2Si la fouille menée au lieu-dit « le Village » n’en a livré qu’un bord fragmentaire, la parcelle du « Château » a quant à elle permis la découverte de quatre exemplaires complets, ou archéologiquement complets, en position de rejet dans une structure en creux [ill. 1 et 2]. Au vu du mobilier associé, ces réchauds peuvent être attribués à la seconde moitié ou à la fin du xvi^e siècle. Ces pièces trapues, tournées et modelées, de forme globulaire, reposent sur un fond plat pourvu d’une série de perforations circulaires (3 à 5 suivant le modèle) et se présentent comme des pots à braise ajourés. Ils sont pourvus d’une lèvre en bandeau moulurée ou en bourrelet. Dans le prolongement du col, souligné parfois par une cannelure, est rapportée une série de bandes d’argiles verticales et digitées, régulièrement appliquées, qui s’étirent jusqu’à la base. À fonction de renfort, elles sont systématiquement percées sur toute leur hauteur pour éviter l’éclatement de la pièce lors de sa cuisson. De morphologie générale similaire, deux variantes du vase coexistent concernant les bouches médianes. Trois exemplaires présentent, à mi-hauteur de la panse, deux larges ouvertures avec une lèvre en saillie servant de reposoir au fer à carder. Le quatrième exemplaire (non illustré et fragmentaire), de plus gros module, comprend trois ouvertures. Ces dernières présentent systématiquement une surface de chauffe comprenant un dépôt résiduel brûlé dû à l’emploi de matières grasses. L’opération de peignage, dont la finalité est de démêler les fibres, est en effet réalisée au moyen de deux peignes dont l’un est chargé de matière grasse pour rendre la laine plus coulante. Le récipient est ainsi destiné à contenir des braises afin d’assurer une chaleur douce propice à la chauffe des peignes en fer.

1.Ensemble de réchauds de cardeur issus du contexte 150.

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F. Renel/Inrap.

2. Réchauds de cardeur produits à Fosses provenant des sites du « Château » et du « Village » à Marly-la-Ville.

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F. Renel/Inrap.

3Réalisés en pâte sableuse cuite en atmosphère oxydante, ils proviennent de l’atelier de potier de Fosses, situé à moins de 5 kilomètres vers le nord dans la vallée de l’Ysieux, où une quinzaine de rebuts de cuisson ont été mis au jour lors de la fouille des ateliers 10.10 A et B dans des contextes datés des deux premiers tiers du xvi^e siècle (Guadagnin 2007, fig. 354). Outre ces rebuts et les indices d’une production similaire à Luzarches (Guadagnin 2007), ces vases d’usage artisanal n’apparaissent dans aucun autre contexte francilien.

4Ils sont en revanche mieux connus dans le Nord, en particulier grâce au corpus de la seconde moitié du xvi^e siècle issu des fouilles de Tourcoing, dont l’activité lainière est réputée dès cette période [ill. 3] (Gomes et al. 2018). Les réchauds y apparaissent associés de façon régulière à des dents de peigne. Bien que de morphologie distincte, ce type de récipient figure aussi dans les productions de la fin de la période moderne du Sud de la France (Amouric et al. 2009).

3. Réchaud de cardeur présent dans l’iconographie flamande (dessin anonyme du XVII^e s.).

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Erfgoed Leiden en Omstreken.