Navigation – Plan du site

AccueilNuméros49DossierLes objets de couture à Belley (A...

Dossier

Les objets de couture à Belley (Ain) au XVIIe siècle. Le corpus du couvent des visitandines

Sewing objects in Belley (Ain) in the 17th century. The corpus of the convent of the visitandines
Objetos de costura en Belley (Ain) en el siglo XVII. El conjunto del convento de las visitandinas
Michel Goy et Stéphanie Bigot
p. 64-69

Résumés

La fouille de l’îlot de la Vieille Porte, à l’angle nord-est de l’agglomération de Belley, a mis au jour des vestiges d’occupation diachronique de La Tène à la période contemporaine. Qualifiée de maison forte en 1427, la tour de Châtillon est vendue en 1622 aux religieuses de la Visitation, qui n’y habitent qu’après 1624, jusqu’à l’incendie de juillet 1651 qui ravage entièrement les anciens bâtiments médiévaux jusqu’à la porte de l’Arc. Les religieuses s’installent provisoirement dans une maison proche du couvent et reconstruisent un second couvent basé sur le plan type de l’ordre. Plus de 800 objets appartenant aux religieuses et de la vaisselle qui avaient brûlé ont été étudiés. Le mobilier métallique et l’instrumentum découverts sur le site sont abondants, comportant notamment du matériel de couture et des accessoires vestimentaires.

Haut de page

Texte intégral

  • 1 Responsable d’opération : M. Goy, Inrap, 2017-2018.
  • 2 Donnée issue du rapport de fouille et fournie par Cédric Mottier, chercheur associé au LLSETI, univ (...)
  • 3 À consulter sur artefacts.mom.fr, sous la direction de Michel Feugère (Umr 5138 « ArAr »).

1L’îlot Vieille Porte à Belley (Ain), situé au nord de la cathédrale romane Saint-Jean-Baptiste, a été occupé de manière presque continue de l’Antiquité à la seconde moitié du xixe siècle. La fouille du site1 a notamment mené à la découverte d’un lot important de mobilier métallique et céramique issu de l’occupation du site par les visitandines installées entre 1622 et 1624 dans des bâtiments reconstruits qui avaient appartenu à l’ancienne maison forte de Châtillon2, citée en 1289 et construite près de la porte de l’Arc, à l’est [ill. 1] (Goy et al. 2020). Cette maison forte urbaine adossée au rempart médiéval comportait dans l’angle nord-ouest une petite tour de plan carré [ill. 1 : C] de 3 mètres de côté incorporée au couvent, semi-excavée avec une meurtrière ouverte sur le nord. C’est dans cette pièce planchéiée sur plusieurs niveaux que, lors de l’incendie qui a entièrement détruit le couvent en juillet 1651, une partie du mobilier entreposé s’est empilé jusqu’au fond de la pièce après l’effondrement des bâtiments, assurant sa conservation jusqu’à sa découverte. La fouille fine de cet endroit a mis au jour l’essentiel du mobilier métallique et céramique, au sein duquel a été isolé un petit corpus d’objets provenant des niveaux d’incendie [ill. 2]. Pour l’analyse de ce mobilier, nous nous sommes appuyés sur l’encyclopédie collaborative des objets archéologiques « Artefacts »3.

1. Plan général des pièces du couvent de la Visitation.

1. Plan général des pièces du couvent de la Visitation.

Pièces A, B, J : église des laïcs ; pièces C, I, D, H, E, G : église des visitandines ; pièces K, L, M : cloître ; pièce N  : couloir desservant le cloître et l’escalier (pièce F) permettant d’accéder aux étages supérieurs ; cave nord et cave sud : correspondent à l’aile occidentale d’habitation des religieuses (bâtiment démoli jusqu’aux niveaux des caves), abritant au rez-de-chaussée la cuisine, l’office et la salle de la communauté et à l’étage les dortoirs.

B. Rambault, F. Vaireaux/Inrap.

2. Pièce C incendiée.

2. Pièce C incendiée.

En haut : vue d’ensemble de la stratigraphie. En bas : coupe n° 37. Les unités stratigraphiques (US) 72, 386 et 389 correspondent aux couches d’incendie ayant piégé le mobilier archéologique (NGF : nivellement général de la France).

S. Brouillaud/Inrap ; DAO : F. Vaireaux/Inrap.

La couture dans la vie des visitandines

2Les visitandines appartiennent à un ordre contemplatif né de la rencontre entre deux figures de l’Église catholique, François de Sales (1567-1622) et Jeanne de Chantal (1572-1641) (Lecomte 2013). Cet ordre allie contemplation et assistance et soin aux malades. L’organisation et l’architecture des couvents de la Visitation sont fixées par le Coutumier et Directoire pour les sœurs religieuses de la Visitation Sainte Marie, qui circule sous forme de copies manuscrites issues d’un poncif dès les années 1620. Le plan type est adopté en 1628 dans tous les monastères (Lecomte 2013, p. 30-41).

3Le couvent de Belley I, fondé en 1622, s’est installé dans l’ancienne maison médiévale de Châtillon après des travaux de rénovation pour le rendre habitable. La vie des religieuses est organisée autour des offices et des prières avec des journées commençant vers 5 heures à 5 h 30 le matin, pour se finir vers 22 heures à 22 h 30, laissant peu de temps pour la promenade, la lecture, et les ouvrages de broderie, qui est une des grandes spécialités de l’ordre. Ces ouvrages sont destinés essentiellement à la sacristie de l’église, utilisée autant par les prêtres que par les sœurs, ou pour décorer l’autel principal.

  • 4 Le cordeillat (ou cordelhat, courdeia) est un drap grossier qu’on fabrique en grand en Haute-Proven (...)

4Sur ce sujet, des sources documentaires inédites du couvent de Belley ont apporté des données sur la couture, le vêtement et la broderie, dont le travail est organisé principalement dans la salle communautaire ou « salle des assemblées », où les religieuses brodent des dentelles fines ou travaillent pour la « roberie » ou garde-robe de la communauté. En effet, un registre fait état de toutes les dépenses engagées par les religieuses dans le cadre de l’économie domestique, de l’alimentation du couvent et des travaux de construction réalisés pendant cette courte période (Livre des recettes et dépenses [1665-1674]). Ce document comporte entre autres tous les achats réguliers de pièces de tissu, tant pour la sacristie de l’église que pour l’habillage des religieuses (pour les termes cités ci-après, voir Richelet 1706). Ainsi, la « soy » (soie) entre dans la confection de la « guimpure » (guipure, sorte de dentelle) (Vincens 1834, t. III, p. 63), qui peut être cousue avec du fil d’or et d’argent en lame fine. Un fragment de fil d’argent aplati de section rectangulaire a été découvert dans la couche d’incendie (US 389) [ill. 3 : Me 97]. D’autres pièces sont signalées, comme un « pillet dort » qui est probablement un galon brodé d’or en 1665, ainsi qu’un « cingule [ou sangle, ceinture] de soy » brodé d’argent de 1667, qui était destiné à la sacristie. D’autres achats portent sur « quatre aunes [soit 7,52 m] letamine » (étamines), sur « quatre aunes de cordellat4 ou cordillat [étoffe de laine à côtes] à quarante sols », ainsi que sur des rubans de laine en 1665 (Roux 1994, p. 119). Ces tissus sont probablement destinés à la « roberie » (magasin des effets) des religieuses, qui achètent de la « grosse toile » pour confectionner leurs robes, qu’elles font « taindre » en 1665. Pour la roberie, les religieuses dépensent tout de même 437 livres, soit presque 30 % de leur budget de dépenses en 1672.

3. Le mobilier métallique et l’instrumentum en rapport avec le vêtement et la couture.

3. Le mobilier métallique et l’instrumentum en rapport avec le vêtement et la couture.

S. Bigot/Inrap.

5La couture nécessite d’acheter régulièrement du matériel, comme des « sisos » (ciseaux) en 1665, dont il faut renouveler les achats et qu’il faut faire « esguiser ». Quatre paires de ciseaux ont été trouvées dans la pièce C [ill. 3 : Me 28], ainsi que des dés à coudre [ill. 3 : Me 30.1 et Me 30.2] dont on ne trouve pas mention dans les sources, au contraire des « espingles », citées en 1665 et 1666, et des « a grafes » (agrafes), utilisées pour fixer la ceinture de leur tenue. Quelques pièces de tissu et de cuir ont été trouvées dans les couches d’incendie, elles n’ont pour l’heure pas été étudiées. L’incendie de 1651 constitue une aubaine pour les archéologues, tant pour la fouille et la compréhension du site que pour l’étude du matériel de couture, des tissus liturgiques et du vêtement des religieuses visitandines (Chatard 2009).

Le matériel de couture et les accessoires vestimentaires

6Le mobilier métallique et l’instrumentum découverts sur le site sont abondants et les matériaux les composant sont variés ; la mise au jour a livré au total un nombre de restes (NR) de 1 104 pour un nombre minimum d’individus (NMI) estimé à 785 et un poids total de 34 801,2 g (voir l’étude de S. Bigot : « Annexe 4. Étude de l’instrumentum » in Goy et al. 2020, p. 42-113). La fouille de la totalité de l’emprise a été réalisée en plusieurs secteurs ou zones (nord, ouest, etc.) comprenant également le bâtiment conventuel, lui-même divisé en espaces ou pièces [ill. 1 : A à N]. Ce bâtiment rassemble 93,2 % du corpus global. En outre, la pièce C du couvent a subi un incendie qui a permis de conserver une part conséquente du mobilier métallique. La proportion de l’instrumentum relative au vêtement et aux travaux de couture représente un peu plus de 3 % de l’ensemble (NR de 34 pour un NMI de 29).

7Aux alentours du couvent, les artefacts relatifs au vêtement et à l’artisanat textile sont distribués dans les secteurs nord et ouest. À l’intérieur du bâtiment, les espaces concernés par ces accessoires sont les pièces C et F. D’ailleurs, la pièce C concentre près de 80 % des objets liés à ces activités, contre un peu moins de 10 % pour la pièce F.

  • 5 Voir aussi sur Artefacts, référence CSA-7001.

8Quatre paires de ciseaux en fer ont été retrouvées dans les niveaux modernes de l’enceinte conventuelle, dont trois dans la pièce C et une dans l’espace F. Elles prennent la forme de ciseaux articulés dotés de deux lames à tranchants asymétriques glissant l’une sur l’autre pour couper un matériau peu épais ; les poignées sont terminées par deux anneaux ovales pour le passage des doigts. Deux longues soies carrées font la jonction entre les lames et les anneaux [ill. 3 : Me 28]. Ces accessoires ont d’ordinaire un usage plurifonctionnel : la toilette (coupe, tonte) et le travail textile. Dans ce contexte conventuel, la dernière utilisation est à privilégier. Apparue au cours du haut Moyen-Âge en Scandinavie, la forme moderne des ciseaux articulés ne s’impose guère en France avant le xiiie siècle, sans jamais remplacer les anciennes forces, dont l’usage s’est maintenu dans les campagnes jusqu’à l’époque contemporaine (Cowgill et al. 1987, p. 60 ; Ward-Perkins 1940, p. 150-153). D’ailleurs, les ciseaux sont les héritiers modernes des forces (Berthon dir. 2013, p. 53 ; Halbout et al. 1987, p. 203, fig. nos 798 et 799 ; Harlé-Sambet, Moyroud dir. 2009, p. 227-228, fig. no 208 ; Margeson 1993, p. 73, p. 135-136, fig. no 101 ; Collectif 1994, p. 10-271)5.

  • 6 Voir aussi sur Artefacts, référence CSA-7001.

9Deux dés à coudre fermés en alliage cuivreux sont extraits d’une couche incendiée de la pièce C du bâtiment [ill. 3 : Me 30.1 et Me 30.2]. Le premier dé, complet, est illisible en raison de l’action du feu qui a fortement oxydé sa surface. Le second dé, fragmentaire, est recouvert de poinçons triangulaires espacés régulièrement car ils ont été réalisés au moyen d’un estampage mécanique et non manuel ; le bord est souligné de moulures. Ce type de poinçonnage place les dés dans une fourchette chronologique allant de la fin du xvie siècle à la fin du xixe siècle. Contrairement à une idée très répandue, le dé à coudre est inconnu dans l’Antiquité et constitue bien, sous ses différentes formes, une invention médiévale attribuée au xiie siècle. Sur les exemplaires préindustriels, les dépressions sont apposées une par une, à l’aide d’un poinçon rond ou triangulaire, comme sur tous les dés avant l’invention de l’emboutissage mécanique, vers 1620 aux Pays-Bas (Dufrasnes 2005, p. 36-39). Elles sont plus resserrées et très régulières sur les exemplaires des xixe-xxe siècles (Berthon dir. 2013, p. 52-53, fig. nos 44 et 45 ; Fondrillon, Marot dir. 2013, p. 272-273 ; Harlé-Sambet, Moyroud dir. 2009, p. 227-228, fig. no 208 ; Legros 2015, p. 215-216, fig. no 31 ; Margeson 1993, p. 174, p. 187-188, fig. nos 138 et 139 ; Collectif 1994, p. 10-271)6.

10La pièce C a livré un fil de couture ou de broderie en argent, de section rectangulaire et enroulé sur lui-même [ill. 3 : Me 97]. La largeur assez importante du fil oriente son utilisation vers de la broderie de perles (Collectif 1994, p. 10-271 ; Raynaud 1992, p. 131-132, fig. nos 106 et 107).

  • 7 Voir aussi sur Artefacts, référence EPG-7001.

11Les épingles en alliage cuivreux constituent la quantité la plus importante d’objets ayant trait aux activités de couture et aux accessoires vestimentaires. En effet, 21 fragments pour une estimation à 17 individus ont été recensés dans les pièces C (15 individus) et F (2 individus) du couvent. Les épingles possèdent des têtes rapportées, faites d’un fil enroulé et martelé pour obtenir une tête sphérique ou subsphérique [ill. 3 : Me 78] (Berthon dir. 2013, p. 77-79 ; Harlé-Sambet, Moyroud dir. 2009, p. 166-167 ; Jorrand 1986, p. 139-141 ; Maccari-Poisson 1993, p. 150 ; Collectif 1994, p. 10-271 ; Raynaud 1992, p. 87, p. 129-130, fig. no 104 ; Schnitzler dir. 1990, p. 412, 452 et 474 ; Thuaudet, Chazottes 2014, p. 314-316)7. La fabrication en série de ces épingles par des artisans spécialisés, les épingliers, donne une production très normalisée (Pujol 2000). Les épingles à tête rapportée apparaissent dès le xiiie siècle mais sont surtout attestées en grand nombre dans les niveaux londoniens des xive et xve siècles (Egan, Pritchard 1991). L’utilisation de ces épingles, très importante encore au xviie siècle, diminue au xviiie siècle et est anecdotique au xixe siècle. À partir du xixe siècle, ce format d’épingle est généralement équipé d’une petite tête discoïdale et non plus enroulée. La diffusion de ces accessoires est très massive dans l’ouest de l’Europe et est présente dans tous les contextes funéraires ou d’habitat de différentes catégories sociales. La fonction primaire de ce type d’épingle est tournée vers le vêtement et la parure dans une moindre mesure (pour maintenir des coiffes notamment). Dans ce contexte conventuel, ces artefacts servent tout autant aux travaux de couture et de broderie.

  • 8 Voir aussi sur Artefacts, référence BTN-9054.

12Deux boutons rattachés aux accessoires vestimentaires ont été mis au jour à Belley : l’un, en os, situé dans la partie nord du couvent [ill. 3 : Me 67] ; l’autre, en alliage cuivreux, localisé dans l’ouest du bâtiment [ill. 3 : Me 31]. Le bouton en os, fabriqué au tour, est de forme circulaire et sa face supérieure est en dôme ; il est percé de quatre trous dans une légère dépression. Le cadre extérieur et le profil sont plats. Les boutons de cette morphologie n’apparaissent pas avant l’époque moderne (Berthon dir. 2013, p. 75-76 ; Crummy 1988, p. 14-15, fig.no 17 ; Legros 2015, p. 163-164, fig. nos 23 et 25, fig. no 106 ; Margeson 1993, p. 20-22, fig. no 11 ; Thuaudet, Chazottes 2014, p. 309-311, fig. no 242)8. L’exemplaire en alliage à base de cuivre adopte une forme circulaire plate ; son revers est muni d’une courte bélière centrale. Une tôle non décorée est appliquée par brasure sur la face externe du bouton. Les boutons de ce type se rencontrent dans les contextes archéologiques datés du xviie au xixe siècle (Thuaudet, Chazottes 2014, p. 311-314, fig. no 243).

  • 9 Voir aussi sur Artefacts, référence BOC-8001.

13Deux boucles vestimentaires en alliage cuivreux ont été recueillies dans une couche archéologique de nivellement (US 70) localisée sur l’ensemble du couvent. La première boucle est circulaire au profil incurvé et est constituée de deux fenêtres [ill. 3 : Me 32]. Sa section est subtriangulaire ou en D, et le départ de l’ardillon en fer est conservé sur la barre centrale (Egan 2005, p. 34, fig. no 76 ; Egan, Pritchard 1991, p. 65-66, fig. nos 214 à 216 ; Fondrillon, Marot dir. 2013, p. 112 ; Legros 2015, p. 270, nos 634 à 636 ; Margeson 1993, p. 28-29, fig. nos 160 et 161 ; Raynaud 1992, p. 134-135, fig. no 109 ; Thuaudet, Chazottes 2014, p. 302, fig. no 239-1)9. L’accessoire s’insère dans une fourchette chronologique allant de la seconde moitié du xive siècle au xviiie siècle. Ce type de boucle est préférentiellement utilisé sur les chaussures. L’autre boucle adopte une forme en D et est composée d’une seule fenêtre [ill. 3 : Me 33] ; sa section est triangulaire. La boucle s’élargit progressivement et aucune encoche n’est visible pour le repos de l’ardillon ; elle devait supporter une chape (Fondrillon, Marot dir. 2013, p. 111-119 ; Thuaudet, Chazottes 2014, p. 299-301). Ce type d’élément ne semble pas être représenté sur les sites archéologiques avant le xive siècle.

14Les effets personnels sont peu représentés à Belley. Cet état de fait est dû au mode de vie austère des sœurs visitandines. Les religieuses reçoivent des habits faits d’étoffes assez grossières, où les éléments métalliques ne sont que très rares hormis quelques agrafes (inconnues sur le site) pour fixer la ceinture en tissu. Deux éléments sont indispensables chez les visitandines : la croix et le chapelet, qui ne sont pas non plus recensés ici. Cependant, la croix étant en bois (matériau périssable), il est habituel de ne pas la retrouver après un enfouissement prolongé dans le sol. De plus, l’incendie du couvent n’a pas permis de conserver cette matière. Les coiffes sont fixées par des épingles qui sont retrouvées en grande quantité sur la fouille. Mais ces accessoires peuvent également être utilisés pour les travaux de couture et de broderie. En effet, les travaux de couture occupent une position privilégiée à la Visitation. Quatre paires de ciseaux, deux dés à coudre et du fil d’argent découverts dans la pièce C illustrent le travail de coutures des sœurs visitandines.

Abréviations
Alpara : Association de liaison pour le patrimoine et l’archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne
DARA : Documents d’archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne
HMSO : Her Majesty’s Stationery Office

Haut de page

Bibliographie

Fonds d’archives

Livre des recettes et dépenses (1665-1674), archives départementales de l’Ain, inventaire « Visitandines de Belley », notice H 782.

Littérature scientifique

Berthon A. A. (dir.) 2013, Aspects de la culture matérielle médiévale et moderne. La Rochelle XIIIe-XIXe siècles : les objets archéologiques dans leur contexte, Limoges, Éveha, 177 p.

Chatard A. 2009, Les ornements liturgiques au XIXe siècle : origine, fabrication et commercialisation, l’exemple du diocèse de Moulins (Allier), In Situ. Revue des patrimoines, 11. DOI : 10.4000/insitu.5308.

Cowgill J., Neergaard M. de, Griffiths N. 1987, Knives and scabbards, Londres, HMSO (coll. Medieval finds from excavations in London, 1), X+169 p.

Crummy N. 1988, The post-Roman small finds from excavations in Colchester 1971-85, Colchester (Royaume-Uni), Colchester archaeological trust (coll. Colchester archaeological report, 5), VIII+104 p.

Dufrasnes J. 2005, Sur quelques dés à coudre en laiton de la fin du Moyen Âge jusqu’à l’époque contemporaine, Coup d’œil sur Belœil, 102, p. 36-39.

Egan G. 2005, Material culture in London in an age of transition : Tudor and Stuart period finds c. 1450-c. 1700 from excavations at riverside sites in Southwark, Londres, Museum of London Archaeology (coll. MoLAS Monograph, 19), XIX+257 p.

Egan G., Pritchard F. 1991, Dress accessories, c. 1150-c. 1450, Londres, HMSO (coll. Medieval finds from excavations in London, 3), XI+410+10 p.

Fondrillon M., Marot E. (dir.) 2013, Un quartier de frange urbaine à Bourges (Ier s. ap. J.-C. - XXe s.). Les fouilles de la ZAC Avaricum. vol. 2 : Catalogue des mobiliers, Bourges - Tours, Bourges Plus - FERACF (coll. Bituriga monographie, 2013-1 - Suppl. à la Revue archéologique du centre de la France, 48), 324 p.

Goy M., Bigot S., Boës X., Bonnet C. 2020, Belley (Ain), Îlot Vieille Porte Grande rue - Rue de la Résistance - Rue Sainte-Marie : rapport de fouilles, RFO de fouille préventive, Inrap, 334+429 p. URL : https://dolia.inrap.fr/flora/ark :/64298/0158811.

Halbout P., Pilet C., Vaudour C. 1986, Corpus des objets domestiques et des armes en fer de Normandie. Du Ier au XVe siècle, Caen, Centre archéologique de Normandie (coll. Cahier des Annales de Normandie, 20).

Harlé-Sambet Y., Moyroud R. (dir.) 2017, Le château de Bressieux (Isère), Lyon, Alpara (coll. DARA), 226 p.

Jorrand J.-P. 1986, Étude d’une série d’épingles post-médiévales découvertes à Laon (Aisne), Revue archéologique de Picardie, 3-4, p. 139-141. DOI : 10.3406/pica.1986.1505.

Lecomte L. 2013, Religieuses dans la ville : l’architecture des visitandines, XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Éd. du Patrimoine (coll. Patrimoines en perspective), 301 p.

Legros V. 2015, Archéologie de l’objet métallique aux époques médiévale et moderne en Picardie. Approches typologique et fonctionnelle, Revue archéologique de Picardie, 1-2.

Maccari-Poisson B. 1993, Les objets et leurs fonctions : métaux, os et pierre, in Piponnier F. (dir.), Le Château d’Essertines : Loire, Lyon, Alpara (coll. DARA, 8), p. 139-159.

Margeson S. 1993, Norwich households : the Medieval and Post-Medieval finds from Norwich Survey excavations, 1971-1978, Norwich (Royaume-Uni), The Norwich Survey - Norfolk Museums Service (coll. East Anglian archaeology reports, 58), 267 p.

Pujol J. 2000, Les douves du château de Bertholène : fouilles 1999, Catalogue d’exposition, musée archéologique de Montrozier, juin à octobre 2000, Montrozier, Musée archéologique de Montrozier (coll. Guide d’archéologie, 7), 104 p.

Raynaud F. 1992, Le château et la seigneurie du Vuache : Haute-Savoie, Lyon, Alpara (coll. DARA, 6), 147 p.

Richelet P. 1706, Dictionnaire françois, contenant généralement tous les mots tant vieux que nouveaux et plusieurs remarques sur la langue françoise, Amsterdam, J. Elzevir, 896 p.

Roux A. 1994, Le textile en Provence, Aix-en-Provence, Édisud, 237 p.

Schnitzler B. 1990, Vivre au Moyen Âge : 30 ans d’archéologie médiévale en Alsace, Catalogue d’exposition, Strasbourg, hall d’exposition de l’Ancienne Douane, du 17 mai au 30 septembre 1990, Strasbourg, Musées de la ville de Strasbourg, 523 p.

Thuaudet O., Chazottes M.-A. 2014, Étude de mobilier manufacturé non céramique, in Abel V., Bouiron M., Parent F. (dir.), Fouilles à Marseille : Objets quotidiens médiévaux et modernes, Paris - Aix-en-Provence, Errance - Publications du Centre Camille Jullian (coll. Bibliothèque d’archéologie méditerranéenne et africaine, 16 - Études massaliètes, 13), p. 295-349.

Vincens É. 1821, Exposition raisonnée de la législation commerciale, et examen critique du code de commerce, Paris, Barrois l’aîné, XX+647+571+643 p.

Ward-Perkins J. B. 1940, Medieval catalogue, Londres, Lancaster House, 319+XCVI p.

Collectif 1994, Les Saintes Maries : Les Visitandines à Chalon-sur-Saône aux XVIIe et XVIIIe siècles, Chalon-sur-Saône, Ville de Chalon-sur-Saône, 273 p.

Haut de page

Notes

1 Responsable d’opération : M. Goy, Inrap, 2017-2018.

2 Donnée issue du rapport de fouille et fournie par Cédric Mottier, chercheur associé au LLSETI, université Savoie Mont-Blanc.

3 À consulter sur artefacts.mom.fr, sous la direction de Michel Feugère (Umr 5138 « ArAr »).

4 Le cordeillat (ou cordelhat, courdeia) est un drap grossier qu’on fabrique en grand en Haute-Provence. Il est employé dans la maison (couvertures, courtines) et pour l’habillement (chemises, gilets, manteaux), teint pour les femmes.

5 Voir aussi sur Artefacts, référence CSA-7001.

6 Voir aussi sur Artefacts, référence CSA-7001.

7 Voir aussi sur Artefacts, référence EPG-7001.

8 Voir aussi sur Artefacts, référence BTN-9054.

9 Voir aussi sur Artefacts, référence BOC-8001.

Haut de page

Table des illustrations

Titre 1. Plan général des pièces du couvent de la Visitation.
Légende Pièces A, B, J : église des laïcs ; pièces C, I, D, H, E, G : église des visitandines ; pièces K, L, M : cloître ; pièce N  : couloir desservant le cloître et l’escalier (pièce F) permettant d’accéder aux étages supérieurs ; cave nord et cave sud : correspondent à l’aile occidentale d’habitation des religieuses (bâtiment démoli jusqu’aux niveaux des caves), abritant au rez-de-chaussée la cuisine, l’office et la salle de la communauté et à l’étage les dortoirs.
Crédits B. Rambault, F. Vaireaux/Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/16139/img-1.png
Fichier image/png, 145k
Titre 2. Pièce C incendiée.
Légende En haut : vue d’ensemble de la stratigraphie. En bas : coupe n° 37. Les unités stratigraphiques (US) 72, 386 et 389 correspondent aux couches d’incendie ayant piégé le mobilier archéologique (NGF : nivellement général de la France).
Crédits S. Brouillaud/Inrap ; DAO : F. Vaireaux/Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/16139/img-2.png
Fichier image/png, 970k
Titre 3. Le mobilier métallique et l’instrumentum en rapport avec le vêtement et la couture.
Crédits S. Bigot/Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/16139/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 373k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Michel Goy et Stéphanie Bigot, « Les objets de couture à Belley (Ain) au XVIIe siècle. Le corpus du couvent des visitandines »Archéopages, 49 | 2023, 64-69.

Référence électronique

Michel Goy et Stéphanie Bigot, « Les objets de couture à Belley (Ain) au XVIIe siècle. Le corpus du couvent des visitandines »Archéopages [En ligne], 49 | 2023, mis en ligne le 11 janvier 2024, consulté le 23 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/16139 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.16139

Haut de page

Auteurs

Michel Goy

Inrap, UMR 5138 « ArAr »

Stéphanie Bigot

Inrap, UMR 5138 « ArAr »

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search