Navigation – Plan du site

AccueilNuméros60Le métier de procurateurVue sur le patrimoine privé de l’...

Le métier de procurateur

Vue sur le patrimoine privé de l’empereur dans une province procuratorienne.

Localisation et administration des propriétés impériales en Maurétanie Césarienne
Zheira Kasdi
p. 145-164

Résumés

Les grands domaines impériaux de Maurétanie Césarienne sont attestés par une série d’inscriptions qui n’a jamais fait l’objet d’une étude d’ensemble. La faiblesse quantitative de cette documentation ainsi que son caractère fragmentaire et parfois énigmatique a pu constituer un obstacle à l’étude de ces territoires. Cet article souhaite proposer une présentation générale de ces domaines en deux temps. À partir des sources disponibles et explicitement en lien avec les saltus impériaux, il s’agira tout d’abord de localiser les propriétés en Césarienne puis de tenter de cerner le poids des autorités compétentes sur ces territoires, à savoir le procurateur-financier et le procurateur-gouverneur.

Haut de page

Texte intégral

  • 1 Plin., nat., XVIII, 35.
  • 2 Kolendo 1976, p. 13-14.
  • 3 Carcopino 1906, p. 423-440 ; Kolendo 1976, p. 7-19 ; Fustel de Coulanges 1885 = réed. 1979 p. 28- (...)
  • 4 Bell. Afr., 97.
  • 5 Kolendo 1976, p. 10.
  • 6 Une inscription des environs de Calama atteste l’existence d’un saltus impérial sous le règne de (...)
  • 7 Sur la res priuata et le patrimonium principis : Hirschfeld 1902 ; Nesselhauf 1963 ; Masi 1971, c (...)

1Dans un célèbre passage, Pline l’Ancien rappelle que six propriétaires possédaient la moitié de l’Afrique quand Néron décida de s’emparer de leurs biens1. Désignées sous le terme de saltus ou fundi, ces propriétés privées étaient constituées d’un ensemble de terres pour la plupart labourées et mises en valeur. Bien avant la pénétration romaine, les saltus africains appartenaient aux rois numides et à quelques membres de l’aristocratie provinciale2. La documentation montre que dès l’occupation, la propriété de bon nombre de ces domaines, notamment ceux de la région du moyen Bagradas pour lesquels on est le mieux renseignés, était passée aux sénateurs romains ainsi qu’à l’empereur et aux membres de sa domus3. Déjà la défaite et la disparition de Juba Ier avaient entraîné la confiscation de ses biens4. Ces accaparements qui se poursuivirent avec l’évincement des rois numides au ier siècle constituèrent la base de développement des grands domaines impériaux en Afrique5. Attestés bien avant Néron6, ils avaient été rattachés au domaine de la ratio priuata, la caisse privée, que l’on identifie habituellement à la fortune personnelle de l’empereur et des membres de sa famille, ou au patrimonium, le patrimoine privé de l’empereur qu’il tenait de ses prédécesseurs et qu’il transmettait à ses successeurs7.

  • 8 CIL VIII, 10570 et 14464 ; ILS 6870 ; ILTun. 1237. Voir également les études récentes consacrées (...)
  • 9 Les grands domaines impériaux de Maurétanie Césarienne sont la plupart du temps évoqués comme poi (...)
  • 10 Cet article est le fruit d’une première réflexion menée dans le cadre de ma thèse de doctorat, « (...)
  • 11 Ce travail sera complété ultérieurement par un second article approfondi consacré plus spécifique (...)

2La longue inscription de Souk el Khemis8, datée des années 181-182, nous renseigne, dans les grandes lignes, sur la façon dont pouvait être administré un domaine impérial et sur la condition des paysans qui y travaillaient. Le texte rapporte la supplique que les cultivateurs du saltus Burunitanus (Souk el Khemis), en Afrique Proconsulaire, adressèrent à Commode. Installés sur une propriété de l’empereur, les colons – coloni – se plaignirent à leur maître de l’augmentation des redevances agraires et des corvées par le fermier du domaine, avec la complicité du procurator. On ne possède aucun équivalent de ce document pour les Maurétanies. Néanmoins, les sources épigraphiques confirment l’existence de domaines impériaux dans la région de Sétif, à l’est de la Césarienne. La concentration de ces grandes propriétés dans la partie orientale de la province constitue une particularité dans la mise en valeur et l’administration de cette portion du territoire. Aucun indice, aucune donnée ne justifie la thèse d’une transposition stricte des cadres de gestion et d’organisation des propriétés princières de Proconsulaire et de Numidie à celles de la Césarienne. La faiblesse numérique et l’état des sources expliquent sans doute le fait qu’aucun historien, en dehors de Paul-Albert Février dans un article de 1966 publié dans les Mélanges offerts à André Piganiol, ne se soit consacré à l’histoire des grandes propriétés princières en Maurétanie9. L’exploitation de la documentation sous un nouvel angle, celui de l’administration, appelle la réouverture du dossier10. Avant de proposer une première réflexion générale sur les cadres de la gestion des propriétés impériales en Maurétanie Césarienne, on tentera d’identifier ces grands domaines à la lumière de la documentation disponible11.

1. Implantation des domaines

1.1. Les mentions explicites de la ratio privata

  • 12 Il est possible que certaines de ces propriétés impériales aient été autrefois des propriétés per (...)
  • 13 À titre d’exemples : AAAlg, f. 16, nos 87, 88, 90, 320, 327, 329. Horrea à l’ouest de Sétif (AAAl (...)

3À aucun moment, le mot patrimonium n’apparaît dans la documentation épigraphique tirée de la Césarienne. On dispose en revanche de quelques inscriptions, essentiellement mise au jour dans la région de Medjana (au sud-ouest de Sétif), faisant explicitement référence à la ratio priuata. La fertilité des sols ainsi que la situation idéale de Sétif et de ses environs à la croisée de voies de communication reliant, entre autres, l’hinterland au littoral et à la Numidie, a sans doute contribué au développement des grands domaines princiers12. Les nombreux vestiges de meules, moulins et pressoirs retrouvés sur les différents sites témoignent par ailleurs de la concentration accrue des exploitations agricoles dans la région13.

  • 14 AAAlg, f. 15, no 79. Payen 1870, non satisfait de sa lecture, n’a pu déchiffrer qu’une infime par (...)
  • 15 AAAlg, f. 15, no 82 ; Leclerc 1864, p. 101 no 12 ; Renier 1864, p. 318-321; Cortés Bárcena 2013, (...)
  • 16 À Bled Bachir ben Yahya. AAAlg, fo 16, no 332.

4La plus ancienne mention de la ratio priuata pourrait remonter à l’époque d’Antonin le Pieux et ferait très vraisemblablement référence à la délimitation d’un domaine par un procurator rationis priuatae dont l’identité complète fait défaut [2]14. Dans les environs, un texte remontant au règne de Sévère Alexandre rappelle qu’un procurator de la ratio priuata, Q. Axius Aelianus, avait eu à s’occuper d’une assignation de terrains en faveur de colons sur le domaine de Matidie (... terminac(iones) [a]grorum defenicionis Matidiae) [17]15. Matidie l’Aînée, nièce de Trajan, et/ou la Jeune, fille de la première et belle-sœur d’Hadrien, possédait/aient donc des terres en Maurétanie Césarienne, comme l’atteste encore une autre source des années 222-235, retrouvée à 18 km à l’ouest-sud-ouest de Sétif, mentionnant le rétablissement d’une limite entre deux castella par Q. Axius Aelianus [16]16. Le nom castellum Medianum [M]atidianum Alexandrianum Tilirnensem que portait une des deux entités vient confirmer l’existence d’un domaine impérial à cet endroit.

  • 17 AAAlg, f. no 86. Marchand 1866, p. 85, no 103 : copie du Cdt Payen, « La transcription, d’une exa (...)
  • 18 Près de Sétif : AAAlg, f. 16, no 319.
  • 19 Poulle 1873-1874, p. 363-365.

5Toujours dans la plaine de la Medjana, la ratio priuata est encore mentionnée dans une inscription du iie-iiie siècle aux côtés d’un territorium Aurelie<n>se [23]17, nom qui n’est pas sans rappeler celui de Caracalla et dont fit également usage, en 213, le castellum Aureliane[nse] Antoninia[nense] à Aïn Zada [6]18, autre propriété impériale révélée également par la dédicace d’un autel en l’honneur de Pertinax [4]19. Le document rappelle qu’en 193, les colons du caput saltus Horreorum Pardalari(i), par ailleurs évoqués dans le document précédemment cité, consacrèrent un autel pour le salut de leur maître. C’est l’unique inscription de Césarienne exclusivement consacrée à Pertinax qui nous soit parvenue.

  • 20 À Bir Bou Saadia : AAAlg, f. 6, no 329.
  • 21 Aounallah 2010, p. 13-17 entre autres ; Leveau 2012 ; Baroni 2020.

6À une vingtaine de kilomètres au sud d’Aïn Zada20, on retrouve une nouvelle fois le procurateur de la ratio priuata, Axius Aelianus, sur la dédicace d’un autel en l’honneur de Sévère Alexandre [15]. Contrairement aux provinces africaines situées plus à l’est, c’est le seul texte à mentionner un uicus du domaine impérial en Césarienne. Une étude récente a démontré que ce mot, comme celui de pagus et de castellum, renferme des réalités différentes selon les situations21. Dans notre cas, la présence de colons, d’un responsable de la caisse privée ainsi que l’expression uici Aug(usti) n(ostri) invitent à traduire uicus par « propriété ». Faute de sources complémentaires, il est malaisé de dire si le uicus de Bir Bou Saadia faisait partie du même domaine localisé à Aïn Zada ou s’il s’agissait d’une entité indépendante.

  • 22 AAAlg, f. 26, no 30.

7Une dernière inscription de Bahira22, au sud de Aïn Oulmène dans la région de Sétif, signale les limites d’une propriété foncière qui appartenait à deux corégents non identifiés [22] : Termines defensionis rationis priuati dd(ominorum) nn(ostrorum) Augg(ustorum).

  • 23 AAAlg, f. 20, no 24.
  • 24 RE XIX, 1, col. 1214, no 32 ; PIR² P 277 ; Thomasson 1960, p. 255 ; 1972, col. 410, no 11 ; 1996, (...)
  • 25 Dalla Rosa 2017b.

8Si en dehors de la région des Hautes plaines de Sétif et de la vallée de la Medjana, le dossier relatif au patrimonium Caesaris pâtit du manque de données, l’étendue de la Césarienne suppose l’existence d’autres propriétés impériales à d’autres endroits de la province. C’est ce que tend à confirmer une inscription mise au jour à l’extrémité occidentale du territoire, à El Rahel, au nord d’Albulae (Aïn Temouchent) [1]23. Elle témoigne d’une opération de bornage réalisée par le procurateur-gouverneur C. Petronius Celer24 en 137, sous l’autorité de l’empereur Hadrien (ex auctoritate), entre les Regienses et le saltus Cum[---]. La délimitation se fit vraisemblablement sous les auspices de l’héritier au trône, L. Aelius César, pris à titre privé (auspiciis L(ucii) Aeli(i) [Caesaris] Imp(eratoris) fil(ii)), car le saltus en question lui appartenait25.

  • 26 De Fortia d’Urban 1845, p. 4.

9Enfin, il arrive que les traces archéologiques et la toponymie révèlent la présence d’un patrimoine impérial. C’est le cas, par exemple, de la station Paccianis Matidiae sur la voie du littoral qui relie Igilgili (Jijel) à Chullu (Collo), propriété d’une Matidie26. En dehors de ces attestations explicites, d’autres indices, comme la mention de colons et de castella à un endroit donné, permettent d’identifier un domaine princier.

1.2.  Coloni et castella des Hautes Plaines de Sétif

  • 27 Février 1966, p. 219-220.

10Le fait le plus marquant pour pratiquement la totalité des sources tout juste évoquée [4, 6, 17, 15], en provenance de Sitifis et de ses environs, est la mention des colons27 :

Tabl. 1 : Les occurrences du terme colonus dans les inscriptions du dossier des domaines impériaux

Localités et sources

Mentions

Date

Aïn Melloul [3]

les coloni domini n(ostri)

190

Aïn Zada [4]

les coloni domini n(ostri) caput saltus Horreor(um) Pardalari(enses)

193

Sidi Embarek [5]

les coloni Perdicen[ses---]

entre 198 et 211

Aïn Zada [6]

les coloni caput saltus Horreorum et Kalefacelenses Pardalarienses

213

Guellal [13]

les coloni eiusdem Kastelli

234

Bir Bou Saadia [15]

les col(oni) uici Aug(usti) n(ostri)

entre 222 et 235

Bordj Medjana [17]

les coloni kas(telli) Turrensis

entre 222 et 235

Kherbet Zerga [21]

les coloni du castellum Cellensis

243

Bordj Reddir [24]

les coloni Lemellefens(es).

iie-iiie siècles

  • 28 Kolendo 1976.
  • 29 Avg., civ., X, I, 2 : « Appellantur coloni qui condicionem debent genitali solo propter agricultu (...)
  • 30 Fustel de Coulanges 1923, p. 118-119.

11Les grands domaines étaient ainsi cultivés par des colons, hommes libres, citoyens romains ou pérégrins. L’exemple du saltus Burunitanus prouve qu’un grand domaine pouvait être séparé en deux parties : l’une concédée aux coloni en échange d’une rente ou d’une redevance en nature28, la seconde réservée au propriétaire. Bien qu’étant libres, les colons étaient dans la dépendance du détenteur du sol, comme le précise Augustin d’Hippone : « Nous appelons colons ceux qui doivent leur condition au sol où ils sont nés et qui le cultivent sous l’autorité domaniale d’un propriétaire »29. Ils avaient donc un dominus, un propriétaire qui était à la fois leur maître et dont ils servaient la terre30. On retrouve d’ailleurs, dans la documentation relative aux domaines impériaux de Césarienne, l’emploi récurrent du titre dominus. Les colons y ont recours à plusieurs reprises pour évoquer l’empereur : coloni domini n(ostri) [4] et d(omino) n(ostro) à Aïn Zada [6] ; d(omino) n(ostro) à Bordj Medjana [17]. Il est aussi fait référence aux dd(ominorum) nn(ostrorum) Augg(ustorum) sur la borne de limitation du domaine impérial de Bahira [22], sans que les cultivateurs ne soient cités.

  • 31 Comme cela est le cas dans l’inscription de Henchir Mettich des années 115-117 rappelant la lex M (...)

12Dans le dossier qui retient ici l’attention, le premier emploi de l’expression dominus noster remonte au règne de Commode [3]. La façon dont est employée cette formule, dans les documents issus des grands domaines princiers, met en lumière la relation immédiate qui liait les coloni et l’empereur en tant que propriétaire des terres sur lesquelles ils œuvraient31.

  • 32 Respectivement AAAlg, f. 6, nos 368, 371 ; f. 26, no 3, près du no 40, 135.

13En plus des exemples qui viennent d’être signalés, d’autres inscriptions évoquent encore des colons dans la région de Sétif. Si les documents en provenance de Guellal [13], Aïn Melloul [3], Bordj Reddir [24], Sidi Embarek [5] et Kherbet Zerga [21]32 ne font pas explicitement référence aux saltus, la présence de colons, l’usage de la formule coloni domini n(ostri) et le fait que les inscriptions aient été découvertes à proximité des domaines impériaux expressément attestés sous-tendent l’établissement d’une ou plusieurs propriétés impériales sur ces sites.

  • 33 Février 1966 ; 1967 ; 1983.
  • 34 Il fait peu de doute que les coloni Perdicen[ses] et les coloni Lemellefens(es) soient des colons (...)
  • 35 Rebuffat 1993 ; Aounallah 2010, p. 16-17. Pour une mise au point sémantique récente : Baroni 2020

14La mise en série des sources permet de mieux entrevoir non seulement la forte concentration des castella dans la région des Hauts Plateaux de Sétif, déjà soulignée par P.-A. Février33, mais aussi l’étroite corrélation entre coloni et castella34. Généralement défini comme un hameau fortifié, le castellum est une agglomération dont le statut, difficile à établir, semblerait couvrir des réalités différentes35.

  • 36 Février 1966, p. 219.
  • 37 Février 1966, p. 223-224.
  • 38 Février 1966, p. 224.
  • 39 Bénabou 1976, p. 191.
  • 40 AAAlg, f. 16, no 332.

15Par chance, on dispose de deux inscriptions (partiellement évoquées) en provenance d’un même site, celui de Aïn Zada, mettant en lumière l’évolution de la situation des colons sur une vingtaine d’année. En 193, les colons du chef-lieu du saltus Horreorum et du saltus Pardalari font élever un autel et le dédicacent à une divinité pour le salut de l’empereur Pertinax [4]. En 213, les colons de ce même lieu, associés aux colons du saltus Kalefacel 36, constituent un castellum dans lequel ils sont réunis (castellum quem constituerunt) [6]. À cette occasion ils consacrent un autel pour le salut de Caracalla et rendent hommage à l’empereur en nommant leur agglomération castellum Aureliane[nse] Antonia[nense]. Comme l’a souligné P.-A. Février, les textes sur les colons remontent au iie siècle, tandis que ceux en rapport avec les castella des domaines de Sétif sont datés du règne de Caracalla37. Les documents de Aïn Zada témoignent de la réelle volonté – voire la nécessité – des colons de différents domaines de se réunir dans un seul et même castellum. Cette opération ne pouvait être motivée que par les avantages juridiques et/ou économiques qu’ils devaient en tirer. Selon P.-A. Février, il ne s’agirait pas ici d’une agglomération au sens strict du terme, mais d’« une réalité juridique qui regroupe des habitants de différents domaines »38 s’incarnant vraisemblablement par « une construction ou un groupe de constructions à rôle défensif »39 sur le terrain. Ainsi les colons des grands domaines impériaux pouvaient s’organiser en castella, comme le prouvent également les documents datés entre 222 et 235 de Bled Bachir ben Yahya [16]40 et de Bordj Medjana [17]. À Bordj Medjana, un territoire est assigné aux colons d’un castellum sur une propriété princière par le procurateur de la ratio priuata. À Bled Bachir ben Yaya, le même procurateur procède à la pose de termini sur l’ancienne limite, séparant deux castella, ce qui suppose qu’ils existaient avant le règne de Sévère Alexandre et pour l’un d’eux on a pu voir comment sa dénomination l’inscrit dans les biens d’une Matidie.

  • 41 « En vertu de l’indulgence du nouveau siècle de l’Empereur César Marcus Antonius Gordianus, Invai (...)
  • 42 Le kastellum Thib[---].
  • 43 Le kastellum Vanarzanense : AAAlg, f. 16, no 380, à une dizaine de kilomètres au sud-ouest d’Aïn (...)
  • 44 AAAlg, f. 16, no 347. Le texte ne mentionne pas de castellum. Le site de Kherbet Zembia accueilla (...)
  • 45 Carcopino 1918, p. 20-22.

16Le regroupement des colons des saltus impériaux au sein d’un castellum, que ce soit par la volonté des cultivateurs ou par celle de l’empereur, voire du gouverneur, est motivé par le souci d’une meilleure organisation des colons – aussi bien juridique qu’institutionnelle et économique – dont la prospérité des saltus au iiie siècle a sans doute fait augmenter le nombre. C’est ce que suggère la série de sources épigraphiques quasi identiques remontant aux années 238-23941 : dans des castella à Aïn Melloul [18]42, à Kherbet Ksar Tir [19]43 et à Kherbet Zembia [20]44 des opérations d’agrandissement et d’embellissement ont lieu au même moment45 :

17Indulgentia noui seculi (!) Imp(eratoris) Caes(aris) M(arci) Antoni Gordiani, Inuicti, Pii, Felicis, Aug(usti), restitutoris orbis, kastellum Vanarzanensem, quod antehac angusto spa[ti]o cinctum muro continebatur, nunc reparatis ac fotis uiribus fiducia pacis hortan[te], ad faciem maioris loci [prol]atum est, Faltonio Restitu[ti]ano, u(iro) e(gregio), praeside, curante [---]elio Felice, u(iro) e(gregio), proc(uratore) Aug(usti) n(ostri)

  • 46 P.-A. Février (1967, p. 62-63) estimait que l’absence d’inscriptions datées antérieurement à la f (...)
  • 47 AAAlg, f. 16, no 391 (15 km au S.-E. de Sétif).
  • 48 AAAlg, f. 16, no 183.
  • 49 AAAlg, f. 16, no 372.
  • 50 RE XIII, 1, col. 370, no 90 ; PIR² L, 202 ; Pflaum 1960, 2, 808, no 316 ; Thomasson 1960, 2, p. 2 (...)

18On assiste ainsi au progrès continu de l’habitat groupé et à une évolution sociale et juridique des habitants de grands domaines impériaux dans la région de Sétif au iiie siècle46. C’est ce que prouve encore un dossier documentaire antérieur aux aménagements réalisés en 238-239 dans cette partie de la province. Cinq inscriptions au formulaire identique – seul le nom du castellum change – trouvées à Aïn Melloul [9], Aïn Soltane [10]47, Aïn el Hadjar [8]48, Bir Haddada [11]49 et à Sidi Embarek sur le site de Perdices [12], indiquent qu’en 227, grâce à l’infatigable indulgence de leur maître Sévère Alexandre (infatigabili indulgentia domini n(ostri)), les forces et les habitations ayant été accrues (auctis uiribus et moenibus suis), les habitants des castella ont bâti les remparts (castellani muros extruxerunt), avec les soins du gouverneur de la province T. Licinius Hierocles50. En ce qui concerne le castellum de Perdices, une inscription incomplète révèle que quelques années auparavant, entre 198 et 209, au même endroit, des coloni ont réalisé une chose qu’ils ont en même temps dédicacée en hommage à Septime Sévère et ses fils [5]. Sous Sévère Alexandre, les coloni deviennent des castellani. Entre 198-209 et 227, les colons du saltus impérial de Perdices ont donc été intégrés dans un castellum.

  • 51 L’œuvre de Gordien III dans la région n’est pas négligeable (Bertolazzi 2023, p. 12-18). Une pier (...)
  • 52 AAAlg, f. 16, no 368.
  • 53 Lassère 1977, p. 264.
  • 54 Selon J. Carcopino (1918, p. 13, n. 6) il faut comprendre les Serteitani du castellum Paganicense(...)
  • 55 Spart, Sept. Sev., XVIII, 3. Parallèlement, la res priuata s’étend dans d’autres provinces africa (...)

19Les inscriptions remontant au règne de Sévère Alexandre sont nombreuses. Elles témoignent de l’intérêt du pouvoir impérial pour les grands domaines, un intérêt qui se manifesta entre autres par des aménagements poursuivis jusque sous Gordien III51. Ainsi, une inscription de Guellal, datée de 234, révèle que l’empereur fait construire l’enceinte du castellum Diane<n>sis par l’intermédiaire des coloni [13]52. Un autre document des années 233/234-235, retrouvé à Kherbet Gidra [14] , précise que Sévère Alexandre a fait faire le rempart des Paganicenses de Sertei, des colons53 habitant peut-être un castellum54. Il semblerait que le successeur d’Elagabal ait mis en place un vaste programme d’organisation ou de réorganisation des domaines du patrimonium en Maurétanie Césarienne qui, sous le règne des premiers Sévères, s’étaient étendus. Ils avaient peut-être déjà fait l’objet d’un premier aménagement administratif sous Septime Sévère. Les grandes propriétés africaines jouèrent incontestablement un rôle dans les réformes enclenchées par cet empereur dont l’objectif était d’augmenter les revenus du fisc et de renforcer les structures de l’État après la guerre civile. Elles lui permettaient de développer sa politique annonaire et d’assurer les distributions gratuites et journalières d’huile à la plèbe romaine55. En l’état actuel de la documentation et de nos connaissances, les limites territoriales des grands domaines impériaux de Césarienne sont impossibles à définir, ce qui en complique le recensement. Les sources permettent toutefois d’en appréhender, dans les grandes lignes, les cadres de leur gestion.

2. Gestion et administration des domaines princiers

  • 56 CIL VIII, 10570 et 14464 ; ILS 6870 ; ILTun. 1237 : 3e colonne, l. 22-23, procuratores quibus not (...)
  • 57 Christol 1990 ; 1996 ; 1999 ; 2018.
  • 58 À notre connaissance, il n’existe qu’une seule attestation épigraphique à Henchir el Abiod (CIL V (...)

20L’exemple du saltus Burunitanus révèle que les grands domaines pouvaient être pris en adjudication par un fermier, le conductor56. Ce dernier exploitait alors, pour son propre compte, l’ensemble du domaine par l’intermédiaire des coloni qui y étaient installés et y exerçait des droits de propriété. C’était au procurator que revenaient la gestion des propriétés impériales et l’adjudication de la ferme du domaine57. À notre connaissance, aucun document de Césarienne ne fait état de conductores58, contrairement aux procuratores qui apparaissent à plusieurs reprises.

2.1. Les procurateurs chargés des grands domaines du prince

  • 59 N’est pas versée à cet ensemble l’inscription d’Arbal (CIL VIII, 9790) dont l’interprétation est (...)
  • 60 Vraisemblablement une procuratèle sexagénaire : Pflaum 1960, 2, p. 791.

21On dispose de très peu d’éléments concernant les procurateurs en charge des biens de l’empereur en Césarienne, d’autant que certains documents sont connus uniquement par fragments. Le dossier est approximativement daté des iie et iiie siècles59. Le manque de données ne permet pas de cerner le cadre hiérarchique de ce service. D’autre part, le simple titre de procurator Augusti, dans le contexte maurétanien, ne suffit pas toujours à déterminer si on a affaire à un procurateur-gouverneur ou à un procurateur-financier. Dans le cadre de notre enquête, il est fermement établi que Q. Agrius Rusticanus comme Q. Axius Aelianus étaient des procuratores rationis priuatae60.

  • 61 PIR² A 1688 ; Renier 1864 ; Pflaum 1960, 2, p. 851 no 328.
  • 62 Pour la Dacie (Sarmizegetusa) : CIL III, 1422 (ILS 3636 ; IDR 3, 2, 206) ; AE 1982, 828 ; CIL III (...)
  • 63 Vers 232 pour Pflaum 1960, 3, p. 1097.

22En ce qui concerne Q. Axius Aelianus61, qui bénéficie d’une documentation abondante en provenance de la Maurétanie Césarienne [15, 16, 17] et de la Dacie62, les limites chronologiques de sa fonction sont assez précises. Grâce à deux documents africains [15, 17], nous savons qu’il exerça sa fonction de procurateur de la ratio priuata sous le règne de Sévère Alexandre, soit entre 222 et 23563.

  • 64 PIR² A 465 ; Pflaum 1960, 2, p. 790, no 305.
  • 65 Découverte signalée en 2001 dans Aounallah 2001, p. 178, n. 142. Aucun document concernant ce pro (...)
  • 66 Le déroulement de sa carrière est problématique. Pour Pflaum (1960, 2, p. 791), qui ne connaissai (...)
  • 67 Z. Ben Abdallah et L. Ladjimi Sebaï (2003, p. 265, 267) estiment que la carrière a pu débuter sou (...)
  • 68 CIL VIII, 11163 et EE V, no 335. Cagnat 1885.
  • 69 Cagnat 1885, p. 18.
  • 70 Il est tout à fait possible que le mot TOTIVS procède d’une erreur de lecture, tout comme Cagnat (...)
  • 71 À la l. 3, le IS appartenait peut-être au mot [RATION]IS et le T était peut-être en fait le P de (...)
  • 72 Le nom de son épouse Septimia Valeriana est intéressant : indiquerait-il un lien de parenté avec (...)
  • 73 L’inscription indique qu’il a été uice praesidis (...) functo, le titre officiel de praeses étant (...)
  • 74 Aounallah 2001, p. 178, n. 142.

23La carrière de Q. Agrius Rusticianus64 est mieux établie depuis la découverte d’une inscription honorifique à Hr Sidi Khalifa, ancienne Pheradi Maius, au début des années 2000 [26]65. Ce nouveau document vient compléter un autre hommage fragmentaire découvert au même endroit à la fin du xixe siècle [25]. Il semblerait que ce « fonctionnaire » ait directement entamé une carrière administrative sans avoir accompli de milices équestres66. À partir de l’inscription fragmentaire [25], H.-G. Pflaum proposa de placer la procuratèle du tractus de Carthage vers 216 et la charge de procurator rationis priuatae per Italiam entre 212 et 217 pour Agrius Rusticianus. Ce sont ces bornes chronologiques qui furent notamment retenues par Z. Ben Abdallah et L. Ladjimi Sebaï67. H.-G. Pflaum, qui s’était aligné sur l’inscription telle qu’elle figurait et qu’elle était commentée dans le CIL, avait proposé de restituer aux quatrième et cinquième lignes du texte [dd(ominorum) n]n(ostrorum) M(arci) Aureli [An]to[nin[i] P]i[i Felicis A]ug(usti) [for]tissimi i[nuictissimi---], déduisant du second N non martelé qu’il s’agissait vraisemblablement ici de Caracalla. En fait, bien qu’ayant connaissance de l’estampage établi par R. Cagnat68 (fig. 1), I. Schmidt proposa une interprétation différente de la copie remise par le savant français, dans la notice qu’il prépara pour les suppléments du CIL et à partir de laquelle H.-G. Pflaum mena sa démonstration (fig. 2). Au moment de la publication, R. Cagnat avait indiqué le remploi des deux fragments dans des constructions, tout en insistant sur le fait que « les premières lignes seules [pouvaient] être déchiffrées avec certitude »69. Le reste de l’inscription posait donc, dès sa découverte, des problèmes de lecture70. Contrairement à ce qui est publié dans les suppléments (CIL et EE, 335), on constate que sur son estampage les lettres MAVREII sont collées et qu’il n’y a pas de N avant. Voyant probablement dans ces caractères les noms de l’empereur, Schmidt matérialisa la séparation du M des autres lettres dans sa notice. Mais l’existence d’un second monument honorifique complet pour le même personnage permet d’y voir plus clair [26]. On y apprend que Q. Agrius Rusticianus a été, entre autres, procurateur de la ratio priuata en Césarienne, fonction mentionnée en troisième position après la procuratèle du tractus de Carthage et la procuratèle de la ratio priuata pour l’Italie. Les deux inscriptions en question proviennent du même site. La similarité des textes conservés renvoie à des hommages sans doute adressés simultanément. Ainsi, plutôt que les nomina de Caracalla, conformément à la source la plus complète, c’est la procuratèle de la ratio priuata qu’il faut replacer à cet endroit de la lacune71. Par conséquent, la chronologie proposée par Pflaum n’est plus aussi certaine. Au regard de la datation des attestations épigraphiques de la ratio priuata en Césarienne72 et de la mention du titre de praeses dans le texte, la carrière de Q. Agrius Rusticianus se déroula sans doute au iiie siècle73. Honoré par les cur[iale]s municipi(i) Aure[li(i)] Phe[r]aditani M[aio]ris, le règne de Marc Aurèle ou bien celui de Commode constitue un terminus post quem, la cité ayant atteint ce statut avec cet empereur74.

Fig. 1 : L’estampage de R. Cagnat

Fig. 1 : L’estampage de R. Cagnat

Fig. 2 : L’édition de I. Schmidt

Fig. 2 : L’édition de I. Schmidt
  • 75 PIR² A 1503 : A. Stein avait suggéré avec précaution, de le rapprocher d’Aurelius Felix mais H.-G (...)
  • 76 RE VI, col. 1976, no 4 ; PIR² F 109 ; Pflaum 1960, 2, p. 828, no 322 ; 1982, p. 88, no 322 ; Thom (...)
  • 77 PIR² I 69.
  • 78 Marchand 1866, p. 85.
  • 79 Marchand 1866, p. 86.
  • 80 Christol, Magioncalda 1989, p. 16-17.

24[---]elius Felix75, mentionné au moins dans deux documents aux côtés du praeses Faltonius Restitutianus, a également eu à gérer les biens du patrimoine [18, 19 voire 20]76, tout comme Iucundus Peregrinus77 au regard de l’inscription relative à la délimitation d’une propriété impériale [23]. Pour ce dernier, le texte « d’une exactitude très contestable » mis au jour à Bordj Medjana, pose des problèmes de lecture78. Marchand79 et les éditeurs du CIL avaient considéré notre personnage comme un perfectissime et p(raeses). A-t-il vraiment été un u(ir) p(erfectissimus) ? En dehors de rares cas isolés qui s’expliquent par le contexte, jusqu’à la fin de la première moitié du iiie siècle, les gouverneurs de Maurétanie Césarienne portaient habituellement le titre de u(ir) e(gregius)80 et les exemples autour d’Axius Aelianus prouvent que le procurateur de la ratio priuata aussi. Ce n’est qu’à partir de la deuxième moitié du iiie siècle que ces procuratores arborent le titre de u(ir) p(erfectissimus). Notre document concernerait-il un procurateur-gouverneur d’époque tardive ? L’évocation de la ratio priuata et la délimitation du terrain laissent penser que Iucundus Peregrinus était plus vraisemblablement un p(rocurator) plutôt qu’un p(raeses).

  • 81 RE Suppl. IX, col. 15 ; PIR² A 1264 ; Pflaum 1960, 3, p. 1097 ; Thomasson 1960, p. 311 ; 1972, co (...)
  • 82 Selon H.-G. Pflaum (1960, 3, p. 1097), Asprius Sabinianus est un procurator rationis priuatae.

25En ce qui concerne un probable agent anonyme de Aïn Melloul [3] ainsi que C. Asprius Sabinianus81 [7], la nature des documents, leur lieu de découverte et les informations qu’ils délivrent incitent également à reconnaître des procurateurs-
financiers de l’empereur82. L’inscription de Bled Bachir ben Yahya [16] prouve que la mention du service de la ratio priuata n’était pas systématique dans les textes : un procurator de la ratio ou res priuata pouvait seulement porter le titre de procurator Augusti.

  • 83 Kolendo 1976, p. 64-65 ; Christol 2006.
  • 84 Boulvert 1970, p. 222-223, 389 ; Eck 2000, p. 255-257. L’absence du terme libertus dans les docum (...)
  • 85 Pflaum 1950, p. 157-160 ; Boulvert 1970, p. 392-409 ; Weaver 1972, p. 267-281 à qui l’on doit l’e (...)

26On peut se demander si, parmi les « fonctionnaires » passés en revue, certains étaient affectés à la gestion d’un saltus, voire d’une circonscription réunissant plusieurs propriétés à l’instar des procuratores tractus ou regionis d’Afrique83. Cela pourrait être le cas pour [---]elius Felix qui procède, aux côtés du gouverneur, à l’aménagement de trois castella différents et vraisemblablement en charge donc de plusieurs domaines au sein d’un même ensemble administratif. Malgré l’absence de preuve, il n’est pas impossible que les terres du prince et/ou de sa domus aient été exploitées en régie directe sous la responsabilité de ces procurateurs. Il arrivait que la mise en valeur de domaines revienne directement à un affranchi impérial également appelé procurateur, chargé de la concession d’unités d’exploitation aux colons, du contrôle de l’exploitation et du paiement des redevances84. On retrouverait ainsi, dans l’organisation administrative des domaines impériaux de la province, une forme de « dual equestrian-freedman procuratorial system »85, prenant tout son sens au regard de l’étendue de la province qui imposait une collaboration au sein des différents services de l’administration provinciale et entre ceux-ci.

  • 86 À ce propos, consulter Bertolazzi 2020, p. 190-194 et 217-218.

27Étant donné que les seuls procurateurs de la ratio priuata explicitement attestés appartiennent au règne de Sévère Alexandre, on pourrait considérer que leur présence en Maurétanie Césarienne était liée à des opérations d’organisation ou de réorganisation administratives ciblées et ponctuelles engendrées par l’extension des possessions impériales dans la province sous le règne de Septime Sévère86.

2.2. Les compétences des procurateurs équestres dans les propriétés impériales

  • 87 Dig., I, 19, 3.
  • 88 Capitol., Maxim., XIV, 1-2. Il lui était en principe interdit de condamner à la déportation (Dig.(...)
  • 89 Dig., I, 19, 3.
  • 90 Fustel de Coulanges 1923, p. 30 ; Kolendo 1976, p. 64-68.
  • 91 Freis 1967, p. 31-36 ; Kolendo 1976, p. 65.

28L’inscription relative au saltus Burunitanus ainsi que quelques lignes du Digeste87 indiquent que le procurateur-financier exerçait des attributions judiciaires sur le domaine qu’il administrait. Les colons du domaine impérial semblent avoir directement dépendu de lui. Dans leur malheur, c’était en effet au procurateur qu’ils s’étaient adressés en premier lieu. Complice du conductor, celui-ci avait ignoré leurs plaintes et était allé jusqu’à faire arrêter et battre certains d’entre eux. L’Histoire Auguste donne un autre exemple africain de protestations paysannes à l’encontre d’un procurateur qui, en dépit des magistrats municipaux et du proconsul de la province, avait proscrit et mis à mort des colons88. Le procurateur-financier avait également un rôle de police et de protection, puisqu’il pouvait interdire l’entrée des domaines impériaux à quiconque ayant commis ou pouvant commettre des violences à l’égard des coloni de César89. Il était ainsi chargé de leur protection et du maintien de l’ordre sur les terres du prince ou de ses proches, en émettant notamment des ordres réglant les conditions de vie à l’intérieure du domaine90. On sait par ailleurs que le procurateur du tractus Karthaginiensis avait à sa disposition un certain nombre de soldats provenant des cohortes urbaines entre autres91.

29Documents de la pratique, les inscriptions livrent un témoignage intéressant quant à l’implication des procurateurs équestres sur les saltus impériaux de Césarienne. Un recensement exhaustif des procuratores permet d’en dresser la liste suivante :

Tabl. 2 : Les procurateurs-financiers et les procurateurs de la ratio priuata attestés dans les inscriptions relatives aux domaines impériaux

  • 92 La fin de l’inscription de Kherbet Zembia [20] étant très mutilée, elle n’a pas été intégrée dans (...)

Procurateur

Date

Lieu

Activités

Ignotus

Entre 138 et161

Bordj Medjana [2]

Installation de bornes

Ignotus

190

Aïn Melloul [3]

Érection d’une statue ?

C. Asprius Sabinianus

Entre 184 et 222

Douar Boutara [7]

Assignation de limites ? Construction ?

Q. Axius Aelianus signo Ionius

Entre 222 et 235

Bordj Medjana [17]

Installation de colons sur un domaine impérial

Bir Bou Saadia [15]

Érection d’une borne-autel par les colons du uicus

Bled Bachir ben Yaya [16]

Rétablissement d’une ancienne limite entre deux castella

[---]elius Felix92

238-239

Kherbet Ksar Tir [19]

Gestion des travaux d’agrandissement des castella

Aïn Melloul [18]

Iucundus Peregrinus

iie-iiie siècle

Bordj Medjana [23]

Délimitation de terrain

Q. Agrius Rusticianus

iiie siècle

Sidi Khalifa [26]

Inscription honorifique

  • 93 Frontin., grom., II ; Rostovtzeff 1910, p. 383-385 ; Hinrichs 1989, p. 201-211.
  • 94 Hinrichs 1989, p. 200-201, 207-211 ; Burton 1993.
  • 95 Il n’est pas question ici de nouvelles fixations de limites, contrairement à ce que proposa F. T. (...)

30Pour les procurateurs de la ratio priuata comme pour les procurateurs-financiers, elle se traduit surtout par des opérations de bornage, de délimitation de territoires et d’implantation de colons, autant d’actions qui impliquent des compétences juridiques et administratives. Les données les plus pertinentes nous viennent surtout des inscriptions concernant Axius Aelianus. Elles révèlent, entre autres, que durant sa procuratèle, ce dernier a été amené à régler un litige reposant sur la limitation des territoires de deux castella. Les controverses liées aux tracés des limites (controverses de fine) et aux revendications d’une parcelle de terrain entre des cités (controverses de loco) étaient fréquentes93. Relevant du droit public, elles pouvaient être jugées ou arbitrées par différents fonctionnaires impériaux, dont le procurateur94. Le document de Bled Bachir ben Yahya précise qu’un terminus uetus a été restitué95 ex auctoritate d’Axius Aelianus entre le castellum Gurolensem et le castellum Medianum [M]atidianum Alexandrainum Tilirnensem. Le mot terminus peut-être compris de deux façons : il peut désigner une limite ou bien une borne-limite. Dans les deux cas, il peut aussi bien s’agir d’une controverse de loco, le terrain situé entre les deux localités est revendiqué par les deux parties, que d’une controverse de fine, une partie conteste les limites de son territoire. Dans cette dernière configuration, sans doute depuis quelques temps l’ancienne borne avait disparu ou avait été déplacée. Ainsi, la limite fut à nouveaux instituée ou la borne fut replacée sur ordre du procurateur à la suite de la controverse. Renouvellement de l’ancienne limite ou restauration de l’ancienne borne, ce sont en réalité deux choses identiques puisque replacer une borne revient à confirmer une limite. Cette opération a été réalisée « sous l’autorité d’Axius Aelianus », et donc suite à son intervention.

  • 96 Chouquer, Favory 1992, p. 23, 51-52.
  • 97 Rostovtzeff 1910, p. 383-385 ; 1911 ; Kolendo 1976, p. 18.
  • 98 Rostovtzeff 1910, p. 384.
  • 99 Pius et Felix sont utilisés ensemble à partir de la fin du règne de Commode et régulièrement au i (...)

31D’après le texte de Bir Bou Saadia, c’est également ex auctoritate u(iri) e(gregii) Axi(i) Aeliani que les colons du uicus de l’empereur ont érigé un autel [15]. Il s’agit vraisemblablement d’une borne-autel. Les autels, quadrangulaires ou triangulaires, tout comme les temples, pouvaient servir à borner une ligne frontière, notamment dans les cités96. D’ailleurs, l’ensemble des documents mentionnant l’intervention d’Axius Aelius évoque une assignation ou une délimitation de terrain. À Bordj Medjana [17], sous le règne de Sévère Alexandre, il procéda à l’installation de colons : « les délimitations des champs du domaine de Matidie ont été assignées aux colons du castellum Turrensis sur l’ordre d’Axius Aelianus, homme remarquable, procurateur d’Auguste de la caisse privée, par Cae(cilius ?) Martialis, arpenteur agraire ». Le lapicide a commis une erreur de rédaction en gravant « defenicionis » au lieu de definitionis. Les definitiones et les defensiones correspondent à un grand ensemble de terres en zones marécageuses et forestières, appartenant à l’empereur ou aux membres de sa famille, découpées en grandes parcelles formant des unités territoriales divisées en lots par les arpenteurs97. Le procurateur impérial les assignait ou les vendait à de petits propriétaires98. On retrouve encore la mention d’une defensio à Bahira, sur l’inscription d’un monument qui délimitait un domaine de la ratio priuata [22]. À Bordj Medjana, des colons sont donc implantés sur un domaine impérial, iussu u(iri) e(gregii) Axi(i) Aeliani. C’est également secundum iussionem qu’à Bordj Medjana [23], à une date antérieure ou postérieure au règne de Sévère Alexandre, une controverse semble avoir été réglée par Iucundus Peregrinus. L’expression apparaît aussi à Douar Boutara [7], peut-être dans un contexte identique99. L’emploi de l’expression iussu alicuius, tout comme la mention ex auctoritate, donne une valeur légale et juridique aux opérations effectuées par les procurateurs : y contrevenir constituerait un délit.

  • 100 Sur les agrimensores d’Afrique : Zerbini 1998.
  • 101 Chouquer, Favory 1992 ; Chouquer 2010, p. 217-226.
  • 102 Hinrichs 1989, p. 167-171; Chouquer, Favory 1992, p. 15-17.
  • 103 Rostovtzeff 1910, p. 384.
  • 104 Hinrichs 1989, p. 177-178 ; Chouquer, Favory 1992, p. 17.
  • 105 Boulvert 1970, p. 195, n. 709. ; Hinrichs 1989, p. 169-170.
  • 106 Il est fréquent que les procurateurs, ayant eu recours à des mensores pour traiter une plainte re (...)

32Il semblerait, à la lumière de ce dossier épigraphique relatif aux grandes propriétés princières, que les colons avaient essentiellement affaire aux procurateurs-financiers et aux procurateurs de la ratio priuata. On ne les voit jamais s’adresser au gouverneur de la province et nous n’avons aucune trace d’échange, d’action commune entre les colons des saltus et le procurateur-gouverneur. Les trois documents relatifs à Q. Axius Aelinaus sont intéressants car ils tendent à prouver que, tout comme le gouverneur effectuait des tournées à l’échelle de la province, le procurator rationis priuatae partait en tournée dans les domaines dont il était responsable. C’était certainement l’occasion pour les colons de lui présenter leurs doléances. Ses fonctions nécessitaient des opérations techniques et un enregistrement écrit de ses actes, ce qui lui imposait de se déplacer avec un personnel l’aidant dans sa tâche, dont notamment le mensor ou agrimensor, chargé de l’arpentage et de l’enregistrement du cadastre100. Les principales missions de l’arpenteur consistaient à restituer les plans cadastraux, formae, notamment à l’occasion de révision de la fiscalité, à délimiter et borner des territoires et à rétablir des limites. Il était également chargé de l’assignation des terres aux colons en créant des lots à partir d’un nouvel arpentage ou en transférant des domaines existants à de nouveaux bénéficiaires101. En ce qui concerne Cae(cilius ?) Martialis qui procède à la distribution de terres aux colons du castellum Turrensis [17], il est difficile de déterminer de quelle catégorie d’arpenteur il relevait : celle des arpenteurs militaires, celle des arpenteurs des tabularia impériaux employés au service de l’empereur, celle des arpenteurs au service des collectivités locales ou encore celle des arpenteurs indépendants102. Selon M. Rostovtzeff, il s’agirait d’un esclave impérial et donc d’un arpenteur « fonctionnaire », ce qui l’amena à développer « Cae(sariensem) Martiale agrimensore »103. Les arpenteurs qui officiaient pour le compte du prince étaient effectivement, en règle générale, des esclaves ou affranchis impériaux adjoints aux tabularia provinciaux et à l’administration des saltus du prince104. Leur statut de libertus ou de seruus était la plupart de temps indiqué dans les inscriptions105, ce qui n’est pas le cas ici. Il n’est pas impossible que l’on soit en présence d’un affranchi impérial ou encore que Martialis ait été un arpenteur militaire. Qu’il soit un arpenteur « fonctionnaire » ou un arpenteur militaire, il apparaît à travers le texte comme étant subordonné au procurateur. Il est fort probable qu’un arpenteur était également présent aux côtés d’Axius Aelianus au moment de régler la controverse qui opposait le castellum Gurolensem et le castellum Medianum [M]atidianum Alexandrianum Tilirnensem106.

  • 107 On le retrouve en Maurétanie Césarienne à Regiae (Arbal), dans le cadre d’un hommage rendu au pri (...)
  • 108 Moatti 1993, p. 49-54, 73-78.

33Parmi les moyens dont disposait le procurateur de la ratio priuata pour traiter les litiges, figure aussi l’accès aux archives, puisque la restitution de la limite/borne entre les deux castella a été faite secundum acta, conformément aux actes. L’opération n’est pas réalisée secundum formam, conformément au plan. Le terme acta, très peu utilisé dans les sources épigraphiques107, renvoie sans doute à des décisions ou des écrits antérieurs liés à la documentation cadastrale, conservés à Caesarea, la capitale provinciale, dans les archives locales que pouvait aussi consulter l’arpenteur employé dans un tabularium108.

  • 109 RE VIII A, 2, col. 1860, no 35 ; PIR2 V, 332 ; Pflaum 1960, 1, p. 240, no 104 ; Thomasson 1960, p (...)
  • 110 CIL VIII, 8369 (ILS 5961).
  • 111 CIL VIII, 21663 (ILS 5963 ; AE 1895, 68 ; AE 1997, 1745)
  • 112 CIL VIII, 8813 et CIL VIII, 8814 (ILS 5960).

34Il ressort de ces textes que l’assignation de terres et les délimitations constituaient des activités importantes pour les procurateurs impériaux à partir de la fin du iie siècle. Elles ont également occupé les gouverneurs de la province : en 128, M. Vettius Latro109 délimita le territoire des Zimizes à Igilgili110 et en 137, C. Petronius Celer délimita celui des Regienses111. Deux inscriptions d’El Guerria révèlent par ailleurs que la même année, ce dernier installa la gens Numidarum sur un territoire situé à 5 km de Bordj Medjana112. Cependant, il semblerait que les assignations et limitations de territoires, qui occupaient rarement les gouverneurs de la province dans les régions des domaines impériaux ou en dehors (Igilgili), soient celles qui impliquaient des gentes, des populations tribales nomades ou semi-nomades. Les procurateurs-financiers et le procurateur de la ratio priuata géraient, de leur côté, les opérations concernant les colons des grandes propriétés princières. On aurait donc une répartition des tâches qui permettrait d’alléger la charge du procurateur-gouverneur, de garantir une gestion efficace des grands domaines par le biais d’un personnel attaché à cette mission et préservée des conflits de compétence.

35L’intervention du gouverneur dans les propriétés du prince ne se limite pas aux questions de répartitions des terres. Elle se mesure par ailleurs à travers les travaux publics qu’ils étaient amenés à effectuer comme en témoigne le tableau suivant :

Tabl. 3 : Inscriptions mentionnant une intervention du gouverneur sur un domaine impérial

Localité

Date

Gouverneur

Aménagements réalisés

Er Rahel [1]

137

C. Petronius Celer

Délimitation du territoire des Regienses

Aïn el Hadjar [8],

Aïn Melloul [9],

Aïn Soltane [10],

Bir Haddada [11],

Sidi Embarek [12].

227

T. Licinius Hierocles

Construction simultanée des murs d’enceintes des castella par les castellani

Kherbet Gidra [14]

233/234-235

P. Sallustius

Sempronius Victor

Construction de murs d’enceinte par les Paganicenses Serteitanis

Aïn Melloul [18], Kherbet Ksar Tir [19],

Kherbet Zembia [20].

238-239

Q. Faltonius Restitutianus

Le procurateur [---]elius Felix veille aux travaux d’agrandissement qui ont lieu simultanément dans trois castella

  • 113 « Par l’infatigable bienveillance de notre maître Sévère Alexandre, Pieux, Heureux, Auguste, les (...)
  • 114 Kherbet Gidra, AAAlg, f. 16, no 34 : ruines sur 55 ha.
  • 115 RE I A, 2, col. 1958, no 21 ; PIR S 69 ; PIR² S 99; Pflaum 1960, 2, p. 840, no 325 ; 3, p. 998, n(...)
  • 116 Speidel 1973.
  • 117 Payen 1856, p. 174-175. Kherbet Zerga, AAAlg, f. 26, no 135 : ruines romaines sur 14 ha.
  • 118 RE III, 2, col. 1786, no 2 ; PIR² C 548 ; Thomasson 1960, p. 277 ; 1972, col. 78, no 13; col. 411 (...)

36En 227, T. Licinius Hierocles veille à la construction simultanée des murs d’enceintes de cinq castella des Hautes plaines de Sétif [8, 9, 10, 11, 12]113. Les remparts sont élevés par les habitants, castellani. Dans la même région, à Sertei114, en 233/234-235 P. Sallustius Sempronius Victor115 s’occupe de la construction de murs voulue par Sévère Alexandre et réalisée par les Paganicenses Serteitanis, populares suos, expression que l’on pourrait traduire par « ses gens » [14]. Le gouverneur est assisté dans sa tâche d’au moins un décurion d’aile116. Quelques années plus tard, en 238-239, sous la procuratèle de Q. Faltonius Restitutianus, le procurateur [---]elius Felix veille aux travaux d’agrandissement qui ont lieu dans trois castella de la même région, dont le castellum Thib[---], à Aïn Melloul où avaient déjà eu lieu des travaux sous la procuratèle de Licinius Hierocles [18, 19, 20]. On ignore si ce sont les habitants des castella qui ont fait les travaux. La fierté et l’émulation poussaient les colons à rappeler, dans l’inscription, leur rôle dans les aménagements effectués. Ainsi, un document de 234 [13] indique que l’empereur Sévère Alexandre a fait élever les murs du castellum Dianesis par les colons de ce même castellum : kastelli Dianesis extruxit per colonos eiusdem kastelli. Gouverneur à la tête de la Césarienne la même année, P. Sallustius Sempronius Victor n’est pas mentionné dans l’inscription. Il n’a pas pris part, d’une manière ou d’une autre, à la réalisation des travaux. En 243, les colons du castellum Cellense117 consacrent le mur qu’ils ont construit depuis le sol, murus constitutus a solo a colonis eius castelli Cellensis, au salut et à la sauvegarde de l’empereur Gordien III et de la domus diuina [21]. Là encore, le gouverneur de la province en poste à ce moment-là, L. Catellius Liuianus118, n’est pas cité. Les colons pouvaient donc élever leurs remparts seuls. La documentation laisse penser qu’en la matière, l’intervention du gouverneur ne se faisait que si les travaux nécessitaient l’intervention de soldats. Le procurateur-gouverneur pouvait très bien mettre à disposition des castella une main d’œuvre militaire ainsi que des techniciens spécialisés de l’armée.

  • 119 Il en va de même pour Axius Aelianus qui remplace à deux reprises le gouverneur des trois Dacies (...)

37Ainsi, le procurateur-gouverneur n’était pas exclu de l’administration des domaines impériaux, même si ses compétences semblent avoir concerné essentiellement les questions de sécurité (la construction de murs d’enceinte en fait partie) et le contrôle des populations tribales. Comme le sous-tendent les inscriptions de 238-239 relatives aux aménagements opérés dans les castella, il était amené à collaborer avec d’autres procurateurs équestres, notamment le procurateur de la ratio priuata. « Fonctionnaire » équestre nommé à la tête de l’administration de la caisse privée de l’empereur pour toute la province, il est fort possible que ce dernier ait séjourné dans la capitale provinciale, du moins le temps de prendre contact avec le gouverneur qui lui transmettait les informations utiles à sa tâche. On sait d’ailleurs que le procurator de la ratio priuata pouvait assurer l’intérim de la procuratèle de Maurétanie Césarienne. Alors qu’il est chargé de l’administration des biens de l’empereur, Q. Agrius Rusticianus est désigné pour gouverner la province, probablement après la disparition prématurée du praeses119. C’est qu’en tant que procurator priuatae rationis, il était tout à fait à même d’assurer la tâche du gouverneur et certainement le plus au fait de ses affaires en cours.

  • 120 Février 1982.
  • 121 Fentress 1990.
  • 122 Voir les feuilles 16 et 26 de l’AAAlg.
  • 123 Masi 1971, p. 17-22.
  • 124 Une inscription d’Aïn Rua (CIL VIII, 20318), à quelques kilomètres au sud-ouest de Satafis (AAAlg(...)
  • 125 Burton 1993, p. 27-28 ; Brunt 1966.

38La documentation épigraphique relative aux domaines impériaux ne nous est pas entièrement parvenue et il reste encore beaucoup à découvrir sur le sujet. Il ressort du dossier documentaire qui vient d’être parcouru que les propriétés impériales occupaient une place à part entière dans l’administration de la province. Leur concentration sur les Hauts Plateaux de Sétif, et notamment sur la Medjana, préfigure le découpage administratif à venir sous le règne de Dioclétien. S’il est certes difficile d’expliquer les raisons d’une telle densité des grands domaines princiers à cet endroit120, on peut toutefois supposer que la fertilité du territoire y ait fortement contribué et ait encouragé leur développement puisque l’économie de la région reposait essentiellement sur la culture du blé121 et l’oléiculture, comme en témoignent notamment les vestiges archéologiques retrouvés sur les sites122. En dehors d’un exemple remontant au règne d’Antonin le Pieux, les mentions épigraphiques de la ratio priuata datent du iiie siècle. L’avènement de Sévère marque le point de départ d’une reprise en main des grandes propriétés impériales qui se poursuit sous Gordien III et sans doute après. Avec le rétablissement de la ratio priuata dans un contexte général de restauration de l’État123 et après avoir mis la main sur les saltus de la province, notamment par le biais des confiscations après sa victoire sur Clodius Albinus, il fut certainement question de réorganiser, de mettre de l’ordre dans la gestion et l’administration des grands domaines124. Les motivations étaient sans doute liées à des impératifs d’ordre fiscal mais aussi à un souci de mise en valeur des terres agricoles. La tâche était trop astreignante pour être confiée au gouverneur de la province. C’est sans doute pour éviter d’alourdir sa charge qu’elle fut dévolue au procurateur de la ratio priuata. Pour la période couvrant la fin du iie et le début du iiie siècle, on en connaît deux, fermement attestés, Q. Axius Aelianus et Q. Agrius Rusticianus, peut-être un troisième sous l’identité de Iucundus Peregrinus. La procuratèle n’était donc pas une charge extraordinaire et la mission était prévue pour une certaine durée. Règlement de controverses, délimitation de territoires, installation de bornes, installation de colons, surveillance de l’avancement des travaux dans les castella : les procurateurs-financiers et les procurateurs de la ratio priuata étaient en contact permanent avec les colons des grands domaines, bien plus que les gouverneurs de province, d’après ce que révèlent les inscriptions. Leurs compétences judiciaires, qui s’étendaient au fur et à mesure, s’exerçaient sur les affaires liées au patrimonium et au fiscus125. Le procurateur-gouverneur devait très vraisemblablement être sollicité en dernier ressort, pour les affaires les plus graves, comme par exemple les litiges qui opposaient les cultivateurs au procurateur-financier. Il était leur dernier recours avant l’empereur. À l’évidence, il intervenait également en matière de sécurité et, à ce titre, pouvait participer à des travaux d’aménagement ou de construction d’édifices défensifs, comme le montre la série d’inscriptions des castella de la région de Sétif.

Dossier documentaire
(classement chronologique)

39[1] Er Rahel
CIL VIII, 21663 (ILS 5963 ; AE 1895, 68 ; 1997, 1745 ; 2017, 1750). 1,50 × 0,72 × 0,21 m. Hdl inconnue.

Ex au[ctor]itate | Imp(eratoris) Caes(aris), diui Traiani Parthici [f(ilii)],| diui Neruae
nepotis, Traian[i]
4| Hadriani Aug(usti), p(atris) p(atriae), p(ontificis) m(aximi),
tr(ibunicia) pot(estate) XX[I],| co(n)s(ulis) III, proco(n)s(ulis), Auspiciis L(ucii) Aeli,
[Ca|es(aris)] Imp(eratoris) {Imp} fil(ii), co(n)s(ulis), termini pos(iti) [in]|ter Regienses
et saltum Cu[---]
8| per C(aium) Petronium Celerem, proc(uratorem) Au[gusti],| an(no)
prouin(ciae)
lxxxxviii.

date : 137

40[2] Bordj Medjana
CIL VIII, 8810. Pierre très abîmée. 1 × 0,45 m. Hdl inconnue.

Ex aucto[ritate Imp(eratoris)]| C]aes(aris) T(iti) Aeli(i) H[adriani ---| procura[tor ?
rationis]| priuatae [---]|
acvsler [--- termin|os posuit [---|---|---|---.

date : entre 138-161

41[3] Aïn Melloul
CIL VIII, 8702. Dé d’autel. Dimensions inconnues. Ligatures à la l. 14.

Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Aur(elio) Commo|do Antonino Aug(usto), Pio, Feli|ci,
Sarmatico, Germani
4|co maximo, Brittanico,| ponti[fi]ci max(imo), trib(unicia)
po|test(ate)
XV, Imp(eratori) VIII, co(n)s(uli) VI,| p(atri) p(atriae), indulgentissimo 8|
principrincipi <!>, diui | M(arci) Antonini Pii fil(io), diui | Pii nepoti, diui Hadria|ni
pronepoti, diui Traiani
12| Parthici abnepoti, diui | Neruae adnepoti, [---]e[.] | nvm
splend(idissimae) colon(iae) mar(tialis) procu(ratore ?) | Aug(usti), coloni domini
n(ostri)
16| posuerunt.

date : 190

42[4] Aïn Zada
CIL VIII, 8425. Dé d’autel. 1,31 × 0,66 m. Hdl 4 cm.

Pro salute | Imp(eratoris) Caesaris | P(ublii) Hel(ui) Pertina4|cis, tribunicie <!>
po|testatis, co(n)s(ulis) II, p(atris) p(atriae),| coloni do[m]ini n(ostri) | caput saltus
Hor
8|reor(um) Pardalari, ha|nc aram posuerunt | et d(e)d(icauerunt).

date : 193

43[5] Sidi Embarek / Perdices
Février 1966, p. 217-219 = AE 1966, 592. Partie droite d’une pierre calcaire qui fut utilisée comme marche près de la margelle d’un puits. 0,55 × 0, 66 × 0, 19 m. Hdl : 5 cm (l. 1 à 5), 6 cm (l. 6).

Pro salute e[t] i[ncolumitate ---] | Impp(eratorum) [C]aess(arum), L(ucii) Se[ptimi
Seueri ---] | Pertenacis <!> et M(arci) Au[reli(i) Antonini],
4| Augg(ustorum) et
[[P(ublii) Septimi Getae ---,]] | coloni Perdicen[ses ---] | fecerunt idemque
[dedicauerunt ? ---].

date : entre 198-211

44[6] Aïn Zada
CIL VIII, 8426 (ILS 6890). Dé de piédestal. Dim. inconnues. Ligatures aux l. 4 et 17.

[Imp(eratori)] Caes(ari) M(arco) Au|[reli]o Seuero An|[to]nino Pio Fel(ici) 4|
Aug(usto), d(omino) n(ostro) Part(hico), Brit(annico) | max(imo), co(n)s(uli) IIII,
co|loni caput sal|tus Horreorum 8| et Kalefacelenses | Pardalarienses,| aram, pro
salu|te eius, consa
12|crauerunt et no|men castello | quem constitue|runt
Aureliane
16|[nse] Antoninia|[nense] posuerunt | et d(e)d(icauerunt),| an(no)
p(rouinciae)
clxxiiii.

date : 213

45[7] Douar Boutara
Albertini 1930, p. 141 no XXI (copie de P. Massiéra) = AE 1930, 47. Dalle utilisée en rebord à un puits. 0,95 × 0,55. Hdl 0,12 m. à 0,035 m.

Ex indulg|entia Imp(eratoris) C(aesaris) Ṃ(arci) | Antonini Pii 4| [F]elicis Aug(usti),
p(atri) (patriae),| iusus <!> C(aii) Aspri Sa|biniani, procu(ratoris),| Kstelu <!>
Vartani(ense).

date : entre 184 et 222

46[8] Aïn el Hadjar
Février 1966, p. 225 = AE 1966, 594. Angle droit inférieur d’une pierre. 0,55 × 0,38 × 0,15 m. Hdl 5 cm env. Hedera l. 7. Nombreuses ligatures. Restitution personnelle.

[Infatigabili indulgentia | dom(ini) n(ostri), Seueri [[Alexandri]] | Pii Felicis Aug(usti),
aucti]ṣ ụịṛịḅ[us | et moenibus suis] castellani | [---m]uros extrụ
4|[xerunt, curante
Lici]nio Hi|[eroclete, procura]ṭore | [Aug(usti), praeside pr]ọuinciae,| [a(nno)
p(rouinciae)
clxxxviii].

date : 227

47[9] Aïn Melloul
CIL VIII, 20486. Fragment. 0,33 × 0,44 m. Hdl 4,5 cm. Ligature l. 1.
Restitution personnelle.

[Infatig]ạbili indul[gentia | domini] n(ostri), Seueri [[Alexan|[ḍṛị]] Pii Felicis]
Aug(usti), auctis uiri[bus
4| et moen]ịḅụs suis kast|[ellani --- muros extrux|erunt,
curante Licinio Hiero|clete, procuratore Aug(usti),| praeside prouinciae, a(nno)
p(rouinciae)
clxxxviii].

date : 227

48[10] Aïn Soltane
BCTH 1918, p. CL-CLII = AE 1917-18, 68. Pierre rectangulaire. Hdl 6 cm. Hederae l. 2 et 9 et ligatures à chaque ligne.

Infatigabili indulgentia | domini n(ostri), Seueri | [[Alexandri]] Pii Felicis Aug(usti), 4|
auctis uiribus et moeni|bus suis castellani Cito|factenses muros extrux|erunt, curante Licinio
Hie
8|roclete, procuratore Aug(usti),| praeside prouinciae, a(nno) p(rouinciae) clxxxviii.

date : 227

49[11] Bir Haddada
CIL VIII, 8729. Fragment. Dim. inconnues. Hdl 5 cm. Restitution personnelle.

[Infa]tigabi[li indulgentia | [domini] ṇ(ostri), Seue[ri [[Alexandri]] | Pii Felicis
Aug(usti), auc]tis u[iribus
4| et moenibus suis castellani | --- muros extruxerunt,| curante
Licinio Hieroclete,| procuratore Aug(usti), praeside
8| prouinciae, a(nno) p(rouinciae)
clxxxviii.

date : 227

50[12] Sidi Embarek/ Perdices
Février 1966, p. 220-225 = AE 1966, 593. Pierre de grès. 0,66 × 0,94 × 0,21 m. Hdl : 6 à 3 cm. Hederae l. 2 à 8. Nombreuses ligatures.

Infatigabili indulgentia | dom(ini) n(ostri), Seueri [[Ạḷẹx̣ạṇḍṛị]] | Pii Felicis Aug(usti),
auctis uirib
4|us et moenibus suis castellani | Perdicenses muros extruxe|runt, curante
Licinio Hie|roclete, procuratore
8| Aug(usti), praeside prouinciae, a(nno) p(rouinciae)
|
clxxxviii.

date : 227

51[13] Guellal / castellum Diane<n>sis
CIL
VIII, 8701 (ILS 6887). Bloc cubique. À 25 km au sud de Sétif. Dim. inconnues. Inscription dans un cadre à queues d’aronde. Hederae et ligature à la l. 4

Imp(erator) Caesar M(arcus) | Aurelius Seuerus | [[Alexander, I]]nuictus 4| Pius Felix
Aug(ustus), muros | kastelli Diane<n>sis ex|truxit per colonos eiusde|m kastelli,
8|
(anno) p(rouinciae)
clxxxxv.

l. 5 : Diane<n>sis (Villefosse 1876, p. 212)

date : 234

52[14] Kherbet Gidra
CIL VIII, 8828 (CIL VIII, 20630, ILS 6689 ; AE 1971, 533 ; 1973, 651). Points de séparation à chaque ligne. Hederae aux l. 4 et 5. Ligatures aux l. 3, 5, 6, 7 et 8.

Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Aur(elius) Se|uerus [[Alexander]] | Pius Felix
Aug(ustus), muros
4| paganicenses Serte|itanis per popul(ares) suos fe|cit, cur(ante)
Sal(lustio) Semp(ronio) Victore,| proc(uratore) suo, instantibus Hel
8|uio Crescente,
dec(urione) ạḷ(ae) | I Cl(audiae) Kapitonianae [---].

date : 233/234 – mars 235

53[15] Bir Bou Saadia
Vars 1894, p. 691 no 121 ; Cagnat 1895, p. 73 no 11 = AE 1896, 34. Base avec corniche et soubassement. Dim. inconnues. Copie de P.-A. Février (archives).

--- ?| Imp(eratori) [---] | Victori [---diui] | Septimi Seueri 4| nepo[ti], M(arci) Aureli |
Antonini Magni f(ilio),| Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Aurelio | Seuero Alexan
8|dro,
P(io) F(elici) Aug(usto), ex auct(oritate) | u(iri) e(gregii), Axi(i) Aeliani, pro(curatoris)
| Aug(usti) n(ostri) r(ationis) p(riuatae), col(oni) uici Aug(usti) | n(ostri) aram
posuerunt.

date : entre 222 et 235

54[16] Bled Bachir ben Yahya
BCTH 1906, Comptes rendus, p. CCLXI = AE 1907, 5 (ILS 9382 ; 0,76 × 0,30 m. Hdl inconnue. Copie de Gsell, 1906, p. CCLXI no 2) ; Cortés Bárcena 2013, p. 186 no 72 . Nombreuses ligatures.

[E]x auc(toritate) Ax[i(i)]| Aeliani, u(iri) e(gregii),| proc(uratoris) Aug(usti), 4|
ter(minus) uetus po|situs, secun|dum acta, inter | kastell(a) Gurolen
8|sem et Medianum
| [M]atidianum Ale|xandrianum Tilir|nensem.

date : entre 222 et 235

55[17] Bordj Medjana / Kastellum Turrensis
CIL
VIII, 8812 (ILS 5965). Pierre trouvée sur la rive gauche de l’Oued Lachhour, à Méris, au milieu de la plaine de la Medjana. Fissurée sur sa longueur. Dim. inconnues. Ligatures nombreuses.

D(omino) n(ostro),| Imp(eratore) Cae(sare) M(arco) Au|relio Seuero Ale4|xandro Pio
Felice | Aug(usto), terminac(iones) <!> [a]|grorum defeni|cionis <!> Matidiae
ad
8|signantur, colo|nis kas(telli) Turrensi(s),| iussu u(iri) e(gregii), Axi(i) Aeli|ani,
proc(uratoris) Aug(usti) r(ationis) p(riuatae),
12| per Cae(cilium?) Martiale[m]
agrimesore(m) <!>.

date : entre 222 et 235

56[18] Aïn Melloul
Pallu de Lessert 1893, p. 236 = AE 1893, 103 (CIL VIII, 20487). Pierre remployée dans le mur d’une ferme. Abimée et brisée à droite, en bas et sur une partie du côté. 0,60 × 0,87 m. Hdl 3,5 cm. Points de séparation.

Indulgentia noui saeculi Imp(eratoris) Caes(aris) | M(arci) Antoni Gordiani [In]uicti
Pii | Felicis Aug(usti), restitụ[toris o]rbis,
4| Kast(ellum) Thib quod[ antehac] ạngus|to
spatio cinctu[m muro] conti|nebatur, nunc repa[ra]tis ac foṭ[is] | uiribus fiducia p[aci]s
[op]t[a]nt[e]
8| faciem maioris loci [pr]ol[atum] | est, Faltonio Restitu[tiano],| u(iro)
e(gregio), praeside, curant[e---e]|lio Felice, proc(uratore) Aug(usti) [n(ostri)---].

date : 238-239

57[19] Kherbet Ksar Tir
Cagnat 1903, p. 37 = AE 1903, 94. Pierre encastrée dans le mur d’une maison, gravée dans un cartouche à queues d’aronde. 1,30 ht x 0,85 m. Hdl inconnue. Nombreuses ligatures.

Indulgentia noui seculi <!> | Imp(eratoris) Caes(aris) M(arci) Antoni Gordiani Inuicti Pii
Felicis Aug(usti),| restitutoris orbis kastellum Vanaṛẓanensem
4| quod antehac angusto
spa[ti]o cinctum muro continebatur,| nunc reparatis ac fotis uiribus fiducia pacis
hortan[te],| ad faciem maioris loci [prol]atum est, Faltonio Restitu[ti]|ano, u(iro) e(gregio),
praeside, curante [---]elio Felice, u(iro) e(gregio), proc(uratore) Aug(usti) n(ostri).

date : 238-239

58[20] Kherbet Zembia
CIL VIII, 20602 (EE VII, 480). Pierre en deux fragments. a) 0,46 × 0,45 × 0,20 m et b) 0,46 × 0,50 × 0,20 m. Ligatures l. 2 et 3.

Indulg(entia) noui se[culi] | Imp(eratoris) Caes(aris) M(arci) Antoni Gordia[ni] | Inuicti
[P]ii Fel(icis) Aug(usti), p(atris) p(atriae), quo[d an]
4|tehac an[g]ust<i>o spatio
c[i]nct|um contin[e]batur, nunc re[p]ara[tis ac] | fotis uiribu[s] fiducia pacis optante
M[---] | maio[ri]s [l]o[ci] prolatum est, Falt(onio) Re[stitutiano, u(ir) e(gregio),
praes(ide)],
8| cura[nte] r d f ei Avg(usti ?) d d [---]sa aivit [--] | [---]+ic [---]+++c̣c̣.

Sur la partie gauche :

Col(locatum) kal(endis) | ianu|aris.

date : 1er janv. 239

59[21] Kherbet Zerga / castellum Cellense
CIL
VIII, 8777 (ILS 6888). Plaque ? 0,58 × 0,89 m. Hdl inconnue. Nombreuses ligatures.

Pro salute et incolu|mitate domini nostri, Imp(eratoris) Ca[esaris] | M(arci) Antoni
Gordiani Inuicti Pii Fe
4|licis Aug(usti), totiusque domus | diuinae eius, murus
constitu|tus a solo a colonis eius, cas|telli Cellensis dicatissi
8|me deuoti numini eius |
fecerunt, a(nno) p(rouinciae)
clxxxxxiiii.

date : 243

60[22] Bahira
BCTH 1908, Comptes rendus des séances (février), p. CLXXXIX-CXC = AE 1908, 154. 1,15 × 0,55 m. Hdl 3,5 cm. Cortés Bárcena 2013, p. 184 no 71.

Termines defensi|onis rationis pri|uati dd(ominorum) nn(ostri) 4| Augg(ustorum).

date : fin iie-iiie siècle

61[23] Bordj Medjana
CIL VIII, 8811 (CIL VIII, 20618 ; ILS 5964). Dim. inconnues. Ligatures aux l. 2 et 8.

Limes | agrorum a Gar|gilio ++++++++[---] 4| p p, secundum ius|sionem u(iri ?)
p(erfectissimi ?) u(iri) p(erfectissimi ?) Iucun|di Peregrini p(rocuratoris) n(ostri), | inter
territori
8|um Aureliese <!> et p|riuata[m r]atione[m---|---]++[---|---.

date : iie-iiie siècle

62[24] Bordj Reddir
CIL VIII, 8808. Autel mis au jour dans les environs des ruines de l’aqueduc. Brisé sur le côté droit. 0,91 × 0,41 m. Hdl 8 cm.

Numin(i) | Augustor(um),| coloni 4| Lemel|lefens(es).

date : iie-iiie siècle

63[25] Sidi Khalifa /Pheradi Maius
CIL
VIII, 11163 (EE V, 335). Deux fragments d’une même base brisée, remployés dans des constructions. 0,55 m. de large. Hdl 5 cm.

a) Q(uinto) Agrio Rusticiano, u(iro) e(gregio), proc(uratori) Aug(usti) n(ostri)| tract(us)
Karthag(iniensis), proc(uratori) priuat(ae) ration(is) | per Italiam, proc(uratori) totius
+[--]
ista 4|[---]n m(arci) Aureli [An]to[nin[i] P]i[i Felicis | A]ug(usti) [for]tissimi
iv---

b) [---]c[---|---]ni av[---]vcvsi[---]

date : iiie siècle

64[26] Henchir Sidi Khalifa / Pheradi Maius
Ben Abdallah, Ladjimi Sebaï 2003, p. 263-268 avec photo = AE 2003, 1933. Linteau de calcaire en remploi dans un mur tardif à l’entrée de la curie. 0,78 × 2,6 × 0,42 m. Hdl 11,5 à 9,5 cm.

Q(uinto) Agrio Rusticiano, e(gregio) u(iro), proc(uratori) Aug(usti) nostri tractus
Karthaginis,| proc(uratori) priuatae rationis per Italiam, proc(uratori) priuat(ae)
rationis prou(inciae) Mauretaniae | Caesariensis item uice praesidis et proc(uratoris)
gentium functo, proc(uratori) XX her(editatium) p̣ṛọ[u(inciae)] Ṇạṛḅọṇ[en]
4|sis,
proc(uratori) uiae Laurentinae et Ardeatinae item uice proc(uratoris) X̣[X l]ịḅ[ertatis]
functo, curatori uiae Pedanae,| Septimiae Ṿạḷ[eria]nae eius et Q(uinto) Agrio
Vaḷẹṛiano Ṛụṣṭịciano, equiti Romano et Agriae Al[---]ae Valer[ian]ae, fili(i)s| eorum,
cuṛ[iale]ṣ municipi(i) Auṛẹ[li] Phẹ[r]ạḍịtani Ṃ[aio]ris, ciuibus optimis.

date : iiie siècle

Haut de page

Bibliographie

Albertini E. 1930, [Communication], BCTH, p. 132-144.

Aounallah S. 2001, Le Cap Bon, jardin de Carthage. Recherches d’épigraphie et d’histoire romano-africaines (146 a.C. – 235 p.C.), Bordeaux (Scripta antiqua 4).

Aounallah S. 2010, Pagus, castellum et civitas. Étude d’épigraphie et d’histoire sur le village et la cité en Afrique romaine, Bordeaux (Scripta antiqua 23)
https://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ausonius/3843?lang=it

Baroni A.-F. 2020, « Le vocabulaire des établissements urbains antiques et les incertitudes du mot castellum en Afrique », Gaia 22-23.
https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/gaia/792

Ben Abdallah Z., Ladjimi Sebaï L. 2003, « Du nouveau sur la carrière de Q. Agrius Rusticianus, procurateur du tractus de Carthage, à travers une nouvelle inscription de Pheradi Maius (Hr Fradis ou Hr Sidi Khalifa – Tunisie) », dans J.-P. Bost, J.-M. Roddaz, Fr.Tassaux (dir.), Itinéraires de Saintes à Dougga. Mélanges offerts à Louis Maurin, Bordeaux (Mémoires 9), p. 263-268.

Bénabou M. 2005², La résistance africaine à la romanisation, Paris.

Bertolazzi R. 2020, Septimius Severus and the Cities of the Empire, Faenza (Epigrafia e Antichità 47).

Bertolazzi R. 2023, « Gordian III and North Africa », CaSteR 8.
https://ojs.unica.it/index.php/caster/article/view/5351

Boulvert G 1970, Esclaves et affranchis impériaux sous le Haut-Empire romain : rôle politique et administratif, Napoli (Bibl. Labeo IV).

Brunt 1966, « Procuratorial Jurisdiction », Latomus 25, p. 461-489.

Burton G. P. 1993, « Provincial Procurators and the Public Provinces », Chiron 23, p. 13-28.
https://publications.dainst.org/journals/chiron/article/view/1071

Cagnat R. 1885, « Rapport sur une mission en Tunisie (1881-1882) », ArchMiss, ser. 3, 11, p. 1-156.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k56138702/f9.item

Cagnat R. 1887, « Inscriptions inédites d’Afrique extraites des papiers de L. Renier », BCTH, p. 50-180.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k203315c/f55.item

Cagnat R. 1895, « Chronique d’épigraphie africaine », BCTH, p. 68-75.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k203323z/f181.item

Cagnat R. 1903, « Le castellum de Kherbet-Ksar-Tir (Algérie) », dans Mélanges Perrot. Recueil de mémoires concernant l’archéologie classique dédié à Georges Perrot, Paris, p. 37-39.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k61059500/f52.item.texteImage

Carcopino J. 1906, « L’inscription d’Aïn-el-Djemala. Contribution à l’histoire des saltus africains et du colonat partiaire », MEFR 26, p. 365-481.
https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-4874_1906_num_26_1_6934

Carcopino J. 1918, « Les castella de la plaine de Sétif », RAf 59, p. 5-22.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k57222862/f14.item

Chouquer G. 2010, La terre dans le monde romain. Anthropologie, droit, géographie, Paris.

Chouquer G., Favory G. 1992, Les arpenteurs romains. Théorie et pratique, Paris.

Christol M. 1990, « Ti. Claudius Proculus Cornelianus, procurateur de la région de Théveste », dans L’Africa romana VII 1990, 2, p. 893-904.
https://iris.uniss.it/handle/11388/264050

Christol M. 1996, « Du notable local à l’administrateur impérial, la carrière de T(itus) Flavius Macer : aspects de la vie institutionnelle de la province d’Afrique au début du iie siècle apr. J.-C. », dans A. Chastagnol, S. Demougin, Cl. Lepelley (dir.), Spendidissima civitas. Études d’histoire romaine en hommage à François Jacques, Paris (Histoire ancienne et médiévale), p. 27-37.

Christol M. 1999, « Les subdivisions de l’administration domaniale et financière en Afrique romaine : des limites de la procuratelle d’Hadrumète à celles de la Byzacène », dans X. Dupuis, Cl. Lepelley (éd.), Frontières et limites géographiques de l’Afrique du Nord antique. Hommage à Pierre Salama. Actes de la table ronde réunie à Paris les 2 et 3 mai 1997, Paris, p. 71-86.
https://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/psorbonne/22649

Christol M. 2006, « L’administration et la gestion des ressources de la province d’Afrique à la transition du Haut-empire et du Bas-empire », CCG 17, p. 219–246.
https://www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_2006_num_17_1_912

Christol M. 2018, «“Pseudo-collégialité” et administration des domaines africains », CCG 29, p. 57-71.

Christol M. 2019, « Le pouvoir romain et les tribus de Maurétanie Césarienne », dans J. Scheid, M. Zink (dir.), Les sociétés tribales en Afrique du Nord. IXe Journée d’études nord-africaines, Paris, p. 45-57.

Christol M., Magioncalda A. 1989, Studi sui procuratori delle due Mauretaniae, Sassari (Pubblicazioni del Dipartimento di Storia dell’Università degli Studi di Sassari 13).

Coltelloni-Trannoy M. 1997, Le royaume de Maurétanie sous Juba II et Ptolémée (25 av. J.-C. – 40 apr. J.-C.), Paris (Études d’Antiquités africaines).
https://www.persee.fr/doc/etaf_0768-2352_1997_mon_2_1

Cortés Bárcena C. 2013, Epigrafía en los confines de las ciudades romanas : los termini publici en Hispania, Mauretania y Numidia, Roma (Hispania Antigua, s. Histórica, 7).

Dalla Rosa A. 2017a, « Propriété familiale, pouvoir impérial : origine et gestion du patrimonium d’Auguste en Asie Mineure », dans L. Cavalier, M.-Cl. Ferriès, F. Delrieux (éd.), Auguste et l’Asie Mineure, Bordeaux (Scripta Antiqua 97), p. 101-116.
https://www.academia.edu/31574268

Dalla Rosa A. 2017b, « Les successeurs désignés du prince et leur patrimoine. À propos de la délimitation d’Er-Rahel en Maurétanie Césarienne (CIL VIII, 21663) », CCG 28, p. 197-212.
https://www.academia.edu/37704122

Dalla Rosa A. 2022, « Hadrian, Middlemen and the Exploitation of Imperial Domains », dans Law 2022, p. 47-78.

Deniaux E. 1998, « Recherches sur les propriétés foncières des amis de Cicéron en Afrique », dans L’Africa romana XII 1998, p. 142-153.
https://Hdlhandle.net/11388/263872

Devijver H. 1976, Prosopographia militiarum equestrium quae fuerunt ab Augusto ad Gallienum, Leeuwen.

Eck W. 2000, « The Growth of Administrative Posts », dans The Cambridge Ancient History, XI, Cambridge, p. 238-265.
https://www.academia.edu/29693396

Faoro D. 2011, Praefectus, procurator, praeses. Genesi delle cariche presidiali equestri nell’alto impero romano, Firenze (Studi Udinesi sul Mondo Antico 8).
https://www.academia.edu/1026374

Faure P. 2013, L’aigle et le cep: les centurions légionnaires dans l’Empire des Sévères, Bordeaux (Scripta antiqua 54 1-2).

Fentress E. 1990, « The Economy of an Inland City : Sétif », dans L’Afrique dans l’Occident romain (ier siècle av. J.-C. – ive siècle apr. J.-C.), Rome (CEFR 134), p. 117-128.
https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1990_act_134_1_3870

Février P.-A. 1966, « Inscriptions inédites relatives aux domaines de la région de Sétif », dans R. Chevalier (éd.), Mélanges d’archéologie et d’histoire offerts à André Piganiol, 1, Paris (HPHE, VIe sect., Centre de Recherches Historiques) p. 217-228.

Février P.-A. 1967, « Aux origines de l’occupation romaine dans les hautes plaines de Sétif », CT 15, p. 51-64.

Février P.-A. 1970, « Inscriptions de Sétif et de la région », BAA 4, p. 319-410.

Février P.-A. 1982, « Le fait urbain dans le Maghreb du iiie siècle. Les signes d’une crise ? », dans 150 Jahrfeier Deutsches Archäologisches Instituts Rom : Ansprachen und Vorträge, 4-7 Dezember 1979, MDAI(R) 25, p. 50-76.

Fortia d’Urban de A. 1845, Recueil des itinéraires anciens comprenant l’Itinéraire d’Antonin, la Table de Peutinger et un choix des périples grecs, Paris.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k1030814.texteImage

Freis H. 1967, Die Cohortes Vrbanae, Köln-Graz (Epigraphische Studien 2, BJ Beih. 21).

Fustel de Coulanges N. D. 1923, Recherches sur quelques problèmes d’histoire, Paris.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k9801105g.texteImage

Gonzáles Bordas H. 2017, « Un nouveau regard sur le dossier des grandes inscriptions agraires d’Afrique contenant le sermo procuratorum », CCG 28, p. 213-229.
https://www.academia.edu/37627685

Gonzáles Bordas H. 2022, « Adapting Imperial Economic Choices to Regional Contexts : New Evidence from the Sermo procuratorum and the Lex Hadriana », dans Law 2022, p. 79-91.
https://www.academia.edu/90457639 (à demander)

Gonzáles Bordas H., France J. 2017, « A New Edition of the Imperial Regulation of Lella Drebblia (AE, 2001, 2083) », JRA, 30-1, p. 407-428.
https://www.academia.edu/35208178

Hirschfeld O. 1902, « Der Grundbesitz der römischen Kaiser in den ersten drei Jahrunderten », Klio 2, p. 45-72; 284-315.

Hinrichs F. T. 1989, Histoire des institutions gromatiques. Recherches sur la répartition des terres, l’arpentage agraire, l’administration et le droit fonciers dans l’Empire romain, Paris (Bibliothèque Archéologique et Historique, CXXIII).

Kolendo J. 1976, Le colonat en Afrique sous le Haut-Empire, Paris (Annales littéraires de l’Université de Besançon 177).
https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_1976_mon_177_1

Lassère J.-M. 1977, Vbique populus. Peuplement et mouvements de population dans l’Afrique romaine de la chute de Carthage à la fin de la dynastie des Sévères (146 av. J.-C. – 235 apr. J.-C.), Paris (Études d’Antiquités africaines).
https://www.persee.fr/issue/etaf_0768-2352_1977_mon_1_1

Law 2022, K. Verboven, P. Erdkamp (éd.), Law and Economic Performance in the Roman World, Leiden-Boston.

Leclerc L. 1864, « Inscriptions recueillies par M. le Commandant Payen », RSAC, p. 91-107.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k5837181q/f109.item

Leveau Ph. 2012, « Vicus, “agglomération secondaire”. Des mots différents pour une même entité ? », dans C. Cribellier, A. Ferdière (éd.), Agglomérations secondaires antiques en région Centre, Actes de la table ronde d’Orléans, Tours (RACF, suppl. 42), p. 165-175.

Lewicki T., Kotula T. 1986, « Un témoignage d’al-Bakri et le problème de la ratio privata sévérienne en Tripolitaine », AntAfr 22, p. 255-271.
https://www.persee.fr/doc/antaf_0066-4871_1986_num_22_1_1133

Lo Cascio E. 2000, Il princeps e il suo impero. Studi di storia amministrativa e finanziaria romana, Bari (Documenti e studi 26).

Maiuro M. 2012, Res Caesaris: ricerche sulla proprietà imperiale nel principato, Bari (Pragmateiai).

Marchand J. 1866, « Inscriptions inédites recueillies à Constantine et dans la province pendant l’année 1865-1866 », RSAC, p. 17-96.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k5457268s/f39.item

Masi A. 1971, Ricerche sulla « res privata » del « princeps », Milano (Università di Cagliari, Pubblicazioni della Facoltà di Giurisprudenza, s. 1, 11).

Mehentel D. 2016, « Note sur une inscription inédite de la région d’Aïn Kebira (région de Sétif) », Ikosim 5, p. 157-158.
https://www.academia.edu/34327431

Meunier J. 1941, « L’huilerie romaine de Kherbet-Agoub (Périgotville) », Bulletin de la société historique et géographique de la région de Sétif, 2, p. 35-55.

Moatti Cl. 1993, Archives et partage de la terre dans le monde romain (iie siècle av. – ier siècle apr. J.-C.), Rome (CEFR 173).
https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1993_mon_173_1

Morizot P. 2008, « L’“incompréhensible” inscription de Tighanimine (CIL, VIII, 2446) retrouvée et traduite (note d’information) », CRAI 152, 4, p. 1613-1629.
https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2008_num_152_4_92254

Nesselhauf H. von 1963, « Patrimonium und res privata des römischen Kaisers », dans Bonner Augusta Colloquium, Bonn (Antiquitas r. 4, Beiträge zur Historia-Augusta-Forschung 2), p. 73-93.

Pallu de Lessert C. 1893, « Introduction aux fastes des Maurétanies », BSGAO 13, p. 181 240.

Payen C. 1856, « Notice sur l’emplacement de plusieurs villes romaines de la subdivision de Batna », RSAC, p. 170-177.

Payen C. 1870, « Chronique », RAfr 14, p. 300-301.

Pflaum H.-G. 1950, Les procurateurs équestres sous le Haut-Empire romain, Paris.

Pflaum H.-G. 1960, Les carrières procuratoriennes équestres sous le Haut-Empire romain, 1-3, Paris.

Piso I. 1982, « Maximinus Thrax und die Provinz Dazien », ZPE 49, p. 225-238.

Poulle A. 1873-1874, « Inscriptions diverses de la Mauritanie sétifienne et de la Numidie », RSAC, p. 363-459.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k5456926j/f389.item

Rebuffat R. 1993, « Castellum », dans Encyclopédie berbère, 12, Capsa – Cheval, p. 1822-1833.
https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/encyclopedieberbere/2073?lang=en

Renier L. 1864, « Inscriptions relatives au procurateur impérial Q. Axius Aelianus », RA 9, p. 314-321.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k203579k/f323.item

Rostovtzeff M. 1910, Studien zur Geschichte des römischen Kolonates, Leipzig, Berlin (Archiv für Papyrusforschungen und verwadte Gebiete 1).
https://archive.org/details/studienzurgeschi00rost/page/n6/mode/1up

Thomasson B. E. 1960, Die Statthalter der römischen Provinzen Nordafrikas von Augustus bis Diocletianus, I-II, Lund.

Thomasson B. E. 1972, Laterculi praesidum, Göteborg.
http://www.read-libnet.it/islandora/object/FREE-BD%3A21/datastream/OBJ/view

Thomasson B. E. 1996, Fasti africani: senatorische und ritterliche Amtsträger in den römischen Provinzen Nordafrikas von Augustus bis Diokletian, Stockholm (Acta Instituti Romani Regni Sueciae s. in 4o, 53).

Vars Ch. 1894, « Inscriptions inédites de la province de Constantine », RSAC, p. 646-703.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k5457037j/f746.item

Weaver P. R. C. 1972, Familia Caesaris: A Social Study of the Emperor’s Freedmen and Slaves, Cambridge.

Zerbini L. 1998, « Gli agrimensori dell’Africa romana », dans L’Africa romana XII, 3, p. 122-133.
https://Hdlhandle.net/11388/263872

Haut de page

Notes

1 Plin., nat., XVIII, 35.

2 Kolendo 1976, p. 13-14.

3 Carcopino 1906, p. 423-440 ; Kolendo 1976, p. 7-19 ; Fustel de Coulanges 1885 = réed. 1979 p. 28-29 ; Deniaux 1998.

4 Bell. Afr., 97.

5 Kolendo 1976, p. 10.

6 Une inscription des environs de Calama atteste l’existence d’un saltus impérial sous le règne de Tibère ou de Claude (ILAlg I, 323). En outre, le récit de Pline mentionnant les lettres des procurateurs d’Auguste et de Néron relatives aux récoltes en Byzacium pourrait faire référence à des agents gérant les biens impériaux et donc sous-tendre l’existence de domaines appartenant aux princes dans la région (Plin., nat., XVIII, 21).

7 Sur la res priuata et le patrimonium principis : Hirschfeld 1902 ; Nesselhauf 1963 ; Masi 1971, chap. 1 ; Maiuro 2012, p. 13-15 ; Lo Cascio 2000, p. 97-98 ; Dalla Rosa 2017a ; 2022. Voir par ailleurs, pour l’Afrique, Christol 2006. Entre 2017 et 2023, les propriétés des empereurs ont fait l’objet d’un programme de recherche ERC-StG 716375 coordonné par Alberto Dalla Rosa et dont l’un des objectifs est le recensement des sources disponibles dans l’Atlas patrimonii Caesaris.

8 CIL VIII, 10570 et 14464 ; ILS 6870 ; ILTun. 1237. Voir également les études récentes consacrées à l’ensemble des grandes inscriptions agraires d’Afrique : Gonzáles Bordas, France 2017, Gonzáles Bordas 2017 ; 2022.

9 Les grands domaines impériaux de Maurétanie Césarienne sont la plupart du temps évoqués comme points de comparaison ou pour illustrer un propos, par exemple dans Kolendo 1976. J. Carcopino (1918) s’attarde surtout sur les aménagements réalisés dans les castella de Sitifis.

10 Cet article est le fruit d’une première réflexion menée dans le cadre de ma thèse de doctorat, « Mauretania Caesariensis : prosopographie et aspects administratifs, judiciaires et militaires du gouvernement de la Maurétanie Césarienne », soutenue le 9 décembre 2017 à l'Université de Paris 1.

11 Ce travail sera complété ultérieurement par un second article approfondi consacré plus spécifiquement au personnel administratif en lien avec les grands domaines impériaux de la Césarienne. Les limites formelles qu’impose l’écriture d’un article ne permet pas d’aborder tous les aspects du sujet.

12 Il est possible que certaines de ces propriétés impériales aient été autrefois des propriétés personnelles des souverains maures ou de particuliers : Coltelloni-Trannoy 1997, p. 91.

13 À titre d’exemples : AAAlg, f. 16, nos 87, 88, 90, 320, 327, 329. Horrea à l’ouest de Sétif (AAAlg, f. 16, no 78) était sans aucun doute un centre agricole important comme l’indique son nom. On a retrouvé beaucoup de pressoirs, dont neuf à Aïn Abd el Beg (AAAlg, f. 16, no 320). Les vestiges d’une huilerie à caractère industriel ont été localisés à Kherbet Agoub (AAAlg, f. 16, no 178), à proximité de Sitifis et de Satafis (Meunier 1941).

14 AAAlg, f. 15, no 79. Payen 1870, non satisfait de sa lecture, n’a pu déchiffrer qu’une infime partie de la pierre (« Voici ce que je crois lire dans l’angle supérieur de gauche »). Le titre procura(tor) à la l.3, à moins qu’il ne faille restituer procura(nte), suppose que le nom du fonctionnaire ait été évoqué avant ; or la place parait insuffisante sur la l.2 occupée par le nom du prince. Il n’est pas impossible qu’après la formule ex auctoritate, ce soit le procurateur en charge de la ratio priuata qui était évoqué, et non pas l’empereur, comme dans AE 1896, 34 et 1907, 5 (ILS, 9382). Cortés Bárcena 2013, p. 198 no 77.

15 AAAlg, f. 15, no 82 ; Leclerc 1864, p. 101 no 12 ; Renier 1864, p. 318-321; Cortés Bárcena 2013, p. 196 no 76.

16 À Bled Bachir ben Yahya. AAAlg, fo 16, no 332.

17 AAAlg, f. no 86. Marchand 1866, p. 85, no 103 : copie du Cdt Payen, « La transcription, d’une exactitude très contestable, aurait besoin d’être vérifiée, vu l’importance du monument (…) La transcription des huit dernières lettres de la troisième ligne, qui sont figurées en caractères maigres, est évidemment défectueuse ; il devait y avoir là l’indication d’un titre et un des participes positus, erectus ou directus, que le sens de la phrase appelle rigoureusement. Je propose de les remplacer par le groupe AGRIM, première partie du terme technique agrimensore et le participe directus » ; p. 86 : « Limes agrorum a Gargilio, agrimensore, directus pecunia publica, secundum jussionem uiris perfectissimi Jucundi Peregrini, praesidis Mauritaniae (caesariensis) inter territorium Aureliensem et priuatam rationem … ». Cagnat 1887, p. 139 no 584.

18 Près de Sétif : AAAlg, f. 16, no 319.

19 Poulle 1873-1874, p. 363-365.

20 À Bir Bou Saadia : AAAlg, f. 6, no 329.

21 Aounallah 2010, p. 13-17 entre autres ; Leveau 2012 ; Baroni 2020.

22 AAAlg, f. 26, no 30.

23 AAAlg, f. 20, no 24.

24 RE XIX, 1, col. 1214, no 32 ; PIR² P 277 ; Thomasson 1960, p. 255 ; 1972, col. 410, no 11 ; 1996, p. 201, no 11 ; Faoro 2011, p. 327, no 8.

25 Dalla Rosa 2017b.

26 De Fortia d’Urban 1845, p. 4.

27 Février 1966, p. 219-220.

28 Kolendo 1976.

29 Avg., civ., X, I, 2 : « Appellantur coloni qui condicionem debent genitali solo propter agriculturam sub dominio possessorum ». Fustel de Coulanges 1923, p. 118-119. Voir également Dalla Rosa 2022, p. 62-70.

30 Fustel de Coulanges 1923, p. 118-119.

31 Comme cela est le cas dans l’inscription de Henchir Mettich des années 115-117 rappelant la lex Manciana et concernant non pas un domaine impérial, mais un domaine privé (CIL VIII, 25902 ; ILTun. 1303). Le mot dominus plusieurs fois employé aux côtés de conductor (fermier) et uilicus (régisseur) ne peut y être traduit que par « propriétaire » (face 1, l. 9-10 et 21-22 ; face 2, l. 9-10 et face 4, l. 23-24).

32 Respectivement AAAlg, f. 6, nos 368, 371 ; f. 26, no 3, près du no 40, 135.

33 Février 1966 ; 1967 ; 1983.

34 Il fait peu de doute que les coloni Perdicen[ses] et les coloni Lemellefens(es) soient des colons rattachés à des castella. Rebuffat 1993.

35 Rebuffat 1993 ; Aounallah 2010, p. 16-17. Pour une mise au point sémantique récente : Baroni 2020.

36 Février 1966, p. 219.

37 Février 1966, p. 223-224.

38 Février 1966, p. 224.

39 Bénabou 1976, p. 191.

40 AAAlg, f. 16, no 332.

41 « En vertu de l’indulgence du nouveau siècle de l’Empereur César Marcus Antonius Gordianus, Invaincu, Pieux, Heureux, Auguste, restaurateur du monde, le castellum Thib[---] qui était auparavant enfermé dans un espace étroit, maintenant que ses forces ont été reconstituées et renforcées à l’incitation de la confiance dans la paix, il a été étendu sous l’aspect d’un lieu plus important, Faltonius Restitutianus, homme remarquable, [étant] gouverneur, prenant soin (de tout cela) [---]elius Felix, homme remarquable, procurateur de notre Auguste ».

42 Le kastellum Thib[---].

43 Le kastellum Vanarzanense : AAAlg, f. 16, no 380, à une dizaine de kilomètres au sud-ouest d’Aïn Melloul.

44 AAAlg, f. 16, no 347. Le texte ne mentionne pas de castellum. Le site de Kherbet Zembia accueillait un municipe sous Philippe l’Arabe au plus tard (CIL VIII, 8809). La date de création du municipe est inconnue et rien ne permet de conclure qu’il existait déjà sous le règne de Gordien III. Bien que l’on ne puisse déterminer si les inscriptions de 238-239 aient été rédigées d’une même main (la photographie d’une seule pierre a été conservée), le caractère répétitif des textes permet de comprendre que la conception a échappé aux localités concernées et qu’elle relevait des autorités responsables des aménagements, à savoir le gouverneur et le procurateur-financier. Les formules « indulgentia noui seculi », « fiducia pacis hortante » relèvent de la propagande impériale. Ces autorités ont donc eu à s’occuper de plusieurs castella à la fois.

45 Carcopino 1918, p. 20-22.

46 P.-A. Février (1967, p. 62-63) estimait que l’absence d’inscriptions datées antérieurement à la fin du iie siècle sur ces sites n’était pas due au hasard mais s’expliquerait éventuellement par une transformation des conditions sociales et juridiques des habitants de ces grands domaines et par conséquent de leur habitat avec la constitution de castella vers l’époque de Caracalla.

47 AAAlg, f. 16, no 391 (15 km au S.-E. de Sétif).

48 AAAlg, f. 16, no 183.

49 AAAlg, f. 16, no 372.

50 RE XIII, 1, col. 370, no 90 ; PIR² L, 202 ; Pflaum 1960, 2, 808, no 316 ; Thomasson 1960, 2, p. 271 ; 1972, col. 9, no 27, 414 no 37 ; 1996, p. 214, no 35 ; Faoro 2011, p. 317, no 26 ; p. 343 no 35 ; Faure 2013, vol. 2, p. 725, no 207.

51 L’œuvre de Gordien III dans la région n’est pas négligeable (Bertolazzi 2023, p. 12-18). Une pierre calcaire brisée en deux parties (0,91 × 033 m, Hdl 2 à 4 cm. 12 lignes) découverte en 2012 sur une plaine traversant l’oued Zatin, près de Aïn Kebira (Satafis) est gravée d’une dédicace à Iupiter Optimus Maximus et à tous les autres dieux et déesses pour le salut, la santé et la victoire de Gordien III et de son épouse ainsi que de toute la domus Augusta. Les dédicants sont inconnus. Mehentel 2016.

52 AAAlg, f. 16, no 368.

53 Lassère 1977, p. 264.

54 Selon J. Carcopino (1918, p. 13, n. 6) il faut comprendre les Serteitani du castellum Paganicense. Pour G. Di Vita, Paganicenses serait l’équivalent de paganicus (Rebuffat 1993, annexe 2-3).

55 Spart, Sept. Sev., XVIII, 3. Parallèlement, la res priuata s’étend dans d’autres provinces africaines, notamment en Tripolitaine (Lewicki, Kotula 1986).

56 CIL VIII, 10570 et 14464 ; ILS 6870 ; ILTun. 1237 : 3e colonne, l. 22-23, procuratores quibus notus est Allius per uices successionis per conditionem conductionis.

57 Christol 1990 ; 1996 ; 1999 ; 2018.

58 À notre connaissance, il n’existe qu’une seule attestation épigraphique à Henchir el Abiod (CIL VIII, 20210), à la limite entre la Césarienne et la Numidie. Il s’agit d’une inscription funéraire fragmentaire. Il est impossible de dire si nous sommes en présence d'un conductor ayant œuvré sur un domaine impérial et si celui-ci a bien été en activité en Césarienne. Le terme désigne également l’adjudicataire au sens général, un entrepreneur d’ouvrage pour le compte d’une cité. Un exemple dans Morizot 2008.

59 N’est pas versée à cet ensemble l’inscription d’Arbal (CIL VIII, 9790) dont l’interprétation est discutée.

60 Vraisemblablement une procuratèle sexagénaire : Pflaum 1960, 2, p. 791.

61 PIR² A 1688 ; Renier 1864 ; Pflaum 1960, 2, p. 851 no 328.

62 Pour la Dacie (Sarmizegetusa) : CIL III, 1422 (ILS 3636 ; IDR 3, 2, 206) ; AE 1982, 828 ; CIL III, 74 (AE 1957, 197 ; 1971, 376 ; IDR 3, 2, 191) ; CIL III, 1423 (IDR 3, 2, 244) ; AE 1998, 1100 et 1101 et surtout CIL III, 1456 (ILS 1371 ; IDR 3, 2, 89 fig.70) qui établit sa carrière. Pour son fils, CIL III, 7899.

63 Vers 232 pour Pflaum 1960, 3, p. 1097.

64 PIR² A 465 ; Pflaum 1960, 2, p. 790, no 305.

65 Découverte signalée en 2001 dans Aounallah 2001, p. 178, n. 142. Aucun document concernant ce procurateur n’a été retrouvé en Césarienne.

66 Le déroulement de sa carrière est problématique. Pour Pflaum (1960, 2, p. 791), qui ne connaissait que l’inscription [25], son cursus était donné dans un ordre descendant, ce que réfutent Z. Ben Abdallah et L. Ladjimi Sebaï (2003, p. 265) à la lumière de la récente découverte. La rareté des attestations épigraphiques de certains des postes occupés dans ce document, ainsi que l’unique mention de la procuratèle priuatae rationis per Italiam, ne permettent pas de déterminer solidement les émoluments liés à chaque fonction et donc leur rang. Voir également Christol 2019.

67 Z. Ben Abdallah et L. Ladjimi Sebaï (2003, p. 265, 267) estiment que la carrière a pu débuter sous Septime Sévère également.

68 CIL VIII, 11163 et EE V, no 335. Cagnat 1885.

69 Cagnat 1885, p. 18.

70 Il est tout à fait possible que le mot TOTIVS procède d’une erreur de lecture, tout comme Cagnat croyait lire [AV]GG NN à la deuxième ligne.

71 À la l. 3, le IS appartenait peut-être au mot [RATION]IS et le T était peut-être en fait le P de P[RIVATAE]. Était-ce PROC TOTIVS [RATION]IS [P]|RIV(ATAE) MAVRET[AN]I[AE CAESARIENSIS] qui était gravé ?

72 Le nom de son épouse Septimia Valeriana est intéressant : indiquerait-il un lien de parenté avec la famille de Septime Sévère ? Le surnom Valeriana, repris dans la dénomination du fils et de la fille d’Agrius Rusticianus renvoie-t-il au chevalier chef d’armée sous Septime Sévère, Valerius Valerianus (PIR² V 215) ?

73 L’inscription indique qu’il a été uice praesidis (...) functo, le titre officiel de praeses étant attesté pour la première fois dans la documentation épigraphique de la province à la toute fin du iie siècle.

74 Aounallah 2001, p. 178, n. 142.

75 PIR² A 1503 : A. Stein avait suggéré avec précaution, de le rapprocher d’Aurelius Felix mais H.-G. Pflaum (1960, 2, p. 697) a définitivement écarté cette possibilité.

76 RE VI, col. 1976, no 4 ; PIR² F 109 ; Pflaum 1960, 2, p. 828, no 322 ; 1982, p. 88, no 322 ; Thomasson 1960, 2, p. 276 ; 1996, p. 217, no 41; p. 218, no 42. H.-G. Pflaum (1960, 3, p. 1097) estime qu’il a « peut-être » été procurator rationis priuatae.

77 PIR² I 69.

78 Marchand 1866, p. 85.

79 Marchand 1866, p. 86.

80 Christol, Magioncalda 1989, p. 16-17.

81 RE Suppl. IX, col. 15 ; PIR² A 1264 ; Pflaum 1960, 3, p. 1097 ; Thomasson 1960, p. 311 ; 1972, col. 416, no 53 ; 1996, p. 222, no 51 ; Faoro 2011, p. 339, no 31.

82 Selon H.-G. Pflaum (1960, 3, p. 1097), Asprius Sabinianus est un procurator rationis priuatae.

83 Kolendo 1976, p. 64-65 ; Christol 2006.

84 Boulvert 1970, p. 222-223, 389 ; Eck 2000, p. 255-257. L’absence du terme libertus dans les documents susmentionnés ne permet pas d’exclure catégoriquement les affranchis impériaux de la gestion des propriétés. Un seul exemple de l’époque de Trajan est assuré : CIL VIII, 21010 (Cherchel) : D(is) (M(anibus),| Vlpiae | Hermion‹ae›,| coniugi b(ene) m(erenti),| Auximus,| Aug(usti) l(ibertus),| proc(urator) Aug(usti). Une inscription funéraire de Formiae (CIL X, 6081) mentionne un certain Acastus Aug(usti) lib(ertus), procurator prouinciae Mauretaniae sans qu’il ne soit possible de déterminer de quelle Maurétanie il s’agit.

85 Pflaum 1950, p. 157-160 ; Boulvert 1970, p. 392-409 ; Weaver 1972, p. 267-281 à qui l’on doit l’expression (p. 264-265). Sur le principe de « pseudo-collégialité » : Christol 2018.

86 À ce propos, consulter Bertolazzi 2020, p. 190-194 et 217-218.

87 Dig., I, 19, 3.

88 Capitol., Maxim., XIV, 1-2. Il lui était en principe interdit de condamner à la déportation (Dig., I, 19, 3).

89 Dig., I, 19, 3.

90 Fustel de Coulanges 1923, p. 30 ; Kolendo 1976, p. 64-68.

91 Freis 1967, p. 31-36 ; Kolendo 1976, p. 65.

92 La fin de l’inscription de Kherbet Zembia [20] étant très mutilée, elle n’a pas été intégrée dans ce tableau, mais il fait peu de doute que le procurateur [---]elius Felix y était mentionné. Le nomen de ce fonctionnaire aurait pu être Aelius, Aurelius ou encore Cornelius.

93 Frontin., grom., II ; Rostovtzeff 1910, p. 383-385 ; Hinrichs 1989, p. 201-211.

94 Hinrichs 1989, p. 200-201, 207-211 ; Burton 1993.

95 Il n’est pas question ici de nouvelles fixations de limites, contrairement à ce que proposa F. T. Hinrichs (1989, p. 211, n. 157).

96 Chouquer, Favory 1992, p. 23, 51-52.

97 Rostovtzeff 1910, p. 383-385 ; 1911 ; Kolendo 1976, p. 18.

98 Rostovtzeff 1910, p. 384.

99 Pius et Felix sont utilisés ensemble à partir de la fin du règne de Commode et régulièrement au iiie siècle, dans les titulatures de Caracalla et Élagabal pour ce qui est des empereurs portant le nom M. Antoninus. L’inscription ne peut dater que de ces trois règnes. Il est étonnant de retrouver dans le même texte l’expression ex indulgentia et iussu.

100 Sur les agrimensores d’Afrique : Zerbini 1998.

101 Chouquer, Favory 1992 ; Chouquer 2010, p. 217-226.

102 Hinrichs 1989, p. 167-171; Chouquer, Favory 1992, p. 15-17.

103 Rostovtzeff 1910, p. 384.

104 Hinrichs 1989, p. 177-178 ; Chouquer, Favory 1992, p. 17.

105 Boulvert 1970, p. 195, n. 709. ; Hinrichs 1989, p. 169-170.

106 Il est fréquent que les procurateurs, ayant eu recours à des mensores pour traiter une plainte relative aux limites, ne mentionnent pas cette collaboration dans les documents (Hinrichs 1989, p. 175-176).

107 On le retrouve en Maurétanie Césarienne à Regiae (Arbal), dans le cadre d’un hommage rendu au prince (CIL VIII, 21627 ; AE 1937, 59). En Mésie inférieure, il est utilisé dans une inscription relative à l’installation de limites à la suite d’une controverse (CIL III, 14437, 2 ; 14438 ; AE 1957, 333 ; Cortés Bárcena 2013, p. 187, n. 704). Un autre exemple existe en Syrie (ILS 9416).

108 Moatti 1993, p. 49-54, 73-78.

109 RE VIII A, 2, col. 1860, no 35 ; PIR2 V, 332 ; Pflaum 1960, 1, p. 240, no 104 ; Thomasson 1960, p. 254 ; 1972, col. 66, no 4, col. 410, no 10 ; 1996, p. 200, no 10 ; Devijver 1976, p. IV, 1768; V, 2277 ; Faoro 2011, p. 240, no 3, p. 327, no 6.

110 CIL VIII, 8369 (ILS 5961).

111 CIL VIII, 21663 (ILS 5963 ; AE 1895, 68 ; AE 1997, 1745)

112 CIL VIII, 8813 et CIL VIII, 8814 (ILS 5960).

113 « Par l’infatigable bienveillance de notre maître Sévère Alexandre, Pieux, Heureux, Auguste, les forces et les fortifications ayant été accrues, les habitants du castellum [---] ont élevé les murs, avec les soins de Licinius Hierocles, procurateur de l’Auguste, gouverneur de la province, l’année 198 de la province.

114 Kherbet Gidra, AAAlg, f. 16, no 34 : ruines sur 55 ha.

115 RE I A, 2, col. 1958, no 21 ; PIR S 69 ; PIR² S 99; Pflaum 1960, 2, p. 840, no 325 ; 3, p. 998, no 325 ; Thomasson 1960, p. 274 ; 1972, col. 414, no 37 ; 1996, p. 216, no 38 ; Faoro 2011, p. 318, no 27; p. 344, no 38.

116 Speidel 1973.

117 Payen 1856, p. 174-175. Kherbet Zerga, AAAlg, f. 26, no 135 : ruines romaines sur 14 ha.

118 RE III, 2, col. 1786, no 2 ; PIR² C 548 ; Thomasson 1960, p. 277 ; 1972, col. 78, no 13; col. 411, no 15 ; 1996, p. 218, no 43.

119 Il en va de même pour Axius Aelianus qui remplace à deux reprises le gouverneur des trois Dacies (Piso 1982, p. 234-238).

120 Février 1982.

121 Fentress 1990.

122 Voir les feuilles 16 et 26 de l’AAAlg.

123 Masi 1971, p. 17-22.

124 Une inscription d’Aïn Rua (CIL VIII, 20318), à quelques kilomètres au sud-ouest de Satafis (AAAlg, f. 16, no 18), aurait peut-être un rapport avec ce contexte : Pro salute dd(ominorum) [nn(ostrorum) Imperatorum Caes(arum)]| L(ucii) Septimi(i) Se[ueri Pii Pertinacis]|Aug(usti) Arabici A[diabenici Parthici max(imi)]| et M(arci) Aureli(i) Anton[ini Pii Felicis Aug(usti)]| Deo Frug[ifero Augusto ?]| H[el]uius Victor ad[---]. Il s’agit d’un fragment de dédicace (partie gauche, 0,60 × 0,52 × 0,028 m. Hdl 5 à 5,5 cm.) en l’honneur de Septime Sévère et Caracalla, datée des années 198-209. La partie droite du monument a disparu. Les éditeurs du CIL font du dédicant, H[el]uius Victor, un possible ad[uocatus fisci] en proposant la restitution suivante : ad[uocatus fisci ? s(ua) p(ecunia) f(ecit) l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum)]. Ce serait, à notre connaissance, l’unique attestation de cette fonction pour la province. Elle constituerait un témoignage supplémentaire de la réorganisation des domaines engagée, dès le règne de Septime Sévère, dans la région. Cependant, elle n’est pas certaine et, étant donné que le document a été retrouvé à proximité des stationes de Sitifis et Satafis, la restitution ad [stationem---] est tout aussi recevable.

125 Burton 1993, p. 27-28 ; Brunt 1966.

Haut de page

Table des illustrations

Titre Fig. 1 : L’estampage de R. Cagnat
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/8132/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 425k
Titre Fig. 2 : L’édition de I. Schmidt
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/8132/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 361k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Zheira Kasdi, « Vue sur le patrimoine privé de l’empereur dans une province procuratorienne. »Antiquités africaines, 60 | 2024, 145-164.

Référence électronique

Zheira Kasdi, « Vue sur le patrimoine privé de l’empereur dans une province procuratorienne. »Antiquités africaines [En ligne], 60 | 2024, mis en ligne le 30 novembre 2024, consulté le 23 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/8132 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12qug

Haut de page

Auteur

Zheira Kasdi

Université Paris 1, AnHiMA (UMR 8210, 2 rue Vivienne, 75002 Paris) (Zheira.Kasdi[at]univ-paris1.fr).

Articles du même auteur

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search