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Dossier

Un carrefour de voies anciennes majeures sur le plateau de la Ségourie au Fief-Sauvin (Maine-et-Loire). Le dossier aérien de ses occupations protohistoriques et antiques

A crossroads of major ancient routes on the Ségourie Plateau at Fief-Sauvin (Montrevault-sur-Èvre, Maine-et-Loire). An aerial record of its protohistoric and ancient occupations
Una encrucijada de vías antiguas mayores sobre la meseta de la Ségourie en Le Fief-Sauvin (comuna de Montrevault-sur-Èvre, departamento de Maine y Loira). Archivo aéreo de sus ocupaciones protohistóricas y antiguas
Gilles Leroux et Elven Le Goff
avec la collaboration de Arnaud Desfonds  et Stéphane Jean
p. 38-53

Résumés

Avant le développement d’opérations de terrain, l’archéologie aérienne a joué un rôle déterminant dans la reconnaissance de sites majeurs laténiens et antiques et de tronçons de voies ou de chemins, dont les plus importants peuvent parfois être suivis sur de très longues distances. Certains sites, à l’écart des aires d’activités économiques des métropoles et villes contemporaines, restent en sommeil dans les campagnes et leur approche par le biais d’interventions archéologiques demeure exceptionnelle. C’est notamment le cas du site de la Ségourie au Fief-Sauvin à Montrevault-sur-Èvre (Maine-et-Loire), pour lequel l’archéologie aérienne permet toutefois de formuler un certain nombre d’hypothèses, relatives notamment à la voirie.

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Dédicace

En hommage à notre collègue et ami dessinateur Arnaud Desfonds, arrêté trop tôt sur le bord du chemin

Texte intégral

1Dès le second âge du Fer, le développement important des routes et chemins accompagne la formation et la mise en valeur des territoires politiques et économiques. Pour l’ouest de la France, les données récentes le confirment (Leroux, Le Goff, 2018). S’il reste difficile aujourd’hui d’établir une cartographie détaillée des principaux axes de circulation pour l’époque laténienne, de nombreux tronçons de voies sont abordés de manière sporadique lors des fouilles des sites d’habitat. La relation entre sites majeurs et voies importantes trouve une parfaite illustration avec les résidences aristocratiques de Paule et de Trégueux (Côtes-d’Armor), distantes d’une cinquantaine de kilomètres et installées toutes deux le long d’une route reliant la baie de Saint-Brieuc au sud du Finistère (Menez, Allen, 2016, p. 161), avec l’habitat aristocratique des Natteries à Cholet (Maine-et-Loire), bordé par la voie gauloise reliant Nantes à Poitiers (Maguer, 2000), et enfin avec les oppida mayennais de Moulay et d’Entrammes, desservis par des voies terrestres importantes. Par ailleurs, comme cela continuera à être le cas à la période antique, les carrefours de voies majeures sont propices au développement d’agglomérations artisanales et commerciales, dont le nombre de découvertes a considérablement augmenté au cours des dernières décennies (Le Goff, 2018), tant au niveau régional qu’au niveau national ou européen (Fichtl et al., 2019).

2Avant le développement d’opérations de terrain, l’archéologie aérienne a joué un rôle déterminant dans la reconnaissance de sites majeurs laténiens et antiques et de tronçons de voies ou de chemins, dont les plus importants peuvent parfois être suivis sur de très longues distances (Lambert, Rioufreyt, 1975-1976 ; Leroux, 1989-2019 ; Gautier, Guigon, Leroux, 2019). Depuis une vingtaine d’années dans l’ouest de la France, les fouilles de sites majeurs en lien avec les travaux d’aménagements routiers actuels – dont les tracés reprennent souvent sans le savoir l’axe d’itinéraires plurimillénaires (Le Goff, 2018) – ont complété cette approche cartographique en abordant cette fois les aspects chronologiques, sociologiques et fonctionnels des aménagements et occupations. Mais certains sites, à l’écart des aires d’activités économiques des métropoles et villes contemporaines, restent en sommeil dans les campagnes et leur approche par le biais d’interventions archéologiques demeure exceptionnelle. C’est notamment le cas du site de la Ségourie au Fief-Sauvin à Montrevault-sur-Èvre (Maine-et-Loire).

3C’est au début du XIXe siècle que le rapprochement a été fait entre les découvertes mobilières innombrables faites sur une zone de plateau proche du lieu-dit la Ségourie et la mention d’une station routière nommée Segora sur la Table de Peutinger, située sur le parcours d’une liaison routière entre Nantes (Condevicnum/Portus Namnetum) et Angers (Juliomagus) [ill. 1]. Hormis ces observations d’érudits locaux, la recherche contemporaine s’est limitée à l’exploration d’un seul petit bâtiment antique à la fin des années 1970. Une nouvelle phase d’exploration du site est intervenue avec nos campagnes systématiques à partir des années 1990 (Pithon, Leroux, 2018). Ces quelques pages évoquent le bilan de près de 30 ans de survols d’un secteur géographique correspondant à un point de convergence de plusieurs grandes voies de circulation romaines ou plus anciennes, proche d’une rivière. Elles présentent les principales découvertes (voies 1 à 7 et sites n° 1 à 15) dont l’approche chronologique, en l’absence de travaux de terrain, s’appuie sur des analogies rencontrées avec des sites étudiés de l’ouest de la France. Ce dossier aérien, en grande partie inédit, pourra ainsi servir de base à de futures explorations, extensives ou ciblées.

1. Extrait de la Table de Peutinger sur laquelle est indiquée la station routière de Segora.

1. Extrait de la Table de Peutinger sur laquelle est indiquée la station routière de Segora.

Gilles Leroux, Inrap, Arnaud Desfonds, Inrap. D’après La Table de Peutinger, édition Desjardins, 1969.

Géographie et historiographie

4Le secteur géographique de la Ségourie correspond à la pointe septentrionale de l’unité géologique et paysagère du vaste plateau des Mauges qui constitue, de nos jours, le quart sud-ouest du département du Maine-et-Loire. Le sous-sol est constitué de formations de micaschistes développant des sols bruns acides à teneur argileuse dont la tendance au dessèchement printanier et estival s’accorde parfaitement à la pratique de l’archéologie aérienne. Localement, le plateau, dont l’altitude plafonne à 100 m, est entaillé par le cours de l’Èvre qui développe une série de méandres très serrés formant de nombreux escarpements [ill. 2]. Ces accidents topographiques ont été mis à profit depuis le Néolithique par les groupements humains qui y ont établi des habitats régulièrement retranchés derrière des lignes de fortification [ill. 3].

2. Le plateau de la Ségourie (août 2019).

2. Le plateau de la Ségourie (août 2019).

Découpé par les vallées de l’Èvre et du ruisseau de la Planche, ce plateau est aujourd’hui à peu près dépourvu d’habitats ; seul le village du Fief-Sauvin se développe vers le nord, à l’arrière-plan.

Gilles Leroux, Inrap

3. Le promontoire du Chillou (commune de Montrevault-sur-Èvre, juin 2006).

3. Le promontoire du Chillou (commune de Montrevault-sur-Èvre, juin 2006).

Surplombant le cours de l’Èvre, ce promontoire est fortifié par une double ligne de larges fossés protégeant un espace de 15 ha. Il est un des nombreux exemples d’habitats fortifiés installés le long de cette vallée, certains remontant au Néolithique.

Gilles Leroux, Inrap

5Les premières approches archéologiques remontent au début du XIXe siècle (Bodin, 1821) et se poursuivent au cours des décennies suivantes (Martin, 1861 ; Champigneulle, 1966 ; Comte, Cauneau, Déodat, 2018). Les observations vont toutes dans le même sens et font état de l’importance, en nombre et en masse, des découvertes mobilières. Une note de Tristan Martin, datant des années 1860, indique que « sur les chemins, dans les champs, on voyait des pans de murailles, des masses de ciment… Les ruines se montraient sur une vaste étendue : les métairies du Petit Nombault, du Plessis-Sauvin, de la Ségourie, de la Pétraudière,de la Gaudinière, de l’Échasserie, de la Gohardière, étaient littéralement jonchées de décombres  » (Martin, 1861). Un siècle plus tard, Louis Chouteau signale encore « les fondations de maisons romaines, disposées le long d’une grande rue » (Chouteau, 1973).

6À l’extrémité sud-est du vaste plateau, un petit retranchement de moins de 4 ha domine par le nord la confluence de l’Èvre et du ruisseau de la Planche. Anciennement connue sous les noms de « Camp de César » ou « le Château », l’occupation se présente sous la forme d’un éperon barré par un rempart massif. La découverte de fiches de fer au sommet de l’ouvrage défensif, dont les premiers éléments ont été récoltés par la population locale dès les années 1850 (Port, 1875), permet à Fortuné Parenteau (Parenteau, 1870) de l’identifier à un murus gallicus en référence aux découvertes contemporaines de Étienne Castagné à Murcens (Lot) et de Jacques-Gabriel Bulliot à Bibracte (Nièvre). Par ailleurs, la présence de nombreux mobiliers laténiens à environ 500 m de la petite fortification suggère la présence d’une occupation gauloise assez étendue sur le reste du plateau.

Les voies terrestres

7Signalées ou pressenties par les érudits du XIXe siècle, ou révélées par les prospections aériennes, plusieurs voies de circulation convergent vers le plateau de la Ségourie. Elles ont dans certains cas fait l’objet d’observations de terrain [ill. 4a]. Sans prétendre à l’exhaustivité, il est possible d’en comptabiliser six principales, avec des tracés variants. Toutes se dirigent vraisemblablement vers les centres urbains d’importance antiques, pour certains déjà présents à l’époque gauloise. Aucune de ces routes n’ayant fait l’objet de la moindre étude de terrain, il reste difficile de préciser tant leurs phases de création que leur durée de fonctionnement. Néanmoins, la multiplication des fouilles sur ce type de vestiges à une échelle interrégionale laisse peu de doute sur le fait que, très souvent, leur mise en place apparaît à une période antérieure à l’Antiquité (Leroux et Le Goff, 2018 ; Leroux, à paraître).

4a. Réseau routier en approche du plateau de la Ségourie et implantation topographique des sites principaux appartenant aux périodes protohistorique et antique.

4a. Réseau routier en approche du plateau de la Ségourie et implantation topographique des sites principaux appartenant aux périodes protohistorique et antique.

Gilles Leroux, Stéphane Jean, Inrap

8La voie 1 correspond à un itinéraire qui rejoint Nantes (Condevicnum/Portus Namnetum) vers l’ouest. Quoique sa date de mise en place reste inconnue, son tracé est bien établi depuis les reconnaissances de Louis-Jacques-Marie Bizeul au XIXe siècle (Bizeul, 1837, 1841, 1843). Elle adopte un tracé parfaitement rectiligne sur plusieurs kilomètres à la sortie du plateau, en privilégiant les centres des replats topographiques et en évitant soigneusement les mouillères. Elle se trouve encore fossilisée par des sections de routes vicinales, de chemins de terre ou sous la forme de bandes boisées [ill. 4b]. À proximité du lieu-dit Saint-Vincent, la photographie aérienne révèle les signes distinctifs d’une voie antique majeure, caractérisée par une emprise de 25 m de large délimitée par des fossés, ainsi qu’une bande de roulement empierrée et rechargée, elle-même encadrée de bas-côtés. Ces éléments corroborent l’observation de Jean-François Bodin, faite en 1821, qui identifiait au même endroit les traces d’une voie romaine venant de Nantes et mesurant « 20 pieds », soit 6 m de large (cette mesure se rapportant à la seule chaussée empierrée centrale) (Bodin, 1821, p. 43), tandis que Célestin Port constatait qu’elle y était formée « d’un amas de briques et tuiles brisées » (Port, 1874-1878, vol.  3, p. 460).

4b. Tracé rectiligne de la grande voie antique menant à Nantes à l’ouest du plateau de la Ségourie (août 2010).

4b. Tracé rectiligne de la grande voie antique menant à Nantes à l’ouest du plateau de la Ségourie (août 2010).

Ce tracé (voie 1, verticale au milieu du cliché) montre une résilience forte malgré de nombreux points de reprise agricole ou de captures par des chemins transversaux contemporains.

Gilles Leroux, Inrap

9En direction du nord-ouest, la voie 2, au parcours légèrement sinueux, allie sections en cavée et simples fossés de limite d’emprise. Sa relativement faible largeur (environ 12 m) semble l’apparenter plutôt à un axe de circulation secondaire ou qui n’aurait pas connu de remise aux normes romaines. Après un départ en relative ligne droite à partir du Grand Nombault, elle dessine une large courbe à hauteur de la Verdrie [ill. 4c], avant sans doute d’entamer la descente vers le ruisseau des Ajoux. Son prolongement n’a pas été reconnu, mais elle peut se raccorder à une route d’importance longeant la rive gauche de la Loire.

4c. Vue aérienne d’une section de la voie 2 à proximité du lieu-dit la Verdrie (juin 1998).

4c. Vue aérienne d’une section de la voie 2 à proximité du lieu-dit la Verdrie (juin 1998).

Voie alliant cavée et fossés latéraux, dont l’origine semble protohistorique.

Gilles Leroux, Inrap

10Le trajet en direction nord-est, vers Angers (Juliomagus), semble d’abord correspondre à deux tracés matérialisés alternativement par des sections en cavée ou par des fossés parallèles de limite d’emprise. Un tronçon (voie 4) passe au pied de la petite enceinte fortifiée laténienne (cf. infra), après une traversée de l’Èvre à proximité du lieu-dit le Moulin de Marsillé où la vallée s’élargit. Il suit le ruisseau de la Planche, avant d’emprunter un talweg qui définit nettement le flanc sud-occidental de la fortification, puis remonte sur le plateau où il se confond avec la route de Nantes, et semble ainsi former l’épine dorsale des principales occupations du plateau de la Ségourie [ill. 4d]. Le second tronçon (voie 3) n’a pas été reconnu formellement mais peut potentiellement franchir l’Èvre à partir du lieu-dit le Crétineau au nord-est du plateau, où s’amorce une petite vallée transversale ménageant une pente plus douce jusqu’à la rivière. Bien que nous ignorions si les deux tracés ont fonctionné de manière simultanée, il est cependant possible d’imaginer que la route passant au pied de la fortification gauloise soit la plus ancienne et que la version passant par le nord ne soit mise en place qu’après le développement d’un habitat groupé sur le plateau. Les voies 3 et 4 se rejoignent à 2 km à vol d’oiseau à hauteur de la Roche-Thierry (commune de Beaupréau), avant de rallier le lieu-dit Saint-Antoine plus à l’est. À partir de ce point, le tracé routier, toujours fossilisé dans le paysage, alterne des sections en ligne brisée et en larges courbes [ill. 4e].

4d. Axe viaire majeur du plateau (mars 2019).

4d. Axe viaire majeur du plateau (mars 2019).

Cet axe correspond à la rencontre des routes de Nantes (voie 1) et d’Angers (voie 4). Le rempart, aujourd’hui boisé, de la fortification de l’oppidum est visible sur le côté gauche du cliché, au second plan.

Gilles Leroux, Inrap

4e. Itinéraire vers Angers (juin 1999).

4e. Itinéraire vers Angers (juin 1999).

Au-delà de la convergence des voies 3 et 4, cet itinéraire correspond à un tracé alternant larges courbes et sections en ligne brisée.

Gilles Leroux, Inrap

11La voie 5 offre, en évitant la montée sur le plateau de la Ségourie, un raccourci vers la liaison Poitiers-Angers. Son tracé, relativement sinueux, est matérialisé par une succession de fossés bordiers ou limites d’emprise [ill. 4f]. Son raccordement à la route vers Poitiers est probable, tandis que son franchissement de l’Èvre vers l’est doit s’effectuer grâce à la présence d’un talweg transversal à la vallée à hauteur du lieu-dit la Gueltière. Quant à sa rencontre définitive avec la route d’Angers, elle se produit sans doute à 2 km à vol d’oiseau vers le nord-est, à nouveau au lieu-dit Saint-Antoine.

4f. Voie 5 passant au sud du lieu-dit la Gaudinière (juin 1999).

4f. Voie 5 passant au sud du lieu-dit la Gaudinière (juin 1999).

Ce parcours sinueux offre une liaison raccourcie entre les routes d’Angers et de Poitiers.

Gilles Leroux, Inrap

12En direction du sud-est, vers Poitiers (Lemonum), la voie 6 a été reconnue essentiellement sous la forme de fossés bordiers ou de limites d’emprise d’un chemin à partir du lieu-dit l’Échasserie. Celui-ci longe, dans un premier temps, l’actuelle route départementale 146, avant d’être fossilisé par cette même route sur plusieurs kilomètres.

13L’itinéraire prenant la direction du sud (voie 7) et de Saintes (Mediolanum) connaît une version ancienne, sur le plateau, sous la forme de simples fossés bordiers adoptant un tracé sinueux, avant d’être redressé et matérialisé par la pose d’une fondation empierrée. Après la traversée du ruisseau de la Planche, l’itinéraire subit une légère inflexion permettant l’ajustement directionnel souhaité et remonte sur un nouveau plateau à la faveur d’une cavée aménagée, après quoi son tracé devient rigoureusement rectiligne. De nos jours, il est admirablement fossilisé dans le paysage, sur plusieurs kilomètres, notamment sur la commune de Villedieu-la-Blouère [ill. 4g]. Malgré une emprise de 20 m de large délimitée par des fossés parallèles, son mode de construction, alternant sections en cavée et d’autres assurant une circulation à fleur de sol, sans apport évident de recharges fondatrices, laisse penser qu’il s’agit d’un itinéraire secondaire.

4g. Voie 7, en direction de Saintes.

4g. Voie 7, en direction de Saintes.

Après la traversée du ruisseau de la Planche, la voie remonte sur un plateau à la faveur d’une cavée puis adopte un tracé rectiligne encore fossilisé dans les paysages actuels.

Gilles Leroux, Inrap

L’occupation durant l’âge du Fer

14Les données de la prospection aérienne montrent que l’occupation protohistorique du plateau est surtout représentée par deux établissements importants dont le rapport avec la rencontre des voies de Nantes et Angers, d’une part, de Saintes et Poitiers, d’autre part, semble évident (éperon barré et vaste enceinte quadrangulaire). La question de la présence d’une agglomération ouverte gauloise se pose également mais les seuls indices de cette hypothèse correspondent à des regroupements de fosses peut-être à vocation domestique ou artisanale [ill. 5, 5a].

5. Carte des sites archéologiques (voies de circulation, fortification, enceinte, enclos, zones artisanales, bâtiments) appartenant aux périodes protohistorique et antique, découverts par l’archéologie aérienne.

5. Carte des sites archéologiques (voies de circulation, fortification, enceinte, enclos, zones artisanales, bâtiments) appartenant aux périodes protohistorique et antique, découverts par l’archéologie aérienne.

Leur numérotation, reprise dans les textes descriptifs, est une assistance à la localisation géographique.

Gilles Leroux, Arnaud Desfonds, Inrap

5a. Plans des sites de l’âge du Fer découverts.

5a. Plans des sites de l’âge du Fer découverts.

Gilles Leroux, Arnaud Desfonds, Inrap

15L’éperon barré reconnu au XIXe siècle, baptisé plus récemment et sans doute un peu présomptueusement l’oppidum (site n° 1), reste le site emblématique de la Ségourie, avec l’identification de la présence d’un rempart de type murus gallicus, consécutive à la découverte de fiches en fer sur la crête du puissant talus (Bouvet, Levillayer, Rémy, 2014) [ill. 5b]. D’une longueur de 145 m, l’ouvrage défensif, conservé sur une hauteur de 5,5 m pour une largeur à sa base d’environ 20 m (Champigneulle, 1963), était alors décrit comme composé de « poutres clouées de fiches de fer » et « d’assises de pierres » (Port, 1874-1878, vol. 2, p. 149, vol. 3, p. 508). La présence d’assises d’un parement en pierre sèche (schiste) est encore visible à la base de la levée de terre, tant sur sa façade extérieure que sur sa face interne. Mieux conservé, le parement interne possède encore une hauteur de 0,70 m. Cependant, en l’absence de fouille, il n’est pas possible de garantir que ces murets en pierres sèches se rapportent à la structure initiale du rempart laténien. Les vastes excavations en bordure méridionale du replat du retranchement, vues en prospection aérienne, pourraient correspondre à d’anciennes carrières destinées à l’édification du rempart sur les côtés les plus escarpés de l’éperon, si l’on fait le parallèle avec le site de Hod Hill (Angleterre), conservant lui aussi les traces de tels creusements périphériques, placés sur le côté intérieur de l’ouvrage protecteur (Frere et Saint-Joseph, 1983, p. 90). La configuration topographique du promontoire, qui surplombe l’Èvre de 20 m, et la proximité avec un haut-fond facilitant le franchissement de la rivière au Moulin de Marsillé offrent une situation stratégique propice l’installation d’une place forte. D’une superficie à peine supérieure à 3 ha, l’éperon barré présente des dimensions relativement modestes relevant davantage d’une petite fortification, probable lieu de résidence privé d’une famille de l’aristocratie laténienne, que d’un véritable oppidum au sens où les archéologues l’entendent (Fichtl, 2005).

5b. Promontoire fortifié de l’oppidum (août 2010).

5b. Promontoire fortifié de l’oppidum (août 2010).

Le site 1 (cf. fig. 5, 5a) est installé à la confluence du ruisseau de la Planche et de l’Èvre qu’il domine de 20 m. Tandis que son flanc nord est protégé, en direction du plateau, par un rempart massif aujourd’hui boisé, ses flancs les plus escarpés ont également été défendus par un talus dont seule la présence d’une série de carrières périphériques (taches vertes) garde le souvenir.

Gilles Leroux, Inrap

16Une vaste enceinte quadrangulaire d’environ 2 ha, à l’est du Petit Nombault, en position centrale et sur un point haut du plateau, révélée par la prospection aérienne (site n° 2) [ill. 5c], se développe sur un axe est-ouest et une longueur de 200 m. Elle se compose d’une structure quadrangulaire à plan ramassé dont le caractère fortifié ne fait aucun doute et d’une vaste cour compartimentée possédant une entrée face à l’est, peut-être elle-même fortifiée. Les grandes dimensions du fossé sont confirmées indirectement par la présence d’un bâtiment antique construit à l’aplomb de l’angle sud-ouest de sa douve remblayée. Ce site évoque des enceintes quadrangulaires connues dans l’ouest de la France, dont certaines ont fait l’objet de fouille. Ces sites se rapportent à des lieux de résidence aristocratiques : Paule et Trégueux (Côtes-d’Armor), l’enceinte de Plaudren (Morbihan) ou l’enclos des Natteries à Cholet (Maine-et-Loire) (Menez, 2009 ; Menez, Allen, 2016 ; Galliou, 2009 ; Maguer, 2000). La nature des petits enclos quadrangulaires accolés à la façade méridionale de cette enceinte quadrangulaire reste difficile à déterminer et nous ignorons s’ils sont contemporains de sa mise en place.

5c. Vue quasi-verticale de l’enceinte de l’âge du Fer du Petit Nombault (juin 1998).

5c. Vue quasi-verticale de l’enceinte de l’âge du Fer du Petit Nombault (juin 1998).

Le site 2 (cf. fig. 5, 5a) est installée en position centrale sur le plateau de la Ségourie et au contact de l’axe viaire majeur (en bas à gauche du cliché).

Gilles Leroux, Inrap

17À 300 m à l’ouest de la grande enceinte quadrangulaire, au sud du lieu-dit du Grand Nombault, un regroupement de deux petits enclos carrés, pouvant se rapporter à une éventuelle petite nécropole de l’âge du Fer, a été découvert (site n° 3). Quant à l’enclos quadrangulaire simple de la Porchetière (site n° 5) [ill. 5e], il ne possède pas de caractère particulier et semble totalement déconnecté de la sphère « urbaine » de la Ségourie, dont il est séparé par la vallée d’un petit ruisseau intermittent. Il appartient à une série importante d’établissements qui composent le semis régulier des sites de l’âge du Fer dans ce secteur des Mauges.

5d. Regroupement de fosses circulaires (juin 2005).

5d. Regroupement de fosses circulaires (juin 2005).

La dispersion des fosses du site 4 (cf. fig. 5, 5a) ne permet pas de distinguer des plans de bâtiments, mais elle marque sans doute la présence d’une zone à vocation domestique (silos) ou artisanale.

Gilles Leroux, Inrap

5e. L’enclos quadrangulaire de la Porchetière (juin 2005).

5e. L’enclos quadrangulaire de la Porchetière (juin 2005).

Le site 5 (cf. fig. 5, 5a), installé à l’écart du plateau de la Ségourie, possède une entrée aménagée face à l’ouest.

Gilles Leroux, Inrap

18À mi-chemin entre l’éperon barré et l’enceinte quadrangulaire du Petit-Nombault, un regroupement de nombreuses fosses circulaires a été identifié sur près de 2 ha (site n° 4) [ill. 5d]. Elles se situent le long de l’axe viaire majeur à l’échelle du plateau, constitué par la réunion des voies 1 et 4. L’aire de répartition étendue de ces vestiges et la nature de telles excavations, généralement caractéristiques des agglomérations ouvertes artisanales et commerciales laténiennes, bien connues à l’échelle européenne, suggèrent fortement la présence sur le plateau d’un vaste habitat groupé de fonction similaire. Un second ensemble de fosses, qui pourrait être la continuité du précédent, est perceptible dans la partie méridionale du plateau, au contact de la voie ancienne prenant la direction de Poitiers (site n° 6) [ill. 5f]. Il est composé cette fois de fosses de plan majoritairement quadrangulaire pouvant atteindre 9 à 16 m². Ce regroupement semble également évoquer un secteur à vocation artisanale. De telles structures sont aussi identifiables immédiatement en bordure occidentale de l’éperon barré, le long du talweg emprunté par la voie qui descend du plateau et longe le ruisseau de la Planche (voie 4). Ces différentes structures témoigneraient ainsi de la présence d’une agglomération ouverte au pied de l’enceinte fortifiée qui se développerait alors sur près de 10 ha.

19Une organisation agraire de grande ampleur a par ailleurs été identifiée sur une bonne partie du plateau. Elle est matérialisée par de longs fossés relativement parallèles selon une orientation NO-SE, relativement cohérente avec celle du rempart massif de l’oppidum. Nous ignorons cependant si elle est lui contemporaine.

5f. Regroupement de fosses quadrangulaires (ateliers excavés ?) le long de la voie 6 en direction de Poitiers (juin 1999).

5f. Regroupement de fosses quadrangulaires (ateliers excavés ?) le long de la voie 6 en direction de Poitiers (juin 1999).

Le site 6 (cf. fig. 5, 5a) pourrait correspondre à un quartier artisanal.

Gilles Leroux, Inrap

L’occupation antique

20De manière générale, les traces des aménagements antiques sont relativement aisées à reconnaître en vue aérienne. Elles correspondent en grande majorité à des fondations de murs qui se dessinent relativement bien sur les cultures ou les herbages. Sur 15 ha environ, ces vestiges occupent la partie centrale du plateau et les plus importants d’entre eux s’agglutinent de part et d’autre de l’axe viaire majeur [ill. 5a, 6a]. L’absence de toute investigation poussée sur ces ensembles architecturaux ne facilite cependant pas la détermination de leur nature exacte, ni bien sûr leur approche chronologique.

6a. Plans des différents bâtiments antiques reconnus en aérien sur le plateau de la Ségourie.

6a. Plans des différents bâtiments antiques reconnus en aérien sur le plateau de la Ségourie.

Gilles Leroux, Arnaud Desfonds, Inrap

21La nature du site n° 9, ensemble construit le plus vaste de l’agglomération (100 m x 70 m), reste difficile à déterminer. Il est composé de deux vastes cours contre lesquelles, notamment vers l’ouest, est accolée une série de petits bâtiments à pièce unique [ill. 6c]. Plusieurs hypothèses peuvent donc être émises : une palestre en lien avec des thermes encore non identifiés ou les bâtiments d’un relais routier.

22À l’intérieur de l’enceinte quadrangulaire du second âge du Fer du Petit Nombault (site n° 2), la prospection aérienne a révélé la trace d’une fondation ( ?) construite en hémicycle et fermée vers l’est, apparemment calée contre la limite intérieure du rempart antérieur [ill. 6f] que l’on sait avoir été imposant. Cet élément autorise à formuler l’hypothèse de l’installation d’un édifice de spectacle à cet endroit. Seules les fondations pouvant dessiner sa cavea sont visibles, tandis que les gradins ont pu être aménagés sur la surface inclinée et le sommet du rempart lui-même. De cette manière, le mur de scène pourrait tout de même atteindre près de 50 m de long. Un tel monument n’a rien d’incongru dans un contexte d’agglomération secondaire antique dont elle compléterait la panoplie des édifices à caractère public.

  • 1 Certaines petites traces circulaires périphériques indiquent que l’ensemble a été doté de plusieurs (...)

23Vers le nord-ouest, relativement déconnecté du cœur de l’agglomération antique et construit à une distance de 50 m de la route principale de l’agglomération, un petit fanum de plan carré et à cella centrale et galerie périphérique (site n° 8) [ill. 6b] a fait l’objet d’une fouille en 19781. Il est fréquenté au cours des Ier et IIe siècles de notre ère, mais une occupation antérieure est attestée par la présence de trous de poteaux (Aubin, 1981, p. 355-356). La photographie aérienne n’a pas permis de déceler la présence d’un péribole ou même d’un réseau fossoyé associé.

6b. Le fanum de la Croix (août 1997).

6b. Le fanum de la Croix (août 1997).

Le site 8 (cf. fig. 5, 6a) apparait sur une prairie en cours de dessèchement.

Gilles Leroux, Inrap

6c. Côté nord de l’axe viaire majeur du plateau (juin 2010).

6c. Côté nord de l’axe viaire majeur du plateau (juin 2010).

Les constructions du site 9 (cf. fig. 5, 6a) comportent de vastes esplanades.

Gilles Leroux, Inrap

24Le caractère monumental de la construction multipartite du site n° 10 semble évident. On distingue successivement, d’ouest en est, une vaste esplanade bordée par une galerie sur laquelle se greffent une série de constructions dont un bâtiment disposé perpendiculairement et centré sur un mur en hémicycle. Il pourrait s’agir du sanctuaire principal de l’agglomération. Enfin, sur ce même axe et pour compléter le caractère sacré de cette enfilade de constructions, on trouve un édicule circulaire peut-être associé à un pronaos. Un autre fanum, de plan carré et à cella centrale, semble marquer la limite méridionale de l’agglomération (site n° 14). De dimensions modestes (10 m de côté environ), il est construit à distance respectable de la voie menant à Saintes. Ces deux fana se situent en périphérie occidentale du regroupement bâti. Ceci est plutôt conforme à ce que l’on connaît par ailleurs de la position de ce type de monument au sein des agglomérations antiques, en étant les marqueurs de leur extension maximale. C’est aussi le cas à Oisseau-le-Petit et Vaas (Sarthe). Le fait qu’aucun d’eux ne se trouve au contact des voies de circulation principales renforce l’impression de leur isolement relatif. Leur taille est réduite et aucun d’eux ne possède de péribole maçonné ou fossoyé.

25Le site n° 7 correspond au complexe bâti dont la photographie aérienne offre le plus de précision. On distingue en effet deux corps de bâtiments parallèles à l’axe viaire principal, l’un d’eux lui étant même connecté. La multiplication des pièces, réparties le long d’une galerie ou autour d’un possible portique, permet d’envisager deux hypothèses quant à la nature de ces édifices : celle d’une résidence privée de type domus ou des constructions liées à un relais routier. La photographie aérienne également livre le plan complet d’une construction légèrement trapézoïdale dont la répétition des salles et des galeries laisse penser à une domus (site n° 12) [ill. 6e]. Certaines petites traces circulaires périphériques indiquent que l’ensemble a été doté de plusieurs puits.

6d. Plan complet et détaillé, fournit par la photographie aérienne, d’une possible domus caractérisée par de nombreuses salles en relation avec des galeries (juillet 2005).

6d. Plan complet et détaillé, fournit par la photographie aérienne, d’une possible domus caractérisée par de nombreuses salles en relation avec des galeries (juillet 2005).

Sur le côté sud du site 12 (cf. fig. 5, 6a) on note la présence d’une petite voie empierrée sans doute reliée à la route majeure locale.

Gilles Leroux, Inrap

6e. Bifurcation d’une route empierrée, reliée à l’axe viaire majeur de l’agglomération antique visible sur le côté droit du cliché (juin 2005).

6e. Bifurcation d’une route empierrée, reliée à l’axe viaire majeur de l’agglomération antique visible sur le côté droit du cliché (juin 2005).

Elle dessert une petite construction à galerie et un ensemble monumental (sites 10, 11).

Gilles Leroux, Inrap

26Un bâtiment construit en L (site n° 13), qui s’ouvre vers le nord-ouest, est limité sur son côté oriental par une possible galerie et peut correspondre à une boutique.

27L’unique trace d’aménagement viaire «  interne  » à l’agglomération (site n° 11) [ill. 6d], d’abord greffé à l’axe routier principal du plateau, se dédouble ensuite vers le sud-ouest pour amorcer la route de Saintes, endroit où il tangente un petit bâtiment rectangulaire à galerie. Il se poursuit vers le sud-est sur une faible distance et semble desservir directement l’ensemble bâti n° 10.

28Concernant l’occupation antique, à défaut de trame viaire à caractère urbain déterminant des îlots, c’est la jonction des routes de Nantes et d’Angers qui constitue l’épine dorsale de l’agglomération, au moins pour les édifices les plus importants. Toutefois, certains autres s’en émancipent et s’en éloignent ; de ce fait, les orientations des constructions restent variées.

Un endroit stratégique

  • 2 Répertorié par le BRGM dans ce secteur des Mauges.

29L’empreinte protohistorique, bien qu’occultée par la présence de l’occupation antique, constitue l’étape primordiale du peuplement du plateau. Il semble évident que l’éperon barré a pu constituer le premier élément important de cette phase d’occupation, sans que l’on puisse par ailleurs apporter d’éléments chronologiques plus précis. Sa création, sans doute ancienne, pourrait éventuellement remonter à l’âge du Bronze ou à la fin du premier âge du Fer. Cette hypothèse est indirectement corroborée par le fait que la structure en murus gallicus, observée au XIXe siècle, apparaît comme l’état ultime de l’aménagement de son rempart. Nous ignorons cependant quel facteur fut réellement décisif en faveur du développement de ces occupations anciennes et du réseau viaire connexe : un lieu de résidence aristocratique, siège d’un pouvoir politique installé sur un éperon fortifié générant par la suite une série de liaisons terrestres ou, plutôt, qui s’implante à un endroit stratégique d’un territoire plus vaste où convergent déjà des itinéraires hérités de longue date ? Peut-être s’agit-il d’une conjonction naturelle des deux. La présence d’un district aurifère majeur2 pourrait avoir joué un rôle dans la naissance d’un pôle d’habitat important sur le plateau de la Ségourie. Toujours est-il que celui-ci fut sans doute exploité dès l’Antiquité comme en témoigne une centaine d’aurières recensées sur le territoire de l’ancienne commune toute proche de Saint-Pierre-Montlimart (Braux, 1991).

30Pour l’époque gauloise, l’occupation du vaste plateau de la Ségourie apparaît dense et complexe, avec trois grandes entités au statut mal défini, confinées dans un espace relativement restreint : une fortification de hauteur, une vaste enceinte quadrangulaire de haut rang et une très probable agglomération « ouverte » artisanale et commerciale. Ce triptyque est complété par trois nécropoles distinctes, associant petits enclos circulaires et quadrangulaires au caractère funéraire probable, toutes en périphérie occidentale de la zone densément occupée du plateau [ill. 4a].

31Le développement d’une agglomération artisanale et commerciale, d’une superficie minimale d’une dizaine d’hectares, au pied de la forteresse, est un cas de figure récemment mis en évidence dans l’ouest de la France. On mentionnera à nouveau le site de Paule, lieu de résidence aristocratique qui évolue sur le temps long et finit par intégrer au sein de son espace fortifié une petite agglomération (Menez, 2009). Le site de Trégueux est un autre exemple de lien entre résidence aristocratique et agglomération (Menez, Allen, 2016). À une autre échelle, on peut également évoquer l’agglomération laténienne de Oisseau-le-Petit (Sarthe) installée en contrebas de l’enceinte fortifiée du Camp de Saint-Évroult à Gennes-le-Gandelin, distante de seulement 2 km, ou encore Entrammes en Mayenne où une agglomération étendue se développe au pied d’un oppidum de 50 ha.

32À la Ségourie, aucun élément ne permet d’envisager l’existence d’une seconde ligne défensive périphérique à la petite enceinte de l’éperon barré et qui enserrerait le reste des occupations du plateau au sein d’un vaste oppidum, à l’image du site de Moulay récemment identifié comme un oppidum de 135 ha (Le Goff, 2018). La grande enceinte quadrangulaire du Petit Nombault [ill. 6f] qui, morphologiquement, ressemble à un habitat rural de haut rang semble, pour sa part, définitivement contredire cette hypothèse. La proximité de l’enceinte et de l’éperon barré pose notamment la question de leur statut respectif et de leur éventuelle contemporanéité.

6f. Trace en forme d’hémicycle mise en évidence contre le talus (aujourd’hui arasé) de l’enceinte quadrangulaire du Petit Nombault (juin 2010).

6f. Trace en forme d’hémicycle mise en évidence contre le talus (aujourd’hui arasé) de l’enceinte quadrangulaire du Petit Nombault (juin 2010).

Le site 15 (cf. fig. 5, 6a) peut correspondre à la fondation d’un édifice de spectacle adossé, à l’origine, au côté intérieur de ce rempart.

Gilles Leroux, Inrap

  • 3 Celles-ci intègrent la province d’Aquitaine lorsqu’Auguste réorganise les territoires de la Gaule e (...)

33Bien évidemment, en l’absence de données tangibles apportées par la fouille, beaucoup de questions demeurent. Si le lien entre ces occupations reste à définir, leur simple présence révèle que le plateau de la Ségourie est un endroit stratégique, à haute valeur politique et économique. La situation géopolitique de ce secteur pour la fin de la période gauloise est méconnue. Les chercheurs s’accorderaient toutefois aujourd’hui à associer les Mauges et le Choletais au territoire des Ambiliates (Ambiliati), mentionnés par César et Pline (Hiernard, 1979) mais dont la localisation n’est pas vraiment précisée. Car après la conquête romaine, probablement à la suite d’une annexion, ce territoire se retrouve rattaché à celui des Pictons voisins, tout comme l’ensemble des contrées occupant la rive gauche de la Loire jusqu’à son estuaire3  [ill. 7].

7. Le cadre géopolitique du Fief-Sauvin aux périodes de la fin de l’âge du Fer et de l’Antiquité (réseau routier, fortifications, résidences aristocratiques, agglomérations).

7. Le cadre géopolitique du Fief-Sauvin aux périodes de la fin de l’âge du Fer et de l’Antiquité (réseau routier, fortifications, résidences aristocratiques, agglomérations).

À l’image du site de Segora, prenant place au croisement de plusieurs voies majeures, la corrélation entre les réseaux routiers et les sites d’agglomérations majeures ou secondaires, ouvertes ou fortifiées, est consubstantielle à l’organisation des territoires.

Gilles Leroux, Elven Le Goff, Arnaud Desfonds, Inrap

34Probablement localisé aux confins des territoires namnète (region de Nantes), à l’ouest, et andécave (région d’Angers), au nord, le site de la Ségourie profite sans doute d’une relative proximité avec la Loire (20 km) et se positionne à équidistance (environ 40 km) de ces deux pôles urbains antiques. De par sa position au carrefour de plusieurs itinéraires, le site pourrait correspondre à une étape commerciale sur le réseau de voies de long parcours et à un site de redistribution locale.

35Pour la période antique, on ne saurait évaluer le rôle politique qu’a pu tenir l’agglomération de la Ségourie au sein de la civitas des Pictons, bien que celui de siège de pagus semble le plus probable. Il semble cependant difficile de ne pas lui octroyer le rang de « station routière », du fait de son inscription sur la Table de Peutinger en tant que telle (Segora), distante de 33 lieues de Lemonum (Poitiers) et 18 de Juliomagus (Angers) (Desjardins, 1869 ; Parenteau, 1870 ; Champigneulle, 1962a, 1962b), mais aussi en raison de sa présence à un point de convergence de routes importantes aux échelles locale et interrégionale. Il est d’ailleurs possible que certains de ses ensembles bâtis appartiennent à la panoplie propre à ce type de site. Il apparaît aussi évident que d’autres constructions semblent relever d’une architecture monumentale et sans doute appartenir au domaine public. La fonction religieuse du site est attestée par la présence de deux fana et sans doute aussi d’un édifice plus complexe construit sur le bord de l’axe viaire majeur. C’est la position géographique particulière, au contact de la Loire, d’une part, aux confins de deux entités administratives romaines majeures, d’autre part, à la convergence de plusieurs routes desservant des centres urbains importants, enfin, qui nous laisse penser que le site réunit les ingrédients de la permanence d’une véritable « tête de pont » commerciale entre le territoire picton et les cités voisines.

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Bibliographie

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Notes

1 Certaines petites traces circulaires périphériques indiquent que l’ensemble a été doté de plusieurs puits.

2 Répertorié par le BRGM dans ce secteur des Mauges.

3 Celles-ci intègrent la province d’Aquitaine lorsqu’Auguste réorganise les territoires de la Gaule en 27 avant notre ère.

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Table des illustrations

Titre 1. Extrait de la Table de Peutinger sur laquelle est indiquée la station routière de Segora.
Crédits Gilles Leroux, Inrap, Arnaud Desfonds, Inrap. D’après La Table de Peutinger, édition Desjardins, 1969.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-1.png
Fichier image/png, 785k
Titre 2. Le plateau de la Ségourie (août 2019).
Légende Découpé par les vallées de l’Èvre et du ruisseau de la Planche, ce plateau est aujourd’hui à peu près dépourvu d’habitats ; seul le village du Fief-Sauvin se développe vers le nord, à l’arrière-plan.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 424k
Titre 3. Le promontoire du Chillou (commune de Montrevault-sur-Èvre, juin 2006).
Légende Surplombant le cours de l’Èvre, ce promontoire est fortifié par une double ligne de larges fossés protégeant un espace de 15 ha. Il est un des nombreux exemples d’habitats fortifiés installés le long de cette vallée, certains remontant au Néolithique.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 520k
Titre 4a. Réseau routier en approche du plateau de la Ségourie et implantation topographique des sites principaux appartenant aux périodes protohistorique et antique.
Crédits Gilles Leroux, Stéphane Jean, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 268k
Titre 4b. Tracé rectiligne de la grande voie antique menant à Nantes à l’ouest du plateau de la Ségourie (août 2010).
Légende Ce tracé (voie 1, verticale au milieu du cliché) montre une résilience forte malgré de nombreux points de reprise agricole ou de captures par des chemins transversaux contemporains.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 272k
Titre 4c. Vue aérienne d’une section de la voie 2 à proximité du lieu-dit la Verdrie (juin 1998).
Légende Voie alliant cavée et fossés latéraux, dont l’origine semble protohistorique.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 172k
Titre 4d. Axe viaire majeur du plateau (mars 2019).
Légende Cet axe correspond à la rencontre des routes de Nantes (voie 1) et d’Angers (voie 4). Le rempart, aujourd’hui boisé, de la fortification de l’oppidum est visible sur le côté gauche du cliché, au second plan.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
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Titre 4e. Itinéraire vers Angers (juin 1999).
Légende Au-delà de la convergence des voies 3 et 4, cet itinéraire correspond à un tracé alternant larges courbes et sections en ligne brisée.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 316k
Titre 4f. Voie 5 passant au sud du lieu-dit la Gaudinière (juin 1999).
Légende Ce parcours sinueux offre une liaison raccourcie entre les routes d’Angers et de Poitiers.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 364k
Titre 4g. Voie 7, en direction de Saintes.
Légende Après la traversée du ruisseau de la Planche, la voie remonte sur un plateau à la faveur d’une cavée puis adopte un tracé rectiligne encore fossilisé dans les paysages actuels.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 308k
Titre 5. Carte des sites archéologiques (voies de circulation, fortification, enceinte, enclos, zones artisanales, bâtiments) appartenant aux périodes protohistorique et antique, découverts par l’archéologie aérienne.
Légende Leur numérotation, reprise dans les textes descriptifs, est une assistance à la localisation géographique.
Crédits Gilles Leroux, Arnaud Desfonds, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-11.png
Fichier image/png, 690k
Titre 5a. Plans des sites de l’âge du Fer découverts.
Crédits Gilles Leroux, Arnaud Desfonds, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-12.jpg
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Titre 5b. Promontoire fortifié de l’oppidum (août 2010).
Légende Le site 1 (cf. fig. 5, 5a) est installé à la confluence du ruisseau de la Planche et de l’Èvre qu’il domine de 20 m. Tandis que son flanc nord est protégé, en direction du plateau, par un rempart massif aujourd’hui boisé, ses flancs les plus escarpés ont également été défendus par un talus dont seule la présence d’une série de carrières périphériques (taches vertes) garde le souvenir.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 476k
Titre 5c. Vue quasi-verticale de l’enceinte de l’âge du Fer du Petit Nombault (juin 1998).
Légende Le site 2 (cf. fig. 5, 5a) est installée en position centrale sur le plateau de la Ségourie et au contact de l’axe viaire majeur (en bas à gauche du cliché).
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 464k
Titre 5d. Regroupement de fosses circulaires (juin 2005).
Légende La dispersion des fosses du site 4 (cf. fig. 5, 5a) ne permet pas de distinguer des plans de bâtiments, mais elle marque sans doute la présence d’une zone à vocation domestique (silos) ou artisanale.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 384k
Titre 5e. L’enclos quadrangulaire de la Porchetière (juin 2005).
Légende Le site 5 (cf. fig. 5, 5a), installé à l’écart du plateau de la Ségourie, possède une entrée aménagée face à l’ouest.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 408k
Titre 5f. Regroupement de fosses quadrangulaires (ateliers excavés ?) le long de la voie 6 en direction de Poitiers (juin 1999).
Légende Le site 6 (cf. fig. 5, 5a) pourrait correspondre à un quartier artisanal.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 360k
Titre 6a. Plans des différents bâtiments antiques reconnus en aérien sur le plateau de la Ségourie.
Crédits Gilles Leroux, Arnaud Desfonds, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 128k
Titre 6b. Le fanum de la Croix (août 1997).
Légende Le site 8 (cf. fig. 5, 6a) apparait sur une prairie en cours de dessèchement.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 388k
Titre 6c. Côté nord de l’axe viaire majeur du plateau (juin 2010).
Légende Les constructions du site 9 (cf. fig. 5, 6a) comportent de vastes esplanades.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 292k
Titre 6d. Plan complet et détaillé, fournit par la photographie aérienne, d’une possible domus caractérisée par de nombreuses salles en relation avec des galeries (juillet 2005).
Légende Sur le côté sud du site 12 (cf. fig. 5, 6a) on note la présence d’une petite voie empierrée sans doute reliée à la route majeure locale.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 388k
Titre 6e. Bifurcation d’une route empierrée, reliée à l’axe viaire majeur de l’agglomération antique visible sur le côté droit du cliché (juin 2005).
Légende Elle dessert une petite construction à galerie et un ensemble monumental (sites 10, 11).
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 460k
Titre 6f. Trace en forme d’hémicycle mise en évidence contre le talus (aujourd’hui arasé) de l’enceinte quadrangulaire du Petit Nombault (juin 2010).
Légende Le site 15 (cf. fig. 5, 6a) peut correspondre à la fondation d’un édifice de spectacle adossé, à l’origine, au côté intérieur de ce rempart.
Crédits Gilles Leroux, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 420k
Titre 7. Le cadre géopolitique du Fief-Sauvin aux périodes de la fin de l’âge du Fer et de l’Antiquité (réseau routier, fortifications, résidences aristocratiques, agglomérations).
Légende À l’image du site de Segora, prenant place au croisement de plusieurs voies majeures, la corrélation entre les réseaux routiers et les sites d’agglomérations majeures ou secondaires, ouvertes ou fortifiées, est consubstantielle à l’organisation des territoires.
Crédits Gilles Leroux, Elven Le Goff, Arnaud Desfonds, Inrap
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/docannexe/image/10110/img-24.png
Fichier image/png, 788k
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Pour citer cet article

Référence papier

Gilles Leroux et Elven Le Goff, « Un carrefour de voies anciennes majeures sur le plateau de la Ségourie au Fief-Sauvin (Maine-et-Loire). Le dossier aérien de ses occupations protohistoriques et antiques »Archéopages, 48 | 2021, 38-53.

Référence électronique

Gilles Leroux et Elven Le Goff, « Un carrefour de voies anciennes majeures sur le plateau de la Ségourie au Fief-Sauvin (Maine-et-Loire). Le dossier aérien de ses occupations protohistoriques et antiques »Archéopages [En ligne], 48 | 2021, mis en ligne le 07 avril 2023, consulté le 13 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/archeopages/10110 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/archeopages.10110

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Auteurs

Gilles Leroux

Inrap, UMR 6566, « CReAAH »

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Inrap, UMR 6566 « CReAAH »

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Collaborateurs

Arnaud Desfonds 

† Inrap

Stéphane Jean

Inrap

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