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1 - Dynamique de la recherche

Peuplements paléolithiques et paléoenvironnements pléistocènes dans le Massif central

Palaeolithic settlement and Pleistocene Palaeo-environments in the Massif Central
Poblamientos paleolíticos y paleoambientes del Pleistoceno en el Macizo Central
Gérard Vernet et Raphaël Angevin
p. 20-27

Résumés

Au cours des dernières décennies, le déploiement des opérations préventives relatives à la Préhistoire ancienne en Auvergne a permis de mettre au jour de nombreux sites dont la contribution s’avère complémentaire de celle des gisements historiques. Leur mise en réseau modifie la connaissance de l’occupation paléolithique du Massif central, longtemps envisagée sous le prisme déformant du déterminisme climatique. La reconstitution des paléoenvironnements pléistocènes et la calibration des principaux événements volcaniques ont en outre conduit à réviser les paramètres en jeu dans les relations sociétés-milieux au sein d’un espace considéré comme contraint. D’un point de vue opérationnel, cette approche croisée et la prise en compte des potentiels de conservation régionaux posent un cadre d’intervention raisonné, articulant étroitement stratégies de prescription, de diagnostic et de fouille, tout en faisant varier la focale du site vers le territoire. Il en résulte une programmation originale de la recherche, visant à documenter au plus près les contextes dans lesquels les vestiges s’inscrivent et justifiant certains choix d’intervention à caractère prospectif sur des potentiels géoarchéologiques forts.

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Texte intégral

  • 1 Voir aussi la thèse d’État d’Yvette Veyret : « Modèles et formations d’origine glaciaire dans le Ma (...)

1Durant tout le Pléistocène, les changements climatiques et environnementaux ont influencé les modalités de peuplement, conditionnant pour partie la colonisation du continent européen. Pour autant, il convient de ne pas faire de cette pression un carcan trop fort, au risque de minorer la capacité d’adaptation des sociétés paléolithiques face aux modifications de l’environnement. Sous cet aspect, le Massif central constitue un laboratoire privilégié pour discerner les réponses apportées, à différents niveaux, par les groupes humains aux variations du climat et au resserrement des écosystèmes intervenus durant le Quaternaire, et plus spécifiquement durant le dernier cycle glaciaire. Sous la poussée de la recherche préventive, l’Auvergne a connu depuis deux décennies un profond bouleversement des connaissances relatives à l’occupation paléolithique de son territoire, à ses modalités et à ses rythmes [ill. 1]. Au sein d’un espace considéré a priori comme inhospitalier, du moins dans ses secteurs de moyenne montagne, cet enrichissement s’est accompagné d’une révision critique des cadres établis, concernant tout à la fois la réalité des paléoenvironnements pléistocènes et la capacité des groupes humains à investir des écosystèmes diversifiés, parfois fortement contraints. Dans le Massif central, l’étude des relations homme-milieu a d’abord - et peut-être avant tout - été abordée sous le prisme du volcanisme et de la nécessaire prise en compte de ses impacts sur les écosystèmes environnants (Raynal, Daugas 1992). De manière tout aussi prégnante, le déploiement des sociétés de la Préhistoire ancienne a très souvent été examiné au regard de l’englacement quaternaire du Massif central, en insistant au cas par cas sur les situations favorables ou défavorables à l’installation des groupes humains (Etlicher, Goër de Hervé 1988 ; Defive et al. 2019)1.

1. Localisation des sites mentionnés dans le texte.

1. Localisation des sites mentionnés dans le texte.

Au cours des deux dernières décennies, le déploiement sans précédent des opérations relatives à la Préhistoire ancienne en contexte préventif a permis de mettre au jour de nombreux sites, principalement de plein air, dont la contribution s’avère complémentaire de celle des gisements historiques, bien souvent reconnus en contexte de grottes ou d’abris sous roche.

DAO : R. Angevin, Drac Auvergne-Rhône-Alpes, SRA.

L’Auvergne préhistorique, un territoire aux marges ?

2On ne peut comprendre le développement de la recherche régionale jusqu’au tournant des années 2000 sans tenter de saisir les ressorts et présupposés qui ont orienté la réflexion des préhistoriens depuis l’origine. Dans le Massif central, leur pensée se confond avec la perception générale de cet espace comme un territoire en marge, à l’écart des grands courants de peuplement qui ont traversé l’Europe occidentale. D’un point de vue historiographique, un paradigme est resté longtemps dominant dans la recherche régionale, conditionnant le développement des travaux autour de l’occupation paléolithique du Massif central. Dès les années 1960, plusieurs auteurs postulèrent que l’occupation des hautes vallées de la Loire et de l’Allier n’avait pu s’opérer que de manière épisodique, en dehors des phases les plus rigoureuses des glaciations, et ne pouvait par conséquent être envisagée qu’à l’écart des grandes dynamiques démographiques du Paléolithique (parmi d’autres : Delporte 1966 ; 1976 ; Raynal, Daugas 1984 ; 1992).

  • 2 Voir aussi la thèse de doctorat de Jean-Pierre Bracco : « Le paléolithique supérieur du Velay et de (...)

3Tout en rappelant les limites d’une interprétation strictement écologique des comportements humains, les principaux tenants de cette position affirmaient que ce n’était qu’à partir du Tardiglaciaire weichsélien que le peuplement du Massif central avait pu se développer avec une plus forte intensité. Cette distinction fut reprise lors de la formalisation des grandes synthèses sur le peuplement paléolithique du Massif central, diffusant l’idée d’une occupation tardive et limitée de cet espace (Delporte 1976). Dans ces conditions, les expressions du Paléolithique final étaient régulièrement recherchées pour fixer les termes de la « colonisation » de la moyenne montagne auvergnate, reflet d’une extension graduelle des territoires et du maintien tardif de régimes de mobilité liés à l’exploitation saisonnière du renne (Bracco 1996)2. En dernière instance, ce schéma déterministe justifiait la conquête progressive des zones d’altitude libérées des glaces par les sociétés du basculement Pléistocène-Holocène de France centrale.

Un déterminisme abusif !

  • 3 Voir aussi le mémoire de master 2 de R. Angevin : « Enquête autour de la variabilité des systèmes d (...)
  • 4 OIS : Oxygen Isotope Stages, stades isotopiques de l’oxygène.

4Ce modèle se heurta toutefois très tôt à la réalité des faits, sous la pression des données archéologiques. De nouvelles analyses des archéoséquences régionales, combinées à la réalisation de nouvelles datations des niveaux de référence par le dosage du radiocarbone, vinrent en premier lieu réfuter l’hypothèse d’une occupation marginale de cet espace, tout d’abord au cours de l’événement de Heinrich 1 (Angevin, Surmely 2013)3, puis durant tout le Dernier Maximum glaciaire (Fontana et al. 2013 ; Lafarge 2014 ; Angevin et al. à paraître). En parallèle, la mise en lumière d’occupations, pour certaines contemporaines de phases de péjoration climatique de l’OIS4 3 (Heinrich 3 : début du Pléniglaciaire supérieur) et du début de l’OIS 2 (Heinrich 2) a permis d’enrichir le cadre chronoculturel régional, par l’identification de technocomplexes propres au Paléolithique récent ancien (Aurignacien ancien : Delporte et al. 1999 ; Gravettien ancien, récent et final : Surmely et al. 2008).

5La reconnaissance, dans les séries de la Limagne d’Auvergne, d’industries châtelperroniennes caractéristiques de la transition du Paléolithique moyen vers le Paléolithique récent s’inscrit également dans cette dynamique (Chauriat : Pasty et al. 2012), qui vient sanctionner l’important travail de séquençage des stratigraphies longues du Paléolithique moyen, décrites notamment en Haute-Loire sur le site de Baume-Vallée (fin du début Glaciaire et Pléniglaciaire inférieur : Raynal et al. 2005). Antérieurement à l’interglaciaire éémien (OIS 5e), l’archéoséquence de la grotte de Sainte-Anne 1 signe une succession d’occupations qui s’est déployée dans les limites de l’OIS 6, à la fin du Paléolithique moyen ancien, au cours d’une phase de forte instabilité climatique qui marque le terme de la glaciation saalienne (Raynal dir. 2007). Devant ces nouvelles découvertes, une refonte paradigmatique globale s’imposait pour sortir la recherche régionale de l’impasse posée par le postulat climatique. Dans cette perspective, elle invitait les préhistoriens à fonder leur discours sur l’analyse de stratigraphies à la taphonomie maîtrisée et sur leur corrélation avec les enregistrements paléoenvironnementaux disponibles, issus pour l’essentiel de contextes volcaniques ou alluviaux.

À la conquête des paléoenvironnements pléistocènes

  • 5 Responsable d’opération : G. Vernet, Inrap, 2001.
  • 6 Thèse de doctorat d’Agathe Fourmont : « Quantification de l’érosion et de la sédimentation dans le (...)

6Dans le Massif central, l’intégration des problématiques géomorphologiques et paléoenvironnementales dans l’archéologie préventive a débuté réellement avec la création de l’Inrap. En effet, dès 2001, le diagnostic réalisé dans le bassin de Sarliève (communes de Cournon-d’Auvergne, Pérignat-lès-Sarliève et Aubière, Puy-de-Dôme)5 a été voulu et conçu par le service régional de l’archéologie (SRA) et l’Inrap avec un volet paléoenvironnemental important visant à retracer la genèse d’un paléolac depuis la fin du Pléistocène jusqu’au xviie siècle. Les données obtenues ont été si nombreuses qu’elles ont permis de contribuer largement à la réalisation de travaux universitaires6 mais également d’articles de synthèse (Fourmont et al. 2006 ; Trément et al. 2007).

  • 7 Thèse de doctorat de G. Vernet : « Message du volcanisme régional dans les formations quaternaires (...)
  • 8 Mémoire d’habilitation à diriger des recherches (HDR) de G. Vernet : « Les dépôts pyroclastiques di (...)
  • 9 Responsable d’opération : G. Vernet, Inrap, 2012.

7Depuis le début des années 1990, à la faveur de la constitution d’une téphrostratigraphie des produits pyroclastiques de la chaîne des Puys7, les diagnostics d’archéologie préventive ont été conduits, en particulier en Limagne, dans l’objectif de rechercher les téphras potentiels et de reconnaître les séquences pédosédimentaires sous-jacentes susceptibles de contenir des sites de la fin du Pléistocène et du Tardiglaciaire. Cette stratégie a été payante ; en effet, elle a permis d’affiner la téphrochronologie régionale8 et de reconnaître plusieurs sites préhistoriques (épipaléolithiques et mésolithiques), dont certains ont été contemporains d’une phase éruptive. La découverte et la fouille du site azilien des Gargailles (commune de Lempdes, Puy-de-Dôme)9 illustre parfaitement cette stratégie de la recherche en Auvergne (Pasty dir. 2020).

Aux pieds des volcans actifs

8L’appréhension des modifications des écosystèmes régionaux a été un but important des recherches menées dans le Massif central, d’autant plus que cette région possède la particularité d’être la seule zone volcanique active de France métropolitaine durant le Pléistocène et le début de l’Holocène. Le volcanisme a engendré des modifications profondes des paysages et des écosystèmes qui ont forcément eu des implications (positives et négatives) sur l’occupation humaine du Massif central, ses modalités et ses rythmes. Pour le Pléistocène, ces manifestations volcaniques se sont ajoutées aux modifications engendrées par le développement des glaciers durant les différentes phases de péjoration climatique. La prise en compte de ces conditions spécifiques par l’archéologie préventive a permis non seulement de découvrir des sites archéologiques (en relation ou non avec le volcanisme) mais aussi, par l’enregistrement systématique des séquences sédimentaires, d’enrichir considérablement nos connaissances sur cet environnement particulier que l’homme préhistorique a parcouru pendant tout le Paléolithique et jusqu’au début du Néolithique.

9Au cours des périodes anciennes, de nombreux maars (cratères d’explosion phréatomagmatique) ont fourni des lieux attractifs (lacs de cratère) pour les petits groupes de chasseurs (Mergoil et al. 1979). En Haute-Loire, le maar de Soleilhac a abrité une des plus anciennes implantations humaines du Massif central (Bonifay et al. 1976). Ces maars, par exemple celui de Saint-Hippolyte (Puy-de-Dôme), ont aussi bouleversé les réseaux hydrographiques (Vernet 1998). La prise en compte de ces modifications est fondamentale pour l’orientation de la recherche (prospections, sondages) des sites de plein air. Le développement d’abris sous roche sur les fronts des coulées de lave a fourni aux groupes humains des lieux propices à leur installation (Kieffer, Raynal 2001). Le volcanisme a aussi produit des roches (basalte, phonolite, etc.) que l’homme a utilisé couramment au Paléolithique ancien et moyen, par exemple sur le site de Sainte-Anne 1 à Polignac (Haute-Loire) (Kieffer, Raynal 2007).

10Par contraste, le volcanisme du Massif central a brutalement déstabilisé l’environnement et modifié les processus géodynamiques. La recherche des installations préhistoriques (en particulier lors des diagnostics d’archéologie préventive) puis l’analyse de leur distribution doit donc prendre en compte, en plus des variations climatiques, le volcanisme qui, à des degrés divers, a fixé les limites de l’exploitation des territoires. Son impact sur les écosystèmes régionaux a été d’ampleur inégale dans le temps et l’espace. Si l’on prend comme exemple la Basse-Auvergne entre 160 000 et 6 000 ans BP, on peut ainsi sérier les impacts du volcanisme en deux périodes distinctes.

11De 160 000 à 30 000 ans BP, le volcanisme transforme profondément les paysages de Néandertal et des premiers Homo sapiens. La Limagne occidentale est le siège d’un volcanisme parfois violemment explosif (créateur de maars) et soumis aux effets secondaires des éruptions de la phase ancienne de la chaîne des Puys. Rien ne permet toutefois de dire que l’homme fût affecté par ces manifestations, une éruption par millénaire ne formant pas un contexte suffisamment instable pour modifier en profondeur les habitus et les stratégies territoriales.

  • 10 Voir mémoire HDR de G. Vernet (n. 7).
  • 11 Responsable d’opération : Sylvie Saintot, Inrap, 2001.
  • 12 Responsable d’opération : David Colonge, Inrap, 2005.

12De 15 000 BP à 6 000 ans BP, la chaîne des Puys entre dans une période d’intense activité. La multiplications des observations de terrain dès la phase de diagnostic a permis de constituer une téphrostratigraphie consolidée de cette chaîne volcanique10 [ill. 2] mais aussi de découvrir et de fouiller des habitats de plein air directement affectés par des produits pyroclastiques : site azilien récent des Gargailles, déjà cité [ill. 3] ; site mésolithique des Patureaux (commune de Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme)11 ; site mésolithique des Prés longs (commune de Pulvérières, Puy-de-Dôme)12 ; site épipaléolithique et mésolithique des Pradelles (commune de Marsat, Puy-de-Dôme) (Vernet, Raynal 2008).

2. Cadre paléoclimatique et téphrostratigraphique du Tardiglaciaire et de l’Holocène dans le Massif central.

2. Cadre paléoclimatique et téphrostratigraphique du Tardiglaciaire et de l’Holocène dans le Massif central.

La résolution du cadre téphrostratigraphique dans le Massif central, et singulièrement dans la chaîne des Puys, a permis de préciser l’impact des éruptions tardiglaciaires et holocènes sur les écosystèmes environnants et, par conséquent, d’éclaircir les modalités et les rythmes de l’occupation humaine au cours du Paléolithique final et du Mésolithique. Cinq sites archéologiques sont directement affectés par des produits pyroclastiques issus de volcans de la chaîne des Puys : Enval (Magdalénien terminal) par téphra CF1a/CF1b (puy de la Nugère) ; les Gargailles (Lempdes) (Azilien récent) par téphra CF1/téphra des Gargailles (puy de la Nugère) ; les Pradelles (Marsat) (Mésolithique) par téphra FdM (puy Chopine) ; les Patureaux (Clermont-Ferrand) (Sauveterrien moyen) par téphra CF7 (cratère Kilian) ; les Prés longs (Pulvérières) (Sauveterrien) par téphra CF7 (cratère Kilian).

DAO : G. Vernet, Inrap.

3. Les Gargailles : le niveau azilien avec les foyers et le téphra des Gargailles qui le recouvrait.

3. Les Gargailles : le niveau azilien avec les foyers et le téphra des Gargailles qui le recouvrait.

Les téphras sont d’exceptionnels marqueurs chronologiques de par leur isochronie et leur vaste dispersion. Ils peuvent aussi générer des conditions uniques de fossilisation. Aux Gargailles, le dépôt des cendres du téphra des Gargailles (phase paroxysmale de l’éruption du puy de la Nugère) a permis la fossilisation exceptionnelle de la paléosurface du sol de l’Alleröd (généralement, il y a ablation de la partie supérieure du sol avant son enfouissement). Ainsi, l’environnement immédiat du site archéologique a pu être restitué : présence d’un bosquet d’arbustes (vraisemblablement prunier et nerprun purgatif) en périphérie orientale, sur un sol criblé de nids d’hyménoptères solitaires et parcouru par de nombreuses galeries d’Arvicola terrestris et de terriers de blaireau (Meles meles).

Cl. G. Vernet, Inrap.

  • 13 Voir mémoire HDR de G. Vernet (n. 7).

13Une intervention archéologie sur le site des Pradelles à Marsat a permis de mettre en évidence, pour la première fois en Auvergne, qu’une coulée boueuse synéruptive (lahar ; téphra FdM) a atteint la Limagne à plus de 11 kilomètres de son volcan-source (le puy Chopine) et fossilisé un campement mésolithique, changeant de façon radicale la vision que les volcanologues avaient jusqu’alors des éruptions à magma trachytique de la chaîne des Puys13. Enfin, l’ensemble des résultats obtenus à Pulvérières (issus en majorité de diagnostics archéologiques) sur le complexe téphrique CF1a/CF1b permet de faire de l’éruption paroxysmale du puy de la Nugère un marqueur incontournable de l’amélioration climatique de l’Alleröd à l’échelle régionale (Vernet 2019) mais aussi plus largement, le lobe oriental de ces cendres volcaniques ayant atteint le Jura et le Plateau suisse.

Les formations fluviatiles

  • 14 Responsable d’opération : Jean-François Pasty, Afan, 2001.
  • 15 Responsable d’opération : J.-F. Pasty, Inrap, 2008.
  • 16 Responsable d’opération : G. Vernet, Inrap, 2017.

14Dans ce contexte, la chronostratigraphie des nappes alluviales des deux principaux cours d’eau régionaux (Allier et Loire) a été établie en corrélation étroite avec le volcanisme régional (Pastre et al. 1997 ; Pastre 2005). L’établissement de ce cadre de référence a grandement orienté la recherche des sites de plein air paléolithiques, en ouvrant sur le diagnostic des vastes replats topographiques correspondant à l’extension des nappes alluviales les plus favorables à la conservation des gisements. La réalisation d’évaluations sur de grandes surfaces sur la basse terrasse Fx de l’Allier a ainsi permis de découvrir et de fouiller deux sites de plein air importants pour la fin du Pléistocène : le gisement laborien à pointes de Malaurie de Champ-Chalatras (commune des Martres-d’Artière, Puy-de-Dôme)14 [ill. 4 et 5] (Pasty et al. 2002) et le campement azilien des Varennes (Pérignat-sur-Allier, Puy-de-Dôme)15 (Pasty et al. 2011). À Saint-Laure et Joze (Puy-de-Dôme), l’exploration de larges emprises couvrant la partie supérieure limoneuse de la basse terrasse Fx de l’Allier16 a par ailleurs permis de mettre en évidence un pergélisol (continu ?) de la fin de la glaciation weichsélienne associé à des restesde Bos primigenius ou de Bison priscus.

4. Champ-Chalatras - Galet gravé du locus 2.

4. Champ-Chalatras - Galet gravé du locus 2.

Les manifestations graphiques originales décrites sur le site laborien de Champ-Chalatras ont participé à la reconnaissance de l’art mobilier de la transition Pléistocène-Holocène. Majoritairement structurée autour de représentations géométriques - ici, des séries de traits parallèles, organisées en trois registres -, cette production s’inscrit dans la continuité des expressions non figuratives de l’Azilien récent.

Dessins P. Alix, Inrap. D’après Pasty et al. 2002, fig. 59.

5. Distribution archéostratigraphique et évolution chronoculturelle des armatures lithiques du Paléolithique final en Auvergne.

5. Distribution archéostratigraphique et évolution chronoculturelle des armatures lithiques du Paléolithique final en Auvergne.

La connaissance du Tardiglaciaire et du « basculement » entre Pléistocène et Holocène en Auvergne apparaît comme l’un des principaux bénéficiaires du développement de l’archéologie préventive depuis vingt ans. En Grande Limagne, la fouille et l’étude à haute résolution des gisements des Gargailles, de Champ-Chalatras et des Hauts de Buffon (Montluçon, Allier ; responsable d’opération : J.-F. Pasty, Inrap, 2010) ont notamment mis en lumière l’occupation répétée de ce territoire, au cours d’une phase d’acmé du volcanisme de la chaîne des Puys. a. Champ-Chalatras, Les Martres d’Artières, Puy-de-Dôme. Laborien ancien (12,5-11,5 ka cal BP). b. Les Gargailles, Lempdes, Puy-de-Dôme. Azilien récent (13,5-12,5 ka cal BP). c. Les Hauts de Buffon, Montluçon, Allier. Magdalénien supérieur (16-14 ka cal BP).

5 Dessins : P. Alix, Inrap ; DAO : R. Angevin, Drac Auvergne-Rhône-Alpes, SRA. D’après Pasty et al. 2002 ; 2011 ; 2020.

  • 17 Luminescence stimulée optiquement, en anglais Optical Stimulated Luminescence (OSL) ; résonance de (...)

15Ces jalons posent les bases indispensables à l’élaboration d’un cadre chronostratigraphique des formations fluviatiles du val d’Allier. Dans un contexte où les dépôts d’alluvions n’apparaissent pas nécessairement étagés topographiquement et se présentent bien souvent sous l’aspect de glacis ou de nappes isolées, un important travail de calibration chronologique reste cependant à accomplir. De ce point de vue, l’effort doit prioritairement porter sur la datation absolue17 des séquences pléistocènes et leur caractérisation sédimentologique et micromorphologique, de manière à mettre en évidence des marqueurs chronostratigraphiques aisément identifiables par la suite sur le terrain. En cela, le travail engagé s’inscrit dans une démarche prospective qui devrait, à terme, faciliter l’exercice de l’archéologie préventive en contexte de formations alluviales anciennes.

De nouvelles stratégies d’intervention

  • 18 Article L. 510-1 du Code du patrimoine.
  • 19 Voir thèse (n. 7) et mémoire HDR (n. 8) de G. Vernet.

16La loi no 2016-925 du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine, dite « LCAP », intègre le contexte environnemental dans la définition du patrimoine archéologique18 et aligne la législation française sur la définition « globalisante » posée par la convention européenne de La Valette (1992). Cette conception large du patrimoine conditionne toute approche des témoignages d’occupation, avérés ou potentiels, à une évaluation précise des cadres naturels au sein desquels ils prennent place, de manière à restituer au plus près les conditions de leur production. Devant cet enjeu, le Conseil national de la recherche archéologique (CNRA) a préconisé, sous l’axe 1 de la nouvelle Programmation nationale de la recherche, d’intensifier les enquêtes sur les sites permettant une reconstitution fiable et fine des paléoenvironnements, tout en renforçant les expertises taphonomiques de ces gisements (CNRA 2016, p. 37). Pour le Quaternaire ancien, d’importantes disparités peuvent en effet être relevées à l’échelle nationale : d’un point de vue chronologique tout d’abord, puisque les événement glaciaires (incluant les débuts de glaciations et les séquences tardiglaciaires) apparaissent aujourd’hui mieux documentés que les épisodes interstadiaires et a fortiori les phases interglaciaires, donnant une idée fausse des contextes et des densités d’occupation. D’un point de vue géographique ensuite, puisque les séquences tuffacées et/ou lœssiques du Nord de l’Europe ne trouvent que peu de corollaire en France centrale. Dans ce contexte particulier, il était donc indispensable de faire porter l’effort sur la caractérisation des principaux enregistrements conservés, qu’ils soient téphriques19 ou alluviaux (Despriée et al. 2007).

  • 20 Responsable d’opération : G. Vernet, Inrap.

17En Auvergne, cette préoccupation est assez ancienne, même si d’importants progrès ont été accomplis ces dernières années, principalement au bénéfice du Pléniglaciaire weichsélien. La découverte récente d’une importante séquence sédimentaire en rive gauche de l’Allier, au sud de Moulins, sur le tracé de la future autoroute A79, devrait en outre permettre d’élargir ce cadre, en investissant des phases d’accumulation/érosion antérieures à l’OIS 4, dont certaines pourraient se rapporter au dernier interglaciaire. La synthèse des données acquises lors du diagnostic réalisé en 202020 montre que la formation du système de terrasses fluviatiles résulte d’une dynamique morphosédimentaire à commande climatique.

18Compte tenu de ce potentiel exceptionnel, le SRA d’Auvergne - Rhône-Alpes, avec l’appui de la commission territoriale de la recherche archéologique (CTRA) du Sud-Est, a prescrit une fouille préventive de manière à étudier exhaustivement la coupe relevée à un registre intermédiaire du système de terrasses (Fx), à l’emplacement d’une des piles d’un futur viaduc. La succession des formations alluviales dans ce secteur, au-dessus de plusieurs ensembles tourbeux possiblement attribuables à l’Éémien, ouvrait d’intéressantes perspectives pour comprendre, dans la très longue durée, l’évolution des paléoenvironnements dans la moyenne vallée de l’Allier, et ce depuis au moins 115 000 ans BP.

  • 21 Responsable d’opération : G. Vernet.

19À une échelle plus large, cette opération visait à préciser le potentiel de conservation des signaux interglaciaires, dans des contextes où le bilan morphosédimentaire des nappes alluviales résulte bien souvent d’un cycle complet. Cette fouille a été réalisée par l’Inrap au mois de mai 202121, et ses résultats sont en cours d’instruction. Dans l’attente des données consolidées de cette étude, plusieurs constats à visée programmatique peuvent toutefois être formulés. En premier lieu, la généralisation d’une telle approche, pour partie déconnectée des vestiges stricto sensu, s’avère susceptible de préciser le potentiel stratigraphique de vastes secteurs, cohérents d’un point de vue physique, avant même la mise en œuvre des opérations de sondage d’évaluation. À terme, elle pourrait également permettre de corriger les biais taphonomiques induits par une prospection aléatoire du territoire, tout en pondérant les interprétations tirées a priori de la lecture des cartes de répartition des sites archéologiques. En cela, elle traduit un renversement complet de perspectives : l’examen préalable du contexte géomorphologique crée en définitive les conditions d’une détection plus efficace et d’une meilleure caractérisation des sites, là où il n’avait bien souvent fourni jusque-là, dans le domaine de l’archéologie paléolithique, qu’un prétexte documentaire ou un outil de calibration des vestiges d’occupation déjà mis au jour.

20La réflexion sur les relations homme-milieu en Auvergne amène forcément des questionnements spécifiques du fait que l’on se trouve dans une zone volcanique active. En particulier, la chaîne des Puys présente une forte activité à la charnière entre le Pléistocène et l’Holocène, période d’évolution majeure des sociétés humaines mais aussi de changement climatique marquant la fin de la dernière glaciation. Nous avons dans un premier temps recherché les témoins distaux de ces événements éruptifs ; la multiplication des diagnostics archéologiques a permis d’avoir un accès privilégié aux archives sédimentaires susceptibles de conserver la trace de ces éruptions. Le positionnement chronologique et l’origine de plus d’une dizaine de téphras ont été établis, ce qui a ainsi permis de proposer une téphrochronologie fiable. En Limagne, l’impact de ces dépôts sur la flore a été démontré à partir de l’analyse des cortèges polliniques (Vivent, Vernet 2001). Cette vaste plaine a été recouverte d’au moins 1 500 m3 de cendres à l’hectare vers 13 000 ans BP (complexe téphrique CF1a/CF1b, puy de la Nugère). En parallèle, l’étude archéozoologique des gisements des Pradelles, de Champ-Chalatras et des Patureaux atteste d’une chasse à l’aurochs quasi exclusive, ce qui signifie que les groupes humains qui ont fréquenté la Limagne entre 12 500 et 8 600 ans BP ont presque exclusivement chassé l’aurochs, alors que les prairies étaient de nouveau réinstallées (Fontana 2003). Des impacts directs de ces éruptions sur les sociétés humaines ont également pu être mis en lumière : cinq sites archéologiques directement affectés par des produits pyroclastiques issus de volcans de la chaîne des Puys ont été découverts lors de diagnostics archéologiques.

21Enfin, la multiplication des observations de ces téphras a permis d’apporter des éléments nouveaux sur la nature des éruptions. La découverte principale est que des écoulements pyroclastiques ont atteint la Limagne lors d’éruptions explosives à magma trachytique. Ces phénomènes sont beaucoup plus dévastateurs qu’une retombée de cendres. Malgré ces impacts forts sur les paléoenvironnements, l’homme n’a pas déserté ces zones, mais il a dû s’adapter à cet environnement particulier. Il nous reste à déceler ces adaptations à la faveur de nouvelles découvertes.

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Bibliographie

BSPF : Bulletin de la Société préhistorique française
E&T : Études et travaux
RACF : Revue archéologique du Centre de la France

Les rapports d’opération des sites du bassin de Sarliève, de Lempdes, de Clermont-Ferrand, de Pulvérières (A89, le Sancy - Combronde), des Martres-d’Artière, de Pérignat-sur-Allier, de Saint-Laure et Joze et de Montluçon sont consultables sur le catalogue des fonds documentaires de l’Inrap : https://dolia.inrap.fr.

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Notes

1 Voir aussi la thèse d’État d’Yvette Veyret : « Modèles et formations d’origine glaciaire dans le Massif central français : problèmes de distribution et de limites dans un milieu de moyenne montagne », université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 1978.

2 Voir aussi la thèse de doctorat de Jean-Pierre Bracco : « Le paléolithique supérieur du Velay et de ses abords : recherches sur la dynamique des peuplements et l’occupation du sol dans un milieu volcanique de moyenne montagne », université Aix-Marseille 1, 1992.

3 Voir aussi le mémoire de master 2 de R. Angevin : « Enquête autour de la variabilité des systèmes de production lamellaire au sein de la séquence magdalénienne du Massif central et de ses marges. Apports des industries lithiques du Blot (Cerzat, Haute-Loire), d’Enval 1 (Vic-le-Comte, Puy-de-Dôme) et de la Corne-de-Rollay (Couleuvre, Allier) », université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2008.

4 OIS : Oxygen Isotope Stages, stades isotopiques de l’oxygène.

5 Responsable d’opération : G. Vernet, Inrap, 2001.

6 Thèse de doctorat d’Agathe Fourmont : « Quantification de l’érosion et de la sédimentation dans le bassin de Sarliève (Massif central, France) au Tardiglaciaire et à l’Holocène : impact des facteurs naturels et anthropiques », université de Tours, 2006.

7 Thèse de doctorat de G. Vernet : « Message du volcanisme régional dans les formations quaternaires de Limagne occidentale, Massif central français : minéraux denses et retombées », université Bordeaux 1, 1992.

8 Mémoire d’habilitation à diriger des recherches (HDR) de G. Vernet : « Les dépôts pyroclastiques distaux : caractérisation, établissement de téphrostratigraphies de référence, taphonomie et relations Homme/volcan », université Blaise-Pascal - Clermont-Ferrand 2, 2011.

9 Responsable d’opération : G. Vernet, Inrap, 2012.

10 Voir mémoire HDR de G. Vernet (n. 7).

11 Responsable d’opération : Sylvie Saintot, Inrap, 2001.

12 Responsable d’opération : David Colonge, Inrap, 2005.

13 Voir mémoire HDR de G. Vernet (n. 7).

14 Responsable d’opération : Jean-François Pasty, Afan, 2001.

15 Responsable d’opération : J.-F. Pasty, Inrap, 2008.

16 Responsable d’opération : G. Vernet, Inrap, 2017.

17 Luminescence stimulée optiquement, en anglais Optical Stimulated Luminescence (OSL) ; résonance de spin électronique, en anglais Electron Spin Resonance (ESR).

18 Article L. 510-1 du Code du patrimoine.

19 Voir thèse (n. 7) et mémoire HDR (n. 8) de G. Vernet.

20 Responsable d’opération : G. Vernet, Inrap.

21 Responsable d’opération : G. Vernet.

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Table des illustrations

Titre 1. Localisation des sites mentionnés dans le texte.
Légende Au cours des deux dernières décennies, le déploiement sans précédent des opérations relatives à la Préhistoire ancienne en contexte préventif a permis de mettre au jour de nombreux sites, principalement de plein air, dont la contribution s’avère complémentaire de celle des gisements historiques, bien souvent reconnus en contexte de grottes ou d’abris sous roche.
Crédits DAO : R. Angevin, Drac Auvergne-Rhône-Alpes, SRA.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/11182/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 681k
Titre 2. Cadre paléoclimatique et téphrostratigraphique du Tardiglaciaire et de l’Holocène dans le Massif central.
Légende La résolution du cadre téphrostratigraphique dans le Massif central, et singulièrement dans la chaîne des Puys, a permis de préciser l’impact des éruptions tardiglaciaires et holocènes sur les écosystèmes environnants et, par conséquent, d’éclaircir les modalités et les rythmes de l’occupation humaine au cours du Paléolithique final et du Mésolithique. Cinq sites archéologiques sont directement affectés par des produits pyroclastiques issus de volcans de la chaîne des Puys : Enval (Magdalénien terminal) par téphra CF1a/CF1b (puy de la Nugère) ; les Gargailles (Lempdes) (Azilien récent) par téphra CF1/téphra des Gargailles (puy de la Nugère) ; les Pradelles (Marsat) (Mésolithique) par téphra FdM (puy Chopine) ; les Patureaux (Clermont-Ferrand) (Sauveterrien moyen) par téphra CF7 (cratère Kilian) ; les Prés longs (Pulvérières) (Sauveterrien) par téphra CF7 (cratère Kilian).
Crédits DAO : G. Vernet, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/11182/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 254k
Titre 3. Les Gargailles : le niveau azilien avec les foyers et le téphra des Gargailles qui le recouvrait.
Légende Les téphras sont d’exceptionnels marqueurs chronologiques de par leur isochronie et leur vaste dispersion. Ils peuvent aussi générer des conditions uniques de fossilisation. Aux Gargailles, le dépôt des cendres du téphra des Gargailles (phase paroxysmale de l’éruption du puy de la Nugère) a permis la fossilisation exceptionnelle de la paléosurface du sol de l’Alleröd (généralement, il y a ablation de la partie supérieure du sol avant son enfouissement). Ainsi, l’environnement immédiat du site archéologique a pu être restitué : présence d’un bosquet d’arbustes (vraisemblablement prunier et nerprun purgatif) en périphérie orientale, sur un sol criblé de nids d’hyménoptères solitaires et parcouru par de nombreuses galeries d’Arvicola terrestris et de terriers de blaireau (Meles meles).
Crédits Cl. G. Vernet, Inrap.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/11182/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 549k
Titre 4. Champ-Chalatras - Galet gravé du locus 2.
Légende Les manifestations graphiques originales décrites sur le site laborien de Champ-Chalatras ont participé à la reconnaissance de l’art mobilier de la transition Pléistocène-Holocène. Majoritairement structurée autour de représentations géométriques - ici, des séries de traits parallèles, organisées en trois registres -, cette production s’inscrit dans la continuité des expressions non figuratives de l’Azilien récent.
Crédits Dessins P. Alix, Inrap. D’après Pasty et al. 2002, fig. 59.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/11182/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 208k
Titre 5. Distribution archéostratigraphique et évolution chronoculturelle des armatures lithiques du Paléolithique final en Auvergne.
Légende La connaissance du Tardiglaciaire et du « basculement » entre Pléistocène et Holocène en Auvergne apparaît comme l’un des principaux bénéficiaires du développement de l’archéologie préventive depuis vingt ans. En Grande Limagne, la fouille et l’étude à haute résolution des gisements des Gargailles, de Champ-Chalatras et des Hauts de Buffon (Montluçon, Allier ; responsable d’opération : J.-F. Pasty, Inrap, 2010) ont notamment mis en lumière l’occupation répétée de ce territoire, au cours d’une phase d’acmé du volcanisme de la chaîne des Puys. a. Champ-Chalatras, Les Martres d’Artières, Puy-de-Dôme. Laborien ancien (12,5-11,5 ka cal BP). b. Les Gargailles, Lempdes, Puy-de-Dôme. Azilien récent (13,5-12,5 ka cal BP). c. Les Hauts de Buffon, Montluçon, Allier. Magdalénien supérieur (16-14 ka cal BP).
Crédits 5 Dessins : P. Alix, Inrap ; DAO : R. Angevin, Drac Auvergne-Rhône-Alpes, SRA. D’après Pasty et al. 2002 ; 2011 ; 2020.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/11182/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 666k
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Pour citer cet article

Référence papier

Gérard Vernet et Raphaël Angevin, « Peuplements paléolithiques et paléoenvironnements pléistocènes dans le Massif central »Archéopages, Hors-série 6 | -1, 20-27.

Référence électronique

Gérard Vernet et Raphaël Angevin, « Peuplements paléolithiques et paléoenvironnements pléistocènes dans le Massif central »Archéopages [En ligne], Hors-série 6 | 2022, mis en ligne le 01 août 2023, consulté le 09 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/11182 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.11182

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Auteurs

Gérard Vernet

Inrap, UMR 6524 « LMV »

Raphaël Angevin

Drac Auvergne - Rhône-Alpes, SRA, UMR 7041 « ArScAn »

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Droits d’auteur

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