25 octobre 2018
Université Toulouse III Paul Sabatier

Directeurs de thèse
Norbert Telmon, Professeur, CHU Rangueil
Éric Crubézy , Professeur, université Toulouse III Paul Sabatier, UMR 5288 « CAGT »

Membres du jury
Président (et rapporteur)
Dominique Garcia, Président de l’Inrap
Rapporteur
Michel Signoli, Directeur de recherche, UMR 7268 « ADES » CNRS
Examinateurs
Eugénia Cunha, Professeure, université de Coimbra (Portugal)
Daniel Rougé, Professeur, université Toulouse III - Paul Sabatier

Consultable
En ligne : http://www.theses.fr/​2018TOU30226

1La recherche d’inégalités en termes d’accès à la santé (nourriture, stress, etc.) dans les populations du passé est régulièrement au cœur des débats. Toutefois, elle se heurte à des questions méthodologiques et de conservation. Nous avons abordé cette problématique via l’étude d’une population moderne en confrontant données biologiques et historiques afin d’approcher d’éventuelles concordances ou divergences et proposer une méthodologie.

2Une série d’époque moderne issue du couvent des jacobins de Rennes (Ille-et-Vilaine), pour laquelle il existe de nombreuses données contextuelles, a servi de cadre à cette recherche. En fonction de l’emplacement de leur tombe dans le couvent, les sujets peuvent être affectés à différentes communautés (noblesse, clergé, tiers état). Les sujets ont été distribués par phases chronologiques, selon une approche archéologique heuristique, puis des groupes ont été constitués sur la base de postulats socio-économiques. Des différences entre groupes ont alors été recherchées, sur le plan tant culturel (pratiques funéraires) que biologique.

3Nous avons ainsi réalisé une étude anthropologique et paléoépidémiologique large pour laquelle ont aussi été pris en compte des marqueurs isotopiques, parfois novateurs.

4Selon les paramètres utilisés, des différences significatives entre les groupes et entre les périodes peuvent être observées et mises en relation avec des événements historiques ou des inégalités sociales. Toutefois, pour beaucoup de cas, on observe plus un gradient qu’une différence absolue. Cela pose les questions d’une part de l’utilisation de ces marqueurs en l’absence de données historiques qui puissent orienter la discussion, d’autre part d’inégalités pas toujours flagrantes entre certains groupes de sujets durant l’Ancien Régime en Bretagne.

5Pour des populations pour lesquelles il n’existerait pas de données historiques, seule la formulation d’hypothèses robustes permettrait de tester certains marqueurs et de les exploiter en termes d’inégalités, sinon sociales, du moins d’accès à des paramètres intéressant la santé au sens large.