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1 - Dynamique de la recherche

Deux agglomérations secondaires et leurs territoires en Aquitaine. Les Olivoux (Dordogne) et Excisum/Eysses (Lot-et-Garonne)

Two secondary urban centres and their territories in Aquitaine. Les Olivoux (Dordogne) and Excissum/Eysses (Lot-et-Garonne)
Dos aglomeraciones secundarias y sus territorios en Aquitania. Los Olivoux (Dordoña) y Excisum/Eysses (Lot y Garona)
Vanessa Elizagoyen et Alexandra Hanry
p. 98-109

Résumés

Les agglomérations d’Eysses (Villeneuve-sur-Lot, Lot-et-Garonne) et des Olivoux (Montignac, Dordogne) font l’objet, depuis une vingtaine d’années, de nombreuses opérations d’archéologie préventive qui en ont considérablement modifié la vision, voire l’interprétation. En les considérant à une échelle plus large, nous en percevons désormais les terroirs, et en compilant l’ensemble des données disponibles pour l’Antiquité, nous tentons de les situer dans un environnement plus étendu, pouvant s’apparenter à leur territoire.

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Texte intégral

1Les résultats des investigations en cours menées aux Olivoux à Montignac (Dordogne) et à Excisum/Eysses à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) permettent d’aborder les questions de l’organisation du territoire et de la relation entre les agglomérations et leur environnement proche. Distantes d’environ 200 kilomètres l’une de l’autre, ces agglomérations sont situées dans deux cités limitrophes du centre de la province, celle des Pétrucores au nord (capitale : Vesunna/Périgueux) et celle des Nitiobroges au sud (capitale : Aginnum/Agen) [ill. 1]. Ces capitales de cité sont reliées à Burdigala/Bordeaux, à une distance de 120 à 130 kilomètres vers l’ouest, par des axes fluviaux (vallée de l’Isle pour Périgueux et celle de la Garonne pour Agen) aussi bien que routiers. Vesunna est un carrefour d’itinéraires routiers établi sur le seuil de navigabilité de l’Isle (Laborie, Gaillard 2018, p. 99). Ces axes de circulation la raccordent à Angoulême puis Saintes, à Limoges, à Bordeaux, à Brive et à Agen. À environ 110 kilomètres au sud, Aginnum est un point de convergence entre l’ouest et l’est, à mi-chemin entre Bordeaux et Toulouse sur l’axe garonnais, ainsi qu’un franchissement du fleuve qui mène vers le sud par la vallée du Gers (Lectoure, Auch), en direction de Lugdunum Convenarum/Saint-Bertrand-de-Comminges et, au-delà, des Pyrénées, ainsi que vers Mont-de-Marsan au sud-ouest. Tandis que Vesunna/Périgueux se situe au cœur du territoire pétrucore, Aginnum/Agen apparaît déportée vers la limite méridionale de la cité nitiobroge, en position stratégique de traversée et de contrôle du flux garonnais, rendant probablement florissants les échanges entre les biens manufacturés en provenance de Narbonnaise et ceux issus des productions de l’arrière-pays.

1. Localisation des agglomérations et des zones d’étude.

1. Localisation des agglomérations et des zones d’étude.

V. Elizagoyen et C. Fondeville, Inrap.

2L’agglomération secondaire des Olivoux, à Montignac, est implantée dans la partie orientale du territoire pétrucore, à environ 40 kilomètres au sud-est de Vesunna/Périgueux. À 80 kilomètres au sud, Excisum/Eysses est située sur la voie Périgueux-Agen, dans la moitié orientale du territoire des Nitiobroges. Ces deux agglomérations antiques sont d’ampleurs inégales mais sont comparables sur bien des points. Leurs statuts respectifs d’habitat groupé sont perceptibles au regard de la densité et de la structuration de leurs occupations, ainsi que dans les équipements et les mobiliers qui y sont associés. Situées sur des carrefours où se rencontrent des itinéraires fluviaux et routiers d’échelles différentes, elles succèdent à des implantations protohistoriques ; pour l’une comme pour l’autre, le centre urbain s’est déplacé à l’époque médiévale à près de deux kilomètres. Ainsi, ces terrains, même s’ils pâtissent d’une érosion agricole qui a particulièrement affecté leurs horizons les plus récents, ne sont pas perturbés par des réoccupations successives et ont été jusque-là peu ou pas couverts de constructions. Désormais, dans un contexte marqué par de nombreux aménagements de zones pavillonnaires, les prescriptions d’opérations archéologiques préventives par les services de l’État permettent de renouveler entièrement la connaissance de ces sites.

3Les terroirs des agglomérations, c’est-à-dire leurs environs immédiats, ont été explorés par l’archéologie préventive, étant situés dans les mêmes communes et donc concernés par les mêmes politiques d’aménagement. Ils épousent les abords des agglomérations et sont en général dédiés à l’exploitation des ressources, qu’elles soient agricoles, forestières ou minières. Quant à leurs territoires, leurs pagi, ils sont extrêmement difficiles à appréhender dans l’état actuel de nos connaissances. En outre, ces espaces ruraux sont beaucoup moins fréquemment concernés par des aménagements, à l’exception de projets spécifiques, et font donc beaucoup moins l’objet d’opérations archéologiques préventives. La distribution des sites illustrés, selon leur localisation et la catégorie identifiée, reflète un état de la recherche dépendant de la fréquence et des types de travaux entrepris dans ces zones. Les données archéologiques disponibles pour ces secteurs forment donc un fonds hétérogène, dans lequel, bien souvent, manquent des informations permettant de caractériser les sites. De plus, les limites attribuées aux territoires sont d’une fiabilité incertaine, car elles résultent d’hypothèses et non de sources documentées.

Méthodologie

  • 1 Responsable des opérations : V. Elizagoyen, Inrap.
  • 2 Responsables : Francis Tassaux et Clément Coutelier (université Bordeaux Montaigne, UMR 5607 « Auso (...)

4Le travail présenté ici se trouve à la croisée de plusieurs projets et compile des résultats issus de l’archéologie préventive avec ceux provenant d’opérations anciennes, ainsi que d’autres méthodes non invasives mises en œuvre dans un cadre programmé. Il inclut les prospections thématiques menées sur la plaine du Chambon, c’est-à-dire l’agglomération de Montignac et ses environs immédiats, de 2015 à 20191 (Elizagoyen et al. 2016 ; 2018). Ces recherches ont eu comme résultat majeur de confirmer le statut d’agglomération secondaire du site, d’en dresser le plan et de retracer son évolution de la fin du deuxième âge du Fer jusqu’à l’Antiquité tardive. Le projet a été intégré au projet « Aquitaviae, Voies de l’Aquitaine romaine »2. Un état des lieux du réseau routier antique de Dordogne a donc été effectué (Elizagoyen, Gaillard 2021). Ce dernier fait actuellement l’objet de recherches complémentaires nécessitant la collecte et la pondération de toutes les données archéologiques disponibles pour le département.

  • 3 Responsable : Alain Bouet, université Bordeaux Montaigne, UMR 5607 « Ausonius ».
  • 4 « Reconnaissance des agglomérations protohistoriques du Sud-Ouest : dynamiques, imagerie, environne (...)
  • 5 Responsable des opérations : E. Hiriart, CNRS.
  • 6 Responsable : F. Tassaux.

5Dans l’agglomération d’Eysses, les recherches ont été soutenues par des associations locales, avant que l’archéologie préventive prenne le relais à partir des années 1990. De 2012 à 2016, des fouilles programmées ont été menées sur le centre monumental3. Enfin, dans le cadre du programme de recherche « RAPSODIE »4, axé sur les agglomérations du iiie siècle avant notre ère en Nouvelle-Aquitaine, des prospections géophysiques destinées à enrichir le plan du site ont été entreprises en 2020 et 20215. Plus récemment, les travaux menés sur l’agglomération d’Eysses dans le cadre de l’archéologie préventive et sur celle de Montignac ont été incorporés au projet « Aquipoter » de l’UMR « Ausonius »6. Celui-ci a pour but l’analyse des interactions entre territoires, pouvoirs et sociétés dans les civitates de l’Aquitaine romaine moyenne (Santons, Pétrucores, Bituriges Vivisques, Boiates, Vasates, Nitiobroges).

  • 7 Nous souhaitons remercier le service régional de l’archéologie (SRA) et en particulier Hervé Gailla (...)

6La mise en place d’un système d’information géographique (SIG) a permis d’inventorier et de cartographier l’ensemble des sites antiques référencés en Dordogne ainsi que dans le territoire présumé de l’agglomération d’Eysses. Nous avons pour cela dépouillé les cartes archéologiques de la Gaule (CAG) (Fages 1995 ; Gaillard 1997), complété ces données par comparaison avec les entités Patriarche7 ainsi qu’avec les opérations archéologiques préventives menées par tous les opérateurs et les opérations programmées, recensées notamment par les bilans scientifiques régionaux. Nous avons complété cette acquisition, lorsque c’était nécessaire, en effectuant un retour aux sources documentaires archivées par le SRA. Les toponymes ont à leur tour été cartographiés, après avoir été relevés dans les CAG (Fages 1995 ; Gaillard 1997), dans la nomenclature de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) (1954) et dans le dictionnaire d’Alexis de Gourgues (1873). La qualité des données associées aux sites a été pondérée de la façon suivante : 0 : aucune preuve ; 1 : propos sans preuve matérielle mais plus récents ; 2 : quelques preuves matérielles sans plan ; 3 : matériel et plans, opération ancienne ; 4 : diagnostic ; 5 : fouille archéologique préventive ou opération programmée récente. Les types de site rencontrés ont été répartis dans des grandes catégories qui ont servi de base à l’élaboration du thésaurus suivant : circulation et fréquentation (indice de site) ; établissement indéterminé (implantation dont la fonction ne peut être précisée) ; établissement rural (implantation à fonction agricole et/ou pastorale, à l’exception des villae) ; atelier artisanal (implantation à fonction productive de premiers produits et/ou de biens manufacturés) ; site d’extraction ; voie ; villa ; grotte ou abri sous roche ; dépôt ; structure funéraire ; aqueduc ; entrepôt ; relais routier ; port ; agglomération secondaire. Ce thésaurus est volontairement large, pour éviter de compartimenter inutilement une documentation peu abondante, très hétérogène et souvent imprécise. Ces espaces ruraux n’ont en effet été que peu concernés par des aménagements justifiant des opérations archéologiques préventives ces vingt dernières années, en dehors de grands tracés linéaires et d’opérations spécifiques (autoroute A89, rectification du tracé de la route nationale 89 en Périgord, travaux de restauration dans et autour des églises) ; les données disponibles sont par conséquent souvent réduites à des mentions de découvertes anciennes, sans aucun document associé. En outre, même dans le cas de fouilles archéologiques préventives, l’absence récurrente de certains types d’analyse empêche de préciser la nature des activités exercées sur les sites. Pour la question des établissements ruraux, un recours généralisé aux études paléoenvironnementales, couplées à des analyses de phosphates, permettrait par exemple de préciser le type de cultures pratiquées et de localiser la stabulation de troupeaux.

7Les territoires, ou pagi, ont été délimités en traçant un rayon de 25 kilomètres au maximum autour des agglomérations, c’est-à-dire une distance d’environ une journée de marche. Cette première aire a ensuite été réduite en tenant compte des limites présumées des territoires (Bost, Fabre 2001, fig. 1, p. 16), des marqueurs topographiques et naturels (reliefs, encaissement ou ouverture des vallées, cours d’eau, seuils de rivière…), des tracés proposés pour certains itinéraires ainsi que des toponymes évoquant des limites ou des frontières. Cette détermination est très provisoire, et elle est pour l’heure essentiellement théorique. Elle pâtit de lacunes importantes, en particulier, dans le cas de la Dordogne, de l’absence d’attestation archéologique d’autres agglomérations, et elle devra faire l’objet d’ajustements et de vérifications. Les segments de voirie reconnus en fouille et ceux présumés par les chercheurs ont été tracés. La confrontation de l’ensemble des données cartographiées a permis d’émettre un certain nombre de nouvelles hypothèses concernant le réseau routier, en particulier en territoire pétrucore.

Données de l’archéologie

8Les agglomérations de Montignac et d’Eysses font l’objet d’investigations archéologiques approfondies depuis quelques années, en raison du développement, à l’extérieur des centres-ville, de lotissements de pavillons individuels. Les fenêtres ainsi ouvertes prennent la forme de tranchées dans le cas des diagnostics, ou bien de vignettes dans le cas des fouilles.

9Depuis les années 1970, les opérations de sauvetage et de fouille archéologiques se sont multipliées sur la commune de Villeneuve-sur-Lot [ill. 2]. La Société archéologique et historique de Villeneuve-sur-Lot (SAHV) a mis en œuvre l’essentiel des opérations dans les années 1970 et 1980, l’Afan puis l’Inrap assurant depuis les années 1990 un grand nombre d’opérations de sauvetage, de diagnostic et de fouille préventive. Au total, ce sont cinquante-trois diagnostics, dont trente-cinq positifs, des surveillances de travaux et seize fouilles qui ont eu lieu depuis 2002. Les opérations se concentrent dans le secteur d’Eysses et correspondent pour la plupart à des aménagements classés comme constructions individuelles, bénéficiant du Fonds national pour l’archéologie préventive (Fnap).

2. Opérations d’archéologie préventive menées sur l’agglomération d’Eysses.

2. Opérations d’archéologie préventive menées sur l’agglomération d’Eysses.

1. Cantegrel, responsable : C. Chabrie, Societe d’archeologie et d’histoire de Villeneuve-sur-Lot (SAHV), sauvetage, 1998
2. Eysses, chemin de la Tour, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2002
3. Anglade Sud, rue Maurice-Ravel, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2003
5. Ressigue Haut, parcelle KM 46, RO : A. Boguszewski, Inrap, diagnostic, 2002
6. Ressigue Bas, parcelle KM 45, RO : A. Boguszewski, Inrap, diagnostic, 2002
7. Rue de Grelot, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2002
9. Rouquette, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2003
10. Chemin d’Anglade, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2004
11. Rouquette Ouest, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2004
12. 19 rue de Raouly, las Treilles Bas, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2004
14. La Dardenne, rue du Cap-del’Homme, RO : M. Rime, Inrap, 2004
15. Avenue De-Lattre-de-Tassigny, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2004
16. Ressigue Bas Est, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2005
17. La Dardenne, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2005
18. Rue du Cap-de-l’Homme, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2005
20. Ressigue Haut, parcelle KM 131, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2005
21. Ressigue Haut, parcelle KM 132, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2005
22. Ressigue Bas, parcelle KO 62, RO : M. Rime, diagnostic, 2005
23. Complexe sportif de la plaine d’Eysses, RO : C. Chabrie, benevolat pour la SAHV avec les moyens de l’Inrap, diagnostic, 2005
24. Rue de l’Abbaye, RO : C. Chabrie, SAHV-Inrap, suivi de travaux, 2005
25. Chemin de Rouquette, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 2006
29. Cantegrel Sud - 31 chemin de la Chapelle, RO : Frederic Sergent, Inrap, diagnostic, 2006
30. Rue des Roseaux, RO : A.-C. Nalin, Inrap, diagnostic, 2007
31. Anglade, RO : F. Prodeo, Inrap, diagnostic, 2009
33. Rue de l’Abbaye, RO : C. Chabrie, SAHV-Inrap, diagnostic, 2005
35. Chemin de Plaisance - Montagne, RO : M.-C. Gineste, Inrap, diagnostic, 2012
36. Plaisance, chemin des Roseaux, RO : M. Daynes, SAHV-Inrap, diagnostic, 2011
37. Rue Joffroy, Rouquette Nord, RO : S. Leveque, Inrap, diagnostic, 2012
38. Rue de l’Abbaye, RO : M. Daynes, SAHV-Inrap, diagnostic, 2012
39. 1150 rue de Romas, RO : M. Daynes, SAHV-Inrap, 2013
40. Ressigue Bas - rue Victor-Michaud, RO : M. Daynes, SAHV-Inrap, 2013
41. Anglade - 2 chemin de Plaisance, RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 2015
42. Anglade II - 2 chemin de Plaisance, RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 2015
43. Rue de Rauli, las Treilles Bas lot 1, RO : H. Silhouette, Inrap, diagnostic, 2016
44. Rue de Rauli, las Treilles Bas lot 2, RO : H. Silhouette, Inrap, diagnostic, 2016
45. 24 rue Monplaisir, RO : J.-F. Chopin, Inrap, diagnostic, 2017
46. Chemin de Rouquette, RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 2017
47. Ressigue Haut, parcelles KM 121 et 127, RO : V. Duphil, diagnostic, Inrap, 2017
49. Chemin de Rouquette (Jurquet), RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 2017
50. Anglade (Tort), RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 2017
53. 9 chemin Anglade, RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 2018
54. 27 rue Monplaisir, parcelle HR 98, RO : N. Moreau, Inrap, diagnostic, 2020
55. Rue Mory, parcelle LB 23, RO : Mathieu Tregret, Inrap, diagnostic, 2021
58. Anglade, parcelle HP 475, RO : V. Elizagoyen, Inrap, fouille, 2020
59. Anglade, parcelle HP 329, RO : V. Elizagoyen, Inrap, fouille, 2019
60. 9 chemin Anglade, RO : Aurelie Tassin, Inrap, fouille, 2021
61. Anglade, rue Antoine-Bourlange, parcelle HP 476, RO : Gregory Artigau, Inrap, fouille, 2021
62. Ressigue Haut, RO : H. Silhouette, Inrap, fouille, 2020
63. Ressigue Haut, RO : H. Silhouette, Inrap, fouille, 2020
64. Chemin de Rouquette, parcelles LB 216 et 224, RO : V. Duphil, Inrap, fouille, 2020
65. Chemin de Rouquette, RO : H. Silhouette, Inrap, fouille, 2017
66. La Dardenne, rue du Cap-del’Homme, RO : Christophe Ranche, Inrap, fouille, 2006
67. La Dardenne Haut, RO : A. Alcantara, Inrap, fouille, 2009
68. 10 chemin de Rouquette, RO : A. Besombes Hanry, Inrap, fouille, 2008
69. Rue du Cap-de-l’Homme, parcelle KN 35, RO : A. Alcantara, Inrap, fouille, 2009
70. Ressigue Bas est, RO : Frederic Guedon, Inrap, fouille, 2005
71. Ressigue Bas Est, parcelle KO 62, RO : C. Ranche, Inrap, fouille, 2005
73. Centre de detention, responsable : J.-F. Garnier, SAHV, sauvetage, 1975, 1983
74. Eysses, responsable : A. Bouet, universite Bordeaux Montaigne, fouille programmee, 2012-2016 (RO : responsable d’opération).

F. Bernard, V. Elizagoyen et C. Fondeville, Inrap.

10Le site des Olivoux, connu et exploité depuis le xviiie siècle, a été interprété en premier lieu comme une « ville », puis comme une villa. Depuis 2005, quinze diagnostics, suivis de trois fouilles, ont été effectués sur son emprise ou dans la plaine du Chambon, identifiée comme son terroir. L’espace concerné par les opérations couvre une surface d’un peu plus de 4 hectares de la partie occidentale de la plaine, jusqu’à la Vézère au sud. Les vestiges identifiés renvoient essentiellement aux occupations protohistorique et antique [ill. 3].

3. Opérations menées sur la plaine du Chambon à Montignac.

3. Opérations menées sur la plaine du Chambon à Montignac.

A. Parcelle AL 327, decouverte fortuite 1971
B. Parcelle AL 309, RO : Catherine Boccacino, Inrap, diagnostic, 2005 ; RO : Laurent Grimbert, Inrap, fouille, 2006
C. Parcelle AL 350, RO : L. Grimbert, Inrap, diagnostic, 2006
D. Parcelles AL 317, 346 et 347, RO : A. Hanry, Inrap, diagnostic, 2010
E. Parcelles AL 456, 458, 460 et 461, RO : V. Elizagoyen, Inrap, diagnostic, 2012
F. Ancienne parcelle AL 215, RO : Marie-Christine Gineste, Inrap, diagnostic, 2009 ; RO : V. Elizagoyen, Inrap, fouille, 2011
G. Ancienne parcelle AL 217, RO : M.-C. Gineste, Inrap, diagnostic, 2009 ; RO : V. Elizagoyen, Inrap, fouille, 2013
H. Parcelles AL 403, 409 et 410, RO : V. Elizagoyen, Inrap, diagnostic, 2015
I. Parcelles AM 410 et 454, RO : M. Tregret, Inrap, diagnostic, 2016
J. Parcelles AM 392 et 416, RO : V. Elizagoyen, Inrap, diagnostic, 2017
K. Parcelle AM 490, RO : V. Elizagoyen, Inrap, diagnostic, 2018
L. Parcelles AM 190 et 203, RO : Serge Vigier, Inrap, diagnostic, 2019
M. Parcelle AM 491, RO : S. Vigier, Inrap, diagnostic, 2021
N. Parcelles 130 et 131, RO : Amar Zobri, Inrap, diagnostic, 2007
O. Parcelle AL 298, RO : V. Elizagoyen, Inrap, diagnostic, 2008
P. Parcelles AL 362 et 139, RO : M.-C. Gineste, Inrap, diagnostic, 2007
Q. Parcelle AM 350, RO : A. Zobri, Inrap, diagnostic, 2007
R. Plan des vestiges mis au jour en 1887.

V. Pasquet et W. O’yl, Inrap.

11En Dordogne, les opérations préventives menées dans la zone d’étude sont consécutives à l’aménagement de l’autoroute A89, à la pose d’un gazoduc ou bien à des sauvetages urgents, le plus souvent conduits dans des églises. En Lot-et-Garonne, il s’agit plutôt de constructions de maisons individuelles, de quelques aménagements routiers, de carrières, de lotissements. Le faible nombre d’opérations en milieu rural et la spécificité de certaines d’entre elles engendrent une déformation des données qui n’est pas compensée par le reste de la documentation disponible, le plus souvent réduite à de simples mentions de découvertes anciennes.

  • 8 Light Detection And Ranging (détection et télémétrie par la lumière).

12La compilation des données collectées éclaire la partie « urbanisée » des agglomérations, leur emprise, leur structuration (trame viaire, orientations générales), leur chronostratigraphie, leur évolution dans le temps ainsi que les activités artisanales, les échanges (réseau)… Les opérations archéologiques préventives, en particulier la généralisation des diagnostics, sont un bon moyen de reconnaître la surface du terroir des agglomérations et leur organisation globale, ainsi que leur dévolution (activités agropastorales, artisanales, nécropoles dans les espaces intermédiaires). En complément, l’archéologie programmée apporte, comme c’est le cas à Montignac, un changement d’échelle et des données plus larges avec l’obtention du plan de l’agglomération sur plus de 6 hectares (prospections géophysiques), de son terroir, des éléments routiers et fluviaux déterminants (relevé LiDAR8 de la plaine, prospections pédestres, prospection fluviale). Elle permet également une recherche des systèmes d’approvisionnement en eau (canalisation des cours d’eau) et une interprétation des espaces déterminés sur les plans (prospections pédestres menées avec les élèves latinistes du collège de Montignac) ou bien apporte des données sur des points précis concernant l’ensemble monumental d’Eysses.

13Les deux zones d’étude se différencient grandement par le volume des données disponibles : Villeneuve-sur-Lot, ville moyenne, a été beaucoup plus appréhendée par l’archéologie préventive que Montignac, village du Périgord noir, dans lequel les premières prescriptions n’interviennent qu’en 2005. Les surfaces explorées sont donc, en toute logique, beaucoup plus importantes à Villeneuve-sur-Lot, où les espaces disponibles sont plus nombreux, ce qui rend la pression immobilière plus forte. Cet écart est quelque peu compensé par le fait que Montignac a bénéficié d’un programme de recherche de 2015 à 2019, qui a permis d’en explorer largement le centre et les périphéries et de reconnaître les relais tardo-antiques ou alto-médiévaux aux installations gallo-romaines. En matière de recherche programmée, la Dordogne bénéficie également des campagnes de prospections pédestres menées par des chercheurs, dont certains parcourent le territoire depuis plus de quarante ans, comme Christian Chevillot et son équipe.

Implantation des sites

  • 9 Nivellement général de la France.

14Les deux sites ont en commun, comme la plupart des agglomérations secondaires, une implantation privilégiée sur un point de rupture de charge de cours d’eau, qui implique des mouvements de cargaison et des changements de mode de transport. L’agglomération des Olivoux est implantée non loin de la limite orientale de la civitas des Pétrucores, sur un seuil de navigation à la confluence de la Vézère et du ruisseau de la Laurence, à l’intérieur du plus grand méandre de cette partie de la rivière. La plaine qui l’accueille est traversée par un paléochenal dont la partie sud draine encore, durant l’Antiquité, des résurgences de source qui s’y écoulent. Elle se situe au carrefour de la voie Limoges-Cahors, qui franchit ici la Vézère, et de la route menant à Périgueux. Des tronçons de la voie Limoges-Cahors ont été reconnus par le biais d’opérations préventives et de prospections géophysiques et par la confrontation des documents anciens aux modèles numériques de terrain (MNT) issus du LiDAR commandé en 2016. L’agglomération d’Eysses est également implantée dans un méandre, en rive droite du Lot, « sur une rupture de pente de la rivière » (Clémens 1985). Elle se trouve à environ 25 kilomètres au nord d’Agen et à une centaine de kilomètres de Bordeaux et de Toulouse, à 73 mètres NGF9 d’altitude moyenne et à une distance d’environ 1,2 km de la rivière. Elle s’inscrit au carrefour de deux voies importantes : la voie nord-sud entre Périgueux et Saint-Bertrand-de-Comminges par Agen et le « Camin Herrat » Bordeaux-Cahors (Fages 1995, p. 312). Elle apparaît en tant que station routière sur la voie d’Agen à Périgueux sur la table de Peutinger et sur l’itinéraire d’Antonin (Bouet et al. 2016).

Situation durant la Protohistoire

  • 10 Surveillances de travaux, responsable : Jean-François Garnier, SAHV, 1988-89.
  • 11 Fouille à la Dardenne Haut et rue du Cap-de-l’Homme, responsable d’opération : Aurélien Alcantara, (...)
  • 12 Diagnostic à Anglade, responsable d’opération : Frédéric Prodéo, Inrap, 2009.
  • 13 Fouille chemin de Rouquette, parcelles LB 216 et 224, responsable d’opération : Gregory Artigau, In (...)

15L’occupation laténienne se forme à Eysses le long de l’axe de communication Aiguillon-Cahors, dans les quartiers actuels de la Dardenne et du Cap-de-l’Homme, à 2,5 km au nord-est du centre-ville. Elle se développe dès la fin du iiie siècle avant notre ère dans sa partie orientale (quartiers de Ressigué Bas et de la Dardenne) et s’étend progressivement au cours du iie siècle avant notre ère vers l’ouest (quartier de Rouquette notamment). C’est à partir de La Tène moyenne et surtout de La Tène finale qu’elle connaît son apogée, marquée par une densification et une structuration des vestiges. Les plus anciens sont datés de la fin du iiie siècle avant notre ère et ont été identifiés à la périphérie nord d’Eysses, sur le coteau de Maillebras. Ils sont matérialisés par plusieurs tombes à incinération10. Au iie siècle avant notre ère, l’occupation est beaucoup plus importante et étendue. Elle couvre une superficie d’environ 35 hectares et montre des zones de forte densité (quartiers de la Dardenne, du Cap-de-l’Homme, de Ressigué Bas Est, de Rouquette, de la Tour, des Piles et centre de détention), qui s’opposent à des zones plus ou moins « vides » (quartiers de Ressigué Haut, de las Treilles, de Rauli…). Cependant, cette répartition est liée à la connaissance plus ou moins importante de certains secteurs, tributaire des travaux d’aménagement. L’occupation antérieure à la conquête, intense dans ce secteur de Villeneuve-sur-Lot, l’assimile à une agglomération ouverte de plaine (Alcantara et al. 2013). Les opérations de fouille préventive menées depuis plusieurs années confirment la vocation à la fois commerciale (attestée par la masse d’importations méditerranéennes), artisanale (attestée notamment par la découverte de plusieurs fours de potier) et domestique du site11. Des fossés, attribués de façon hypothétique à La Tène finale, pourraient dessiner une trame parcellaire traduisant l’exploitation agricole du secteur12. Les vestiges du ier siècle avant notre ère sont beaucoup plus rares, voire absents, ce qui pose la question de l’abandon du site à la charnière entre le iie et le ier siècle avant notre ère. Cependant, des opérations récentes semblent indiquer une continuité d’occupation, peut-être plus resserrée, à l’extrémité ouest de l’agglomération, dans le secteur de Rouquette13.

16L’origine de l’agglomération des Olivoux est établie durant La Tène finale, à partir du milieu du iie siècle avant notre ère, sur la partie occidentale la plus élevée de la plaine du Chambon, au pied de la colline des Gascognes à l’ouest jusqu’au-delà d’un petit cours d’eau affluent du ruisseau de la Laurence à l’est. Elle prend la forme d’un habitat groupé associé à un réseau fossoyé ainsi que de témoignages d’activités artisanales (métallurgie du fer et poterie). La trame générale de l’occupation reste pour l’heure largement méconnue du fait de perturbations dues aux aménagements antiques. Sa surface est estimée à 18 hectares. Des découvertes régulières de mobilier erratique attribuable à la période semblent démontrer une forte emprise anthropique sur l’espace, probablement liée à l’exploitation agropastorale de la plaine. Ces découvertes couvrent une surface d’environ 30 hectares. L’observation archéologique démontre que, à la fin de la période, l’établissement se concentre sur la partie la plus élevée du secteur.

Évolution durant l’Antiquité

17À Montignac comme à Villeneuve-sur-Lot, les installations antiques s’inscrivent à la suite des occupations protohistoriques. Cependant, elles s’en distinguent par des hiatus chronologiques identifiés à la fin du ier siècle avant notre ère ainsi que par un « glissement », voire un déplacement des établissements.

18Les agglomérations sont progressivement dotées d’une trame urbaine, sous les règnes de Tibère et de Claude pour Eysses et ceux de Claude et de Néron pour Montignac. Les maisons, en terre et en bois, montrent des divergences d’architecture selon le site considéré. À l’époque flavienne pour Montignac, après 60 pour Villeneuve, les fondations maçonnées font leur apparition dans les constructions à vocation domestique. Des remaniements postérieurs sont ensuite perçus, mais ils sont encore difficiles à dater précisément. Comme cela est communément le cas dans de tels sites, des rétractions du tissu urbanisé sont suspectées à partir de la deuxième moitié du iie siècle et durant le iiie siècle autour des axes routiers majeurs. L’artisanat est dans les deux cas régulièrement attesté, avec des productions qui peuvent sembler spécialisées, d’après des distributions élargies de leurs témoignages. C’est le cas de la sidérurgie à Montignac, ou bien de la pierre et de la métallurgie du bronze à Villeneuve-sur-Lot.

  • 14 Diagnostic rue de l’Abbaye, responsable d’opération : Christophe Chabrié, bénévolat pour la SAHV av (...)
  • 15 Diagnostic à Plaisance, chemin des Roseaux, responsable d’opération : Michel Daynès, SAHV-Inrap, 20 (...)
  • 16 Diagnostic au complexe sportif de la plaine d’Eysses, responsable d’opération : C. Chabrié, SAHV-In (...)

19L’agglomération antique s’étend à Eysses sur 30 à 40 hectares, à l’ouest de l’occupation laténienne à laquelle elle se superpose ponctuellement sur sa limite orientale. À l’époque augustéenne, on assiste ainsi à un déplacement de l’agglomération d’environ 300 mètres vers l’ouest, toujours le long du même axe viaire, qui est probablement la route entre Bordeaux et Cahors. Les témoignages de cette période sont difficiles à cerner. Ils ont été perçus ponctuellement au sud-est de l’agglomération, peut-être à proximité du tracé d’un decumanus fossilisé par le tracé d’une rue. Ils consistent en niveaux d’occupation auxquels sont associés les déchets de l’activité métallurgique14. Au croisement présumé des axes majeurs, une occupation précoce est interprétée comme la trace des travaux de préparation à l’édification, durant l’époque tibérienne, du complexe monumental aujourd’hui considéré comme l’un des dix plus grands sanctuaires de Gaule (Bouet et al. 2016, p. 202). À l’intérieur, on présume l’existence d’un temple dédié à Mars, à l’heure actuelle sous une maison construite au xviiie siècle. À l’est, à l’emplacement de l’actuelle caserne des pompiers, on trouve une esplanade, sans doute une place de marché. Au nord-est du complexe, un quartier artisanal et résidentiel comporte des ateliers-boutiques dès la construction du sanctuaire15. La métallurgie du bronze et le travail de la pierre (marbre) y sont documentés. Des militaria comptent notamment parmi le mobilier prélevé (Chabrié et al. dir. 2010, p. 214). Ce quartier se poursuit en direction du nord. Plusieurs phases d’occupation s’y succèdent du deuxième tiers du ier siècle jusqu’au iie siècle16.

20Le sanctuaire connaît une extension sous les Flaviens, au cours de laquelle le fanum est détruit et remplacé par une basilique et deux pavillons d’angle (Bouet et al. 2016). À l’ouest, dans son prolongement, des thermes, brièvement observés, auraient également été construits. Le quartier artisanal est en partie rasé pour l’agrandissement, et les façades des îlots sont réalignées. Une dernière extension du complexe intervient au début du iie siècle, avec l’ajout d’une cour à exèdre et la mise en place d’un égout (Bouet et al. 2016). Au sud-est du complexe, un bâtiment à caractère monumental est détecté. Plus au sud, le long de la voie décumane, un atelier dédié à la métallurgie du fer fonctionne durant la première moitié du ier siècle, avant d’être recouvert par un vaste bâtiment durant la seconde moitié du même siècle. L’occupation du secteur est dense. À moins de 300 mètres à l’ouest du complexe monumental, de l’autre côté d’un affluent du Lot appelé la Balladasse, les diagnostics et les fouilles préventives livrent les vestiges d’un espace d’un hectare et demi, fortement structuré et dense. L’exploitation agricole suspectée durant La Tène finale dans ce secteur pourrait s’y être poursuivie pendant l’époque augustéenne.

  • 17 Lieu-dit Anglade, parcelles HP 329 et 475, responsable des opérations : V. Elizagoyen, Inrap, 2019 (...)
  • 18 Diagnostics, Anglade (Tort) et 9 chemin Anglade, responsable des opérations : Vincent Duphil, Inrap (...)

21L’espace est progressivement aménagé sous les règnes de Tibère et de Claude. Une trame viaire orthogonale est mise en place, avec des orientations très probablement conformes à celles des axes de communication majeurs. Des bâtiments aux murs de terre reposant sur des solins de graviers sont édifiés le long des voies. D’après deux fouilles menées ces dernières années sur le secteur17, les bâtiments sont mitoyens, et leurs sols peuvent être d’argile, de béton, de chaux, de mortier, de tuileau ou de terre battue. Des activités artisanales de métallurgie du fer et de travail de la pierre (débitage de tesselles) sont attestées. Une forte représentation de militaria (glaives, pilum, fragments de lances, harnais, cuirasse, phalères…) fait écho à la découverte similaire effectuée à environ 100 mètres au nord, au lieu-dit Cantegrel. À l’intérieur d’un dépotoir daté entre 65 et 72, des éléments d’armement et d’équipement militaire ont été prélevés dans un sédiment cendreux, aux côtés de matériaux de construction, de céramique et de déchets liés à l’artisanat du métal : « battitures de fer, scories, coulées de bronze, d’étain, plaques de plomb et éléments de moules » (Chabrié et al. dir. 2010, p. 34). L’hypothèse de la présence d’un camp militaire au lieu-dit Anglade est émise (Chabrié et al. dir. 2010, p. 214-215)18. À ce jour, aucune structure mise au jour ne confirme cette conjecture.

  • 19 Des études, menées par V. Elizagoyen, sont en cours.
  • 20 Fouille à la Dardenne Haut, responsable d’opération : A. Alcantara, Inrap, 2009.
  • 21 Diagnostic à Rouquette, responsable d’opération : M. Daynès, Inrap, 2010.

22Entre la fin du ier et le début du iie siècle, le quartier est réorganisé. Les bâtiments sont réalignés, les premières maisons aux soubassements de pierre font leur apparition, de même que les premiers conduits maçonnés, sans doute dévolus à l’évacuation des eaux sales. Les sols sont en calcaire concassé. Puis une nouvelle phase de construction en dur intervient, à une date qui reste à préciser. Certaines des constructions de la phase précédente sont détruites, d’autres sont modifiées. Les canalisations sont remplacées. Des égouts collectent les eaux sales. Une dernière phase correspond aux aménagements les plus récents, avant la destruction du quartier et la récupération systématique des matériaux. Quelques niveaux de sol extérieur y sont associés. Ces derniers états ne sont pour l’instant pas datés, faute de marqueurs chronologiques associés19. Un espace funéraire est situé dans la partie orientale de l’agglomération, à l’emplacement de l’agglomération protohistorique. Il se matérialise par des bûchers funéraires à usage unique. Un déclin de l’agglomération est supposé au iiie siècle20. Il se traduit notamment par le démantèlement du complexe monumental au cours des iiie-ive siècles (Bouet et al. 2016). Une rétraction se produirait alors autour d’axes de communication importants, en particulier le long du decumanus situé aux abords de l’actuel centre de détention21.

23À Montignac, s’il n’y a pas de réel déplacement de l’agglomération après la conquête, on assiste, à l’époque augustéenne, à la poursuite de la légère rétraction de l’espace densément occupé qui avait débuté à la fin de la Protohistoire. Celui-ci apparaît désormais concentré sur les lieux-dits des Olivoux et du Buy, sur l’espace le plus élevé du secteur, entre le promontoire rocheux et un cours d’eau. La surface de l’agglomération est évaluée entre 12 et 15 hectares. Durant cette période, les bâtiments ont une ossature de bois et reposent sur des sablières basses.

24Sous les règnes de Claude puis de Néron, la trame viaire, dont l’orientation varie légèrement par rapport à celle des aménagements de la phase précédente, fait son apparition. Les bâtiments, toujours en bois, peuvent reposer sur des soubassements en pierre. À partir de l’époque flavienne, les fondations maçonnées en pierre se généralisent. Certains bâtiments gagnent sur la rue, au contraire de ce qui est observé à Villeneuve-sur-Lot à la même période, lors de la restructuration du quartier ouest. Des restructurations et des remaniements interviennent aux Olivoux au cours de la première moitié du iie siècle, et sans doute à d’autres reprises. Une déprise de l’occupation intervient à partir de la deuxième moitié du iie siècle et durant le iiie siècle, s’accompagnant peut-être d’une rétraction de l’habitat et des activités économiques le long de la voie menant à Périgueux.

25Le sanctuaire de l’agglomération des Olivoux, qui abrite un fanum circulaire, est localisé au nord, au débouché de la voie de Limoges [ill. 4 : 1]. Un autre temple à plan centré se distingue dans la partie est de l’établissement, à proximité du cours d’eau qui le délimite [ill. 4 : 6]. Des thermes sont soupçonnés dans le quart sud-est de la grande parcelle ayant fait l’objet d’une prospection géophysique en 2015 [ill. 4 : 8]. Un vaste espace vide d’environ 5 000 m², visible dans le prolongement du sanctuaire vers le sud, pourrait correspondre à une place de marché [ill. 4 : 2]. Au nord-ouest, un quartier artisanal a été déterminé [ill. 4 : 3]. Les prospections pédestres menées en 2019 montrent qu’il était au moins en partie dévolu à la sidérurgie, activité également identifiée au sud de l’agglomération [ill. 4 : 9]. La production potière est également attestée, également en limite méridionale de l’agglomération [ill. 4 : 10]. Enfin, en ce qui concerne les espaces funéraires, s’ils ne sont encore pas localisés avec certitude, des indices repérés par la géophysique invitent à placer d’éventuelles tombes au nord de l’agglomération, le long de l’axe routier menant vers Limoges. Soulignons également que des destructions anciennes de monuments funéraires antiques non localisés sont mentionnées dans la littérature (Jouannet 1819).

4. Plan interprété de l’agglomération secondaire des Olivoux.

4. Plan interprété de l’agglomération secondaire des Olivoux.

1. Sanctuaire ; 2. « Esplanade » ; 3. « Quartier artisanal » ; 4. Îlots résidentiels ?; 5. Bâtiments avec boutiques en bordure de rue : tavernes ? Boutiques-ateliers ?; 6. Fanum; 7. Ruisseau ; 8. Thermes ?; 9. Foyer de forge ; 10. Four de potier ; 11. Cuisine ; 12. Maison.

C. Fondeville, G. Hulin, V. Pasquet, W. O’yl, Inrap.

Zones périphériques

26Les territoires des agglomérations doivent être considérés à deux échelles distinctes. La première est celle des environs immédiats, c’est-à-dire son terroir. Elle correspond à l’extension maximale supposée de l’agglomération, à son « domaine », aux terres qui pourraient participer à définir son entité. Cet espace documente l’exploitation des ressources naturelles (mise en culture, carrières, etc.) et, plus marginalement, la production artisanale. Il se trouve en partie fossilisé dans le découpage cadastral actuel des communes concernées. Ainsi, autour des agglomérations de Montignac et d’Eysses, des établissements de taille modeste sont régulièrement observés, en particulier lors de diagnostics. Ils sont notamment caractérisés par des fossés et/ou des murs en pierres sèches, vestiges de cadastration parcellaire de terrains, qui peuvent accueillir des bâtiments, des puits, etc.

  • 22 Fouille chemin de Rouquette, responsable d’opération : Hélène Silhouette, Inrap, 2020 ; diagnostic (...)
  • 23 Diagnostic à Rouquette, responsable d’opération : Marc Rimé, Inrap, 2003.
  • 24 Opérations au 10 chemin de Rouquette : diagnostic, responsable d’opération : M. Rimé, Inrap, 2006 ; (...)
  • 25 Diagnostic rue Maurice-Ravel, responsable d’opération : M. Rimé, Inrap, 2003 ; diagnostic chemin de (...)
  • 26 Diagnostic chemin des Roseaux, responsable d’opération : Anne-Christine Nalin, Inrap, 2007.

27Dans la partie orientale d’Eysses, aux lieux-dits Rouquette, la Dardenne, Cap-de-l’Homme et Ressigué, à l’emplacement de l’agglomération gauloise, l’occupation du Haut-Empire, à vocation domestique et agricole, présente une trame relativement lâche22. La métallurgie du fer et du bronze est représentée par des objets remobilisés23. Des bâtiments en dur (habitat et entrepôt) et une voie y ont notamment fait l’objet d’une fouille24. Au nord-ouest et au sud-ouest de l’agglomération, des vestiges comparables, attribués au Haut-Empire, apparaissent. Ainsi, les structures illustrant l’agriculture et le pastoralisme abondent25. Un atelier de potier implanté en marge atteste encore une fois d’activités artisanales26.

  • 27 Diagnostic à Saint-Pierre, responsable d’opération : V. Elizagoyen, Inrap, 2017.

28À Montignac, cet espace, qui correspond à la plaine établie dans le méandre de la rivière, est progressivement documenté par les diagnostics effectués aux abords de l’agglomération. Par exemple, à 500 mètres au sud-ouest, un bâtiment à l’architecture mixte de terre et de bois ainsi qu’une construction en pierre ont été identifiés le long de la voie vers Cahors. Ils sont probablement liés à l’exploitation agricole du secteur27.

  • 28 Découverte faite en 1995 par un groupe de spéléologues amateurs : J. Fontaine, S. Charrier et D. Qu (...)

29La seconde échelle consiste à considérer le territoire d’influence présumé de l’agglomération, c’est-à-dire son pagus. Autour de Montignac, l’espace retenu est fermé à l’est par la limite supposée du territoire. Au sud-est, celle-ci est indiquée par des toponymes, comme « Hyronde », à Saint-Geniès. Au nord, l’espace pourrait être délimité par le cours de l’Auvézère, qui constitue une contrainte naturelle forte. À l’ouest, sa limite pourrait avoir été marquée par la voie Périgueux-Rodez. D’une surface de 1 200 km², cette aire d’étude ne regroupe que 96 sites [ill. 5]. La catégorie la plus représentée, avec vingt-sept occurrences, est celle des établissements indéterminés. Les villae, au nombre de douze, sont bien représentées dans le territoire. Elles sont présentes dans les vallées, en particulier celle de la Vézère, qui en concentre sept (Saint-Léon-sur-Vézère, Montignac, Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil, Aubas, Condat-sur-Vézère, Teyssenat à Terrasson-Lavilledieu et Gaubert), régulièrement espacées de 5 kilomètres en moyenne. Les autres sont situées dans les vallées du Cern (Le Lardin-Saint-Lazare), de l’Auvézère (La Boissière-d’Ans), du Coly (Saint-Amand-de-Coly) et de l’Hyronde (Archignac), tandis qu’une seule est établie sur un plateau (Badefols-d’Ans). Quatre dépôts de types variés, dont trois en grotte, sont référencés. Une statuette en bronze d’Apollon au torque portant une dédicace de Pompéius Reginus a notamment été découverte dans la grotte de Male Coste à Saint-Amand-de-Coly28. Celle-ci, ouvrant à l’est et éclairée par les rayons de soleil du matin, a pu faire office de sanctuaire (Santrot, Fabre 1997).

5. Répartition des sites archéologiques sur l’aire d’étude périgourdine, correspondant au territoire de Montignac.

5. Répartition des sites archéologiques sur l’aire d’étude périgourdine, correspondant au territoire de Montignac.

V. Elizagoyen et C. Fondeville, Inrap.

30Mentionnons dix grottes ou abris sous roche abritant des vestiges d’occupation. Elles sont en majorité situées dans la vallée de la Vézère (La Roque-Saint-Christophe, Reignac) ou bien à Rouffignac, dominant le Labinche, aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil au-dessus de la petite Beune, à Coly et à Saint-Amand-de-Coly sur les bords du Coly et à Grange-d’Ans, sur un plateau. La surreprésentation de cette catégorie de sites est due à l’intérêt qu’ils ont suscité dans le cadre des fouilles programmées systématique des sites préhistoriques et protohistoriques de la vallée de la Vézère, connue sous le nom de « Vallée de l’Homme » et largement explorée de ce point de vue, mais elle illustre tout de même une spécificité de la zone d’étude. Il reste la plupart du temps délicat de préciser la chronologie associée.

  • 29 Responsable d’opération : Mathilde Régeard, conseil général de Dordogne, 2010.
  • 30 Prospections sur le site gallo-romain de la Boissière, responsable : C. Chevillot, 1974.
  • 31 Diagnostic, A89 section 4-2, responsable d’opération : Luc Detrain, Inrap, 2004 et 2005 ; diagnosti (...)
  • 32 Responsables d’opération : F. Prodéo, Inrap, 2013 ; Frédéric Grigoletto, Inrap, 2014.

31Un relais routier a été fouillé à Terrasson (site de Charpenet)29, dans un cadre préventif. Il est daté entre le ier et le iiie siècle. Un second est peut-être à localiser à Saint-Léon-sur-Vézère, au lieu-dit Maison Rouge30. Ces établissements sont répartis de part et d’autre de l’agglomération dans la vallée de la Vézère, à une distance de 10 à 15 kilomètres. Les établissements ruraux, illustrant l’exploitation agricole du territoire, sont au nombre de quatre (La Bachellerie, Le Change, Saint-Amand-de-Coly, Le Lardin-Saint-Lazare). Ces sites se distinguent, pour deux d’entre eux, par une absence de tegulae (Saint-Amand-de-Coly, Le Change) et pour les deux autres par des structures en creux (fossés, bornage, trous de poteau) qui traduisent une exploitation agricole du territoire dont la nature nous échappe en l’absence d’analyses paléoenvironnementales dédiées (Le Lardin-Saint-Lazare, La Bachellerie)31. Les structures funéraires, avec dix-sept occurrences, sont majoritairement datées de la fin de la période, avec des nécropoles de l’Antiquité tardive au sein desquelles sont souvent mentionnés des sarcophages. Des nécropoles du Haut-Empire sont présentes à Châtres ainsi qu’à Chavagnac. Concernant les ateliers artisanaux, un site lié à la réduction du minerai a fait l’objet de deux diagnostics à Fossemagne sans offrir de marqueur chronologique permettant de l’attribuer avec certitude à l’époque antique32. Enfin, à Peyzac-le-Moustier, un atelier de potier a été repéré lors de prospections pédestres par C. Chevillot à partir de rebuts. Il s’agit de l’atelier de production des céramiques à pâtes non calcaires Périgueux I, actif au cours des iie-iiie siècles. Parmi celles-ci dominent les plats à revêtement interne rouge pompéien et des pots à cuire, des pots de stockage et des jattes à collerette (mobilier étudié par Corinne Sanchez, citée dans Batigne-Vallet et al. 2014).

32À Eysses, la délimitation du pagus pourrait être déterminée au sud par la proximité d’Aginnum, à l’est par la limite de civitas proche de la limite départementale actuelle (le découpage administratif romain sera repris par l’Église au ive siècle pour définir les diocèses), au nord par le Dropt et à l’ouest par le voisinage de l’agglomération d’Aiguillon. En outre, dix communes ne fournissent aucune occurrence (Blaymont, Coulx, Cassignas, Monbahus, Paulhiac, Montagnes-sur-Lède, Saint-Aubin, Massoules, Frespech et Saint-Beauzeil). Sur une surface d’environ 1 300 km² englobant 56 communes, 212 sites sont référencés, soit environ deux fois plus que sur la zone d’étude périgourdine [ill. 6]. La répartition est la suivante : 108 indices de sites (circulation/fréquentation), 37 établissements indéterminés, 29 villae, 17 structures funéraires, 11 occurrences de voie, 7 établissements ruraux, un probable gué, un site artisanal, un seul dépôt monétaire mais aucune occupation en grotte ni aucun relais. La majorité des sites sont implantés dans la vallée du Lot, entre l’agglomération secondaire et la cité d’Aiguillon (cité des Nitiobroges située à la confluence du Lot et de la Garonne) et aux abords de la voie reliant Aginnum à Vesunna.

6. Répartition des sites archéologiques sur l’aire d’étude lot-et-garonnaise (territoire présumé de l’agglomération des Olivoux).

6. Répartition des sites archéologiques sur l’aire d’étude lot-et-garonnaise (territoire présumé de l’agglomération des Olivoux).

A. Hanry, V. Elizagoyen et C. Fondeville, Inrap.

  • 33 Responsable d’opération : Nathalie Moreau, Inrap, 2013.
  • 34 Responsable d’opération : V. Duphil, Inrap, 2016.
  • 35 Responsable d’opération : C. Chabrié, Association des archéologues du Lot-et-Garonne, 2009-2010.
  • 36 Responsable d’opération : Marie-Luce Merleau, Inrap, 2011-2012.

33Parmi les sites les plus remarquables, une seule villa est recensée sur le territoire de la commune de Villeneuve-sur-Lot (lieu-dit Durand), mais elle n’a été observée qu’anciennement. Sur le reste du pagus, seuls quatre sites, fouillés dans un cadre préventif, livrent à la fois des vestiges immobiliers et matériels en contexte stratigraphique : Saint-Hilaire à Monflanquin33, Bel Air Bas à Sainte-Colombe-de-Villeneuve34, Pardissous à Massels35 (Chabrié 2016) et la Mariniesse à Saint-Silvestre-sur-Lot36. On remarque de nombreux similitudes dans les plans des petits établissements de la Mariniesse et de Pardissous : la partie résidentielle de ces villae à plan linéaire et à tours d’angle s’insère dans un petit module de 230 m² (18 × 12,7 m à la Mariniesse et 20,3 × 11,5 m à Pardissous). À Saint-Hilaire comme à Bel Air Bas, la partie résidentielle, qui n’a pas été complètement dégagée, semble architecturalement plus développée, et le mobilier remarquable indique un statut privilégié pour les habitants (tesselles de mosaïque à Saint-Hilaire ; enduits peints et marbres à Bel Air Bas). Ce type de villa à caractère d’agrément marqué est également révélé dans le Villeneuvois, soit par des photos aériennes (Garnier 1981), soit par des découvertes d’éléments décoratifs (mosaïque, enduit peint, marbre, éléments architectoniques remarquables).

34Concernant les activités et productions de ces établissements, seuls quelques indices (déchets de forge, fragments de tôle et coulures) attestent d’une activité de métallurgie des métaux (fer, plomb et alliage cuivreux) sur au moins trois des quatre sites. Le matériel de mouture, la faune des animaux d’élevage et les restes de consommation découverts sur les quatre sites fouillés en préventif indiquent le caractère traditionnellement agricole de ces domaines. Le mobilier archéologique laisse entrevoir une occupation pérenne à Bel Air Bas, à la Mariniesse et probablement à Saint-Hilaire (du Haut-Empire jusqu’au ve voire vie siècle), tandis qu’à Pardissous l’établissement n’est occupé qu’entre le milieu du ier siècle et la seconde moitié du iiie siècle. L’atelier de terre cuite architecturale à Pinel-Hauterive, à environ 10 kilomètres à l’ouest de Villeneuve-sur-Lot, témoigne d’une activité artisanale spécialisée dans le pagus de la civitas. Au moins deux fours de tuilier ont été observés sur ce site, qui est en lien avec un établissement agricole ou qui correspond à un habitat groupé à caractère productif. Le four qui a été dégagé servait à cuire des tegulae, des imbrices et, lors de sa dernière utilisation, des quarts de rond et des poids de métier à tisser. Le mobilier céramique associé à cette occupation permet de proposer une datation entre la seconde moitié du ier siècle et le début du iie siècle (Chabrié, Garnier 2008). Quant aux établissements ruraux (Anthe, Castelnaud-de-Gratecambe, Penne-d’Agenais, Cimetière de Nègre et Genouillacou à Pujols, Fonfrède à Sainte-Livrade-sur-Lot et Juilla), ils sont quasiment tous localisés à moins de 10 kilomètres de l’agglomération d’Eysses, à l’exception d’Anthe, et tous à proximité immédiate ou sur le tracé d’itinéraires antiques présumés.

35Ce travail établit un état des lieux des connaissances actuelles concernant les agglomérations d’Eysses et de Montignac. Il apporte une première série de données sur les sites en eux-mêmes, leur implantation, leur surface, leur chronologie, les circuits commerciaux dans lesquels ils s’insèrent, leurs productions, leur structuration, etc. Ces résultats montrent la nécessité d’approfondir les recherches de façon à inscrire ces sites dans des dynamiques de recherche tant locales que nationales. Bien qu’il s’agisse d’établissements totalement différents en termes de statut, ce qui se traduit notamment par leurs surfaces respectives et découle de leur implantation sur des tracés plus ou moins polarisants, ils ont en commun un certain nombre de variables, dont beaucoup sont classiques sur des sites analogues. Il en est ainsi par exemple de la localisation sur un carrefour d’itinéraires routiers et/ou fluviaux, ou encore de la continuité d’occupation depuis la Protohistoire. D’autre part, à une échelle élargie, cette étude permet d’observer la densité de l’occupation des différents territoires, ainsi que la distribution des sites par grande catégorie. Ainsi, l’occupation des sols apparaît deux fois plus importante dans le territoire présumé de l’agglomération d’Eysses (212 sites) que dans celui de l’agglomération des Olivoux à Montignac (96 sites), et les indices de site y sont proportionnellement mieux représentés (108 occurrences contre 8 en territoire pétrucore). L’absence, sur les deux territoires présumés, de site à vocation cultuelle ou religieuse est également notable, bien qu’il reflète peut-être uniquement un problème d’aménagement du territoire, de taphonomie ou de pédologie.

36Cette analyse sera approfondie par la prise en compte de critères chronologiques. L’ensemble de ces données ainsi que celles qui seront recensées par la suite, notamment dans la civitas des Pétrucores, servent notamment de base de réflexion à l’identification des itinéraires antiques dans le cadre du projet « Aquitaviae » et sont vouées à être enrichies dans les années à venir, par le biais d’opérations préventives ou programmées.

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Bibliographie

Pour les opérations archéologiques citées dans cet article, les références, notices et documents liés des rapports sont consultables sur le catalogue des fonds documentaires de l’Inrap : https://dolia.inrap.fr, ou dans les SRA.

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Notes

1 Responsable des opérations : V. Elizagoyen, Inrap.

2 Responsables : Francis Tassaux et Clément Coutelier (université Bordeaux Montaigne, UMR 5607 « Ausonius »).

3 Responsable : Alain Bouet, université Bordeaux Montaigne, UMR 5607 « Ausonius ».

4 « Reconnaissance des agglomérations protohistoriques du Sud-Ouest : dynamiques, imagerie, environnement », responsable : Eneko Hiriart, CNRS, UMR 6034 « Archéosciences Bordeaux ».

5 Responsable des opérations : E. Hiriart, CNRS.

6 Responsable : F. Tassaux.

7 Nous souhaitons remercier le service régional de l’archéologie (SRA) et en particulier Hervé Gaillard, Ewen Ihuel, Olivier Bigot et Pascal Bordillon, qui nous ont autorisé l’accès aux données archéologiques régionales.

8 Light Detection And Ranging (détection et télémétrie par la lumière).

9 Nivellement général de la France.

10 Surveillances de travaux, responsable : Jean-François Garnier, SAHV, 1988-89.

11 Fouille à la Dardenne Haut et rue du Cap-de-l’Homme, responsable d’opération : Aurélien Alcantara, Inrap, 2009.

12 Diagnostic à Anglade, responsable d’opération : Frédéric Prodéo, Inrap, 2009.

13 Fouille chemin de Rouquette, parcelles LB 216 et 224, responsable d’opération : Gregory Artigau, Inrap, 2021-2022.

14 Diagnostic rue de l’Abbaye, responsable d’opération : Christophe Chabrié, bénévolat pour la SAHV avec les moyens de l’Inrap, 2005.

15 Diagnostic à Plaisance, chemin des Roseaux, responsable d’opération : Michel Daynès, SAHV-Inrap, 2011.

16 Diagnostic au complexe sportif de la plaine d’Eysses, responsable d’opération : C. Chabrié, SAHV-Inrap, 2005.

17 Lieu-dit Anglade, parcelles HP 329 et 475, responsable des opérations : V. Elizagoyen, Inrap, 2019 et 2020.

18 Diagnostics, Anglade (Tort) et 9 chemin Anglade, responsable des opérations : Vincent Duphil, Inrap, 2017 et 2018.

19 Des études, menées par V. Elizagoyen, sont en cours.

20 Fouille à la Dardenne Haut, responsable d’opération : A. Alcantara, Inrap, 2009.

21 Diagnostic à Rouquette, responsable d’opération : M. Daynès, Inrap, 2010.

22 Fouille chemin de Rouquette, responsable d’opération : Hélène Silhouette, Inrap, 2020 ; diagnostic chemin de Rouquette (Jurquet), responsable d’opération : V. Duphil, Inrap, 2017 ; diagnostic rue Joffroy, responsable d’opération : Stéphane Lévêque, Inrap, 2012 ; diagnostic à Ressigué Bas, rue Victor-Michaud, responsable d’opération : M. Daynès, SAHV-Inrap, 2013.

23 Diagnostic à Rouquette, responsable d’opération : Marc Rimé, Inrap, 2003.

24 Opérations au 10 chemin de Rouquette : diagnostic, responsable d’opération : M. Rimé, Inrap, 2006 ; fouille, responsable d’opération : Alexandra Besombes Hanry, Inrap, 2008.

25 Diagnostic rue Maurice-Ravel, responsable d’opération : M. Rimé, Inrap, 2003 ; diagnostic chemin de Plaisance, responsable d’opération : Marie-Christine Gineste, Inrap, 2012 ; diagnostic au 24 rue Monplaisir, responsable d’opération : Jean-François Chopin, Inrap, 2017.

26 Diagnostic chemin des Roseaux, responsable d’opération : Anne-Christine Nalin, Inrap, 2007.

27 Diagnostic à Saint-Pierre, responsable d’opération : V. Elizagoyen, Inrap, 2017.

28 Découverte faite en 1995 par un groupe de spéléologues amateurs : J. Fontaine, S. Charrier et D. Quincet.

29 Responsable d’opération : Mathilde Régeard, conseil général de Dordogne, 2010.

30 Prospections sur le site gallo-romain de la Boissière, responsable : C. Chevillot, 1974.

31 Diagnostic, A89 section 4-2, responsable d’opération : Luc Detrain, Inrap, 2004 et 2005 ; diagnostic à la Galibe, responsable d’opération : Pierre Mille, Afan, 1999.

32 Responsables d’opération : F. Prodéo, Inrap, 2013 ; Frédéric Grigoletto, Inrap, 2014.

33 Responsable d’opération : Nathalie Moreau, Inrap, 2013.

34 Responsable d’opération : V. Duphil, Inrap, 2016.

35 Responsable d’opération : C. Chabrié, Association des archéologues du Lot-et-Garonne, 2009-2010.

36 Responsable d’opération : Marie-Luce Merleau, Inrap, 2011-2012.

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Table des illustrations

Titre 1. Localisation des agglomérations et des zones d’étude.
Crédits V. Elizagoyen et C. Fondeville, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12007/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 729k
Titre 2. Opérations d’archéologie préventive menées sur l’agglomération d’Eysses.
Légende 1. Cantegrel, responsable : C. Chabrie, Societe d’archeologie et d’histoire de Villeneuve-sur-Lot (SAHV), sauvetage, 19982. Eysses, chemin de la Tour, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 20023. Anglade Sud, rue Maurice-Ravel, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 20035. Ressigue Haut, parcelle KM 46, RO : A. Boguszewski, Inrap, diagnostic, 20026. Ressigue Bas, parcelle KM 45, RO : A. Boguszewski, Inrap, diagnostic, 20027. Rue de Grelot, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 20029. Rouquette, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 200310. Chemin d’Anglade, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 200411. Rouquette Ouest, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 200412. 19 rue de Raouly, las Treilles Bas, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 200414. La Dardenne, rue du Cap-del’Homme, RO : M. Rime, Inrap, 200415. Avenue De-Lattre-de-Tassigny, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 200416. Ressigue Bas Est, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 200517. La Dardenne, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 200518. Rue du Cap-de-l’Homme, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 200520. Ressigue Haut, parcelle KM 131, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 200521. Ressigue Haut, parcelle KM 132, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 200522. Ressigue Bas, parcelle KO 62, RO : M. Rime, diagnostic, 200523. Complexe sportif de la plaine d’Eysses, RO : C. Chabrie, benevolat pour la SAHV avec les moyens de l’Inrap, diagnostic, 200524. Rue de l’Abbaye, RO : C. Chabrie, SAHV-Inrap, suivi de travaux, 200525. Chemin de Rouquette, RO : M. Rime, Inrap, diagnostic, 200629. Cantegrel Sud - 31 chemin de la Chapelle, RO : Frederic Sergent, Inrap, diagnostic, 200630. Rue des Roseaux, RO : A.-C. Nalin, Inrap, diagnostic, 200731. Anglade, RO : F. Prodeo, Inrap, diagnostic, 200933. Rue de l’Abbaye, RO : C. Chabrie, SAHV-Inrap, diagnostic, 200535. Chemin de Plaisance - Montagne, RO : M.-C. Gineste, Inrap, diagnostic, 201236. Plaisance, chemin des Roseaux, RO : M. Daynes, SAHV-Inrap, diagnostic, 201137. Rue Joffroy, Rouquette Nord, RO : S. Leveque, Inrap, diagnostic, 201238. Rue de l’Abbaye, RO : M. Daynes, SAHV-Inrap, diagnostic, 201239. 1150 rue de Romas, RO : M. Daynes, SAHV-Inrap, 201340. Ressigue Bas - rue Victor-Michaud, RO : M. Daynes, SAHV-Inrap, 201341. Anglade - 2 chemin de Plaisance, RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 201542. Anglade II - 2 chemin de Plaisance, RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 201543. Rue de Rauli, las Treilles Bas lot 1, RO : H. Silhouette, Inrap, diagnostic, 201644. Rue de Rauli, las Treilles Bas lot 2, RO : H. Silhouette, Inrap, diagnostic, 201645. 24 rue Monplaisir, RO : J.-F. Chopin, Inrap, diagnostic, 201746. Chemin de Rouquette, RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 201747. Ressigue Haut, parcelles KM 121 et 127, RO : V. Duphil, diagnostic, Inrap, 201749. Chemin de Rouquette (Jurquet), RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 201750. Anglade (Tort), RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 201753. 9 chemin Anglade, RO : V. Duphil, Inrap, diagnostic, 201854. 27 rue Monplaisir, parcelle HR 98, RO : N. Moreau, Inrap, diagnostic, 202055. Rue Mory, parcelle LB 23, RO : Mathieu Tregret, Inrap, diagnostic, 202158. Anglade, parcelle HP 475, RO : V. Elizagoyen, Inrap, fouille, 202059. Anglade, parcelle HP 329, RO : V. Elizagoyen, Inrap, fouille, 201960. 9 chemin Anglade, RO : Aurelie Tassin, Inrap, fouille, 202161. Anglade, rue Antoine-Bourlange, parcelle HP 476, RO : Gregory Artigau, Inrap, fouille, 202162. Ressigue Haut, RO : H. Silhouette, Inrap, fouille, 202063. Ressigue Haut, RO : H. Silhouette, Inrap, fouille, 202064. Chemin de Rouquette, parcelles LB 216 et 224, RO : V. Duphil, Inrap, fouille, 202065. Chemin de Rouquette, RO : H. Silhouette, Inrap, fouille, 201766. La Dardenne, rue du Cap-del’Homme, RO : Christophe Ranche, Inrap, fouille, 200667. La Dardenne Haut, RO : A. Alcantara, Inrap, fouille, 200968. 10 chemin de Rouquette, RO : A. Besombes Hanry, Inrap, fouille, 200869. Rue du Cap-de-l’Homme, parcelle KN 35, RO : A. Alcantara, Inrap, fouille, 200970. Ressigue Bas est, RO : Frederic Guedon, Inrap, fouille, 200571. Ressigue Bas Est, parcelle KO 62, RO : C. Ranche, Inrap, fouille, 200573. Centre de detention, responsable : J.-F. Garnier, SAHV, sauvetage, 1975, 198374. Eysses, responsable : A. Bouet, universite Bordeaux Montaigne, fouille programmee, 2012-2016 (RO : responsable d’opération).
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12007/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 764k
Titre 3. Opérations menées sur la plaine du Chambon à Montignac.
Légende A. Parcelle AL 327, decouverte fortuite 1971B. Parcelle AL 309, RO : Catherine Boccacino, Inrap, diagnostic, 2005 ; RO : Laurent Grimbert, Inrap, fouille, 2006C. Parcelle AL 350, RO : L. Grimbert, Inrap, diagnostic, 2006D. Parcelles AL 317, 346 et 347, RO : A. Hanry, Inrap, diagnostic, 2010E. Parcelles AL 456, 458, 460 et 461, RO : V. Elizagoyen, Inrap, diagnostic, 2012F. Ancienne parcelle AL 215, RO : Marie-Christine Gineste, Inrap, diagnostic, 2009 ; RO : V. Elizagoyen, Inrap, fouille, 2011G. Ancienne parcelle AL 217, RO : M.-C. Gineste, Inrap, diagnostic, 2009 ; RO : V. Elizagoyen, Inrap, fouille, 2013H. Parcelles AL 403, 409 et 410, RO : V. Elizagoyen, Inrap, diagnostic, 2015I. Parcelles AM 410 et 454, RO : M. Tregret, Inrap, diagnostic, 2016J. Parcelles AM 392 et 416, RO : V. Elizagoyen, Inrap, diagnostic, 2017K. Parcelle AM 490, RO : V. Elizagoyen, Inrap, diagnostic, 2018L. Parcelles AM 190 et 203, RO : Serge Vigier, Inrap, diagnostic, 2019M. Parcelle AM 491, RO : S. Vigier, Inrap, diagnostic, 2021N. Parcelles 130 et 131, RO : Amar Zobri, Inrap, diagnostic, 2007O. Parcelle AL 298, RO : V. Elizagoyen, Inrap, diagnostic, 2008P. Parcelles AL 362 et 139, RO : M.-C. Gineste, Inrap, diagnostic, 2007Q. Parcelle AM 350, RO : A. Zobri, Inrap, diagnostic, 2007R. Plan des vestiges mis au jour en 1887.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12007/img-3.png
Fichier image/png, 666k
Titre 4. Plan interprété de l’agglomération secondaire des Olivoux.
Légende 1. Sanctuaire ; 2. « Esplanade » ; 3. « Quartier artisanal » ; 4. Îlots résidentiels ?; 5. Bâtiments avec boutiques en bordure de rue : tavernes ? Boutiques-ateliers ?; 6. Fanum; 7. Ruisseau ; 8. Thermes ?; 9. Foyer de forge ; 10. Four de potier ; 11. Cuisine ; 12. Maison.
Crédits C. Fondeville, G. Hulin, V. Pasquet, W. O’yl, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12007/img-4.png
Fichier image/png, 590k
Titre 5. Répartition des sites archéologiques sur l’aire d’étude périgourdine, correspondant au territoire de Montignac.
Crédits V. Elizagoyen et C. Fondeville, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12007/img-5.png
Fichier image/png, 1,2M
Titre 6. Répartition des sites archéologiques sur l’aire d’étude lot-et-garonnaise (territoire présumé de l’agglomération des Olivoux).
Crédits A. Hanry, V. Elizagoyen et C. Fondeville, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/12007/img-6.png
Fichier image/png, 1,4M
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Pour citer cet article

Référence papier

Vanessa Elizagoyen et Alexandra Hanry, « Deux agglomérations secondaires et leurs territoires en Aquitaine. Les Olivoux (Dordogne) et Excisum/Eysses (Lot-et-Garonne) »Archéopages, Hors-série 6 | -1, 98-109.

Référence électronique

Vanessa Elizagoyen et Alexandra Hanry, « Deux agglomérations secondaires et leurs territoires en Aquitaine. Les Olivoux (Dordogne) et Excisum/Eysses (Lot-et-Garonne) »Archéopages [En ligne], Hors-série 6 | 2022, mis en ligne le 03 août 2023, consulté le 12 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/12007 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.12007

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Auteurs

Vanessa Elizagoyen

Inrap, UMR 5607 « Ausonius »

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Alexandra Hanry

Inrap, UMR 5607 « Ausonius »

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