1La verrerie de Trinquetaille, à Arles, est un ensemble de bâtiments industriels du xviiie siècle classés ou inscrits au titre des monuments historiques en 1987 et propriété de la ville. Sises en rive droite du Rhône, les constructions, dont la grande halle, occupent 15 % de la surface d’une vaste parcelle de 7 700 m². Cette dernière offre donc d’importantes fenêtres vierges de toute construction moderne. Le site a été partiellement exploré lors de fouilles archéologiques menées dans les années 1980 (Rothé, Heijmans 2008), qui avaient mis au jour plusieurs riches domus d’un quartier d’habitation daté de la fin du iie siècle et abandonné vers 260 de notre ère. Parmi elles, la maison d’Aiôn a offert au musée départemental Arles antique (MDDA) l’une de ses plus importantes mosaïques actuellement exposée dans les collections permanentes. Sommairement protégé, le site est ensuite laissé à l’abandon pendant près de trente ans.
2En 2013, une campagne de débroussaillage génère une opération archéologique visant à compléter la documentation des opérations anciennes et à réaliser quelques sondages supplémentaires. C’est à la faveur d’un de ces sondages, dans une tranchée d’épierrement d’un mur bordant la maison d’Aiôn, qu’est mise au jour, près de 1,40 m sous les mosaïques, l’amorce d’un mur antérieur sur lequel apparaissent quelques centimètres d’un parement d’enduit peint encore en place sur plus de 1 m de hauteur. Un premier examen spécialisé de ces enduits, à peine dégagés, permet d’emblée d’identifier un rare décor de deuxième style pompéien, mettant donc en évidence un édifice tardo-républicain dans un secteur supposé n’avoir pas été bâti à cette époque précoce.
- 1 Fouille et prélèvement des peintures de 2014 à 2017 et leur étude depuis 2018 : Julien Boislève, In (...)
3Cette découverte est exceptionnelle à plus d’un titre. Elle renouvelle tout d’abord considérablement l’histoire de ce quartier, et plus largement du développement précoce de la ville d’Arelate. Elle offre ensuite au MDAA l’occasion de compléter ses collections permanentes, dépourvues de fresques romaines, et ouvre la perspective de nouvelles recherches sur la diffusion du deuxième style pompéien, dont plus aucun ensemble majeur n’avait été découvert en France depuis plusieurs décennies. Une opération de fouilles programmées initiée par le musée est prescrite par les services de l’État. L’opération est confiée à Marie-Pierre Rothé et la présence d’un spécialiste des peintures murales romaines est requise dans la prescription, ce qui conforte le partenariat entre le MDAA et l’Inrap, mis en place dès 2011. L’institut met à disposition ses compétences scientifiques et opérationnelles en matière de toichographologie, de céramologie, de relevé photogrammétrique et de fouille des structures profondes1. Ce partenariat scientifique et technique, qui s’inscrit sur le long terme, assure, pour les peintures romaines, la mise en place d’une chaîne opératoire complète de la fouille jusqu’au musée, avec tout à la fois une intervention spécialisée de fouille et d’étude, apportée par l’Inrap, et un accompagnement scientifique en vue de la restauration et de la présentation dans les collections.
- 2 Liste des sites ayant livré des enduits. À noter également, l’enduit découvert in situ sur la fouil (...)
- 3 La fouille des pièces complémentaires appartenant à la maison d’Aîon, datée de la fin du iie siècle (...)
4La fouille programmée menée, de 2014 à 2017, vise à compléter et vérifier les données concernant la maison d’Aiôn, datée de la fin du iie siècle de notre ère, et à atteindre la maison sous-jacente, du ier siècle avant notre ère, appelée « maison de la Harpiste » en référence aux peintures figuratives qui y sont découvertes. L’objectif scientifique est d’acquérir des données inédites sur l’urbanisation tardo-républicaine de cette rive droite du Rhône et de fouiller, prélever et étudier les enduits peints dans une cité antique où cet artisanat est presque totalement inconnu (Boislève et al. 2016)2 alors que d’autres domaines de la décoration en contexte privé sont bien représentés – placages de marbre, mosaïques et sculptures (Boislève, Rothé 2020)3. Dès le début des opérations, le potentiel scientifique et patrimonial du site apparait prometteur, notamment par la bonne conservation des élévations et par celle des niveaux d’effondrement des décors peints, qui laissent espérer un des plus importants ensembles de peintures de deuxième style pompéien connu en France. L’opération s’adjoint donc un toichographologue, spécialiste des peintures romaines, pendant chaque campagne de fouille afin de mener à bien la fouille des niveaux de comblement de chaque pièce, le prélèvement adéquat de l’ensemble des fragments du décor et leur documentation raisonnée qui doit permettre d’en restituer précisément l’origine dans la maison.
- 4 Plaques décoratives en terre cuite placées en bord de toiture.
5Dans le cadre de cette opération programmée (Rothé et al. 2017), la fouille ne peut toutefois atteindre les niveaux tardo-républicains que sur une surface limitée correspondant aux espaces sous-jacents aux pièces de la maison d’Aîon dont les mosaïques avaient été déposées [ill. 1]. Ailleurs, celles-ci-demeurent en place et scellent encore la maison de la Harpiste qui s’étend bien au-delà des surfaces explorées. Ce sont donc deux pièces mitoyennes qui sont intégralement dégagées ouvrant sur un atrium partiellement mis au jour avec son impluvium central. Ces trois espaces indiquent un plan italique classique avec des modes de construction et de décoration qui confirment par ailleurs une influence directe de l’Italie perceptible notamment dans les murs maçonnés, les plaques de sima4 et certains sols de béton peint ou de briquettes. Les peintures dévoilent également un haut niveau d’artisanat, probablement celui d’exécutants venus d’Italie pour réaliser des fresques de deuxième style pompéien fidèles au modèle d’origine. Les datations indiquent une construction entre les années 70 et 50 avant notre ère et une occupation assez courte avant une destruction, sans doute volontaire, qui intervient au plus tard vers 40 avant notre ère.
1. Localisation du site de la verrerie, en rive droite du Rhône (marqué d’un point rouge) et plan des vestiges de la maison de la Harpiste correspondant aux pièces mises au jour autour de l’atrium (VIIIa, b et c).
M.-P. Rothé, MDA.
- 5 La presque totalité des peintures de deuxième style connues en France est datée entre 50 et 20 avan (...)
- 6 L’étude en cours n’ayant pas encore permis de discriminer précisément chacun des décors, ce nombre (...)
6La fouille met ainsi au jour de nombreuses peintures et stucs dont la datation précoce en fait bien un ensemble parmi les plus précoces connus en France pour la diffusion de ce deuxième style en Gaule du Sud5. Les effondrements de sols et des enduits en grandes plaques ont confirmé la présence d’un étage, lui aussi pourvu d’un décor peint, en cours d’étude. Avec au moins six décors différents6, l’ensemble de la maison de la Harpiste devrait donc permettre de restituer et d’analyser un programme décoratif de deuxième style à l’échelle d’une partie d’une maison tardo-républicaine et non plus seulement, comme souvent au gré des sites fouillés précédemment, des décors isolés. En outre, avec plus de mille caisses de fragments d’enduits prélevés, dont huit cents appartiennent à la seule maison de la Harpiste, les espoirs sont élevés d’accéder à des recompositions importantes des décors et d’une connaissance fine de l’architecture des pièces. Un programme d’étude a été mis en place sur plusieurs années pour mener à bien l’analyse exhaustive de ces décors.
- 7 Le minerai de cinabre, extrait principalement dans des carrières du Sud de l’Espagne, est considéré (...)
7Un premier ensemble, correspondant à une pièce de 16 m² ouvrant sur l’atrium (pièce VIIIb) a été étudié en 2021 (Boislève et al. 2020 ; Sabrié 2014 ; Perrier 2007). En complément de la fresque conservée en place sur plus de 1 m de hauteur et 4,60 m de longueur [ill. 2], la recomposition apporte une connaissance précise du décor et de l’architecture de la pièce. La peinture la divise en deux espaces créant ainsi une antichambre et une alcôve qui amènent à envisager cette pièce comme une chambre ou une salle à manger, l’alcôve étant dévolue à l’emplacement d’un lit ou de banquettes. L’ornementation correspond aux canons du deuxième style, dit « à paroi fermée », soit un décor d’inspiration architecturale, présentant, au-dessus d’un podium fictif de zone inférieure, une zone médiane marquée d’orthostates et de blocs en panneresse, surmontés, en zone supérieure, de rangs de blocs isodomes, disposés en carreaux couchés et en quinconce [ill. 3]. Seuls un rang d’assise supérieur de l’alcôve présente des blocs isodomes disposés en boutisse. Dans l’antichambre, des colonnes fictives à chapiteaux corinthiens marquent un premier plan [ill. 4 et 5] tandis que le décor est développé dans une palette chromatique (ocre jaune, gris, bordeaux et vert) plus sobre et limitée que dans l’alcôve. La peinture contribue véritablement à mettre en valeur l’alcôve, espace destiné aux lits ou aux banquettes des convives : les couleurs y sont beaucoup plus chatoyantes et variées tout comme les motifs, notamment les imitations de marbres particulièrement fantaisistes [ill. 6]. Le rouge vermillon, luxueux pigment tiré du cinabre7, y est aussi employé. Une frise figurée entre les rangs de blocs de la zone supérieure [ill. 7] montre une scène d’Amours chasseurs, nus et ailés, armés d’une lance, opposés à divers animaux [ill. 8 : a et b] ou monstres mythiques et évoluant dans une savane esquissée par des brins d’herbe rythmés de quelques arbres. La recomposition de grandes plaques, dont une paroi de l’antichambre archéologiquement complète du sol jusqu’au plafond, permet de rétablir précisément la hauteur de la pièce, soit près de 2,90 m. Une fenêtre ouvrant sur l’atrium assure aussi, en plus de la porte, une source de lumière pour cette pièce aux trois autres murs aveugles.
2. Peinture en place sur la paroi orientale de la pièce VIIIb.
Elle met en évidence la partie inférieure d’un décor de deuxième style pompéien qui ménage nettement deux espaces distincts avec l’arrachement central d’une probable colonne en stuc.
J. Boislève, Inrap-MDAA.
3. Évocation du décor de l’alcôve.
Restitution partielle en cours d’étude.
J. Boislève, Inrap-MDAA.
4. Partie de la paroi en cours d’étude.
Elle montre l’organisation des zones inférieures et médiane dans l’antichambre avec un jeu de colonnes prenant place au-devant d’orthostates et d’assises de blocs jaunes. D’autres plaques en connexion, correspondant à la zone supérieure, permettent de recomposer une paroi complète du sol au plafond.
J. Boislève, Inrap-MDAA.
5. Détail des chapiteaux corinthiens du décor de l’antichambre.
La peinture, efficace, dégage le motif par des touches rapides jouant sur trois couleurs en dégradé d’ocre jaune.
J. Boislève, Inrap-MDAA.
6. Plaque attribuée au ouest de l’alcôve et montrant les orthostates de zone médiane.
L’artisan profite des riches couleurs de la peinture pour créer des marbres irréels que n’offrirait pas la nature avec notamment l’emploi du rouge vermillon, pigment particulièrement luxueux. Des frises telles que celle aux Amours chasseurs ne sont avérées en Gaule que sur trois autres décors de deuxième style pompéien, à Ensérune, Vielle-Toulouse et Panossas.
J. Boislève, Inrap-MDAA.
7. Plaque correspondant à la zone supérieure du décor de l’alcôve avec les traditionnels rangs d’assises alternant ici fond unis et imitations de marbres.
Une frise figurée, rare exemplaire connu en Gaule, s’intercale entre deux registres.
J. Boislève, Inrap-MDAA.
8. Détails de la frise aux Amours chasseurs.
Les Amours brandissent une lance ainsi qu’une étoffe sans doute pour effrayer l’animal. Des frises telles que celle-ci ne sont avérées en Gaule que sur trois autres décors de deuxième style pompéien, à Ensérune, Vielle-Toulouse et Panossas.
J. Boislève, Inrap-MDAA.
8Ce décor correspond à un modèle de composition de deuxième style bien connu (Barbet 2009) et largement diffusé en Gaule du Sud, même si le nombre de décors connus actuellement se limite à une vingtaine d’exemples pour la Gaule. De tels peintures étaient réservées aux plus riches propriétaires, capables de mobiliser un artisanat encore coûteux et des ateliers qui venaient sans doute d’Italie, comme nous le supposons pour Arles. Une première étude des peintures provenant de l’étage permet également des remontages appréciables qui garantissent aussi une très bonne connaissance de l’organisation du décor. Elle devrait aussi permettre de rétablir la hauteur précise de l’élévation et donc les dimensions en élévation de cette partie de la maison du ier siècle avant notre ère. À l’étage, le décor est également d’inspiration architecturale avec un soubassement imitant un podium mouluré dont le corps est un fond gris moucheté. Des colonnes cannelées ou rudentées rythment la paroi, reposant sur des piédestaux vus en perspective [ill. 9]. Deux colonnes, en revanche, se développent sur toute la hauteur du mur, leur base reposant directement sur la ligne de sol. Comme le décor du rez-de-chaussée, elles séparent la pièce en deux espaces : d’un côté, avec une zone médiane où des orthostates unis rouge vermillon alternent avec des blocs en panneresse aux imitations de marbres irréelles et particulièrement colorées ; de l’autre, avec des orthostates qui présentent des imitations de marbres à gros nodules nuageux rouge bordeaux, gris, jaunes, vermillon ou verts. En zone supérieure, trois rangs de blocs bleu égyptien surmontent les orthostates marmoréens, tandis que trois rangs alternant des blocs unis (bleus ou vermillons) avec des blocs à imitations de marbres surmontent les orthostates vermillon [ill. 10].
9. Décor de l’étage de la pièce VIIIb en cours d’étude.
Typique du deuxième style pompéien d’inspiration architecturale, cette composition montre une paroi à division de colonnes placées sur des piédestaux au-devant d’orthostates rouge vermillon.
J. Boislève, Inrap-MDAA.
10. Décor de l’étage de la pièce VIIIb, en cours d’étude.
Ces rangs de blocs rouge vermillon et à imitation de marbre prenaient place en zone supérieure, au-dessus d’une corniche fictive qui couronnait la zone médiane.
J. Boislève, Inrap-MDAA.
9Ces deux décors, du rez-de-chaussée et de l’étage, appartiennent à une forme du deuxième style, d’inspiration architecturale, qui correspond à une évolution très similaire à celle qu’on observe à la même époque en Italie. Des productions très analogues, tout au moins dans leur composition générale, sont également connues en Narbonnaise, dans des sites parfois tout proches, comme à Glanum (Barbet 1974 ; Roth-Congès 2007), notamment dans les maisons de Sulla ou aux Deux Alcôves.
10Mais la découverte majeure du site de la verrerie, par sa rareté, provient de la pièce voisine (VIIIa), pièce centrale ouvrant largement sur l’atrium et interprétée comme une salle de réception. Le décor ne sera étudié qu’en 2022 mais de premiers éléments partiellement recomposés permettent d’identifier la nature de l’ornementation. La zone inférieure est à nouveau traitée en podium fictif à imitation de marbre, mais la zone médiane présente un champ rouge vermillon uni (sans traitement à faux bossage) rythmé de colonnes marmoréennes fictives. Dans chaque entrecolonnement un piédestal supporte une figure d’assez grande taille, estimée entre deux tiers et trois quarts de la taille réelle. Les personnages, qui devaient être au nombre de onze, sont isolés, chacun sur son socle, comme s’il s’agissait d’une galerie de statues. Parmi eux, on reconnait une joueuse de harpe [ill. 11], et une représentation du dieu Pan [ill. 12] comme le suggère un corps au torse poilu et aux jambes de bouc, ainsi que des cornes caprines dépassant d’une chevelure. D’autres personnages seront peut-être identifiables après étude, mais on voit déjà poindre ici une thématique bachique. Quelques fragments de thyrse pourraient d’ailleurs signaler la représentation de la divinité principale.
11. Harpiste tenant son instrument sur l’épaule, sur un fond vermillon.
Ce grand personnage appartient à un rare décor mégalographique, qui ornait la pièce VIIIa.
J. Boislève, Inrap-MDAA.
12. Fragments du décor de la pièce VIIIa.
L'étude est encore à mener. Ces fragments révèlent probablement la présence du dieu Pan ou d’un satyre, aux jambes de boucs et au torse nu.
J. Boislève, Inrap-MDAA.
- 8 Le nombre varie selon les auteurs, et doit être augmenté des dernières découvertes.
11Si ces peintures relèvent aussi de la mode du deuxième style pompéien, elles appartiennent à une série très limitée caractérisée par la représentation de grands personnages, appelée « mégalographie ». Or, de tels décors étaient inconnus en Gaule avant cette découverte et demeurent donc rarissimes, y compris en Italie où l’on en recense une quinzaine d’exemples seulement8 (Mulliez-Tramond 2014, p. 47 ; Barbet 2014). Le décor arlésien change donc notre perception de la diffusion des modes et de l’artisanat de la peinture. En effet, on considérait jusqu’alors, pour expliquer cette absence, que les ateliers les plus qualifiés, ceux maitrisant la figuration, n’avaient pas dû essaimer dans les provinces, restant au plus proche des riches commanditaires italiens, notamment à Rome et en Campanie, et privant ainsi les nouveaux territoires conquis de leurs œuvres au profit des décors plus accessibles, dits « à paroi fermée ».
- 9 Signalons que quelques fragments de stuc, d’un décor de premier style pompéien, ont également été m (...)
12Le site de la verrerie contribue à renouveler tout un pan de l’histoire de la ville mais aussi des connaissances liées à la diffusion de l’artisanat à l’époque tardo-républicaine. Arles, dont on sait la position stratégique sur le Rhône, pourrait bien avoir été une porte d’entrée pour qu’essaiment ces nouvelles modes et techniques en provenance d’Italie9. Par ailleurs, si l’identité exacte du propriétaire de cette demeure restera sans doute inconnue, il ne peut s’agir que d’un personnage d’importance, politique ou commerciale, seul capable, à cette période précoce, de faire venir d’Italie des artisans et des matériaux, et disposant d’une puissance financière suffisante pour doter sa demeure d’une telle quantité de décors faisant notamment appel à des pigments coûteux. L’analyse des peintures permet, entre autres indices, d’identifier le niveau de luxe de la demeure et de supposer le très haut niveau social de son propriétaire.
13Les peintures de la Verrerie ouvrent de manière remarquable le corpus des peintures murales de l’antique Arelate et mettent en lumière un artisanat méconnu dans le parcours muséographique du musée départemental Arles antique. Le musée ne s’y est pas trompé, conscient d’ajouter à ses collections une nouvelle pièce maîtresse. Avant même la fin des études spécialisées, l’ensemble a déjà fait l’objet d’une large diffusion auprès du grand public, invité à suivre chaque étape, lors de la fouille, de l’étude et de la restauration à venir. La communication et la médiation mises en place conjointement par le musée et l’Inrap permettent par ailleurs d’accompagner une certaine impatience du public avant la présentation finale de ces œuvres. Lors de la fouille puis de l’étude, le public a ainsi eu accès à travers de multiples visites, ateliers, conférences ou expositions, doublés d’une large communication dans la presse, au déroulement d’une aventure archéologique hors norme autour d’un patrimoine unique qui suscite l’engouement. Ces peintures seront à terme intégrées aux collections permanentes où elles alimenteront le discours sur le domaine privé et sur le décor domestique abordé par ailleurs à partir des collections lapidaires, des mosaïques et des placages de marbre. Dans ce cadre, une présentation innovante est envisagée, visant à la reconstitution du volume de deux pièces pour une meilleure mise en contexte architectural des décors.
14Le partenariat initié entre le musée et l’Inrap permet donc un réel apport de compétences indispensables à l’exploitation scientifique d’un matériel archéologique sensible. Le travail de fouille puis d’étude sont par ailleurs les premières étapes d’un long cheminement scientifique autant que patrimonial qui permettra la diffusion des résultats à la communauté scientifique mais également l’intégration de ces pièces exceptionnelles dans les collections publiques afin qu’elles puissent être accessibles au plus large public.