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3 - Enrichissement du patrimoine national

L’archéologie sur le chantier de sécurisation de Notre-Dame de Paris

Archaeology at the security site of Notre-Dame de Paris
La arqueología en las obras de seguridad de Notre-Dame de París
Dorothée Chaoui-Derieux
avec la collaboration de Christophe Besnier
p. 420-425

Résumés

Par leur situation sur l’île de la Cité, la cathédrale Notre-Dame de Paris et ses abords immédiats constituent en eux-mêmes un site archéologique majeur, au sujet duquel se pose encore un certain nombre de questions. Dès lors, l’incendie du 15 avril 2019 a provoqué dans la communauté scientifique, et plus particulièrement parmi les archéologues, beaucoup d’interrogations, mais surtout d’attentes quant à la prise en compte du sujet archéologique dans le cadre du chantier de sécurisation et de restauration. En effet, si la chronologie de la construction de la cathédrale — dans son état gothique — est relativement bien connue dans ses grandes lignes, on ne peut pas en dire autant des états antérieurs. Le chantier de sécurisation de la cathédrale Notre-Dame de Paris, hors norme à tous points de vue, a eu cette vertu de démontrer, s’il en était besoin, la possible et parfaite intégration de la question archéologique dans la bonne marche d’un chantier de restauration de monument historique lorsque tous les interlocuteurs travaillent en toute confiance. Les découvertes constituent autant d’éléments, qui après leur étude, permettront non seulement d’enrichir la connaissance de la construction de Notre-Dame et de ses restaurations et la compréhension de ce lieu d’inhumation privilégiée qu’est la croisée de transept, mais aussi de documenter de manière inédite le jubé médiéval. Elles ouvrent de nouvelles perspectives sur les aspects urbains antérieurs à l’édifice gothique.

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Texte intégral

  • 1 La Drac a été maître d’ouvrage du projet jusqu’à son remplacement par l’établissement public Notre- (...)
  • 2 Et par l’application du dispositif réglementaire, bien sûr.

1Par leur situation sur l’île de la Cité, la cathédrale Notre-Dame de Paris et ses abords immédiats constituent en eux-mêmes un site archéologique majeur, au sujet duquel se posent encore un certain nombre de questions. Dès lors, l’incendie du 15 avril 2019 a provoqué dans la communauté scientifique, et plus particulièrement parmi les archéologues, beaucoup d’interrogations mais surtout d’attentes quant à la prise en compte du sujet archéologique dans le cadre du chantier de sécurisation et de restauration. En effet, si la chronologie de la construction de la cathédrale – dans son état gothique – est relativement bien connue dans ses grandes lignes, on ne peut pas en dire autant des états antérieurs, seulement documentés par quelques découvertes réalisées depuis le xviiie siècle à l’intérieur du monument et aux abords de celui-ci, et par la documentation écrite. En-dehors des édifices stricto sensu, la question des aménagements de berges pour les périodes plus anciennes ainsi que celle du tracé du rempart du Bas-Empire suscitent toujours un certain nombre d’interrogations. Associé dès les lendemains de l’incendie au chantier qui se mettait en œuvre sous maîtrise d’ouvrage de la Drac d’Île-de-France1, le service régional de l’archéologie (SRA), par sa présence quasi quotidienne sur site, par sa participation aux très nombreuses réunions, par son implication concrète sur le terrain2, a réussi progressivement à faire prendre en compte le sujet archéologique (et en premier lieu le sujet « vestiges ») par tous ses interlocuteurs.

Les travaux de prélèvement et de tri des vestiges au sol et sur les voûtes

  • 3 Drac Île-de-France : conservation régionale des monuments historiques, SRA ; Laboratoire de recherc (...)

2Lorsque la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris prend feu le 15 avril 2019, entrainant avec elle la chute de la flèche de Viollet-le-Duc, d’une partie des voûtes de la croisée et de l’un des arcs doubleaux de la nef, les services du ministère de la Culture en charge du contrôle scientifique et technique de l’édifice3 se retrouvent face à un défi sans précédent : le déblaiement de ces décombres au sol et sur les voûtes représente, en effet, un préalable indispensable pour mener à bien la sécurisation de l’édifice et de ceux qui y travaillent, et ce dans un calendrier extrêmement contraint. Cependant, au vu de la valeur historique et archéologique de tous ces matériaux, déjà protégés au titre des monuments historiques, il n’est pas question de procéder sans méthode. Une « pédagogie du vestige » se met alors en place, afin d’attirer l’attention de chacun sur le caractère patrimonial de ce que certains considèrent encore comme des gravats. C’est ainsi que quelques jours à peine après l’incendie est instauré un chantier de prélèvement, de tri et d’inventaire des vestiges, selon un protocole méthodologique rédigé conjointement par le SRA et le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH), et validé par l’archéodendromètre du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF). Dès cette phase, un archéologue de l’Inrap, Marc Viré, fin connaisseur de la cathédrale, est sollicité pour œuvrer, aux côtés des collègues du ministère de la Culture, du Laboratoire central de la préfecture de police (LCPP) et des compagnons sur le chantier, au tri de tous les éléments effondrés : l’objectif est d’identifier, selon des critères propres à chaque matériau (bois, pierre, métal essentiellement), ce qui doit être conservé, soit dans une perspective de restauration, soit dans une perspective de recherche à plus long terme (Chaoui-Derieux et al. 2021). Dans ce contexte de pollution au plomb, et alors même que l’édifice est loin d’être sécurisé, tous doivent agir dans l’urgence, sans mettre en péril le calendrier très contraint annoncé pour la restauration : c’est donc munis d’équipements de protection individuels (EPI), dont un masque à assistance respiratoire, que spécialistes des matériaux et archéologues, à l’abri dans les bas-côtés de la cathédrale, guident des conducteurs d’engins téléguidés pour prélever, par procuration, éléments de charpente, de flèche, blocs de voûte effondrés, armatures métalliques, le tout enchevêtré avec des morceaux d’échafaudage calciné et avec les chaises encore en place dans l’édifice [ill. 1].

1. Deux engins téléguidés de la société SGLM prélèvent délicatement, parmi les décombres effondrés à l’amas de la croisée, une tête d’ange (avec restes de polychromie dorée) provenant de la clé de voûte.

1. Deux engins téléguidés de la société SGLM prélèvent délicatement, parmi les décombres effondrés à l’amas de la croisée, une tête d’ange (avec restes de polychromie dorée) provenant de la clé de voûte.

La clé de voûte a été reconstruite au xviiie siècle par Germain Boffrand, déposée puis reposée par Viollet-le-Duc lors de la construction de la flèche au xixe siècle. Les trois autres têtes d’ange qui ornaient la clé ont également pu être récupérées lors du tri des vestiges, mais beaucoup moins bien conservées. On aperçoit en arrière-plan la Rubalise délimitant les zones non accessibles pour des raisons de sécurité.

C2RMF / A. Komenda.

3Les amas du bras nord du transept (quelques blocs effondrés de la voûte du xviiisiècle) et de la croisée (éléments provenant de la flèche de Viollet-le-Duc, blocs de la voûte de la croisée, éléments d’échafaudage) doivent être traités prioritairement, car situés en « zone police », et selon le calendrier imposé par le LCPP. Pour ces deux amas, une « simple » campagne de documentation photographique est mise en œuvre, avec prises de vue systématiques, depuis un échafaudage roulant, de chacun des prélèvements réalisés par les engins téléguidés (pince ou godet selon le type de matériau prélevé). Le contexte de chaque godet est ainsi documenté, offrant aux décombres sélectionnés une valeur scientifique, qui permettra, à court ou long terme, leurs étude et analyse.

  • 4 Cet amas n’est en effet pas situé en « zone police ».
  • 5 Arrêté n° 2019-332 du 14 mai 2019 portant décision d’une fouille archéologique d’office : opération (...)

4L’urgence est relativement moindre pour l’amas de la partie orientale de la nef dans lequel s’est effondré l’un des arcs doubleaux ainsi qu’une partie de la charpente médiévale, sous le poids de la pointe de la flèche de Viollet-le-Duc4. Le SRA décide alors d’émettre pour ce secteur une décision de fouille d’office5 incluant notamment un enregistrement automatisé de l’information grâce à une couverture photogrammétrique systématisée et à une géolocalisation de chaque élément (bois de charpente) ou godet prélevé [ill. 2]. La rédaction d’un arrêté de décision de fouille confère de plus à ces vestiges le statut de biens archéologiques mobiliers, en plus de celui d’objets protégés au titre des monuments historiques.

2. Mise en place d’un système de prises de vue orthophotographiques par l’entreprise Art graphique et Patrimoine.

2. Mise en place d’un système de prises de vue orthophotographiques par l’entreprise Art graphique et Patrimoine.

Le SRA a missionné cette société pour géolocaliser le plus précisément possible, avant leur prélèvement dans l’amas de la nef, les éléments de charpente ainsi que les blocs de l’arc doubleau effondré. Des capteurs photos ont été installés sur les tailloirs des chapiteaux de la nef, avec déclenchement automatique depuis une tablette : la réception des orthophotographies en très léger différé par rapport à l’opération de prélèvement a ainsi permis au responsable d’opération de documenter le traitement stratigraphique de l’amas, et de numéroter très précisément chacun des éléments prélevés.

Drac Île-de-France / SRA, D. Chaoui-Derieux.

5L’ensemble de ces matériaux, prélevés, triés et conservés, est ensuite stocké sur des palettes dans des barnums installés sur le parvis de la cathédrale, où ils font l’objet d’un premier récolement. La constitution d’une base de données permet, dès ce stade, de dialoguer avec les architectes quant au remploi potentiel de certains éléments dans le cadre de la restauration, ou tout du moins de leur utilisation comme modèle. À terme, elle offrira à la communauté scientifique une documentation de première main pour initier des programmes de recherche dans le cadre du chantier scientifique Notre-Dame coordonné par le CNRS et le ministère de la Culture.

  • 6 Modèles et simulations pour l’architecture et le patrimoine.

6Concernant les matériaux effondrés sur les voûtes, traités dans un second temps, là encore les questions de sécurité des personnels et d’accès direct aux vestiges ont rendu complexes les opérations de prélèvement, qui n’ont pu se faire que par procuration. Ici point d’engin téléguidé mais l’aide très précieuse de cordistes, qui, harnachés aux poutres des planchers installés sur les voûtes après incendie, ont extrait selon un carroyage préalablement défini en collaboration avec le SRA, et après numérotation individuelle de tous les gros éléments, tous les morceaux de charpente, gros charbons de bois, armatures métalliques, afin que ceux-ci fassent l’objet d’un nouveau tri dans les barnums. En lieu et place des orthophotographies mises en œuvre pour l’amas de la nef, un protocole d’acquisition automatique d’images a été créé spécifiquement par l’UMR 3495 « MAP »6, en collaboration avec le C2RMF, permettant d’effectuer un relevé scanner 3D et de documenter le traitement stratigraphique des amas (système de cable-cams).

  • 7 Plus de 10 000 morceaux de bois, 650 palettes de pierre, 350 palettes de métal, sans compter tous l (...)
  • 8 Selon les termes de la convention de dépôt pour étude signée entre la Drac et le CNRS le 30 octobre (...)

7À l’heure actuelle, l’intégralité des matériaux identifiés comme vestiges7 est conservée dans des entrepôts loués par l’établissement public Notre-Dame au nord de l’Île-de-France, sous la responsabilité du SRA. Au même titre que tous les autres biens archéologiques mobiliers, ils seront, dès l’inventaire de gestion finalisé, mis à la disposition des chercheurs qui voudront en faire l’étude, et notamment aux différents groupes de travail du chantier scientifique8. La spécificité de leur provenance et de leur contexte de prélèvement, dans un environnement plombé, complique cependant leur accessibilité, puisque toute manipulation et tout prélèvement nécessiteront le port d’un EPI spécifique, et notamment d’un masque à assistance respiratoire.

La mise en œuvre d’opérations d’archéologie préventive

8Outre le travail sur les vestiges effondrés, le chantier de sécurisation de la cathédrale a nécessité, au fur et à mesure de son avancement, l’installation rapide d’équipements techniques dont la mise en œuvre était susceptible de porter atteinte à la conservation de niveaux anthropiques. Dès les débuts du chantier, le SRA a donc alerté maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre sur l’extrême sensibilité archéologique du site, tant à l’intérieur même de l’édifice qu’à ses abords immédiats, et de la nécessaire mise en œuvre d’opérations d’archéologie préventive en amont dès lors que des aménagements le nécessiteraient. Parallèlement, la loi n° 2019-803 du 29 juillet 2019 pour la conservation et la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris a prévu, dans son article 11, que l’Inrap serait l’opérateur chargé de réaliser les fouilles archéologiques rendues nécessaires dans le cadre de ces travaux.

  • 9 Diagnostic réalisé en novembre 2019 sous la responsabilité de Xavier Peixoto, Inrap.
  • 10 Diagnostic réalisé en novembre 2019 et mars 2020 sous la responsabilité de Xavier Peixoto, Inrap.
  • 11 Diagnostic réalisé en janvier 2020 sous la responsabilité de Nicolas Warmé, Inrap.

9Plusieurs diagnostics et fouilles ont ainsi été réalisés durant les deux premières années du chantier, faisant suite à chaque fois à une demande anticipée de prescription de la part du maître d’ouvrage. La pose de deux transformateurs électriques, l’un au niveau du square Jean-XXIII9, l’autre au niveau de la promenade Maurice-Carême10, est à l’origine des deux premiers diagnostics : le terrassement envisagé dans le cadre des travaux n’excédant pas plus d’un mètre de profondeur, les niveaux mis au jour ont essentiellement concerné les périodes récentes (remblais et sols du xixe siècle). De même, un troisième diagnostic, en amont de la construction d’une nouvelle base-vie au sud du square Jean-XXIII11 (terrassement sur une faible épaisseur), a permis la mise en évidence de la fondation du mur de clôture du square de l’Archevêché (début du xxe siècle), et de niveaux de remblais de la seconde moitié du xxe siècle, liés à la reconstruction du quai de Seine effondré.

  • 12 Fouille réalisée en octobre-novembre 2019 sous la responsabilité de Xavier Peixoto, Inrap.
  • 13 Procès-verbal de la commission du Vieux Paris du 31 mai 1919, rapport du docteur Capitan, p. 102-10 (...)

10Une fouille directe a été prescrite à l’emplacement projeté de l’installation de la grue à tour, au chevet de la cathédrale12. À cet endroit précis avaient en effet été mis au jour plusieurs états d’un mur épais de plus de 2 mètres, juste sous le niveau de sol13, au printemps 1918, lors de travaux de terrassements destinés à remplir des sacs de terre pour protéger les monuments des bombardements allemands. Fondé sur plus de 5 mètres, le mur avait été démonté sur environ 1,50 m au niveau de l’ouverture du sondage. Au vu de sa mise en œuvre (gros blocs irréguliers à la base, petits moellons en partie supérieure), différentes hypothèses avaient alors été envisagées quant à sa datation et à son interprétation ; sa non-représentation sur les plans de la période moderne plaidait en tout cas en faveur d’une datation plus ancienne (médiévale ?).

  • 14 Blindage réalisé par une entreprise intervenant déjà sur le chantier, mais non spécialisée dans ce (...)

11Le projet d’implantation de la grue nécessitait, après le terrassement du niveau de terre végétale, le forage de quatre pieux d’un mètre de diamètre sur une profondeur d’environ 20 mètres, et la réalisation d’un massif de fondation bétonné. Si l’emprise totale des travaux (100 m²) a été soumise à prescription et entièrement décapée sous surveillance archéologique, seule l’emprise des puits devait faire l’objet de la fouille. Malgré la très grande réactivité de l’Inrap, l’expérience, l’expertise et la disponibilité du responsable d’opération et de son équipe, l’intervention n’a pas été totalement satisfaisante à cause des délais extrêmement restreints pour mener à bien l’intervention et par les difficultés techniques de mise en œuvre du blindage des puits14. Les observations et relevés précis n’ont pu porter que sur le puits dans lequel fut redécouvert le mur, ce qui a quand même permis d’affiner sa datation : il est interprété comme un mur de quai et daté de la fin du xie siècle -début du xiie siècle [ill. 3].

3. Équipe de l’Inrap à l’œuvre dans le seul puits blindé ayant réellement fait l’objet d’une fouille préalablement à l’installation de la grue.

3. Équipe de l’Inrap à l’œuvre dans le seul puits blindé ayant réellement fait l’objet d’une fouille préalablement à l’installation de la grue.

Sur les quatre puits, deux ont dû être arrêtés à 1,5 m de profondeur, dans des remblais du début du xxe siècle, et le troisième a été interrompu à 2,5 m de profondeur, dans des remblais modernes. Dans le seul puits restant, la fouille des niveaux médiévaux, la datation du mur de quai et le relevé stratigraphique ont été réalisés en urgence, à la toute fin du chantier. La base du mur a été reconnue à plus de 6 mètres de profondeur, mais le blindage (en panneaux métalliques) s’arrêtant à 4,5 m, la base de la stratigraphie n’a malheureusement pas pu être correctement appréhendée.

Inrap.

  • 15 Diagnostic réalisé en octobre-novembre 2020 sous la responsabilité de Guillaume Hulin, Inrap.

12Dans le cadre strict du chantier de sécurisation, l’intérieur de la cathédrale n’a pas été directement concerné par la mise en œuvre de travaux pouvant avoir un impact sur la conservation de niveaux et/ou de vestiges. Néanmoins, le souhait de la maîtrise d’œuvre d’échafauder de fond en comble l’ensemble de l’édifice nécessitait de maîtriser a minima l’état du sol et du sous-sol. Dans ce cadre, le SRA a plaidé dès les débuts du chantier, puis de manière récurrente à chaque réunion de coordination, pour l’intérêt commun de mener à bien une campagne de prospection géophysique dans une cathédrale vide de tout ameublement. Ces efforts ont fini par porter leurs fruits, et une demande anticipée de prescription a été rédigée par le maître d’ouvrage. L’opération devait néanmoins tenir compte d’un certain nombre de contraintes : coactivité avec les entreprises, présence d’échafaudages dans le bras sud du transept et dans les deux « chapelles-test », pollution au plomb des sols, recours à des engins téléguidés pour y fixer le matériel de prospection et, comme depuis le début du chantier, calendrier extrêmement fluctuant et contraint… Là encore, la souplesse dont ont fait part le responsable et son équipe, le travail de pédagogie entrepris avec les entreprises partenaires (notamment l’entreprise SGLM aux manettes des engins téléguidés), ont garanti le succès de l’opération15.

13La prospection avait pour objectif de reconnaître l’état actuel du sous-sol afin de déterminer l’existence d’édifices ou d’états antérieurs à la cathédrale gothique, de préciser le système de fondations du dernier état, et de mettre en évidence d’éventuelles anomalies topographiques (ossuaires, caveaux…). Si les travaux récents menés dans le cadre de la Topographie chrétienne des cités de Gaule, à partir de l’analyse des sources écrites et archéologiques, permettent de proposer l’existence de plusieurs états avant l’édifice gothique (Barbier et al. 2012), on en connaît finalement encore peu d’éléments tangibles, à l’exception de quelques maçonneries mises en évidence depuis le xviiie siècle à l’intérieur de l’édifice (deux maçonneries dans le chœur en 1711, dont une utilisait en remploi des blocs appartenant au pilier des Nautes ; maçonneries et sépultures mises au jour en 1982-1983 lors d’une fouille de sauvetage par la commission du Vieux Paris).

  • 16 En collaboration avec des membres de l’UMR 7619 « Metis », auteurs d’un prototype.

14Compte-tenu de la présence d’un dallage sur l’intégralité de la surface à couvrir, deux méthodes d’intervention ont été mises en œuvre de manière complémentaire : la méthode radar, avec un maillage permettant une mesure de profil tous les 50 cm au maximum, et la méthode électrostatique, avec un maillage permettant une mesure de profil tous les 2 mètres au maximum16. Réalisée par la cellule détection de l’Inrap à l’automne 2020, cette opération a permis de révéler, outre les anomalies liées au réseau de carneaux du xixe siècle, de nombreuses anomalies archéologiques, à partir de 50-60 cm de profondeur [ill. 4].

4. Système d’acquisition 3D-radar tracté à l’aide d’un engin téléguidé au niveau de la croisée.

4. Système d’acquisition 3D-radar tracté à l’aide d’un engin téléguidé au niveau de la croisée.

La croisée a été préalablement déblayée et nettoyée afin d’enlever tous les éléments pouvant dégrader le contact entre les antennes/pôles et le sol. En son centre, les fragments du dallage brisé encore en place ont rendu plus délicate l’intervention. La zone étant encore inaccessible pour des raisons de sécurité (instabilité des voûtes), le matériel de prospection a dû être adapté aux engins de la société SGLM ayant servi aux opérations de prélèvement immédiatement après l’incendie. Dans le secteur de la croisée, la forte teneur en argile et la présence de nombreux réseaux des xixe et xxe siècles ont malheureusement fortement perturbé la lecture des données géophysiques.

Inrap.

  • 17 Fouille réalisée en février-mars 2022, sous la direction de Christophe Besnier, Inrap.

15Si aujourd’hui le chantier de sécurisation a officiellement laissé place au chantier de restauration à proprement parler, plusieurs opérations d’archéologie préventive sont encore à prévoir. Au printemps 2021, lors de sondages géotechniques à la croisée, ont été identifiés et relevés un certain nombre de vestiges : claveaux de la voûte du xviiie siècle massifs de maçonnerie, radiers de fondation, caveaux funéraires liés au plâtre (Puaux 2021). Le souhait de la maîtrise d’œuvre de pouvoir effectuer dans ce secteur un terrassement sur une épaisseur de 35 à 40 cm, en amont du coulage d’une chape de répartition (préalablement au montage du futur échafaudage de la flèche), a donné lieu à une nouvelle demande anticipée de prescription de la part de l’établissement public, à laquelle le SRA a répondu par une prescription de fouille directe : bien que concernant une très faible épaisseur, l’objectif de cette opération17 est la mise en évidence et la caractérisation des éléments antérieurs au niveau de dallage de Viollet-le-Duc, et notamment les niveaux de chantier du xixe siècle, d’éventuels éléments appartenant aux états antérieurs de la cathédrale gothique ou aux différentes étapes de construction de l’édifice, ainsi que de possibles éléments funéraires.

16Enfin, à l’extérieur de la cathédrale, en amont de la réalisation de locaux techniques entre le presbytère et la sacristie, a été prescrit un diagnostic dont le démarrage est envisagé courant 2022. Sa localisation à l’emplacement supposé du palais épiscopal dans son état des xiexiie siècles laisse espérer des résultats prometteurs.

17Le chantier de sécurisation de la cathédrale Notre-Dame de Paris, hors norme à tous points de vue, a eu cette vertu de démontrer, s’il en était besoin, la possible et parfaite intégration de la question archéologique dans la bonne marche d’un chantier de restauration de monument historique lorsque tous les interlocuteurs travaillent en toute confiance.

18Dans le cas précis de Notre-Dame, malgré un calendrier sous pression politique, malgré des conditions de travail rendues complexes par la présence du plomb, le bilan de trois années de chantier de sécurisation se révèle positif sur de très nombreux points : excellente collaboration avec l’ensemble des interlocuteurs (maîtrise d’œuvre, maîtrise d’ouvrage, compagnons, différents services du ministère, opérateur), mise en place d’un protocole inédit pour le tri et le prélèvement des vestiges, avancées scientifiques rendues possibles grâce aux opérations d’archéologie préventive, travaux déjà initiés et à venir sur les matériaux, et aventure humaine sans précédent.

  • 18 Décor en bandes rouges régulières.
  • 19 Rayures laissées par des outils.

La fouille sous la croisée de transept
Christophe Besnier
La reconstruction de la flèche de la cathédrale nécessitant le montage d’un échafaudage de 600 tonnes et la mise en place d’une dalle de fondation provisoire à la croisée de transept une fouille d’archéologie préventive a été prescrite par le SRA. Cette fouille de 100 m2, initialement prévue pour une durée de trois à cinq semaines à partir du 2 février 2022, devait examiner le sol jusqu’à une quarantaine de centimètres de profondeur. En raison de l’importance des vestiges à documenter, la durée de la fouille a été portée à neuf semaines. Deux sondages complémentaires, permettant d’aller sous les 40 cm d’impact de l’aménagement, ont également été décidés pour dégager un sarcophage en plomb et les éléments de sculpture appartenant au jubé médiéval.
A tout d’abord été mis au jour un important réseau de chauffage en briques installé par E. Viollet-le-Duc au xixe siècle [ill. 5] . Au sein des remblais des tranchées de construction de ces calorifères ont été trouvés des objets témoignant des vestiges percés par ce réseau : os humains, dallage de marbre, fragments de sculpture, céramique médiévale, mais aussi céramiques, fragments d’amphore, dalle de marbre attestant de niveaux antiques sous la croisée. Rappelons que le pilier des Nautes a été découvert au xviiie siècle sous le chœur de Notre-Dame.
Un radier de pierres calcaires a également été identifié à une quinzaine de centimètres seulement de profondeur. Occupant près de la moitié de l’emprise, il est constitué d’un à deux niveaux de pierres calcaires, d’une épaisseur variant de 15 à 30 cm. Il était supposé être le radier de sol du xixe siècle, mais les relations stratigraphiques ont permis de montrer qu’une origine médiévale de ce radier n’est pas à exclure. Pour le moment, il est datable entre le xive siècle et le début du xviiie siècle ; les études à venir affineront cette datation. D’autres niveaux de sol construits pour la plupart en mortier avec cailloutis ont été identifiés en coupe sous le radier. Certains d’entre eux portent des traces de rubéfaction. Le sol le plus profond, observé à 1,10 m de profondeur, est un sol bétonné extrêmement compact et épais d’une quinzaine de centimètres.
Dix caveaux funéraires ont pu être identifiés. Deux caveaux perforent le radier, tandis que les autres sont scellés par celui-ci. Ils sont majoritairement construits en parois de plâtre scellées par une dalle de couverture en pierre. À une exception près, les caveaux qui ont pu être étudiés sont ceux qui ont été recoupés par les calorifères, et dont le contenu avait en grande partie disparu. L’exception évoquée concerne une sépulture avec sarcophage anthropomorphe en plomb située sous le radier et sous des remblais contenant de la céramique flamulée18 médiévale [ill. 6]. Seule l’étude du défunt et des objets associés permettra de l’inscrire chronologiquement. Un autre sarcophage en plomb a été identifié, logé dans un caveau intact dans l’axe central de la croisée. Il est situé sous une seule assise de radier. Le contenu de ce caveau a pu être entr’aperçu grâce à un interstice entre la dalle de couverture et les parois. Le cercueil de plomb y semble intact, et aucun remblai ne vient remplir la cavité.
En bordure orientale de l’emprise, sur une bande d’environ 1,50 m de largeur et parallèle à l’emprise de fouille, des centaines de fragments de sculptures peintes, en calcaire, sont apparus dès le niveau de décapage [ill. 7]. Ces éléments lapidaires, allant de quelques centaines de grammes à près de 400 kg, sont des représentations de personnage (bustes, mains, pieds, visages, dont très vraisemblablement un visage du Christ lors de la descente au tombeau), des éléments de décor (feuillage, fruits…) mais également des représentations d’édifice religieux. Une première analyse stylistique permet de les dater de la première moitié du xiiie siècle. La position de ces rejets près du chœur, leur datation et le répertoire iconographique liés à des scènes de la Passion du Christ les font attribuer au jubé médiéval, érigé dans la première moitié du xiiie siècle et détruit au début du xviiie siècle. Le nombre des éléments retrouvés va considérablement renouveler la connaissance de ce jubé dont seulement huit fragments sont conservés au Louvre et une vingtaine dans les réserves lapidaires de la cathédrale.
Enfin, une fondation maçonnée de 1,50 m de largeur a été observée le long de la limite est de l’emprise, apparaissant à une profondeur comprise entre 70 et 90 cm. Cette maçonnerie sert d’appui aux rejets du jubé et est également perforée par plusieurs caveaux. Ce mur, sous réserve des études à venir, peut témoigner d’un état antérieur à l’édifice gothique. La présence de pierres présentant des traces de layage19 autorise à le supposer, même s’il est possible que ces dernières soient en réemploi.
Ces découvertes constituent autant d’éléments, qui, après leur étude, permettront de mieux comprendre ce lieu d’inhumation privilégiée qu’est la croisée de transept et d’enrichir non seulement la connaissance de la construction de Notre-Dame mais aussi des aspects antérieurs à l’édifice gothique, tant médiévaux qu’antiques.

5. Vue prise depuis les échafaudages après la dépose du dallage qui montre l’impact du réseau de chauffage (conduits en briques) sur le sous-sol de la croisée de transept et notamment sur le radier empierré.

5. Vue prise depuis les échafaudages après la dépose du dallage qui montre l’impact du réseau de chauffage (conduits en briques) sur le sous-sol de la croisée de transept et notamment sur le radier empierré.

Le chœur est à droite de la photo.

D. Gliksman, Inrap.

6.  Sarcophage en plomb, après dégagement complet.

6.  Sarcophage en plomb, après dégagement complet.

Il a pu être observé qu’il est en position secondaire, placé de biais sur une couche de remblais dans un sarcophage en plâtre. Au premier plan, le sol bétonné. En arrière-plan, on distingue les calorifères du xixe siècle, dont l’un est percé par trois claveaux tombés lors de l’incendie de 2019.

D. Gliksman, Inrap.

7. Éléments sculptés appartenant au jubé médiéval, dont on voit ici quelques blocs parmi les plus imposants, reposant sur une fondation plus ancienne.

7. Éléments sculptés appartenant au jubé médiéval, dont on voit ici quelques blocs parmi les plus imposants, reposant sur une fondation plus ancienne.

Au premier plan, on aperçoit la succession de différents niveaux de sol sous le radier empierré.

Ch. Besnier, Inrap.

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Bibliographie

Pour les opérations archéologiques citées dans cet article, les références, notices et documents liés des rapports sont consultables sur le catalogue des fonds documentaires de l’Inrap : https://dolia.inrap.fr ou dans les SRA.

Barbier J., Busson D., Soulay V. 2012 : Avant la cathédrale gothique, in Vingt-Trois A. (dir.), Notre-Dame de Paris, Strasbourg - Paris, La Nuée bleue - Place des Victoires (coll. La grâce d’une cathédrale), 2012, p. 17-28.

Chaoui-Derieux D., Bouet B., Puaux O. 2021 : Les opérations d’archéologie menées dans le cadre du chantier de sécurisation de la cathédrale Notre-Dame de Paris, in Patrimoines, La revue de l’Institut national du patrimoine, 16, p. 121-129.

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Notes

1 La Drac a été maître d’ouvrage du projet jusqu’à son remplacement par l’établissement public Notre-Dame au 1er décembre 2019.

2 Et par l’application du dispositif réglementaire, bien sûr.

3 Drac Île-de-France : conservation régionale des monuments historiques, SRA ; Laboratoire de recherche des monuments historiques.

4 Cet amas n’est en effet pas situé en « zone police ».

5 Arrêté n° 2019-332 du 14 mai 2019 portant décision d’une fouille archéologique d’office : opération réalisée entre juillet et novembre 2019, sous la responsabilité de Nicolas Warmé, Inrap.

6 Modèles et simulations pour l’architecture et le patrimoine.

7 Plus de 10 000 morceaux de bois, 650 palettes de pierre, 350 palettes de métal, sans compter tous les petits objets isolés (clous forgés, éléments d’horloge, cloches, verre…).

8 Selon les termes de la convention de dépôt pour étude signée entre la Drac et le CNRS le 30 octobre 2020.

9 Diagnostic réalisé en novembre 2019 sous la responsabilité de Xavier Peixoto, Inrap.

10 Diagnostic réalisé en novembre 2019 et mars 2020 sous la responsabilité de Xavier Peixoto, Inrap.

11 Diagnostic réalisé en janvier 2020 sous la responsabilité de Nicolas Warmé, Inrap.

12 Fouille réalisée en octobre-novembre 2019 sous la responsabilité de Xavier Peixoto, Inrap.

13 Procès-verbal de la commission du Vieux Paris du 31 mai 1919, rapport du docteur Capitan, p. 102-105 : https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k5745923f/f6.item.

14 Blindage réalisé par une entreprise intervenant déjà sur le chantier, mais non spécialisée dans ce type de travaux.

15 Diagnostic réalisé en octobre-novembre 2020 sous la responsabilité de Guillaume Hulin, Inrap.

16 En collaboration avec des membres de l’UMR 7619 « Metis », auteurs d’un prototype.

17 Fouille réalisée en février-mars 2022, sous la direction de Christophe Besnier, Inrap.

18 Décor en bandes rouges régulières.

19 Rayures laissées par des outils.

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Table des illustrations

Titre 1. Deux engins téléguidés de la société SGLM prélèvent délicatement, parmi les décombres effondrés à l’amas de la croisée, une tête d’ange (avec restes de polychromie dorée) provenant de la clé de voûte.
Légende La clé de voûte a été reconstruite au xviiie siècle par Germain Boffrand, déposée puis reposée par Viollet-le-Duc lors de la construction de la flèche au xixe siècle. Les trois autres têtes d’ange qui ornaient la clé ont également pu être récupérées lors du tri des vestiges, mais beaucoup moins bien conservées. On aperçoit en arrière-plan la Rubalise délimitant les zones non accessibles pour des raisons de sécurité.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/14785/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 537k
Titre 2. Mise en place d’un système de prises de vue orthophotographiques par l’entreprise Art graphique et Patrimoine.
Légende Le SRA a missionné cette société pour géolocaliser le plus précisément possible, avant leur prélèvement dans l’amas de la nef, les éléments de charpente ainsi que les blocs de l’arc doubleau effondré. Des capteurs photos ont été installés sur les tailloirs des chapiteaux de la nef, avec déclenchement automatique depuis une tablette : la réception des orthophotographies en très léger différé par rapport à l’opération de prélèvement a ainsi permis au responsable d’opération de documenter le traitement stratigraphique de l’amas, et de numéroter très précisément chacun des éléments prélevés.
Crédits Drac Île-de-France / SRA, D. Chaoui-Derieux.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/14785/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 584k
Titre 3. Équipe de l’Inrap à l’œuvre dans le seul puits blindé ayant réellement fait l’objet d’une fouille préalablement à l’installation de la grue.
Légende Sur les quatre puits, deux ont dû être arrêtés à 1,5 m de profondeur, dans des remblais du début du xxe siècle, et le troisième a été interrompu à 2,5 m de profondeur, dans des remblais modernes. Dans le seul puits restant, la fouille des niveaux médiévaux, la datation du mur de quai et le relevé stratigraphique ont été réalisés en urgence, à la toute fin du chantier. La base du mur a été reconnue à plus de 6 mètres de profondeur, mais le blindage (en panneaux métalliques) s’arrêtant à 4,5 m, la base de la stratigraphie n’a malheureusement pas pu être correctement appréhendée.
Crédits Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/14785/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 580k
Titre 4. Système d’acquisition 3D-radar tracté à l’aide d’un engin téléguidé au niveau de la croisée.
Légende La croisée a été préalablement déblayée et nettoyée afin d’enlever tous les éléments pouvant dégrader le contact entre les antennes/pôles et le sol. En son centre, les fragments du dallage brisé encore en place ont rendu plus délicate l’intervention. La zone étant encore inaccessible pour des raisons de sécurité (instabilité des voûtes), le matériel de prospection a dû être adapté aux engins de la société SGLM ayant servi aux opérations de prélèvement immédiatement après l’incendie. Dans le secteur de la croisée, la forte teneur en argile et la présence de nombreux réseaux des xixe et xxe siècles ont malheureusement fortement perturbé la lecture des données géophysiques.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/14785/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 439k
Titre 5. Vue prise depuis les échafaudages après la dépose du dallage qui montre l’impact du réseau de chauffage (conduits en briques) sur le sous-sol de la croisée de transept et notamment sur le radier empierré.
Légende Le chœur est à droite de la photo.
Crédits D. Gliksman, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/14785/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 551k
Titre 6.  Sarcophage en plomb, après dégagement complet.
Légende Il a pu être observé qu’il est en position secondaire, placé de biais sur une couche de remblais dans un sarcophage en plâtre. Au premier plan, le sol bétonné. En arrière-plan, on distingue les calorifères du xixe siècle, dont l’un est percé par trois claveaux tombés lors de l’incendie de 2019.
Crédits D. Gliksman, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/14785/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 466k
Titre 7. Éléments sculptés appartenant au jubé médiéval, dont on voit ici quelques blocs parmi les plus imposants, reposant sur une fondation plus ancienne.
Légende Au premier plan, on aperçoit la succession de différents niveaux de sol sous le radier empierré.
Crédits Ch. Besnier, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/14785/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 453k
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Pour citer cet article

Référence papier

Dorothée Chaoui-Derieux, « L’archéologie sur le chantier de sécurisation de Notre-Dame de Paris »Archéopages, Hors-série 6 | -1, 420-425.

Référence électronique

Dorothée Chaoui-Derieux, « L’archéologie sur le chantier de sécurisation de Notre-Dame de Paris »Archéopages [En ligne], Hors-série 6 | 2022, mis en ligne le 03 août 2023, consulté le 11 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/14785 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.14785

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Auteur

Dorothée Chaoui-Derieux

Drac Île-de-France, SRA, UMR  7041 « ArScAn »

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Collaborateur

Christophe Besnier

Inrap

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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