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1 - Dynamique de la recherche

Archéologie préventive et archéologies environnementales. L’exemple de la basse vallée de la Seine

Preventive archaeology and environmental archaeologies. The example of the lower Seine valley
Arqueología preventiva y arqueologías medioambientales. El ejemplo del valle bajo del río Sena
Philippe Fajon, Cyril Marcigny et Caroline Riche
avec la collaboration de Sylvain Mazet
p. 76-83

Résumés

La basse vallée de la Seine a été le théâtre de plusieurs expériences, associant la lecture du rythme d’implantation des occupations humaines et la restitution des paléoenvironnements. D’abord cantonnée à des travaux ponctuels, cette dynamique de recherche a pu, dans le cadre de la loi de 2001 qui permettait de sortir de « l’archéologie négociée », être très largement élargie au potentiel d’investigations qu’offrait l’archéologie préventive. Les carrières de sables et graviers, correspondant à des espaces alluviaux, véritable mémoire sédimentaire de la vallée, ont donc très rapidement constitué un champ d’investigation des plus prometteurs, permettant d’élargir la notion de « patrimoine à conserver par l’étude » à la géoarchéologie. Il est ainsi possible de proposer une véritable caractérisation des paysages anciens via l’observation multiscalaire, dans le temps, et l’espace, des composantes topographiques, géologiques, végétales, faunistiques, morphologiques et anthropiques d’un milieu.

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Texte intégral

  • 1 Voir l’analyse palynologique menée par André-Valentin Munaut et Ann Defgnée dans le rapport du sond (...)

1Si, durant les deux dernières décennies du xxe siècle, les travaux sur l’histoire de l’environnement se sont développés un peu partout en France, les conditions de sa prise en compte par l’archéologie dite à l’époque « de sauvetage » étaient inégales suivant les régions. En Normandie, et plus particulièrement dans la vallée de la Seine, les fouilles qui se développaient dans le cadre des extractions de granulats ou de grands travaux routiers étaient encore peu sensibles à ces disciplines, qu’il s’agisse de la géoarchéologie, de l’archéozoologie, du paléoenvironnement1 ou de la naissante archéogéographie. Elles n’avaient pas encore atteint leur maturité et ne savaient pas encore comment les questions posées dans chacune de ces disciplines pouvaient rejoindre celles posées par les archéologues.

  • 2 « Contribution à la connaissance de la flore postglaciaire de la vallée de la Seine et du pays de B (...)
  • 3 « Les dépôts quaternaires de la vallée de la Lézarde. Contribution à l’étude morphologique du Caux (...)

2Pourtant, dès les années 1960, l’étude de l’environnement des sociétés humaines, en particulier végétal, a émergé comme axe de recherche en Normandie. Après Georges et Camille Dubois, premiers palynologues écrivant sur la région normande (Dubois, Dubois 1938), Henri Elhaï publie « Intérêt géographique des analyses polliniques », article fondateur sur les principes de la palynologie qui s’achève par un développement nommé « L’analyse pollinique et la présence de l’homme » (Van Campo, Elhaï 1960). Il se fait alors annonciateur des évolutions actuelles de nos disciplines. Quelques années plus tard, Marie-Françoise Huault pose les bases de la chronologie du Postglaciaire régional2, et la géomorphologie quaternaire régionale n’est pas en reste avec les travaux, parmi d’autres, de Claude Lechevalier3 et Dominique Lefèbvre (Lechevalier 1977 ; Lefèbvre 1977).

  • 4 En écologie, en écologie du paysage, en environnement et plus encore en paléoécologie, les référent (...)
  • 5 Voir aussi la thèse de doctorat de Chantal Leroyer : « Homme, climat, végétation au tardi-et postgl (...)
  • 6 Axe central de l’ancienne Haute-Normandie et principal gisement pour l’information paléoenvironneme (...)

3Quelques travaux universitaires plus récents ont construit des référentiels4 encore très pertinents aujourd’hui, en affinant la chronologie du Postglaciaire et de l’Holocène et en définissant les chronozones pour le Bassin parisien et plus particulièrement pour la Seine moyenne (Lautridou et al. 1999 ; Pastre et al. 1997 ; 2000 ; Limondin-Lozouet 2011)5. Mais la basse vallée de la Seine6 en est encore grandement absente, les données la concernant restent trop confidentielles et ne sont pas encore intégrées dans les réflexions des chercheurs. Le vrai développement de l’archéologie environnementale en archéologie préventive en Normandie va se faire dans la première décennie du xxie siècle.

4Tout cela sera possible grâce à la constitution d’un assemblage de techniques et d’outils issus de sciences et de disciplines diverses (biologie, chimie, géologie, géographie, botanique, zoologie…), utilisé pour décrire et qualifier le cadre de vie de nos sociétés humaines actuelles et passées.

Un espace propice au fort potentiel paléoenvironnemental

5Par ses larges méandres, la basse vallée de la Seine a été un axe favorable aux installations humaines dès le Paléolithique. Par leurs spécificités géomorphologiques, plusieurs secteurs de plaine ont été particulièrement propices à ces installations : celui de Gaillon-Aubevoye, en rive gauche, avec ses plages de limons carbonatés ; celui de la boucle du Vaudreuil et sa continuité aval marquée par la confluence de la Seine avec l’Eure (en rive gauche) et l’Andelle (en rive droite), avec de très nombreuses occupations de toutes périodes ; les trois boucles aval de Rouen, où le développement de l’habitat a pris une forme si particulière à la fin du Moyen Âge avec les conihouts (Fajon 2021) ; enfin le marais Vernier, plus grande tourbière intérieure de France à la forme emblématique. Mais la simple morphologie de la vallée n’explique pas à elle seule le développement des pratiques environnementales durant les vingt dernières années.

6En effet, une série d’occasions a permis un développement de la prise en compte des environnements anciens.

  • 7 Ce fut le cas des observations récurrentes identifiant des zones de bas marais avec des vestiges né (...)

7Tout d’abord, la poursuite des extractions de granulats dans les nombreuses carrières de la vallée de la Seine a entraîné la mise en place d’opérations d’archéologie préventive cadrées par la loi de 2001, moins dépendantes d’une archéologie négociée selon les capacités de persuasion des agents des services régionaux de l’archéologie (SRA). Ces carrières de sables et graviers correspondent de plus à des espaces alluviaux (basses terrasses et anciens chenaux) qui forment la mémoire sédimentaire de la vallée de la Seine, ce qui ouvre un champ d’investigation particulièrement prometteur7. Les deux exemples présentés plus loin sont à ce titre très représentatifs et susceptibles de devenir des références au-delà du cadre régional.

8Ensuite, la présence de quelques agents particulièrement intéressés par les questions environnementales dans ces mêmes SRA a favorisé l’intégration progressive des problématiques y afférentes dans les cahiers des charges des opérations de fouille puis des diagnostics. De plus, l’ancienneté de ces thématiques de recherche dans la grande région normande rendait possible la présence d’un groupe de chercheurs « seniors » au sein des universités de Caen et de Rouen, qui sont ensuite devenus des références. Leur aide pour ceux qui prenaient la relève progressivement, en particulier en géoarchéologie, a été essentielle. Ils ont permis la transformation des questions d’archéologue en des questions d’archéoenvironnementaliste. Enfin, grâce à la qualité des relations humaines, les clivages disciplinaires et d’appartenance institutionnelle ont pu être dépassés durant ces deux premières décennies du xxie siècle.

  • 8 Voir aussi le mémoire d’habilitation à diriger des recherches (HDR) de Benoît Laignel : « Caractéri (...)
  • 9 Projet collectif de recherche (PCR) « Les paysages et les hommes en basse vallée de la Seine depuis (...)
  • 10 On retiendra aussi les travaux de Christine Chaussée (Inrap) sur la place des « montilles » dans le (...)

9Les travaux universitaires qui se sont succédé (Sechi et al. 2010 ; Sebag 2012 ; Frouin 2017)8 ainsi que plusieurs programmes de recherche9 ont créé le lien et organisé la réflexion collective sur ces thématiques en associant les chercheurs universitaires aux équipes de l’archéologie préventive. Ces collaborations ont débouché à la fois sur de nouveaux travaux universitaires et sur des synthèses conduites en association entre chercheurs de l’Inrap, du CNRS et des universités normandes et parisiennes (Granai 2014 ; Gonnet 2017)10.

10Il n’est alors pas étonnant que le territoire normand, et en particulier la vallée de la Seine [ill. 1], soit devenu un espace privilégié pour l’intégration systématique des problématiques environnementales en archéologie préventive.

1. Carte des opérations archéologiques et de quelques secteurs à fort potentiel environnemental et autres interventions de référence en Normandie.

1. Carte des opérations archéologiques et de quelques secteurs à fort potentiel environnemental et autres interventions de référence en Normandie.

À noter que les opérations d’archéologie préventive pour lesquelles des études paléoenvironnementales ont été conduites dans un but de simple interprétation du site sans lecture environnementale large intégrée au cahier des charges ne sont pas mentionnées.

P. Fajon, Drac Normandie, SRA.

L’évolution de la nature des prescriptions

  • 11 La caractérisation des paysages anciens consiste à lire les composantes topographiques, géologiques (...)
  • 12 Responsable d’opération : D. Barbier-Pain, Inrap, 2005-2007.

11Dès le début des années 2000 et quand le contexte s’y prêtait, les questions de paysage ancien11 et d’environnement étaient intégrées dans les cahiers des charges des opérations de fouille prescrites. Dans un cas unique, ces questions sont même devenues l’objet principal de la fouille prescrite : l’étude de la tourbière du Flot à Forges-les-Eaux (Seine-Maritime)12.

12Cette opération « hors site archéologique » visait à identifier et quantifier les marqueurs de l’activité humaine sur la végétation et la sédimentation tourbeuse selon des méthodes encore en évolution (« diagrammes société/végétation » : Barbier et al. 2001). Elle a permis de raconter non plus l’histoire des populations humaines, mais celle de leur environnement.

13En parallèle, la morphologie des paysages construits par l’homme dans son organisation du territoire était également mieux prise en compte par l’archéologie préventive. La spatialisation des données (outils géomatiques) et la lecture archéogéographique ont trouvé des applications sur des territoires de plateaux voisins de la Seine, y compris dans la rédaction des arrêtés de prescription de diagnostic et de fouille (Fajon, Léon 2003).

14La constitution d’équipes intégrant ces questions d’environnement dépend totalement de l’expérience des personnels présents chez les opérateurs d’archéologie préventive. Les spécialistes (palynologue, malacologue, carpologue, archéozoologue, géoarchéologue, micromorphologue, géographe…) sont peu nombreux et donc peu disponibles. Cela impose une planification des opérations afin de prévoir leur participation, ce qui est souvent difficile au regard des plannings d’opération souhaités par les aménageurs. La désignation d’un responsable d’opération qui saura faire la connexion entre ces disciplines est un choix de bon sens.

15Si la mise en place d’une prescription de fouille intégrant des orientations paléoenvironnementales ne pose généralement pas de problème financier, il en va autrement pour les diagnostics. Il peut s’avérer indispensable de vérifier lors du diagnostic la pertinence de la prise en compte de ces questions, les coûts des prestations de terrain des spécialistes comme des analyses étant particulièrement élevés. Le SRA peut être amené, en accord avec l’opérateur archéologique, à réduire l’intervention environnementale à des tests ponctuels, souvent insuffisants pour cadrer une fouille ultérieure éventuelle thématisée « environnement ». Il convient alors de faire montre d’une certaine souplesse, par exemple en réduisant l’obligation de surface minimale d’ouverture diagnostiquée. Mais quel que soit le choix, le diagnostic dans un contexte sédimentaire comportant des « réservoirs d’informations environnementales » sera toujours plus long et plus coûteux que dans un contexte moins propice, comme les plateaux à limons décarbonatés. Il devra également faire l’objet d’un véritable cahier des charges dès la prescription de diagnostic (en général placé dans l’article 4 de l’arrêté). Il importe également que les objectifs du diagnostic soient bien définis en amont (article 3 de l’arrêté de prescription de diagnostic).

16Il faut également évoquer la difficulté à construire les questions en commun. Le vocabulaire des spécialistes en environnement n’est généralement pas encore maîtrisé par les archéologues plus généralistes, et les archéologues plus spécialisés ont toujours tendance à chercher des réponses à des présupposés de leur discipline sans intégrer les questions des généralistes. Une meilleure écoute entre chercheurs est encore à construire, et un socle commun dispensé lors de la formation initiale est devenu indispensable.

17Enfin, intégrer et généraliser les questions d’archéologie environnementale en archéologie préventive dans les thèmes des équipes des unités mixtes de recherche (UMR) est aujourd’hui une obligation pour faire progresser cette recherche. Les expériences des laboratoires de rattachement des auteurs de cet article pourraient fournir de nombreux exemples de travaux en cours à partir des données de l’archéologie préventive, et parfois même dès la construction des opérations, comme cela fut le cas en particulier pour les fouilles d’Alizay (Eure) et de Porte-Joie (commune nouvelle de Porte-de-Seine, Eure).

18L’un des grands défis est d’entrer dans une démarche où l’objectif des différents spécialistes doit être de placer leurs résultats dans un assemblage d’informations qui vont permettre de reconstituer une image acceptable de l’environnement du ou des sites en cours d’étude, sur une surface et à une échelle décidées collectivement. La démarche interdisciplinaire devient alors une démarche intégratrice.

  • 13 Élément de structuration de l’espace, indicateur chronologique ou culturel, créé par l’interaction (...)

19Les deux exemples qui vont suivre se sont clairement placés dans ce cadre, avec notamment un objectif de reconstitution ou plutôt d’évocation paysagère des milieux de vie des populations. Celui-ci forme une étape importante dans la prise en compte de l’environnement comme une composante du site archéologique, plaçant le géofact13 et l’écofact au même niveau que l’artefact.

L’exemple d’Alizay-Igoville

  • 14 Le Postel, le Pré Rompu, le Chêne, le Port au Chanvre, responsable d’opération : Bruno Aubry, Inrap (...)
  • 15 Le Postel, le Pré Rompu, le Chêne, le Port au Chanvre, les Diguets, le Fort, les Limais, responsabl (...)

20Les exploitations en carrière implantées dans les fonds de vallée sont devenues de véritables laboratoires à ciel ouvert permettant de documenter les principaux mécanismes environnementaux ou anthropiques. Parmi ces sites-laboratoires, celui d’Alizay et Igoville (carrière Lafarge-Cemex), implanté en zone de convergence du lit majeur actuel et de la basse terrasse du fleuve Seine, a été pensé dès le diagnostic14, puis lors des fouilles15, comme un gisement à forte potentialité pour les thèmes mettant en rapport l’homme et son milieu. L’extension d’une carrière de granulats sur près de 40 hectares a nécessité, pour la sauvegarde des informations archéologiques et environnementales, une fouille sur une surface d’une vingtaine d’hectares (en 2011-2012 sur 12 ha ; en 2017 sur 8 ha) [ill. 2]. Ainsi, une équipe pluridisciplinaire d’une centaine de chercheurs associant des archéologues et des spécialistes des environnements anciens s’est attachée à restituer le fil historique des différentes occupations qui se sont succédé sur les berges de Seine pendant plus de 10 000 ans (Marcigny et al. 2013 ; Marcigny et al. 2021). Les caractéristiques sédimentaires des lieux, et en particulier la très bonne conservation des vestiges, ont imposé la mise en chantier d’un projet scientifique ambitieux permettant d’assurer un enregistrement et un archivage optimaux en planimétrie (suivi des paléosurfaces) et en stratigraphie de l’ensemble des vestiges, qu’ils soient archéologiques ou écologiques (artefacts et écofacts). Chaque pièce de ces archives est repositionnée par les archéologues dans son contexte environnemental, hydrologique et topographique.

2. Photographie aérienne de la fouille d’Alizay-Igoville.

2. Photographie aérienne de la fouille d’Alizay-Igoville.

L’ampleur du chantier a obligé à la mise en place de techniques de « terrassements archéologiques » très encadrées.

S. Mazet, Inrap.

21Le travail des archéologues regroupés autour du projet « Alizay » porte sur plusieurs thématiques qui tendent finalement à restituer les différentes occupations ainsi que les comportements socioéconomiques et socioculturels au sein de l’environnement particulier que constitue le fond de vallée. Parmi ces axes de recherches, l’approche paléoethnologique se focalise sur l’analyse des niveaux archéologiques et sur l’étude des structures visant à restituer d’éventuelles architectures. La densité des occupations, la longue séquence chronologique du Paléolithique supérieur final à nos jours offerte par ses occupations, la conservation des niveaux de sol et la fenêtre de fouille ouverte sur plus de 20 hectares sont autant d’éléments forts qui vont permettre, à la fin des études toujours en cours, de proposer une étude dynamique des occupations humaines au sein de leur milieu [ill. 3]. Cette lecture historique rythmée par les phases d’emprise ou de déprise sur le milieu permet de mesurer l’impact des installations anthropiques sur l’environnement. Cette question renvoie à des problématiques actuelles liées à la résilience des milieux naturels et aux pratiques d’économie durable. Ce questionnement constitue la trame de recherche, défini par la prescription archéologique des services de l’État, des différents chercheurs qui interviennent à Alizay et Igoville.

3. Restitution paléotopographique et lecture paléoethnographique des implantations du Néolithique moyen (4800-4600 et 4600-4400 av. n. è.) sur le site d’Alizay-Igoville (unité stratigraphique [US] 8H).

3. Restitution paléotopographique et lecture paléoethnographique des implantations du Néolithique moyen (4800-4600 et 4600-4400 av. n. è.) sur le site d’Alizay-Igoville (unité stratigraphique [US] 8H).

Les courbes de niveau correspondent à la topographie restituée par interpolation spatiale pour la séquence chronologique considérée, à savoir ici le sommet de la couche sédimentaire 9H sous-jacente (MNT : modèle numérique de terrain ; NGF : nivellement général de la France).

S. Mazet, Inrap.

L’exemple de Porte-Joie

  • 16 Responsable d’opération : C. Riche, Inrap.
  • 17 Responsables des opérations : C. Beurion, Inrap, [2013-2014] ; C. Riche, Inrap, [2016].

22Le projet d’exploitation d’une carrière de la société Lafarge dans le sud-est de la boucle du Vaudreuil a permis d’explorer 115 hectares en bord de Seine, sur la commune de Porte-Joie. La particularité du contexte, associant une grande surface d’un seul tenant et une zone de plaine alluviale (lit majeur), impliquait une approche paléoenvironnementale dès les premières réflexions sur le montage de l’opération (Riche et al. 2014). Le diagnostic mené en 2009-201016 a permis de restituer la géométrie fluviale générale du lieu et 10 000 ans d’occupation humaine, du Mésolithique jusqu’à la Période moderne [ill. 4]. Les neuf ensembles archéologiques définis à cette époque font aujourd’hui l’objet de fouilles échelonnées sur plus de dix ans17. Les disciplines relevant du paléoenvironnement ont tout de suite été privilégiées (géomorphologie, palynologie, malacologie et micromorphologie). Leur croisement avec les données archéologiques devait favoriser la mise en perspective des fouilles.

4. Plan interprété du site de Porte-Joie.

4. Plan interprété du site de Porte-Joie.

Les sites identifiés sont réintégrés dans leur environnement topographique, hydrologique et archéologique.

C. Beurion et É. Ravon, Inrap.

23Le suivi morphosédimentaire a révélé des unités stratigraphiques dont l’organisation d’ensemble permet de préciser dès le diagnostic les unités géomorphologiques et paysagères. Chaque site apparaît implanté dans des ensembles sédimentaires spécifiques. Les occupations antiques, protohistoriques et du haut Moyen Âge semblent privilégier la zone de terrasse et la montille sableuse ; celles du Néolithique sont davantage situées à proximité du paléochenal sud. De leur côté, les tests polliniques ont apporté des informations sur la qualité de la végétalisation du milieu et son anthropisation à l’échelle de la plaine alluviale et du bassin versant. Ces approches ont notamment montré la présence d’un marais installé dans un bras mort au niveau du chenal sud. La malacologie a permis d’apprécier le potentiel d’occupation en fonction de la végétation, de l’humidité et des variations latérales du paysage à cet endroit. L’étude micromorphologique, centrée sur une zone située près d’un ensemble funéraire néolithique, a révélé des phases d’alluvionnement d’intensité variable, entrecoupées de phases de stabilité et d’anthropisation marquée d’indices d’espace construit, peut-être en lien avec une zone funéraire.

  • 18 Responsable d’opération : C. Riche, Inrap.

24Cette étude croisée a permis de replacer chaque occupation dans son contexte environnemental, hydrologique et topographique, favorisant une approche prospective au moment de la fouille, guidant la poursuite des investigations jusqu’à la fin des opérations de terrain et permettant de prendre en compte les relations Homme-milieux dans le projet de fouille. Dans cette optique, le site néolithique fouillé en 2020-2021 en bord du chenal sud est un cas d’école18.

25Les données géomorphologiques se sont vues précisées grâce à l’étude de la géométrie des dépôts, complétée par des analyses sédimentologiques nécessaires à la compréhension de l’évolution des sols du site. Les prospections géophysiques et les levés systématiques ont permis la modélisation des sols et précisé la localisation et le modelé du paléochenal dans le paysage. L’enregistrement des altitudes d’apparition des niveaux archéologiques devaient permettre la restitution de la paléotopographie des occupations. Les analyses palynologiques ont été complétées par carottage dans une perspective chronostratigraphique et paléoenvironnementale. Un volet particulier a concerné l’étude micromorphologique dans la zone funéraire néolithique, indispensable à la compréhension des éléments architecturaux découverts (radier de silex, remblais, éléments de terre à bâtir, etc.). Dans un tel cadre d’étude, l’approche paléoenvironnementale, anticipée dès le diagnostic, poursuivie ensuite avec une vision interdisciplinaire et s’appuyant sur de nouveaux outils d’analyse, est essentielle à la lecture des données archéologiques contemporaines.

  • 19 Par exemple la fouille au Brazier, à Vimont (Calvados), responsable d’opération : Cécile Germain-Va (...)

26D’autres exemples étaient possibles, mais on retiendra pour conclure que cette intégration des questions environnementales et de milieu de vie des populations est devenu un moteur pour la recherche régionale, comme le montrent les opérations conduites récemment sur d’autres vallées normandes, qui en font leur thématique principale19.

  • 20 La présence de mollusques de milieu couvert reste cependant significative mais en retrait par rappo (...)

27Après plus de trente ans d’archéologie environnementale dans la basse vallée de la Seine, d’autres étapes restent maintenant à franchir. Les nouveaux outils mis en œuvre (système d’information géographique [SIG], démarche multiproxy systématisée, constructions des questions en association entre archéologues et spécialistes) ont conduit à une plus grande spatialisation des données, avec une précision notable (Mazet et al. 2015). Les archéologues n’hésitent plus à construire des reconstitutions paysagères intégrant des détails parfois même peu perceptibles, comme les variétés présentes dans la végétation arborée. (Ainsi, grâce aux études menées par Salomé Granai, le paysage évoqué par la malacozone apparaît marécageux en bord de Seine20.)

28Placer l’aspect paysager au centre des questions dès le début de la fouille, voire dès le diagnostic, est un défi qui n’est plus impossible. Le paysage, à la fois objet d’étude et collecteur d’idées, dans un objectif de restitution des paléopaysages, a été intégré par les principaux chercheurs comme une thématique nouvelle.

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Bibliographie

Pour les opérations archéologiques citées dans cet article, les références, notices et documents liés des rapports sont consultables sur le catalogue des fonds documentaires de l’Inrap : https://dolia.inrap.fr, ou dans les SRA.

Barbier D., Burnouf J., Visset L. 2001 : Les diagrammes Société/Végétation : un outil de dialogue interdisciplinaire pour la compréhension des interactions Homme/Milieux, Quaternaire, 12-1, p. 103-108.

Dubois G., Dubois C. 1938 : Données pollen-analytiques sur des tourbes du marais Vernier et transgression flandrienne en Basse-Seine, Compte rendu sommaire et bulletin de la Société géologique de France, 5e série-viii, p. 100-102.

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Lefèbvre D. 1977 : Le prisme alluvial de l’estuaire de la Seine, Bulletin trimestriel de la Société géologique de Normandie et des Amis du muséum du Havre, lxiv-4, p. 67-72.

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Notes

1 Voir l’analyse palynologique menée par André-Valentin Munaut et Ann Defgnée dans le rapport du sondage no 65 sur le chantier de l’autoroute A29 (section Le Havre-Yvetot), Rouville « le Quartier Toutain 2 », sous la responsabilité de Gertrude Blancquaert (SRA de Haute-Normandie, 1993).

2 « Contribution à la connaissance de la flore postglaciaire de la vallée de la Seine et du pays de Bray : analyse sporo-pollinique de sédiments holocènes », mémoire de diplôme d’études supérieures (DES) de sciences (géologie), université de Rouen, 1972.

3 « Les dépôts quaternaires de la vallée de la Lézarde. Contribution à l’étude morphologique du Caux occidental », mémoire de DES de géographie, université de Rouen, 1966.

4 En écologie, en écologie du paysage, en environnement et plus encore en paléoécologie, les référentiels constituent des modèles auxquels comparer les études de cas spécifiques de façon à éventuellement les faire évoluer.

5 Voir aussi la thèse de doctorat de Chantal Leroyer : « Homme, climat, végétation au tardi-et postglaciaire dans le Bassin parisien : apports de l’étude palynologique des fonds de vallée », université Paris I, 1997.

6 Axe central de l’ancienne Haute-Normandie et principal gisement pour l’information paléoenvironnementale régionale.

7 Ce fut le cas des observations récurrentes identifiant des zones de bas marais avec des vestiges néolithiques et de l’âge du Bronze à Tourville-la-Rivière, Poses, Muids, Acquigny et Saint-Pierre-d’Autils.

8 Voir aussi le mémoire d’habilitation à diriger des recherches (HDR) de Benoît Laignel : « Caractérisation et dynamique érosive de systèmes géomorphologiques continentaux sur substrat crayeux – Exemple de l’ouest du bassin de Paris dans le contexte nord-ouest européen », université de Rouen, 2003.

9 Projet collectif de recherche (PCR) « Les paysages et les hommes en basse vallée de la Seine depuis 10 000 ans », responsables : Alain Durand, Cyrille Billard et David Sébag, 1999-2000 ; PCR « Caractérisation des paysages anciens de la vallée de la Seine » (CAPAVAL), responsables : P. Fajon et Delphine Barbier-Pain (Inrap), 2007 ; PCR « CAPAVAL 2 », responsables : P. Fajon et Millena Frouin (Inrap), 2012-2013.

10 On retiendra aussi les travaux de Christine Chaussée (Inrap) sur la place des « montilles » dans le lit mineur et les « identifiants » du Tardiglaciaire régional ou de Céline Coussot (Inrap) sur l’intégration des sites archéologiques dans leur milieu. Ces collaborations se sont poursuivies au-delà des années 2010.

11 La caractérisation des paysages anciens consiste à lire les composantes topographiques, géologiques, végétales, faunistiques, morphologiques et anthropiques d’un milieu.

12 Responsable d’opération : D. Barbier-Pain, Inrap, 2005-2007.

13 Élément de structuration de l’espace, indicateur chronologique ou culturel, créé par l’interaction entre l’homme et le milieu de façon volontaire ou auto-organisée. Il peut être ponctuel, étendu ou former un réseau ou trame.

14 Le Postel, le Pré Rompu, le Chêne, le Port au Chanvre, responsable d’opération : Bruno Aubry, Inrap, 2008.

15 Le Postel, le Pré Rompu, le Chêne, le Port au Chanvre, les Diguets, le Fort, les Limais, responsables d’opération : C. Marcigny et S. Mazet, Inrap, 2011-2012 ; Le Postel, le Pré Rompu, le Chêne, le Port au Chanvre, responsable d’opération : C. Marcigny, Inrap, 2017.

16 Responsable d’opération : C. Riche, Inrap.

17 Responsables des opérations : C. Beurion, Inrap, [2013-2014] ; C. Riche, Inrap, [2016].

18 Responsable d’opération : C. Riche, Inrap.

19 Par exemple la fouille au Brazier, à Vimont (Calvados), responsable d’opération : Cécile Germain-Vallée, conseil départemental du Calvados, 2019.

20 La présence de mollusques de milieu couvert reste cependant significative mais en retrait par rapport aux espèces de milieu humide de type terrestre palustre et à la faune aquatique. Les taxons majoritaires sont des espèces d’eaux stagnantes activées de manière périodique (Galba truncatula, amphibie). Le terrain est humide mais ponctuellement exondé, notamment au Néolithique moyen 1. Corrélativement, les spectres polliniques régionaux indiquent le développement de l’aulne en ripisylve.

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Table des illustrations

Titre 1. Carte des opérations archéologiques et de quelques secteurs à fort potentiel environnemental et autres interventions de référence en Normandie.
Légende À noter que les opérations d’archéologie préventive pour lesquelles des études paléoenvironnementales ont été conduites dans un but de simple interprétation du site sans lecture environnementale large intégrée au cahier des charges ne sont pas mentionnées.
Crédits P. Fajon, Drac Normandie, SRA.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/11743/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 515k
Titre 2. Photographie aérienne de la fouille d’Alizay-Igoville.
Légende L’ampleur du chantier a obligé à la mise en place de techniques de « terrassements archéologiques » très encadrées.
Crédits S. Mazet, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/11743/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 581k
Titre 3. Restitution paléotopographique et lecture paléoethnographique des implantations du Néolithique moyen (4800-4600 et 4600-4400 av. n. è.) sur le site d’Alizay-Igoville (unité stratigraphique [US] 8H).
Légende Les courbes de niveau correspondent à la topographie restituée par interpolation spatiale pour la séquence chronologique considérée, à savoir ici le sommet de la couche sédimentaire 9H sous-jacente (MNT : modèle numérique de terrain ; NGF : nivellement général de la France).
Crédits S. Mazet, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/11743/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 526k
Titre 4. Plan interprété du site de Porte-Joie.
Légende Les sites identifiés sont réintégrés dans leur environnement topographique, hydrologique et archéologique.
Crédits C. Beurion et É. Ravon, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/11743/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 559k
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Pour citer cet article

Référence papier

Philippe Fajon, Cyril Marcigny et Caroline Riche, « Archéologie préventive et archéologies environnementales. L’exemple de la basse vallée de la Seine »Archéopages, Hors-série 6 | -1, 76-83.

Référence électronique

Philippe Fajon, Cyril Marcigny et Caroline Riche, « Archéologie préventive et archéologies environnementales. L’exemple de la basse vallée de la Seine »Archéopages [En ligne], Hors-série 6 | 2022, mis en ligne le 03 août 2023, consulté le 10 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/11743 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.11743

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Auteurs

Philippe Fajon

Drac Normandie, SRA, UMR 7041 « ArScAn »

Cyril Marcigny

Inrap, UMR 6566 « CReAAH »

Articles du même auteur

Caroline Riche

Inrap, UMR 8068 « TEMPS »

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Collaborateur

Sylvain Mazet

Inrap

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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