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2 - Innovation professionnelle

L’archéothanatologie en contexte préventif. Évolution des protocoles et des enjeux

Archaeothanatology in a preventive context. The evolution of protocols and issues
La arqueotanatología en un contexto preventivo. Evolución de los protocolos y los desafíos
Bruno Bizot et Anne Richier
p. 311-317

Résumés

L’évolution récente de la discipline étudiant les morts anciens, nommée aujourd’hui « archéothanatologie », a permis de grandes avancées en termes d’enjeux et d’objectifs. Depuis une vingtaine d’années, la discipline a ainsi élargi ses champs de compétence et enrichi ses outils d’analyse, à la faveur des progrès du numérique, de la géomatique et des archéosciences. La quantité et la diversité des sites funéraires et mortuaires fournies par l’archéologie préventive offrent un terrain d’investigation particulièrement propice à cette évolution disciplinaire, au niveau tant de la collecte des données de terrain que de l’étude biologique des restes osseux et des analyses physico-chimiques. Il reste toutefois des pistes à approfondir ou à explorer, concernant notamment la taphonomie de l’os et du squelette, les protocoles de fouille et d’étude, les socles méthodologiques partagés, les partenariats avec les laboratoires et la mise en perspective socioanthropologique des résultats.

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Texte intégral

1La part importante des sites funéraires dans les découvertes archéologiques a très tôt incité les chercheurs à réfléchir à l’élaboration de grilles d’analyse et de protocoles adaptés. Ainsi, concomitamment à l’essor de l’archéologie préventive dans les années 1980, archéologues du funéraire et paléoanthropologues ont entamé un dialogue permettant de construire des outils opérants et de définir des objectifs communs quant à la connaissance de la mort et des morts anciens. Depuis le tournant du xxe siècle, la discipline a évolué, entraînant de fait une réorientation de ses objectifs et une révision de ses outils. Ce qui constitue peut-être la meilleure illustration de cette évolution depuis une vingtaine d’années est l’adoption d’un nouveau terme : « archéothanatologie », en écho aux travaux de Louis-Vincent Thomas sur l’actuel. Ce terme a été employé pour la première fois en 1998 par Henri Duday et Bruno Boulestin à l’occasion d’un colloque consacré aux pratiques funéraires de l’âge du Bronze (Boulestin, Duday 2005). Il est le pendant de l’archaeology of death anglo-saxonne, c’est-à-dire une discipline inclusive mêlant archéologie, anthropologie biologique et socio-anthropologie, avec pour objectif d’étudier tous les aspects de la mort passée. En dressant un bref historique puis un état des lieux critique s’intéressant plus particulièrement au contexte préventif, il s’agit de prendre ici la mesure de ces récents changements et d’appréhender la façon dont ils se déclinent, tant sur le terrain qu’en post-fouille et en laboratoire, avant de pouvoir esquisser une vision prospective.

Les spécificités de l’archéothanatologie

  • 1 Grâce notamment aux travaux d’André Leroi-Gourhan et de chercheurs anglo-saxons de la New Archaeolo (...)

2L’archéothanatologie est pluridisciplinaire par essence puisqu’elle se situe à l’interface entre sciences humaines, sciences naturelles et sciences sociales. Cette mixité n’est pas nouvelle : elle a été reconnue dès les années 1950, dans la mouvance des grandes avancées méthodologiques et conceptuelles de l’archéologie1. La discipline s’est alors enrichie d’une approche à la fois culturelle, biologique et sociale, permettant d’appréhender aussi bien les idéologies funéraires que les populations anciennes (Guy, Richier 2012). Il a toutefois fallu attendre les années 1980 pour que le mort soit replacé au centre de la sépulture, grâce aux travaux d’H. Duday, à la fois médecin, chercheur et archéologue (Duday et al. 1990). Avec l’anthropologie « de terrain », l’observation des restes osseux in situ et l’analyse de la taphonomie du cadavre ont permis de renseigner directement l’archéologie : étude des gestes et des pratiques, chronologie interne des dépôts, restitution de contenants disparus… Cette approche dynamique, tirant parti de la position du squelette, a permis une formidable avancée dans la compréhension et la reconstitution des gestes funéraires. Nécessitant des investigations in situ, elle a aussi engendré un véritable dialogue entre disciplines (Duday, Masset 1987 ; Crubézy et al. 1990), et plus encore un métissage des spécialités, les archéologues se formant à l’anthropologie et les paléoanthropologues se formant à l’archéologie. La majorité des opérateurs, et au premier rang l’Inrap, ont soutenu de longue date des plans de formation en archéoanthropologie, permettant une diffusion rapide de cette nouvelle approche. L’une des forces du protocole d’analyse et d’étude est qu’il s’applique pratiquement à toutes les situations rencontrées sur le terrain : sépultures primaires, secondaires, individuelles, multiples ou collectives, à inhumation ou à crémation, dépôts non funéraires… Par ailleurs, l’offre de formation universitaire étant limitée, la plupart des archéoanthropologues ont suivi le même cursus. En découlent des liens assez forts avec les institutions universitaires dont ils sont issus, garantissant une fructueuse perméabilité entre archéologie préventive, enseignement et programmation de la recherche. Un réseau très actif s’est ainsi créé, matérialisé notamment par les rencontres annuelles du Groupe d’anthropologie et d’archéologie funéraire (Gaaf) et de nombreux colloques et ateliers thématiques consacrés au domaine mortuaire largo sensu.

3Cette dynamique a été enrichie à des degrés divers par les progrès qu’ont connu plusieurs autres domaines scientifiques, qui offrent l’opportunité d’aborder sous de multiples angles les questions centrales du recrutement et du fonctionnement des ensembles funéraires. Les chronologies sont dorénavant plus fines grâce aux datations au radiocarbone, plus précises et moins onéreuses, et leur traitement en matrices bayésiennes permet d’inscrire les séquences chronologiques d’un site dans un schéma cohérent. Les aspects démographiques, biologiques ou socio-biologiques, abordés il y a peu encore sous les seuls angles biométriques et paléopathologiques, peuvent aussi bénéficier d’analyses isotopiques ou paléogénétiques ouvrant de larges perspectives sur les questions de recrutement et de peuplement ou encore sur l’alimentation, les pathologies et les pathogènes.

4Ainsi, outre les méthodes d’étude des sépultures, c’est actuellement tout un panel d’outils scientifiques qui favorise une approche de plus en plus fine des contextes funéraires et des populations du passé. Les informations acquises chaque année à l’occasion d’opérations d’archéologie préventive sur des ensembles funéraires inédits, de nature et époques variées, invitent naturellement à la mise en œuvre de ces nouveaux moyens d’investigation. Mais le cadre très normé et calibré financièrement du préventif le permet-il, et dans quelles conditions ?

Les processus de l’archéologie préventive, une chance pour la discipline ?

5L’implication d’archéoanthropologues dans les opérations d’archéologie préventive ou programmée a conduit à une accumulation d’expériences acquises à travers des contextes très variés. L’affinement des méthodes d’enregistrement des données et d’interprétation ont aussi permis d’explorer des champs d’investigation jusque-là peu abordés – par exemple les sépultures de catastrophe ou les caveaux – et de renouveler ou affiner notre perception de contextes d’ensevelissement plus classiques. Il n’en demeure pas moins que la fouille et l’étude des ensembles funéraires en archéologie préventive restent sujettes à de nombreux aléas relatifs autant au terrain qu’à la programmation. L’une des difficultés majeures est quantitative. Elle réside essentiellement dans la nécessité de traiter selon un même protocole, sur le terrain et en post-fouille, un nombre incompressible d’unités (assemblages osseux ou structures funéraires), et sur ce point – bon nombre d’entre nous en ont fait l’expérience – , il est rare que les moyens prévus pour une opération se révèlent en adéquation avec la réalité. Cette difficulté bien connue, qui découle en grande partie des conditions dans lesquelles ont été réalisées le diagnostic, avait déjà été soulignée en 2005 (Augereau et al. dir. 2007). Elle n’a pour l’instant pas été résolue de manière satisfaisante, bien que chacun ait conscience que l’appréciation quantitative se révèle le plus souvent capitale. De toute évidence, la simple détection de vestiges ne suffit pas, et des fouilles ponctuelles permettant d’apprécier la complexité des dépôts et l’intégralité de la stratigraphie s’imposent pour mieux définir la nature des contextes d’ensevelissement, les quantifier et préciser l’état de conservation du matériel anthropologique.

6La seconde difficulté majeure est la programmation scientifique. La multiplicité des méthodes mises en œuvre en archéothanatologie ouvre sur de nombreux champs d’investigation qu’il convient d’employer avec discernement. Sur ce point, les problématiques ou attendus exprimés dans les cahiers des charges se révèlent extrêmement variés, allant du questionnement sur les pratiques funéraires à des prescriptions précises sur la paléodémographie, la paléopathologie, la paléogénétique, etc. En théorie, aucune limite ne s’impose, si ce n’est technique et budgétaire. Dans la pratique, les choses sont plus compliquées : sauf cas très particulier – cimetière hospitalier, militaire ou de congrégation, sépulture de catastrophe, cimetière paroissial moderne –, il est rare que la connaissance préalable d’un site funéraire permette de définir un programme d’études spécialisées bien déterminé. Généralement, les potentiels paléobiologiques d’un gisement s’évaluent plus précisément à la fin de l’étude post-fouille, lorsque le fonctionnement du complexe funéraire et le recrutement ont pu être définis. Par ailleurs, dans la mesure où le nombre d’unités funéraires à exploiter et les méthodes d’investigation in situ sont prédéfinis, on constate fréquemment que les offres en termes de temps et de moyens spécifiques tendent à s’uniformiser, quel que soit l’opérateur. Ce consensus méthodologique offre l’avantage de garantir que les opérations connaîtront un niveau relativement constant d’enregistrement et de restitution des données de terrain. En contrepartie, dans le contexte concurrentiel que nous connaissons, il est à craindre que les marges d’ajustement des offres soient dégagées sur les études post-fouille et en premier lieu paléobiologiques, domaine souvent mal défini dans les cahiers des charges. Apparaît ainsi le risque d’une production relativement uniforme, réduite à la description précise des sépultures assortie de quelques données paléobiologiques partielles, éparses ou sous-exploitées.

L’importance de la collecte des données de terrain

7Depuis une vingtaine d’années, les cahiers des charges édictés par les agents du ministère de la Culture mentionnent explicitement le fait que les contextes funéraires doivent faire l’objet conjointement d’approches archéologique et archéothanatologique. Les deux grands axes d’étude concernent la façon dont les sociétés ont géré et traité leurs morts et le recrutement des populations exhumées. La collecte des données de terrain selon des protocoles précis et éprouvés renseigne principalement le premier axe, par le biais notamment de l’analyse taphonomique des restes osseux inhumés, basée sur l’évolution des jonctions articulaires au cours de la décomposition. Les protocoles et grilles d’analyse en vigueur depuis une quarantaine d’années sont le plus souvent adaptés à la nature et aux spécificités du site, surtout lorsqu’il s’agit d’un vaste ensemble funéraire.

8L’enregistrement taphonomique systématique des sépultures permet d’approcher les modalités d’ensevelissement et l’évolution des corps en contexte archéologique – ou, plus récemment, médico-légal (Mickleburgh, Wescott 2018) – et de restituer des contenants ou éléments disparus. Cette reconstitution de l’ensemble de l’appareil funéraire a engendré une révision profonde de la nature des architectures funéraires, des soins portés aux cadavres et des gestes pratiqués sur les corps. S’il est aujourd’hui inconcevable d’aborder un gisement funéraire en faisant l’impasse sur cet enregistrement spécifique et sur son exploitation, force est de constater que les outils ont assez peu évolué depuis leur création, en tout cas ceux concernant les sépultures à inhumation. L’amendement des grilles d’analyse habituellement utilisées est en fait tout récent et correspond souvent à la nécessité de faire face à la complexité de vastes ensembles funéraires, permettant d’établir de véritables tendances, comme cela a été le cas pour le site altomédiéval des Ruelles à Serris (Blaizot 2017) ou sur des sites du passé récent, dans lesquels les restes périssables sont souvent conservés (Richier 2020). Concernant la fouille et l’étude des os brûlés en revanche, ces quinze dernières années ont été marquées par un profond renouvellement, à la faveur d’une relecture critique des méthodes et des protocoles alliée à l’intégration d’autres disciplines et d’autres sources, enrichissant de manière significative les objectifs de cette thématique funéraire. Cette dynamique est actuellement poursuivie, comme en témoignent différents retours d’expérience publiés dans des revues d’anthropologie biologique ou des échanges méthodologiques engagés à l’occasion de colloques du Gaaf (Le Goff et al. 2017).

  • 2 Voir l’articles « La photogrammétrie sur le site de Pontcharaud (Puy-de-Dôme) » de Frédéric Prodéo (...)

9En ce qui concerne les modalités d’enregistrement sur le terrain, les progrès récents des outils numériques et géomatiques ont largement profité à l’archéologie et à ses besoins en imagerie (Pinçon, Sagory 2019). Le déploiement des relevés photogrammétriques marque une nouvelle façon d’enregistrer les données, particulièrement adaptée aux rythmes du préventif et à la nécessité impérieuse pour le funéraire de documenter finement les différentes étapes du démontage des assemblages osseux2. Il est de plus en plus rare de produire des relevés graphiques manuels des sépultures, ce qui est en effet chronophage et nécessite que le dessinateur ou la dessinatrice soit formée a minima à l’ostéologie. De plus, la mise au net implique un fort investissement en post-fouille pour être exploitable. Ainsi, à l’exception de quelques sépultures ou dépôts remarquables, les relevés photogrammétriques permettent de disposer rapidement de documents précis, géoréférencés par des points topographiques et restituant parfaitement la volumétrie des structures funéraires, offrant la possibilité de dresser a posteriori des coupes et des sections aux endroits les plus pertinents [ill. 1]. Si la photogrammétrie présente de l’intérêt dans de nombreuses thématiques archéologiques, son application au domaine funéraire se révèle particulièrement fructueuse, dépassant le statut de simple outil pour devenir un incontestable support interprétatif (Chimier, Badey 2017). De même, le recours à un système d’information géographique (SIG) associant de manière dynamique les données topographiques aux nombreuses bases de données créées lors de la fouille d’un ensemble funéraire (archéologie, anthropologie biologique, taphonomie, mobilier, chronologie…) apporte une véritable dimension heuristique en offrant la possibilité de croiser les données et d’en tester spatialement la pertinence à l’échelle d’un site, d’un territoire ou d’une période. Enfin, les progrès des archéosciences profitables au domaine funéraire (carpologie, anthracologie, parasitologie, xylologie, analyses physico-chimiques…) ont entraîné une sensibilisation des archéologues du funéraire, des archéoanthropologues et des prescripteurs à la question des prélèvements sur le terrain. Ceux-ci conditionnent en effet tout l’éventail d’approches possibles, et s’il n’est pas question de multiplier des prélèvements « à l’aveugle », l’évaluation préalable des potentialités d’un site funéraire en matière d’archéosciences et la définition d’objectifs répondant à des problématiques précises paraissent aujourd’hui fondamentales et devraient, dans certains cas au moins, pouvoir être envisagées dès le stade du diagnostic.

1. Profils d’ensemble réalisés à partir de vues photogrammétriques de sépultures rupestres issues du cimetière médiéval et moderne d’Aulnat (Puy-de-Dôme).

1. Profils d’ensemble réalisés à partir de vues photogrammétriques de sépultures rupestres issues du cimetière médiéval et moderne d’Aulnat (Puy-de-Dôme).

Cl. et DAO : S. Soufi, Inrap.

Une autre composante majeure : l’anthropologie biologique

10La place de la paléobiologie dans le processus de l’archéologie préventive est souvent difficile à définir et sujette, nous l’avons évoqué plus haut, à de nombreux aléas de programmation (Schmitt, Bizot 2016). Le terme « archéoanthropologue », qui désigne la plupart du temps les spécialistes en charge de l’étude des sépultures, suggère implicitement que les aspects biologiques des populations du passé sont pris en compte. Dans les faits, selon les cursus suivis par ces spécialistes, selon aussi les demandes exprimées dans les cahiers des charges ou encore selon les moyens disponibles, l’acquisition et la prise en compte des données biologiques revêtent de nombreux aspects. Un dénominateur commun se dégage néanmoins, celui de la démographie. Sexe et âge constituent un socle incontournable, concernant aussi bien la gestion et les pratiques funéraires que l’exploitation des données biologiques. Ces données sont acquises quasi systématiquement lorsque l’état du matériel le permet. Bien que ces paramètres biologiques puissent paraître élémentaires, des problèmes méthodologiques subsistent, notamment concernant l’âge au décès. En témoignent les publications paraissant régulièrement sur le sujet. Au cours des dix dernières années (2011-2020), le mensuel American Journal of Physical Anthropology a ainsi publié 33 articles concernant les méthodes de détermination de l’âge et 24 pour le sexe, soit pratiquement dans un numéro sur deux. Dans les Bulletins et mémoires de la Société d’anthropologie de Paris, seuls trois articles de même nature concernant le sexe et l’âge ont été publiés dans le même intervalle de temps. En outre, les deux articles traitant de la diagnose sexuelle s’intéressent à son application pratique et non à la méthode. Bien que les lignes éditoriales de ces deux revues soient sensiblement différentes, l’une et l’autre ont entre autres pour vocation de publier des travaux méthodologiques. Faut-il en conclure que ces questions ne sont plus d’actualité chez nous ?

11C’est en effet en partie le cas. Alors que la pratique anglo-saxonne a recours à de multiples méthodes de détermination du sexe (voir par exemple l’évaluation des méthodes de détermination du sexe ayant été abandonnées depuis plus d’une décennie en France dans Inskip et al. 2019), celle qui a cours en France s’appuie essentiellement sur deux méthodes développées et largement diffusées par Jaroslav Brůžek et Pascal Murail (Brůžek 2002 ; Murail et al. 2005 ; Brůžek et al. 2017) et mettant exclusivement en œuvre l’os coxal. La fragilité de cet os a conduit à développer différentes méthodes de diagnose secondaire basées sur le dimorphisme sexuel des os longs (Murail et al. 1999). Leur mise en œuvre est tributaire d’un référentiel intrasite établi sur les sujets de sexe connu. À la condition qu’elle ait été mise en œuvre sur la base de statistiques rigoureuses, cette méthode permet d’augmenter sensiblement le nombre d’individus sexés. Concernant la détermination de l’âge, nous partageons tous les mêmes incertitudes ; le confort relatif que l’on éprouve en cotant les stades d’éruption et de maturation dentaires (Moorees et al. 1963 ; AlQahtani 2008) ou en utilisant les différents indices de croissance ou de maturation osseuse pour les individus immatures (Scheuer, Black 2000 ; Coqueugniot et al. 2010) ne doit pas obérer les marges d’incertitude qui subsistent passé les trois premières années de vie, ce qui s’avère problématique pour une approche fine des régimes démographiques (McCaa 2002 ; Bocquet-Appel 2008). Pour déterminer l’âge des adultes, peu de méthodes atteignent un niveau de fiabilité satisfaisant. S’ajoutent à cela, quel que soit l’âge au décès, plusieurs biais méthodologiques détaillés par Isabelle Séguy et Luc Buchet (Séguy, Buchet 2011).

12Une meilleure maîtrise de ces fondamentaux s’avère nécessaire pour mieux appréhender les facteurs démographiques susceptibles de caractériser le fonctionnement des ensembles funéraires et, par la suite, choisir et exploiter les paramètres biologiques macroscopiques (paléopathologie, morphologie) ou physico-chimiques (ADN, isotopes…) les plus pertinents au regard des questionnements et potentialités du site. Au stade actuel de nos connaissances, différentes méthodes telles que la cémentochronologie (analyse du cément dentaire pour la détermination de l’âge au décès : Naji et al. 2015 ; Lanteri et al. 2018) [ill. 2] ou la protéomique (analyse de protéines, dont l’une est codée par le chromosome X ou Y : Buonasera et al. 2020) semblent pallier en tout ou partie ces difficultés de détermination. Ne portant pas sur la cotation des caractéristiques osseuses macroscopiques, elles mettent en œuvre des compétences spécifiques et imposent des prélèvements destructeurs, ce qui implique qu’elles soient préalablement testées dans diverses situations avant d’être employées plus largement (Bertrand et al. 2019 ; Buonasera et al. 2020). Sur ce point, les données et le matériel issus de l’archéologie préventive constituent un terrain de mise à l’épreuve de premier choix, abondant et portant sur une multiplicité de conditions de gisement et de pratiques funéraires.

2. Cliché sous microscope optique à lumière polarisée (×400) permettant le comptage d’incréments cémentaires sur une canine humaine.

2. Cliché sous microscope optique à lumière polarisée (×400) permettant le comptage d’incréments cémentaires sur une canine humaine.

Estimation de l’âge : 58 ± 1,27 ans 48 paires de lignes additionnées à l’âge moyen de l’éruption dentaire).

Cl. N. Diner-Stephan, comptage L. Lanteri.

  • 3 Ce sont aussi les seules analyses qui ne demandent pas l’intervention d’un laboratoire extérieur et (...)

13D’autres études, plus classiques et faciles à mettre en œuvre, comme l’ostéométrie, les variations anatomiques (caractères discrets) ou la paléopathologie, sont fréquemment réalisées dans le cadre des opérations d’archéologie préventive3. Dans la mesure où il est très rare que les cahiers des charges en fassent spécifiquement état ou en détaillent précisément les attendus, ces données sont acquises en routine ou au cas par cas selon les questions posées ou les thématiques de recherche en cours. Là encore apparaît une grande diversité de protocoles, propres à un chercheur ou à un groupe – souvent régional – ou directement issus de la formation reçue, qui a diversement sensibilisé à certains domaines. Si la mise en œuvre de ces outils n’est pas contestable en soi puisqu’elle apporte souvent des réponses [ill. 3], force est de constater que la grande variabilité des méthodes de cotation rend difficile les comparaisons. En conséquence, il s’avère souvent nécessaire de reprendre les études en question lorsqu’il s’agit de s’intéresser à la prévalence d’un caractère ou d’une pathologie particulière dans une aire géographique ou une période donnée.

3. Scanner d’un membre inférieur présentant une fusion articulaire complète du genou d’un individu issu du cimetière moderne et contemporain des Crottes à Marseille (Bouches-du-Rhône).

3. Scanner d’un membre inférieur présentant une fusion articulaire complète du genou d’un individu issu du cimetière moderne et contemporain des Crottes à Marseille (Bouches-du-Rhône).

L’imagerie médicale permet de préciser le diagnostic (tuberculose) et de révéler, par l’épaississement de la corticale, un usage répété de la marche malgré la pathologie.

Scanner M. Panuel et Y. Ardagna, diagnostic I. Bouchez.

14Enfin, il ne peut être évité d’évoquer deux domaines d’investigation en plein développement, les isotopes et l’ADN. Ces deux sujets de recherche font l’objet de nombreuses publications dont il ne nous appartient pas ici de faire l’analyse critique. On notera simplement, comme c’est souvent le cas dans le cadre – très défini dans le temps – de l’archéologie préventive, que les résultats parviennent la plupart du temps bien après la remise du rapport. Malgré ce regrettable décalage, on peut toujours arguer que les recherches portant sur les isotopes ou celles visant à caractériser l’ADN d’un agent pathogène ou à déterminer le sexe d’individus seront toujours utiles à la communauté archéologique dans le cadre de l’élaboration de publications monographiques ou de synthèses. En revanche, les larges campagnes de collectes d’échantillons osseux dans le cadre de programmes de recherche sur le peuplement soulèvent quelques interrogations. Ces collectes ne profitent généralement qu’à un seul chercheur ou laboratoire, et la maîtrise du sujet échappe largement aux archéologues. En outre, quel qu’en soit le but, ces prélèvements portent sur des parties anatomiques très spécifiques (os pétreux, dents) et sont destructifs. Il convient donc de s’interroger sur l’érosion du patrimoine anthropologique. Actuellement, aucune politique n’a été définie au niveau national à ce sujet. Un groupe de travail (Protocoles de prélèvements et d’analyses sur l’os humain ainsi que sur la conservation des échantillons) a toutefois été constitué sous l’égide de la sous-direction de l’Archéologie ; ses travaux, abordant les questions aussi bien méthodologiques qu’éthiques, seront restitués en 2022. Ils permettront de définir, dans l’intérêt de tous, les procédures qu’il conviendra de respecter pour la conservation et la valorisation de ce patrimoine aux extraordinaires potentiels.

Perspectives

15Dans le domaine funéraire, ces vingt dernières années ont été marquées par de grandes avancées en termes d’enjeux et d’objectifs de la discipline. Le caractère inclusif de l’archéothanatologie, allié aux progrès des archéosciences et à l’enrichissement des corpus offerts par l’archéologie préventive, ouvre des perspectives particulièrement prometteuses quant à la connaissance de la mort passée. Il reste toutefois de nombreux champs d’investigation à approfondir ou à explorer, concernant notamment les protocoles d’étude et les méthodes employées, sur le terrain comme en laboratoire.

  • 4 Cf. colloque « Archéologie et enquêtes judiciaires », sous la direction scientifique de Patrice Geo (...)

16Concernant l’analyse taphonomique des corps inhumés, si dans la majorité des cas les critères permettant de reconstituer les modalités de dépôt et de décomposition sont efficients, il demeure un certain nombre de situations où ils se révèlent inadaptés. Les cas de « dislocation en ordre paradoxal » illustrent bien cette situation (Maureille, Sellier 1996). Des constats de terrain réitérés invitent à affiner les arguments taphonomiques par types de contexte et de réceptacle funéraire, mais cela ne suffit pas. Le croisement de ces données avec des observations plus spécifiques, prenant en compte par exemple les altérations bactériennes de la microstructure osseuse, offre de grands potentiels (Booth, Madgwick 2016). Leur mise en œuvre permettrait d’affiner les diagnostics, voire de bâtir de nouveaux modèles. Dans la même perspective, la contribution aux expertises médico-légales engagée par quelques collègues archéoanthropologues est aussi de nature à enrichir les diagnostics pathologiques et traumatiques, mais également l’expertise des contextes archéologiques4. D’autres aspects méthodologiques méritent également d’être révisés ou approfondis. Par exemple, une réflexion de fond pourrait être reprise, à la lumière des expériences acquises sur les opérations d’archéologie préventive, concernant les critères et protocoles à retenir pour l’étude des crémations. Le croisement des expériences et des tests comparatifs entre méthodes et résultats permettraient sans doute de précieux gains de temps ou d’efficacité.

17Concernant le volet de l’anthropologie biologique, le contexte concurrentiel de l’archéologie préventive fait courir le risque précédemment évoqué de prestations routinières et limitées au strict nécessaire. Celui-ci peut, nous semble-t-il, être évité de deux manières. Du côté des prescripteurs, une meilleure connaissance des potentiels et limites de l’archéothanatologie, et plus spécifiquement de la paléobiologie, s’avère nécessaire. Du côté des archéoanthropologues, c’est en définissant un socle méthodologique solide et largement partagé, incluant différents protocoles d’acquisition et de traitement des données paléobiologiques, qu’il sera possible de limiter les dérives potentielles. Il existe par exemple aujourd’hui plusieurs outils anthropologiques disponibles en ligne, en lien avec la détermination de l’âge et du sexe5. En ce sens, la diffusion des résultats et la confrontation des expériences acquises sur les remarquables corpus de données constitués au fil des opérations ouvre de très larges perspectives scientifiques. Elle permet également de constituer des référentiels en matière de prescription et de programmation des opérations préventives. Pour les méthodes moins utilisées mais ayant un fort potentiel, comme la cémentochronologie ou la protéomique, divers tests d’application mériteraient d’être entrepris en partenariat avec les chercheurs et laboratoires compétents. Dans ce cadre, au regard de l’incidence de ces études du point de vue tant financier que patrimonial, il serait préférable que de tels travaux soient coordonnés afin de prendre en compte un panel représentatif de conditions de gisement.

18Enfin, pour être à la hauteur de la réorientation récente de la discipline vers l’archéothanatologie, il importe que les résultats dans leur ensemble soient mis en regard des thématiques sociales et des grandes thèses proposées par les socio-anthropologues. Par manque de temps en contexte préventif, par crainte de surinterprétation, les résultats sont encore trop souvent sous-exploités et sous-interprétés, alors même que les sources archéologiques et ostéoarchéologiques ont beaucoup à apporter aux dimensions sociales et culturelles des civilisations passées. Quelques approches structurales et symboliques des sociétés à travers leurs morts, par le biais de thématiques anthropologiques comme le genre, l’identité ou la santé, émergent depuis peu et ouvrent la voie à l’exploration de toutes les facettes de l’archéothanatologie.

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Notes

1 Grâce notamment aux travaux d’André Leroi-Gourhan et de chercheurs anglo-saxons de la New Archaeology.

2 Voir l’articles « La photogrammétrie sur le site de Pontcharaud (Puy-de-Dôme) » de Frédéric Prodéo et Yann Deberge et « Acquisition numérique des données archéoanthropologiques et spatiales. Le projet “Nécropole numérique” » de Christelle Seng, Cyrille Le Forestier et Rachid El-Hajaoui, dans ce numéro.

3 Ce sont aussi les seules analyses qui ne demandent pas l’intervention d’un laboratoire extérieur et peuvent donc être réalisés à moindre coût, contrairement aux analyses génétiques, isotopiques, etc., rarement comprises dans le budget de la fouille.

4 Cf. colloque « Archéologie et enquêtes judiciaires », sous la direction scientifique de Patrice Georges et de Sabine Kheris, organisé par l’Inrap et le tribunal de Paris, 22-23 novembre 2019 : https://www.inrap.fr/les-archeologues-arrivent-sur-la-scene-du-crime-14941

5 Par exemple Osteomics : https://osteomics.com

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Table des illustrations

Titre 1. Profils d’ensemble réalisés à partir de vues photogrammétriques de sépultures rupestres issues du cimetière médiéval et moderne d’Aulnat (Puy-de-Dôme).
Crédits Cl. et DAO : S. Soufi, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/13832/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 449k
Titre 2. Cliché sous microscope optique à lumière polarisée (×400) permettant le comptage d’incréments cémentaires sur une canine humaine.
Légende Estimation de l’âge : 58 ± 1,27 ans 48 paires de lignes additionnées à l’âge moyen de l’éruption dentaire).
Crédits Cl. N. Diner-Stephan, comptage L. Lanteri.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/13832/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 648k
Titre 3. Scanner d’un membre inférieur présentant une fusion articulaire complète du genou d’un individu issu du cimetière moderne et contemporain des Crottes à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Légende L’imagerie médicale permet de préciser le diagnostic (tuberculose) et de révéler, par l’épaississement de la corticale, un usage répété de la marche malgré la pathologie.
Crédits Scanner M. Panuel et Y. Ardagna, diagnostic I. Bouchez.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/13832/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 307k
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Pour citer cet article

Référence papier

Bruno Bizot et Anne Richier, « L’archéothanatologie en contexte préventif. Évolution des protocoles et des enjeux »Archéopages, Hors-série 6 | -1, 311-317.

Référence électronique

Bruno Bizot et Anne Richier, « L’archéothanatologie en contexte préventif. Évolution des protocoles et des enjeux »Archéopages [En ligne], Hors-série 6 | 2022, mis en ligne le 18 juillet 2023, consulté le 09 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/13832 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.13832

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Auteurs

Bruno Bizot

Drac Provence Alpes Côte d’Azur, SRA

Anne Richier

Inrap, UMR 7268 « ADES »

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Droits d’auteur

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