 1999).

9À Houdancourt, sur le site du « Pont à Brebis », l’habitat est à moins de 100 m d’un ruisseau et la nappe phréatique actuelle se trouve à 5 m de profondeur. Ici, pas de puits, mais une grande fosse à fond plat (Gaudefroy, Vangele, 1992) de 4 m de diamètre sur 2,1 m de profondeur. Son remplissage se compose d’une succession de strates sableuses de faible épaisseur. Sa fonction reste incertaine : puits abandonné en cours de réalisation ou citerne. Un exemple plus probant se situe sur le rebord de plateau, à Venette [ill. 7]. Cette ferme, fouillée intégralement, ne dispose pas de puits de l’époque qui nous concerne ici, mais un puits gaulois est identifié à proximité (Maréchal et al., 2006 ; Friboulet, 2005), mais d’une fosse de près de 8 m de diamètre à l’angle nord-est de l’enclos, en partie basse. Le sondage, réalisé à la pelle mécanique, a été interrompu à 1,6 m de profondeur pour des raisons de sécurité ; à ce niveau, le diamètre mesure encore 4,4 m, et l’inclinaison des parois avoisine 55°, ce qui indique que le fond n’était pas encore atteint. Les strates de limon qui remplissent la structure ont des profils peu incurvés. Ces différents indices incitent à l’interpréter comme un réservoir où se déversait l’eau des fossés.

7. Venette « le Bois de Plaisance » Z.1 Tr. 1.

7. Venette « le Bois de Plaisance » Z.1 Tr. 1.

Cette ferme, située sur le plateau, ne possède pas de puits. Une probable citerne aurait été implantée à l’angle nord-est. Elle se place à près de 100 m de la zone d’habitat (colorisée en jaune). Précisons que le cours d’eau le plus proche est à 1,2 km. Cependant, au nord, à moins de 150 m, se situe un wallon actuellement sec. Détail des couches : 1 : limon sableux brun homogène + particules calcaire ; 2 : limon brun foncé + rares blocs et inclusions calcaire ; 3 : limon orange (effondrements) ; 4 : limon sableux gris.

DAO : Inrap.

10Enfin une dernière possibilité porte sur la récupération des eaux de pluie, valable surtout sur les plateaux. Celle-ci laisse bien moins de traces, surtout si le système de récupération (gouttières, cuves...) était en bois (Calame, 1992). Les puits sont peu nombreux dans les établissements ruraux antiques. De fait, il existe peu d’études globales ou de synthèses sur ces structures. Le puits est souvent la seule structure construite partiellement conservée. Par leur condition spécifique de conservation, les niveaux du fond peuvent être propices aux études environnementales et à celles d’objets en matériaux organiques (Bernard, Dietrich, 1990 ; Desfossés, 2000 ; Matterne, 2000). Ceci devrait inciter à fouiller ces strates, en particulier sur les plateaux. En effet, malgré des conditions d’interventions parfois complexes et onéreuses, elles peuvent apporter des informations très précieuses.

Haut de page

Bibliographie

Bernard V., 1989, Les bois gorgés d’eau de Chevrières « la Plaine du Marais », Programme de sauvetage et d’étude des sites archéologiques dans les carrières de granulats de la Moyenne Vallée de l’Oise, Rapport d’activité 1988, t. 2, p. 71-103.

Bernard V., Dietrich A., 1990, Les objets en matières organiques découverts sur le site du "Bois Harlé" à Longueil-Sainte-Marie (Oise), in Archéologie de la vallée de l’Oise, Compiègne et sa région depuis les origines, CRAVO, Compiègne, p. 147-158.

Bonin Th., 1989, « Longueil-Sainte-Marie "la Butte de Rhuis", Occupation protohistorique et gallo-romaine », Archéologie, 88, Fouilles et sauvetages dans la moyenne vallée de l’Oise, p. 36-43.

Bonin Th., Vangele F., 1989, « Longueil-Sainte-Marie "le Bois Harlé" (Oise). Complexe agricole gallo-romain. Note préliminaire », Revue Archéologique de Picardie, n° 3-4, p. 93-104.

Bonin Th., 1991, « L’établissement rural de Rouvillers "Le Clos d’Elogette" », in Archéologie de la vallée de l’Oise, Compiègne et sa région depuis les origines, CRAVO, Compiègne, p. 174-175.

Bruant J., 2008, « Élites gauloises entre territoires sénon et parisii ». Archéopages, 22 (juillet 2008), p. 78-79.

Bruley-Chabot G., Maréchal D., Pissot V. (collab.), 1996, « Longueil-Sainte-Marie "Les Gros Grès" IV, les occupations gallo-romaines », in Malrain F., Pinard E. (dir.), Programme de surveillance et d’étude archéologique des sablières de la moyenne vallée de l’Oise, Rapport d’activité 1995, p. 389-451.

Calame F., 1992, L’architecture rurale française. Picardie. Les puits, Musée national des arts et traditions populaires, Paris, Éditions A Die, p. 104-105.

Collart J.-L., 1996, « La naissance de la villa en Picardie : la ferme gallo-romaine précoce », in Bayard D., Collart J.-L. (éd.), De la ferme indigène à la villa romaine, Actes du IIe colloque AGER, Revue Archéologique de Picardie, n° spécial, 11, p. 121-156.

Deschodt L., 2010, « Un exemple d’évolution du paysage. La plaine de la Scarpe : un paysage façonné par l’eau et le vent », in Archéologie en Douaisis. Regards sur un territoire : l’Ostrevent, Douais, p. 69-71.

Desfossés Y., 2000, « Le matériel en bois », in Desfossés Y. (dir.), Sorrus « la Pâture à Vache » et « la Bruyère » (62), Archéologie Préventive en vallée de Canche, Les sites protohistoriques fouillés dans le cadre de la réalisation de l’autoroute A 16, Nord-Ouest Archéologie, n° 11, Berck-sur-Mer, p. 280-293.

Friboulet M., 2005, Venette « le Bois de Plaisance » Parc d’activités, zone 3, secteur 2, Rapport final d’opération Inrap, 25 p., 37 fig.

Gaudefroy S., Andriot B., Pinard E., Marechal D., Prodeo F., 1992, « Pont-Sainte-Maxence "le Grand Bosquet" », in Malrain F., Prodeo F. (dir.), Programme de surveillance et d’étude archéologique des sablières de la moyenne vallée de l’Oise, Rapport d’activité 1991, p. 87-134.

Gaudefroy S., Marechal D., 1992, « Le parcellaire gallo-romain de Longueil-Sainte-Marie "Près des Grisards" II, in Malrain F., Prodeo F. (dir.), Programme de surveillance et d’étude archéologique des sablières de la moyenne vallée de l’Oise, Rapport d’activité 1991, p. 191-207.

Gaudefroy S., Vangele F., 1992, « Houdancourt "le Pont à Brebis" (Oise). Bilan des fouilles de 1992 », in Malrain F., Prodeo F. (dir.), Programme de surveillance et d’étude archéologique des sablières de la moyenne vallée de l’Oise, Rapport d’activité 1992, p. 165-184.

Giraud P., Louit S., Girardclos O., Rocq C., Matterne V. 2005, « Un puits cuvelé de La Tène finale à Saint-Denis », in Buchsenschutz O, Bulard A., Lejars T. (éd.), actes du xxvie colloque de l’AFEAF, 26e supplément à la Revue Archéologique du Centre de la France p. 55-71.

Lepetz S., 1990, « Le cheval gallo-romain du puits 116 au "Bois Harlé" à Longueil-Sainte-Marie (Oise) », in Valentin B., Prodeo F. (dir.), p. 159-164.

Malrain F., Marechal D., 1995, « Pont-Sainte-Maxence "Le Jonquoire" II et III l’établissement rural », in Malrain F., Prodeo F. (dir.), Programme de surveillance et d’étude archéologique des sablières de la moyenne vallée de l’Oise, Rapport d’activité 1994, p. 160-220.

Malrain F., Pinard E., 2006, « La fonction des structures », in Malrain F., Pinard E. (dir.), Les sites laténiens de la moyenne vallée de l’Oise du ve au ier s. avant notre ère, Revue Archéologique de Picardie, n° spécial, 23, p. 69-75.

Marechal D., Malrain F., Simon F., Vangele F., 1999, « Longueil-Sainte-Marie "le Barrage". La Ferme du Haut-Empire », in Malrain F., Pinard E. (dir.), Programme de surveillance et d’étude archéologique des sablières de la moyenne vallée de l’Oise, Rapport d’activité Inrap 1998, p. 517-579.

Marechal D., 2005, « La moyenne vallée de l’Oise : Échelles d’analyses possibles et premiers résultats de l’occupation et de la gestion des sols durant le Haut-Empire », in Petit Ch. (dir.), Occupation, gestion et parléoenvironnement des plaines alluviales de l’âge du Fer à l’Antiquité, Actes de la table-ronde de Molesmes, Presses Universitaires de Franche-Comté, vol. 786, Besançon, p. 173-196.

Marechal D., 2006, « Rivecourt "les Quinze Mines" (Oise) », Bilan Scientifique de Picardie 2003, Ministère de la culture et de la communication, Amiens, p. 86-87.

Maréchal D., Alexandre S., Boucneau N., Hebert P., Macquet P., Pissot V., 2006, « Venette "Bois de Plaisance" – zone 1 (Oise) », Bilan Scientifique de Picardie 2004, Ministère de la culture et de la communication, Amiens, p. 83-85.

Marechal D., Hebert P., 2007, « Venette "Bois de Plaisance" – zone 4 (Oise) », Bilan Scientifique de Picardie 2005, Ministère de la culture et de la communication, p. 87-88.

Marechal D., 2009, « Le village de Longueil-Sainte-Marie et les autres formes d’implantation dans la moyenne vallée de l’Oise », in Les formes de l’habitat rural gallo-romain. Terminologie et typologies à l’épreuve des réalités archéologiques, Actes du viiie colloque AGER, Aquitania, supplément 17, p. 201-217.

Marechal D., Beaujard S., 2010, Rivecourt « la Saule Ferrée » II (Oise). Une ferme gallo-romaine, Rapport de diagnostic Inrap, 30 p., 18 fig., 7 pl. https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0113507.

Marechal D., Alexandre S., Simon F., 2010, « Venette "Bois de Plaisance". Tranche 5. Site Néolithique anc./moy. Ferme gallo-romaine », Rapport de diagnostic Inrap, 87 p. https://dolia.inrap.fr/flora/ark:/64298/0116086.

Marechal D., à paraître a, « Expansions et déprises agricoles ( ?) du ier siècle a.c. au ive siècle p.c. dans une zone humide : la moyenne vallée de l’Oise », in Bernard V. (dir.), Silva et Saltus en Gaule romaine. Dynamique et gestion des forêts et des zones rurales marginales, Actes du VIIe colloque AGER, 14 p., 10 fig.

Marechal D., à paraître b, « Aménagements et occupations de la plaine alluviale de la Moyenne vallée de l’Oise au Haut Empire », in Trement F., Franceshelli C. (dir.), Aménagement et exploitation des zones humides depuis l’Antiquité. Approches comparées en Europe méditerranéenne et continentale, Actes du colloque Aménagement et exploitation des zones humides depuis l’Antiquité, Clermont-Ferrand, juin 2009, 16 p.

Marinval Ph., Marechal D., Labadie D. 2002, « Arbres fruitiers et cultures jardinées gallo-romains à Longueil-Sainte-Marie (Oise) », Gallia, n° 59, p. 253-271.

Matterne V., 2000, Agriculture et alimentation végétale durant l’Âge du Fer et l’époque gallo-romaine en France septentrionale, Thèse de doctorat sous la direction de C. Bakels et O. Buchsenschutz, Universités de Paris I et Leiden, 2 volumes, 314 p.

Pinard E., Bruley-Chabot G., Facquez D., Malrain F., Vangele F., 1999, « Verberie "les Gâts" », in Malrain F., Pinard E. (dir.), Programme de surveillance et d’étude archéologique des sablières de la moyenne vallée de l’Oise, Rapport d’activité 1998, p. 23-350.

Prodeo F., Pastre J.-F., Malrain F., 1994, « Réorientation des problématiques micro-régionales dans la moyenne vallée de l’Oise », in Malrain F., Prodéo F. (dir.), Programme de surveillance et d’étude archéologique des sablières de la moyenne vallée de l’Oise, Rapport d’activité 1993, t. 1, p. 3-113.

Querel P., 2001, « Estrées-Saint-Denis "Les Sablons" Le Moulin des Hayes », t. 1, DFS Afan, 205 p.

Querel P., 2002, « Les structures de l’habitat et leur implantation », in Quérel P., Woimant G.-P. (dir), Sanctuaire et habitat gallo-romains à Estrées-Saint-Denis (Oise), Revue Archéologique de Picardie, n° 3-4, p. 309-319.

Roger D., Cattedu I., 2002, « Onnaing-Toyota : Bilan archéologique », Archéologia, n° 386 (février 2002), Éditions Faton, p. 42-51.

Toupet C., 2005, « Enclos quadrangulaires et puits à offrandes. Le cas de Bruyères-sur-Oise (Val d’Oise) », in Buchsenschutz O, Bulard A., Lejars T. (éd.), p. 7-32.

Vangele F., Dujardin J.-C., 1989, « Longueil-Sainte-Marie "le Bois Harlé". Bourgade agricole gallo-romaine », Fouilles et sauvetages moyenne vallée de l’Oise, Archéologie, 88, CRAVO, p. 44-56.

Vangele F., Bonin T., Valentin B., 1990, « Les occupations chalcolithiques et gallo-romaines du "Bois Harlé" à Longueil-Sainte-Marie (Oise), bilan de deux années de fouille (1988-1989) », in Valentin B., Prodéo F. (dir.), p. 119-145.

Vangele F., 1992, « Les puits gallo-romains de Longueil-Sainte-Marie "la Queue de Rivecourt" (Oise). Bilan des fouilles de 1992 », in Malrain F., Pinard E. (dir.), Programme de surveillance et d’étude archéologique des sablières de la moyenne vallée de l’Oise, Rapport d’activité 1992, p. 133-153.

Vangele F., Hu S., 1996, « Pontpoint "le Fond de Rambourg", Occupation historique », in Malrain F., Prodeo F. (dir.), Programme de surveillance et d’étude archéologique des sablières de la moyenne vallée de l’Oise, Rapport d’activité 1995, p. 523-569.

Vian A., 2005, « Deux puits cuvelés à Lieusaint, ZAC de la Pyramide (Seine-et-Marne) », in Buchsenschutz O, Bulard A., Lejars T. (éd.), p. 145-156.

Haut de page

Notes

1 De 50 ha/an jusqu’en 1998, le rythme des destructions est passé, depuis, à environ 9 ha.

2 Le maillage des tranchées a statistiquement peu de chances de recouper ce type de structure dont la surface mesure moins de 5 m de diamètre.

3 Au début du XXe siècle, ils étaient encore très prisés sur les plateaux picards (Calame, 1992, p. 104-105).

4 De 0,51 à 2,06.

5 Fouillé en 1992.

Haut de page

Table des illustrations

Titre 1. Micro-relief de la portion de vallée comprise entre Rivecourt, au nord, et Houdancourt, au sud.
Légende À partir de multiples sources d’informations, (administration des Ponts et Chaussés, VNF, carrières, relevés de fouille) il est possible de tracer le détail du relief de la plaine inondable. Sous la côte 32,5 m NGF, les espaces sont considérés actuellement comme des zones inondables lors des crues séculaires. Les habitats gallo-romains privilégient les buttes ou la première terrasse, mais n’occupent pas les points culminants. [Les références sont tirées de la bibliographie ; l’inventaire prend en compte les puits gaulois et gallo-romains.]
Crédits DAO : Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/17872/img-1.png
Fichier image/png, 1,0M
Titre 2. Vue en coupe du puits de Longueil-Sainte-Marie, la Queue de Rivecourt.
Crédits Cliché : Laurent Petit, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/17872/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 644k
Titre 3. Vue en coupe du puits de Longueil-Sainte-Marie, le Barrage.
Crédits Cliché : M.-P. Petitdidier, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/17872/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 672k
Titre 4. Schéma hypothétique de l’évolution des puits dans la moyenne vallée de l’Oise.
Légende Le faible corpus rend cette interprétation incertaine. Il existe peu de caractères communs ente La Tène et le gallo-romain précoce. Seul l’usage du bois dans la partie basse pourrait indiquer une certaine continuité. À partir du IIe siècle, les planches ne sont plus utilisées pour le cadre. La modification suivante correspondrait à l’emploi de grandes dalles taillées ou de gros blocs pour la première assise, vers la fin du IIe siècle et au IIIe siècle. Néanmoins, la technique des petits blocs perdure encore certainement à la fin du IIe siècle.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/17872/img-4.png
Fichier image/png, 384k
Titre 5. Le village de Longueil-Sainte-Marie « le Bois Harlé-la Queue de Rivecourt » (derniers tiers du Ier siècle - première moitié du IIIe siècle) et la localisation des puits.
Légende Sur ce plan épuré des autres périodes, les vingt-huit puits se répartissent pour partie dans l’habitat (colorisé en jaune), mais également en dehors. Ces derniers peuvent être liés à certaines pratiques agricoles. Les puits liés aux unités domestiques semblent, pour la plupart, avoir un usage collectif. Tous ne sont pas synchrones.
Crédits DAO : Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/17872/img-5.png
Fichier image/png, 400k
Titre 6. Exemples de fermes et localisation des puits.
Légende Chaque ferme, localisée sur une butte, dispose d’un seul puits. Ils sont souvent positionnés entre 10 et 25 m des zones d’habitat (colorisé en jaune) sauf à Rivecourt. Dans le cas des «  Gros Grès  » IV il existe un décalage chronologique entre les deux structures. Au « Barrage » de possibles citernes ou réservoirs suppléent au puits ou le complètent.
Crédits DAO : Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/17872/img-6.png
Fichier image/png, 242k
Titre 7. Venette « le Bois de Plaisance » Z.1 Tr. 1.
Légende Cette ferme, située sur le plateau, ne possède pas de puits. Une probable citerne aurait été implantée à l’angle nord-est. Elle se place à près de 100 m de la zone d’habitat (colorisée en jaune). Précisons que le cours d’eau le plus proche est à 1,2 km. Cependant, au nord, à moins de 150 m, se situe un wallon actuellement sec. Détail des couches : 1 : limon sableux brun homogène + particules calcaire ; 2 : limon brun foncé + rares blocs et inclusions calcaire ; 3 : limon orange (effondrements) ; 4 : limon sableux gris.
Crédits DAO : Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/17872/img-7.png
Fichier image/png, 134k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Denis Maréchal, « L’approvisionnement en eau des habitats ruraux gallo-romains. Les puits en moyenne vallée de l’Oise »Archéopages, 32 | 2011, 14-21.

Référence électronique

Denis Maréchal, « L’approvisionnement en eau des habitats ruraux gallo-romains. Les puits en moyenne vallée de l’Oise »Archéopages [En ligne], 32 | 2011, mis en ligne le 23 juillet 2024, consulté le 25 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/17872 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/123jx

Haut de page

Auteur

Denis Maréchal

Inrap

Articles du même auteur

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search