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1 - Dynamique de la recherche

À Soissons, une synergie pour révéler l’histoire de la ville

In Soissons, a synergy to reveal the city’s history
En Soissons, una sinergia para revelar la historia de la ciudad
Louis Hugonnier, Richard Fronty et Alexandre Audebert
p. 126-133

Résumés

Depuis une vingtaine d’années, le territoire soissonnais connaît un regain d’activité archéologique dans le prolongement d’une politique de prescription ciblée face à une augmentation des projets d’aménagement extra et intra muros. Dépassant les contraintes spécifiques liées au diagnostic préventif en ville comme la faible surface d’investigation, les agents de l’Inrap documentent progressivement la structure urbaine, l’afflux de données brutes se confrontant alors aux postulats archéologiques connus. Cette confrontation positive s’illustre, à travers les exemples de la ville du Haut-Empire, du quartier Saint-Waast et de la question des enceintes urbaines, par un affinement des schémas connus, une remise en cause de certains postulats et l’établissement de réflexions inédites sur des espaces archéologiques méconnus. Cette situation conduit donc à la mise en place d’un PCR sur le fait urbain à Soissons, nécessité étant de donner du sens aux multiples informations issues de l’archéologie préventive.

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Texte intégral

1Au centre du département de l’Aisne, dans un méandre de la rivière éponyme, Soissons s’inscrit à la jonction entre basse et moyenne vallée de l’Aisne. Le territoire communal (12,32 km²) est topographiquement caractérisé par une terrasse non inondable d’alluvions quaternaires et des reliefs plus ou moins marqués (moyennes terrasses ou buttes), le développement urbain étant plus dense rive gauche que rive droite. Actuellement, la ville fait l’objet d’une volonté de transformation et de rénovation urbaine, engendrant une hausse des prescriptions archéologiques, majoritairement exécutées par les agents de l’Inrap, et renforçant une action scientifique engagée par l’institut depuis 2001 sur ce territoire.

Quelques jalons historiques

  • 1 Ce toponyme apparaît dans les sources soissonnaises dès la seconde moitié du xvie siècle, suite à l (...)

2Associée dans l’imaginaire populaire au fameux vase de Clovis, Soissons est d’abord une création augustéenne, mentionnée dès le iie siècle dans la Géographie de Ptolémée et figurée sur l’itinéraire d’Antonin : Augusta Suessionum. Carrefour et relais entre Amiens et Reims sur la voie stratégique Milan-Boulogne dès le ier siècle, la ville est implantée en rive gauche, selon le modèle antique classique, sur les axes cardo maximus et decumanus maximus. Le grand théâtre de la colline Saint-Jean (fondation dans la seconde moitié du ier siècle) témoigne de son importance. Le secteur d’habitat dit du « Château d’Albâtre »1, au nord et nord-est de la ville, dont on ne connaît que quelques fragments d’insulae, connaît une forte déprise au Bas-Empire ; la ville se rétracte alors dans l’enceinte fortifiée du castrum, création ex nihilo. Ville royale et cité épiscopale pendant l’Antiquité tardive, lieu de l’élection de Pépin le Bref en 751 en l’abbaye Saint-Médard, Soissonstire ses faveurs de son rapport étroit avec les Carolingiens jusqu’au passage de l’an mil. Le Moyen Âge voit la ville s’épanouir et connaître une certaine prospérité entre les xiie et xiiie siècles, avant les affres de la guerre de Cent Ans. Dès 1551 et jusqu’en 1555, son rôle de place forte est renforcé par la création d’une enceinte bastionnée associée à un fossé défensif. À la fin du xvie siècle, la ville devient centre administratif et judiciaire et siège d’une généralité, retrouvant quelque peu son lustre d’antan. Grand marché agricole sous Louis xiv, elle perd de son importance après la Révolution, reléguée au rang de simple chef-lieu de district au profit de la ville de Laon. Détruite à 80 % par des bombardements massifs lors du premier conflit mondial, elle connaît un vaste programme de reconstruction dans les années 1920. La ville médiévale et moderne est alors aérée et réorganisée.

La découverte du potentiel archéologique

  • 2 Voir le fonds d’édition de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons (SAHSS) (...)
  • 3 Ces enduits peints ont été étudiés par l’équipe du Centre d’étude des peintures murales romaines (C (...)
  • 4 Interventions menées entre 1982 et 1996 sous la responsabilité de Clark Maines et Sheila Bonde, Wes (...)
  • 5 Responsable : D. Defente, musée de Soissons, 1981-1986.

3Du xvie au xixe siècle, divers travaux (mise en œuvre puis démantèlement des fortifications modernes, recherche de matériaux de construction, construction et entretien de voirie, etc.) mettent au jour des témoins antiques qui suscitent l’intérêt : constructions massives, mosaïques, monnaies aux effigies impériales, marbres et albâtres. Ces trouvailles sont relatées, en partie, dans la littérature savante locale du xixe siècle2. Elles sont exhaustivement cataloguées dans la somme des connaissances relatives au Soissons antique, à l’initiative de Bernard Ancien (1979), secondé par Marie Tuffreau-Libre (Ancien, Tuffreau-Libre 1980) puis par Geneviève Cordonnier (1985). La masse documentaire pour cette période étant imposante et peu exploitée, Denis Defente, conservateur responsable du service archéologique du musée de Soissons durant les années 1980, initie le projet d’élaboration du document d’évaluation du patrimoine archéologique de la ville avec le Centre national d’archéologie urbaine de Tours (Defente 1984). Cet ouvrage, dont la publication sera dirigée par son successeur, Dominique Roussel, est l’unique synthèse archéologique sur la ville, de sa création à nos jours (Roussel 2002). Ces deux conservateurs ont par ailleurs conduit les opérations rue Paul-Deviolaine, le site de référence pour la période antique (vestiges partiels d’une insula gallo-romaine, aux enduits peints remarquables3). S’ensuivent des fouilles programmées sur l’ensemble architectural de l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes4 et de l’abbaye royale Saint-Médard5. Parallèlement, l’Afan n’a mené que trois sondages d’évaluation sur le territoire de la ville, entre 1973 et 2000. Comme il est fréquent pour ces décennies, c’est la ville antique qui focalise l’attention des archéologues. On ne compte que sur les sources historiques pour établir les chronologies médiévale et moderne. L’apparition de l’archéologie préventive va considérablement modifier ces approches.

La politique de prescription à partir des années 2000

  • 6 Saisine systématique doublée d’une politique de concertation préalable, activement promue et mise e (...)
  • 7 Conformément au cadre plus général de la Programmation nationale définie en 2016 par le Conseil nat (...)

4La base Patriarche fait état de 133 dossiers relatifs à des interventions archéologiques de toute nature sur le territoire de Soissons depuis 1970 ; 46 pour les années 1970-2000 et 87 pour les années 2001-2021. Cette augmentation du ratio (de 1,5 à 4,35 par an) découle d’une politique de prescription ciblée et réfléchie. Dans la zone correspondant au cœur historique de Soissons (extension de la ville antique et son suburbium) – ce qui représente approximativement un quart du territoire communal –, la direction régionale des affaires culturelles (Drac), par le service régional de l’archéologie (SRA), a demandé à être saisie de la totalité des demandes d’autorisation d’urbanisme6. Le SRA se donne ainsi la possibilité de définir une stratégie raisonnée de prescription des opérations d’archéologie préventive, qui puisse alimenter des problématiques de recherche adaptées aux enjeux scientifiques locaux en ciblant des secteurs géographiques, des axes thématiques et des périodes chronologiques7. Diagnostics et fouilles préventives, principalement menés par les opérateurs publics que sont l’Inrap et le service archéologique départemental de l’Aisne, ont bien permis d’obtenir des données inédites sur le passé de la ville et de ses faubourgs. Une concertation étroite est également menée en interne à la Drac avec la conservation régionale des monuments historiques (CRMH) et l’architecte des bâtiments de France sur des projets de restauration ou de mise en sécurité de monuments, comme récemment aux abords de la cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ou dans l’enceinte de l’ancienne abbaye Saint-Jean-des-Vignes. Des observations archéologiques significatives sont aussi réalisées à l’occasion d’interventions programmées, les deux sites emblématiques étant actuellement le théâtre antique et l’ancienne abbaye Saint-Médard.

  • 8 Place Saint-Christophe, axe Mantoue-Bannière, tranches 2 et 3, responsable d’opération : L. Hugonni (...)

5Cette stratégie repose sur le potentiel important de conservation des vestiges, lié à l’histoire même de la ville. Une attention particulière est portée à des secteurs dans lesquels subsistent des parcelles où les vestiges ont été relativement bien préservés des perturbations des époques postérieures. Deux exemples peuvent être avancés. Dans le quartier Saint-Crépin (quartier du Château d’Albâtre), au nord du centre-ville, les niveaux de l’extension de la ville du Haut-Empire apparaissent à environ 0,50 m sous le niveau de sol actuel, car ce secteur, abandonné dans l’Antiquité tardive, a été constitué de friches et terres agricoles jusqu’au xixe siècle, puis de nouveau urbanisé au début du xxe siècle. De nombreuses parcelles en jardin, constructibles, sont donc potentiellement disponibles pour des interventions archéologiques futures. Dans le centre-ville, des espaces assez vastes livrent des niveaux intacts depuis l’Antiquité jusqu’au xixe siècle, immédiatement sous l’enrobé bitumineux actuel, car ils n’ont jamais été rebâtis après les destructions massives de la Première Guerre mondiale. Cela concerne plus particulièrement les places nouvelles créées à l’issue de la guerre, comme l’ont montré des diagnostics récents8.

6Le croisement d’une politique de saisine poussée, d’une stratégie de prescription raisonnée, d’un soutien actif à l’archéologie programmée et d’un potentiel archéologique important du sous-sol aboutit à une activité croissante des opérateurs.

Le diagnostic comme outil principal de recherche

  • 9 Dans ce même laps de temps, 32 opérations ont été menées par les archéologues du service départemen (...)

7Les 83 opérations réalisées par l’Inrap9 sont principalement des diagnostics. L’examen rapide donne l’impression d’un mitage spatial de l’information archéologique [ill. 1]. Les chiffres de la série statistique sont catégoriques : 3,8 % du territoire actuel (soit 47 377 m²) ont été étudiés ; les emprises diagnostiquées sont pour les trois quarts inférieures à 378 m², 25 % sont inférieures à 51 m². Les fouilles (9,6 % du corpus) s’alignent sur ce constat : 75 % des emprises sont inférieures à 1 500 m² [ill. 2]. La fouille menée rue du Belvédère [ill. 1 : 1], en rive droite, concerne 1,08 ha, emprise supérieure au cumul surfacique des sept autres fouilles (7 016,5 m²). Malgré tout, on note depuis 2018 une hausse des surfaces d’emprise, l’exemple le plus frappant étant celui du cœur de ville (4,5 ha, ramené à 2,5 ha après modification) [ill. 3].

1. Opérations archéologiques réalisées par l’Inrap sur le territoire de Soissons, 2001-2021.

1. Opérations archéologiques réalisées par l’Inrap sur le territoire de Soissons, 2001-2021.

1. Rue du Belvédère, RO : G. Flucher, Inrap, 2021, études en cours
2. 19-25 rue Saint-Christophe, RO : L. Hugonnier, 2018, études en cours
3. Rue du Plat-d’Étain, RO : R. Fronty, 2014
4. 3 rue de la Congrégation, RO : L. Hugonnier, 2017
5. 14 rue Jean-de-la-Fontaine, RO : Dominique Gemehl, 2004
6. Rue du Docteur-Laplace, RO : L. Hugonnier, 2012
7. Caserne Gouraud, RO : Sophie Desenne, 2004
8. 57-59 avenue de Paris, RO : S. Desenne, 2008
9. 17-19 rue du Château-d’Albâtre, RO : R. Fronty, 2015
10. 5 rue Arago, RO : L. Hugonnier, 2013
11. 3 rue de la Roseraie, RO : L. Hugonnier, 2012
12. Îlot Ribot-Stonne, RO : R. Fronty, 2021, études en cours
13. Sente des Stèles-Romaines, RO : L. Hugonnier, 2021
14. 58 rue de Paradis, RO : R. Fronty, 2014
15. 71 avenue Voltaire, RO : S. Desenne, 2009
16. Avenue de Compiègne, RO : Sabrina Sarrazin, 2017
17. 23 bis rue Saint-Martin, RO : L. Hugonnier, 2012
18. 4 avenue de Paris, RO : L. Hugonnier, 2011
19. 24 avenue de Paris, RO : S. Desenne, 2007
20. Quartier Saint-Crépin, RO : R. Fronty, 2019
21. 2-8 rue Paul-Strauss, RO : R. Fronty, 2021
22. Sente du Séminaire, RO : R. Fronty, 2012
23. Sente du Séminaire, RO : R. Fronty, 2021
24. Place Saint-Christophe, axe Mantoue-Bannière, tranche 2, RO : L. Hugonnier, 2019
25. Place Saint-Christophe, axe Mantoue-Bannière, tranche 3, RO : L. Hugonnier, 2021, études en cours
26. Rue des Miracles, RO : L. Hugonnier, 2018
27. 3 rue Leroux, RO : Sylvain Thouvenot, 2009
28. 6 bis rue des Miracles, RO : L. Hugonnier, 2013
29. 11 bis rue Porte-de-Crouy, RO : L. Hugonnier, 2017
30. Berges de l’Aisne, RO : R. Fronty, 2017
31. Transept sud, tranches 1A et B, RO : L. Hugonnier, 2020, études en cours
32. 12 rue des Francs-Boisiers, RO : L. Hugonnier, 2020
33. Caserne Gouraud, RO : S. Desenne, 2003
34. Boulevard Jeanne-d’Arc, RO : Sylvain Thouvenot, 2014
35. Boulevard Jeanne-d’Arc, RO : R. Fronty, 2015
36. 21 bis boulevard Jeanne-d’Arc, RO : R. Fronty, 2016
37. 14-16 rue de Bouvines, RO : Sylvain Thouvenot, 2008
38. Place Alsace-Lorraine, RO : R. Fronty, 2020.
RO : responsable d’opération.

E. Mariette et L. Hugonnier, Inrap.

2. Synthèse de la série statistique du corpus Soissons.

2. Synthèse de la série statistique du corpus Soissons.

Inrap, 2001-2021.

L. Hugonnier, Inrap.

3. Vue des diagnostics de la place Fernand-Marquigny, tranches 2 et 3 (2018-2021).

3. Vue des diagnostics de la place Fernand-Marquigny, tranches 2 et 3 (2018-2021).

Un exemple d’investigation sur une surface importante en cœur de ville.

Mairie de Soissons.

  • 10 Enregistrement stratigraphique, diagramme de Harris, relevé géoréférencé.
  • 11 Reprise des données anciennes, hiérarchisation des données pertinentes, études documentaires.
  • 12 Ces études, souvent absentes dans le cadre des diagnostics, aident, par exemple, à l’identification (...)
  • 13 L’approche géomorphologique affine les données géologiques connues, aide à l’identification des app (...)

8La dispersion spatiale des opérations est bien réelle, même si l’on observe un recentrage en cœur de ville et dans les faubourgs proches. La prise en compte de ces données dispersées est facilitée par l’harmonisation des techniques d’enregistrement10, par une approche systématique des contextes11 et par le partage et la confrontation positive des connaissances. Ces évolutions récentes se singularisent également par le recours (dans les limites budgétaires) aux approches paléoenvironnementales12 et géomorphologiques13. L’évolution profitable à l’exploitation de ces données est la pérennisation des équipes intervenantes, au début trop multiples et variables.

9Cependant, certains faits ne changent pas : les fouilles restent rares ; la mise en œuvre de solutions techniques par les aménageurs pour éviter les fouilles profondes et coûteuses (abandon des sous-sols, choix de fondation sur pieux et longrines) limite les observations aux niveaux modernes, parfois médiévaux, rarement plus anciens comme sur le site de la Croix d’Or [ill. 1 : 2]. De même, certains diagnostics, bien que positifs, ne sont pas suivis de prescription (rue du Plat-d’Étain [ill. 1 : 3]) ou sont considérés suffisant à la connaissance (3 rue de la Congrégation [ill. 1 : 4]). Face à cette volonté des aménageurs, le SRA accepte les solutions proposées, qui concourent à une conservation optimale des vestiges (selon l’expression consacrée) pour les générations futures. Les dérives constatées dans la première décennie (travaux d’aménagement engagés avant l’arrivée des archéologues) tendent, elles, à disparaître.

10Malgré les contraintes évoquées précédemment et grâce à la récente dynamique de recherche engagée et à la synergie des partenaires, cette multiplication de petites surfaces investies participe au renouvellement des problématiques liées aux grandes lignes du développement de la ville.

Rive gauche : la ville du Haut-Empire

11Hormis la découverte de quelques potins gaulois, d’une sépulture (ou cénotaphe) au 14 rue Jean-de-la-Fontaine [ill. 1 : 5] et d’une fosse rue du Docteur-Laplace [ill. 1 : 6], rien ne transparaît sérieusement d’une possible occupation protohistorique en rive gauche. La création ex nihilo de la ville antique, conjointement à l’abandon des oppida de Pommiers puis de Villeneuve-Saint-Germain, reste donc d’actualité. Parmi les nécropoles localisées au xixe siècle, seule celle de la butte Saint-Jean a fait l’objet d’interventions régulières depuis 2003. Les résultats éclairent l’organisation des périphéries occidentale et orientale de la nécropole antique, marquées par une spécialisation de l’espace sépulcral au iiie siècle. Les conclusions mettent en évidence le regroupement d’hommes adultes au niveau social défavorisé (esclaves ? paysans ?) ainsi que de périnataux, révélant ainsi la relégation de certains défunts en bordure ou aux marges de l’espace funéraire communautaire (caserne Gouraud [ill. 1 : 7] ; 57-59 avenue de Paris [ill. 1 : 8]).

12Au nord du decumanus maximus, le quartier résidentiel du Château d’Albâtre livre constamment vestiges et mobiliers qui permettent d’affiner le schéma d’urbanisation du quartier et les phases architecturales des mutations intérieures des insulae et des domus (17-19 rue du Château-d’Albâtre [ill. 1 : 9] ; 5 rue Arago [ill. 1 : 10] ; 3 rue de la Roseraie [ill. 1 : 11]). Toutefois, la maison antique, dans son unité et son facteur d’organisation de l’îlot, reste largement méconnue, tout comme l’îlot en tant que tel, l’organisation viaire et la spécialisation des espaces construits. Cette question reste dépendante du site de la rue Paul-Deviolaine (cf. supra). Cela devrait pouvoir changer après le diagnostic réalisé sur 8 500 m² dans l’îlot Ribot-Stonne [ill. 1 : 12]. À ce jour, on peut restituer la présence de quatre insulae, alignées le long d’une voirie principale, sur laquelle différents segments viaires secondaires se greffent ou s’alignent [ill. 4]. L’occupation semble regrouper une zone résidentielle cossue et une zone d’activités artisanales (dont le travail de la corne). L’abandon progressif du secteur durant la seconde moitié du iiie siècle est lié à la rétraction de l’occupation au sein du castrum en cours d’érection (17-19 rue du Château-d’Albâtre, 5 rue Arago, 3 rue de la Roseraie). Des indices de réoccupation occasionnelle des lieux apparaissent : « bâtiments » dont la fonction nous échappe (5 rue Arago), activités de transformation (four à chaux de l’îlot Ribot-Stonne).

4. Voirie et maçonneries orthonormées dans le secteur occidental de l’îlot Ribot-Stonne.

4. Voirie et maçonneries orthonormées dans le secteur occidental de l’îlot Ribot-Stonne.

Mairie de Soissons et R. Fronty, Inrap.

13La question des limites physiques de cette occupation se précise au nord, en accord avec les observations de B. Ancien, lequel avait noté, lors de travaux de tout-à-l’égout, la présence de fossés parcellaires imposants, contenant pour certains des sépultures en enchytrisme marquant la limite septentrionale de la ville antique (Ancien 1979). D’ouest en est, la frontière est plus fluctuante, marquée par une alternance d’occupations rurales et urbaines, dans un parcellaire orthonormé (sente des Stèles-Romaines [ill. 1 : 13] ; 58 rue de Paradis [ill. 1 : 14] ; 71 avenue Voltaire [ill. 1 : 15]). On y observe des maçonneries parfois imposantes avenue de Compiègne [ill. 1 : 16] et au 23 bis rue Saint-Martin [ill. 1 : 17] ainsi que la proximité de bâtiments de type villa ou domus aux 4 et 24 avenue de Paris [[ill. 1 : 18 et 19]. Au nord-ouest, aux marges de la ville, deux zones d’extraction de sable ont été localisées dans le quartier Saint-Crépin et rue Paul-Strauss [ill. 1 : 20 et 21]. Au sud, l’agglomération semble bornée par le versant de la butte Saint-Jean englobant le théâtre antique. La zone périphérique de rejet de boucherie mise au jour sente du Séminaire [ill. 1 : 22 et 23] nous semble un indice pertinent de cette délimitation (zone dédiée à l’évacuation des déchets loin des habitations, afin d’éviter sans doute tout risque sanitaire : odeur, pollution, charognards, épidémie, etc.).

14La question des bâtiments et des espaces publics a été récemment soulevée lors des premiers diagnostics en cœur de ville. Les dynamiques stratigraphiques observées sur 5 mètres de profondeur permettent de faire l’hypothèse qu’un espace public (forum ?) du iie siècle se trouvait à quelques dizaines de mètres du croisement entre le cardo maximus et le decumanus maximus (place Fernand-Marquigny, tranche 2 [ill. 1 : 24]) et qu’une architecture de type monumentale s’élevait à proximité de l’actuelle cathédrale (place Fernand-Marquigny, tranche 3 [ill. 1 : 25]).

15Les études des dynamiques sédimentaires et anthropiques tendent à remettre en question des postulats établis au xixe siècle et notamment l’hypothèse des apports de terres pour expliquer la micromorphologie de la « butte » du centre-ville. Il semble plutôt que le cœur de ville ait connu, à l’époque antique, un aplanissement volontaire, d’est en ouest, afin d’asseoir de nouvelles constructions.

Rive droite : le quartier Saint-Waast

16Ce quartier, occulté par le rayonnement mérovingien puis carolingien du quartier voisin Saint-Médard (implantation de la basilique royale au vie siècle), souffrait de l’absence de documentation archéologique et historique. Et ce d’autant plus que, situé en rive droite, il était considéré comme dissocié de la ville antique de la rive gauche, un postulat nourri par l’absence de traces d’occupation humaine protohistorique et antique en ces lieux. Seuls un gué antique et une voie romaine étaient supposés (Roussel 2002, p. 30). Pour les périodes suivantes, les ouvrages historiques relatent une vie dans cette zone rythmée par les relations entre les seigneurs ecclésiastiques, les velléités de commune et l’histoire des fortifications de la ville.

  • 14 Malgré la qualité intrinsèque de chaque découverte sur cette rive, seul le diagnostic de la rue Ler (...)

17Entre 2005 et 2021, neuf diagnostics ont amélioré significativement nos connaissances14. Au nord, le site de la rue des Miracles [ill. 1 : 26] se distingue par la présence de deux vestiges fossoyés du Bronze final IIIb/Hallstatt ancien, indice rarissime sur le territoire soissonnais mais cohérent avec la trentaine de sites de cette époque recensés dans la vallée de l’Aisne. On y décèle aussi quelques traces fugaces du Haut-Empire (céramiques communes), mais sans structuration apparente. L’occupation se précise pour l’Antiquité tardive avec la mise au jour en 2009, 2013 puis 2018 de sépultures dont l’association spatiale témoigne d’un pôle funéraire des ive-ve siècles, extra muros, le long de l’axe viaire antique (gisements du 3 rue Leroux, du 6 bis rue des Miracles et du 11 bis rue Porte-de-Crouy [ill. 1 : 27, 28 et 29]). Cette zone, qui complète la liste des pôles funéraires de la ville augustéenne, s’inscrit à proximité des lieux de culte soissonnais du ive siècle, l’église Saint-Adrien et la chapelle Saint-Georges.

18Les structures et mobiliers des vie-viie siècles, identifiés également lors de ces différentes interventions, sont ceux d’une ou plusieurs occupations domestiques mérovingiennes, sur une distance de 150 mètres (du nord au sud), le long de l’axe viaire antique en usage et se superposant stratigraphiquement à l’occupation funéraire. Ces installations sont à mettre en relation avec la présence de la première église Saint-Waast, dans la sphère d’influence de la basilique Saint-Médard. L’aménagement des berges est évident dès l’époque médiévale, ainsi que l’urbanisation croissante dès la fin du xiiie siècle (cf. infra), selon les résultats des diagnostics réalisés rue du Plat-d’Étain et sur les berges de l’Aisne [ill. 1 : 30]. On y constate également des actions de remblaiement au bas Moyen Âge, préalablement aux installations artisanales modernes de travail du cuir (tannerie).

Sur les deux rives : les enceintes

19Quatre systèmes défensifs se succèdent du Bas-Empire au xixe siècle [ill. 5]. Leurs tracés étaient différemment connus, par des projections arbitraires ou théoriques, faute de documentation archéologique. Quelques vestiges en élévation de ces fortifications subsistent toujours dans le paysage : un segment de l’élévation occidentale du mur du castrum place Mantoue ; la tour circulaire, dite « tour Macé », de l’enceinte médiévale (xiie-xive s.) rue du Théâtre-Romain ; quelques segments des fortifications modernes, principalement documentées par les sources textuelles et iconographiques. Depuis, une douzaine de diagnostics ont porté directement sur le tracé des enceintes romaines et modernes, régénérant les postulats sur la question.

5. Travaux cartographiques actuels sur la thématique des fortifications de Soissons, du castrum aux fortifications bastionnées du xixe siècle.

5. Travaux cartographiques actuels sur la thématique des fortifications de Soissons, du castrum aux fortifications bastionnées du xixe siècle.

R. Fronty, Inrap.

20La problématique du castrum s’est construite sur plusieurs conjectures : un tracé rectangulaire, bordé par endroits d’un fossé défensif, et quatre tours d’angle ; une surface oscillant entre 9 et 12 hectares ; une mise en œuvre entre la seconde moitié du iiie et le début du ive siècle ; un abandon au xiie siècle. Matériaux et dynamique architecturale sont relativement renseignés par deux découvertes anciennes : remploi, en assises, de blocs extraits de monuments publics, religieux, funéraires de la ville du Haut-Empire ; lits de pierres calcaires et tuiles pour l’élévation (opus mixtum). Deux diagnostics récents, l’un sur le tracé occidental au niveau du transept sud de la cathédrale [ill. 1 : 31], le second sur le tracé septentrional rue des Francs-Boisiers [ill. 1 : 32], conduisent à relativiser l’hypothèse de ce tracé très régulier qui a orienté la réflexion archéologique jusqu’à récemment. L’hypothèse d’une enceinte qui ne serait pas strictement rectangulaire semble dorénavant se dessiner.

21Des enceintes médiévales, peu de vestiges ont été étudiés, si ce n’est par l’observation partielle d’une fondation massive rue du Plat-d’Étain. Pour les enceintes modernes et contemporaines, les résultats sont bien plus abondants. Vestiges conservés et données historiques ne permettaient pas jusqu’à présent d’affiner le recalage topographique de chaque bastion, les points d’ancrage majeurs faisant défaut. Ce manque a été en partie comblé sur les tracés connus des deux rives. Au niveau de l’ancienne caserne Gouraud sur la butte Saint-Jean (rive gauche), la reconnaissance dès 2003 des vestiges du bastion Mion, du mur d’escarpe, du fossé et d’un ouvrage avancé (ouvrage à cornes) constitue une des premières « redécouvertes » de ce système défensif du xixe siècle [ill. 1 : 33]. L’une des maçonneries comprenait de nombreux graffitis de soldats : patronymes, numéros de régiment, matricules, associés au tracé d’un canon, d’un fortin, d’une potence, d’une portée de musique, de bateaux, de rosaces, etc. À l’ouest et au sud, sur le boulevard Jeanne-d’Arc – artère importante de la ville créée à l’emplacement des fossés et ouvrages bastionnés édifiés du xvie au xixe siècle –, les opérations menées en 2014 [ill. 1 : 34] et 2017 [ill. 1 : 35] ont révélé l’escarpe du bastion Saint-Rémy et celle du bastion de la Bergerie, le vestige du talus appartenant au rempart occidental ayant été identifié en 2016 au 21 bis boulevard Jeanne-d’Arc [ill. 1 : 36] (Fronty 2016 ; à paraître). En 2019, un segment du mur d’escarpe du bastion de l’Intendance, érigé entre 1830 et 1832 à proximité de l’Aisne, est également mis au jour.

22En rive droite, les diagnostics rue de Bouvines [ill. 1 : 37], sur les berges de l’Aisne [ill. 1 : 30] et place Alsace-Lorraine [ill. 1 : 38] ont également documenté des ouvrages défensifs de la période. Les observations des dynamiques géomorphologiques (démantèlement, récupération, nivellement et remblaiement) sur les sites des berges de l’Aisne et de la place Alsace-Lorraine ont confirmé la mise en place, aux époques médiévale puis moderne, d’une « plate-forme » artificielle, gagnant sur l’ancien lit majeur de l’Aisne et d’anciens cours d’eau, pour y ancrer les enceintes fortifiées. C’est place Alsace-Lorraine que les vestiges sont les plus significatifs, avec l’exhumation d’une section du rempart bastionné et de son imposant fossé défensif, tous deux édifiés dès 1553 [ill. 6]. Le contexte stratigraphique témoigne des évolutions opérées sur ce rempart pour assurer le statut de place de guerre de la ville et s’adapter aux nouvelles techniques et armes de siège : réaménagements, travaux de modernisation et d’entretien à l’actif du génie militaire (campagne de travaux : 1821-1850). Entre 1886 et 1896, la grande majorité des remparts (mur d’escarpe et levée de terre) sont démantelés partiellement et nivelés ; les fossés sont remblayés, notamment ceux défendant le faubourg Saint-Waast. L’ensemble des ouvrages militaires est scellé par de nombreuses couches de remblais, puis de préparation et de circulation afin d’y implanter la place actuelle.

6. Contexte de découverte d’un segment de la fortification moderne et de son fossé, place Alsace-Lorraine.

6. Contexte de découverte d’un segment de la fortification moderne et de son fossé, place Alsace-Lorraine.

R. Fronty, Inrap.

23Pour la première fois, le fossé défensif du xvie siècle a été reconnu sur une longueur de plus de 38 mètres, pour une largeur de plus de 46 mètres. Il présente un bord évasé à son extrémité occidentale et un fond relativement plat entamant la nappe sablo-graveleuse en place ainsi que le comblement supérieur d’un paléochenal ancien jusqu’à une profondeur de l’ordre de 0,51 à 2,69 m dans le substrat local. Son remplissage a pu être observé sur toute sa profondeur. L’analyse des coupes dans les sondages a permis de reconstituer les principales phases d’utilisation, d’entretien et d’abandon du fossé défensif (comblement lent du fossé défensif à l’époque moderne ; rapide au cours de la période contemporaine, les remblais provenant de la démolition des remparts). Parallèlement, les observations effectuées sur les arases des remparts prouvent une provenance exclusivement locale des matériaux ; celles sur les fortifications bastionnées certifient d’une adaptation des ouvrages militaires soissonnais aux progrès de l’artillerie.

  • 15 Inrap, conseil départemental de l’Aisne, CEPMR, SRA, ville de Soissons, SAHSS.
  • 16 Archéologie, histoire, archéoenvironnement, patrimoine et politique urbaine.

24Les nouvelles données permettent un nouveau regard. Le renouvellement de problématiques figées depuis plus d’un demi-siècle et la question d’une dynamique collective se sont naturellement imposés. La réelle vitalité de la recherche archéologique sur la ville de Soissons a permis d’initier un projet collectif de recherche (PCR) interinstitutionnel15 et pluridisciplinaire16 pour construire la connaissance archéologique de la ville, antique, médiévale, moderne et contemporaine.

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Bibliographie

Pour les opérations archéologiques citées dans cet article, les références, notices et documents liés des rapports sont consultables sur le catalogue des fonds documentaires de l’Inrap : https://dolia.inrap.fr, ou dans les SRA.

Ancien B. 1979 : Augusta Suessionum, Soissons ville romaine, Bulletin de la SAHSS, 4e série, tome 16, p. 33-154.

Ancien B., Tuffreau-Libre M. 1980 : Soissons gallo-romain, découvertes anciennes et récentes, Soissons, Musée municipal de Soissons, 80 p.

Cordonnier G. 1985 : Soissons : son histoire illustrée, à travers ses rues, places, monuments et ses habitants, Le Coteau, Horvath, 239 p.

Defente D. 1984 : Soissons romain. Les archives d’un sous-sol à redécouvrir, Revue archéologique de Picardie, 3-4, p. 205-222.

Fronty R. 2016 : Réseaux urbains et fortifications de Soissons, Archéopages. Archéologie & société, hors-série 4, p. 49-51.

Fronty R. à paraître : De l’enceinte bâtie sous Henri II à la place de guerre du xixe s. Résultats des interventions archéologiques récentes conduites sur l’enceinte urbaine de Soissons (Aisne), in Villes (et) frontières, Actes de la 2e journée d’études du PCR « Places fortes des Hauts-de-France », 2020.

Roussel D. 2002 : Soissons, Paris, Éd. du patrimoine (coll. Documents d’évaluation du patrimoine archéologique des villes de France, 21), 218 p.

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Notes

1 Ce toponyme apparaît dans les sources soissonnaises dès la seconde moitié du xvie siècle, suite à la découverte de ce matériau lors des travaux de terrassement liés à la construction de la fortification moderne ; l’albâtre devient alors le matériau éponyme du lieu, considéré comme l’unique témoin de l’occupation résidentielle de la ville antique.

2 Voir le fonds d’édition de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons (SAHSS) : https://sahs-soissons.org/bibliotheque/

3 Ces enduits peints ont été étudiés par l’équipe du Centre d’étude des peintures murales romaines (CEPMR), établissement de référence en France, implanté à Soissons.

4 Interventions menées entre 1982 et 1996 sous la responsabilité de Clark Maines et Sheila Bonde, Wesleyan University et Brown University (États-Unis).

5 Responsable : D. Defente, musée de Soissons, 1981-1986.

6 Saisine systématique doublée d’une politique de concertation préalable, activement promue et mise en œuvre par le SRA, avec les principaux aménageurs publics, parapublics et privés, au premier rang desquels la ville de Soissons et la communauté d’agglomération de Grand Soissons.

7 Conformément au cadre plus général de la Programmation nationale définie en 2016 par le Conseil national de la recherche archéologique (CNRA).

8 Place Saint-Christophe, axe Mantoue-Bannière, tranches 2 et 3, responsable d’opération : L. Hugonnier, Inrap, 2019 et 2021 ; place de l’Évêché, responsable d’opération : Anthony Lefebvre, pôle archéologique du département de l’Aisne, 2016.

9 Dans ce même laps de temps, 32 opérations ont été menées par les archéologues du service départemental.

10 Enregistrement stratigraphique, diagramme de Harris, relevé géoréférencé.

11 Reprise des données anciennes, hiérarchisation des données pertinentes, études documentaires.

12 Ces études, souvent absentes dans le cadre des diagnostics, aident, par exemple, à l’identification des habitudes alimentaires et par ricochet à la détermination du niveau de vie et du statut social des lieux étudiés.

13 L’approche géomorphologique affine les données géologiques connues, aide à l’identification des apports sédimentaires naturels ou anthropiques et complémente les hypothèses d’implantation humaine.

14 Malgré la qualité intrinsèque de chaque découverte sur cette rive, seul le diagnostic de la rue Leroux a donné lieu à une prescription de fouille, menée sous la responsabilité d’Ali Rouibi (Éveha) en 2017.

15 Inrap, conseil départemental de l’Aisne, CEPMR, SRA, ville de Soissons, SAHSS.

16 Archéologie, histoire, archéoenvironnement, patrimoine et politique urbaine.

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Table des illustrations

Titre 1. Opérations archéologiques réalisées par l’Inrap sur le territoire de Soissons, 2001-2021.
Légende 1. Rue du Belvédère, RO : G. Flucher, Inrap, 2021, études en cours2. 19-25 rue Saint-Christophe, RO : L. Hugonnier, 2018, études en cours3. Rue du Plat-d’Étain, RO : R. Fronty, 20144. 3 rue de la Congrégation, RO : L. Hugonnier, 20175. 14 rue Jean-de-la-Fontaine, RO : Dominique Gemehl, 20046. Rue du Docteur-Laplace, RO : L. Hugonnier, 20127. Caserne Gouraud, RO : Sophie Desenne, 20048. 57-59 avenue de Paris, RO : S. Desenne, 20089. 17-19 rue du Château-d’Albâtre, RO : R. Fronty, 201510. 5 rue Arago, RO : L. Hugonnier, 201311. 3 rue de la Roseraie, RO : L. Hugonnier, 201212. Îlot Ribot-Stonne, RO : R. Fronty, 2021, études en cours13. Sente des Stèles-Romaines, RO : L. Hugonnier, 202114. 58 rue de Paradis, RO : R. Fronty, 201415. 71 avenue Voltaire, RO : S. Desenne, 200916. Avenue de Compiègne, RO : Sabrina Sarrazin, 201717. 23 bis rue Saint-Martin, RO : L. Hugonnier, 201218. 4 avenue de Paris, RO : L. Hugonnier, 201119. 24 avenue de Paris, RO : S. Desenne, 200720. Quartier Saint-Crépin, RO : R. Fronty, 201921. 2-8 rue Paul-Strauss, RO : R. Fronty, 202122. Sente du Séminaire, RO : R. Fronty, 201223. Sente du Séminaire, RO : R. Fronty, 202124. Place Saint-Christophe, axe Mantoue-Bannière, tranche 2, RO : L. Hugonnier, 201925. Place Saint-Christophe, axe Mantoue-Bannière, tranche 3, RO : L. Hugonnier, 2021, études en cours26. Rue des Miracles, RO : L. Hugonnier, 201827. 3 rue Leroux, RO : Sylvain Thouvenot, 200928. 6 bis rue des Miracles, RO : L. Hugonnier, 201329. 11 bis rue Porte-de-Crouy, RO : L. Hugonnier, 201730. Berges de l’Aisne, RO : R. Fronty, 201731. Transept sud, tranches 1A et B, RO : L. Hugonnier, 2020, études en cours32. 12 rue des Francs-Boisiers, RO : L. Hugonnier, 202033. Caserne Gouraud, RO : S. Desenne, 200334. Boulevard Jeanne-d’Arc, RO : Sylvain Thouvenot, 201435. Boulevard Jeanne-d’Arc, RO : R. Fronty, 201536. 21 bis boulevard Jeanne-d’Arc, RO : R. Fronty, 201637. 14-16 rue de Bouvines, RO : Sylvain Thouvenot, 200838. Place Alsace-Lorraine, RO : R. Fronty, 2020.RO : responsable d’opération.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12158/img-1.png
Fichier image/png, 644k
Titre 2. Synthèse de la série statistique du corpus Soissons.
Légende Inrap, 2001-2021.
Crédits L. Hugonnier, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12158/img-2.png
Fichier image/png, 11k
Titre 3. Vue des diagnostics de la place Fernand-Marquigny, tranches 2 et 3 (2018-2021).
Légende Un exemple d’investigation sur une surface importante en cœur de ville.
Crédits Mairie de Soissons.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12158/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 863k
Titre 4. Voirie et maçonneries orthonormées dans le secteur occidental de l’îlot Ribot-Stonne.
Crédits Mairie de Soissons et R. Fronty, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12158/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 867k
Titre 5. Travaux cartographiques actuels sur la thématique des fortifications de Soissons, du castrum aux fortifications bastionnées du xixe siècle.
Crédits R. Fronty, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12158/img-5.png
Fichier image/png, 601k
Titre 6. Contexte de découverte d’un segment de la fortification moderne et de son fossé, place Alsace-Lorraine.
Crédits R. Fronty, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12158/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 700k
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Pour citer cet article

Référence papier

Louis Hugonnier, Richard Fronty et Alexandre Audebert, « À Soissons, une synergie pour révéler l’histoire de la ville »Archéopages, Hors-série 6 | -1, 126-133.

Référence électronique

Louis Hugonnier, Richard Fronty et Alexandre Audebert, « À Soissons, une synergie pour révéler l’histoire de la ville »Archéopages [En ligne], Hors-série 6 | 2022, mis en ligne le 03 août 2023, consulté le 15 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/12158 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.12158

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Auteurs

Louis Hugonnier

Inrap, UMR 7058 « EDYSAN »

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Richard Fronty

Inrap, UMR 8164 « HALMA »

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Alexandre Audebert

Drac Hauts-de-France, SRA, UMR 8164 « HALMA »

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Droits d’auteur

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