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1 - Dynamique de la recherche

Une agglomération protohistorique et antique à Blois (Loir-et-Cher)

A proto-historic and ancient town in Blois (Loir-et-Cher department)
Una aglomeración protohistórica y antigua en Blois (departamento de Loir y Cher)
Viviane Aubourg, Didier Josset, François Capron et Gaël Simon
p. 134-145

Résumés

La recherche sur Blois a connu deux grandes étapes, avant et après l’archéologie préventive. Avant, les archéologues proposaient une histoire de la ville antique basée sur des données ponctuelles. Leur interprétation reposait sur un modèle d’organisation classique où seule la rive droite était habitée. Avec le développement de l’archéologie urbaine dans les années 1970, Blois connaît sa première grande fouille. Il faut attendre les années 1990 et la montée de l’archéologie préventive pour proposer de nouvelles interprétations sur l’origine et l’évolution de Blois. La création d’un zonage archéologique, en 2003, tient compte de ces dernières avancées. Dès lors, ce document permet de cibler les zones à investiguer. Depuis, les projets d’aménagement ont conduit à révéler l’histoire de la ville sur ses deux rives, dès l’époque gauloise. Avec la mise en place d’un projet collectif de recherche, en 2013, c’est la ville dans son contexte ligérien qui est désormais étudiée.

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Texte intégral

1Lorsque l’archéologie préventive en milieu urbain s’exerce à Blois, elle touche de vastes emprises, parfois à l’intérieur même du centre historique. Les schémas d’urbanisation mis en œuvre depuis les bombardements de la Seconde Guerre mondiale qui ont détruit plusieurs secteurs urbains concernent la requalification, la restructuration de quartiers entiers ou encore la réorganisation des axes de circulation. À côté de ces politiques d’aménagement de grande ampleur du centre-ville, quelques opérations plus modestes ont été réalisées, dont certaines portent sur des édifices encore en élévation parfois protégés au titre des monuments historiques. La périphérie de Blois n’a pas été épargnée par les grands travaux. La construction de l’autoroute A10 a favorisé l’implantation de zones d’aménagement concerté (ZAC). La proximité de Blois avec La Chaussée-Saint-Victor, commune en forte expansion, a abouti à la redistribution de la partie nord-est de la commune. Cela se traduit toujours par des projets d’aménagement du territoire de grande surface [ill. 1].

1. Localisation des opérations d’archéologie sur le territoire de la commune de Blois.

1. Localisation des opérations d’archéologie sur le territoire de la commune de Blois.

Sources graph. : composantes du RGE® 2018.

  • 1 Relèvent du titre II du Code du patrimoine « Archéologie préventive », les diagnostics archéologiqu (...)
  • 2 Diachronie de l’occupation du sol : télédétection LiDAR en forêts de Chambord, Boulogne, Russy, Blo (...)

2Sur le territoire de Blois, 162 opérations (corpus de 1975 à 2020) de toutes natures (évaluations, diagnostics, fouilles préventives et sauvetages urgents) ont été réalisée1. Cela comprend 140 diagnostics et certains sauvetages urgents considérés comme des évaluations ainsi que 22 fouilles ou sauvetages urgents s’identifiant à de véritables opérations de fouille. L’emprise est inférieure ou égale à 2000 m² pour 45 % des opérations de diagnostic et 67 % des opérations de fouille. La surface totale diagnostiquée s’élève à plus de 180 hectares, et celle fouillée à un peu moins de 4,8 hectares [ill. 2]. La remobilisation des résultats de ces opérations préventives est entreprise dans plusieurs programmes de recherche, notamment le programme SOLiDAR2 et le projet collectif de recherche (PCR), en cours en 2022, « Blois : ville et territoire ligérien depuis les premières installations humaines jusqu’à nos jours » (Aubourg, Josset 2018). La communication et la diffusion de synthèses thématiques ou diachroniques sont conséquentes, qu’elles soient orales ou manuscrites, de nature scientifique ou intéressant le grand public.

2a. Opérations de diagnostic, d’évaluation [132] et certains sauvetages urgents [8].

2a. Opérations de diagnostic, d’évaluation [132] et certains sauvetages urgents [8].

DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.

2b. Opérations de fouille [20] et certains sauvetages urgents [2].

2b. Opérations de fouille [20] et certains sauvetages urgents [2].

DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.

2c. Opérations de diagnostic, d’évaluation et certains sauvetages urgents [140 pour une surface de 180,78 ha].

2c. Opérations de diagnostic, d’évaluation et certains sauvetages urgents [140 pour une surface de 180,78 ha].

DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.

2d. Opérations de fouille et certains sauvetages urgents [22 pour une surface de 4,95 ha].

2d. Opérations de fouille et certains sauvetages urgents [22 pour une surface de 4,95 ha].

DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.

3Le temps long - trente ans d’archéologie préventive - a permis de redessiner l’évolution de l’espace urbain de Blois sur les deux rives de la Loire. Blois, ancienne agglomération secondaire urbaine au sein de la cité des Carnutes, est un exemple pertinent pour montrer que, par la mise en œuvre des données issues des découvertes anciennes, de l’archéologie préventive et de l’archéologie programmée, il est possible de retracer l’histoire des relations complexes des habitants à leur environnement ligérien depuis l’époque gauloise.

Avant l’archéologie préventive

4Aucune mention de Blois n’est répertoriée avant le haut Moyen Âge [ill. 3]. La connaissance des origines de la ville antique reposait sur des mentions de découvertes fortuites qui représentaient cinquante-huit points d’observations. La plus ancienne remonte au xvie siècle (Marin-Desbrosses 1836), les autres découvertes ayant été faites au xixe et surtout au xxe siècle. Les témoignages matériels de cette occupation sont pour l’essentiel du mobilier, surtout de la céramique, des monnaies relativement bien identifiées et un fragment de marbre sur lequel est gravée une inscription, découvert rue du Foix à l’emplacement des Petites Sœurs des pauvres (Dondin-Payre 1992, p. 106) [ill. 4a : 1]. Les contextes de découverte sont rarement assez renseignés pour que l’on puisse a posteriori critiquer les interprétations qui en sont faites. Dans leurs réflexions, les auteurs étaient à la recherche d’un schéma établi selon le modèle des villes du Sud de la France, qui comprennent le forum, le cardo et le decumanus. Dans ce schéma, les nécropoles se développeraient d’une part dans le quartier de Vienne, le long du tracé supposé de l’axe nord-sud [ill. 4a : 2] (Florance 1916, p. 83 ; Pussot 1974a, p. 112-113 ; Pussot 1974b, p. 34-35) et d’autre part sur la rive droite : à la périphérie occidentale de l’agglomération [ill. 4a : 1] et au nord sur le plateau [ill. 4a : 3] (Denis dir. 1988, p. 27). Sur le promontoire [ill. 4c : 4], certains plaçaient, outre un camp retranché romain, un temple dédié à Jupiter Sauveur, voire à Auguste, dominant le centre urbain supposé et protégeant l’agglomération de son ombre tutélaire (Florance 1928 ; Pussot 1974a ; Denis dir. 1988 ; Cospérec 1994, p. 27). Cette hypothèse reposait notamment sur de maigres découvertes (présence sur le site de tuiles romaines), alors que les travaux de Frédéric Lesueur, en 1941 et 1942, sous la forme de sondages à l’emplacement de la collégiale Saint-Sauveur [ill. 4a : 5], avaient déjà infirmé l’existence d’une sorte d’acropole (Lesueur 1941).

3. Mentions historiques de la ville de Blois.

3. Mentions historiques de la ville de Blois.

DAO : D. Josset, Inrap.

4. Cartographie des découvertes anciennes attribuées à l’époque antique et situées majoritairement rive droite.

4. Cartographie des découvertes anciennes attribuées à l’époque antique et situées majoritairement rive droite.

1. Petites Sœurs des pauvres (nécropole supposée) ; 2. Quartier de Vienne (nécropole supposée) ; 3. Place du Marché-aux-Veaux et rue du Bourg-Neuf ; 4. Promontoire ; 5. Emplacement de la collégiale Saint-Sauveur ; 6. Place Valin-de-la-Vaissière ; 7. Cour du château et parvis de la chapelle Saint-Calais ; 8. Esplanade du château ; 9. Maison de la Magie et jardins ; 10. 6, rue Anne-de-Bretagne ; 11. 2-4, rue Robert-Houdin ; 12. Pont antique ; 13. Place Saint-Saturnin et rue Munier ; 14. Rue des Jacobins ; 15. Rue du Foix ; 16. Rue Florimont-Robertet ; 17. Rue du Commerce.

DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.

État des connaissances avant 2003

  • 3 Responsable d’opération (seconde campagne) : Pierre-Jean Trombetta.
  • 4 Responsables d’opération : Olivier Ruffier, ministère de la Culture, 1991-1993 ; D. Josset, Inrap, (...)
  • 5 Responsables d’opération : O. Ruffier, ministère de la Culture, 1992-1993 ; V. Aubourg, Afan, 1996.
  • 6 Responsable d’opération : O. Ruffier, ministère de la Culture, 1991 et 1992.
  • 7 Responsables d’opérations : O. Ruffier, ministère de la Culture, 1993 ; D. Josset, Afan, 1999.
  • 8 Responsable d’opération : V. Aubourg, ministère de la Culture, 2003.

5Les recherches archéologiques préventives antérieures à 2003 conduisent à percevoir l’espace urbain d’une toute autre façon. La première fouille de sauvetage fut réalisée à Blois en 1975 et 1976, en bord de Loire, place Valin-de-la-Vaissière3 [ill. 4b : 6] . L’essor de l’archéologie préventive n’est cependant significatif qu’à partir de 1991 avec la création des services régionaux de l’archéologie (SRA). Les premières véritables opérations d’archéologie préventive n’ont vu le jour qu’à travers la volonté tenace d’Olivier Ruffier, agent instructeur au SRA et adepte de l’archéologie urbaine, alors en charge du département de Loir-et-Cher. L’application du décret no 86-192 du 5 février 1986 relatif à la prise en compte de la protection du patrimoine archéologique dans certaines procédures d’urbanisme fixe un nouveau cadre jusqu’au 1er février 2002. Plus d’une soixantaine d’opérations de toutes natures (évaluations, sondages, diagnostics et fouilles) ont été réalisées jusqu’en 2003. Si le renouvellement des connaissances repose sur les résultats de l’ensemble des opérations, les fouilles archéologiques, au nombre de onze, en constituent néanmoins les piliers. Il s’agit en effet des opérations les plus importantes ayant généré une documentation importante acquise dans des milieux fortement stratifiés : cour et esplanade du château, ainsi que le parvis de la chapelle Saint-Calais4 [ill. 4b : 7 et 8] ; maison de la Magie avec ses jardins5 [ill. 4b : 9] (Aubourg, Josset 2000) ; 6, rue Anne-de-Bretagne6 [ill. 4b : 10] (Josset et al. 2004) ; 2-4, rue Robert-Houdin7 [ill. 4b : 11] (Aubourg, Josset 2002). Une des données les plus remarquables est la découverte en 1995 du pont antique [ill. 4b : 12], alors daté vers 145 de notre ère (Lorain 1997). Aucun chercheur n’envisageait alors l’existence d’un pont sur la Loire à Blois à l’époque gallo-romaine. La sécheresse de 2003 a permis de réaliser un relevé complémentaire de cette structure8 (Aubourg et al. 2007).

  • 9 Responsable d’opération : D. Josset, Inrap, 2002.

6L’agglomération antique de Blois peut ainsi être décrite. Son origine remonte au tout début de la période gallo-romaine, à la fin du ier siècle avant notre ère (Aubourg, Josset 2016 ; Josset et al. 2004), sans que l’on puisse placer cette évolution dans le droit fil d’une occupation gauloise. Aucun vestige gaulois n’a été mis au jour en bord de Loire. L’occupation semble s’épanouir et se perpétuer sur le promontoire avec une faible intensité, mais un statut spécifique [ill. 4c : 4]. La ville antique s’est principalement développée sur la rive droite du fleuve. Le centre urbain se situe approximativement entre la rue du Commerce et la rue des Jacobins [ill. 4c : 17 et 14], emplacement de la retombée du pont antique [ill. 4c : 12]. Le développement du peuplement semble se propager vers l’ouest depuis cette zone, dès la première moitié du ier siècle de notre ère. Les données de la fouille du 6, rue Anne-de-Bretagne ainsi que celles issues de la place Valin-de-la-Vaissière (Pussot 1974a, p. 104-106 ; de Kisch 1978) montrent la présence d’habitations réunies dans un quartier densément loti entre la fin du ier siècle avant notre ère et la fin du iie-début du iiie siècle de notre ère. À quelques mètres des quais actuels, une portion de voie (2-4, rue Robert-Houdin), mise en place sans doute pas après la première moitié du ier siècle de notre ère, pourrait être l’héritage du tracé de la rue du Foix [ill. 4c : 15], probablement l’axe routier reliant Tours et Orléans sur la rive nord. Par sa position, elle serait un segment de voie sur berge séparée de la rive par des aménagements dont on ne connaît ni la taille, ni la fonction. Le franchissement facilite sans doute la constitution d’un nouveau pôle de peuplement au sud, à l’emplacement de l’actuel quartier de Vienne [ill. 4c : 2]. L’ancienneté d’un établissement humain permanent en rive gauche depuis la période gallo-romaine est presque acquise, si l’on se réfère aux résultats de l’opération archéologique préventive réalisée aux abords de l’église Saint-Saturnin9 [ill. 4b : 13]. La découverte de céramique de table et de stockage hors contexte funéraire plaide effectivement pour l’existence d’un habitat au sud de la Loire, dans la zone de retombée du pont antique.

Topographie de la rive gauche et zonages archéologiques

7La topographie de la plaine alluviale est particulière. Le val de Blois mesure 2,2 km de large et comprend tout l’espace sud-est de la commune. Le coteau n’est atteint que sur la commune limitrophe, Saint-Gervais-la-Forêt. Un important chenal de dérivation emprunte cette vaste entité topographique, qui est aujourd’hui canalisée à partir du déchargeoir de la Bouillie (également dénommé « déversoir ») [ill. 5 : 30]. Il permet notamment d’atténuer les effets dévastateurs des crues les plus importantes. Cette plaine de débordement comprend quelques points hauts, montilles [ill. 5 : 18] et bombement de Vienne. Ces derniers résultent des divagations anciennes de la Loire et du Cosson [ill. 5 : 19], affluent de la Loire, qui incisèrent les alluvions de basse terrasse et parfois le substrat calcaire (Lorain 1981 ; Josset et al. 2016, p. 95-111). L’espace urbanisé actuel de Vienne est contraint par le plan de prévention des risques d’inondation.

5. Les zones inondables cartographiées dans le plan de prévention des risques d’inondation de la Loire (PPRI 2011) et modes de saisine du préfet de région (arrêté 03/001 du 8 août 2003).

5. Les zones inondables cartographiées dans le plan de prévention des risques d’inondation de la Loire (PPRI 2011) et modes de saisine du préfet de région (arrêté 03/001 du 8 août 2003).

DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.

8Les zonages voient le jour avec la loi no 2003-707 du 1er août 2003 modifiant la loi no 2001-44 du 17 janvier 2001 relative à l’archéologie préventive. Ces nouveaux documents (article L. 522 5 du Code du patrimoine) remplacent désormais les périmètres de protection archéologique pris dans le cadre du décret no 86-192. Ils permettent d’abaisser les seuils fixés par l’article R. 523-4 du Code du patrimoine obligeant la transmission des dossiers au SRA. La ville de Blois est la première commune de la région à avoir bénéficié d’une zone de présomption de prescription archéologique (ZPPA, arrêté no 03/001 du 28 août 2003). Depuis 2003, les dossiers d’urbanisme sont transmis au SRA selon des critères de surface. Ce zonage tient compte des connaissances acquises sur la commune en matière d’archéologie et d’histoire mais aussi des aménagements urbains à venir. La zone A, pour laquelle tous les dossiers doivent être transmis au SRA, recouvre le centre urbain de Blois de part et d’autre de la Loire ; en rive droite, cela concerne l’espace constitué par le secteur sauvegardé, une grande partie des édifices classés ou inscrits au titre des monuments historiques et éventuellement leurs abords. L’emprise de la rive gauche a été conditionnée par le bâti ancien encore en élévation et la retombée du pont antique. Pour le reste de la commune en rive gauche, le seuil est de 300 m². Tous les projets dont le terrain d’assiette du projet est supérieur à 300 m² doivent être transmis au SRA pour instruction au titre du livre V du Code du patrimoine. Vingt-neuf opérations de diagnostic archéologique ont été réalisées, dont la grande majorité (24) après 2003, représentant une surface explorée de 25,82 ha. Les fouilles, au nombre de sept, constituent une emprise étudiée de plus de 3 hectares. Elles sont une source d’information inestimable. Comme sur la rive droite, le nombre important de diagnostics archéologiques sur la rive gauche montre que ces quartiers sont en cours d’évolution, avec une densification des habitats collectifs et des constructions de maisons individuelles sur des espaces agricoles ou encore dans des jardins ou cours privés. Les localisations des opérations de fouille de la rue du Puits-Neuf [ill. 6a : 20], la rue des Ponts-Chartrains [ill. 6a : 21], la rue de la Motte (site de la Croupe) [ill. 6a : 22] illustrent parfaitement la volonté d’une densification urbaine. Les points les plus hauts sont très investis, car les possibilités d’extension de l’habitat sur cette rive sont conditionnées aux risques d’inondation.

6ab. Cartographies des opérations archéologiques en rive gauche. : avant et après 2003 (a) et témoins d’occupations protohistoriques (b).

6ab. Cartographies des opérations archéologiques en rive gauche. : avant et après 2003 (a) et témoins d’occupations protohistoriques (b).

18. Montille ; 19. Le Cosson ; 20. Rue du Puits-Neuf ; 21. Rue des Ponts-Chartrains ; 22. Rue de la Motte (site de la Croupe) ; 23. Pont de La Tène finale ; 24. Butte des Capucins ; 25. Bombement naturel ; 26. Chemin du Haut-de-la-Bonne ; 27. Ruelle Rocheron ; 28. Ponts Chartrains ; 29. Pont Saint-Michel ; 30. Déchargeoir de la Bouillie.

V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.

6c. Fouille de la rue du Puits-Neuf.

6c. Fouille de la rue du Puits-Neuf.

L’occupation durable et structurée dès le début du ier s. de notre ère prend appui sur le parcellaire gaulois.

D. Josset, Inrap.

6d. Éléments morphologiques indiquant l’existence d’un plan d’urbanisme antique.

6d. Éléments morphologiques indiquant l’existence d’un plan d’urbanisme antique.

DAO : G. Simon, université de Tours / PCR Blois.

PCR « Ville et territoire ligérien depuis les premières installations humaines jusqu’à nos jours »

9L’objectif principal du PCR Blois (2013, 2014-2016, 2017-2019, 2020-2022) est l’élaboration d’une synthèse archéologique urbaine (SAU). Tous les attendus des « Documents d’évaluation du patrimoine archéologique des villes de France » (DEPAVF) sont accomplis (Borderie et al. 2013). L’étude est enrichie par les réflexions liées aux questions de l’informatisation des données et de leur géoréférencement. Pour la réalisation du document, des outils spécifiques – base bibliographique Zotero, base de données spatialisées et système d’information géographique (SIG) – ont été élaborés. L’interopérabilité du SIG avec Patriarche (base de données nationale) est garantie par des champs communs, mais aucune automatisation de transfert des données n’est encore opérante. La création et la spatialisation des composantes urbaines ainsi que les dépouillements de la documentation historique et des rapports de diagnostic et de fouille permettent la constitution et l’ordonnancement d’un corpus considérable de données (Aubourg, Josset 2018).

10Dans le but de consolider les synthèses historiques, un important volet des activités du projet est de combler les lacunes documentaires dans trois domaines : l’espace urbanisé de la rive gauche (quartier Vienne), le lit mineur avec les aménagements fluviaux s’y trouvant et toute l’étendue du lit majeur, c’est-à-dire le val de Blois. Les recherches entreprises dans la Loire ont permis l’étude de nombreux franchissements, dont le plus ancien est mis en place à la fin de La Tène finale ou au changement d’ère [ill. 6b : 23]. Le deuxième pont antique sera édifié au même emplacement. Ces structures permanentes sont intimement liées au processus de l’émergence du phénomène urbain, parfaitement mis en lumière par la fouille de la rue du Puits-Neuf (le cas semble différent de celui d’Orléans : Massat, Riquier 2014). Ces nouvelles données permettent d’alimenter l’étude de la morphogenèse du parcellaire effectué à partir du plan cadastral de 1810 vectorisé.

Origine de l’agglomération

11L’apport le plus conséquent sur l’origine de l’agglomération en rive gauche est apporté par trois fouilles. Les trois occupations sont positionnées sur des secteurs parmi les plus élevés du val. L’une se développe en face du promontoire [ill. 6b : 4], rue du Puits-Neuf [ill. 6b : 20], à une centaine de mètres de la berge actuelle. La deuxième, sur le site de la Croupe, est localisée rue de la Motte [ill. 6b : 22], en face de la butte des Capucins [ill. 6b : 24], à un kilomètre environ au sud-ouest. Une des interprétations de ce tertre serait une tombe monumentale de la fin du premier âge du Fer. La troisième, rue des Ponts-Chartrains [ill. 6b : 21], est à moins d’un kilomètre au nord-est de la rue du Puits-Neuf.

12L’habitat de la Croupe est situé sur une montille [ill. 6b : 18]. Le site a livré un grand nombre de structures en creux : puits, silos, bâtiments sur poteaux, fours et fossés, majoritairement concentrés sur la partie haute de l’emprise. Une grande quantité de mobilier a été mise au jour, mettant en évidence un certain nombre d’activités. La présence de différents artisanats et de certaines catégories de mobilier permet de qualifier cet espace comme une agglomération ouverte, au regard de l’absence de fossé d’enceinte. Sa superficie peut être estimée à 7 hectares. L’agglomération se développe du milieu du iiie siècle jusqu’au début du ier siècle avant notre ère (−200 à −70). Le rapprochement est fait avec le site des Arènes à Levroux (Indre), et les auteurs reprennent à leur compte la désignation d’« agglomération à vocation artisanale ». Ses habitants entretiennent des relations commerciales avec leurs voisins proches, Turons et Bituriges, ce que rend notamment visible l’analyse du monnayage (Peyne dir. 2019).

13L’occupation de la rue du Puits-Neuf est localisée sur un bombement naturel. La fouille a livré des vestiges d’occupation de La Tène moyenne et du début de La Tène finale. Ces vestiges sont représentés par une sépulture isolée du ive-iiie siècle avant notre ère et par des fossés formant parfois enclos, a priori comblés au plus tard dans le courant du ier siècle avant notre ère. Il ressort une volonté de structurer l’espace. La dimension cultuelle que confère certainement la présence de la sépulture à un secteur du site pourrait avoir coexisté avec la mise en place d’aménagements liés à l’exploitation du sol. L’absence avérée de structures d’habitat – bâtiments, foyers, puits, rejets domestiques ou artisanaux significatifs – ne permet d’identifier qu’un pôle d’occupation périphérique, ce qui suggère en conséquence l’extension des limites du secteur habité bien au-delà de l’emprise de la fouille.

14La fouille de la rue des Ponts-Chartrains a révélé quelques fosses, dont une potentielle structure de stockage qui pourraient indiquer l’existence d’un habitat d’une période protohistorique indéterminée sur ces parcelles.

15Un système de franchissement pérenne est indispensable au contrôle strict de la rive sud par les Carnutes, établis au nord. Celui-ci n’est ni localisé ni identifié (pont, bac ou gué). L’abandon du site de la Croupe pourrait être mis en relation, au moins partiellement, avec la mise en place d’un passage placé en amont [ill. 6b : 23]. Effectivement, ce franchissement a été reconnu près de l’opération de la rue du Puits-Neuf, face au promontoire. Les travaux du PCR montre que le premier état correspond à une mise en place de ce franchissement à la fin de La Tène finale (deuxième moitié du ier siècle avant notre ère) ou au changement d’ère.

16Le val de Blois est un espace occupé de longue date, ce qui confirme son importance vis-à-vis des principaux axes de circulation et commerciaux. Les zones occupées sont les zones les plus hautes (le promontoire en rive droite, des montilles et Vienne en rive gauche), des espaces moins exposés aux variations du niveau du cours d’eau. La butte des Capucins, située rive droite en bordure de plateau, pourrait être une tombe monumentale de la fin du premier âge du Fer ; jadis en secteur rural où elle représentait un repère remarquable, elle est aujourd’hui dissimulée dans le paysage urbain (Aubourg, Josset 2021). En rive gauche, les témoins structurants de ces occupations sont des fossés qui dessinent un parcellaire aux axes orthogonaux par rapport au trait de rive du fleuve et un chemin, aujourd’hui chemin du Haut-de-la-Bonne [ill. 9 : 26] (Peyne dir. 2019). La confrontation du parcellaire du cadastre de 1810 aux données issues de l’archéologie préventive ne permet pas de faire le lien avec le réseau viaire de 1810. Toutefois, il est certain que la présence d’habitats en rives gauche et droite engendre la mise en place de parcellaire.

17La reconnaissance d’un franchissement à la fin de La Tène ou au changement d’ère montre la progression des occupations vers le bombement de Vienne. L’établissement de ce point de passage en amont permet la mise en place d’un contrôle des deux berges. Ce déplacement n’entraîne pas de modification dans la disposition du parcellaire. L’orientation des enclos observée sur le site de la rue du Puits-Neuf est strictement identique à celle du parcellaire, distant de plus d’un kilomètre, du site de la Croupe [ill. 6c]. La conception d’un schéma axé sur la Loire dès La Tène finale semble évidente en rive gauche. En rive droite, l’hypothèse d’un parcellaire d’orientation semblable attribué à cette période est aussi avancée par G. Simon [ill. 7].

7. Proposition de datation des différentes voies et extensions des occupations protohistorique et antique.

7. Proposition de datation des différentes voies et extensions des occupations protohistorique et antique.

DAO : G. Simon, université de Tours / PCR Blois.

Agglomération antique

18Les connaissances sur l’extension de l’agglomération antique de Blois ont été considérablement accrues ces dernières années. Les témoins antiques en rive gauche ont été étudiés sur plusieurs opérations [ill. 6a]. Les plus importantes sont celles de la rue du Puits-Neuf et celle de la ruelle Rocheron [ill. 6a : 27].

19Sur le site de la rue du Puits-Neuf, l’occupation durable et structurée du site débute au début du ier siècle de notre ère [ill. 6a : 20]. Elle prend appui sur le parcellaire gaulois, dont l’effacement progressif des enclos fossoyés pourrait intervenir à la fin de la première moitié du ier siècle avant notre ère. Un sanctuaire est précocement aménagé en limite d’agglomération entre 20-30 et 60-70 de notre ère. Il est bordé d’habitats aux architectures diversifiées dont les activités pourraient être directement liées à l’établissement cultuel. La structuration du site connaît au moins trois modifications majeures jusqu’à peut-être le premier quart du iie siècle, l’évolution parcellaire étant marquée par le renouvellement continu de fossés, l’installation de palissades et de possibles haies vives et la création d’une voie. Le début du démantèlement des structures de culte pourrait intervenir avant le milieu du iie siècle. Au-delà des activités de récupération de matériaux, une occupation domestique de faible intensité, mais pour quelques temps structurée, semble avoir perduré durant tout le Bas-Empire.

20Les vestiges mis au jour sur la fouille de la ruelle Rocheron sont attribuables à une occupation antique du Haut-Empire. Elle comprend une voie, des habitations et des fosses d’extraction (limon et peut-être grave). Le mobilier céramique mis au jour dans ces contextes indique deux fourchettes d’occupation : entre les années 30 et 120 de notre ère et entre le milieu du iie et le iiie siècle. Quant à la fouille de la rue des Ponts-Chartrains, du mobilier antique a été découvert mais sans structures de cette période ; son origine est potentiellement en dehors de l’emprise, liée aux occupations périphériques avec la mise en valeur des terres [ill. 6a : 21].

21L’étude engagée dans le cadre du PCR sur les franchissements permet d’envisager deux plans d’ouvrages distincts au même endroit. Ils correspondent à deux ponts, le premier, cité précédemment, étant construit probablement à la fin de La Tène ou au changement d’ère et entretenu sur au moins un siècle [ill. 6b : 23]. La datation du second est établie dans la seconde moitié du iie siècle de notre ère ou plus prudemment, du fait de l’érosion de nombreux pieux, dans le courant du iie siècle, avec des phases d’entretien et de consolidation durant la première moitié du iiie siècle. Le pont fournissait un passage vers le sanctuaire et le quartier d’habitation qui le bordait, mais surtout il donnait accès à la plaine alluviale, pour enfin se diriger vers le sud, vers Bourges.

22L’agglomération constitue un site bipolaire, sur les deux rives du fleuve. Elle s’étend sur une superficie de près de 30 hectares inégalement répartie dans la vallée, principalement développée sur la rive droite, au pied du coteau, sur une longueur estimée de 1,5 km [ill. 5e]. La connaissance du schéma urbain repose sur des observations plus ou moins ponctuelles, mais aussi sur un travail d’analyse régressive du parcellaire à partir du cadastre ancien de 1810. Dans les deux secteurs où la trame viaire antique est la mieux documentée, celle-ci est finalement très présente dans le parcellaire actuel. Les recherches faites par G. Simon dans le cadre du PCR montrent que le réseau viaire antique semble s’articuler à partir de deux grands axes, le premier parallèle au fleuve en rive droite et le second perpendiculaire, documenté en rive gauche. Le pont sur la Loire assure la continuité des réseaux urbain et routier d’une rive à l’autre.

23En rive gauche, dix voies de direction nord‑ouest – sud-est présentent un écartement relativement régulier autour de l’axe central qu’est la rue Croix-Boissée [ill. 7]. Cette composition, qui devait prendre appui sur la Loire, a été en partie bouleversée le long de la rive par des aménagements postérieurs, médiévaux ou modernes. Ce système de voirie daterait de la période antique sur la base de deux arguments archéologiques, d’une part l’existence du pont antique dans le prolongement de l’axe principal et d’autre part les données de la fouille de la rue du Puits-Neuf, dont les vestiges antiques s’inscrivent dans la même orientation [ill. 6c]. Si un plan d’urbanisme régulier, peut-être d’origine antique, est mis en évidence, il faut se garder de restituer une urbanisation achevée de la rive gauche puisque la planification des voies ne présage en rien le lotissement des parcelles, et encore moins leurs utilisations. Poursuivre un itinéraire vers le sud implique de franchir le val et le Cosson, mais par quels moyens ? Les deux ouvrages connus sont les ponts Chartrains et Saint-Michel, mentionnés respectivement en 1299 et 1202 [ill. 7 : 28 et 29]. Ont-ils une origine antique ? Si c’est le cas, il est tentant d’associer les axes convergeant vers ces deux « ponts » de la même période puisque, d’une part, ils fonctionnent avec ces deux structures de franchissement et, d’autre part, ils s’inscrivent dans une certaine continuité avec le réseau « antique » mis en évidence par le programme SOLiDAR [ill. 6d].

24Avec ces nouvelles données en rive gauche, il est dorénavant possible d’orienter la recherche. Les avancées ne se limitent pas qu’à cet exemple, c’est bien sûr tout le territoire de la commune de Blois qui a bénéficié de cette étude, et toutes les grandes périodes sont représentées. Une révision de la ZPPA est envisagée afin que soient prises en compte les occupations gauloise et antique. Elle sera fondée sur les nouveaux schémas d’évolution de la topographie urbaine, permettant la motivation des prescriptions (article R. 523-15 du Code du patrimoine).

25La grande progression de cette recherche est à mettre en relation avec la stabilité des équipes depuis 1991. La recherche programmée, engagée depuis 2013, est fortement soutenue par l’État, par l’Inrap et par l’UMR 7324 « Cités, territoires, environnement et sociétés » (CITERES). Les acteurs de cette recherche constituent une équipe ayant une bonne connaissance du milieu urbain à Blois. L’interdisciplinarité des membres et les nombreux travaux de communications favorisent grandement la stratégie à tenir pour répondre aux différentes hypothèses établies traitant du processus d’urbanisation.

26Les actions de publication et les différents supports de communication sont des atouts indispensables auprès des collectivités, qui sont souvent des grands aménageurs. Rendre lisibles le fonctionnement de l’archéologie préventive et les résultats de la recherche est nécessaire pour s’approprier le patrimoine archéologique de cette ville. Les relations privilégiées entretenues avec les acteurs locaux de la culture permettent d’élaborer des projets destinés au plus grand nombre. La Drac Centre – Val de Loire soutient cette recherche et sa valorisation. Plusieurs publications ou liens sont facilement accessibles sur son site.

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Bibliographie

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Pour les opérations archéologiques citées dans cet article, les références, notices et documents liés des rapports sont consultables sur le catalogue des fonds documentaires de l’Inrap : https://dolia.inrap.fr, ou dans les SRA.

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Notes

1 Relèvent du titre II du Code du patrimoine « Archéologie préventive », les diagnostics archéologiques (anciennement évaluations) et les fouilles préventives ; et du titre III « Fouilles archéologiques programmées et découvertes fortuites », section 3 « Découvertes fortuites », les sauvetages urgents.

2 Diachronie de l’occupation du sol : télédétection LiDAR en forêts de Chambord, Boulogne, Russy, Blois, coordonné par Xavier Rodier et Clément Laplaige (2014-2018).

3 Responsable d’opération (seconde campagne) : Pierre-Jean Trombetta.

4 Responsables d’opération : Olivier Ruffier, ministère de la Culture, 1991-1993 ; D. Josset, Inrap, 1997 et 1999.

5 Responsables d’opération : O. Ruffier, ministère de la Culture, 1992-1993 ; V. Aubourg, Afan, 1996.

6 Responsable d’opération : O. Ruffier, ministère de la Culture, 1991 et 1992.

7 Responsables d’opérations : O. Ruffier, ministère de la Culture, 1993 ; D. Josset, Afan, 1999.

8 Responsable d’opération : V. Aubourg, ministère de la Culture, 2003.

9 Responsable d’opération : D. Josset, Inrap, 2002.

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Table des illustrations

Titre 1. Localisation des opérations d’archéologie sur le territoire de la commune de Blois.
Crédits Sources graph. : composantes du RGE® 2018.
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Titre 2a. Opérations de diagnostic, d’évaluation [132] et certains sauvetages urgents [8].
Crédits DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.
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Titre 2b. Opérations de fouille [20] et certains sauvetages urgents [2].
Crédits DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.
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Titre 2c. Opérations de diagnostic, d’évaluation et certains sauvetages urgents [140 pour une surface de 180,78 ha].
Crédits DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.
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Titre 2d. Opérations de fouille et certains sauvetages urgents [22 pour une surface de 4,95 ha].
Crédits DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.
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Titre 3. Mentions historiques de la ville de Blois.
Crédits DAO : D. Josset, Inrap.
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Titre 4. Cartographie des découvertes anciennes attribuées à l’époque antique et situées majoritairement rive droite.
Légende 1. Petites Sœurs des pauvres (nécropole supposée) ; 2. Quartier de Vienne (nécropole supposée) ; 3. Place du Marché-aux-Veaux et rue du Bourg-Neuf ; 4. Promontoire ; 5. Emplacement de la collégiale Saint-Sauveur ; 6. Place Valin-de-la-Vaissière ; 7. Cour du château et parvis de la chapelle Saint-Calais ; 8. Esplanade du château ; 9. Maison de la Magie et jardins ; 10. 6, rue Anne-de-Bretagne ; 11. 2-4, rue Robert-Houdin ; 12. Pont antique ; 13. Place Saint-Saturnin et rue Munier ; 14. Rue des Jacobins ; 15. Rue du Foix ; 16. Rue Florimont-Robertet ; 17. Rue du Commerce.
Crédits DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.
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Titre 5. Les zones inondables cartographiées dans le plan de prévention des risques d’inondation de la Loire (PPRI 2011) et modes de saisine du préfet de région (arrêté 03/001 du 8 août 2003).
Crédits DAO : V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.
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Titre 6ab. Cartographies des opérations archéologiques en rive gauche. : avant et après 2003 (a) et témoins d’occupations protohistoriques (b).
Légende 18. Montille ; 19. Le Cosson ; 20. Rue du Puits-Neuf ; 21. Rue des Ponts-Chartrains ; 22. Rue de la Motte (site de la Croupe) ; 23. Pont de La Tène finale ; 24. Butte des Capucins ; 25. Bombement naturel ; 26. Chemin du Haut-de-la-Bonne ; 27. Ruelle Rocheron ; 28. Ponts Chartrains ; 29. Pont Saint-Michel ; 30. Déchargeoir de la Bouillie.
Crédits V. Aubourg, Drac Centre - Val de Loire, SRA / PCR Blois.
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Titre 6c. Fouille de la rue du Puits-Neuf.
Légende L’occupation durable et structurée dès le début du ier s. de notre ère prend appui sur le parcellaire gaulois.
Crédits D. Josset, Inrap.
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Titre 6d. Éléments morphologiques indiquant l’existence d’un plan d’urbanisme antique.
Crédits DAO : G. Simon, université de Tours / PCR Blois.
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Titre 7. Proposition de datation des différentes voies et extensions des occupations protohistorique et antique.
Crédits DAO : G. Simon, université de Tours / PCR Blois.
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Pour citer cet article

Référence papier

Viviane Aubourg, Didier Josset, François Capron et Gaël Simon, « Une agglomération protohistorique et antique à Blois (Loir-et-Cher) »Archéopages, Hors-série 6 | -1, 134-145.

Référence électronique

Viviane Aubourg, Didier Josset, François Capron et Gaël Simon, « Une agglomération protohistorique et antique à Blois (Loir-et-Cher) »Archéopages [En ligne], Hors-série 6 | 2022, mis en ligne le 03 août 2023, consulté le 19 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/12271 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.12271

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Auteurs

Viviane Aubourg

Drac Centre - Val de Loire, SRA, UMR 7324 « CITERES »

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