5 avril 2023
Maison de la recherche, université Toulouse Jean Jaurès

Garant
François-Xavier Fauvelle, Professeur, Collège de France

Membres du jury
Présidente
Marie-Laure Derat, Directrice de recherche, CNRS
Rapporteurs
Brigitte Boissavit-Camus, Professeure, université Paris Nanterre
Damien Carraz, Professeur, université Toulouse Jean Jaurès
Christopher J. Knüsel, Professeur, université de Bordeaux
Examinateurs
Martine Joly, Professeure, université Toulouse Jean Jaurès
Julien Loiseau, Professeur, Aix Marseille Université

Consultable
En ligne : https://new-pum.univ-tlse2.fr/​produit/​qedemt-et-les-espaces-funeraires-de-lalibela-xie-xxie-siecle/​

1Le dossier s’articule autour de trois volumes : une ego-histoire, une sélection raisonnée d’articles scientifiques et une monographie inédite issue des travaux réalisés sur le site de Lalibela en Éthiopie. L’ensemble permet de présenter le parcours professionnel et scientifique après la thèse de doctorat.

2Les espaces funéraires sont des sources de première ordre pour étudier les populations du passé. Or les vestiges issus de ces espaces mis au jour par l’archéologie sont toutefois biaisés. Par ailleurs, ces lieux autres fonctionnent bien souvent suivant leurs propres logiques ou du moins ne sont pas le reflet parfait de rapports sociaux. Au-delà d’une présentation d’un parcours de recherche, il s’agit de discuter ici ce que l’archéologue voit et comprend comme un espace funéraire, comment il interprète des données qui sont toujours incomplètes et quelles interprétations peuvent être proposées. Le présent dossier a été construit à partir d’expériences principalement réalisées en archéologie préventive et dans le cadre de programmes de recherche, notamment en lien avec des missions à l’étranger. Dans la droite ligne de l’anthropologie de terrain, devenue archéothanatologie, ces travaux ont d’abord consisté en l’identification des gestes autour du défunt à partir des données archéologiques et ostéologiques. Ils ont ainsi permis une réflexion sur la chronologie et l’organisation de ces espaces. Mais ces travaux ont surtout appréhendé des pratiques a priori divergentes et des espaces marginaux où se pose la question de l’identité des défunts et de la construction des espaces pour les morts, parfois en contexte interculturel, que cela soit à Nîmes au VIII^e siècle ou dans l’Orient latin des XII^e-XIII^e siècles. Le propos est ainsi de discuter certains paradigmes qui orientent les recherches sur les espaces funéraires médiévaux et de voir comment les zones de marge permettent de les analyser de manière différente ou non.

3Suivant cette même réflexion, le manuscrit inédit porte sur les pratiques et espaces funéraires autour du site éthiopien de Lalibela, mondialement connu pour ses églises creusées dans la roche. La découverte tout à fait exceptionnelle de sépultures à Qedemt, à l’écart des églises, apporte des données inédites sur les occupations humaines à Lalibela, depuis l’époque antérieure à la création des églises rupestres jusqu’à la période contemporaine. Les travaux sur les cimetières médiévaux en Éthiopie sont très rares, et cette monographie permet pour la première fois d’y appréhender un espace funéraire médiéval sur la longue durée mais aussi ses liens avec son environnement proche et de discuter en miroir l’évolution du site des églises.