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Le milliaire de Macrin à Manzil Khir et la voie impériale d’Hadrumetum à Thysdrus

Ridha Ghaddhab
p. 83-100

Résumés

Le point de départ de cet article est une inscription signalée, mais non étudiée, remployée dans la vielle mosquée du village de Manzil Khir, situé à environ 16km au sud-est de Sousse. Il s’agit d’une borne milliaire du règne de Macrin évoquant la restauration de la voie au niveau du XIe mille qui nous permet de proposer l’établissement de l’itinéraire et des stations de la voie provinciale partant d’Hadrumetum vers Thysdrus et comment elle a structuré le paysage de l’arrière-pays des cités côtières.

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Texte intégral

1Cette étude prolonge nos réflexions sur la possession et l’organisation de l’espace provincial en Afrique du Nord sous la domination romaine. L’accent est mis sur le réseau routier. Nous allons essayer d’établir le parcours d’une voie impériale qui mettait Hadrumetum en communication avec l’une des cités les plus importantes de l’Afrique proconsulaire : Thysdrus.

2Les travaux de Charles Tissot, de Pierre Salama et de Louis Foucher ont déblayé le terrain. Ils étaient toutefois partiels et n’avaient établi qu’un segment de cette voie, le reste de son parcours reposant essentiellement sur des conjectures et suppositions. Les témoignages sont certes rares, mais la force du contexte est susceptible de fournir plusieurs indices permettant de proposer un itinéraire concordant avec les données géographiques, épigraphiques, archéologiques et historiques.

3Une première partie présente un document épigraphique de première importance, connu, mais mal établi : la borne milliaire de Manzil Khir qui sera la pierre d’angle de cette recherche. La deuxième concerne le contexte de sa découverte et de son remploi. Et, la troisième partie, envisage comment la conjonction de plusieurs données est susceptible de préciser le parcours de cette voie provinciale et les maillons qui ont structuré une région située en arrière-pays des cités côtières.

1. Le milliaire de Manzil Khir

4Support : colonne. Matériaux : calcaire compact de couleur grise foncée provenant de l’une des carrières de Jbal Ouest ou Jbal Ersas. État du monument : bon état de conservation. Hauteur :La hauteur visible de la colonne, dont un tiers environ, voire plus, est enterré, est de 97 cm ; la circonférence est de 120 cm. Lieu de découverte : Manzil Khir. Condition de découverte : remployée comme fût d’une colonne dans la salle de prière de la vieille mosquée de Manzil Khir.

5Champ épigraphique : l’inscription, entourée d’un cadre mouluré de 57 cm de hauteur visible et de 59 cm de largeur, se développe sur 6 lignes. Hauteur des lettres:7 cm pour les six premières lignes et 6 cm pour la dernière.

  • 1 Kienast, Eck, Heil 2017, p. 162-164.
  • 2 CIL VIII, 22562 ; Salama 1964, p. 340 ; Kienast, Eck, Heil 2017, p. 164.

6Datation : Entre janvier et la fin du mois de mai 218. Justif. de datation: règne de l’empereur Macrin et élévation de Diaduménien au rang de César, mais avant le 8 juin 218, date de la chute de Macrin devant Elagabal1. Diaduménien est qualifié uniquement de Caesar, princeps iuuentutis, ce qui permet de serrer davantage la chronologie et de proposer une fourchette entre janvier et la fin du mai 218, date à partir de laquelle il porte comme son père le titre de Felix et d’Augustus2.

  • 3 AE 1960, 36 ; Salama 1964, no 40.

7Remarques : L’inscription a subi un martelage qui résulte de l’application de la damnatio memoriae de Macrin et de Diaduménien. Il s’agit toutefois d’un piquetage peu profond qui n’a concerné que les noms de M. Opellius Macrinus et M. Opellius Diadumenianus qui demeurent néanmoins lisibles, alors que le reste de la titulature est demeuré intact comme Seuerus et Antoninus empruntés à Septime Sévère et Caracalla. À la deuxième ligne un S après Felix pourrait se développer en S(anctissimus) à l’exemple d’un milliaire de Lycaonie où Macrin porte la titulature : Pius, Felix, Augustus, Sanctissimus ac Prouidentissimus princeps3.

  • 4 Foucher 1964, p. 132, n. 406.

8Bibliographie: Foucher 1964, p. 132, n. 406. L’inscription a été signalée mais non vue, examinée ou étudiée par Louis Foucher. Il note qu’elle est inédite et vue par Mabrouk Hamrouni en 1961 et que le milliaire atteste « que la route a été restaurée sous le règne de Septime Sévère et portant le chiffre XII »4.

9Cette interprétation est très approximative et malgré le martelage le texte ne pose aucun problème de lecture (fig. 1).

IMP CAES [[M OPELLIVS]] SEVERVS [[MACR]]

[[+N+S]] PIVS FELIX S AVG [[+T M OPEL++VS]]

ANTONINVS [[DIADVMENIANVS]]

4

CAES PRINCEPS IVVENTVTIS

VIAM RESTITVERVNT

XI

Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Opellius Seuerus Mac/rinus, pius, felix [s(anctissimus)] Aug(ustus) et M(arcus) Opellius Antoninus Diadumenianus / Caes(ar), princeps iuuentutis / uiam restituereunt / XI.

10L’empereur César Marcus Opellius Severus Macrinus, pieux, heureux, [vertueux], Auguste, et Marcus Opellius Antoninus Diadumenianus, César, prince de la jeunesse, ont restauré la voie (au niveau du) XIe mille.

Fig. 1 : Borne milliaire remployée dans la vieille mosquée de Manzil Khir

Fig. 1 : Borne milliaire remployée dans la vieille mosquée de Manzil Khir

(cliché de l’auteur)

Fig. 2 : Transcription du texte de l’inscription

Fig. 2 : Transcription du texte de l’inscription

Fig. 3 : Restitution graphique du texte

Fig. 3 : Restitution graphique du texte
  • 5 Pour la titulature complète, voir Kienast, Eck, Heil 2017, p. 162 ; le titre de Parthicus maximus(...)
  • 6 Voir l’étude exhaustive de P. Salama (1964, p. 234-252).
  • 7 AAAlg, f. 31, no 56.
  • 8 AAAlg, f. 31, no 1.
  • 9 Albertini 1938-1940, p. 161, no 4 qui a été révisée par P. Massiéra (1947, p. 125-126) ; Salama 1 (...)

11Le texte présente une titulature courte de Macrin qualifié uniquement de Pius Felix [Sanctissimus] Augustus5. Il est rédigé au nominatif comme d’ailleurs la presque totalité des bornes milliaires d’Afrique de ce règne6. Cependant, de toutes les inscriptions connues, c’est uniquement le milliaire de la voie Pomaria/Tlemcen7Siga/Takembrit8 qui offre un parallèle aux titulatures de notre dédicace, en donnant le nom complet du fils de Macrin : M. Opellius Antoninus Diadumenianus qui porte la titulature de Caesar suivie de princeps iuuentutis9.

  • 10 AE 1940, 37 ; Salama 1964, p. 340, no 67.
  • 11 Albertini 1931, p. 229 ; Salama 1964, p. 340, no 66.
  • 12 AE 1940, 37 ; Salama 1964, p. 340, no 68.
  • 13 L’inscription a été retrouvée au milieu des ruines d’Altaua. Leschi 1938-1940, p. 208 ; 1957, p.  (...)
  • 14 Leschi 1938-1940, p. 208.

12Du règne de Macrin date la restauration ou le ré-bornage d’autres sections des voies impériales dans les provinces africaines. La Maurétanie Césarienne, sa province d’origine, était bien dotée avec les réfections des voies de Pomaria/Tlemcen – Siga/Takembrit10 ; de Pomaria-Albulae11 ; de Numerus Syrorum/Lalla Maghnia Siga12 et enfin d’Altaua vers une autre cité non identifiée13 mais, en raison de la configuration du réseau de communications dans la région, elle doit être soit Pomaria soit Tepidae14.

  • 15 CIL VIII, 10056 = 21992.
  • 16 AE 1958, 123 : [---] CAES VIAM STRATAM / NOVAM INSTITVERVNT / IV. Il s’agit de la construction d’ (...)

13Toutefois, en Afrique proconsulaire les milliaires de ce court règne sont rares. On n’en connaît, en l’état actuel, que quatre. Les deux premiers ont été mis au jour dans la région de Thuburbo Minus/Tébourba/Tborba, sur la grande voie provinciale de Carthage à Théveste : l’une au lieu-dit Henchir El-Djemel à mi-chemin entre Thuburbo Minus et Turris/Henchir Aouinia15 ; l’autre sur le même tronçon de voie, à 9 km au sud de Thuburbo Minus16.

  • 17 CIL VIII, 10045.
  • 18 CIL VIII, 21984.

14Les deux autres milliaires ont été découverts dans la vallée de l’Oued Miliane (la Catada des anciens) : la première sur la voie reliant le municipium Aurelium C--- / Henchir Boucha à Abbir Cella17 ; la seconde, dans la même région, sur la voie partant du même municipium Aurelium C--- / Henchir Boucha vers Giufi/Bir M’Charga18.

15Notre milliaire vient du territoire de l’ancien Byzacium. Il atteste la réfection d’une voie au niveau du XIe mille et non pas du XIIe comme Louis Foucher l’a affirmé. L’établissement du chiffre XI est une donnée importante qui s’accorde bien avec le lieu de son remploi.

2. Le contexte du remploi : la localité et le monument

16Ce milliaire a été mis au jour à Manzil Khir, un petit village situé à environ 16 km au sud-est de Sousse.

Fig. 4 : Manzil Khir dans son contexte régional

Fig. 4 : Manzil Khir dans son contexte régional

(d’après desanges et alii 2010)

  • 19 Cahiers des archives. Registre fiscal no 1. République tunisienne. Premier Ministère, Les Archive (...)
  • 20 Elisseeff 1991, p. 440-441.
  • 21 Sur ce terme, voir Al-Wohaibi 1978, p. 708 ; Graf 1990, p. 171-211 ; Jaït 1993, p. 200.
  • 22 Al Bahi 2004, p. 330-337.

17Cette localité n’apparaît dans les sources historiques qu’à l’époque moderne où elle figure dans un registre fiscal de l’année 1676 comme un Manzil19. Ce terme désigne au Moyen Orient et sans équivoque une station sur une voie principale20. Toutefois, dans le Maghreb et l’Andalousie, il est utilisé comme synonyme soit de Qarya/Karya (village)21, soit, et c’est souvent le cas, de Dhaya’a22, c’est-à-dire un domaine / un fundus rattaché à un nom propre, celui du propriétaire ou d’une fraction tribale qui avait pris possession des lieux.

18Dans cette perspective Manzil désigne des propriétés foncières dans lesquelles on peut trouver un noyau d’habitat qui par ses dimensions et sa fonction ne saurait atteindre celui d’un village. Une enquête même rapide de la répartition et de l’occupation de ces Manazil, pluriel de Manzil, révèle que nous sommes devant des propriétés où il y avait un groupement d’habitats très modestes qui n’avait aucune fonction économique : ni transformation des produits agricoles (huileries), ni activités artisanales (poterie). C’est un hameau sans aucune fonction dans la hiérarchie administrative.

  • 23 Hassan 1999, I, p. 249.
  • 24 Hassan 1999, I, p. 249.
  • 25 Voir Ghaddhab à paraître.

19Bien que le terme Manzil soit utilisé durant le haut Moyen Âge, Manzil Khir est complètement ignoré des sources de l’époque23. Mohammed Hassen a, à juste titre, récusé toute filiation entre Manzil Khir et Bani Khira, une localité située dans le gouvernorat de Mahdia24, tout près du site antique de Smirat25, et par conséquent loin de notre contexte et de la région objet de cette étude.

20Toutefois, cela n’implique point un vide dans l’occupation du lieu durant cette longue période. Ce milliaire, découvert en dehors du contexte de son premier emploi, a été utilisé dans la construction de la salle de prière de la Petite Mosquée de ce village. C’est un petit monument, un oratoire / masjid, de forme rectangulaire (2,30 × 5 m) terminé sur son côté sud-est par une absidiole qui forme un mihrab de 1 m d’ouverture et de 0,50 m de profondeur. Une seule colonnade, orientée nord-sud et composée de deux colonnes, divise l’espace en deux travées (2,15 / 2,17 m) et trois « nefs » (2,10 / 2,80 / 2,10 m).

Fig. 5 : Plan de la petite mosquée de Manzil Khir

Fig. 5 : Plan de la petite mosquée de Manzil Khir

(d’après Djelloul 2001, p. 151, fig. 50)

21La borne fait office d’un fût d’une colonne, surmonté d’un chapiteau en marbre blanc à veines grisâtres, de l’une des carrières de Proconnèse. Le chapiteau, retaillé, est endommagé sur la base, les retombées des feuilles, les caulicoles et les volutes ; plusieurs feuilles du deuxième rang ont complètement disparu (fig. 6).

Fig. 6 : Chapiteau remployé dans la vieille mosquée de Manzil Khir

Fig. 6 : Chapiteau remployé dans la vieille mosquée de Manzil Khir

(cliché de l’auteur)

22Il présente quatre feuilles axiales au premier rang et quatre feuilles angulaires au second. Les feuilles du premier rang, plus larges que hautes, comptent chacune une cime et deux lobes par côté, de part et d’autre d’une côte centrale large délimitée de la base à la cime par deux sillons à section angulaire presque parallèles. Les lobes extrêmes ont trois foliettes. Les feuilles du second rang naissent au-dessus des lobes médians des feuilles du premier. Les pointes des lobes et les pointes latérales de la cime soulignent le mouvement des volutes à petite boucle et à tige nastriforme qui court sous l’abaque. Les tiges des volutes sont réunies au-dessus de la retombée des feuilles du premier rang et délimitent entre elles un espace triangulaire plus au moins large, plus au moins haut, se terminant en arrondi et qu’envahit la fleur de l’abaque. La tranche de l’abaque est parcourue par un sillon à section angulaire.

  • 26 Harrazi 1982, p. 153-154, nos 330-336.
  • 27 Feuille 1949, p. 131, pl. 4, 1-2, 4.
  • 28 Hamdi 2020, p. 67-68.

23Cet exemplaire fait partie de la classe des chapiteaux corinthisans à feuilles grasses à pointes courtes qui demeure, en l’état actuel de la documentation, encore très rare en Afrique proconsulaire. Aux exemplaires remployés dans la grande mosquée de Kairouan26 et à un autre provenant de la basilique chrétienne de Iunca27, s’ajoutent deux autres chapiteaux : celui que nous venons de décrire et un autre remployé dans la Mosquée Ibn Arafa à Jemmal28.

  • 29 Deichmann 1974, p. 131.
  • 30 Harrazi 1982, p. 175.
  • 31 Deichmann 1974, p. 131.
  • 32 Voir N. Harrazi (1982, p. 175), qui a réuni et discuté les différents arguments de cette datation

24Pourtant, à suivre Friedrich Wilhelm Deichmann29 et Noureddine Harrazi30, c’est l’un des types des ateliers de Proconnèse les plus répandus sur les côtes de la Méditerranée durant l’Antiquité tardive31 et qui a connu une longue durée d’usage allant du milieu du ve siècle à l’époque de Justinien, voire un peu plus tard32.

  • 33 Duval 1973, p. 239 ; A. Leone et son équipe ont fouillé une tombe avec 60 corps où le C14 confirm (...)

25Nous avons souligné ci-dessus qu’un chapiteau apparenté provient de l’église de Iunca. Or, les recherches anciennes et récentes montrent qu’elle a été complètement construite sous les Byzantins33. Dans cette perspective, et pour des raisons historiques, il y a une forte chance que notre chapiteau date du règne de Justinien ou, au plus tard, de la génération suivante.

26En somme, des matériaux antiques de différentes époques, dont ce chapiteau et notre milliaire, ont été réutilisés dans l’édification de cette petite mosquée. Cela pose une double interrogation : la date de sa construction et l’origine de ces spolia.

  • 34 Hassan 1989, I, p. 249.

27Aucun argument objectif ne permet de se prononcer quant à la date de l’édification de cette mosquée. On a toutefois retenu deux indices extrinsèques considérés comme caractéristiques des constructions de l’époque aghlabide. Le premier est la conception architecturale de la mosquée, qui est plus large que profonde. Le second est l’aspect et la technique de construction d’un vieux bassin hydraulique du même lieu. Sa forme rectangulaire, ses contreforts semi-circulaires, ses margelles et conduites seraient caractéristiques des constructions de cette dynastie34. Dans cette perspective, nous sommes devant des constructions aghlabides neuves avec la récupération des matériaux antiques et non la transformation ou le réaménagement d’édifices et des monuments antiques in situ.

28Ici, on arrive à la seconde question, à savoir l’origine de ces spolia dont le chapiteau et notre milliaire.

29La réponse à cette question ne peut échapper à deux possibilités : soit de la localité elle-même, soit d’un site situé dans ses environs. Dans la première, Manzil Khir serait fondée sur les structures d’un site antique, mais nous n’avons rencontré aucun vestige des équipements datables de l’Antiquité tardive.

  • 35 AATun, f.57 (Sousse), no 83.

30Il reste la seconde possibilité, à savoir qu’on est allé les chercher et les récupérer des environs du Manzil Khir. Or, le site le plus important et le plus proche qui a connu une occupation durant l’Antiquité tardive est justement situé à 1,5 km au nord de cette dernière35. Aujourd’hui il est dans un état de dégradation avancée, mais les prospecteurs à la fin du xxe siècle l’ont décrit comme suit :

  • 36 Annabi, Kallala 1990, p. 28, no 83.

31« C’est un site vaste de 2 000 à 5 000 m2 couvert de céramique variée allant de la sigillée, qui est abondante, à la céramique tardive byzantine et musulmane. Nous avons relevé un fragment de bol à collerette, de la céramique décorée, des fragments de brique plate, des petites pierres éparpillées et un bloc de taille brisé sur la largeur faisant 1,10 m de longueur sur 50 cm de largeur avec un creux aménagé sur sa surface mesurant 21 cm de longueur sur 11 cm de largeur »36.

  • 37 Voir fig. 8.

32Quant au milliaire, il pourrait provenir soit de Manzil Khrir soit de ses environs immédiats où on a d’ailleurs identifié, à 700 m au nord-est de la localité, les vestiges d’une chaussée antique qui conduisait vers le site précité37.

33On arrive maintenant à la question centrale de cette étude : ce milliaire permet-il d’identifier et de préciser le parcours d’une voie impériale qui partait d’Hadrumetum dans la direction du sud-est ?

34La mise au jour de cette borne à Manzil Khir, c’est-à-dire à l’intérieur des terres, exclut déjà la voie côtière d’Hadrumetum à Lepti Minus, en passant par Ruspina. Cela nous oriente vers une autre voie provinciale. La distance du XI milles indiquée sur la borne correspond parfaitement à celle qui sépare Manzil Khir ou ses environs immédiats d’Hadrumetum, mais dans quelle direction et vers quelle ville ?

  • 38 La Tabula Peutingeriana a été composée vers 365, mais les données proviennent d’un état antérieur (...)
  • 39 Salama 1951, p. 136-137.
  • 40 Voir ci-dessous, fig. no 7.

35Une source cartographique s’avère particulièrement précieuse pour nos propos : la Table de Peutinger38. Malgré ses défauts qui consistent à privilégier certains itinéraires par rapport à d’autres ou l’omission de certaines données39, ce document révèle indubitablement l’existence d’une voie impériale qui partait d’Hadrumetum vers Thysdrus. Elle s’étale sur une distance de 46 milles en passant par Auidu Vicus situé à 25 milles d’Hadrumetum et par Sarsura Vicus placé à 12 milles au nord de Thysdrus40.

Fig. 7 : Tabula Peutingeriana 4

Fig. 7 : Tabula Peutingeriana 4

2-3, la voie d’Hadrumetum à Thysdrus

(d’après Levi, Levi 1967)

3. La voie d’Hadrumetum à Thysdrus

36Ce milliaire donne désormais la preuve que la voie d’Hadrumetum à Thysdrus passait par Manzil Khir ou ses environs immédiats. Louis Foucher, en s’appuyant d’ailleurs sur ce document, en avait proposé un itinéraire précis. Nous le citons in extenso :

  • 41 Foucher 1964, p. 132.

37« À sa sortie d’Hadrumetum, elle (cette route) longeait la mer sur deux milles, puis s’en écartait pour suivre la ligne de crêtes (…). À peu près à la hauteur de l’actuel marabout de Sidi En Najar, elle suivait, elle aussi, la ligne de crêtes, et on la retrouve à l’ouest de l’Oued Mokadem. Elle traversait un bourg important situé aux environs de Manzil Khir »41.

  • 42 Desanges et alii 2010.

38C’est cette hypothèse de parcours qui a été retenue par l’étude la plus récente sur les routes de l’Est de l’Africa42. Or, l’itinéraire proposé est complètement détaché de son contexte géographique, orographique, topographique et historique. Certains des emplacements de sites sont mal placés et posent des problèmes sérieux quant à leur localisation. Cela rend nécessaire et justifie un réexamen plus approfondi de l’infrastructure routière dans cette région.

39En effet, d’autres parcours sont également possibles. Nous allons les examiner successivement afin de parvenir à l’itinéraire le plus cohérent avec les données topographiques, archéologiques et historiques.

  • 43 AATun, f. 57 (Sousse).
  • 44 Cordonnées Lambert 276-278/567-568 ; 276-277 et 269/572.
  • 45 Cordonnées Lambert 268-269/571-572.

40D’abord, les brigades topographiques ont relevé au début du xxe siècle l’existence des portions d’une voie romaine qui ont été retenues par les auteurs de l’Atlas archéologique de la Tunisie43. Les vestiges de cette « chaussée antique » ont été identifiés au sud-est du Sebkhat Soussa44, et plus loin dans la direction du sud-est, précisément à environ 1 700 m au nord-ouest de Manzil Khir45.

Fig. 8 : Vestiges des chaussées antiques entre Hadrumetum et Manzil Khir d’après l’ACen, f° 57, Sousse

Fig. 8 : Vestiges des chaussées antiques entre Hadrumetum et Manzil Khir d’après l’ACen, f° 57, Sousse

(R. Ghaddhab, R. Briki)

41Cela pourrait a priori suggérer qu’en quittant Hadrumetum, la voie se dirigeait vers le sud-est en longeant l’est de Sebkhat Soussa, puis l’ouest de Henchir Mtaa Soussa. Il est possible que le chemin actuel ait repris le tracé de la voie antique qui traversait l’oued Hamdoun au niveau de Sabbalat el Haj Kralifa (en fait Haj Khlifa) et se dirigeait vers le sud-est en suivant la ligne de crêtes composée par Hamadet Chabourra et, plus loin au sud-est, la colline sur laquelle est fondé Manzil Khir.

42Toutefois, une circulation permanente sur cet éventuel itinéraire impose la construction d’un long pont permettant de traverser de tout temps l’oued Hamdoun. Or, nous n’avons trouvé aucune trace de cet éventuel ouvrage sachant qu’à 2 km au nord-est on a le plus léger et court talweg creusé par cet oued et qui constitue l’endroit idéal pour l’édification d’un pont sur lequel passait d’ailleurs la voie côtière vers Lepti Minus. De plus, cet itinéraire laisse de côté et n’intègre pas les portions de la chaussée romaine identifiées au nord de Manzil Khir.

43Pour notre part, nous proposons un autre parcours. À sa sortie d’Hadrumetum, la voie longeait la mer sur deux milles, traversait l’oued Hamdoun au point le plus serré de son talweg et passait à l’est du marabout de Sidi Abdallah. Au niveau de ce dernier la voie se divisait en deux, l’une prenait la direction de Ruspina, l’autre se dirigeait vers le sud-est en traversant la localité de Sidi Amer et continuait vers le sud dans la direction de Manzil Khir. Des portions subsistent de cette chaussée antique qui se dirigeait tout droit dans la direction du sud-est pour atteindre Manzil Khir. Ce parcours a l’avantage de correspondre exactement à la distance donnée par la borne de Manzil Khir qui est de XI milles / 16,192 km d’Hadrumetum (fig. 9).

Fig. 9 : Proposition du parcours de la voie entre Hadrumetum et Manzil Khir d’après l’ACen, f° 57, Sousse

Fig. 9 : Proposition du parcours de la voie entre Hadrumetum et Manzil Khir d’après l’ACen, f° 57, Sousse

(R. Ghaddhab, R. Briki)

  • 46 TP 6.2-3.

44Quoi qu’il en soit de ces propositions, désormais deux conclusions s’imposent. La première, on l’a déjà souligné, est que Manzil Khir était située sur la voie impériale d’Hadrumetum à Thysdrus. La seconde, et la plus intéressante pour nos propos, est qu’avec le chiffre XI que porte ce miliaire, nous y sommes à XIV milles de la première station mentionnée sur cette voie : Auidu Vicus, placée selon la Table de Peutinger à 25 milles / 36,8 km d’Hadrumetum46.

  • 47 Tissot 1888, II, p. 186.
  • 48 AATun, f. 65 (Djemmal), no 78.
  • 49 Ptol., Geog., 4.3.10.
  • 50 Foucher 1958, p. 136 ; 1964, p. 132, note 405.
  • 51 AATun, f. 73 (Kerker) ; Cordonnées Lambert 570/243.
  • 52 Foucher 1964, p. 132.

45Or, la localisation de cette dernière est loin d’être établie. Reprenant une hypothèse de Charles Tissot47, les auteurs de l’Atlas archéologique de Tunisie ont localisé Auidu Vicus à Zeramdine (Zaramdrine)48. Cette hypothèse a été, à juste titre, récusée par Louis Foucher qui placerait la ville de Σουρέντον = Zurmentum de Ptolémée49 à Zaramdine dont le nom se trouve sous forme d’un ethnique d’origo Zurmet(inus) sur une mosaïque d’Vzitta50. Et comme alternative il a proposé de localiser Auidu Vicus à El Achem51 où, selon lui, « apparaît un groupe assez homogène »52.

  • 53 En plus de la Table de Peutinger, cette localité apparaît deux fois dans les sources. La première (...)

46Cette localisation est très discutable. Mais, avant d’aller plus en avant, il convient d’abord d’essayer de localiser la seconde station sur cette voie : Sarsura53 ou Sarsura Vicus située, on l’a déjà noté, selon la Table de Peutinger, à 12 milles / 17,664 km au nord de Thysdrus.

  • 54 Tissot 1888, p. 185, 749.
  • 55 Tissot 1888, p. 185.

47L’absence d’un témoignage épigraphique révélant sans équivoque son emplacement est derrière la succession de trois hypothèses. La première est celle de Charles Tissot, qui l’a identifiée avec les ruines du site de Henchir ez-Zouadi54 (en fait Henchir Dhaouadi) à 2,400 km au sud-est de l’actuel village de Bou Merdès. Cette proposition repose sur trois indices : 1 : la présence, selon l’auteur, des équipements urbains, à savoir « tout un système de citernes alimentées par un canal qui se prolonge à une assez grande distance dans la direction de Zeremdin » ; 2 : les vestiges d’un tronçon « assez considérable de la voie romaine entre ce point et El-Djem » et 3 : la distance qui est « précisément de 12 milles d’El-Djem »55.

  • 56 AATun, f. 73 (Kerker), no 12 ; cette identification a été retenue par HAAN VIII, 1928, 117.

48La deuxième hypothèse est celle proposée par les auteurs de l’Atlas archéologique de la Tunisie qui n’ont pas, semble-t-il, identifié ce site. Ils ont proposé de situer Sarsura à Henchir el Ksour, à 4 km au sud-ouest de Bou Merdès, dans un territoire appelé par les habitants des lieux ez-Zrata (Zrata)56.

  • 57 Foucher 1960, p. 16 ; Coordonnées Lambert : 575/327.

49La troisième hypothèse est celle de Louis Foucher, qui a récusé cette dernière identification à cause de la modestie du site. Comme alternative, il a proposé de localiser Sarsura à 3,500 km au sud de Bou Merdès, au site qui porte les sigles RR57, à 500 m au nord-est du marabout de Sidi Hamida (en fait Sidi Hmida).

  • 58 Brahim 2005, p. 13.
  • 59 AATun, f. 65 (Djemmel) ; Coordonnées Lambert : 575-576/245-252.

50Cette dernière hypothèse ne peut tenir pour plusieurs raisons. D’abord le site, avec une superficie de moins de 5 hectares, est très modeste pour une agglomération urbaine. Ensuite, la topographie de la région n’est point propice au passage d’une voie. Depuis Bou Merdès, il n’y a en effet qu’une seule piste praticable qui remonte vers le nord, mais elle doit suivre un parcours en dents de scie avant de se faufiler dans toute une série de Chaab (des collines densément et profondément disséquées par des cours d’eau)58, fortement déchiquetés à cet endroit bien précis par des multitudes de ravins et des coupures de pentes59. Cette configuration topographique ne peut d’ailleurs convenir au parcours d’une voie provinciale conçue pour une circulation sure, fluide et de tout temps.

51En somme, toutes ces propositions gravitent autour d’un site au sud ou à l’ouest de Bou Merdès. Or, on a bien identifié les vestiges d’une voie antique qui partait de Thysdrus en empruntant la ligne de crêtes, et, à la distance bien précise de 12 milles de cette dernière, on rencontre le seul site archéologique sur ce parcours, qui n’est autre que Henchir el Ksour.

  • 60 Pour un inventaire exhaustif des éléments archéologiques mis au jour dans le site, voir Younes 20 (...)

52Il occupe une colline de 90 m d’altitude dominant l’oued Zrata à l’ouest et l’oued el Hessi à l’est. Les ruines s’étalent sur une superficie d’environ 40 hectares60 où les vestiges les plus imposants sont ceux d’une partie d’une porte à la périphérie ouest du site qui pourrait être soit d’un rempart, soit, ce qui nous semble le plus vraisemblable, d’une mansio.

  • 61 Voir note 53.

53En raison de la concordance de plusieurs données (l’existence d’une chaussée antique, la distance donnée par la Table de Peutinger et les vestiges d’un site d’une certaine ampleur), l’hypothèse des auteurs de l’Atlas archéologique de Tunisie et de Stéphane Gsell qui ont suggéré d’identifier Henchir el Ksour avec l’oppidum Sarsura61 nous paraît la plus vraisemblable.

  • 62 Voir note 48.

54Cependant, elle met en question la localisation proposée par Louis Foucher d’Auidu Vicus à El Achem62. Ce site n’est situé qu’à 4 km / 2,717 milles de Sarsura et par conséquent il ne serait point en cohérence avec les données de la Table de Peutinger qui place Auidu Vicus à 9 milles / 13, 248 km au nord de Sarsura. La localisation d’Auidu Vicus reste par conséquent entière, mais y aurait une autre alternative.

55Le milliaire de Manzil Khir est à ce propos d’un apport majeur dans l’essai de la localisation de cette « station ». Il permet de réduire notablement l’espace géographique de nos investigations où Auidu Vicus est à chercher entre Sarsura et Manzil Khir, précisément à 14 milles / 20,608 km au sud de cette dernière et à 9 milles / 13,248 km au nord de Sarsura.

Fig. 10 : Segment de la voie entre Thysdrus et Sarsura d’après l’ACen, f° 73 (Kerker)

Fig. 10 : Segment de la voie entre Thysdrus et Sarsura d’après l’ACen, f° 73 (Kerker)

(R. Ghaddhab, R. Briki)

  • 63 Cordonnées Lambert 566-568 / 249-250 ; Ghaddhab, Kaabia 2016, p. 96.

56L’examen des données morpho-topographiques de cet espace permet de réduire davantage les possibilités du parcours de cette voie. En effet, une bonne partie de cette région, la partie Nord, est composée d’une vallée encaissée délimitée au sud-ouest par Garat Azeb, au nord-est par les rives méridionales de Sebkhat Sahline, et au sud par l’ensemble collinaire de Maal, Zaramdine, Jemmel qui constitue la ligne de partage des eaux entre deux zones géographiques et historiques bien distinctes63.

  • 64 AATun, f. 65 (Djemmel) ; 566-568 E ; 248-249 N.
  • 65 Cordonnées Lambert 570.100 E ; 248 N.
  • 66 Cordonnées Lambert 569.150 E ; 249 N

57La configuration géographique de cette zone, composée au sud d’une série de Chaab (Chaab Maal, Chaab Zaremdine, Chaab Jemmel), ne laisse que deux endroits possibles pour le parcours d’une voie dans la direction de Thysdrus. Dans le premier, elle aurait traversé la large ouverture dans la ligne de partage des eaux. C’est la trouée connue sous le nom de Garet Azeb, qui offre une possibilité adéquate pour le passage de toute voie ou piste permettant d’atteindre Thysdrus/El Jem en venant d’Hadrumetum/Sousse64. Dans le second endroit, la voie traverserait les Chaab en empruntant un chemin soit dans Chaab Maal-Chaab/Zramdine65, soit dans Chaab Djemmel66.

58Mieux encore, la configuration topographique de cette vallée ne laisse que deux possibilités d’atteindre Thysdrus depuis Manzil Khir. La première par une voie qui partait de Manzil Khir en longeant son flanc ouest ; la seconde par une autre qui aurait traversé la vallée et emprunté ensuite le flanc est.

59Examinons maintenant la première possibilité, celle d’un parcours sur le versant occidental de cette vallée entre Manzil Khir et la trouée de Gaarat Azeb. Nous allons d’abord essayer d’établir les sites majeurs susceptibles de convenir à une agglomération antique, puis les pistes qui auraient pu être empruntées par une voie impériale.

60Les investigations anciennes et récentes et nos prospections ne permettent de reconnaître sur ce versant que quatre sites d’une certaine ampleur : Bir et Taïeb, Manzil Kamel, Sidi Debaba (en fait Lella Debaba) et Henchir el Bir el Ahmar.

  • 67 Hamdi 2020, p. 58-59, 62.
  • 68 Ferchiou 1995, p. 658, fig. 13.
  • 69 Sur l’ensemble de ces éléments, voir Hamdi 2020.

61– Bir et Taïeb est un petit hameau fondé probablement mais pas certainement sur les structures d’un site antique à cause de l’absence de vestiges dans cette localité et ses environs immédiats. Sa petite mosquée ou son masjid (oratoire) ont été construits avec des matériaux antiques dont les plus significatifs sont quelques éléments de la décoration architecturale, à savoir : 1 : une base ionique-attique de pilastre en marbre blanc à veines grisâtres de Proconnèse67. Inversement au modèle classique, le tore supérieur est plus volumineux que le tore inférieur avec une absence totale des deux filets qui encadrent la scotie. Cette déformation qui nous éloigne du type classique pourrait suggérer une date tardive68. 2 : une base composite solidaire d’une portion du pilastre en marbre blanc à veines grisâtres de Proconnèse. 3: un chapiteau corinthien classique à folioles en feuille d’olivier sculpté dans du marbre blanc à veines grisâtres de Proconnèse69.

62L’homogénéité de ces éléments suggère qu’ils ont été arrachés d’un seul monument antique qui ne pourrait être qu’une construction privée, fort probablement une uilla.

  • 70 Fehri 2010, p. 144.
  • 71 Al Bahi 2004, p. 411-412.
  • 72 Hassan 1999, I, p. 248 ; 2004, p. 138-140.

63– Manzil Kamel apparaît à l’époque médiévale comme l’une des stations les plus importantes, voire la seule station sur la voie de Kairouan-Mahdia70. La localité est attestée au haut Moyen Âge71, et sa vieille mosquée dite de Abi Ali a été vraisemblablement construite à l’époque aghlabide avec des matériaux arrachés à des ruines d’édifices antiques sur place ou ramenés de loin, dont des chapiteaux72. Elle se distingue par sa situation topographique qui en fait une étoile routière par excellence vers laquelle convergent toutes les voies et les pistes, qu’elles soient locales, régionales ou provinciales.

  • 73 Nous devons cette correction du toponyme à M. Hassen (2004, p. 140).
  • 74 Al-Bakri, § 1145.
  • 75 Al-Istibsar, p. 118.
  • 76 Cette localité était très vraisemblablement l’une des cités du Byzacium et un évêché sous la domi (...)

64– Sidi Debaba/Lella Debaba ou Tamajer de l’époque médiévale, dont le toponyme a été fossilisé dans le site qui porte le nom de Bir Tamayaar sur la carte topographique de la région (en fait Bir Tamajer)73, était bien attestée comme ville au haut Moyen Âge. Al-Bakri la décrit comme une grande ville bien peuplée et équipée d’une mosquée, de souks et de thermes74. L’Anonyme d’Al-Istibsar, tout en insistant sur sa grandeur, précise qu’elle abrite des ruines qui remontent aux anciens75. Le site, qui s’étend sur une superficie de plus de 10 hectares, occupe la colline dite Sidi Debaba qui surplombe l’amont de l’Oued el-Maleh76.

  • 77 Gauckler 1897, p. 52.
  • 78 Hassen 2004, p. 143 ; la céramique a été excellemment étudiée par N. Fehri (2010, p. 160-161), qu (...)

65Les ruines sont actuellement dans un état avancé d’effacement, mais on y distingue encore un puits de forme ovale de 3 m de diamètre pour le grand axe sur une profondeur apparente de 5 m ; plusieurs citernes77, les fondations et les premières assises des élévations et surtout une omniprésence de la céramique antique (RSW, céramique commune et fragments d’amphores) et celle du haut Moyen Âge78.

66– Henchir Bir el Ahmar : c’est un site d’environ 10 hectares de superficie ; la céramique antique (RSW, céramique commune et fragments d’amphores) jonche le sol. De ses ruines, il ne reste actuellement que les premières assises de plusieurs constructions en négatif ; le site à subi une spoliation systématique pour la recherche de matériaux de construction.

67Que conclure ?

  • 79 Ghaddhab 2021.

68À cause de la faible distance sur tous les itinéraires possibles, Manzil Kamil, située à 8,5 milles /12 km de Manzil Khir, ne pourrait correspondre à Auidu, qui est à 14 milles de cette dernière. C’est la même situation pour Sidi Debaba/Lella Debaba ou Tamajer située à 12 milles / 17 km. D’autant plus que Tamajer ou Tamager était vraisemblablement l’antique Tamazeri/Tamazeni79 qui ne saurait être confondue avec la localité d’Auidu.

  • 80 Qu’un tronçon de la voie suive les axes maîtres de la trame de la centuriation, c’était une prati (...)
  • 81 Fehri 2010, p. 144.

69Il faut par conséquent chercher cette dernière encore plus loin au sud, dans la direction de Thysdrus. Dans cette optique, la seule possibilité est que de Manzil Khir la voie se dirigerait vers le sud-est, et, au niveau de Bir Allouche, bifurquait vers le sud-ouest en longeant les flancs des coteaux où elle se confondait jusqu’à Manzil Kamel avec un axe décumane de la trame de centuriation dans cette région80. Pour aller de ce nœud routier, qui est Manzil Kamel81, à Thysdrus, elle doit, on l’a déjà souligné, obligatoirement pénétrer par Garat el Azeb, la seule grande ouverture dans la ligne de partage des eaux.

70Cela réduit notablement la trajectoire des parcours entre Manzil Kamel et ce passage où il n’y a de possibilité que pour trois trajets.

711. La voie partirait de Manzil Kamel dans la direction du sud-ouest, puis bifurquerait vers le sud-est en empruntant le chemin que suit la ligne ferrovière, en passant par Henchir Bir el Ahmar, Garet Azib, Es Sattara, Henchir er Rargag, Kerker et Sarusura.

72Cette possibilité est à exclure. Les cartes topographiques établies avant la mise en place de la ligne du chemin de fer et nos recherches sur le terrain, ainsi que les données des photos aériennes et satellitaires, ne révèlent point la présence d’une piste ou d’une voie antérieure qui fut reprise par la ligne ferroviaire.

732. La voie des hauteurs, pour reprendre l’expression des habitants des lieux, qui partirait de Manzel Kamel dans la direction du sud-ouest en jouxtant au sud Bir Tamajer, au niveau duquel elle bifurquerait vers le sud-est en empruntant une piste, encore praticable, de part et d’autre de la route dite GP 1 (Grand Parcours no 1) en traversant Henchir Abid, le village de Kerker, puis le chemin emprunté par la ligne du chemin de fer qui jouxte du côté ouest Sarsura.

74Cette proposition ne peut être retenue pour plusieurs raisons. La première est l’absence de liaison entre Kerker et Sarsura et toutes les pistes topographiquement possibles laissent Sarsura à l’écart. La deuxième est que la distance de ce parcours est de plus de 30 milles / 44,16 km ; or, celle entre Manzil Khir et Sarsura, est de 23 milles / 34 km. La troisième, et ceci est déterminant, est l’absence de tout site archéologique d’une certaine ampleur sur ce segment hypothétique du parcours.

753. Il ne reste par conséquent que la piste qui partait tout droit de Manzil Kamel dans la direction du sud en passant par Bir ech Cheteya, Henchir Zerneb, Henchir el Bir Lahmar et Garet el Azib par Sidi Bou Goubrine.

  • 82 AATun, f.65 (Djemmal), no 75.

76On rencontre un seul site archéologique d’une certaine ampleur proche de cet éventuel parcours : Henchir Bir el Ahmar où, nous l’avons déjà souligné, on a relevé les « traces des murs sur une étendue assez considérable » et des « tombeaux »82.

77La superficie du site d’environ 10 hectares, avec des vestiges d’une certaine ampleur, peut convenir à une petite agglomération antique. Mieux encore, situé à 9 milles de Sarsura et à 14 milles de Manzil Khir et par conséquent à 25 milles d’Hadrumetum, ce site se présenterait comme un candidat potentiel pour localiser l’oppidum Auidu ou Auidu Vicus.

78Toutefois, un examen de plus près de l’articulation du site avec le réseau de communication empêche de retenir cette hypothèse. D’abord Henchir Bir el Ahmar est à l’écart de toute voie régionale dont la plus proche est située à une distance de plus de 1 km de part et d’autre. Ensuite, tous les itinéraires possibles partant aussi bien de Garet el Azib que de Sidi Bou Goubrine et se dirigeant vers le sud ne jouxtent ou traversent Sarsura, notre deuxième station sur cette voie, qui apparaît bien à l’écart de plusieurs kilomètres à l’est.

79Cette déduction nous conduit à examiner maintenant la deuxième possibilité, celle d’un parcours qui partirait de Manzil Khir, traverserait oued el Maleh et longerait ensuite le flanc oriental de la vallée. Sur ce dernier, nous rencontrons trois sites majeurs : Vzitta/Henchir el Makreeba, Zeramdine et Henchir Enfoussine.

801. Henchir el Makreeba en fait Henchir el Mkhareb/Vzitta

  • 83 Bell. Afr., 41.2 ; 51.2 ; 53.1 ; 56.3 ; 58.4 ; 59.4 ; 89.1.
  • 84 Tissot 1888, p. 564, 737.
  • 85 Bell. Afr., 41.2.
  • 86 CIL VIII, 68 = ILS 6095.
  • 87 Ptol., Geogr., 3.10.7.
  • 88 Van der Werf 1982.
  • 89 Constat de la regrettée Jihen Nacef, spécialiste de la céramique de Sullecthum / Sullecthi.

81Charles Tissot, se fondant sur les indications du Bellum Africum83, a proposé d’identifier ce site à Vzitta84. Il apparaît alors comme un oppidum fortifié abritant tout ce qui est nécessaire pour l’armée de Scipion85 ; au début de l’Empire, il serait une cité stipendiaire intégrée dans le pagus Gurzensis86 et sous le règne de Trajan comme un oppidum infra Adrumetum87. L’agglomération est un lieu de production de céramiques au dernier temps du pouvoir punique et tout au long du ier siècle apr. J.-C.88. Plus tard, elle a cessé d’être un lieu de production et dans le site on aperçoit l’omniprésence de la céramique produite dans les ateliers de Sullectha/i89.

  • 90 Voir la mise au point dans Desanges et alii 2010, p. 299.
  • 91 Solomonson 1964, p. 42, fig. 18.

82Vzitta a complètement disparu des sources postérieures au ier siècle apr. J.-C. Elle n’apparaît même pas comme évêché, ce qui serait un indice de son importance au moins de point de vue démographique90. De même, nos prospections n’ont révélé aucun indice de l’existence des équipements urbains qui caractérisaient les centres des cités de constitution romaine. Tout ce que l’on observe n’est autre que les vestiges des maisons imposantes qui occupaient le point le plus élevé du site, dont l’une, équipée d’un secteur thermal, était le lieu de réunion de la sodalité des Leontii comme l’indique son emblème figurant sur une mosaïque représentant un lion entouré de quatre tiges de millet91.

  • 92 Voir ci-dessus, p. 91, note 50.

832. Zeramdine dérive très vraisemblablement de Zurmentum mentionné, on l’a déjà vu, par Ptolémée et par une mosaïque de l’oppidum voisin, Vzitta. Nous suivons Louis Foucher qui a bien démontré qu’elle n’était pas Auidu Vicus comme Charles Tissot l’avait suggéré92. L’occupation permanente du site a toutefois fait disparaître toute relique de vestiges antiques.

  • 93 Lewicki 1959, p. 175-191.

843. Henchir Enfoussine ou En Nafoussyin, un toponyme qui fossilise l’origo des anciens habitants du lieu, c’est-à-dire de Jbal Nafoussa. D’ailleurs les sources médiévales sont sans équivoque quant à l’installation d’une colonie de Jbal Nafoussa dans la région du Sahel93. L’installation de cette faction tribale dans ce locus, a, à terme, fini par éclipser le toponyme antique. Le site occupe le versant Nord d’une petite colline de 100/110 m de hauteur surplombant l’ensemble de la vallée au nord, nord-ouest et sud-ouest. Il se développe sur une superficie de plus de 10 hectares. On y distingue peu de vestiges de constructions, à part quelques pans des murs et surtout une bonne fréquence de céramiques de l’époque antique et médiévale.

Fig. 11 : Henchir Enfoussine

Fig. 11 : Henchir Enfoussine

(Google Earth)

85De Henchir Enfoussine partaient deux pistes conduisant vers le sud dans la direction de Thysdrus. La première se poursuit au sud-ouest vers Henchir Bir el Ahmar, traverse Sidi Bou Goubrine, et de là, elle continue tout droit vers le sud pour atteindre Kerker. Cet itinéraire ne saurait être le bon à cause de l’absence de toute liaison entre cette dernière et Sarsura. La seconde piste descend tout droit vers le sud en traversant Chaab Maal, Chaab Zaramdine, Chaab Djemmel, le site déjà cité d’El Achem, Sarsura et continue vers Thysdrus.

86Le parcours de cette dernière piste est plus approprié à une voie impériale. Il nous présente un itinéraire en cohérence avec les données historiques, archéologiques et géographiques. Il longe les flancs de coteaux et les lignes de crêtes ; il présente l’illustration parfaite de cette conception antique où les itinéraires n’étaient pas des voies directes à l’image de nos autoroutes, mais intégraient dans leurs parcours les principales agglomérations de leur époque. Cet itinéraire a en effet l’avantage d’articuler les principales agglomérations antiques situées entre Hadrumetum et Thysdrus : Vzitta, Zurmentum, deux oppida bien identifiés, un site de plus de 10 hectares, Henchir Enfoussine, dont nous verrons ci-dessous à quel oppidum il pourrait correspondre, et enfin Sarsura.

Fig. 12 : Parcours du segment de la voie entre Manzil Khir et Henchir Enfoussine d’après l’ACen, f° 65, Djemmal

Fig. 12 : Parcours du segment de la voie entre Manzil Khir et Henchir Enfoussine d’après l’ACen, f° 65, Djemmal

(R. Ghaddhab, R. Briki)

87Ce parcours se poursuit sur une distance d’environ 50 km, ce qui correspond exactement aux données chiffrées du trajet données par la Table de Peutinger entre Hadrumetum et Sarsura qui est de 34 milles. Mieux encore, le site Henchir Enfoussine est situé exactement à 25 milles / 36,8 km d’Hadrumetum. C’est précisément la distance que donne la Table de Peutinger pour la première station après Hadrumetum : Auidu Vicus.

88En attendant une preuve épigraphique, le site de Henchir Enfoussine se présente désormais comme un candidat potentiel pour la localisation de l’oppidum d’Auidu.

89Il faut encore pour finir répondre à une objection sérieuse. Ce parcours est a priori coupé par plusieurs oueds et ravins, ce qui impose la construction d’un nombre conséquent de ponts : d’abord sur l’oued el Maleh (Meleh sur la carte), ensuite sur oued El Azaieg, situés entre Vzitta et Zurmentum (Zaramdine), et enfin sur l’oued ech Chebb, entre cette dernière et Henchir Enfoussine. Or, cela est a priori complètement étranger à la conception romaine de grandes voies provinciales conçues pour une circulation permanente qui devaient suivre soit les lignes de crêtes soit les flancs des coteaux évitant ainsi le plus possible les zones inondables et la traversée des oueds qu’ils aient été pérennes ou intermittents.

  • 94 Dans la province de la Tripolitaine et précisément dans sa partie occidentale située dans le terr (...)

90En fait, à suivre les hydrologues et les géomorphologues, ces cours d’eau sont intermittents, de faible étendue avec une largeur de lits qui ne dépasse guère 10 à 15 mètres, et sont presque toujours secs. Ils ne pouvaient par conséquent constituer un handicap majeur pour la circulation, même durant les très rares périodes des grands crus. Il est fort possible que, en cas d’inondations majeures, il y avait soit une tolérance pour l’interruption occasionnelle à court terme des traversées, soit l’existence des circuits de remplacement, c’est-dire des déviations occasionnelles. Cela pourrait expliquer l’absence ou l’extrême rareté de structures des ponts sur les routes provinciales dans les parties arides ou semi-arides de l’Afrique du Nord94.

  • 95 Brahim 2005, p. 159.

91A cela s’ajoute le fait que certains de ces ravins résultent d’une incision qui s’est opérée non pas sous l’Empire romain, mais vers la fin de l’Antiquité95.

Fig. 13 : Restitution du parcours de la voie d’Hadrumetum à Thysdrus

Fig. 13 : Restitution du parcours de la voie d’Hadrumetum à Thysdrus

(R. Ghaddhab, R. Briki)

Conclusion

  • 96 Lepelley 2001, p. 62-64, 68.
  • 97 CIL VIII, 11105 : [Lib]erti et famil[ia ---].
  • 98 Christol 2008, p. 2041-2042, 2054-2079 ; Ghaddhab 2020, p. 503-514.

92Cette recherche est l’un des premiers jalons d’une enquête sur l’infrastructure viaire et l’organisation de l’espace dans cette partie de l’Afrique Proconsulaire. Elle a tenté d’établir les différentes données permettant de proposer les parcours possibles de la voie provinciale reliant Hadrumetum à Thysdrus. Cette dernière jouait un rôle de premier plan dans la hiérarchie administrative. Elle était un siège de conuentus au iiie siècle, sous Septime Sévère et Maximin le Thrace96. Dans le Byzacium, au sein de la regio Leptitana, géré par un procurateur du Patrimoine, la ville était un siège administratif, où intervenaient esclaves et affranchis impériaux97, tout comme à Lepti Minus98

93La localisation d’Auidu à Henchir Enfoussine constitue une donnée fondamentale pour la précision de son parcours. Partant d’Hadrumetum, elle passait par Manzil Khir, traversait l’oued el Maleh, empruntait les flancs orientaux de la vallée en jouxtant ou passant par les oppida de l’époque : Vzitta, Zurmentum, Auidu, Sarsura avant d’atteindre Thysdrus. Cependant, contrairement à ce qui se passait dans d’autres régions où certains tronçons de voies reprenaient les axes maîtres de la centuriation, ce tracé révèle d’autres préoccupations. En effet, toutes ces agglomérations avaient un passé préromain. Vzitta, Sarsura et Thysdra étaient des pièces maîtresses dans la logistique de l’armée de Scipion lors de la guerre d’Afrique. Mais l’ensemble du parcours de la voie a été très vraisemblablement structuré sous l’Empire et a fini par favoriser les oppida qui jouaient un rôle dans la logistique de la circulation et des échanges. Auidu et Sarsura ont éclipsé Zurmentum et Vzitta qui ont complètement disparu de nos sources écrites après le règne de Trajan. Édifiée probablement sous le règne de ce dernier et restaurée sous celui de Macrin, cette voie était bien privilégiée au Bas-Empire. Toutefois, elle ne constituait pas l’unique moyen d’atteindre Thysdrus et les sources arabes du haut Moyen Âge révèlent une autre route héritée de l’époque antique qui partait d’Hadrumetum en passant par El Bourgine, Tamajer/Tamazeni/Tamazeri et de cette dernière se dirigeant vers Thysdrus. C’est cette voie qui a dicté en partie l’infrastructure de l’époque médiévale, moderne et surtout contemporaine. Mais cela est une autre histoire !

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Notes

1 Kienast, Eck, Heil 2017, p. 162-164.

2 CIL VIII, 22562 ; Salama 1964, p. 340 ; Kienast, Eck, Heil 2017, p. 164.

3 AE 1960, 36 ; Salama 1964, no 40.

4 Foucher 1964, p. 132, n. 406.

5 Pour la titulature complète, voir Kienast, Eck, Heil 2017, p. 162 ; le titre de Parthicus maximus donné par le Sénat (Dio 78.27.3) figure sur une seule inscription (AE 1964, 229).

6 Voir l’étude exhaustive de P. Salama (1964, p. 234-252).

7 AAAlg, f. 31, no 56.

8 AAAlg, f. 31, no 1.

9 Albertini 1938-1940, p. 161, no 4 qui a été révisée par P. Massiéra (1947, p. 125-126) ; Salama 1964, p. 340, no 67.

10 AE 1940, 37 ; Salama 1964, p. 340, no 67.

11 Albertini 1931, p. 229 ; Salama 1964, p. 340, no 66.

12 AE 1940, 37 ; Salama 1964, p. 340, no 68.

13 L’inscription a été retrouvée au milieu des ruines d’Altaua. Leschi 1938-1940, p. 208 ; 1957, p. 404 ; Marcillet-Jaubert 1968, p. 22, no 5.

14 Leschi 1938-1940, p. 208.

15 CIL VIII, 10056 = 21992.

16 AE 1958, 123 : [---] CAES VIAM STRATAM / NOVAM INSTITVERVNT / IV. Il s’agit de la construction d’une nouvelle voie ; Cintas 1955, p. 128-129.

17 CIL VIII, 10045.

18 CIL VIII, 21984.

19 Cahiers des archives. Registre fiscal no 1. République tunisienne. Premier Ministère, Les Archives nationales de Tunisie. Imprimerie officielle de la République tunisienne, Tunis, 2010, p. 203, 207 et 209 ; Bouzgarrou-Larguech 1993, p. 63.

20 Elisseeff 1991, p. 440-441.

21 Sur ce terme, voir Al-Wohaibi 1978, p. 708 ; Graf 1990, p. 171-211 ; Jaït 1993, p. 200.

22 Al Bahi 2004, p. 330-337.

23 Hassan 1999, I, p. 249.

24 Hassan 1999, I, p. 249.

25 Voir Ghaddhab à paraître.

26 Harrazi 1982, p. 153-154, nos 330-336.

27 Feuille 1949, p. 131, pl. 4, 1-2, 4.

28 Hamdi 2020, p. 67-68.

29 Deichmann 1974, p. 131.

30 Harrazi 1982, p. 175.

31 Deichmann 1974, p. 131.

32 Voir N. Harrazi (1982, p. 175), qui a réuni et discuté les différents arguments de cette datation.

33 Duval 1973, p. 239 ; A. Leone et son équipe ont fouillé une tombe avec 60 corps où le C14 confirme une chronologie en relation avec la peste justinienne, ce qui suggère que l’église est déjà construite sous le règne de Justinien ou un peu avant. Voir Leone et alii sous presse.

34 Hassan 1989, I, p. 249.

35 AATun, f.57 (Sousse), no 83.

36 Annabi, Kallala 1990, p. 28, no 83.

37 Voir fig. 8.

38 La Tabula Peutingeriana a été composée vers 365, mais les données proviennent d’un état antérieur, voir Miller 1916. Sur la date cf. Levi, Levi 1967, p. 172 ; Arnaud 1988, p. 302-320. Pour les données africaines : Desanges 1972, p. 366, n. 101.

39 Salama 1951, p. 136-137.

40 Voir ci-dessous, fig. no 7.

41 Foucher 1964, p. 132.

42 Desanges et alii 2010.

43 AATun, f. 57 (Sousse).

44 Cordonnées Lambert 276-278/567-568 ; 276-277 et 269/572.

45 Cordonnées Lambert 268-269/571-572.

46 TP 6.2-3.

47 Tissot 1888, II, p. 186.

48 AATun, f. 65 (Djemmal), no 78.

49 Ptol., Geog., 4.3.10.

50 Foucher 1958, p. 136 ; 1964, p. 132, note 405.

51 AATun, f. 73 (Kerker) ; Cordonnées Lambert 570/243.

52 Foucher 1964, p. 132.

53 En plus de la Table de Peutinger, cette localité apparaît deux fois dans les sources. La première lors de la guerre d’Afrique (Bell. Afr., 75.2 et 76.1). Elle se présente à l’époque comme une ville et un lieu de stockage de blé. Elle était occupée par les partisans de Pompée, dont la garde était assurée par une garnison numide avant d’être massacrée par César qui investit la place (Bell. Afr., 76.1). La seconde fois sous la domination vandale, où elle apparaît comme un évêché de la province de la Byzacène représenté par son évêque Sriuius Sarsuritanus au concile de Carthage convoqué par le roi vandale Hunéric le 1er février 484 (Notitia, Byz., 67 ; Lancel 2002, p. 262).

54 Tissot 1888, p. 185, 749.

55 Tissot 1888, p. 185.

56 AATun, f. 73 (Kerker), no 12 ; cette identification a été retenue par HAAN VIII, 1928, 117.

57 Foucher 1960, p. 16 ; Coordonnées Lambert : 575/327.

58 Brahim 2005, p. 13.

59 AATun, f. 65 (Djemmel) ; Coordonnées Lambert : 575-576/245-252.

60 Pour un inventaire exhaustif des éléments archéologiques mis au jour dans le site, voir Younes 2012, p. 106-118.

61 Voir note 53.

62 Voir note 48.

63 Cordonnées Lambert 566-568 / 249-250 ; Ghaddhab, Kaabia 2016, p. 96.

64 AATun, f. 65 (Djemmel) ; 566-568 E ; 248-249 N.

65 Cordonnées Lambert 570.100 E ; 248 N.

66 Cordonnées Lambert 569.150 E ; 249 N

67 Hamdi 2020, p. 58-59, 62.

68 Ferchiou 1995, p. 658, fig. 13.

69 Sur l’ensemble de ces éléments, voir Hamdi 2020.

70 Fehri 2010, p. 144.

71 Al Bahi 2004, p. 411-412.

72 Hassan 1999, I, p. 248 ; 2004, p. 138-140.

73 Nous devons cette correction du toponyme à M. Hassen (2004, p. 140).

74 Al-Bakri, § 1145.

75 Al-Istibsar, p. 118.

76 Cette localité était très vraisemblablement l’une des cités du Byzacium et un évêché sous la domination byzantine ; voir Ghaddhab 2021.

77 Gauckler 1897, p. 52.

78 Hassen 2004, p. 143 ; la céramique a été excellemment étudiée par N. Fehri (2010, p. 160-161), qui, tout en montrant qu’il s’agit d’une vaisselle de luxe, a démontré que l’occupation du site date jusqu’au milieu du xie siècle.

79 Ghaddhab 2021.

80 Qu’un tronçon de la voie suive les axes maîtres de la trame de la centuriation, c’était une pratique courante. Sur presque un tiers de son parcours, la voie Hadrumetum-Augustum / Sidi el Hani se confondait avec un axe décumane de la centuriation dans cette région. Nous y reviendrons dans une étude indépendante.

81 Fehri 2010, p. 144.

82 AATun, f.65 (Djemmal), no 75.

83 Bell. Afr., 41.2 ; 51.2 ; 53.1 ; 56.3 ; 58.4 ; 59.4 ; 89.1.

84 Tissot 1888, p. 564, 737.

85 Bell. Afr., 41.2.

86 CIL VIII, 68 = ILS 6095.

87 Ptol., Geogr., 3.10.7.

88 Van der Werf 1982.

89 Constat de la regrettée Jihen Nacef, spécialiste de la céramique de Sullecthum / Sullecthi.

90 Voir la mise au point dans Desanges et alii 2010, p. 299.

91 Solomonson 1964, p. 42, fig. 18.

92 Voir ci-dessus, p. 91, note 50.

93 Lewicki 1959, p. 175-191.

94 Dans la province de la Tripolitaine et précisément dans sa partie occidentale située dans le territoire de la Tunisie actuelle, les travaux anciens et récents n’ont pas révélé de vestiges des ponts antiques sur les voies provinciales de l’époque.

95 Brahim 2005, p. 159.

96 Lepelley 2001, p. 62-64, 68.

97 CIL VIII, 11105 : [Lib]erti et famil[ia ---].

98 Christol 2008, p. 2041-2042, 2054-2079 ; Ghaddhab 2020, p. 503-514.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 : Borne milliaire remployée dans la vieille mosquée de Manzil Khir
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Titre Fig. 2 : Transcription du texte de l’inscription
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Titre Fig. 3 : Restitution graphique du texte
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Titre Fig. 4 : Manzil Khir dans son contexte régional
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Titre Fig. 5 : Plan de la petite mosquée de Manzil Khir
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Titre Fig. 6 : Chapiteau remployé dans la vieille mosquée de Manzil Khir
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Titre Fig. 7 : Tabula Peutingeriana 4
Légende 2-3, la voie d’Hadrumetum à Thysdrus
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Titre Fig. 9 : Proposition du parcours de la voie entre Hadrumetum et Manzil Khir d’après l’ACen, f° 57, Sousse
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Titre Fig. 10 : Segment de la voie entre Thysdrus et Sarsura d’après l’ACen, f° 73 (Kerker)
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Titre Fig. 11 : Henchir Enfoussine
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Titre Fig. 13 : Restitution du parcours de la voie d’Hadrumetum à Thysdrus
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Ridha Ghaddhab, « Le milliaire de Macrin à Manzil Khir et la voie impériale d’Hadrumetum à Thysdrus »Antiquités africaines, 60 | 2024, 83-100.

Référence électronique

Ridha Ghaddhab, « Le milliaire de Macrin à Manzil Khir et la voie impériale d’Hadrumetum à Thysdrus »Antiquités africaines [En ligne], 60 | 2024, mis en ligne le 30 novembre 2024, consulté le 18 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/7780 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12qub

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Ridha Ghaddhab

Fac. des Lettres et Sciences Humaines, Univ. de Sousse, UR AnTe SaPer UR-6-E. S.-11 (ridha.ghaddhab[at]gmail.fr)

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