Ce que le numérique fait à l’archéologie et aux archéologues. Contribution historiographique et épistémologique à l’étude des évolutions d’une discipline et de ses pratiques en France depuis les années 1970
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12 décembre 2022
CY Cergy Paris Université
Directeurs de thèse
Julien Longhi, Professeur, CY Cergy Paris Université
Boris Valentin, Professeur, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Membres du jury
Présidente
Haris Procopiou, Professeure, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Rapporteurs
Haris Procopiou, Professeure, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Bruno Bachimont, Professeur, université de technologie de Compiègne
Examinateurs
Dominique Garcia, Président de l’Inrap
Geneviève Pinçon, Conservatrice du patrimoine, ministère de la Culture
Consultable
En ligne : https://www.theses.fr/2022CYUN1129
1En prenant comme période d’étude les cinq dernières décennies, la thèse, qui adopte un double point de vue historiographique et épistémologique, questionne les pratiques numériques des professionnels de l’archéologie depuis l’acquisition de données jusqu’à leur publication sur l’internet. Néanmoins, cette recherche se concentre sur le terrain, lieu privilégié d’observation de la construction des savoirs archéologiques.
2Son projet est un ensemble d’observations et d’interprétations sur la transformation des pratiques de la notation et de l’enregistrement des informations sur les observations de terrain, en s’appuyant sur l’étude de plusieurs sources documentaires directes et indirectes, des archives de fouille, des dispositifs numériques, des entretiens et notre propre pratique, mise en réflexivité.
3Parmi ses résultats, la thèse a abouti au développement d’une application de transcription numérique, ArchéoText, qui s’appuie sur plusieurs des méthodes et techniques des « humanités numériques ». Appliquée à l’étude de cahiers de fouille des années 1970 et 1980, l’analyse des contenus de ce type d’archives en montre la richesse. Ces dernières comportent les traces de la production des savoirs sur le terrain, de la vie sur la fouille, des relations entre les archéologues, que ce soit sur le terrain ou en dehors de celui-ci, de la sociabilité des archéologues pour l’époque concernée.
4L’observation de nombreux dispositifs numériques apparus à partir du milieu des années 1980 et des pratiques récentes qui leur sont liées ont montré d’importants changements dans les contenus et supports des notations de terrain depuis plusieurs décennies. Certains types d’archives et modalités de production de savoirs sont en voie de disparition, au profit d’autres modalités qui convergent vers une production massive de données.
5L’évolution des méthodes et techniques numériques soulève de nombreux problèmes, que ce soit dans la formation des utilisateurs, dans l’hétérogénéité constatée et durable des pratiques numériques, dans le fonctionnement des collectifs de travail, dans les critères de scientificité empruntés à d’autres disciplines scientifiques. Si les professionnels de l’archéologie observent cette mutation le plus souvent de façon distanciée, parfois critique, la plupart d’entre eux s’y inscrivent en cherchant à négocier des consensus et de nouvelles positions pour rendre l’adoption de ces nouvelles pratiques supportables à titre individuel et collectif.
6Face à la tendance à l’homogénéisation des pratiques et des savoirs numériques de l’archéologie, la thèse promeut une histoire émotionnelle des savoirs archéologiques, qui permet de (re)trouver la dimension anthropologique de la construction des nouveaux savoirs de l’archéologie.
Pour citer cet article
Référence papier
Christophe Tufféry, « Ce que le numérique fait à l’archéologie et aux archéologues. Contribution historiographique et épistémologique à l’étude des évolutions d’une discipline et de ses pratiques en France depuis les années 1970 », Archéopages, 49 | 2023, 123.
Référence électronique
Christophe Tufféry, « Ce que le numérique fait à l’archéologie et aux archéologues. Contribution historiographique et épistémologique à l’étude des évolutions d’une discipline et de ses pratiques en France depuis les années 1970 », Archéopages [En ligne], 49 | 2023, mis en ligne le 15 janvier 2024, consulté le 21 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/16796 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.16796
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