Navigation – Plan du site

AccueilNuméros60Une nouvelle cité d’Afrique proco...

Une nouvelle cité d’Afrique proconsulaire :
la Ciuitas Valusitana (Région de Bou Arada, Tunisie)

Ali Chérif

Résumés

Une fouille clandestine pratiquée en 2017 à Henchir Zlel, site archéologique de la région de Bou Arada, a fait apparaître une inscription gravée sur une architrave-frise. Le texte, une dédicace d’un temple à Minerve à l’époque des Sévères, donne, pour la première fois, le nom antique et le statut juridique de l’agglomération: ciuitas Valusitana.

Haut de page

Texte intégral

Je tiens à remercier mon ami Mohamed Nouri, instituteur à Bou Arada, qui a bien voulu me signaler le document objet de cet article, issu d’une intervention clandestine.

Introduction

  • 1 Sur le passage de cette frontière dans la région de Bou Arada, voir en dernier lieu Chérif, Smari (...)
  • 2 Cette région est couverte par les deux feuilles topographiques au 1/50 000 de « Bou Arada » et de (...)
  • 3 Desanges 1990.
  • 4 Beschaouch 2001 (d’où AE 2004, 1813).
  • 5 Aounallah, Ben Romdhane 2015.

1Nous avons entrepris depuis plusieurs années l’exploration des champs de ruines disséminés tout autour de l’actuelle localité de Bou Arada, sur un rayon d’une quinzaine de km environ. Cette région, située à une centaine de km au sud-ouest de Carthage et non loin de la Fossa Regia1, est riche en vestiges archéologiques antiques2. Toutefois, les découvertes épigraphiques susceptibles d’enrichir nos connaissances en matière de toponymie de cette zone de l’Afrique sont encore très limitées et les sites non identifiés restent largement majoritaires. En 1990, le regretté J. Desanges a publié un premier bilan sur la toponymie africaine3. Après cette date, et relativement à la zone qui nous occupe, A. Beschaouch a signalé, en 2001, une cité jusque là inconnue, la ciuitas Crimeteris, révélée par une inscription provenant des environs d’Auitta Bibba, aujourd’hui Henchir Bou Ftis4. Un second bilan, publié en 2015, recense les nouveautés enregistrées après 19905.

  • 6 Chérif 2022.
  • 7 Ferchiou 1996, p. 1336-1339 (d’où AE 1996, 1712).
  • 8 Chérif 2024.

2Pour ma part, il m’a été donné tout récemment d’apporter des précisions aux toponymes antiques de deux agglomérations. D’une part j’ai pu déterminer d’une manière assurée le nom antique de Bou Jlida dont la forme correcte est Mizaeotherena6 ; d’autre part j’ai identifié le toponyme antique d’un site proche de Thabbora, Henchir Ksar Hlel. En effet, la relecture d’une dédicace à Frugifer publiée par N. Ferchiou en 19967 a permis d'en déchiffrer le véritable nom : il ne s’agit pas d’une supposée Auioccala mais d’Occu8.

  • 9 Cette découverte a été tout de suite signalée aux autorités de l’Institut national du patrimoine (...)

3En 2017, une fouille clandestine entreprise sur le sommet du site archéologique de Henchir Zlel, a mis au jour une architrave­-frise portant une dédicace à Minerve faite pro salute de toute la famille de Septime Sévère9. L’intérêt principal de cette inscription réside dans la mention du nom antique de la localité, donc un nouveau toponyme qu’il convient d’ajouter à la carte administrative de ce secteur de la Proconsulaire.

1. Présentation du site archéologique

  • 10 AATun II, f. 25 – Jama au 1/100 000, no 111.

4Les ruines de Henchir Zlel se trouvent à 4 km à vol d’oiseau au sud de Bou Arada et à 3 km au nord-est de Henchir Sidi Abd en-Nour, l’antique Tapphugaba (fig. 1). Elles s’étendaient en gros entre le versant sud-ouest du Jbel Bou Arada et le cours de l’oued Aïn Zlel qui délimite le site sur les côtés sud et ouest. L’ensemble des vestiges couvre une superficie d’environ 10 ha, ce qui correspond à une petite agglomération (fig. 2). Le site de Henchir Zlel n’a jamais été fouillé et il n’a été que très peu exploré. Le lieutenant Lamette l’a visité en 1897 dans le cadre de la préparation de la carte archéologique au 1/100 000 de Jama, mais sans lui consacrer une notice descriptive10. Le site est donc largement méconnu et pratiquement inédit.

Fig. 1 : Localisation de Valusi – Henchir Zlel dans la région de Bou Arada

Fig. 1 : Localisation de Valusi – Henchir Zlel dans la région de Bou Arada

(A. Chérif, R. Smari)

Fig. 2 : Plan schématique du site archéologique de Henchir Zlel

Fig. 2 : Plan schématique du site archéologique de Henchir Zlel

(relevé R. Smari)

5Les vestiges se concentrent surtout sur une colline dont l’altitude oscille entre 341 et 353 m. C’est dans ce secteur, qui s’étend sur près de 8 000 m2, que se sont développés les édifices publics, y compris éventuellement le temple de Minerve. On y recense :

6– des alignements de murs ;

7– des harpes en place ;

8– deux seuils en calcaire : L. 172 cm ; l. 52 cm ; H. 45 cm (fig. 3a) et L. 202 cm ; l. 59 cm ; H. 50 cm. La feuillure est large de 33 cm (fig. 3b) ;

Fig. 3 : Les deux seuils

Fig. 3 : Les deux seuils

(clichés A. Chérif)

9– deux citernes ruinées et en grande partie dissimulées par la végétation, l’une à la limite orientale de la colline, l’autre au centre (fig. 2) ;

10– un contrepoids partiellement brisé et un fragment de plateau de pressoir ;

11– très peu d’éléments d’architecture : un fragment de chapiteau corinthien (h 20 cm ; l. 27 cm) et la partie inférieure d’une colonne comprenant la base carrée et le départ du fût, en calcaire local ;

12– les restes de soubassement de monuments construits en blocs de grand appareil à bossage (fig. 4).

Fig. 4 : Soubassement d’un monument en blocs de grand appareil

Fig. 4 : Soubassement d’un monument en blocs de grand appareil

(cliché A. Chérif)

13Au nord de la colline s’étendait une zone funéraire reconnaissable par la présence de trois sarcophages. Aucune épitaphe n’a été retrouvée.

14– sarcophage 1 (fig. 5a) : L. 224 cm ; l. 72 cm ; H. (visible) 51 cm ; prof. 27 cm ; ép. parois 8-12 cm.

15– sarcophage 2 (fig. 5b) : L. 211 cm ; l. (visible) 46 cm ; H. 45 cm ; prof. 32 cm ; ép. parois 11 cm.

16– sarcophage 3 (fig. 5c) : L. 215 cm ; l. 72 cm ; H. 50 cm ; prof. 38 cm ; ép. parois 13 cm.

Fig. 5 : Vue des trois sarcophages

Fig. 5 : Vue des trois sarcophages

(clichés A. Chérif)

17À la limite entre la colline et la nécropole du Nord, et à proximité du lieu de découverte de la dédicace à Minerve, un quatrième sarcophage, plus petit, a été repéré dans un trou de spoliation lors de notre mission de 2022 : L. 92 cm ; l. 59 cm ; H. 51 cm ; prof. 22 cm ; ép. parois 9 cm. Des encoches à queue d’aronde ont été taillées dans l’épaisseur de trois parois pour assurer la fixation du couvercle (fig. 6). C’est très probablement un sarcophage d’enfant.

Fig. 6 : Petit sarcophage révélé par une fouille clandestine

Fig. 6 : Petit sarcophage révélé par une fouille clandestine

(cliché A. Chérif)

18Aux dires de certains paysans, une deuxième aire funéraire semble avoir été aménagée à la lisière méridionale du site ; des fragments d’urnes cinéraires mêlés à des ossements humains furent à maintes reprises déterrés par les travaux agricoles non loin de la route. L’existence d’une nécropole du Sud paraît donc assez vraisemblable.

2. La dédicace inédite du temple de Minerve

  • 11 Dimensions : H. 42 cm ; L. (visible) 250 cm ; ép. 23,5 cm ; la moulure est haute de 12,5 cm.
  • 12 Date des clichés : 7, 8, 9, 10 et 11.

19Cette dédicace est le premier document épigraphique découvert sur le site de Henchir Zlel, dans un trou de spoliation pratiqué au nord de la colline (fig. 2). Il s’agit d’une architrave-frise taillée dans une pierre calcaire, disposée à la verticale à l’intérieur de la fosse, ce qui suppose un remploi comme harpe sur le lieu même du temple (fig. 7)11. Lors du premier examen réalisé en 2017, l’extrémité droite du support – donc la fin du texte – n’a pas été entièrement dégagée, il manque encore quelques lettres comme on le verra ci-dessous dans l’apparat critique. Après un retour sur les lieux le 5 septembre 2019, on a constaté que l’inscription avait été à nouveau enfouie. Vu la nécessité de réexaminer certains détails du texte, notamment les parties martelées, nous avons décidé de l’exhumer. Une mission fut alors programmée le 6 mars 202312.

Fig. 7 : Vue de la dédicace à Minerve

Fig. 7 : Vue de la dédicace à Minerve

(cliché A. Chérif)

2.1. Établissement du texte

  • 13 L’exiguïté du trou de spoliation empêche, par malheur, de prendre une photographie de la totalité (...)

20L’inscription est distribuée sur quatre lignes13 (fig. 8-11). L’écriture est une belle capitale allongée de gravure assez profonde et très bien soignée. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 5-6,5 cm (le P de Pro) ; L. 2 : 4,8-5 cm ; L. 3 : 4,5 cm ; L. 4 : 3,5-4 cm.

21Ligne 1 :

MINẸṚVAE•AVG•SAC• uac. PRO•SALVṬE•IMP•CAES• Ḷ• ṢEPTIMI•SEVERI•PỊỊ ẸR-
TENACIS (sic) •AVG•ARABICI•ADIABẸṆIC̣[---]

22Ligne 2 :

PARTICO (sic) •MAXIMI•FORTISSIMI•FELICISIMIQVE•TRIBVNIC̣IAE•POTESTATIS
•VIII IMP•XI COS II{I} PROCOS•ET•IMP•C[---]

23Ligne 3 :

Ṃ•AVRELIO (sic) •ANTONINI•FELICIS•AVG•PRINCIPI•IVVENTVTIṢ•[[---]] {IMP•CA-
ESARIS•M•AVRELI•Ạ[---]

24Ligne 4 :

CIS•AVG•PRINCIPI IVVENTVTIS}•ET•IVLIAE•DOMNE (sic) •AVG•MATRI•AVGG•E-
T•CASTRORVM•[[---]]ṾG̣ uac. CIVITAS VALVSITANA TEMPLVM FECI[---]

Fig. 8 : La dédicace à Minerve : début des lignes

Fig. 8 : La dédicace à Minerve : début des lignes

(cliché A. Chérif)

Fig. 9 : La dédicace à Minerve : suite des lignes

Fig. 9 : La dédicace à Minerve : suite des lignes

(cliché A. Chérif)

Fig. 10 : La dédicace à Minerve : la suite et vue des parties martelées

Fig. 10 : La dédicace à Minerve : la suite et vue des parties martelées

(cliché A. Chérif)

Fig. 11 : La dédicace à Minerve : fin incomplète des lignes

Fig. 11 : La dédicace à Minerve : fin incomplète des lignes

(cliché A. Chérif)

25Apparat critique :

  • 14 Une telle erreur ne se retrouve que sur deux autres inscriptions aux noms de Septime Sévère et se (...)
  • 15 Voir les textes CIL VIII, 10019 = 21917 = EDCS-25600716 (Gabès) : Imp(eratori) Caes(ari) diui Sep (...)
  • 16 Je citerai le texte CIL VIII, 10118 = 22247 = ILS 5836 = ILAlg I, 3892 = EDCS-25700393, provenant (...)

26Ligne 1 : Pertenacis pour Pertinacis14. La partie encore enfouie devrait correspondre à une lacune de six ou sept lettres ; on restituera le I de Adiabenici et le titre MAXIMI en toutes lettres (en tout 7 lettres restituées hautes de 5 à 6 cm). La séquence Arabicus Adiabenicus maximus, dans la titulature de Septime Sévère, est connue par quelques documents, essentiellement africains15. Le cognomen ex uirtute Adiabenicus maximus est attesté pour Caracalla, uniquement en tant que diuus16.

27Ligne 2 : Partico pour Parthici. La mention du troisième consulat de Septime Sévère (à partir de 202) est incompatible avec sa VIIIe puissance tribunicienne (10 décembre 199 – 9 décembre 200). Il y a sans doute une erreur et on corrigera cette incohérence en supprimant la troisième haste. À la fin de la ligne on restituera CẠ[esaris], donc 6 lettres.

  • 17 Sur tous les aspects qui concernent la titulature de Géta, on consultera d’abord les travaux d’A. (...)
  • 18 Occurrence révélée par une inscription de Furnos Maius, CIL VIII, 12031 = EDCS-59800035.
  • 19 Comme dans une inscription de Giufi, AE 2003, 1986 = EDCS-30100122.
  • 20 Par exemple AE 2004, 1696 = EDCS-33500010 (Limisa).
  • 21 Références données infra, tabl. 1, texte no 6.

28Ligne 3 : Aurelio pour Aureli. Après la suite de la titulature de Caracalla, un espace martelé s’étendant sur 67 cm où l’on doit restituer les noms de Géta. Le nombre de lettres à loger dans cette partie devrait être aux alentours de 25. Quelques traces de lettres sont encore visibles mais elles sont indistinctes. On y voit peut-être sous l’érasure, après un faible espace qui devait contenir la conjonction et, un P de P(ublii), un M de Septimi, une lettre ovale au milieu du champ martelé correspondant à un G ou un O, ensuite les vestiges d’un S et d’un A, et à la fin les traces d’une haste qui pourrait correspondre à une autre conjonction. Le nom de Géta martelé s’étend sur une vingtaine de lettres (sans compter les deux éventuelles conjonctions). Les inscriptions africaines mentionnant ce prince laissent entrevoir plusieurs possibilités de restitution de sa titulature17. Les séquences nettement très longues sont à écarter telles que P. Septimi(i) Getae nobilissimi Caes(aris) [28 lettres]18 ou P. Septimi(i) Seueri Getae nobilissimi Caes(aris) [34 lettres]19. De même pour les titulatures assez courtes comme P. Septimi(i) Getae20 ou Getae Caesaris21. On peut songer à l’un des cas suivants qui sont les plus fréquents :

  • 22 À titre d’illustration, voir le texte AE 1992, 1798 = 1993, 1737 = EDCS-04901038 (Sutunurca).

29[[P. Septimi(i) Getae nob(ilissimi) Caes(aris)]], donc 20 lettres22.

  • 23 Comme dans une dédicace de Thubursicu Numidarum, ILAlg I, 1256 = EDCS-04000346.

30[[P. Septimi(i) Getae Caesaris]], 21 lettres23.

  • 24 On donnera comme exemple l’inscription de Dougga, ILAf 562 = EDCS-10301035.

31[[P. Septimi(i) Seueri Getae Aug(usti)]], 22 lettres24.

  • 25 Titulature attestée, entre autres, à Timgad par le texte AE 1985, 881b = EDCS-08300581.

32[[P. Septimi(i) Getae nob(ilissimi) Caes(aris) Aug(usti)]], 23 lettres25.

33Je retiendrai volontiers la première restitution en raison des quelques traces de lettres qu’on peut encore lire sous le martelage, mais ce n’est qu’un simple choix.

  • 26 Il est difficile de supposer que la deuxième mention du nom de Caracalla soit en rapport avec Ful (...)

34À la fin de cette ligne et au début de la ligne 4 a été gravée par erreur, pour la deuxième fois, la titulature de Caracalla exactement identique à celle qui apparaît aux lignes 2 et 326. On restituera A[ntonini feli], donc 11 lettres hautes de 4,5 cm. Le I dans feli pourrait également être restitué au début de la ligne suivante.

35Ligne 4 : Domne pour Domnae. Le second G de Augg(ustorum) n’a pas été martelé. La partie martelée s’étend sur 45 cm ; on peut déchiffrer à la fin les lettres VG. On restituera alors sans risque d’erreur le nom de Fulvia Plautilla, précédé de et et suivi d’un petit uacat : [[et Fuluiae Plautillae A]]ṾG̣. À la fin de cette ligne, sont gravés les deux verbes qui se rapportaient à la signature de l’acte accompli par la cité. Pour le premier, fecit, je tiens à préciser que dans le cliché datant du 6 mars 2023 (fig. 11), les lettres ci ont été emportées par l’éclat de la pierre, mais elles étaient encore bien visibles sur un cliché plus ancien pris le 13 mars 2017 (fig. 12).

Fig. 12 : La dédicace à Minerve : détail de la fin incomplète des lignes 2-4

Fig. 12 : La dédicace à Minerve : détail de la fin incomplète des lignes 2-4

(cliché A. Chérif)

36Enfin, on complètera la formule par le verbe dedicauit, conformément à l’espace disponible et au nombre de lettres et leurs tailles restituées à la fin des lignes précédentes. En tout donc 12 lettres hautes de 3,5 à 4 cm : FECI[t et dedicauit ?].

37Au terme de ces remarques, je proposerai la lecture suivante :

38Minẹṛuae Aug(ustae) sac(rum). Pro saluṭe Imp(eratoris) Caes(aris) Ḷ(ucii) Ṣeptimi(i) Seueri Pịị ẹrtenacis (sic) Aug(usti) Arabici Adiabẹṇic̣[i maximi] / Partico (sic) maximi fortissimi felicissimique tribunic̣iae potestatis VIII, imp(eratoris) XI, co(n)s(ulis) II{I}, proco(n)s(ulis) et Imp(eratoris) Cạ[esaris] / Ṃ(arci) Aurelio (sic) Antonini felicis Aug(usti) principi(s) iuuentutiṣ [[et P(ublii) Septimi(i) Getae nob(ilissimi) Caes(aris) et]] {Imp(eratoris) Caesaris M(arci) Aureli(i) Ạ[ntonini feli]/cis Aug(usti) principi(s) iuuentutis} et Iuliae Domn(a)e Augustae matris Aug(ustorum duorum) et castrorum [[et Fuluiae Plautillae A]]ụg̣(ustae) ; ciuitas Valusitana templum feci[t et dedicauit ?].

39« Consacré à Minerve Auguste. Pour la sauvegarde de l’empereur César Lucius Septime Sévère Pieux Pertinax Auguste, vainqueur des Arabes, grand vainqueur de l’Adiabène, grand vainqueur des Parthes, très puissant et très heureux, revêtu de la puissance tribunicienne pour la 8e fois, acclamé imperator pour la 11e fois, consul pour la 2e fois, proconsul ; et de l’empereur César Marc Aurèle Antonin heureux Auguste, prince de la jeunesse ; et de Publius Septimius Géta, très noble César ; et de Julia Domna Auguste, mère des Augustes et des camps ; et de Fulvia Plautilla Auguste ; la ciuitas de Valusi a érigé le temple (de Minerve) et l’a dédié ».

  • 27 Cf. infra, n. 49.
  • 28 Lassère 2005, p. 1014 ; Kienast, Eck, Heil 2017, p. 150. Peut-on penser à une erreur dans la grav (...)

40Datation : La VIIIe puissance tribunicienne de Septime Sévère situe cette dédicace entre le 10 décembre 199 et le 9 décembre 200. Mais on peut réduire encore plus cette fourchette. En effet, dans une inscription de Rome dédiée à la famille sévérienne, datée précisément du 1er avril 20027, le nom de Fulvia Plautilla ne figurait pas encore parmi les membres de la cour impériale en tant que sponsa de Caracalla. Par conséquent, notre texte doit être daté entre le 1er avril et le 9 décembre 20028.

2.2. Commentaire

41Cette nouvelle dédicace présente trois apports essentiels. Outre qu’elle permet d’identifier le nom antique de l’agglomération sise à Henchir Zlel, elle atteste un nouveau temple de Minerve et une nouvelle mention de l’ensemble de la famille impériale sévérienne, y compris Fulvia Plautilla. Examinons ces trois points.

2.2.1. Le temple de Minerve

  • 29 Sur les circonstances de la découverte de cette inscription à Henchir Bijga, cf. Poinssot 1882-18 (...)
  • 30 CIL VIII, 12286 = 23876 = EDCS-24400139 : Pro salutem Imp(eratoris) Caesaris T(iti) Aeli(i) Hadri (...)
  • 31 Cadotte 2007, tableau 11, p. 228-231 et carte 9, p. 202-203. 75 attestations concernent la déesse (...)
  • 32 AE 1982, 931 = EDCS-08600646 : Imp(eratore) T(ito) Aelio Antonino Caes(are) Aug(usto) templ(um) M (...)

42Minerve Auguste est l’une des divinités de la triade capitoline, Jupiter-Junon-Minerve. En tant que telle, elle n’est attestée dans la région de Bou Arada qu’une seule fois, dans une inscription découverte à Henchir Bijga, antique Bisica, à 11 km environ au nord de Henchir Zlel29. Mais la dédicace est offerte, comme nous l’apprend le texte, par la ciuitas Biracsaccar, qui correspond au site de Sidi Bou Medien, tout près de la ville de Bou Arada30. Minerve est aussi invoquée seule dans des sanctuaires généralement construits et financés par les collectivités publiques, comme c’est le cas dans la ciuitas Valusitana. Le culte de cette déesse est bien diffusé en Afrique, particulièrement dans la Proconsulaire31 ; toutefois, on n’en compte dans les cités de la région de Bou Arada qu’un unique témoignage provenant d’Apisa Minus, ville non encore localisée avec précision mais qui devait être recherchée non loin d’Apisa Maius32.

  • 33 Lire le commentaire d’AE 1982, 931.

43Cette Minerve est-elle la Minerve romaine ou recouvre-t-elle plutôt une divinité libyco-punique ? Contrairement à la Minerve d’Apisa Minus assimilée avec beaucoup de vraisemblance à une divinité locale en raison de la mention de deux sufètes portant des noms uniques, l’un punique (Baliato), l’autre libyque (Macer)33, il est difficile de se prononcer à propos de celle qui nous occupe en l’absence de critères internes assurés.

  • 34 Sur le culte de Minerve en général, on consultera Toutain 1907, p. 290-297 ; Smadja 1985, p. 546  (...)
  • 35 Kallala 1997, p. 156.

44Quoi qu’il en soit, cette nouvelle attestation de Minerve appartient à la série de celles qui étaient en rapport avec la vie municipale et s’inscrivaient dans un contexte plutôt civil34. Dans ce sens, N. Kallala a noté que « l’étude des dédicants combinée avec celle des lieux de provenance, montre que le culte de Minerve est lié en Proconsulaire à la ville et à la vie urbaine, tandis qu’en Numidie, il est plutôt lié aux camps et à la vie militaire »35.

2.2.2. Hommage à la tota domus diuina sévérienne

  • 36 Sur la chute de Plautien et la date de son assassinat, cf. Hautecœur 1912, p. 197-198 ; González (...)
  • 37 Sablayrolles 1996, p. 493-495, no 21.
  • 38 Une inscription de Rome atteste que Plautien est en poste le 1er janvier 197 (AE 1935, 156 = EDCS (...)
  • 39 Lassère 2005, p. 961.
  • 40 Dio, LXXVI, 2-5 (éd. E. Gros) ; Hdn, III, 11 (éd. D. Roques).
  • 41 Sur les rapports de Plautien avec la famille impériale et les détails de sa carrière, cf. Corbier (...)

45La dédicace du temple de Minerve honore le fondateur de la dynastie sévérienne et tous les membres de la famille impériale, y compris Fulvia Plautilla, la fiancée ensuite l’épouse du fils aîné de l’empereur. Fulvia Plautilla est la fille du célèbre Caius Fulvius Plautianus, le puissant préfet du prétoire de Septime Sévère qui connut une disgrâce tragique et fut assassiné le 22 janvier 20536. D’origine lepcitaine, Plautien était d’abord préfet des vigiles entre 193 et la fin de 19637, préfet du prétoire de 197 jusqu’à la date de son élimination38 et bis consul en 203 en tant que consul oridinarius avec comme collègue P. Septimius Géta39. Selon les témoignages de Dion Cassius et d’Hérodien40, cette élimination vient du fait qu’il avait conspiré contre le pouvoir impérial en cherchant à tuer Septime Sévère et son fils Caracalla41.

  • 42 Christol 2007, p. 236.
  • 43 Le 9 avril 202 correspond aux fêtes décennales de Septime Sévère. Le mariage de Caracalla et de P (...)
  • 44 Poinssot 1913, p. 112.
  • 45 Ainsi dans l’inscription de Cures Sabini (Cf. supra, n. 25) et de Thugga (tabl. 1, texte no 1).
  • 46 Christol 1997, p. 131.
  • 47 Par exemple Kienast 1990, p. 165. Malgré les critiques tout à fait justifiées de M. Christol, la (...)

46Les éloges révélées par la documentation épigraphique montrent que « l’adulation de Plautien, préfet du prétoire, s’éleva en importance et en intensité à partir des fiançailles de Plautilla et de Caracalla »42. Plautilla est qualifiée d’Augusta par la dédicace de Henchir Zlel. Elle avait reçu ce titre avant même son mariage avec Caracalla survenu entre le 9 et le 15 avril 20243. L. Poinssot, en publiant les deux bases de Dougga consacrées à Plautien et à sa fille Plautilla (voir tabl. 1, textes nos 1-2), n’a pas manqué de noter que « le titre d’Augusta n’était point réservé à l’impératrice et qu’il a été parfois attribué à de proches parents de l’empereur et de l’impératrice »44. L’idée est d’ailleurs confirmée par le libellé de certaines inscriptions mentionnant Plautilla à la fois en tant que sponsa et Augusta45. Mais curieusement, comme l’a remarqué M. Christol46, certains savants, contrairement à ce consensus, considèrent encore que le titre d’Augusta est obtenu conséquemment au mariage47.

  • 48 Poinssot 1913, p. 113.
  • 49 CIL VI, 225 = 30720 = ILS 2186 = EDCS-17200364 : Pro salute / itu reditu / et uictoria / Impp(era (...)
  • 50 Poinssot 1913, p. 113-114.
  • 51 Varinlioğlu, French 1992 (d’où AE 1992, 1594a = EDCS-04900951).
  • 52 Christol, Drew-Bear 1995, p. 75-79 (d’où AE 1995, 1527). Voici la partie latine du texte : Imp(er (...)
  • 53 Christol 1997, p. 136. Cette datation a été reprise dans le commentaire de DFH 12, p. 38 et par A (...)
  • 54 Christol 1997, p. 136. Les analyses de M. Christol ont été reprises et approuvées par R. González (...)

47La restitution assurée de ce titre à la dernière ligne de l’inscription de Henchir Zlel montre que Plautilla est déjà Augusta en 200. Cette précision chronologique nous conduit à nous interroger sur la date des fiançailles. Selon le même Poinssot, qui a examiné et discuté ce problème, « il paraît difficile de faire remonter les fiançailles à une époque antérieure à l’année 201 »48, et il fait état d’une inscription de Rome qui figurait parmi les hommages rendus par les equites singulares à la famille impériale sévérienne49. Dans ce texte, exactement daté du 1er avril 200, n’apparaît pas le nom de Fulvia Plautilla, d’où la conclusion qu’elle n’était pas encore la sponsa de Caracalla50. Ce sujet a été amplement traité par M. Christol, d’abord dans un article avec T. Drew-Bear publié en 1995, ensuite dans une étude consacrée à la carrière de Plautien à partir de l’épigraphie de Thugga, parue deux ans plus tard. Parmi les documents invoqués, se trouve un milliaire de Keramos, en Asie Mineure. Quatre textes ont été gravés sur cette borne routière. Le plus ancien est une bilingue en latin et en grec adressée à la famille impériale et bien datée par la 9e puissance tribunicienne de Septime Sévère. Chaque version s’achève par un martelage pour lequel les éditeurs n’ont proposé aucune solution51. Ce document a fait l’objet, peu de temps après, d’un réexamen critique de la part de M. Christol et T. Drew-Bear. Les deux auteurs sont parvenus à rétablir, par rapprochement avec d’autres inscriptions, le nom de Plautilla dans les parties martelées des deux versions52. Le mérite de cette révision était de bien dater ce texte par la combinaison de deux critères, d’abord par la 9e puissance tribunicienne de Septime Sévère qui s’étale du 10 décembre 200 au 9 décembre 201 et, surtout, par la précision apportée à la date du proconsulat de Q. Aurelius Polus Terentianus en Asie. Ce dernier était en poste pendant l’année proconsulaire 200-201, en sachant que l’entrée en fonction du proconsul se faisait le 1er juillet et la sortie le 30 juin. Plautilla est donc attestée comme Augusta entre le 10 décembre 200 et le 30 juin 201. Cette chronologie est reprise par M. Christol en 1997 : « Nous sommes conduit à placer cette cérémonie (les fiançailles) au printemps 201 ou à l’approche de l’été de cette année »53. Le même savant, à la suite de L. Poinssot, tient la date de l’inscription de Rome qu’on vient d’évoquer – 1er avril 200 – comme un terminus post quem pour les fiançailles de Plautilla54.

  • 55 Christol 1997, p. 128.
  • 56 Voir les quelques dates suggérées par M. Christol (1997, p. 136).

48Sur ce point essentiel, l’apport de la dédicace de Henchir Zlel est indéniable car elle nous fournit un nouveau repère chronologique. En effet, la mention de Plautilla avec le titre d’Augusta dans cet hommage à la domus impériale implique raisonnablement que les fiançailles avaient déjà eu lieu. D’ailleurs, d’après Christol, « c’est certainement à l’issue des fiançailles scellant l’union à venir des deux jeunes gens que Plautilla reçut le titre d’Augusta »55. De fait, un nouveau terminus ante quem s’impose : les sponsalia doivent être datés entre le 1er avril et le 9 décembre 200. Dans cet espace de temps, plusieurs dates correspondaient à des fêtes impériales et pouvaient convenir au jour des fiançailles56.

  • 57 Poinssot 1913, p. 113. L’auteur précise à la n. 5 : « La célébration, hors de Rome, des fiançaill (...)
  • 58 Spart., Sept. Sev., XVI, 8 (éd. A. Chastagnol). Bérenger-Badel 2004, p. 44, 55.
  • 59 Elle a été surtout privée de son statut civique et rattachée, en tant que village, à Laodicée. Cf (...)
  • 60 Sur la date controversée du rétablissement d’Antioche dans ses prérogatives, cf. Bérenger-Badel 2 (...)
  • 61 Bérenger-Badel 2004, p. 54.
  • 62 Sur cette promotion, cf. Bertolazzi 2020, p. 148 et n. 31.
  • 63 Daguet-Gagey 2004.

49Il reste à poser une question : où se sont déroulées ces fiançailles ? Selon L. Poinssot, elles ont été célébrées à Rome57. Le lieu est en effet étroitement lié à la fourchette chronologique retenue. À cette date, la famille impériale séjournait en Orient. Septime Sévère, après la prise du pouvoir en 193 et l’élimination de ses compétiteurs, notamment Clodius Albinus en 197, se tourna aussitôt vers les Parthes. Victorieux lors de sa campagne en 198 en Mésopotamie, il demeura avec sa cour en Asie Mineure jusqu’à l’automne ou l’hiver 201. Parmi les cités qui ont joué le rôle de résidences impériales éphémères et où cet événement pourrait avoir été célébré, on pensera tout d’abord à Antioche, capitale de la province de Syrie et quartier général de Septime Sévère au cours de son expédition parthique58. Mais cette ville, pour avoir soutenu Pescennius Niger lors de la guerre civile, a été durement punie : elle a, entre autres, perdu son titre de métropole59. Ce châtiment était toutefois d’une durée limitée et la cité a été peu de temps après60 rétablie dans son rang de capitale. Le terminus ante quem pour la restauration de la cité dans ce rôle « doit être situé au tournant de 201/202, car le 1er janvier 202, l’empereur revêt son troisième consulat à Antioche, avec Caracalla, qui vient d’y prendre la toge virile et dont c’est le premier consulat »61. Une autre ville pourrait se présenter comme candidate possible, Laodicée-sur-Mer, la rivale d’Antioche. À la suite de la rétrogradation de cette dernière, Laodicée bénéficia de ses bons choix lors du conflit entre Septime Sévère et Niger ; elle devint la capitale à la place d’Antioche en 194 et obtint le ius italicum en 197-198 ou 198-19962. Elle était aussi le principal atelier monétaire pendant ce séjour oriental63.

  • 64 R. González Fernández et P. D. Conesa Navarro (2018, p. 685-689) préfèrent situer l’événement à A (...)

50Quoi qu’il en soit, la date d’avant la fin de l’année 200 implique nécessairement que les fiançailles ont eu lieu en Orient, soit à Antioche, soit à Laodicée-sur-Mer64.

51À la fin du texte le nom de Fulvia Plautilla a subi un martelage après l’assassinat de son père en 205. Exilée d’abord avec son frère C. Fulvius Plautus Hortensianus aux îles Lipari, dans la mer Tyrrhénienne, elle a été exécutée en 212 sur ordre de Caracalla. Les inscriptions africaines où apparaît son nom sont peu fréquentes. Avant de les rappeler, il convient de réviser la datation de ces documents qui doit être modifiée pour la plupart d’entre eux à la lumière de la nouvelle chronologie des fiançailles.

52Thugga (tabl. 1, no 1) : 1er avril 200 – 9/15 avril 202, Plautilla est Antonini Augusti Pii sponsae (datation rectifiée).

53Thugga (tabl. 1, no 2) : 1er avril 200 – 9/15 avril 202, en raison de la contemporanéité de cette inscription avec la dédicace précédente (datation rectifiée).

54Lepcis Magna : 1er avril 200 – 9/15 avril 202, en raison de la restitution très probable du mot sponsa (datation rectifiée).

55Thamugadi : l’inscription est bien datée par la 11e puissance tribunicienne de Septime Sévère, entre le 10 décembre 202 et le 9 décembre 203. Plautilla est sans doute l’uxor de Caracalla.

56Mustis : 1er avril 200 – 22 janvier 205. Absence de tout autre critère de datation (datation rectifiée).

57Fundus Tapp(hugabensis) : 1er avril 200 – 22 janvier 205. Absence de tout autre critère de datation (datation rectifiée).

58Madauros (tabl. 1, no 7) : 1er avril 200 – 22 janvier 205. Absence de tout autre critère de datation (datation rectifiée).

59Madauros (tabl. 1, no 8) : 1er avril 200 – 22 janvier 205. Absence de tout autre critère de datation (datation rectifiée).

60Thubursicu Numidarum : 1er avril 200 – 22 janvier 205. Absence de tout autre critère de datation (datation rectifiée).

61– Lambèse : 203. [[Plautiano]] II et [[Getae]] II co(n)s(ulibus).

62Tocolosida : l’inscription est datée par la 12e puissance tribunicienne de Septime Sévère et la 7e de Caracalla, 10 décembre 203 – 9 décembre 204.

63Voici la liste de toutes les mentions africaines de Plautilla, concentrées surtout en Proconsulaire.

Tabl. 1 : Fulvia Plautilla dans les inscriptions africaines

Provenance

Références

État du nom

Bibliographie

1

Thugga

ILAfr 565 = AE 1914, 177 = EDCS-00800006.

[[Fuluiae Plautillae Aug(ustae)]] / [[sponsae]]

Christol 1997, p. 127; DFH 13.

2

Thugga

ILAfr 564 = AE 1914, 178 = EDCS-00800005.

[[Fuluia[e Pl]autillae]] / [[Aug(ustae)]]

Christol 1997, p. 128 ; DFH 12.

3

Lepcis Magna

CIL VIII, 22670a = ILS 8918 = IRT 432 = AE 1906, 34 = EDCS-24100011.

[[Fuluiae Plau]]/[[tillae Aug(ustae)]] / [An]tonini Aug(usti) / Pii sponsae…

Cagnat 1906, p. CXCVIII-CXCIX ;

France 2015, p. 774, no 39 ; France 2017, p. 323 [Afrique 61].

4

Thamugadi

CIL VIII, 2368 = 17872 = AE 1954, 153

= EDCS-20100195.

[[et Fuluiae Plautillae Aug(ustae)]]

Doisy 1953, p. 125-130, no 23.

5

Mustis

AE 1968, 590 =

EDCS-09701749.

[[Fului]]aẹ P̣ḷạụtiḷlạe Augg(ustarum)

Beschaouch 1968, p. 192-195, texte no 15 ; Cadotte 2007, no 285.

6

Fundus Tapp(hugabensis) /

Henchir Chaïeb

AE 1938, 72 = ILTun 629 = EDCS-08600924.

[[et Fuluiae Plautillae]]

Saumagne 1937, p. 293 ; Benzina Ben Abdallah 1986, p. 121, no 324 ; Chérif 2019, p. 100.

7

Madauros

ILAlg I, 2088 =

EDCS-04000854.

[[Fuluiae Plautillae Aug(ustae)]]

Ballu 1916, p. 189, no 25.

8

Madauros

ILAlg I, 2087 =

EDCS-04000853.

e[[t Fuluiae Plautilla]]e Aug(ustae)

Ballu 1907, p. 249, no 7.

9

Thubursicu Numidarum

ILAlg I, 1256 =

EDCS-04000346.

[[et Fuluiae Plautillae]] / Aug(ustae)

Gsell 1917, p. 316-317.

10

Lambaesis

CIL VIII 2557 = 18050 = ILS 2354 = EDCS-20600003.

[[et Fuluiae Plautillae Aug(ustae)]]

Mastino 1981, p. 69 ;

Le Bohec 1989, p. 223 et n. 342.

11

Tocolosida /

Bled Takourart

IAM 2, 815 = AE 1989, 916 = IAM 2-Suppl 815 = EDCS-08800711.

[[et Fuluiae Plautillae Aug(ustae) uxori]]

Euzennat 1989, p. 293-294, no 1.

12

Henchir Zlel

Inscription inédite

[[et Fuluiae Plautillae A]]]ug(ustae)

2.2.3. Une cité inédite

64L’apport principal de notre document est d’ordre toponymique. Le temple de Minerve est en effet dédié pour la sauvegarde de toute la gens Seueriana par une cité jusqu’ici inconnue, la ciuitas Valusitana (fig. 13). On ne trouve aucune mention de cette cité chez les auteurs anciens, ni dans les sources cartographiques et ecclésiastiques.

Fig. 13 : La dédicace à Minerve : détail du nom de la cité

Fig. 13 : La dédicace à Minerve : détail du nom de la cité

(cliché A. Chérif)

  • 65 Galand 1951, p. 778-779 (= 2002a, p. 49-50).
  • 66 Desanges et alii 2010, p. 188.
  • 67 Desanges et alii 2010, p. 269.
  • 68 Desanges et alii 2010, p. 293-294.
  • 69 Desanges et alii 2010, p. 167-168.
  • 70 Desanges et alii 2010, p. 182-183. Les auteurs ont retenu la forme Musti (ablatif-locatif) alors (...)
  • 71 Desanges et alii 2010, p. 186-187.
  • 72 Beschaouch 2007, p. 1931-1932. Voir aussi Galand 1951, p. 780 (= 2002a, p. 51).
  • 73 Galand 1951, p. 780 (= 2002a, p. 51).
  • 74 Galand 2002b, p. 677.

65En toponymie africaine, les deux suffixes les plus attestés par la documentation épigraphique pour les ethniques sont -ensis et -itanus65. En général, la dérivation adjectivale en -itana renvoie à un substantif à finale -i ou -is. Je citerai d’abord quelques toponyme en -i : ciuitas Numlulitana, Numluli (Henchir Matria)66 ; ciuitas Titulitana, Tituli (Mahjouba)67 ; ciuitas Vrusitana, Vrusi (Henchir Sodga)68, etc. Sont nombreux aussi les toponymes en -is : ciuitas Mactaritana, Mactaris (Makthar)69 ; municipium Mustitanum, Mustis (Henchir Mist)70 ; ciuitas Neferitana, Neferis (Henchir Bou Baker)71, etc. Mais comme l’a remarqué A. Beschaouch, « les ethniques en -itanus ne correspondent pas toujours à un toponyme en -is (ou -i). Les exemples africo-romains sont nombreux où la finale toponymique est en -os »72. L’auteur donne les exemples suivants : Abthugnos/Abthugnitanus ; Althiburos/Althiburitanus, etc. L. Galand a noté la fréquence des toponymes en -i (mais aussi en -os)73, mais, selon lui, « il s’agit là d’une tendance et non d’une règle absolue »74. En l’attente d’une découverte épigraphique percutante, nous préférons retenir pour la ciuitas Valusitana le toponyme Valusi.

  • 75 À titre de comparaison, Tapphugaba-Sidi Abd en-Nour s’étend sur une trentaine d’hectares (cf. Ché (...)

66La superficie de l’agglomération ne dépasse pas les 10 ha et le centre monumental, développé essentiellement sur la colline et sur la pente méridionale, n’occupe que 3 à 4 ha environ, ce qui fait de Valusi l’une des cités les plus petites dans la région de Bou Arada75. Ses origines sont en l’état actuel obscures, comme d’ailleurs pour la plupart des agglomérations antiques de cette zone. Une seule donnée assurée pour le moment : Valusi est encore cité pérégrine au début du iiie siècle apr. J.-C.

Conclusion

67La frise épigraphe découverte à Henchir Zlel a d’abord jeté une lumière nouvelle sur la date à laquelle Fulvia Plautilla est devenue membre de la famille impériale sévérienne. Ce document est désormais le plus ancien mentionnant Plautilla ; il a contribué à cerner davantage la date de ses fiançailles avec Caracalla. Au vu de ces précisions chronologiques, on a été amené à réviser les datations traditionnelles des inscriptions africaines évoquant Plautilla, mais ce n’est qu’une partie de la documentation. On procédera prochainement à un réexamen de toutes les inscriptions relatives à cette Augusta.

68L’autre contribution majeure de la dédicace à Minerve est de nous livrer le nom antique de l’agglomération et son statut juridique. Avec cette identification, la carte des ciuitates dans la région de Bou Arada s’enrichit d’un nouveau toponyme.

69Un dernier aspect à évoquer : le territoire de la cité. Dans le cas de Valusi on a affaire à une situation quelque peu particulière par rapport aux cités voisines. Outre l’étroitesse de sa superficie, la ville ne semble avoir disposé que d’un territoire rural fort réduit. En direction du nord, s’étendaient à 3 km à vol d’oiseau les ruines d’Aradi, cité plus vaste. Du côté nord-est, Valusi a sans doute englobé le versant sud-occidental du Jbel Bou Arada. L’exploration de cette montagne apportera peut-être du nouveau sur les limites de cette extension. Vers le sud, la vue est barrée par le Jbel Chagfouna dont les derniers contreforts nord s’élèvent à moins de 500 m de la colline de Henchir Zlel. Vers le sud-ouest, se trouve Tapphugaba à 3 km, cité plus ancienne et nettement plus grande. En somme, l’emprise territoriale de la ciuitas Valusitana est d’une étendue très restreinte. J’y reviendrai.

Haut de page

Bibliographie

Aounallah S. 2010, Pagus, castellum et ciuitas. Études d’épigraphie et d’histoire sur le village et la cité en Afrique romaine, Bordeaux (Scripta Antiqua 23).
https://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ausonius/3843

Aounallah S., Ben Romdhane H., 2015, « La toponymie de l’Afrique du Nord antique (bilan des recherches depuis 1990) », dans A. Mrabet (éd.), Actes du premier colloque international, Géographie historique du Maghreb antique et médiéval, état des lieux et perspectives de recherches, Sousse, p. 223-239.
https://www.academia.edu/11911788

Ballu A. 1907, « Rapport sur les travaux de fouilles exécutés en 1906 par le Service des monuments historiques en Algérie », BCTH, p. 231-301.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k2033352/f372.item

Ballu A. 1916, « Rapport sur les fouilles exécutées en 1915 par le service des monuments historiques de l’Algérie », BCTH, p. 165-242.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k2033441/f280.item

Benoist St. 2004, « Titulatures impériales et damnatio memoriae. L’enseignement des inscriptions martelées », CCG 15, p. 175-189.
https://www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_2004_num_15_1_864

Benzina Ben Abdallah Z. 1986, Catalogue des inscriptions latines païennes du musée du Bardo, Rome (CEFR 92).
https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1986_cat_92_1

Bérenger-Badel A. 2004, « Antioche et le pouvoir central sous le Haut-Empire », dans Antioche de Syrie. Histoires, images et traces de la ville antique (Topoi, suppl. 5), p. 43-56.
https://www.persee.fr/doc/topoi_1764-0733_2004_act_5_1_2888

Bertolazzi R. 2020, Septimius Severus and the Cities of the Empire, Faenza (Epigrafia e Antichità 47).

Beschaouch A. 1968, Mustitana I. Recueil des nouvelles inscriptions de Mustis, cité romaine de Tunisie, Paris.

Beschaouch A. 1982, « Apisa Minus. Une cité de constitution punique dans le pays de Carthage romaine », Africa 7-8, p. 169-177.

Beschaouch A. 2001, « Onomastique et romanisation dans le pays de Carthage romaine », BSNAF (2006), p. 216-217.
https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_2006_num_2001_1_10543

Beschaouch A. 2007, « Sur l’origine latino-romaine et gréco-byzantine de toponymes arabes de Tunisie », CRAI 151, 4, p. 1925-1938.
https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2007_num_151_4_91594

Beschaouch A. 2014, « Municipium Iulium Aurelium Mustitanum de Tibère à Marc Aurèle, l’histoire municipale de Mustis, cité romaine de Tunisie », CRAI 158, 4, p. 1585-1595.
https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2014_num_158_4_95426

Birley A. 1988, The African Emperor. Septimius Severus, London.

Cadotte A. 2007, La romanisation des dieux. L’interpretatio romana en Afrique du Nord sous le Haut-Empire, Leiden-Boston (Religions in the Graeco-Roman World 158).
https://archive.org/details/laromanisationde0000cado

Cagnat R. 1906, [Communication], BCTH, p. CXCVIII-CXCIX.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k203334p/f526.item

Caldelli M. L. 2011, « La titolatura di Plauziano; una messa a punto », ZPE 178, p. 261-272.

Chastagnol A. 1984, « Les fêtes décennales de Septime Sévère », BSNAF (1986) p. 91-107.
https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1986_num_1984_1_9067

Chastagnol A. 1987, « Aspects concrets et cadre topographique des fêtes décennales des empereurs à Rome », dans L’Urbs : espace urbain et histoire (ier siècle av. J.-C. – iiie siècle apr. J.-C.). Actes du colloque international de Rome, Rome (CEFR 98/1), p. 491-507.
https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1987_act_98_1_2983

Chérif A. 2016, « TAPPHVGABA I. Nouvelles données sur une cité méconnue de la région de Bou Arada (Tunisie) : la ciuitas Tapphugabensis – Henchir Sidi Abd en-Nour », dans Identités et territoires dans le Maghreb antique, Actes du colloque international, Tunis 29-30 novembre 2013, Tunis, p. 27-49.

Chérif A. 2019, « Le Fundus Tapp(hugabensis) – Henchir Chaïeb. Un domaine agricole de la région de Bou Arada (Tunisie) », AntAfr 55, p. 97-126.
https://www.academia.edu/47607162

Chérif A. 2022, « Gens Bacchuiana ou Mizaeotherena ? À propos du nom de Bou Jlida dans l’Antiquité (Région de Bou Arada – El-Aroussa, Tunisie) », dans M. Khanoussi, M. Ghaki (éd.), L’exposition Die Numider, 40 ans après. Bilan et perspectives des recherches sur les Numides, Actes du colloque international (Tunis, 27-29 novembre 2019), Tunis, p. 501-538.
https://www.academia.edu/100386391

Chérif A. 2024, « Relecture d’une dédicace à Frugifer retrouvée provenant de Henchir Ksar Hlel, près de Thabbora en Afrique proconsulaire », dans S. Aounallah, Fr. Hurlet, P. Ruggeri (éd.), L’Africa antica dall’età repubblicana ai Giulio-Claudii, Faenza (Epigrafia e Antichità 52), p. 527-543.

Chérif A., Smari R. 2022, « Approche cartographique du tracé de la Fossa Regia », Chroniques d’Archéologie maghrébine 1, p. 262-302.
https://www.academia.edu/100386318

Christol M. 1997, « L’épigraphie de Thugga et la carrière de Plautien », dans Dougga Études 1997, p. 127-140.
https://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ausonius/8787

Christol M. 2007, « Comes per omnes expeditiones : l’adulation de Plautien, préfet du prétoire de Septime Sévère », CCG 18, p. 217-236.
https://www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_2007_num_18_1_1651

Christol M. 2016, « L’affirmation de la gloire : la légitimation du pouvoir de Septime Sévère dans l’épigraphie », dans M. Crété (dir.), Discours et systèmes de représentation : modèles et transferts de l’écrit dans l’Empire romain, Actes des colloques de Nice (septembre 2009 – décembre 2010), Besançon, p. 39-70.

Christol M., Drew-Bear T. 1995, « Q. Aurelius Polus Terentianus et Q. Hedius Rufus Lollianus Gentianus, proconsuls d’Asie », Anatolia antiqua 3, p. 67-93.
https://www.academia.edu/25941997

Corbier M. 1974, « Plautien, comes de Septime-Sévère », dans Mélanges de philosophie, de littérature et d’histoire ancienne offerts à Pierre Boyancé, Rome (CEFR 22), p. 213-218.
https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1974_ant_22_1_1676

Coriat J.-P. 2007, « Les préfets du prétoire de l’époque sévérienne : un essai de synthèse », CCG 18, p. 179-198.
https://www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_2007_num_18_1_1649

Daguet-Gagey A. 2004, « Septime Sévère et ses fils, Restitutores Vrbis. La personnalisation des mérites impériaux », RN, p. 175-199.
https://www.persee.fr/doc/numi_0484-8942_2004_num_6_160_2557

Daguet-Gagey A. 2005, « L’arc des argentiers à Rome. À propos de la dédicace du monument (CIL VI, 1035 = 31232 = ILS 426) », RH 635, p. 499-519.

Desanges J. 1990, « La toponymie de l’Afrique du nord antique. Bilan des recherches depuis 1965 », dans L’Afrique 1990, p. 251-272.
https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1990_act_134_1_3878

Desanges J. et alii 2010, Desanges J., Duval N., Lepelley Cl., Saint-Amans S., Carte des routes et des cités de l’Est de l’Africa à la fin de l’Antiquité, nouvelle édition de la carte des « Voies romaines de l’Afrique du Nord » conçue en 1949 d’après les tracés de Pierre Salama, Turnhout (Bibliothèque de l’Antiquité tardive 17).

Doisy H. 1953, « Inscriptions latines de Timgad », MEFR 65, p. 99-137.
https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-4874_1953_num_65_1_7383

Dougga Études 1997, M. Khanoussi, L. Maurin, Dougga (Thugga). Études épigraphiques, Pessac (Ausonius Études 1).
https://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ausonius/8730

Euzennat M. 1989, Le limes de Tingitane. La frontière méridionale, Paris (Études d’Antiquités africaines).
https://www.persee.fr/doc/etaf_0768-2352_1989_mon_2_1

Ferchiou N. 1996, « Glanes épigraphiques dans la région de Fahs - Bou Arada », dans L’Africa romana 11 1996, p. 1329-1339.
https://0-hdl-handle-net.catalogue.libraries.london.ac.uk/11388/262330

Ferchiou N. 2003, « Nouvelles données sur la vie religieuse dans la cité antique de Giufi (Bir Mcharga) », dans SEMPAM Tabarka 2003, p. 151-164.

France J. 2015, « L’empereur romain et le contrôle de l’espace », dans J.-L. Ferrary, J. Scheid (dir.), Il princeps romano : autocrate o magistrato ? Fattori giuridici e fattori sociali del potere imperiale da Augusto a Commodo, Pavia, p. 731-776.

France J. 2017, Finances publiques, intérêts privés dans le monde romain. Choix d’écrits, Pessac (Scripta antiqua 100).

Galand L. 1951, « La formation des ethniques dans l’Afrique du Nord romaine », dans H. Draye, O. Jodogne (éd.), 3e Congrès international de toponymie et d’anthroponymie, Bruxelles, 15- 19 juillet 1949, III, Louvain, p. 778-786 (= 2002a, p. 49-57).

Galand L. 2002a, « La formation des ethniques dans l’Afrique du Nord romaine », dans Études de linguistique berbère, Louvain-Paris, p. 49-57.

Galand L. 2002b, « Les toponymes doubles et leurs ethniques dans l’Afrique antique (note d’information) », CRAI 146, 2, p. 677-680.
https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2002_num_146_2_22462

Gasperini L. 1988, « Note di epigrafia lepcitana », dans L’Africa romana 5 1988, p. 153-166.

GonzÁlez Fernández R., Conesa Navarro P. D. 2014, « Plauciano: la amenaza de la domus severiana », Potestas 7, p. 27-50.
https://www.academia.edu/35887430

GonzÁlez FernÁndez R., Conesa Navarro P. D. 2018, « Fuluia Plautilla, sponsa Antonini Augusti et iam Augusta nuncupata. Política dinástica del emperador Septimio Severo », Latomus 77, 3, p. 671-693.

Gsell St. 1917, « Inscriptions latines découvertes en Algérie », BCTH, p. 309-348.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k203345d/f596.item

Hautecœur L. 1912, « C. Fulvius Plautianus et la préfecture du prétoire sous Septime Sévère », dans Mélanges Cagnat. Recueil de mémoires concernant l’épigraphie et les Antiquités romaines dédié à M. René Cagnat, Paris, p. 187-199.
https://archive.org/details/mlangescagnatr00cagnuoft/page/187/mode/1up

Hoët-van Cauwenberghe Ch. 2007, « La borne milliaire de Desvres et le nom de Géta », CCG 18, p. 37-52.
https://www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_2004_num_15_1_864

Kallala N. 1997, « Nouveaux témoignages épigraphiques sur la vie religieuse à Thugga à l’époque romaine », dans Dougga Études 1997, p. 141-174.
https://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ausonius/8790

Kienast D. 1990, Römische Kaisertabelle. Grundzüge einer römischen Kaiserchronologie, Darmstadt.

Kienast D., Eck W., Heil M. 2017, Romische Kaisertabelle. Grundzüge einer römischen Kaiserchronologie, 6. Auflage, Darmstad.

Lassère J.-M. 2005, Manuel d’épigraphie romaine, 1-2, Paris (Antiquité/Synthèse).

Le Bohec Y. 1989, La troisième légion Auguste, Paris (Études d’antiquités africaines).
https://www.persee.fr/doc/etaf_0768-2352_1989_mon_1_1

Lewicki T., Kotula T. 1986, « Un témoignage d’al-Bakrī et le problème de la ratio privata sévérienne en Tripolitaine », AntAfr 22, p. 255-271.
https://www.persee.fr/doc/antaf_0066-4871_1986_num_22_1_1133

Mastino A. 1978-1979, « L’erasione del nome di Geta dalle iscrizioni nel quadro della propaganda politica alla corte di Caracalla », AFLC 2 (XXXIX), p. 47-81.
https://www.academia.edu/31262621

Mastino A. 1981, Le titolature di Caracalla e Geta attraverso le iscrizioni (indici), Bologna (Studi di Storia antica 5).
https://www.academia.edu/31309741

Pavis d’Escurac H. 1976, La préfecture du prétoire, service impérial d’Auguste à Constantin, Rome (BEFAR 226).
https://www.persee.fr/doc/befar_0257-4101_1976_mon_226_1

Pflaum H.-G. 1950, Les procurateurs équestres sous le Haut-Empire romain, Paris.

Pflaum H.-G., 1960, Les carriers procuratoriennes équestres sous le Haut-Empire romain, II, Paris.

Pflaum H.-G. 1970, « La romanisation de l’ancien territoire de la Carthage punique à la lumière des découvertes épigraphiques récentes », AntAfr 4, p. 75-118.
https://www.persee.fr/doc/befar_0257-4101_1976_mon_226_1

Poinssot J. 1882-1883, « Tunisie. Inscriptions inédites recueillies dans un voyage exécuté en 1882-1883 », BTAA 1, p. 292-329.
https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/bantafr1884/0242/image,info

Poinssot L. 1913, « Inscriptions de Thugga découvertes en 1910-1913 », NAM 8, p. 1-227.
https://0-gallica-bnf-fr.catalogue.libraries.london.ac.uk/ark:/12148/bpt6k6258619q/f9.item

Sablayrolles R. 1996, Libertinus miles. Les cohortes de vigiles, Rome (CEFR 224).
https://www.persee.fr/doc/efr_0223-5099_1996_ths_224_1

Saint-Amans S. 2004, Topographie religieuse de Thugga (Dougga), Pessac (Ausonius Scripta antiqua 9).
https://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ausonius/7893

Saumagne Ch. 1937, « Inscriptions de Jenan ez Zaytoûna », CRAI 81, 4, p. 292-301.
https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1937_num_81_4_76913

Smadja E. 1985, « L’empereur et les dieux en Afrique romaine », DHA 11, p. 540-555.
https://www.persee.fr/doc/dha_0755-7256_1985_num_11_1_1674

Soler M. 2016, « Du jugement de Pâris au triomphe du prince : Minerve, une déesse dans l’amphithéâtre », Pallas 100, p. 187-204.
https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pallas/2912

Tahar M., Chérif A. 2020-2024, « Approche archéologique et historique d’un site antique de la région de Bou Arada (Tunisie) : Henchir Brighitha – Sucuba(-i) », Karthago 32, p. 121-165.

Toutain J. 1907, Les cultes païens dans l’empire romain, 1. Les provinces latines, 1. Les cultes officiels ; les cultes romains et gréco-romains, Paris (Bibliothèque de l’École des Hautes-Études, Sciences religieuses 20).
https://archive.org/details/lescultespaens01tout/mode/1up

Varinlioğlu E., French D. H. 1992, « A New Milestone from Ceramus », REA 94, p. 403-412.
https://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1992_num_94_3_4506

Haut de page

Notes

1 Sur le passage de cette frontière dans la région de Bou Arada, voir en dernier lieu Chérif, Smari 2022, p. 295 (carte hors texte du secteur central de la Fossa Regia).

2 Cette région est couverte par les deux feuilles topographiques au 1/50 000 de « Bou Arada » et de « Djebel Mansour » qui recensent plusieurs centaines de sites antiques. Ce territoire correspond approximativement à l’étendue de la délégation de Bou Arada.

3 Desanges 1990.

4 Beschaouch 2001 (d’où AE 2004, 1813).

5 Aounallah, Ben Romdhane 2015.

6 Chérif 2022.

7 Ferchiou 1996, p. 1336-1339 (d’où AE 1996, 1712).

8 Chérif 2024.

9 Cette découverte a été tout de suite signalée aux autorités de l’Institut national du patrimoine de Tunis, le 12 juillet 2017. Le site a été visité bien avant cette date. Les travaux de terrain ont été accomplis conformément à l’autorisation no 2616 délivrée par la direction générale de l’Institut national du patrimoine le 9 novembre 2011. La réouverture du sondage clandestin a été entreprise après l’obtention d’une autorisation de l’INP délivrée le 1er décembre 2022. Je remercie infiniment mes deux collègues et amis MM. Ali Drine et Moheddine Chaouali de m’avoir facilité cette tâche. Le peu de moyens dont j’ai pu disposer n’ont pas permis, malheureusement, de dégager complètement le bloc et de le retirer de la fosse ; il n’a donc pas été possible d’atteindre la partie finale restée encore fichée dans la terre.

10 AATun II, f. 25 – Jama au 1/100 000, no 111.

11 Dimensions : H. 42 cm ; L. (visible) 250 cm ; ép. 23,5 cm ; la moulure est haute de 12,5 cm.

12 Date des clichés : 7, 8, 9, 10 et 11.

13 L’exiguïté du trou de spoliation empêche, par malheur, de prendre une photographie de la totalité du texte.

14 Une telle erreur ne se retrouve que sur deux autres inscriptions aux noms de Septime Sévère et ses fils : un milliaire trouvé près de Rácalmás, en Pannonie inférieure (AE 1957, 21 = 1969-1970, 528 = 1982, 811 = EDCS-13600130) et une dédicace provenant de Remesiana, en Mésie supérieure (AE 1962, 298 = EDCS-11201200).

15 Voir les textes CIL VIII, 10019 = 21917 = EDCS-25600716 (Gabès) : Imp(eratori) Caes(ari) diui Septimi / Seueri Pii Arabici Ad/iabenici maximi Bri/tannici maximi filio / diui Antonini Pii Ger/manici Sarmatici nepo/ti diui Antoni/ni Pii pronepoti / diui Traiani Par/thici et diui Neruae pronepoti / Marco A[urelio] Antonino / Pio Felici Aug(usto) / Parthico maximo / --- (Cf. Mastino 1981, p. 49 et n. 172) ; CIL VIII, 10267 = EDCS-25900516 (Bou Arif, en Numidie) : Imp(erator) Caes(ar) diui Sep/timi Seueri Pii Ara/bici Adiabenici / maximi Brit{t}a/n(n)ici maximi ne/pos diui M(arci) Aureli / Antonini Pii Par/t(h)ici maximi Brit{t}a/n(n)ici maximi Ger/manici maximi Ad/iabenici maximi / filius M(arcus) Aurelius [[An]]/[[toninus]] Inuictus Pius Feli/x Augustus ponti/fex maximus tribu/niciae potestatis / [III] co(n)[s(ul) III pater pa]triae / [m(ilia) p(assuum)] IV ; CIL VIII, 18783 = 22266 = EDCS-25900431 (Tobbal, en Numidie) : Imp(eratori) Caes(ari) d[i]ui / Septimi Seuer/i{m} Arab(ici) Adiab(enici) / max(imi) Br(itannici) max(imi) / diui M(arci) Aure/li Antonini fil(io) / [---. Sur les cognomina ex uirtute et les différentes formules élogieuses dans la titulature de Septime Sévère (comme fortissimus et felicissimus), on se référera, entre autres, à Christol 2016.

16 Je citerai le texte CIL VIII, 10118 = 22247 = ILS 5836 = ILAlg I, 3892 = EDCS-25700393, provenant de Fej es-Siouda, en Numidie. L’inscription est gravée au nom d’Élagabal. Pour d’autres exemples, cf. Mastino 1981, p. 80.

17 Sur tous les aspects qui concernent la titulature de Géta, on consultera d’abord les travaux d’A. Mastino (1978-1979 ; 1981, p. 153-181). On lira aussi les remarques de St. Benoist (2004, p. 181-183) et de Ch. Hoët-van Cauwenberghe (2007), à propos d’une borne milliaire de Desvres, dans le nord-ouest de la France, au nom de Géta (AE 2004, 937 = 2006, 841 = 2007, 981 = EDCS-33800004).

18 Occurrence révélée par une inscription de Furnos Maius, CIL VIII, 12031 = EDCS-59800035.

19 Comme dans une inscription de Giufi, AE 2003, 1986 = EDCS-30100122.

20 Par exemple AE 2004, 1696 = EDCS-33500010 (Limisa).

21 Références données infra, tabl. 1, texte no 6.

22 À titre d’illustration, voir le texte AE 1992, 1798 = 1993, 1737 = EDCS-04901038 (Sutunurca).

23 Comme dans une dédicace de Thubursicu Numidarum, ILAlg I, 1256 = EDCS-04000346.

24 On donnera comme exemple l’inscription de Dougga, ILAf 562 = EDCS-10301035.

25 Titulature attestée, entre autres, à Timgad par le texte AE 1985, 881b = EDCS-08300581.

26 Il est difficile de supposer que la deuxième mention du nom de Caracalla soit en rapport avec Fulvia Plautilla, sa fiancée. Pour une telle situation, on s’attendrait à ce que sa titulature soit placée après le nom de Plautilla, et non avant, ainsi que la gravure sur la pierre du mot sponsa comme par exemple dans l’inscription de Cures Sabini (CIL IX, 4958 = EDCS-15300007) où on peut lire [[Fuluiae Pla[utillae] / Aug(ustae) sp[onsae]] / Imp(eratoris) M(arci) Aureli(i) An[tonini] / Aug(usti) … ou encore à l’instar des dédicaces de Lepcis Magna, de Thugga (cf. infra, tabl. 1, no 1 et 3) et de Luna en Étrurie (CIL XI, 1336 = EDCS-20402786).

27 Cf. infra, n. 49.

28 Lassère 2005, p. 1014 ; Kienast, Eck, Heil 2017, p. 150. Peut-on penser à une erreur dans la gravure des puissances tribuniciennes et donc admettre que IMP XI (entre 197 et 205) et COS III (du 1er janvier 202 jusqu’à la fin du règne) sont justes ? Cela me semble peu probable. Quoi qu’il en soit, la mention de Fulvia Plautilla dans la dédicace de Rome interdit de remonter plus haut que le 1er avril 200.

29 Sur les circonstances de la découverte de cette inscription à Henchir Bijga, cf. Poinssot 1882-1883, p. 296-297.

30 CIL VIII, 12286 = 23876 = EDCS-24400139 : Pro salutem Imp(eratoris) Caesaris T(iti) Aeli(i) Hadriani Antonini Aug(usti) Pii liberis/q(ue) eius Ioui Iunoni Mineruae ciuitas Biracsacar uoto fecerunt anno / sufetum Onorato Fortunati IMR et Fl(auii) Victoris Victori Similis ; magistratus / Vetulenis Victor et Similis p. fratribus p(ecunia) p(ublica) d(ecreto) d(ecurionum) fecerunt. Voir sur cette inscription, Pflaum 1970, p. 86 ; Beschaouch 2001, p. 216 ; Aounallah 2010, p. 204, n. 338.

31 Cadotte 2007, tableau 11, p. 228-231 et carte 9, p. 202-203. 75 attestations concernent la déesse comme membre de la triade capitoline ou associée à d’autres divinitées ou bien mentionnée seule. Ce dernier lot compte, selon le même tableau, 33 textes auxquels on ajoutera la dédicace d’Apisa Minus (cf. note suivante) et celle de Giufi publiée par N. Ferchiou (2003, p. 153-158 = AE 2003, 1986 = EDCS-30100122). Sur ce nombre, qui peut comporter jusqu’à 38 documents, en raison de l’abréviation du nom de la divinité réduit à la seule initiale M (Minerve, Mercure ou Mars), notamment sur quelques inscriptions de Dougga, voir Kallala 1997, p. 156 et n. 54 ; Saint-Amans 2004, p. 281-284 et 338-344.

32 AE 1982, 931 = EDCS-08600646 : Imp(eratore) T(ito) Aelio Antonino Caes(are) Aug(usto) templ(um) Miner(uae) Aug(ustae) sacr(auit) / Apisa Minus ; ex arca publ{l}ica fecerunt sufetes Macer et Baliato. Date : 138-161. Sur cette inscription, cf. Beschaouch 1982.

33 Lire le commentaire d’AE 1982, 931.

34 Sur le culte de Minerve en général, on consultera Toutain 1907, p. 290-297 ; Smadja 1985, p. 546 ; Cadotte 2007, p. 231-236. Sur son aspect guerrier, notamment sa présence dans les combats de gladiateurs dans les amphithéâtres, cf. par exemple Soler 2016.

35 Kallala 1997, p. 156.

36 Sur la chute de Plautien et la date de son assassinat, cf. Hautecœur 1912, p. 197-198 ; González Fernández, Conesa Navarro 2014, p. 41-50.

37 Sablayrolles 1996, p. 493-495, no 21.

38 Une inscription de Rome atteste que Plautien est en poste le 1er janvier 197 (AE 1935, 156 = EDCS-12700094). Selon M. Christol (2007 p. 219), il convient de dater cette promotion de l’année 196.

39 Lassère 2005, p. 961.

40 Dio, LXXVI, 2-5 (éd. E. Gros) ; Hdn, III, 11 (éd. D. Roques).

41 Sur les rapports de Plautien avec la famille impériale et les détails de sa carrière, cf. Corbier 1974 ; Birley 1988, p. 221, no 32 ; Gasperini 1988, p. 153-157 ; Christol 1997 ; 2007 ; Coriat 2007, p. 192-193, no 5 ; Caldelli 2011 ; GonzÁlez FernÁndez, Conesa Navarro 2014, p. 30-36. Sa disgrâce fut tout de suite suivie d’une confiscation de ses biens considérables qui furent rattachés à la ratio priuata ; une procuratèle spéciale fut alors créée pour leur gestion : procurator ad bona Plautiani, d’après une inscription de Sarmizegetusa en Dacie datable du règne de Philippe l’Arabe (244-249) : CIL III, 1464 = ILS 1370 = AE 1980, 758 = EDCS-26600900). Cf. Pflaum 1950, p. 90 ; 1960, p. 691, no 257 (Vlpius Victor) ; Pavis d’Escurac 1976, p. 394 ; Lewicki, Kotula 1986, p. 263-264 ; González Fernández, Conesa Navarro 2014, p. 38-41.

42 Christol 2007, p. 236.

43 Le 9 avril 202 correspond aux fêtes décennales de Septime Sévère. Le mariage de Caracalla et de Plautilla eut lieu à Rome au cours de ce jubilié, il a été particulièrement relaté par Dion Cassius et Hérodien. Cf. Chastagnol 1984, p. 96-106 ; 1987, p. 497-501.

44 Poinssot 1913, p. 112.

45 Ainsi dans l’inscription de Cures Sabini (Cf. supra, n. 25) et de Thugga (tabl. 1, texte no 1).

46 Christol 1997, p. 131.

47 Par exemple Kienast 1990, p. 165. Malgré les critiques tout à fait justifiées de M. Christol, la récente réédition de cet ouvrage a maintenu la même opinion : Kienast, Eck, Heil 2017, p. 161 : « 9.-15. April 202 Heirat mit Caracalla, Erhebung zur Augusta ».

48 Poinssot 1913, p. 113.

49 CIL VI, 225 = 30720 = ILS 2186 = EDCS-17200364 : Pro salute / itu reditu / et uictoria / Impp(eratorum) Caess(arum) / L(ucii) Sept(imii) Seueri / Pii Pert(inaci) Aug(usti) / Arabic(i) Adiab(enici) / Pont(ici) et Part(hici) / max(imi) tr(ibunicia) pot(estate) VIII / imp(eratoris) XI co(n)s(ulis) II / proco(n)s(ulis) p(atris) p(atriae) et / M(arci) Aur(elii) Anto/nini Pii Feli/cis Aug(usti) tr(ibunicia) pot(estate) / III proco(n)s(ulis) [et] / [[P(ubli) Septimi Getae]] / [Caes(aris)] et Iuliae / Aug(ustae) m(atris) K(astrorum) [[et] C(aii) Ful(uii)] / [[P]lau[tiani pr(aefecti) p]r(aetorio)] // et Genio / turmae pro / reditu eo/rum ab ex/peditione / Parthica / quod uoue/rat ar[a]m / marmoream / posuit sua / pecunia / M(arcus) Aurelius / nepos re/mansor / dedicata / Kal(endis) April(ibus) / Seuero et / Victorino / co(n)s(ulibus)

50 Poinssot 1913, p. 113-114.

51 Varinlioğlu, French 1992 (d’où AE 1992, 1594a = EDCS-04900951).

52 Christol, Drew-Bear 1995, p. 75-79 (d’où AE 1995, 1527). Voici la partie latine du texte : Imp(erator) [Caesar L(ucius) Sept(imius) S]eu[erus Pius P]erti/na[x Aug(ustus) Arabicus] Adia[benicus] Parthi/c[us p(ontifex) m(aximus) trib]uniciae [po]testatis / V[IIII co(n)s(ul) II p(ater) p(atriae) et] Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Aur(elius) / An[toninu]s Aug(ustus) pontifex max(imus) et / [[P(ublius) Sept(imius) Geta C]]aesar Aug(ustus) et Iul(ia) Domna / A[ug(usta) mater cast]rorum et [[Fuluia]] / [[Plautilla Aug(usta)]].

53 Christol 1997, p. 136. Cette datation a été reprise dans le commentaire de DFH 12, p. 38 et par A. Daguet-Gagey (2005, p. 507, 509).

54 Christol 1997, p. 136. Les analyses de M. Christol ont été reprises et approuvées par R. González Fernández et P. D. Conesa Navarro (2018, p. 680-689).

55 Christol 1997, p. 128.

56 Voir les quelques dates suggérées par M. Christol (1997, p. 136).

57 Poinssot 1913, p. 113. L’auteur précise à la n. 5 : « La célébration, hors de Rome, des fiançailles de Caracalla eût sans doute paru aux chroniqueurs dont nous possédons les récits un fait digne de remarque ».

58 Spart., Sept. Sev., XVI, 8 (éd. A. Chastagnol). Bérenger-Badel 2004, p. 44, 55.

59 Elle a été surtout privée de son statut civique et rattachée, en tant que village, à Laodicée. Cf. Birley 1988, p. 114 ; Bérenger-Badel 2004, p. 53-54 ; Bertolazzi 2020, p. 155-158. Je tiens à remercier infiniment M. Riccardo Bertolazzi qui m’a aimablement transmis une copie PDF de son ouvrage.

60 Sur la date controversée du rétablissement d’Antioche dans ses prérogatives, cf. Bérenger-Badel 2004, p. 54.

61 Bérenger-Badel 2004, p. 54.

62 Sur cette promotion, cf. Bertolazzi 2020, p. 148 et n. 31.

63 Daguet-Gagey 2004.

64 R. González Fernández et P. D. Conesa Navarro (2018, p. 685-689) préfèrent situer l’événement à Antioche. Voir aussi Bertolazzi 2020, p. 156. Si la réhabilitation d’Antioche n’est pas antérieure à 201, il y a lieu de penser que la cérémonie des fiançailles a bien été accueillie par la ville de Laodicée-sur-Mer car il serait surprenant qu’un tel événement aussi important pour l’avenir de la dynastie puisse être célébré dans un village.

65 Galand 1951, p. 778-779 (= 2002a, p. 49-50).

66 Desanges et alii 2010, p. 188.

67 Desanges et alii 2010, p. 269.

68 Desanges et alii 2010, p. 293-294.

69 Desanges et alii 2010, p. 167-168.

70 Desanges et alii 2010, p. 182-183. Les auteurs ont retenu la forme Musti (ablatif-locatif) alors que A. Beschaouch (2014, p. 1585, n. 1) a bien démontré que la graphie Mustis est attestée au nominatif-vocatif (Beschaouch 1968, texte no 21 = AE 1968, 607 = EDCS-17900451 : sanctissima Mustis) et au génitif (Beschaouch 1968, texte no 6 = AE 1968, 595 = EDCS-09701754 : genio Mustis).

71 Desanges et alii 2010, p. 186-187.

72 Beschaouch 2007, p. 1931-1932. Voir aussi Galand 1951, p. 780 (= 2002a, p. 51).

73 Galand 1951, p. 780 (= 2002a, p. 51).

74 Galand 2002b, p. 677.

75 À titre de comparaison, Tapphugaba-Sidi Abd en-Nour s’étend sur une trentaine d’hectares (cf. Chérif 2016, p. 32) ; Sucuba(i)-Henchir Brighitha atteint les 20 ha (Tahar, Chérif 2020-2024, p. 137 et fig. 14) ; la superficie d’Aradi-Henchir Bou Arada est estimée à 15 ha au moins (site prospecté en 2018 et qui fera l’objet prochainement d’une publication). D’autres cités de la région ont presque complètement disparu ne laissant que très peu de traces de l’établissement antique (tessons de céramique, blocs épars…), c’est le cas de Suo-Henchir el-Mrah et de Biracsaccar-Sidi Bou Medien.

Haut de page

Table des illustrations

Titre Fig. 1 : Localisation de Valusi – Henchir Zlel dans la région de Bou Arada
Crédits (A. Chérif, R. Smari)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 1007k
Titre Fig. 2 : Plan schématique du site archéologique de Henchir Zlel
Crédits (relevé R. Smari)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 467k
Titre Fig. 3 : Les deux seuils
Crédits (clichés A. Chérif)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 676k
Titre Fig. 4 : Soubassement d’un monument en blocs de grand appareil
Crédits (cliché A. Chérif)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 705k
Titre Fig. 5 : Vue des trois sarcophages
Crédits (clichés A. Chérif)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 484k
Titre Fig. 6 : Petit sarcophage révélé par une fouille clandestine
Crédits (cliché A. Chérif)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 846k
Titre Fig. 7 : Vue de la dédicace à Minerve
Crédits (cliché A. Chérif)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 539k
Titre Fig. 8 : La dédicace à Minerve : début des lignes
Crédits (cliché A. Chérif)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Titre Fig. 9 : La dédicace à Minerve : suite des lignes
Crédits (cliché A. Chérif)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Fig. 10 : La dédicace à Minerve : la suite et vue des parties martelées
Crédits (cliché A. Chérif)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. 11 : La dédicace à Minerve : fin incomplète des lignes
Crédits (cliché A. Chérif)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Fig. 12 : La dédicace à Minerve : détail de la fin incomplète des lignes 2-4
Crédits (cliché A. Chérif)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 493k
Titre Fig. 13 : La dédicace à Minerve : détail du nom de la cité
Crédits (cliché A. Chérif)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/7592/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 219k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Ali Chérif, « Une nouvelle cité d’Afrique proconsulaire :
la Ciuitas Valusitana (Région de Bou Arada, Tunisie) »
Antiquités africaines [En ligne], 60 | 2024, mis en ligne le 30 novembre 2024, consulté le 18 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/7592 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12qu9

Haut de page

Auteur

Ali Chérif

Université de Jendouba, Institut supérieur des sciences humaines. Laboratoire Histoire des économies et des sociétés méditerranéennes, Université de Tunis (alicherif.isshj[at]gmail.com).

Articles du même auteur

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search