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3 - Enrichissement du patrimoine national

La collaboration suivie entre le musée de la Romanité et l’Inrap

Consistent collaboration between the museum of Roman civilisation and Inrap
La colaboración permanente entre el Museo de la Romanidad y el Inrap
Dominique Darde
p. 444-445

Résumés

À Nîmes, les liens entre le musée et les archéologues se sont tissés depuis les années 1950-60, le conservateur du musée archéologique s’étant vu confier la mission de correspondant de la Direction Régionale des Antiquités Historiques, pour tout le département du Gard. Dans les deux décennies suivantes, l’équipe du musée a activement participé aux premières opérations d’archéologie de sauvetage menées notamment par l’Association pour les fouilles archéologiques nationales (Afan). Cette collaboration s’est poursuivie avec les équipes de l’Inrap et c’est sur la base des informations qu’elles nous fournissent qu’ont pu être élaborées nos actions vers nos publics (expositions permanente et temporaires, conférences, écrans tactiles, tablettes numériques, audiovisuels, multimedia, réalité augmentée).

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Entrées d’index

Mots-clés :

musée

Index géographique :

Occitanie, Gard, Nîmes
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Texte intégral

  • 1 Nous tenons à exprimer notre gratitude aux principaux acteurs de l’Inrap qui ont contribué à la cré (...)

1Nouvel écrin créé pour conserver et présenter les collections archéologiques de la ville de Nîmes, conçu par l’architecte Elizabeth de Portzamparc, le musée de la Romanité a été inauguré le 2 juin 2018. L’un de ses objectifs consiste à diffuser les résultats de la recherche archéologique contemporaine auprès d’un public très diversifié. Or, celle-ci est particulièrement intense sur la commune de Nîmes. La grande majorité des opérations d’archéologie préventive étant réalisée par l’Inrap, il n’est donc pas surprenant qu’une étroite collaboration entre l’équipe de la conservation du musée et celle de l’Inrap se soit accomplie dans le dessein commun de faire connaître à tous la richesse du passé antique et médiéval de la cité de Nemausus1.

2Il importe de rappeler que, à Nîmes, des liens entre le musée et les archéologues se sont tissés depuis longtemps. En effet, dès les années 1950-1960, le conservateur du musée archéologique s’est vu confier la mission de correspondant de la direction régionale des antiquités historiques, pour tout le département du Gard. Dans les deux décennies suivantes, l’équipe du musée a activement participé aux premières opérations d’archéologie de sauvetage menées par divers acteurs, notamment par l’Afan.

3Plus récemment, cette collaboration s’est trouvée renforcée par la signature d’une convention entre la ville de Nîmes et l’Inrap, qui, entre autres dispositions, prévoit la production d’expositions temporaires. Ainsi, en 2007, avons-nous pu proposer une exposition intitulée « La mémoire du geste » qui traitait le thème des pratiques funéraires à Nîmes du Néolithique à l’époque romaine à partir de données issues de fouilles récentes. Le choix des artefacts présentés a naturellement été proposé par les archéologues de l’Inrap responsables des différentes opérations, qui ont également rédigé les notices du catalogue.

  • 2 2006-2007, sous la responsabilité de Jean-Yves Breuil, Inrap.

4Les informations sur les circonstances des découvertes fournies par nos collègues de l’Inrap sont essentielles pour la restitution au public. En 2014, par exemple, la restauration de la statue de Neptune, découverte au cours des fouilles du parking Jean-Jaurès2, étant achevée, le musée archéologique a souhaité la présenter au public en restituant le contexte de son utilisation : une statue-fontaine ornant un bassin dont le moulage avait pu être effectué au moment de la fouille. C’est également sur la base des informations sur les contextes archéologiques qu’ont été élaborés les contenus de tablettes numériques mises à disposition des visiteurs.

5Par ailleurs, l’habitude a été prise de proposer au public un bilan annuel de l’activité archéologique à Nîmes et dans le Gard. Celui-ci s’insère dans le cycle de conférences programmé par l’association l’École antique de Nîmes. Nous saluons ici la fidélité des archéologues de l’Inrap qui n’ont jamais manqué de venir présenter leurs travaux à des auditeurs certes non spécialistes mais amateurs d’histoire et d’archéologie.

6Au cours de la préparation du nouveau musée, l’Inrap a été sollicité au moment de la sélection des sites et des mobiliers archéologiques susceptibles d’être intégrés à l’exposition permanente. Si l’on considère la muséographie mise en œuvre dans le nouvel établissement, on soulignera que trois vitrines présentant des mobiliers funéraires des iie et ier siècles avant notre ère ont été conçues en fonction des observations très précises faites par Valérie Bel au moment de la fouille. Par ailleurs, dans l’espace réservé aux céramiques en usage à l’époque romaine, ont été introduites les productions d’un atelier local, sélectionnées par le céramologue Sébastien Barberan [ill. 1].

1. Espace destiné à illustrer les divers aspects de la céramique dans la vie quotidienne.

1. Espace destiné à illustrer les divers aspects de la céramique dans la vie quotidienne.

Y est exposé un ensemble de céramiques issues d’un atelier de production locale, qui provient du site Villa Roma, habitat gallo-romain établi sur les pentes du mont Cavalier, à l’ouest de la source de la Fontaine.

Ville de Nîmes, Stéphane Ramillon.

7C’est dans la conception et la production de dispositifs audiovisuels et multimédias que sa contribution s’est avérée particulièrement précieuse et efficace. Il faut préciser que, le musée de la Romanité s’inscrivant dans une nouvelle génération d’établissements culturels, le support numérique y est privilégié en tant que mode de médiation destiné à des publics de plus en plus diversifiés.

8Plusieurs dispositifs de médiation ont ainsi été conçus et réalisés avec des collègues de l’Inrap. Une carte projetée sur une maquette reproduisant la topographie de l’agglomération nîmoise retrace l’évolution du tissu urbain depuis la première occupation gauloise jusqu’au Haut-Empire, période de l’extension maximale de la ville romaine. Un plan de l’agglomération nîmoise et de sa proche campagne (dispositif interactif) révèle au visiteur les données acquises grâce aux nombreuses opérations d’archéologie préventive conduites au cours des trois dernières décennies à la périphérie de la ville, à la faveur d’aménagement de nouvelles zones d’activité commerciale. Un troisième dispositif cartographique commenté présente les acquis de la recherche sur l’agglomération nîmoise au Moyen Âge, cette période étant restée jusqu’alors assez méconnue. Il faut saluer l’effort de synthèse accompli par Odile Maufras qui a analysé et interprété dans des délais très contraints des données recueillies récemment. Ces études ont permis la réalisation d’une carte qui restitue l’évolution du cœur de la cité de la fin de l’Antiquité à la fin du Moyen Âge. Les connaissance acquises lors de la fouille du parking Jean-Jaurès sont présentées par un documentaire très complet, et par une vidéo des reconstitutions en trois dimensions de la domus d’où provient la mosaïque de Penthée, pavement remarquable du point de vue tant de son exceptionnel état de conservation que de la qualité de son décor [ill. 2] ; une évocation des enduits peints de la même pièce (sous la forme d’une projection intermittente) a pu être proposée grâce à la restitution numérique réalisée par Julien Boislève, spécialiste de l’étude des peintures romaines. Par ailleurs, plusieurs panneaux de réalité augmentée se rapportant à l’enceinte romaine ont pu être réalisés sur les conseils de l’archéologue chargé de l’étude du rempart de la ville antique. Enfin, des informations sur l’actualité de l’archéologie à Nîmes sont à la disposition des visiteurs du musée par le biais d’écrans tactiles dont les données sont mises à jour régulièrement Avec la participation de l’Inrap.

2. Pavement de la mosaïque de Penthée (iie siècle) qui ornait une pièce d’apparat d’une domus située dans un quartier résidentiel de l’agglomération nîmoise.

2. Pavement de la mosaïque de Penthée (iie siècle) qui ornait une pièce d’apparat d’une domus située dans un quartier résidentiel de l’agglomération nîmoise.

Le parti muséographique adopté a consisté à évoquer le contexte initial de cette mosaïque. Des fragments d’enduits peints recueillis lors de la fouille ont permis de proposer au visiteur une restitution hypothétique du décor pariétal de la pièce, sous la forme d’une projection intermittente sur deux murs.

Ville de Nîmes, Stéphane Ramillon.

9La contribution de l’Inrap à l’enrichissement des contenus du musée de la Romanité participe grandement à affirmer l’identité de l’établissement qui se veut avant tout un trait d’union entre l’univers de la recherche et le public. Nul doute que la collaboration amorcée depuis quelques décennies se poursuive, se développant sous les formes désormais très diversifiées de la médiation culturelle.

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Notes

1 Nous tenons à exprimer notre gratitude aux principaux acteurs de l’Inrap qui ont contribué à la création du musée de la Romanité : Marc Célié, Jean-Yves Breuil, Valérie Bel, Sébastien Barberan, Richard Pellé, Odile Maufras, Julien Boislève.

2 2006-2007, sous la responsabilité de Jean-Yves Breuil, Inrap.

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Table des illustrations

Titre 1. Espace destiné à illustrer les divers aspects de la céramique dans la vie quotidienne.
Légende Y est exposé un ensemble de céramiques issues d’un atelier de production locale, qui provient du site Villa Roma, habitat gallo-romain établi sur les pentes du mont Cavalier, à l’ouest de la source de la Fontaine.
Crédits Ville de Nîmes, Stéphane Ramillon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/14943/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 544k
Titre 2. Pavement de la mosaïque de Penthée (iie siècle) qui ornait une pièce d’apparat d’une domus située dans un quartier résidentiel de l’agglomération nîmoise.
Légende Le parti muséographique adopté a consisté à évoquer le contexte initial de cette mosaïque. Des fragments d’enduits peints recueillis lors de la fouille ont permis de proposer au visiteur une restitution hypothétique du décor pariétal de la pièce, sous la forme d’une projection intermittente sur deux murs.
Crédits Ville de Nîmes, Stéphane Ramillon.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/14943/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 484k
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Pour citer cet article

Référence papier

Dominique Darde, « La collaboration suivie entre le musée de la Romanité et l’Inrap »Archéopages, Hors-série 6 | -1, 444-445.

Référence électronique

Dominique Darde, « La collaboration suivie entre le musée de la Romanité et l’Inrap »Archéopages [En ligne], Hors-série 6 | 2022, mis en ligne le 03 août 2023, consulté le 14 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/14943 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.14943

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Auteur

Dominique Darde

Ville de Nîmes, musée de la Romanité

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Droits d’auteur

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