Editorial
Texte intégral
1Aujourd’hui, alors que tous les modèles globaux de développement et d’organisation de l’action collective sont mis à mal, l’initiative individuelle paraît reine. La performance des acteurs et la liberté d’entreprendre semblent totales avec pour corollaire, une multiplication des figures de la réussite. A l’évidence la faculté d’entreprendre ne relève pas du seul domaine économique ; elle est le fait d’acteurs qui, pour réussir, investissent simultanément plusieurs sphères (religieuses, politiques, traditionnelles). Pour les bailleurs de fonds à la recherche de « leviers du changement », ces nouvelles entreprises doivent être d’abord locales ; si elles échouent, elles ne remettent en cause qu’elles même et non l’option retenue ; si elles réussissent, alors elles devront servir d’exemple pour d’autres sites.
2Ces processus d’aide au développement, mettant a priori au cœur de leurs dispositifs des normes d’individualisation et de libéralisation, interrogent. Ils donnent naissance à des entreprises qui laissent une grande place à l’action individuelle et en même temps, doivent se soumettre à des contraintes collectives. Il ne peut exister d’entreprise sans références qui permettent à l’action individuelle d’être reconnue par un groupe. Le respect des pères fondateurs, le retour aux sources ou l’authenticité apparaissent parfois comme les habits de la nouveauté qui doit être acceptée et légitimée.
3Face à ce contexte, les membres de l’APAD se sont proposés de réfléchir à ces entreprises africaines guidées par des systèmes de valeurs et des éthiques communautaires. Le colloque de l’APAD qui s’est tenu à Yaoundé du 11 au 14 octobre 2005 a porté sur le thème « entrepreneurs et entreprises en quêtes de normes ». Organisée par Séverin Abéga, Kalliopi Ango Ela et Marc-Eric Gruénais, cette manifestation s’est faite en partenariat avec l’IRD, la Fondation Paul Ango Ela de géopolitique en Afrique Centrale et l’Université Catholique d’Afrique Centrale. Le colloque a bénéficié du soutien financier du CNRS, de l’IRD, du fonds d’Alembert du ministère des affaires étrangères, de l’Agence Universitaire de la Francophonie, du ministère de l’enseignement supérieur du Cameroun et du CIFOR. Nous les en remercions. Les travaux présentés ici sont des versions profondément remaniées d’une sélection de communications issues du colloque.
Pour citer cet article
Référence papier
Séverin Cécile Abéga, Kalliopi Ango Ela, Marc-Eric Gruénais et Maud Saint-Lary, « Editorial », Bulletin de l'APAD, 29-30 | 2009, 1.
Référence électronique
Séverin Cécile Abéga, Kalliopi Ango Ela, Marc-Eric Gruénais et Maud Saint-Lary, « Editorial », Bulletin de l'APAD [En ligne], 29-30 | 2009, mis en ligne le 17 juin 2010, consulté le 21 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/apad/4018 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/apad.4018
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