Texte intégral
1La pratique de l’archéologie urbaine n’a de sens que lorsqu’elle s’inscrit dans une démarche de compréhension de l’espace urbanisé ancien » (Lorans, Rodier dir. 2014). S’il est une ville largement explorée d’un point de vue historique et topographique, c’est bien Paris. Pour autant, l’archéologie – et l’archéologie préventive surtout – n’en finit pas de fournir de nouvelles données, remettant en cause certaines hypothèses, ouvrant de nouvelles pistes de réflexion, œuvrant ainsi largement à une meilleure connaissance du territoire parisien.
- 1 Responsables : Claire Besson et D. Chaoui-Derieux (Drac Île-de-France, SRA, UMR 7041 « ArScAn »), 2 (...)
- 2 Responsables : Hélène Noizet (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 8589 « LAMOP »), Frédéric P (...)
- 3 Pôle archéologique du département d’histoire de l’architecture et d’archéologie de Paris (DHAAP) de (...)
- 4 Responsables : Julien Avinain et Émilie Cavanna (DHAAP, UMR 7041 « ArScAn »).
- 5 Les plans dits « de Delagrive » (1740) et « Vasserot » (1836) ainsi que le plan parcellaire de 1900 (...)
2La topographie historique de la capitale fait l’objet de très nombreux travaux et publications depuis le xvie siècle au moins ; néanmoins, la « carte archéologique » de la ville à proprement parler est beaucoup plus récente. Outre les deux « cartes » (inventaires archéologiques) que représentent les publications de Michel Fleury (Fleury dir. 1971) et de Didier Busson (1998), il n’existait jusqu’à récemment que très peu d’initiatives de reprise sur support planimétrique des données de l’archéologie – en-dehors du travail d’inventaire géoréférencé réalisé sous l’application Patriarche du ministère de la Culture – recensant toutes les opérations autorisées et créant des entités archéologiques. À un modeste projet collectif de recherche (PCR) « Cartographie de l’espace parisien »1 a succédé en 2008 un projet plus ambitieux de l’Agence nationale de la recherche (ANR) intitulé « Alpage », lequel a permis la mise en place d’une plateforme d’information géohistorique2 (Noizet et al. dir. 2013). À partir de 2017, en lien avec le renouvellement de l’équipe du pôle archéologique de la ville de Paris3, une vraie entreprise de carte archéologique dynamique en ligne a été initiée, à nouveau sous la forme d’un PCR intitulé « Référentiel et cartographie de l’archéologie parisienne » (R&CAP)4 : outre un inventaire détaillé des observations et opérations, il s’agit également d’une entreprise de mise à disposition, en direction de la communauté scientifique mais aussi du grand public, des données de l’archéologie parisienne, sur différents fonds de plan, avec restitutions topographiques5.
- 6 Dont 119 diagnostics et 26 fouilles par l’Inrap.
- 7 L’instruction des dossiers d’urbanisme pour la ville de Paris s’effectue de manière dématérialisée (...)
3Dans ce contexte de connaissance topographique de plus en plus fournie, l’archéologie préventive ne cesse d’alimenter, depuis ses débuts en 2001, la carte archéologique. En l’espace de vingt ans (l’année 2001 n’étant pas comptabilisée), 153 diagnostics et 33 fouilles ont été réalisés6 sur les 10 500 hectares que représente le territoire parisien. Face au volume considérable de documents d’urbanisme (une moyenne de trois cents par an), d’autorisations de travaux sur édifices classés au titre des monuments historiques et de demandes anticipées de prescription par les maîtres d’ouvrage (plus de 3 200 dossiers depuis 2001 pour ces dernières) transmis pour instruction au service régional de l’archéologie (SRA)7, le nombre de prescriptions – et a fortiori d’opérations – est relativement faible, et la surface fouillée (moins de 2 hectares cumulés depuis 2001 !) est extrêmement minime.
- 8 Article L. 522-5 du Code du patrimoine.
- 9 Arrêté no 2005-984 du 16 mai 2005 définissant sur le territoire de la commune de Paris des zones et (...)
4Le dispositif des zones de présomption de prescription archéologique (ZPPA)8 a donné lieu en 2004 à la signature par le préfet de région d’un arrêté spécifiant les secteurs et/ou les seuils de surface à partir desquels le SRA demande à être consulté dans le cadre de l’instruction des dossiers (document intégré dans le plan local d’urbanisme de la ville)9 : sans surprise, l’emprise connue de la ville antique et de la ville médiévale (essentiellement les six premiers arrondissements) doit faire l’objet d’une consultation systématique, tandis que les arrondissements périphériques (notamment les communes annexées en 1860) sont – à de rares exceptions – soumis à des seuils de surface (entre 500 et 1 000 m² selon les arrondissements). Il n’est donc pas étonnant de constater que la grande majorité des opérations réalisées depuis 2001 se situe dans le « centre historique » de la capitale : ne serait-ce que pour les fouilles, les six premiers arrondissements en comptabilisent 28, soit près de 84 % du nombre total d’interventions. La prise en compte de l’archéologie plus récente – notamment de la période contemporaine – a cependant donné lieu depuis quelques années à des prescriptions dans les arrondissements périphériques, et plus précisément dans des secteurs concernés par la présence de l’enceinte de Thiers ; la carte archéologique de ces arrondissements reste cependant beaucoup moins fournie que celle des six premiers – avec pour conséquence une moindre problématisation des prescriptions, et a fortiori un nombre plus limité d’opérations.
5L’examen croisé des surfaces soumises à investigation et du nombre d’opérations de fouille depuis 2002 démontre une nette tendance à la réduction des emprises : si le nombre d’interventions est sensiblement le même sur les deux décennies (15 fouilles entre 2002 et 2011, 18 entre 2012 et 2021), la surface traitée lors de chaque opération se réduit considérablement depuis une dizaine d’années (environ 1,5 hectare cumulé pour la période 2002-2011 ; 0,5 hectare cumulé pour la période 2012-2021).
- 10 Fouille au 95-103 boulevard de Sébastopol, 2e arrondissement, responsable d’opération : Isabelle Ab (...)
6Les surfaces qui font l’objet de nouveaux projets d’aménagement étant de plus en plus réduites, et la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) de 2014 encourageant les constructions en milieu déjà densément urbanisé, les conditions d’intervention des équipes sur le terrain connaissent de sensibles modifications depuis quelques années déjà : réduction des surfaces disponibles, interventions en sous-œuvre, puits blindés… Ainsi n’est-il plus du tout exceptionnel de prescrire des opérations alors même qu’existe déjà un niveau de sous-sol sur le terrain du projet : la mise en regard de la cote de fond de travaux du projet et du niveau d’apparition des vestiges à proximité immédiate permet d’apprécier le potentiel archéologique de la parcelle, et dès lors d’appréhender au mieux l’« intérêt scientifique » d’une intervention en sous-œuvre. Pour prendre l’exemple d’un aménagement particulier, alors même que celui-ci consistait en la création d’un passage en terre-plein sur 80 centimètres de hauteur au second niveau de sous-sol d’un magasin Monoprix10, ce sont huit sépultures multiples appartenant au cimetière de l’hôpital de la Trinité (1201-1790) qui ont été découvertes sur une emprise de 40 m².
- 11 6 rue Crébillon – 21 rue de Condé, 6e arrondissement, responsable d’opération : Thomas Mazière, Inr (...)
- 12 47 rue Vieille-du-Temple – 10 rue des Guillemites, 4e arrondissement, responsable d’opération : J. (...)
- 13 Responsable d’opération : J. Avinain, DHAAP, 2019.
7Dans ce contexte documentaire de plus en plus fourni et précis, la mise en œuvre d’interventions sur de très petites surfaces prend tout son sens, puisque ces dernières permettent de répondre à des problématiques très pointues ; ainsi en 2006, une fouille11 a permis de mettre en évidence, sur une emprise de 42 m² seulement, un four du iiie siècle de notre ère et sa production céramique, au-dessus d’un niveau d’habitat. Les exemples en ce sens se multiplient depuis : découvertes d’une cave inédite du xiiie siècle lors de la fouille de l’hôtel des Ambassadeurs de Hollande12 sur 30 m², d’une occupation antique sur 12 m² au 14 rue de la Montagne-Sainte-Geneviève (5e arrondissement)13…
- 14 Diagnostic au parc de la Villette, 211 avenue Jean-Jaurès, 19e arrondissement, responsable d’opérat (...)
- 15 Diagnostic au 57-61 rue de la Chapelle etc., 18e arrondissement, responsable d’opération : P. Celly (...)
- 16 Diagnostic au 54 boulevard Ney, 18e arrondissement, responsable d’opération : Jean-François Goret, (...)
8À de très rares exceptions près, seuls les arrondissements périphériques peuvent encore faire l’objet d’investigations sur de « grandes surfaces », comme en témoignent les 17 600 m² explorés à la Philharmonie14, les 7 hectares de l’opération « Chapelle Internationale »15 [ill. 1], ou encore les 9 400 m² du chantier de l’Arena 216 ; dans ces secteurs où l’épaisseur de stratification est largement moindre, les problématiques rejoignent plutôt celles des opérations en secteur rural.
1. Opération menée le long des voies ferrées (en deux phases) sur le site « Chapelle Internationale ».
Les diagnostics menés dans les arrondissements périphériques de la capitale permettent parfois de sonder des surfaces considérables. Ici, cette opération a conduit à la réalisation de tranchées de plus de 200 mètres de long pour certaines.
P. Celly, Inrap.
- 17 Responsable d’opération : Jacques Legriel, Inrap, 2020.
- 18 Responsable d’opération : J. Legriel, Inrap, 2021.
9Les surfaces accessibles se réduisant considérablement, et/ou les projets prenant place dans un milieu densément bâti et souvent encore occupé, les interventions demandent de plus en plus souvent une mise en œuvre spécifique d’un point de vue méthodologique : les diagnostics sous la forme d’un ou plusieurs puits blindés ne sont plus rares – offrant un échantillon très restreint sur l’occupation en termes de représentativité surfacique, mais souvent très prometteur du point de vue du potentiel stratigraphique [ill. 2]. Il n’est en effet pas rare que ces puits descendent à 6 ou 7 mètres de profondeur, révélant une occupation quasi continue sur toute sa hauteur. Dans certains cas, le diagnostic peut même être mené sous la forme d’un accompagnement archéologique des sondages de reconnaissance de fondations : l’opération menée aux 11-11 bis rue de Poissy (5e arrondissement) a consisté en un suivi de ces sondages en phase diagnostic17, puis en phase fouille18 pour la poursuite des investigations.
2. Diagnostic au 4 cour Berard, 4e arrondissement.
La réduction des surfaces disponibles, l’occupation des terrains au moment de l’intervention, la cote projetée de fond de travaux (nécessitant un important terrassement) et le souhait fréquemment formulé par les architectes de mettre en œuvre des sondages de reconnaissance de fondations parallèlement aux opérations archéologiques sont à l’origine d’un nombre croissant d’interventions en puits blindés, en phase diagnostic. Ces sondages (entre 1,5 et 2 mètres de côté) permettent d’observer la séquence stratigraphique sur une forte épaisseur (avec pose successive de plusieurs niveaux de blindage), mais réduisent considérablement la vision en plan – d’autant plus lorsqu’ils sont entravés par la présence, comme ici, d’une canalisation. En cas de prescription de fouille, il n’est alors pas rare de prévoir dans le cahier des charges une tranche optionnelle pour la phase terrain. Responsable d’opération : J. Legriel, Inrap, 2021.
J. Legriel, Inrap.
- 19 2 rue de la Cité, 4e arrondissement, responsable d’opération : P. Celly, Inrap, 2010.
- 20 3 avenue du Général-Eisenhower, 8e arrondissement, responsable d’opération : Millena Frouin, Inrap, (...)
- 21 6 place Paul-Painlevé, responsable d’opération : P. Celly, Inrap, 2011.
10Si le diagnostic de terrain reste le mode d’acquisition de données le plus récurrent, quelques sites ont fait l’objet (notamment pour des raisons d’accessibilité) d’études documentaires en lieu et place d’une intervention de terrain : c’est le cas des opérations de la Préfecture de police19, du Grand Palais20 ou encore du musée de Cluny21, pour lequel l’étude d’impact archéologique a été directement commanditée par le maître d’ouvrage. Si ces études fournissent généralement des informations extrêmement détaillées sur le potentiel de la parcelle étudiée, elles ne permettent cependant pas d’appréhender comme il se doit l’état de conservation des vestiges.
- 22 Fouille au 140a rue de Rivoli, 1er arrondissement, responsable d’opération : Xavier Peixoto, Inrap, (...)
11La méthodologie d’intervention en phase fouille doit plus encore prendre en compte ces contraintes d’espace (zone de stockage, protection des bâtiments mitoyens…). L’exemple de l’opération menée sur l’enceinte dite « primitive »22 en est caractéristique [ill. 3]. Sur des parcelles où la surface à examiner est plus importante, un terrassement en gradins peut être mis en œuvre afin d’atteindre le substrat [ill. 4].
3. Mise en œuvre d’une méthode de fouille spécifique pour la première enceinte de Paris rive droite due à la configuration très étroite de la parcelle du 140 rue de Rivoli et à la nécessité de protéger les bâtiments mitoyens.
L’intervention a été réalisée manuellement par paliers sur une moitié de terrain (permettant à la fois une observation de niveaux en plans et la réalisation de coupes stratigraphiques) ; les paliers ont ensuite été démontés, les déblais versés dans le tronçon de fossé déjà examiné, permettant la fouille de l’autre moitié du terrain ; enfin, le fossé de l’enceinte a fait l’objet d’une fouille mécanisée.
X. Peixoto, Inrap.
4. Parcelle dite « de l’An IV » à l’Institut de France (23 quai de Conti, 6e arrondissement).
L’emprise de la zone de fouille a été décapée sur une hauteur de plus de 7 mètres (volume déblayé : environ 1 000 m³), afin d’atteindre le fond du fossé de l’enceinte de Philippe Auguste. Conformément aux dispositions du cahier des charges, le terrain a été aménagé en gradins de 1 mètre de large sur 1 mètre de haut. Trois séquences de remplissage du fossé (entre la seconde moitié du xve siècle et le troisième quart du xviie siècle) ont ainsi pu être observées. Responsable d’opération : P. Celly, Inrap, 2015.
P. Celly, Inrap.
12Les équipes intervenant sur ces différents terrains sont aujourd’hui rompues à ces conditions spécifiques, et c’est précisément parce qu’il existe des responsables d’opération chevronnés et des techniciens expérimentés que certaines prescriptions (dont la réalisation technique risque de s’avérer complexe) sont émises.
- 23 Arrêté du 25 octobre 2018 portant habilitation en qualité d’opérateur d’archéologie préventive du D (...)
13L’Inrap a longtemps été l’opérateur principal à Paris, allant jusqu’à réaliser 100 % des diagnostics entre 2004 et 2014. Le renouvellement de l’équipe municipale d’archéologie depuis 2012, son agrément, puis son habilitation pour les diagnostics et les fouilles23 ont quelque peu rebattu les cartes depuis plusieurs années. L’excellente collaboration scientifique entre ces deux opérateurs publics est toutefois à souligner, que ce soit sur le terrain ou dans le cadre de la post-fouille.
14Les données acquises depuis vingt ans grâce à l’archéologie préventive permettent de renouveler les connaissances acquises sur le territoire parisien, mais aussi d’interroger plus finement certaines problématiques.
- 24 Fouille au 2 rue de la Cité, 4e arrondissement, responsable d’opération : X. Peixoto, Inrap, 2013.
- 25 Diagnostic au 1 place du Parvis-Notre-Dame - rue d’Arcole, responsable d’opération : J.-F. Goret, D (...)
15Dans l’axe 9 (« Le phénomène urbain ») de sa Programmation nationale publiée en 2016, le Conseil national pour la recherche archéologique (CNRA) insiste sur l’apport des études paléoenvironnementales et géomorphologiques à la réflexion sur l’implantation des villes : le territoire parisien n’est pas en reste sur ce sujet, et les opérations récentes menées sur l’île de la Cité illustrent parfaitement ces questionnements. Ainsi, la problématique des paléochenaux et l’appréhension de l’aspect du toit géologique de l’île de la Cité au début de la romanisation ont été longuement discutées lors de l’opération de la Préfecture de police24, allant jusqu’à remettre en cause l’hypothèse de la présence d’un paléochenal à l’emplacement de la rue de la Cité. De même, le diagnostic mené en amont du projet de réaménagement de la partie méridionale de l’Hôtel-Dieu25 a permis de mettre au jour une séquence alluviale.
- 26 Boulevard Saint-Germain - place Maubert, 5e arrondissement, responsable d’opération : J. Avinain, D (...)
- 27 Rue de Picardie etc., 3e arrondissement, responsable d’opération : Isabelle Caillot, Éveha, 2011.
16D’une manière générale, les questionnements relatifs à l’épaisseur des dépôts anthropiques justifient à eux seuls certaines interventions ou formats d’intervention pour affiner le modèle numérique de terrain – et donc les futures prescriptions. Si l’accumulation des données depuis plusieurs décennies permet de bien cerner en plan la nature des occupations, la restitution de la paléotopographie reste encore à préciser dans de nombreux secteurs. Elle bénéficie toutefois progressivement des données de l’archéologie préventive : à titre d’exemple pour les berges de Seine, le diagnostic documentaire de la nef du Grand Palais a permis, par l’exploitation des données géotechniques, de définir le potentiel de conservation des dépôts sédimentaires sous les fondations de l’ouvrage, mettant en évidence une séquence allant du Tardiglaciaire jusqu’à l’Époque contemporaine. De même, la surveillance de travaux menée par le DHAAP lors de la création d’un ouvrage de ventilation par la Régie autonome des transports parisiens (RATP) à la station Maubert26 a permis d’identifier des niveaux appartenant à un ancien bras de Seine, dans ce secteur situé au nord-est de la ville antique. Rive droite, les recherches sur l’ancien méandre de la Seine et le paléorelief de cette rive ont profité des résultats des fouilles du Carreau du Temple27, sur une emprise – considérable dans ce secteur – de 4 000 m² : l’étude des séquences pédosédimentaires conservées sous les niveaux anthropiques les plus anciens (datés du xiie siècle) est à l’origine d’une remise en cause du caractère marécageux généralement associé à la toponymie du quartier.
- 28 Fouille au 62 rue Henry-Farman, 15e arrondissement, responsable d’opération : Bénédicte Souffi, Inr (...)
17Le « fait urbain » étant par essence l’objet d’une approche diachronique sur la longue durée, les résultats présentés ci-dessous dressent un panorama, période par période, des principales avancées dues à l’archéologie préventive. Les occupations les plus anciennes actuellement connues sont datées du Mésolithique moyen et ont été mises au jour sur une emprise de 5 000 m², à 250 mètres du lit actuel de la Seine28 – démontrant, si c’était encore nécessaire, le potentiel des berges de Seine pour les périodes anciennes.
- 29 22 rue d’Ulm etc., 5e arrondissement, responsable d’opération : D. Busson, DHAAP, 2006.
- 30 Responsable d’opération : J.-F. Goret, DHAAP, 2015.
18La question des origines gauloises de Lutèce, et plus précisément de l’identification de l’oppidum de Lutèce à l’île de la Cité, est un sujet toujours en discussion. Les rares témoins d’occupation de la seconde moitié du ier siècle avant notre ère se concentrent en effet plutôt au sommet de la montagne Sainte-Geneviève : ainsi, la fouille de l’Institut Curie29 a permis la mise en évidence, sous les niveaux du Haut-Empire, d’un fossé interprété comme « pré-urbain ». Rive gauche toujours, il est à signaler la découverte de tombes gauloises lors des fouilles de l’église Saint-Germain-des-Prés (6e arrondissement)30. En revanche, sur l’île de la Cité, les opérations récentes, et plus particulièrement la fouille de la Préfecture de police, ont livré des indices d’occupation extrêmement ténus pour cette période [ill. 5].
5. Niveau d’occupation le plus ancien rencontré lors des fouilles de la Préfecture de police.
Situé à la surface des limons de débordements, il se caractérise par la présence de huit structures en creux datées de la seconde moitié du ier siècle avant notre ère, réparties sur une surface de 16 m². Du fait de sa profondeur et de l’importance des maçonneries des périodes plus récentes, il n’a pu être appréhendé que sur une emprise très réduite, comme ce fut également le cas pour les opérations voisines.
N. Biwer, Inrap.
- 31 4 boulevard du Palais, 1er arrondissement, responsable d’opération : David Couturier, DHAAP, 2020.
- 32 Tant pour l’Hôtel-Dieu que pour le Palais de justice, des prescriptions de fouille ont été émises, (...)
- 33 Voir article p. 420 dans ce numéro.
19L’île de la Cité fait l’objet depuis quelques années d’une activité croissante en matière d’archéologie préventive – avec en point de mire, outre la mise en évidence de témoins d’une éventuelle origine gauloise de Lutèce et des niveaux de formation de l’île, une vision diachronique de l’occupation dans ce secteur. Ainsi, les diagnostics de l’Hôtel-Dieu et du Palais de justice31 ont mis au jour des niveaux anthropiques sur plus de 6 mètres d’épaisseur, entre la première moitié du ier siècle de notre ère et l’Époque contemporaine pour l’Hôtel-Dieu, essentiellement médiévaux et modernes pour le Palais de justice32. Le bilan de l’activité archéologique sur l’île de la Cité ne saurait être complet sans évoquer les opérations d’archéologie préventive menées très récemment dans le cadre du chantier de sécurisation de la cathédrale Notre-Dame de Paris, suite à l’incendie du 15 avril 201933.
- 34 19-23 rue d’Assas, etc., 6e arrondissement, responsable d’opération : J. Legriel, Inrap, 2015.
- 35 Une dizaine d’opérations ont été menées, sous la responsabilité de P. Celly, X. Peixoto et J. Legri (...)
20Depuis les travaux de Théodore Vacquer au xixe siècle, et à la suite des très nombreuses observations réalisées par la commission du Vieux Paris entre les années 1970 et 2000, l’occupation antique de Lutèce est désormais très bien appréhendée (Busson 2019). L’emprise de la ville du Haut-Empire est très finement établie (montagne Sainte-Geneviève), avec une occupation dense et structurée, selon un carroyage orthonormé, pour les trois premiers siècles de notre ère. Dès lors, les opérations mises en œuvre depuis une vingtaine d’années dans le cadre préventif permettent de répondre à des problématiques de plus en plus précises, comme la réflexion sur les faubourgs. La fouille de l’Institut catholique34 a permis d’affiner et de préciser l’extension de l’urbanisation de Lutèce vers l’ouest dès le milieu du ier siècle de notre ère, mettant en évidence une orientation des éléments structurants différente de la trame du centre urbain de la ville antique, avec toutefois un mobilier largement de type urbain. De même, bien qu’exclus du cadre réglementaire de l’archéologie préventive, les travaux de plantation dans le jardin du Luxembourg font l’objet d’un suivi par l’Inrap depuis 2014 et ont permis la mise en évidence d’un quartier d’habitat en périphérie occidentale de la ville du Haut-Empire35.
- 36 4 rue Valette, 5e arrondissement, responsable d’opération : Sylvie Robin, DHAAP, 2004.
- 37 Fouille aux 45 rue du Faubourg-Saint-Antoine - 1 cour Saint-Louis, 11e arrondissement, responsable (...)
21Pour le Bas-Empire, à l’exception de quelques découvertes ponctuelles sur la rive gauche (la fouille du collège Sainte-Barbe36 a par exemple livré quelques sols d’habitat du ive siècle), il est communément admis que l’occupation se déplace sur l’île de la Cité, comme en témoignent les niveaux structurés mis au jour lors de la fouille de la Préfecture de police. Il faut cependant noter la découverte inédite d’une installation antique à l’est de Lutèce37 : l’occupation, datée entre la fin du ive siècle et le début du vie siècle et répartie sur environ 300 m², relève très probablement d’un site plus important qui s’étendrait vers le sud et vers l’ouest ; la découverte sur le même site d’une sépulture isolée (datée entre 367 et 380) avec la présence exceptionnelle d’un chat et d’une patte de bœuf, interroge sur le statut particulier de l’individu.
- 38 Responsables d’opération : P. Celly, DHAAP, 2019 (diagnostic) ; François Renel, Inrap, 2020 (fouill (...)
- 39 Responsable d’opération : X. Peixoto, Inrap, 2019.
- 40 Responsable d’opération : D. Couturier, DHAAP, 2021.
22L’occupation mérovingienne est finalement assez peu documentée par l’archéologie préventive. À l’exception du diagnostic (suivi d’une fouille) au 4 rue des Archives (4e arrondissement)38, sur la rive droite, qui a livré des fosses de la seconde moitié du vie siècle, les témoignages récents d’une occupation mérovingienne sont pour l’essentiel situés rive gauche et relèvent largement de l’artisanat. La fouille des 115 boulevard Saint-Michel – 10 rue Henri-Barbusse (5e arrondissement)39 a ainsi permis d’appréhender une production potière datée du vie siècle (et déjà attestée aux iie-iiie siècles) ; le four, repéré sous le talus de sécurité, n’a malheureusement pas pu être fouillé. De même, le diagnostic du 7-9 rue Malebranche (5e arrondissement)40 a livré, pour la même période, des rejets d’un atelier de potier et des rebuts d’un atelier de travail de la matière osseuse.
23Pour cette phase chronologique, la fouille menée au chevet de l’église Saint-Germain-des-Prés a donné l’occasion, outre la mise en évidence de plusieurs phases d’inhumations, de compléter les données acquises sur la nécropole royale (notamment les données anthropologiques) et de proposer de nouvelles hypothèses quant à la datation de l’abside mise au jour au xixe siècle, attribuée selon les uns au vie siècle, selon les autres à l’an mil : l’étude de ses maçonneries plaiderait désormais plutôt pour une datation tardo-antique.
- 41 Fouilles de 2003 et de 2008 (pignon sud du grand logis), responsable des opérations : Séverine Hura (...)
- 42 62 rue des Archives, 3e arrondissement, responsable d’opération : Nicolas Thomas, Inrap, 2003.
24Dans le domaine de l’artisanat céramique, quelques opérations de ces dernières années ont pu renseigner l’évolution de la production. Les différentes interventions menées au Collège des Bernardins (5e arrondissement)41 ont ainsi offert l’occasion d’aborder sous un angle archéologique la production potière du xiiie siècle (Hurard 2011), tandis que la fouille du 45 rue du Faubourg-Saint-Antoine – une des rares opérations à avoir été menée dans un faubourg médiéval de la ville, mais qui s’est surtout développé à la période moderne – a permis la mise en évidence de productions de potiers de terre au xviie siècle dans ce quartier, pôle principal de production de céramique pour cette période. Toujours dans le domaine de l’artisanat, le travail du cuivre et de ses alliages a bénéficié des apports de la fouille de l’hôtel de Mongelas42, qui a révélé le premier atelier parisien, installé dans la Villeneuve du Temple dans la première moitié du xive siècle. Enfin, il est à noter la découverte exceptionnelle et inédite, lors de la fouille de l’Institut de France, de témoins d’un atelier monétaire royal (coupelles d’essai, creusets).
- 43 Responsable d’opération : P. Celly, Inrap, 2003-2004.
- 44 Responsable d’opération : Xavier Peixoto, Inrap, 2020.
- 45 Responsable d’opération : Paul Van Ossel, Afan.
- 46 Place du Père-Teilhard-de-Chardin, 4e arrondissement, responsable d’opération : J. Avinain, DHAAP, (...)
- 47 134 boulevard Davout, 20e arrondissement, responsable d’opération : F. Renel, Inrap, 2017.
25Les enceintes successives de la ville sont sans aucun doute la thématique la plus documentée par le biais de l’archéologie préventive, puisque presque toutes - à l’exception du rempart du Bas-Empire - ont fait l’objet d’opérations récentes, renouvelant ou complétant les connaissances déjà acquises et exposées dans un article synthétique (Besson 2011). Comme évoqué ci-dessus, l’enceinte primitive de la rive droite, dont la datation, le tracé et même l’existence ont longtemps été questionnés par les historiens, a pu être appréhendée lors de la fouille du 140 rue de Rivoli, laquelle a fourni des données archéologiques inédites : son tracé occidental a pu être validé et sa morphologie ainsi que sa datation précisées (un premier état non daté du fossé sec, et une réfection du second état au xie siècle). La fouille de l’Institut de France a permis la mise au jour d’une tour de l’enceinte de Philippe Auguste érigée sur la rive gauche au début du xiiie siècle – tour dont la présence était supposée depuis le milieu du xixe siècle mais dont ne subsistait aucun vestige visible ou figuré. De même, la fouille a permis d’explorer le fossé de l’enceinte, creusé uniquement sur la rive gauche dans la seconde moitié du xive siècle. L’enceinte de Charles IX, dite « des Fossés jaunes », encore relativement mal connue dans sa chronologie et dans le détail de sa mise en œuvre, a quant à elle fait l’objet de la fouille de son plus ancien bastion dans l’emprise du musée de l’Orangerie (1er arrondissement)43, avec la mise au jour d’un tronçon mesurant près de 60 mètres de long et conservé sur environ 2,5 m de hauteur. Très récemment, c’est l’enceinte de Charles V – paradoxalement moins bien connue que celle de Philippe Auguste, aussi bien en elle-même qu’en tant qu’élément structurant du paysage urbain – qui a fait l’objet d’une opération de fouille dans les sous-sols des bâtiments de la Banque de France (1er arrondissement)44. Cette construction était partiellement connue depuis les fouilles du Carrousel en 1989-199045 (qui n’avaient cependant mis en évidence que les fossés avec les murs d’escarpe et de contrescarpe), et un autre tronçon a pu être appréhendé en diagnostic46, sur une hauteur de 3 mètres. Enfin, la dernière enceinte parisienne, celle de Thiers, fait l’objet depuis plusieurs années d’opérations d’archéologie préventive, essentiellement en phase diagnostic : Philharmonie de Paris, piscine Serpollet47, Aréna 2 [ill. 6].
6. Diagnostic réalisé au 134 boulevard Davout mettant en évidence l’excellent état de conservation du bastion no 14 de l’enceinte de Thiers ainsi qu’une partie de son fossé.
Malgré la mise au jour récurrente de tronçons entiers de l’enceinte, encore extrêmement bien conservés (vraisemblablement juste arasés lors de la « déconstruction » en 1919), la pertinence de l’idée de pousser plus loin la prescription est un vrai sujet. Le diagnostic ayant révélé toutes les informations quant à l’état de conservation, le mode constructif, les niveaux de remplissage du fossé, etc., quelles autres réponses serait-on en droit d’attendre d’une fouille ? Est-ce réellement à l’archéologie de s’occuper de cet objet patrimonial, ou à d’autres champs de le prendre en charge ? La question n’est pas résolue.
F. Renel, Inrap.
- 48 Fouille aux 6 rue des Archives – 19 rue de la Verrerie, 4e arrondissement, responsable d’opération (...)
26Si l’archéologie de la période moderne ne fait plus débat – alors qu’elle avait fait l’objet d’une communication spécifique lors d’un colloque en 2005 (Trombetta, Derieux 2007) –, elle s’illustre, entre autres, par la multiplication des études de corpus de mobilier : ensemble céramique appartenant au monastère des Carmes déchaussés lors de la fouille de l’Institut catholique ; mobilier exceptionnel en qualité (verre, ivoire, céramique) – comparable aux ensembles mis au jour lors des fouilles de la cour Napoléon entre 1984 et 1986 (Trombetta 2009) – lors des investigations sur une latrine48, etc.
- 49 Responsable d’opération : Philippe Granchon, Inrap, 2018.
- 50 Diagnostic au 24 rue Lhomond, 5e arrondissement, responsable d’opération : J. Avinain, Inrap, 2012.
27Enfin, concernant la période contemporaine, les principaux apports à mettre sur le compte du préventif relèvent essentiellement de la production céramique industrielle et domestique : pour exemple, le diagnostic réalisé rue Fulton (13e arrondissement)49 a livré plus de 200 encriers en grès, caractéristiques de la fin du xviiie siècle et du début du xixe siècle et mis en évidence de manière plus ponctuelle sur d’autres opérations récentes (Institut catholique, École normale supérieure50), ainsi que des contenants typiques d’une industrie sucrière.
- 51 Les exemples sont encore rares : citons à ce titre une tour de l’enceinte de Charles V, mise au jou (...)
- 52 Concernant l’archéologie du bâti, il convient ici de mettre en exergue la remarque récente d’un rap (...)
28Si l’exposé des avancées de la recherche depuis plus de vingt ans ne fait pas de doute quant aux apports de l’archéologie préventive pour la compréhension de la topographie parisienne, il n’en reste pas moins que ce mode d’acquisition des données reste tributaire des opérations d’aménagement et ne peut répondre à lui tout seul à l’ensemble des problématiques. Seule une approche globale, incluant l’ensemble des acteurs et opérant d’un bout à l’autre de la chaîne – de l’élaboration de la carte archéologique jusqu’à la publication, voire la mise en valeur51 –, incluant également la surveillance de travaux, l’archéologie programmée et l’archéologie du bâti (véritable parent pauvre dans la capitale52), permettrait une vision exhaustive.
29En milieu urbain tout particulièrement, l’accompagnement des suivis de travaux (voirie, reprise de réseaux ou encore travaux de démolition) est une source d’informations de première main, alimentant la carte archéologique : à Paris, l’équipe de collectivité est très souvent présente sur ces opérations, encadrées réglementairement par des autorisations de sondage puisqu’elles n’entrent pas dans le champ d’application de la partie du Code du patrimoine consacrée à l’archéologie préventive.
- 53 Responsable : Cyrille Le Forestier (Inrap, UMR 6273 « Craham »).
- 54 Responsable : Philippe Plagnieux (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).
30Dans le cadre très contraint et construit du paysage parisien, l’archéologie programmée ne s’exprime actuellement que par le biais de PCR : outre le projet R&CAP précédemment cité, évoquons également celui sur l’archéologie des nécropoles mérovingiennes53 ou encore celui relatif à l’abbatiale Saint-Germain-des-Prés54. On ne peut que souhaiter la mise en place d’opérations de terrain qui permettraient de compléter le panorama.
31Enfin, la part des publications de sites parisiens fouillés en contexte préventif est encore assez faible, malgré les préconisations récurrentes des rapporteurs de la CTRA Centre-Nord : seules quelques opérations ont fait l’objet d’articles (Séances de la Société préhistorique française, Archéologie médiévale, Revue archéologique d’Île-de-France). Cette absence de rendu pourrait s’expliquer, entre autres, par la mobilisation constante des responsables d’opération sur le terrain et par l’enchaînement des opérations les unes après les autres.
32À l’heure où la carte archéologique commence à être très finement documentée (près de 2 200 notices dans la base R&CAP), c’est aujourd’hui l’épaisseur des dépôts anthropiques qui doit être interrogée au plus près, afin de développer les réflexions sur la restitution de la paléotopographie et permettre ainsi une évaluation précise du potentiel archéologique, utile à des fins de recherche mais aussi d’aménagement.
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Notes
Responsables : Claire Besson et D. Chaoui-Derieux (Drac Île-de-France, SRA, UMR 7041 « ArScAn »), 2004-2008.
Responsables : Hélène Noizet (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 8589 « LAMOP »), Frédéric Pouget (université de La Rochelle, UMR 7266 « LIENSs »), Laurent Costa (CNRS, UMR 7041 « ArScAn ») et Jean-Christophe Burie (université de La Rochelle, laboratoire L3i) ; https://alpage.huma-num.fr
Pôle archéologique du département d’histoire de l’architecture et d’archéologie de Paris (DHAAP) depuis 2003, rattaché à la direction des affaires culturelles de la ville de Paris.
Responsables : Julien Avinain et Émilie Cavanna (DHAAP, UMR 7041 « ArScAn »).
Les plans dits « de Delagrive » (1740) et « Vasserot » (1836) ainsi que le plan parcellaire de 1900 sont ainsi géoréférencés sur l’application : https://fnp.huma-num.fr/adws/app/3298f631-53ea-11eb-91f3-dfc85aa511ba/
Dont 119 diagnostics et 26 fouilles par l’Inrap.
L’instruction des dossiers d’urbanisme pour la ville de Paris s’effectue de manière dématérialisée depuis avril 2019.
Article L. 522-5 du Code du patrimoine.
Arrêté no 2005-984 du 16 mai 2005 définissant sur le territoire de la commune de Paris des zones et seuils d’emprise de certains travaux susceptibles d’être soumis à des mesures d’archéologie préventive.
Fouille au 95-103 boulevard de Sébastopol, 2e arrondissement, responsable d’opération : Isabelle Abadie, Inrap, 2015.
6 rue Crébillon – 21 rue de Condé, 6e arrondissement, responsable d’opération : Thomas Mazière, Inrap.
47 rue Vieille-du-Temple – 10 rue des Guillemites, 4e arrondissement, responsable d’opération : J. Avinain, DHAAP, 2017-2018.
Responsable d’opération : J. Avinain, DHAAP, 2019.
Diagnostic au parc de la Villette, 211 avenue Jean-Jaurès, 19e arrondissement, responsable d’opération : Paul Celly, Inrap, 2009.
Diagnostic au 57-61 rue de la Chapelle etc., 18e arrondissement, responsable d’opération : P. Celly, Inrap, 2015.
Diagnostic au 54 boulevard Ney, 18e arrondissement, responsable d’opération : Jean-François Goret, DHAAP, 2019.
Responsable d’opération : Jacques Legriel, Inrap, 2020.
Responsable d’opération : J. Legriel, Inrap, 2021.
2 rue de la Cité, 4e arrondissement, responsable d’opération : P. Celly, Inrap, 2010.
3 avenue du Général-Eisenhower, 8e arrondissement, responsable d’opération : Millena Frouin, Inrap, 2017.
6 place Paul-Painlevé, responsable d’opération : P. Celly, Inrap, 2011.
Fouille au 140a rue de Rivoli, 1er arrondissement, responsable d’opération : Xavier Peixoto, Inrap, 2009.
Arrêté du 25 octobre 2018 portant habilitation en qualité d’opérateur d’archéologie préventive du DHAAP.
Fouille au 2 rue de la Cité, 4e arrondissement, responsable d’opération : X. Peixoto, Inrap, 2013.
Diagnostic au 1 place du Parvis-Notre-Dame - rue d’Arcole, responsable d’opération : J.-F. Goret, DHAAP, 2019.
Boulevard Saint-Germain - place Maubert, 5e arrondissement, responsable d’opération : J. Avinain, DHAAP, 2018.
Rue de Picardie etc., 3e arrondissement, responsable d’opération : Isabelle Caillot, Éveha, 2011.
Fouille au 62 rue Henry-Farman, 15e arrondissement, responsable d’opération : Bénédicte Souffi, Inrap, 2008.
22 rue d’Ulm etc., 5e arrondissement, responsable d’opération : D. Busson, DHAAP, 2006.
Responsable d’opération : J.-F. Goret, DHAAP, 2015.
4 boulevard du Palais, 1er arrondissement, responsable d’opération : David Couturier, DHAAP, 2020.
Tant pour l’Hôtel-Dieu que pour le Palais de justice, des prescriptions de fouille ont été émises, en attente (à ce jour : mai 2022)
de réalisation.
Voir article p. 420 dans ce numéro.
19-23 rue d’Assas, etc., 6e arrondissement, responsable d’opération : J. Legriel, Inrap, 2015.
Une dizaine d’opérations ont été menées, sous la responsabilité de P. Celly, X. Peixoto et J. Legriel, Inrap.
4 rue Valette, 5e arrondissement, responsable d’opération : Sylvie Robin, DHAAP, 2004.
Fouille aux 45 rue du Faubourg-Saint-Antoine - 1 cour Saint-Louis, 11e arrondissement, responsable d’opération : P. Celly, Inrap, 2012.
Responsables d’opération : P. Celly, DHAAP, 2019 (diagnostic) ; François Renel, Inrap, 2020 (fouille).
Responsable d’opération : X. Peixoto, Inrap, 2019.
Responsable d’opération : D. Couturier, DHAAP, 2021.
Fouilles de 2003 et de 2008 (pignon sud du grand logis), responsable des opérations : Séverine Hurard, Inrap.
62 rue des Archives, 3e arrondissement, responsable d’opération : Nicolas Thomas, Inrap, 2003.
Responsable d’opération : P. Celly, Inrap, 2003-2004.
Responsable d’opération : Xavier Peixoto, Inrap, 2020.
Responsable d’opération : Paul Van Ossel, Afan.
Place du Père-Teilhard-de-Chardin, 4e arrondissement, responsable d’opération : J. Avinain, DHAAP, 2015.
134 boulevard Davout, 20e arrondissement, responsable d’opération : F. Renel, Inrap, 2017.
Fouille aux 6 rue des Archives – 19 rue de la Verrerie, 4e arrondissement, responsable d’opération : F. Renel, Inrap, 2018.
Responsable d’opération : Philippe Granchon, Inrap, 2018.
Diagnostic au 24 rue Lhomond, 5e arrondissement, responsable d’opération : J. Avinain, Inrap, 2012.
Les exemples sont encore rares : citons à ce titre une tour de l’enceinte de Charles V, mise au jour lors d’un diagnostic en 2015 et aujourd’hui visible dans le jardin Teilhard-de-Chardin, dans le 4e arrondissement.
Concernant l’archéologie du bâti, il convient ici de mettre en exergue la remarque récente d’un rapporteur de la commission territoriale de la recherche archéologique (CTRA) Centre-Nord, qui s’interrogeait sur le type d’intervention à prescrire sur l’élévation d’un monument quand les travaux envisagés n’impactent que le sous-sol : dans ce type de contexte spécifiquement, la compréhension de la stratification enfouie est en effet inséparable de celle des élévations.
Responsable : Cyrille Le Forestier (Inrap, UMR 6273 « Craham »).
Responsable : Philippe Plagnieux (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).
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