Navigation – Plan du site

AccueilNuméros49DossierL’approche archéologique des vête...

Dossier

L’approche archéologique des vêtements et textiles préhistoriques. Enjeux et limites

The archaeological approach to prehistoric garments and textiles. Issues and limits
El enfoque arqueológico de la ropa y de los textiles prehistóricos. Cuestiones y límites
Carole Cheval
p. 6-13

Résumés

La rareté des vestiges textiles ainsi que le manque d’autres sources iconographiques ou textuelles nous invitent à étudier ceux-ci par le biais des outils qui ont participé à leur confection. Ces derniers, par leur place dans la chaîne opératoire, nous apportent des informations différentes et complémentaires. Ils sont souvent étudiés sous un angle typologique, et leur analyse techno-fonctionnelle est plus récente. C’est notamment le cas de la fusaïole et du peson de métier à tisser vertical, emblématiques des techniques textiles de l’Europe protohistorique, dont la variété, du point de vue tant des matériaux que des formes, témoigne de pratiques variables, dépassant souvent le cadre chronoculturel. À travers une approche expérimentale et tracéologique de ces outils ainsi que de la lame de tissage, la compréhension des variétés morphologiques des pesons et l’identification d’activité textile en l’absence de fusaïole ou de peson sont des exemples des multiples informations qu’apporte cette approche.

Haut de page

Texte intégral

1L’étude du vêtement préhistorique se heurte à la grande rareté des vestiges retrouvés, à l’absence presque totale d’iconographie et à la mauvaise connaissance des types de textiles et de matériaux utilisés. Les découvertes exceptionnelles, telle celle d’Ötzi, illustrent avant tout la diversité des fibres exploitées et la richesse des techniques maîtrisées dans la production de textiles et soulignent avec d’autant plus d’acuité la nécessité d’une recherche systématique de données permettant d’éclairer les pratiques vestimentaires et leur évolution au cours de la Préhistoire.

  • 1 Voir la thèse de doctorat de Christophe Moulherat : «  Archéologie des textiles protohistoriques : (...)

2Pour les périodes anciennes, les découvertes de vestiges textiles (fibres, fils, étoffes…) restent exceptionnelles et n’apportent que des informations ponctuelles. Elles sont limitées à des contextes privilégiés de conservation où les bactéries responsables de la dégradation des matières périssables sont stoppées — ou ralenties — par la sécheresse, un froid extrême ou l’absence d’oxygène1. Fortuitement, cette documentation peut être enrichie par des empreintes conservées dans l’argile. La reconstitution de l’histoire des techniques textiles doit s’appuyer aussi sur d’autres types de témoignages, moins spectaculaires mais plus fréquents dans les sites archéologiques : les outils impliqués dans les différentes étapes de fabrication et d’utilisation des textiles.

  • 2 Voir le mémoire de DEA de C. Cheval : «  Filage et tissage dans le monde égéen  », université Paris (...)
  • 3 Voir la thèse de doctorat de C. Cheval : «  Le matériel de tissage du monde égéen dans son contexte (...)

3Selon l’étape de la chaîne opératoire dans laquelle ils interviennent, ces outils nous apportent des informations distinctes et complémentaires. Les fusaïoles, utilisées pour le filage, permettent d’étudier les fils produits et parfois les fibres exploitées2. Les pesons de métier donnent une approche des méthodes de tissage et du type de métier employé (Carington Smith 1977b ; Cheval 2008 ; 2009 ; Mårtensson et al. 2009)3. L’association de ces informations permet de reconstituer progressivement les systèmes techniques textiles. L’un des enjeux de la recherche actuelle est de compléter l’étendue des informations accessibles en identifiant différents outils associés aux diverses étapes des chaînes opératoires. La mise en évidence d’outils en contact direct avec les fibres exploitées possède une importance toute particulière puisque ceux-ci peuvent théoriquement avoir conservé des traces ou résidus permettant d’étudier la nature des fibres et leur état de transformation.

4Les recherches dans ce domaine sont limitées par une mauvaise connaissance des pratiques techniques textiles, surtout pour les périodes les plus anciennes. Certains outils liés aux activités textiles ne sont pas reconnus comme tels par les chercheurs et terminent, oubliés, au fond des tiroirs, aux côtés des divers « objets indéterminés ». Plus rarement, ils sont mis au jour individuellement sur les sites : cela ne facilite pas leur reconnaissance et leur étude systématique. Leur identification et leur compréhension passent donc par un long travail de reconstitution des techniques, d’expérimentation et de recherche méthodique dans de larges corpus. Un effort de formation est également nécessaire à l’échelle de la communauté des archéologues pour favoriser leur reconnaissance lors des fouilles préventives et programmées, en particulier dans les contextes où ils sont rares ou inattendus.

Les fusaïoles : un témoin connu mais sous-exploité

  • 4 Pour ce paragraphe, voir aussi le mémoire de DEA de C. Cheval et la thèse de doctorat de F. Médard (...)

5Les fusaïoles sont classiquement considérées comme des marqueurs d’activités textiles sur les sites archéologiques. Les études approfondies restent rares (Bazzanella, Mayr 2009 ; Chmielewski, Gardyński 2010)4, et l’apparente évidence de la fonction associée à ces outils réduit trop souvent leur étude à une description typologique. Pourtant, plusieurs travaux ont permis de démontrer que l’étude de ces outils représente l’une des voies d’accès à l’analyse des systèmes de production textile (Bonnot 1994 ; Breniquet 2008). Leur forme, leur masse et certains stigmates d’utilisation permettent d’accéder à certaines données concernant une étape importante de la production textile : le filage. [voir glossaire] Notons que, si la fusaïole signe la pratique du filage, la réciproque n’est pas vraie, puisque l’on peut produire du fil sans fusaïole (crochet à filer corse, filage sur la cuisse, juste avec les mains…). Si l’on ajoute que les données ethnographiques témoignent de fréquents exemples de fusaïoles réalisées dans des matériaux périssables, il apparaît évident que l’absence de fusaïoles dans certains contextes archéologiques ne peut en aucun cas être interprétée comme une preuve de l’absence de la pratique du filage.

6Bien attestées en Europe au Néolithique moyen, les fusaïoles présentent, selon les contextes culturels et la chronologie, diverses formes dont la répartition spatio-temporelle peut être ubiquiste ou restreinte. Diverses études se sont attachées à étudier les caractéristiques techniques (inertie, efficacité) associées aux différentes morphologies. La masse des fusaïoles est par ailleurs un paramètre important qui peut apporter des indications quant au type de fibres travaillées : une fusaïole de 8 grammes est parfaite pour filer des fibres animales, mais insuffisante pour du lin ou du chanvre, qui nécessitent davantage de tension. Pour le Néolithique ancien, on ne reconnaît pas de tels corpus de fusaïoles. Entre autres facteurs possibles pour expliquer cette différence (techniques de filage différentes, utilisation de matériaux périssables…), invoquons un biais de reconnaissance ; en effet, plusieurs objets présentant des formes tout à fait adaptées à une utilisation comme fusaïoles ont été mis au jour dans des sites du Néolithique ancien (épiphyses ou rondelles en os percées, fragments de céramique retaillés et percés, ou encore objets façonnés en argile puis cuits) [ill. 1]. En l’absence de critères d’identification fiables, ces objets n’ont pas — ou rarement — été reconnus comme de possibles fusaïoles. Pourtant, certains travaux ont montré que de tels objets pouvaient être interprétés comme tels : c’est le cas notamment des épiphyses perforées (Becker 2005 ; Rodet-Belarbi, Cheval 2020).

1. Exemples de possibles fusaïoles du Néolithique ancien.

1. Exemples de possibles fusaïoles du Néolithique ancien.

Gauche : épiphyse du musée de Finale (Ligurie) ; milieu : tesson retaillé de Rippa Teta ; droite : «  disque modelé » de Tel Awad.

R. Ayobi Arrok.

7Ces cas anciens, et plus généralement de nombreux objets pouvant être interprétés comme fusaïoles tout aussi bien que comme perles ou éléments de vêtement, pointent la difficulté de définir des critères fiables pour déterminer la fonction de ces objets, en dehors de simples — et toujours dangereux — rapprochement morphologiques. L’expérimentation a désigné une trace d’utilisation qui permettrait d’identifier une fusaïole. Il s’agit d’un stigmate au niveau de la perforation, résultant de l’enlèvement du fuseau : l’extraction de ce dernier produit parfois un petit arrachement de matière pour les objets en argile ou un léger enfoncement pour ceux en matière dure d’origine animale [ill. 2], tandis que l’emploi comme perle ou objet suspendu génère des traces fort différentes.

2. Stigmates liés à l’enlèvement du fuseau.

2. Stigmates liés à l’enlèvement du fuseau.

C. Cheval.

Le peson : un témoin de poids !

8Deuxième outil récurrent dans la Protohistoire européenne (entre autres), le peson est un témoignage important du tissage au métier vertical à pesons et de ses différentes variantes. Dans cet assemblage, les pesons servent de lests aux fils de chaînes tendus depuis une barre d’ensouple placée au sommet de deux poteaux [voir glossaire]. Ce dispositif, emblématique de l’Europe protohistorique, est employé dès le Néolithique ancien, notamment en Hongrie (Barber 1991). Il semble se diffuser à partir du Néolithique moyen, selon l’hypothèse classique, d’est en ouest (Wild 1988 ; Breniquet 2008). Bien qu’habituellement associé au tissage, il a potentiellement servi dans la réalisation d’étoffes cordées (Altorfer, Médard 2000).

  • 5 Voir la thèse de doctorat de C. Cheval (n. 3).

9Le plus souvent en argile, les pesons peuvent aussi être faits à partir d’autres matériaux, notamment de roches. D’un point de vue morphologique, on note en Europe et au Moyen-Orient, dès le Néolithique, une très grande variété5, parfois au sein d’un même site (Evans et al. 1964 ; Carington Smith 1977a) [ill. 3]. Cette grande diversité de formes ne disparaît qu’avec l’expansion romaine, qui s’accompagne dans ce domaine d’une normalisation des techniques autour de formes très génériques, comme le peson à suspension simple de forme pyramidale, ainsi que de l’apparition d’autres types de métier à tisser.

3. Inventaire des typologies présentes au Néolithique.

3. Inventaire des typologies présentes au Néolithique.

C. Cheval.

10Au-delà d’une simple variabilité de forme, la diversité des pesons signe de véritables variations techniques dans la pratique du tissage. Les différentes formes de pesons à suspension simple (les plus répandues) n’ont qu’une faible incidence technique, et la masse est alors le principal facteur de variabilité : des masses plus importantes sont en principe associées à des fils plus solides, soit en raison de la nature des fibres employées (par exemple, les fibres végétales sont plus résistantes que les fibres animales et nécessitent une tension plus importante), soit en raison du titrage du fil.

  • 6 Voir la thèse de Richard Brendan Burke : From Minos to Midas : «  The organization of textile produ (...)

11Certains pesons, par ailleurs, possèdent des systèmes de suspension complexes. Ils sont plus rares et connaissent des répartitions spatiotemporelles limitées. Ces outils suggèrent des procédés particuliers. Un exemple particulièrement remarquable dans le Néolithique européen est le peson crescentiforme à double perforation — également appelé « réniforme » (Peroni 1962), « en forme de haricot [nierenförmig] » (Feldtkeller 2003), « en demi-lune » (Arık 1937) ou encore « en forme de banane » … Bien connu dans la culture Chassey-Lagozza, ce type de peson se retrouve du Portugal (Costeira 2010) jusqu’à l’Anatolie6, essentiellement sur le pourtour méditerranéen — bien que certains cas soient signalés çà et là, dans les Alpes voire plus au nord (Baioni et al. 2003 ; Gutierrez et al. 2012). Cette répartition géographique s’organise chronologiquement autour de l’Europe dans un premier temps puis au Moyen-Orient, avec un recouvrement important entre ces deux ensembles autour de la fin du Néolithique. Dans tous les cas de mise au jour en contexte artisanal, ces pesons sont associés à des lests de type suspension simple.

12En mobilisant une approche expérimentale et tracéologique, il a été possible d’identifier des types de traces associées à deux fonctionnements différents pour des pesons crescentiformes. Dans un ensemble de sites, les traces orientées verticalement témoignent d’une utilisation des pesons en balancier sur deux nappes de fils. Ils tiennent alors un rôle que l’on retrouvera pour d’autres formes, tel le peson prismatique durant la période laténienne (Cheval, Le Bechennec 2019), avec l’avantage notamment de réduire les mouvements et les chocs — donc la production de poussières — dans le bas du métier. Bien qu’elle puisse signaler une technique particulière dans la production de certaines étoffes et la recherche d’une certaine qualité de produit, cette configuration renvoie donc à une pratique classique de tissage.

  • 7 Voir aussi la thèse de doctorat de C. Cheval (n. 3).

13L’étude d’une série en Albanie a permis de mettre en évidence des traces différentes qui ont pu être interprétées comme résultant d’une utilisation pour la production d’étoffes cordées (Cheval à paraître)7 [ill. 4]. Ces pesons seraient alors associés à une pratique spécifique. L’étude des pesons de métier doit se consacrer de plus en plus à une observation attentive des traces de fabrication et d’utilisation afin d’être en mesure de distinguer les différents facteurs de variabilité. Le cas des pesons crescentiformes est remarquable : derrière la diffusion apparente d’une même forme, il semble exister différentes pratiques techniques ; à ce stade, il est impossible de savoir si cette diffusion traduit un transfert technique (des pesons initialement dédiés à une technique sont progressivement intégrés à une autre) ou une simple convergence de forme entre deux pratiques distinctes.

4. Schéma récapitulatif des traces générées lors d’un tissage classique et lors de la réalisation d’une étoffe cordée.

4. Schéma récapitulatif des traces générées lors d’un tissage classique et lors de la réalisation d’une étoffe cordée.

C. Cheval.

Les lames de tissage : un domaine restant à explorer

14Dans la recherche d’outils permettant d’accéder à de nouvelles informations sur les pratiques textiles, les lames de tissage représentent un domaine particulièrement prometteur. Derrière le terme de « lames de tissage », nous rangeons différents outils utilisés pour tasser les duites, c’est-à-dire les fils de trame passant entre les nappes de fils de chaîne, lors de la réalisation d’une étoffe, quelle que soit la technique de tissage employée [ill. 5]. Ces outils, bien documentés par l’iconographie et l’ethnographie (Métraux 1936 ; Hoffmann 1974 ; Delaporte 1980), parfois appelés « pin beater » ou « sword beater », ne sont pas réservés au métier à pesons mais sont utilisées pour toutes les techniques de tissage.

5. Zones de contact des lames contre les fils de chaîne.

5. Zones de contact des lames contre les fils de chaîne.

C. Cheval.

  • 8 Voir aussi la thèse de doctorat de Yolaine Maigrot : «  Étude technologique et fonctionnelle de l’o (...)

15En matières dures d’origine animale ou en bois, ces objets sont rarement conservés. Par ailleurs, leur forme simple et peu caractéristique rend difficile leur identification. En l’absence d’une analyse tracéologique, il est impossible de déterminer la fonction de tels outils, qui peuvent aussi avoir servi dans des contextes aussi variés que la céramique, la vannerie ou la pelleterie (Julien et al. 1999 ; Legrand 2003 ; Martineau, Maigrot 2004 ; Binder, Sénépart 2004 ; Sidéra, Legrand 2006)8. Une série d’expérimentations a cependant permis d’établir les critères caractéristiques de l’utilisation d’une lame de tissage (Cheval, Radi 2013) [encadré]. Ce travail, confirmant des données ethnographiques, montre que des objets de formes diverses (parfois courbes, parfois de section ronde…) peuvent être identifiés comme des lames de tissage.

16Le champ des données accessibles via l’étude de ces outils est relativement vaste. Tout d’abord, dans la mesure où cet outil est ubiquiste dans les techniques de tissage, l’identification des lames permet de détecter une activité de tissage en l’absence d’autres témoins archéologiques (pesons, trous de poteau, tablettes, grilles…). Les lames peuvent également renseigner sur la largeur des chaînes habituellement employées, donc des étoffes produites. Elles documentent également sur le type de métier à tisser : le tissage aux tablettes ou à la grille génère des polis très localisés et très étroits, tandis qu’un tissage sur un métier à large chaîne développe un poli beaucoup plus étendu sur le tranchant. L’information la plus critique portée par ces outils concerne la nature des fibres employées : les stries engendrées par le contact direct et répété avec les fils de chaîne permettent un diagnostic plus ou moins assuré du type de fibres mises en œuvre.

Étude expérimentale des lames de tissage
Afin de comprendre des traces relevées sur certains outils en matière dure d’origine animale, nous avons procédé à la mise en place d’un référentiel expérimental, ici lié au tissage.
Une partie du référentiel a été réalisée sur des métapodes de moutons et de chevreuil, qui ont l’avantage d’être longilignes et d’offrir une surface intéressante [ill. 7 : 1]. Un certain nombre de pièces archéologiques tirées de métapodes présentent des caractères qui permettraient de les interpréter comme des lames de tissage. Toutefois, la taille réduite de ces artefacts, notamment pour la préhension, et la section pleine ou irrégulière invitaient à vérifier l’efficacité de ces objets à l’usage.
Après le nettoyage des métapodes, nous avons procédé à la phase de débitage. Dans un premier temps, les épiphyses ont été sciées à l’aide d’un outil de silex [ill. 7 : 2]. Après obtention d’une rainure suffisante, les épiphyses ont été séparées par percussion avec un galet [ill. 7 : 3]. La partie interne ainsi que les rebords ont été poncés à l’aide d’un galet de grès, à sec [ill. 7 : 4]. La face périostique, propre, a été laissée telle quelle afin de ne pas trop polluer la surface avec des traces parasites. Le protocole expérimental consistait à « user » les outils en reproduisant le geste d’une lame de tissage tassant des duites [ill. 7 : 5 et 6]. Les chaînes étant étroites, les traces étaient très localisées.
Dans un premier temps, nous avons choisi trois natures de fibre (ortie, lin et laine), que nous avons employées sur plusieurs outils expérimentaux afin de vérifier la récurrence des traces formées. Le référentiel des outils en matière dure d’origine animale comprend donc : quatre outils ayant travaillé des fils de lin ; trois outils ayant travaillé des fils d’ortie ; quatre outils ayant travaillé des fils de laine ; deux outils ayant travaillé successivement des fils de laine et de lin [ill. 7 : 7 à 9].
À l’œil nu, sur les métapodes, des polis sont apparu plus ou moins rapidement selon la nature des fibres : 90 minutes pour l’ortie, 60 minutes pour le lin et 5 heures (soit 293 minutes) pour la laine ! C’est surtout sur l’avers (face périostique) que les pièces présentent les polis ; en effet, le revers correspondant à la face du canal médullaire, les zones en contact avec l’os y sont très réduites [ill. 5]. Au microscope, à un grossissement de 200 fois, on perçoit bien les stries parallèles, disposées perpendiculairement au tranchant de la lame. C’est le lin qui marque le plus facilement la surface osseuse.
Les vues au microscope électronique à balayage (MEB) montrent bien le comportement des différentes natures de fibre sur la surface osseuse : l’observation topographique des stries montre que l’os est davantage marqué, avec une rainure littéralement creusée en V, au contact du lin [ill. 7 : 8 et 10], alors que, pour la laine, la surface osseuse semble plutôt écrasée qu’abrasée, en U [ill. 7 : 9 et 12]. Étonnamment, l’ortie (il s’agit d’un fil obtenu par rouissage et non par raclage) se comporte davantage comme la laine que comme le lin, constat déjà fait pour le filage [ill. 7 : 7 et 11].

7. Expérimentation pour un référentiel de lames de tissage en matière dure d’origine animale.

7. Expérimentation pour un référentiel de lames de tissage en matière dure d’origine animale.

1 : Situation de la partie osseuse employée. 2 : Sciage de l’épiphyse. 3 : Coupe longitudinale de la diaphyse. 4 : Ponçage des bords de l’outil afin d’enlever des esquilles (qui couperaient les fils). 5 : Usage d’une lame sur une trame de lin à la grille de tissage. 6 : Usage d’une lame sur une trame de laine dans un tissage aux tablettes. 7 à 9 : Vues au microscope et au MEB d’une lame ayant travaillé une toile d’ortie (Urtica dioica). 8 à 9 : Vues au microscope et au MEB d’une lame ayant travaillé une toile de lin (Linum usitatissimum). 10 à 12 : Vues au microscope et au MEB d’une lame ayant travaillé une toile de laine (mouton mérinos).

C. Cheval.

Perspectives de recherche pour une histoire des techniques textiles au Néolithique

17Au travers de ce survol rapide de trois types d’outil liés aux activités de production textile, nous avons cherché à pointer l’ampleur des informations qui pouvaient être récoltées sur les pratiques techniques textiles au Néolithique. Les travaux récents montrent l’importance d’une recherche systématique d’outils liés aux activités textiles, y compris dans des assemblages anciens. Parmi ces outils, ceux en contact direct et répété avec les produits textiles revêtent une importance toute particulière, puisqu’ils donnent accès à des informations portant sur la nature des fibres employées, renvoyant directement aux ressources exploitées par les différentes sociétés. Du point de vue du vêtement, de telles informations éclairent quant aux matériaux dominants et à l’évolution des pratiques au cours du temps.

18Les résultats présentés demeurent pour l’essentiel de nature exploratoire et ne permettent en aucun cas de dresser un tableau d’ensemble, même préliminaire, de l’évolution des pratiques techniques textiles au cours du Néolithique. Ils ont pour principal intérêt d’identifier des pistes de recherche prometteuses qui pourront, au cours des années à venir, mieux faire comprendre les techniques de production et la nature des textiles et vêtements au cours du Néolithique et plus largement de la Protohistoire.

Glossaire
Les mots listés ici permettent de se représenter les diverses techniques de filage et de tissage, notamment le fonctionnement d’un métier à tisser [ill. 6].
Chaîne fils de chaîne (anglais warp) : ensemble des fils longitudinaux, les premiers en place sur un métier à tisser. Par ses ouvertures successives, la chaîne accueille la trame, perpendiculaire à son sens, pour former ensemble un tissu.
Duites synonyme de « coup »  : passage du fil de trame entre les fils de chaîne. En tapisserie, il s’agit d’un aller-retour du fil de trame.
Ensouple (anglais warp beam)  : rouleau de bois sur lequel est enroulé le tissu réalisé.
Étoffe, textile (anglais cloth, fabric)  : toute construction réalisée à partir de l’enchevêtrement ordonné ou non de fibres, comme dans le cas du feutre, ou à partir de l’entrelacement plus ou moins complexe de fils de chaîne et de trame ou même seulement de chaîne.
Étoffe cordée (anglais weft twined)  : fil de trame qui enlace un à un les fils de chaîne répartis sur une seule nappe.
Foule synonyme de « pas » (anglais shed)  : ouverture de la chaîne, opérée par les barres de lisses, dans laquelle est passé le fil de trame.
Fusaïole  : Le filage consiste à étirer des fibres ordonnées parallèlement, tout en les tordant, avec ou sans instrument. Dans le filage au fuseau, la fusaïole sert de volant d’inertie, de stabilisateur et souvent de lest pour le fuseau  : les fibres sont tordues et éventuellement soumises à une tension. Elles sont ainsi transformées en fil, qui est enroulé au fur et à mesure autour du fuseau.
Grille de tissage (anglais rigid heddle)  : petite grille où l’on passe alternativement les fils de chaîne dans les trous centraux et les fentes aménagées, permettant ainsi en l’actionnant de haut en bas de créer une foule. Ustensile attesté au moins depuis l’Antiquité romaine.
Nappes de fils  : ensembles de fils disposés côte à côte. Ce terme peut désigner tous les fils de chaîne tendus sur le métier ou seulement certains, actionnés par une même barre de lisses.
Tablettes de tissage ou « tissage aux cartons, aux plaquettes »   : (anglais tablett weaving)  : Ce dispositif permet de réaliser des bandes de tissu très solides, comme des galons. La particularité de ce tissage réside dans le fait que les tablettes, en tournant, produisent la torsion des fils qui se retrouvent intégrés dans le tissage final. À l’instar de la grille, elles sont souvent employées pour l’ourdissage des chaînes de grand métier, permettant un bordure solide et décorative.
Titrage (anglais yarn count)  : expression de la grosseur des fils.
Trame (anglais weft ou pick)  : fil passé dans une foule de la chaîne, dans le sens perpendiculaire, de façon à former le tissu.

6. Métier à tisser vertical à quatre barres de lisses.

6. Métier à tisser vertical à quatre barres de lisses.

C. Cheval.

Haut de page

Bibliographie

Altorfer K., Médard F. 2000, Nouvelles découvertes textiles sur le site de Wetzikon-Robenhausen (Zürich, Suisse). Sondages 1999, in Cardon D., Feugère M. (dir.), Archéologie des textiles, des origines au v e siècle, Actes du colloque de Lattes, octobre 1999, Montagnac, Mergoil (coll. Monographies Instrumentum, 14), p. 35-75.

Arık R.O. 1937, Les fouilles d’Alaca Höyuk entreprises par la Société d’histoire turque : rapport préliminaire sur les travaux en 1935, Ankara, Société d’histoire turque (coll. Publications de la Société d’histoire turque, 1).

Baioni M., Feldtkeller A., Borrello M. A., Schlichtherle H. 2003, I pesi reniformi e le fusaiole piatte decorate della Cultura della Lagozza : Cronologia, distribuzione geografica e sperimentazioni, in Bazzanella M., Mayr A., Moser L., Rast-Eicher A. (dir.), Textiles : Intrecci e tessuti dalla preistoria europea, Catalogue d’exposition, Museo Civico di Riva del Garda, La Rocca, 24 mai - 19 octobre 2003, Trente (Italie), Provincia autonoma di Trento (coll. Monografie), p. 99-109.

Barber E.J.W. 1991, Prehistoric textiles : the development of cloth in the Neolithic and Bronze Ages with special reference to the Aegean, Princeton (New Jersey), Princeton University Press, 471 p.

Bazzanella M., Mayr A. 2009, I reperti tessili, le fusaiole e i pesi da telaio dalla palafitta di Molina di Ledro, Trente (Italie), Provincia autonoma di Trento (coll. Beni archeologici del Trentino, 2), 317 p.

Becker C. 2005, Spindle whorls or buttons ? Ambiguous bone artefacts from a Bronze Age castelliere on Istria, in Luik H., Choyke A. M., Batey C. E., Lōugas L. (dir.), From Hooves to Horns, from Mollusc to Mammoth : Manufacture and Use of Bone Artefacts from Prehistoric Times to the Present, Proceedings of the 4th Meeting of the ICAZ Worked Bone Research Group at Tallinn, 26th-31st of August 2003, Tallinn (Estonie), Tallinn Book Printers (coll. Muinasaja teadus, 15), p. 157-174.

Binder D., Sénépart I. 2004, Derniers chasseurs et premiers paysans de Vaucluse. Mésolithique et Néolithique ancien : 7000-4700 av. J.-C., in Direction régionale des affaires culturelles de Provence - Alpes - Côte d’Azur (dir.), Vaucluse préhistorique : le territoire, les hommes, les cultures et les sites, Le Pontet, A. Barthélemy, p. 131-161.

Bonnot C. 1994, Le matériel de filage, tissage et couture à Bragny-sur-Saône (71) au Hallstatt final, s. l., Patrimoine diffusion, (coll. Actualité du patrimoine — Travaux universitaires — Mémoire de maîtrise de l’université Lumière Lyon II), 173 p.

Breniquet C. 2008, Essai sur le tissage en Mésopotamie : des premières communautés sédentaires au milieu du IIIe millénaire avant J.-C., Paris, de Boccard (coll. Travaux de la Maison René-Ginouvès, 5), 416 p.

Carington Smith J. 1977a, Cloth and Mat Impressions, in Coleman J. E., Kephala : a late Neolithic settlement and cemetery, Princeton (New Jersey), American school of classical studies (coll. Keos, 1), p. 114-127.

Carington Smith J. 1977b, Spinning, weaving and textile manufacture in prehistoric Greece : from the beginning of the neolithic to the end of the Mycenaean Ages ; with particular reference to the evidence found on archaeological excavations, thèse de doctorat, University of Tasmania. URL : https://eprints.utas.edu.au/11442/.

Cheval C. 2008, Protohistoric weaving, the Minoans loom weights : A first approach, in Alfaro Giner C., Karali L. (dir.), Vestidos, textiles y tintes : estudios sobre la producción de bienes de consumo en la Antiguedäd, Actas des II Symposium internacional sobre textiles y tintes del Mediterraneo en el mundo antiguo, Atenas, 24 al 26 de noviembre, 2005, Valence (Espagne), Universitat de València (coll. Purpureae vestes, Textiles and dyes in Antiquity, 2), p. 19-24.

Cheval C. 2023, Diffusion et non diffusion des innovations : un exemple dans les systèmes techniques textiles du Néolithique et de l’âge du Bronze européen, in Sénépart I., Thirault É. (dir.), (Im)mobiles ? Circulation, échanges des objets et des idées, mobilités, stabilités des personnes et des groupes durant la Pré- et Protohistoire européenne, Actes des IIIes rencontres Nord/Sud de Préhistoire récente, Lyon, 29 novembre - 1er décembre 2018, Toulouse, Archives d’écologie préhistorique, p. 51-64.

Cheval C. 2009, Le peson, un indice du système technique  ?, Cahier des thèmes transversaux ArScAn, IX, p. 47-55.

Cheval C., Le Bechennec Y. 2019, Innovations techniques dans la Protohistoire. L’exemple des pesons prismatiques, in Lorin Y., Peake R. (dir.), Archéologie du textile en Europe à l’âge du Bronze et au premier âge du Fer, Actes de la 3e journée d’étude de l’APRAB, musée d’Archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye, 6 mars 201, Dijon, Association pour la promotion des recherches sur l’âge du Bronze (coll. Suppl. au Bulletin de l’APRAB, 5), p. 235-248.

Cheval C., Radi G. 2013, Les lames de tissage, critères de détermination et perspectives de recherche, in Anderson P. C., Cheval C., Durand A. (dir.), Regards croisés sur les outils liés au travail des végétaux, Actes des XXXIIIes rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes, 23-25 octobre 2012, Antibes, APDCA, p. 323-340.

Chmielewski T., Gardyński L. 2010, New Frames of Archaeometrical Description of Spindle Whorls : A Case Study of the Late Eneolithic Spindle Whorls from the 1c Site in Gródek, District of Hrubieszów, Poland, Archaeometry, 52-5, p. 869-881.

Costeira C. 2010, Os componentes de tear do povoado de S. Pedro (Redondo, Alentejo Central), 3o milénio a. n. e., mémoire de maîtrise, université de Lisbonne. URL : https://repositorio.ul.pt/handle/10451/3036.

Delaporte Y. 1980, Objets lapons en os et bois de renne, in Stordeur D. (dir.), Objets en os historiques et actuels, Première réunion du groupe de travail no 6 sur l’industrie de l’os, GIS, Lyon, mars 1979, Lyon, GIS Maison de l’Orient méditerranéen - Presses universitaires de Lyon (coll. Travaux de la maison de l’Orient, 1), p. 93-106.

Evans J.D., Cann J. R., Renfrew A. C., Cornwall I. W., Western A. C. 1964, Excavations in the Neolithic Settlement of Knossos, 1957-60. Part I, The Annual of the British School at Athens, 59, p. 132-240.

Feldtkeller A. 2003, Nierenformige Webgewichte, Archaeological Textiles Newsletter, 37, p. 16-19.

Gutierrez C., Maël J., Martial E., Monchablon C., Praud I. 2012, De nouvelles données sur la fin du Néolithique dans la vallée de la Sensée : l’étude d’une fosse à Arleux (Nord), in Leroy-Langelin E., Willot J.-M. (dir.), Du Néolithique aux Temps modernes. Quarante ans d’archéologie territoriale. Mélanges offerts à Pierre Demolon, Lille, Université Charles-de-Gaulle - Lille 3 (coll. Hors-série de la Revue du Nord, collection art et archéologie, 17), p. 51-66.

Hoffmann M. 1974, The Warp-Weighted Loom : Studies in History and Technology of an Ancient Implement, McMinnville (Oregon), Robin and Russ Handweavers, 428 p. [1re éd. 1964, Oslo, Universitetsforlaget]

Julien M., Averbouh A., Ramseyer D., Bellier C., Buisson D., Cattelain P., Patou-Mathis M., Provenzano N. 1999, Préhistoire d’os : recueil d’études sur l’industrie osseuse préhistorique offert à Henriette Camps-Fabrer, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 336 p.

Legrand A. 2003, Concordance des formes et des fonctions ? Étude techno-fonctionnelle des poinçons en os de Khirokitia (Néolithique pré-céramique, Chypre), Préhistoires méditerranéennes, 12, p. 189-196.

Mårtensson L., Nosch M.-L., Strand E. A. 2009, Shape of Things : Understanding a Loom Weight, Oxford Journal of Archaeology, 28-4, p. 373-398.

Martineau R., Maigrot Y. 2004, Les outils en os utilisés dans la fabrication des poteries néolithiques de Chalain 4 (Jura), in Bodu P., Constantin C. (dir.), Approches fonctionnelles en Préhistoire, Actes du XXVe Congrès préhistorique de France, Nanterre, 24-26 novembre 2000, Paris, Société préhistorique française (coll. Congrès préhistorique de France, 25), p. 83-95.

Métraux A. 1936, Les Indiens Uro-Čipaya de Carangas (suite), Journal de la Société des américanistes, 28-1, p. 155-208.

Peroni R. 1962, La Romita di Asciano (Pisa). Riparo sotto roccia utilizzato dall’età Neolitica alla Barbarica, Bullettino di Paletnologia Italiana, 71-72, p. 251-442.

Rodet-Belarbi I., Cheval C. 2020, Têtes humérales et fémorales de bœuf retaillées : essai de synthèse sur des objets singuliers (vie-xiiie siècles), in Henigfeld Y., Husi P., Ravoire F. (dir.), L’objet au Moyen Âge et à l’Époque moderne : fabriquer, échanger, consommer et recycler, Actes du XIe Congrès international de la Société d’archéologie médiévale, moderne et contemporaine, Bayeux, 28-30 mai 2015, Caen, Presses universitaires de Caen (coll. Publications du CRAHAM), p. 259-278.

Sidéra I., Legrand A. 2006, Tracéologie fonctionnelle des matières osseuses : une méthode, Bulletin de la Société préhistorique française, 103-2, p. 291-304.

Wild J. P. 1988, Textiles in archaeology, Princes Risborough (Royaume-Uni), Shire Publications (coll. Shire archaeology, 56), 68 p.

Haut de page

Notes

1 Voir la thèse de doctorat de Christophe Moulherat : «  Archéologie des textiles protohistoriques : exemple de la Gaule celtique », université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2001.

2 Voir le mémoire de DEA de C. Cheval : «  Filage et tissage dans le monde égéen  », université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2001  ; et la thèse de doctorat de Fabienne Médard  : «  Les activités de filage sur les sites néolithiques du plateau suisse : système de production du fil dans son contexte économique et social  », université Paris 10, 2002.

3 Voir la thèse de doctorat de C. Cheval : «  Le matériel de tissage du monde égéen dans son contexte européen : analyse et expérimentation », université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2011.

4 Pour ce paragraphe, voir aussi le mémoire de DEA de C. Cheval et la thèse de doctorat de F. Médard (n. 2).

5 Voir la thèse de doctorat de C. Cheval (n. 3).

6 Voir la thèse de Richard Brendan Burke : From Minos to Midas : «  The organization of textile production in the Aegean and in Anatolia », University of California, 1998.

7 Voir aussi la thèse de doctorat de C. Cheval (n. 3).

8 Voir aussi la thèse de doctorat de Yolaine Maigrot : «  Étude technologique et fonctionnelle de l’outillage en matières dures animales : la station 4 de Chalain (Néolithique final, Jura, France) », université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2003.

Haut de page

Table des illustrations

Titre 1. Exemples de possibles fusaïoles du Néolithique ancien.
Légende Gauche : épiphyse du musée de Finale (Ligurie) ; milieu : tesson retaillé de Rippa Teta ; droite : «  disque modelé » de Tel Awad.
Crédits R. Ayobi Arrok.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/15516/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 164k
Titre 2. Stigmates liés à l’enlèvement du fuseau.
Crédits C. Cheval.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/15516/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 208k
Titre 3. Inventaire des typologies présentes au Néolithique.
Crédits C. Cheval.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/15516/img-3.png
Fichier image/png, 59k
Titre 4. Schéma récapitulatif des traces générées lors d’un tissage classique et lors de la réalisation d’une étoffe cordée.
Crédits C. Cheval.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/15516/img-4.png
Fichier image/png, 592k
Titre 5. Zones de contact des lames contre les fils de chaîne.
Crédits C. Cheval.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/15516/img-5.png
Fichier image/png, 131k
Titre 7. Expérimentation pour un référentiel de lames de tissage en matière dure d’origine animale.
Légende 1 : Situation de la partie osseuse employée. 2 : Sciage de l’épiphyse. 3 : Coupe longitudinale de la diaphyse. 4 : Ponçage des bords de l’outil afin d’enlever des esquilles (qui couperaient les fils). 5 : Usage d’une lame sur une trame de lin à la grille de tissage. 6 : Usage d’une lame sur une trame de laine dans un tissage aux tablettes. 7 à 9 : Vues au microscope et au MEB d’une lame ayant travaillé une toile d’ortie (Urtica dioica). 8 à 9 : Vues au microscope et au MEB d’une lame ayant travaillé une toile de lin (Linum usitatissimum). 10 à 12 : Vues au microscope et au MEB d’une lame ayant travaillé une toile de laine (mouton mérinos).
Crédits C. Cheval.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/15516/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 672k
Titre 6. Métier à tisser vertical à quatre barres de lisses.
Crédits C. Cheval.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/15516/img-7.png
Fichier image/png, 614k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Carole Cheval, « L’approche archéologique des vêtements et textiles préhistoriques. Enjeux et limites »Archéopages, 49 | 2023, 6-13.

Référence électronique

Carole Cheval, « L’approche archéologique des vêtements et textiles préhistoriques. Enjeux et limites »Archéopages [En ligne], 49 | 2023, mis en ligne le 21 décembre 2023, consulté le 19 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/15516 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.15516

Haut de page

Auteur

Carole Cheval

Art’chéograph, UMR 7264 « CEPAM »

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search