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Céramique inédite d’époque punique de Moknine et de Smirat (Tunisie)

Yamen Sghaïer
p. 61-79

Résumés

La présence punique à Moknine et à Smirat est attestée exclusivement par le monde funéraire : des fouilles de sauvetage effectuées entre 1987 et 2001 ont permis la récupération de 38 vases découverts dans deux hypogées à Moknine et trois à Smirat. Les tombes de Moknine datent entre la fin du ive et le début du iiie s., tandis que la chronologie des hypogées de Smirat est le iiie s. av. J.-C. Cette recherche complète deux travaux antérieurs qui ont touché les nécropoles puniques de ces deux cités. L’intérêt de ce travail réside dans la confirmation des observations préalables sur le monde funéraire : à Moknine la dispersion géographique des espaces funéraires et à Smirat l’affirmation de la composition de la céramique avec la fréquence de la poterie modelée. L’étude de ces vases enrichit le dossier de la présence punique dans cette microrégion du Sahel.

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Texte intégral

  • 1 La vitrine de la première salle du musée comporte principalement de la céramique punique.
  • 2 Deux bols modelés, exposés au musée de Moknine, ont été publiés dans le cadre de la fouille des to (...)
  • 3 Ce projet a débuté avec la céramique de Lepti Minus (Ben Younes, Sghaïer 2018). La publication, en (...)
  • 4 Mes remerciements s’adressent à mon professeur Habib Ben Younes (directeur de recherche à l’Instit (...)

1Le musée de Moknine (gouvernorat de Monastir) accueille parmi ses collections des vases puniques1. Cette céramique, en grande partie inédite, est issue de contextes funéraires à Moknine et à Smirat (l’actuelle Amiret Touazra) (fig. 1). Des interventions de sauvetage dans quelques tombes puniques sont à l’origine d’une collection de céramique qui a servi partiellement à l’exposition permanente du musée. L’absence d’une réserve de céramique au sein de l’établissement muséal est le motif principal de la conservation d’une partie de cette collection dans les réserves du site de Thapsus, dans la ville de Bekalta. Ce lot compte une quarantaine de vases2, principalement de la poterie modelée. Notre travail s’insère dans le cadre d’une recherche qui vise l’étude des céramiques puniques au Sahel tunisien3. L’objectif premier est l’inventaire complet de ces productions et la préparation des catalogues relatifs à chaque site. La création de cette base des données permettra l’analyse des diverses productions au Sahel et facilitera la distinction des spécificités qui caractérisent cette région ainsi que la détermination des particularités locales4.

Fig. 1 : Carte de quelques nécropoles puniques au Sahel avec l'emplacement de Moknine et de Smirat

Fig. 1 : Carte de quelques nécropoles puniques au Sahel avec l'emplacement de Moknine et de Smirat

(dessin Y. Sghaïer)

1. Céramique punique de Moknine

  • 5 Ben Younes 1992-1993.
  • 6 Ben Younes 1992-1993, p. 19 et note 1. Une deuxième structure funéraire à proximité de la première (...)

2Nos connaissances sur la céramique punique de Moknine se limitent à sept vases, déjà publiés, en provenance d’une tombe à puits5 qui date du iiie s. av. J.-C. (fig. 2). Ce lot comporte trois bols caliciformes tournés, une œnochoé, deux patères et une amphore. Cette tombe à deux chambres funéraires se localise dans une zone nommée « El Kallalet », occupée jadis par des potiers6.

Fig. 2 : Sélection de vases de l’hypogée d’El Kallalet

Fig. 2 : Sélection de vases de l’hypogée d’El Kallalet

(clichés Y. Sghaïer)

  • 7 Cette fouille a été réalisée sous la direction de Nejib Ben Lazreg (chercheur, INP).
  • 8 Cimetière du château d’eau.
  • 9 La céramique tournée (1, 6, 7 et 8) et le bol modelé datent entre la fin du ive et la première moi (...)

3En 1995, une fouille de sauvetage7 a été à l’origine de la découverte d’une tombe à puits dans les environs immédiats d’un château d’eau, au centre-ville de Moknine, à quelques mètres d’un cimetière contemporain8. Aucune information n’est disponible sur la structure funéraire ou bien sur ses occupants. Les éléments du mobilier funéraire demeurent les seuls témoignages toujours présents. Ce mobilier se compose d’une coupelle en vernis noir (fig. 3, 1), un bol caliciforme modelé (fig. 3, 2), trois lampes (fig. 3, 3-5), une cruche (fig. 3, 6) et deux œnochoés (fig. 3, 7-8). Cette tombe date entre la fin du ive et la première moitié du iiie s. av. J.-C.9.

Fig. 3 : Mobilier funéraire de la tombe du château d’eau à Moknine

Fig. 3 : Mobilier funéraire de la tombe du château d’eau à Moknine

(dessins Y. Sghaïer)

4N° 1

Coupelle à vernis noir. Moknine, tombe du château d’eau. Moknine, Musée. Inv. : 24.02.25.14.

  • 10 Les dimensions sont exprimées en centimètres.

H : 4,37. ø bord : 10,12. ø pied : 5,3810.

Des fragments du bord ont disparu. Des éraflures sur le bord et le pied. Surface fortement écaillée, surtout la paroi interne.

  • 11 Le code Munsell (1975) a été utilisé pour les couleurs des pâtes et des surfaces.

Pâte brun clair à brun jaunâtre clair (7,5 YR 6/4 à 2,5 Y 6/3)11, dure et granuleuse.

Vernis brun foncé à brun noirâtre, assez lisse, mat, adhérent et craquelé. Pied et zone irrégulière autour réservés avec présence de taches et de coulées.

5N° 2

Bol caliciforme modelé. Moknine, tombe du château d’eau. Moknine, Musée. Inv. : 24.02.25.15.

H : 11. ø bord : 9,52. ø pied : 6,58.

Fragmentaire, restauré et restitué en plâtre. Des éraflures sur le bord et le pied. Surface fortement écaillée avec fissures.

Pâte feuilletée, extrémités rouge clair à brun grisâtre (2,5 YR 4/6 à 10 YR 5/2), cœur grisâtre (5 Y 5/1), dure, granuleuse et crevassée. Des inclusions de charbon.

Surface rouge, brun rougeâtre et brun grisâtre (10 R 5/6 ; 5 YR 4/3 et 10 YR 5/2) avec des zones noirâtres. Engobe rouge, lisse, mat, adhérent, épais et craquelé. Fond externe réservé.

6N° 3

Lampe attique. Moknine, tombe du château d’eau. Moknine, Musée. Inv. 24.02.13.03.

H : 3,90. L : 9,50. ø disque : 6,30. ø pied : 4,08.

L’anse a disparu. Le vernis est écaillé par endroits. Des traces noirâtres de feu sur le bec causées par l’usage.

Pâte brun rougeâtre à brun sombre (5 YR 5/4 à 7,5 YR 3/4), dure et épurée.

Vernis noir, lisse, luisant à reflet métallique bleuâtre de bonne qualité, fond externe réservé. Rainure disque probablement réservée.

Graffiti incisé sur le fond externe après cuisson : une bipenne.

7N° 4

Lampe à vernis noir. Moknine, tombe du château d’eau. Moknine, Musée. Inv. 24.02.13.04.

H : 4,17. L : 9,20. ø disque : 6,50. ø pied : 4,10.

Fragmentaire, partiellement restaurée et restituée. Des éraflures sur le disque et le pied avec des fissures. Une fine couche de concrétion couvre la surface par endroits.

Pâte jaune rougeâtre à brun foncé (7,5 YR 7/8 à 3/2), dure et granuleuse.

Vernis noir à brunâtre foncé, mat, assez lisse, craquelé et inadhérent. Le fond externe et le sillon autour de l’orifice de remplissage sont réservés. Une coulée sur le sillon.

8N° 5

Lampe à vernis noir. Moknine, tombe du château d’eau. Moknine, Musée. Inv. 24.02.13.05.

H : 3,93. L : 8,91. ø disque : 6,16. ø pied : 4.

Des légères éraflures. Des traces noirâtres de feu sur le bec causées par l’usage. Le vernis sur la paroi externe a presque entièrement disparu.

Des bavures sur le pied. Déformations au niveau du réservoir.

Pâte brun clair à jaune rougeâtre clair (7,5 YR 6/4 à 8/6), dure et granuleuse avec des inclusions translucides.

Vernis noir à brun sombre, assez lisse, mat et adhérent. Il est conservé à l’intérieure du réservoir.

9N° 6

Cruche. Moknine, tombe du château d’eau. Moknine, Musée. Inv. 24.02.25.19.

H : 17,80. ø bord : 10,90. ø panse : 14,30. ø pied : 8,26.

Des éraflures sur le bord et le pied. Surface écaillée par endroits. Décor mal conservé et très détérioré.

Des stries de tournage. Déformations au niveau de la panse.

Pâte brun clair (7,5 YR 6/4), dure, granuleuse avec des inclusions ferrugineuses et blanchâtres.

Surface verdâtre (5 G 6/2), rugueuse. Engobe vert pâle.

Décor peint sur l’épaulement sous forme d’une bande de couleur brun foncé (7,5 YR 3/3).

10N° 7

Œnochoé à bec pincé. Moknine, tombe du château d’eau. Moknine, Musée. Inv. 24.02.25.12.

H : 21. ø panse : 13. ø pied : 8,06.

Des fragments de l’embouchure ont disparu. Une fine couche de concrétion couvre le vase. Surface écaillée par endroits.

Des stries de tournage. Des irrégularités au niveau de la panse et du pied avec des bavures.

Pâte brun rougeâtre sombre à brun foncé (5 YR 3/4 à 10 YR 3/3), dure et granuleuse.

Surface vert pâle à jaune olive (5 G 8/2 à 2,5 Y 6/8) avec une petite zone brun rougeâtre pâle, rugueuse. Engobe verdâtre pâle.

11N° 8

Œnochoé à bec pincé. Moknine, tombe du château d’eau. Moknine, Musée. 24.02.25.16.

H : 15,70. ø bord : 7,10. ø panse : 11. ø pied : 7,64.

Une portion de l’embouchure a disparu. Des éraflures par endroits.

Des stries de tournage sur la panse. Déformation de l’embouchure. Cuisson hétérogène.

Pâte rouge à brun rougeâtre (10 R 4/6 à 5 YR 4/4), dure et granuleuse.

Surface verdâtre pâle à jaune pâle (5 Y 6/4 à 8/4), rugueuse. Engobe vert pâle à jaunâtre.

  • 12 L’équipe de fouille a été dirigée par Nejib Ben Lazreg (chercheur, INP), assisté par Taher Ben Laz (...)
  • 13 La céramique tournée (9, 12, 13 et 14) s’étale entre la fin du ive et la première moitié du iie s. (...)

Une quatrième tombe punique a été découverte à Moknine, lors d’une intervention d’urgence en 198712. Les travaux de la ligne du métro sahélien ont causé la destruction d’une structure funéraire, à environ 200 mètres de la gare du métro Moknine Gribaa, en direction de Mahdia. Les données concernant l’architecture et les pratiques funéraires ont complètement disparu. Encore une fois, seul le mobilier a été récupéré. Il comporte un lécythe (fig. 4, 9), deux lampes (fig. 4, 10-11), un plat (fig. 4, 12), une amphore de table (fig. 4, 13) et un bol tourné (fig. 4, 14). Cette tombe date entre la fin du ive et la première moitié du iiie s. av. J.-C.13.

Fig. 4 : Mobilier funéraire de la quatrième tombe punique à Moknine

Fig. 4 : Mobilier funéraire de la quatrième tombe punique à Moknine

(dessins Y. Sghaïer)

12N° 9

Lécythe. Moknine, tombe de la ligne du métro. Bekalta, réserves. Inv. 77.02.25.1000.

H : 7,20. ø bord : 3,36. ø panse : 4,34. ø pied : 3,10.

Un fragment de l’embouchure a disparu.

Pâte brun foncé (7,5 YR 3/2), dure et granuleuse.

Surface verdâtre pâle (5 G 6/2), rugueuse. Engobe
vert pâle.

13N° 10

Lampe attique. Moknine, tombe de la ligne du métro. Bekalta, réserves. Inv. 77.02.13.500.

H : 4,18. ø disque : 6,76. L : 9,75. ø pied : 4,50.

Des fragments du disque ont disparu. Surface écaillée par endroits. Une couche de concrétion couvre la lampe. Des éraflures sur le pied. Des traces noirâtres de feu sur le bec causées par l’usage.

Pâte brun foncé à clair (7,5 YR 6/4 et 3/3), dure et épurée.

Vernis noir, lisse, luisant à reflet métallique, adhérent et de bonne qualité. Fond externe réservé.

14N° 11

Lampe attique. Moknine, tombe de la ligne du métro. Bekalta, réserves. Inv. 77.02.13.501.

H : 5. ø disque : 6,82. L : 10,07. ø pied : 4,10.

Des portions du bec ont disparu. Le pied est partiellement conservé. Le bec est noirci à cause des traces du feu.

Pâte brun clair à foncé (7,5 YR 6/4 et 3/3), dure et épurée.

Vernis noir, lisse, luisant à reflet métallique bleuâtre, adhérent et de bonne qualité. Fond externe réservé avec au centre un point à vernis noir.

15N° 12

Plat. Moknine, tombe de la ligne du métro. Bekalta, réserves. Inv. 77.02.25.1001.

H : 5,03. ø bord : 23,70. ø pied : 7,87.

Des portions du bord ont disparu. Une couche de concrétion couvre partiellement le plat. Surface écaillée par endroits.

Traces de tournage.

Pâte brun foncé à brun grisâtre (7,5 YR 6/4 à 10 YR 5/2), dure et granuleuse.

Vernis noir à brun foncé, peu rugueux, mat, craquelé et adhérent. Fond externe réservé avec taches et coulées. Des taches sur la paroi interne et des empreintes de doigts sur le pied.

16N° 13

Amphore de table. Moknine, tombe de la ligne du métro. Bekalta, réserves. Inv. 77.02.25.1002.

H : 17,80. ø Embouchure : 10,54. ø panse : 13,40. ø pied : 8,70.

Des portions de l’embouchure ont disparu. Éraflures sur le pied. Surface écaillée par endroits. Une épaisse couche de concrétion couvre partiellement le vase.

Des irrégularités au niveau du pied. Des stries de tournage.

Pâte brun foncé à brun grisâtre (7,5 YR 6/4 à 10 YR 5/2), dure et granuleuse.

Surface vert pâle (5 G 6/2), peu rugueuse. Engobe verdâtre.

17N° 14

Bol. Moknine, tombe de la ligne du métro. Bekalta, réserves. Inv. 77.02.25.1003.

H : 5,78. ø bord : 13,26. ø pied : 6,44.

Fragmentaire, restauré et restitué. Des éraflures sur le bord. Une couche de concrétion couvre le vase par endroits. Surface fortement écaillée sur le fond interne et par endroits sur la paroi externe. Décor mal conservé.

Des stries de tournage sur la paroi externe. Pied mal façonné avec bavures.

Pâte brun rougeâtre clair à foncé (2,5 YR 7/4), dure et granuleuse.

Surface brun rougeâtre clair (5 YR 6/4) et brun verdâtre, peu rugueuse. Engobe blanc-verdâtre.

Décor concentrique peint de couleur rouge foncé (2,5 YR 5/8).

La céramique de ces nouveaux témoignages funéraires dans la ville de Moknine peut être répartie en plusieurs groupes inégalement représentés.

1.1. Céramique d’imitation

18Ce premier groupe comprend deux vases, un bol (1) et un plat (12).

  • 14 Lamboglia 1952, p. 176-177, forme 27a. Morel 1981, types 2783g-1, 2783h-1 et p. 223, 2783i-1, pl.  (...)
  • 15 Chelbi 1992, nos 135, 136 et 137 ; Maraoui-Telmini 2006, p. 46, fig. 7a.
  • 16 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 70 et les exemplaires nos 154, 244, 245 et 293.
  • 17 Sghaïer 2012, exemplaires nos 220, 285, 673, 703, 706 et 736.
  • 18 Bartoloni 2000a, forme 21, p. 61, fig. 3, 21.

19* Le vase 1, trouvé dans la tombe du château d’eau, est un bol à bord rentrant, paroi à profil arrondi et pied annulaire à profil curviligne. Ce type14 est attesté à Carthage15, à Lepti Minus16, à El Mansourah17 et à Cagliari18.

  • 19 Chelbi 1992, no 69.
  • 20 Sghaïer 2015, nos 98 et 280, p. 35-37, fig. 7.
  • 21 Fantar 1986, p. 451, no 20, pl. LI.
  • 22 Ben Younes 1986, p. 163, T. 7, no (3), pl. LII et p. 170, T. 19, no 3, pl. LIX ; Ben Younes 1988, (...)
  • 23 Krandel-Ben Younes 1992-1993, pl. 33 – T I, no 9.
  • 24 Ben Tahar 2009, p. 248, fig. 16. 4. 8.

20* Le vase 12, récupéré dans la tombe de la ligne du métro du Sahel, est un plat à bord à marli tourmenté, paroi oblique à profil curviligne, vasque arrondie, transition vasque – bord angulaire et pied annulaire à profil angulaire. Des parallèles ont été signalés à Carthage19, à El Mansourah20, à Kerkouane21, à El Hkayma22, à Djebba23 et à Jerba24.

  • 25 Morel 1981, p. 128, Série 1634, pl. 25 ; Ben Tahar 2009, p. 247 et notes nos 26 et 27.
  • 26 Chelbi 1992, p. 35-36 ; Morel 1981, p. 50.

21Ce type de plat date entre la fin du ive et la première moitié du iie s. av. J.-C. C’est probablement une imitation des prototypes attiques25 ou bien de la céramique de Teano26.

1.2. Céramique punique locale

22Ce deuxième groupe rassemble la céramique punique locale constituée de poterie modelée et de céramique tournée.

1.2.1. Poterie modelée

  • 27 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 74-75 et les exemplaires nos 143, 191 et 345.
  • 28 Camps 1961, fig. 94 et p. 286.

23Un seul vase modelé (2) a été trouvé dans la tombe du château d’eau. C’est un bol caliciforme à lèvre légèrement repliée, pied épais à profil angulaire et fond concave. La partie supérieure de la vasque est concave, le bas du vase à profil convexe présente une inflexion marquée par une carène. Des parallèles sont attestés à Lepti Minus27, Tiddis et Gastel28.

1.2.2. Céramique tournée

24La céramique tournée de tradition punique est la plus répandue parmi les mobiliers funéraires de Moknine avec six vases sur un ensemble de quatorze, répartis entre cinq formes.

25* Bol : le vase 14 est un bol à bord droit, paroi hémisphérique, pied à profil mouluré et fond concave. La paroi interne a conservé un décor peint de filets et bande concentrique.

  • 29 Les bols nos 57, 237, 239 et 242 ; Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 79.
  • 30 Nous soupçonnons la présence de décor en spirale sur le centre du fond interne à l’image du bol 57 (...)
  • 31 Rodero Riaza 1980, p. 16, no 3.10, fig. 2 et p. 117 pl. 9, no 3 ; Tarradell, Font De Tarradell 200 (...)

26Ce vase, trouvé dans la tombe de la ligne du métro du Sahel, est presque identique à des bols découverts à Lepti Minus29. La grande ressemblance morphologique et décorative30 ainsi que la silhouette générale avec des proportions presque identiques suggèrent une origine commune. Dans l’état actuel des découvertes, les indices quantitatifs plaident en faveur d’une fabrication à Lepti Minus de ce vase de Moknine. D’autres parallèles sont attestés à Ibiza31.

  • 32 Cintas, Gobert 1939, p. 174, fig. 34 ; Gallet de Santerre, Slim 1983, pl. X, fig. 5 ; Fantar 1986, (...)
  • 33 Cintas 1950, pl. IX, no 111 ; Vegas 1999, p. 165, forme 30, pl. 64-1 ; Maraoui-Telmini 2006, p. 47 (...)
  • 34 Sghaïer 2012, nos 100, 101, 159, 356, 371, 484, 490, 595 et 664,
  • 35 Ben Younes, Sghaïer 2018, 52 (BEA. 5), 235 (BH. 128), 253 (BH. 148), 306 et 307.
  • 36 Krandel-Ben Younes 1992-1993, p. 272, T V, no 5, pl. 52.
  • 37 Selmi 2008, p. 159, Type A VII, variante b.
  • 38 Bartoloni 1991, p. 131, fig. 10.

27* Lécythe : dans la même tombe que l’élément précédent, l’exemplaire 9 est un lécythe de dimensions réduites, à embouchure ronde, lèvre curviligne en saillie vers l’extérieur, col étroit concave, panse ovoïde, fond concave et anse verticale à section ronde. L’anse surmonte l’embouchure et prend attache sur la partie supérieure de la panse. Des exemplaires assez proches sont attestés à Kerkouane32, à Carthage33, à El Mansourah34, à Lepti Minus35, à Djebba36, à Henchir Jabess37 et à Cagliari38.

  • 39 Cintas 1950, pl. IX, no 122.
  • 40 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 85, no 263.
  • 41 Gallet de Santerre, Slim 1983, fig. 2, no 9, pl. XVII
  • 42 Bechtold 1999, no 204, pl. XX.

28* Cruche : l’exemplaire 6, récupéré dans la tombe du château d’eau, est une cruche à embouchure circulaire, lèvre en bourrelet externe à section triangulaire, col cylindrique, panse ovoïde, pied bas à profil angulaire et fond légèrement concave. Une anse verticale, de section ovale, surpasse légèrement l’embouchure et se rattache sur la panse. Ce type de cruches39 date du iiie s. av. J.-C. et trouve des parallèles à Lepti Minus40, à Kerkouane41 et à Lilybée42.

29* Œnochoé : les vases 7 et 8, trouvés dans la même tombe que l’élément précédent, sont deux œnochoés de proportions différentes mais de morphologies assez proches. La forme présente un bec pincé, embouchure à lèvre repliée vers l’intérieur, formant un pincement déterminant un bec verseur, col tronconique de profil concave, panse ovoïde, pied à profil arrondi (7) ou angulaire (8) et fond concave. Une anse verticale de section ronde surmonte l’embouchure et prend attache sur la partie supérieure de la panse. L’exemplaire 7 se distingue par la présence d’une crête sur l’épaulement.

  • 43 Cintas 1950, pl. XIV, nos 183 et 184.
  • 44 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 86, no 84.
  • 45 Gallet de Santerre, Slim 1983, pl. VII, fig. 2.
  • 46 Bartoloni 2000b, p. 103, forme 48, fig. 8.

30Des parallèles à ces œnochoés sont attestés à Carthage43, à Lepti Minus44, à Kerkouane45 et à Cagliari46.

  • 47 Sghaïer 2016, p. 172, no 133, pl. VI. A.
  • 48 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 84, no 73.
  • 49 Tarradell, Font De Tarradell 2000, p. 98-99, CT 48 et 50.

31* Amphore de table : le vase 13, de la tombe du château d’eau, est une amphore de table à embouchure ronde, lèvre étalée à profil curviligne à base oblique, col légèrement concave, panse ovoïde, pied bas à profil angulaire et fond concave. Deux anses verticales, de section ovale, sont appliquées sur le haut du col et la partie supérieure de la panse. Des exemplaires assez proches ont été signalés à El Mansourah47, Lepti Minus48 et à Ibiza49.

1.2.3. Lampes

32Le dernier groupe de céramique de Moknine se compose de cinq luminaires. Les trois lampes 3, 4 et 5 ont été récupérées dans la tombe du château d’eau et les exemplaires 10 et 11 font partie du mobilier de la tombe de la ligne du métro. Ces lampes présentent un rebord incliné vers l’orifice de remplissage, entouré d’un sillon, une base concave et un fond épais formant une protubérance à l’intérieur du réservoir. Le bec est allongé à bout rond. L’exemplaire 3 se distingue par une anse resserrée dont seules les attaches sont conservées. Les lampes 10 et 11 se caractérisent par la présence d’un aileron latéral gauche perforé.

  • 50 Ben Jerbania 2005, p. 186-187, F 3122b1, pl. XXXIV.
  • 51 Howland 1958, type 25A, nos 271 et 272, pl. 9.
  • 52 Ben Jerbania 2005, p. 208, F 3232a1, pl. XL.
  • 53 Howland 1958, type 25B, no 311, pl. 10.

33Les lampes 3, 10 et 11 sont attiques, tandis que 4 et 5 sont une imitation de modèles grecs, dont le lieu de production peut être un atelier régional. Des parallèles aux lampes 3 et 10 sont présents à Thapsus50. Ce type51 date entre la fin du ive et le début du iiie s. av. J.-C. Une lampe du musée de Sousse52, probablement de Thapsus, est assez proche de notre exemplaire 11. Ce type de lampe53 se caractérise par une paroi presque verticale et date entre la deuxième moitié du ive et la première moitié du iiie s. av. J.-C.

  • 54 Deneauve 1969, Groupe VIII et nos 150 et 159, pl. XXIX ; Bussière 2000, p. 19, type A III 5 et no  (...)
  • 55 Fantar 1986, p. 449, pl. XLVII.
  • 56 Chérif 1992-1993, p. 100, fig. 18-19, pl. V.
  • 57 Ben Younes 1986, p. 156, T 2, no 1, pl. XLV ; p. 168, T 12, no 2, pl. LVII et p. 170, T 19, no 4, (...)

34La lampe 4 se caractérise par un réservoir à paroi arrondie, un rebord large, un pied bas et une base plate. Ce type54 date de la première moitié du iiie s. av. J.-C. Des exemplaires assez proches sont signalés à Kerkouane55, à Hammam El Enf56 et à El Hkayma57.

  • 58 Cintas 1950, Forme 29, pl. XLIII ; Howland 1958, Type 25 A, assez proche du no 269, pl. 9 ; Ben Je (...)
  • 59 Deneauve 1969, Groupe IV, pl. VII et XXVIII.
  • 60 Cintas 1976, pl. LXXXIX, nos 11-12. Notamment à Djebel Mlezza, Cintas, Gobert 1939, p. 181, fig. 6 (...)
  • 61 Ben Younes 1986, p. 156, T. 2 bis, no 3, pl. XLV.
  • 62 Bussière 2000, p. 19, type A III 1, fig. 4.

35La lampe 5 présente un bec assez court à jonction large avec le réservoir. Ce type58 date entre le milieu du ive et le premier quart du iiie s. av. J.-C. Des parallèles sont présents, attestés à Carthage59, à Kerkouane60, à El Hkayma61 et en Algérie62.

2. Céramique punique de Smirat

  • 63 Ben Younes 1987 ; Sghaïer 2017, p. 243.
  • 64 E.-G. Gobert et P. Cintas (1939) ont fouillé vingt-deux tombes à puits durant cette intervention.
  • 65 Les données en rapport avec l’architecture ou les pratiques funéraires ont complètement disparu à (...)
  • 66 Cette chronologie repose principalement sur la datation de la céramique tournée (15 et 16).

36La découverte fortuite du fameux bol modelé avec l’image d’un personnage armé gravé sur la paroi externe63 a attiré l’attention sur l’ampleur des interventions clandestines dans la nécropole punique de Smirat. Ce vase exceptionnel ainsi que la multitude des activités de pillage ont suscité le lancement d’une fouille programmée entre décembre 1938 et mai 193964. Ensuite, aucune activité archéologique n’a eu lieu sur cette nécropole jusqu’à 1991, où une intervention d’urgence a touché deux hypogées65 avec surtout la récupération du mobilier funéraire (fig. 5 et 6). La première tombe comporte une cruche (fig. 5, 15) et un bol (fig. 5, 16) en céramique tournée. Le lot de la poterie modelée se compose de deux bols miniatures (fig. 5, 17-18), trois bols tronconiques (fig. 5, 19-21) et une jatte (fig. 5, 22). Cette tombe date entre la fin du iiie et la première moitié du iie s. av. J.-C.66.

Fig. 5 : Mobilier funéraire de la tombe 1.91

Fig. 5 : Mobilier funéraire de la tombe 1.91

(dessins Y. Sghaïer)

37N° 15

Cruche. Smirat, tombe 1.91. Musée de Moknine. Inv. 24.02.25.1.

H : 15,29. ø bord : 4,24. ø panse : 7,12. ø pied : 5,34.

Éraflures sur le bord et le pied ; des portions du bord ont disparu. Une fine couche de concrétion couvre le vase. La surface est écaillée par endroits.

Des traces de tournage. Des bavures sur le bord et le pied.

Pâte feuilletée, brun rougeâtre clair, brun franc et brun grisâtre (5 YR 6/4 ; 7,5 YR 5/8 et 2,5 Y 5/2), dure et granuleuse.

Surface brun jaunâtre clair (2,5 Y 6/4), rugueuse. Engobe jaunâtre.

38N° 16

Bol. Smirat, tombe 1.91. Musée de Moknine. Inv. : 24.02.25.9.

H : 5,57. ø bord : 15,78. ø fond : 7,10.

Fragmentaire, restauré et restitué. Des éraflures sur le bord. Une fine couche de concrétion couvre le vase.

Traces de tournage. Déformation du pied. Des irrégularités de la vasque.

Pâte brun rougeâtre à brun foncé (5 YR 4/3 à 7,5 YR 3/2), dure, crevassée et granuleuse avec des inclusions blanchâtres. Éclatements à cause des impuretés.

Surface brun clair à brun sombre (7,5 YR 6/4 à 3/4) et jaune pâle (2,5 Y 8/4), rugueuse. Enduit blanchâtre. Le pied et une zone autour sont réservés.

39N° 17

Bol miniature modelé. Smirat, tombe 1.91. Musée de Moknine. Inv. : 24.02.25.2.

H : 4,30. ø bord : 5,92. ø fond : 3,42.

Une fine couche de concrétion couvre le vase.

Des déformations sont visibles au niveau du bord.

Pâte verdâtre pâle à brun foncé et grisâtre (5 G 7/2 à 10 YR 3/3 et 5 Y 5/2), granuleuse avec inclusions blanchâtres. Éclatements à cause des impuretés.

Surface brun foncé à brun grisâtre et gris sombre (7,5 YR 3/2 à 2,5 Y 5/2 et 10 YR 4/1), rugueuse. Engobe brun sombre, mat, inadhérent et craquelé. Fond externe réservé. Engobe de mauvaise qualité.

40N° 18

Bol miniature modelé. Smirat, tombe 1.91. Musée de Moknine. Inv. : 24.02.25.3.

H : 3,53. ø bord : 5,60. ø fond : 2,80.

Fragmentaire, restauré et restitué. La moitié du vase a disparu ; des traces de concrétion en couvrent la surface.

Déformations au niveau du bord.

Pâte brun clair (7,5 YR 6/4), dure et granuleuse.

Surface brun sombre à gris sombre et brun rougeâtre (7,5 YR 3/4 à 10 YR 4/1 et 5 YR 5/3), peu rugueuse au toucher. Engobe brun foncé, mat et adhérent.

41N° 19

Bol modelé. Smirat, tombe 1.91. Musée de Moknine. Inv. 24.02.25.5.

H : 7,83. ø bord : 13,36. ø fond : 7,06.

Des portions du bord ont disparu. Une couche de concrétion couvre le vase. Surface fortement écaillée par endroits sur la paroi externe avec des fissures.

Des traces de polissage. Déformations et irrégularités.

Pâte brun rougeâtre clair à brun clair et foncé (5 YR 6/4 à 7,5 YR 6/4 et 10 YR 3/3), dure et granuleuse.

Surface rougeâtre à brun franc et brun grisâtre (10 R 5/6 à 7,5 YR 5/6 et 2,5 Y 5/2), lisse. Engobe rouge, lisse, mat et adhérent. Fond externe réservé.

42N° 20

Bol modelé. Smirat, tombe 1.91. Musée de Moknine. Inv. 24.02.25.6.

H : 6,68. ø bord : 13,98. ø fond : 6,64.

Fragmentaire et restauré avec présence de fissures. Des fragments du bord ont disparu. Une fine couche de concrétion couvre le vase par endroits.

Traces de lissage. Des déformations au niveau du bord et de la paroi.

Pâte brun sombre, gris clair à foncé et brun grisâtre (7,5 YR 3/4 ; 10 YR 7/2 à 4/1 et 2,5 Y 5/2), assez dure et granuleuse. Des traces noirâtres sur presque tout le vase.

Surface brun foncé à clair et brun grisâtre avec des zones noirâtres (10 YR 3/3 à 7,5 YR 6/3 et 2,5 Y 5/2), assez lisse. Engobe brun franc, peu rugueux au toucher, mat, adhérent et craquelé. Fond externe réservé.

43N° 21

Bol modelé. Smirat, tombe 1.91. Musée de Moknine. Inv. 24.02.25.7.

H : 8,47. ø bord : 14,26. ø fond : 6,58.

Des portions du bord ont disparu. Surface écaillée avec des fissures. Une couche de concrétion couvre le vase.

Traces de lissage. Déformations au niveau du bord et du fond du vase.

Pâte feuilletée, cœur gris clair à foncé (5 Y 7/2 à 10 YR 4/1), extrémités brun rougeâtre sombre à clair (5 YR 3/2 à 6/4), assez dure, granuleuse avec des inclusions noirâtres grossières.

Surface rougeâtre, brun foncé à brun grisâtre (10 R 5/6 ; 7,5 YR 3/2 à 2,5 Y 5/2) avec des zones noirâtres, assez lisse. Engobe rouge, mat, épais et adhérent. Fond externe réservé.

44N° 22

Jatte modelée à trois tétons. Smirat, tombe 1.91. Musée de Moknine. Inv. 24.02.25.10.

H : 12,38. ø bord : 21,70. ø fond : 10,86.

Fragmentaire, restauré et restitué. Presque la moitié du vase a disparu. Une couche de concrétion couvre le vase.

Traces de lissage. Déformations au niveau du bord et du fond du vase.

Pâte feuilletée, cœur gris foncé (10 YR 4/1), extrémités brun clair à foncé (7,5 YR 6/3 à 10 YR 3/3), dure et granuleuse.

Surface rougeâtre, brun clair à sombre et brun grisâtre (10 R 5/8 ; 7,5 YR 6/4 à 3/4 et 2,5 Y 5/2), lisse. Engobe rouge sombre, mat, lisse et adhérent. Fond externe réservé.

  • 67 Cette chronologie s’appuie sur la datation de la cruche tournée (23) et sur parallèles des jattes (...)

Dans la deuxième tombe cinq vases ont été récupérés : une cruche tournée (fig. 6, 23) et quatre vases modelés : deux jattes (fig. 6, 24-25), un bol (fig. 6, 26) et un bol à anse (fig. 6, 27). Cette tombe date entre la fin du iiie et la première moitié du iie s. av. J.-C.67.

Fig. 6 : Mobilier funéraire de la tombe 2.91

Fig. 6 : Mobilier funéraire de la tombe 2.91

(dessins Y. Sghaïer)

45N° 23

Cruche. Smirat, tombe 2.91. Musée de Moknine. Inv. 24.02.25.24.

H : 15. ø bord : 4,60. ø panse : 7,24. ø pied : 4,98.

Éraflures sur le bord et le pied. Des portions de l’embouchure ont disparu. Surface écaillée sur la moitié du vase.

Des bavures sur l’anse. Traces de tournage. Déformations et irrégularités sur la panse, le pied et l’embouchure.

Pâte brun sombre à brun grisâtre (10 YR 3/3 à 5/2), dure et granuleuse.

Surface brun jaunâtre clair à brun foncé (10 YR 6/4 à 7,5 YR 3/2), rugueuse. Engobe brun clair à jaunâtre.

46N° 24

Jatte modelée à trois tétons. Smirat, tombe 2.91. Musée de Moknine. Inv. 24.02.25.20.

H : 10,85. ø bord : 18,30. ø fond : 8,14.

Éraflures sur le bord, fissures sur la paroi. Des portions du bord ont disparu. Surface écaillée par endroits. Une fine couche de concrétion couvre le vase.

Déformations au niveau du bord.

Pâte brun grisâtre à brun foncé (2,5 Y 5/2 à 7,5 YR 3/4), peu dure et granuleuse.

Surface brun foncé à clair, brun rougeâtre à rouge et grisâtre avec des zones noirâtres (7,5 YR 3/2 à 6/3 ; 5 YR 4/3 à 2,5 YR 4/6 et 5 Y 5/1), lisse. Engobe rouge, mat et adhérent. Fond externe réservé.

47N° 25

Jatte modelée à trois tétons. Smirat, tombe 2.91. Musée de Moknine. Inv. 24.02.25.21.

H : 8,86. ø bord : 19,20. ø fond : 8,90.

Éraflures sur le bord. Surface écaillée, surtout la paroi interne.

Déformations et irrégularités.

Pâte feuilletée, brun rougeâtre clair à brun sombre et grisâtre (5 YR 6/3 à 7,5 YR 3/4 et 5 Y 6/1), dure et granuleuse.

Surface rouge clair à sombre, brun rougeâtre à brun foncé, grisâtre avec des zones noirâtres (10 R 7/8 à 3/6 ; 5 YR 4/3 à 7,5 YR 3/2 et 5 Y 6/1), peu rugueuse. Engobe rouge, mat, adhérent, épais et craquelé. Fond externe réservé.

48N° 26

Bol modelé. Smirat, tombe 2.91. Musée de Moknine. Inv. 24.02.25.22.

H : 6,91. ø bord : 11,34. ø fond : 7,02.

Fragmentaire, restauré et restitué. Éraflures sur le bord et le fond avec des fissures. Surface écaillée par endroits.

Déformations et irrégularités au niveau du fond et de la paroi interne du vase.

Pâte feuilletée, brun foncé à clair et gris sombre à clair (10 YR 3/3 à 7,5 YR 6/4 et 2,5 Y 4/1 à 7/2), dure et granuleuse.

Surface rouge, brun rougeâtre sombre et brun clair à brun grisâtre (10 R 4/8 ; 5 YR 3/3 et 7,5 YR 6/4 à 2,5 Y 5/2), peu rugueuse. Engobe rouge, mat, adhérent et craquelé. Fond externe réservé.

49N° 27

Bol modelé miniature à anse. Smirat, tombe 2.91. Musée de Moknine. Inv. 24.02.25.23.

H : 3,46. ø bord : 6. ø fond : 3,22.

Des éraflures au niveau du bord. Presque ⅓ du bord a disparu. Une couche de concrétion couvre l’ensemble du vase.

Des bavures au niveau de l’anse. Des irrégularités touchent le bord et le fond.

Pâte feuilletée, brun clair, brun rougeâtre foncé à brun grisâtre (7,5 YR 6/3 ; 5 YR 3/2 à 2,5 Y 5/2), friable et granuleuse. Paroi éclatée à cause des impuretés.

Surface rouge foncé, brun clair à foncé et gris clair avec des zones noirâtres (10 R 3/6 ; 7,5 YR 6/4 à 3/4 et 5 Y 7/2), assez lisse. Engobe rouge, adhérent, mat et craquelé. Fond externe réservé.

  • 68 Cette opération a été assurée par les services régionaux de l’Institut National du Patrimoine au S (...)
  • 69 Cette chronologie repose sur la datation du bol importé (28), des bols caliciformes (31 et 32), de (...)

Une deuxième intervention d’urgence a eu lieu le 7 août 2001 à Smirat, dans une tombe punique fortement endommagée68. Cette dernière comprend onze éléments du mobilier funéraire : un bol en campanienne A (fig. 7, 28), deux cruches (fig. 7, 29-30), deux bols caliciformes tournés (fig. 7, 31-32), quatre bols modelés (fig. 7, 33-36) et deux lampes (fig. 7, 37-38), et date de la première moitié du iie s. av. J.-C.69.

Fig. 7 : Mobilier funéraire de la tombe 1.2001

Fig. 7 : Mobilier funéraire de la tombe 1.2001

(dessins Y. Sghaïer)

50N° 28

Bol à vernis noir. Smirat, tombe 1.2001. Réserves de Bekalta. Inv. 77.02.25.1004.

H : 5,33. ø bord : 13,48. ø fond : 4,82.

Fragmentaire, partiellement restauré et restitué. Vernis écaillé par endroits surtout le bord et le pied.

Deux perforations percées dans la paroi sont en rapport avec une restauration antique.

Pâte brun rougeâtre à brun grisâtre et brun franc (5 YR 4/3 à 2,5 Y 5/2 et 7,5 YR 4/6), dure, peu granuleuse avec des inclusions translucides.

Vernis noir lisse et peu luisant à reflet métallique bleuâtre, adhérent et épais. Plan de pose réservé avec des empreintes de doigts autour du pied.

51N° 29

Cruche. Smirat, tombe 1.2001. Réserves de Bekalta. Inv. 77.02.25.1005.

H : 15,32. ø bord : 4,64. ø panse : 7,20. ø fond : 4,18.

La moitié de l’embouchure a disparu. Éraflures au niveau du pied. Surface écaillée par endroits.

Traces de tournage. Déformations et irrégularités sur la panse. Bavures sur l’embouchure et le pied.

Pâte feuilletée, brun rougeâtre sombre à brun foncé (5 YR 3/4 à 7,5 YR 3/4), dure et granuleuse.

Surface brun foncé à gris clair (à cause de la cuisson) et verdâtre (7,5 YR 5/6 à 7/1 et 5 G 6/2), rugueuse. Engobe vert pâle.

52N° 30

Cruche. Smirat, tombe 1.2001. Réserves de Bekalta. Inv. 77.02.25.1006.

H cons. : 10,66. ø bord : 3,88. ø panse : 7,12.

La moitié du vase a disparu. Présence de fissures. Surface écaillée par endroits.

Trace de tournage sur la panse avec des bavures.

Pâte brun sombre (10 YR 3/3), dure et granuleuse.

Surface verdâtre (5 G 6/2), rugueuse. Engobe vert pâle.

53N° 31

Bol caliciforme tourné. Smirat, tombe 3.91. Réserves de Bekalta. Inv. Inv. 77.02.25.1007.

H : 9,36. ø bord : 7,40. ø pied : 5,06.

Éraflures au niveau du bord et du pied. Des traces de concrétion sur la partie inférieure du vase.

Déformations au niveau du pied. Traces de tournage et de lissage.

Pâte brun rougeâtre clair (5 YR 6/3), dure et granuleuse.

Surface rouge foncé à clair (10 R 3/6 à 7/8), lisse. Engobe rouge, mat, épais et adhérent. Fond externe réservé avec taches.

54N° 32

Bol caliciforme tourné. Smirat, tombe 1.2001. Réserves de Bekalta. Inv. 77.02.25.1008.

H : 8,79. ø bord : 7,32. ø pied : 4,20.

Éraflures au niveau du bord et du pied. Des traces de concrétion couvrent le vase par endroits. Surface écaillée.

Traces de tournage et de lissage. Aucune action de polissage autour du pied.

Pâte verdâtre à brun verdâtre (5 Y 5/6 à 2,5 Y 4/4), dure et granuleuse.

Surface rouge clair (10 R 7/8), assez lisse. Engobe rouge, mat, épais et adhérent. Le pied, partiellement, ainsi qu’une zone irrégulière autour, sont réservés avec taches.

55N° 33

Bol modelé. Smirat, tombe 1.2001. Réserves de Bekalta. Inv. Inv. 77.02.25.1009.

H : 6,28. ø bord : 13,46. ø pied : 5,96.

Éraflures sur le bord. Surface fortement écaillée. Engobe presque complètement disparu.

Pâte brun clair et brun rougeâtre clair (7,5 YR 6/3 et 5 YR 6/3), dure et granuleuse.

Surface rougeâtre à brun rougeâtre, brun foncé et gris clair (10 R 4/8 à 5 YR 4/4 ; 10 YR 3/3 et 5 Y 7/2), rugueuse. Enduit rouge, mat, inadhérent et craquelé. Fond externe réservé.

Décor incisé avant cuisson. Une incision ovale entourée par deux incisions circulaires placées sur la jonction entre la paroi externe et le fond du vase.

56N° 34

Bol modelé. Smirat, tombe 1.2001. Réserves de Bekalta. Inv. 77.02.25.1010.

H : 6,75. ø bord : 13,90. ø pied : 6,14.

Des portions du bord ont disparu. Des éraflures sur le bord. La surface externe est fortement écaillée par endroits avec des traces de concrétion.

Déformations et irrégularités au niveau du bord et de la hauteur du vase.

Pâte feuilletée, cœur gris clair à foncé (2,5 Y 7/2 à 4/1), extrémités brun rougeâtre (5 YR 4/4), assez dure et granuleuse avec des inclusions noirâtres. Paroi crevassée à cause des impuretés.

Surface rouge, brun clair à foncé avec des zones noirâtres (10 R 4/6 ; 7,5 YR 6/4 à 10 YR 3/3), lisse. Engobe rouge, mat, épais et adhérent. Fond externe réservé.

57N° 35

Bol caliciforme tourné. Smirat, tombe 1.2001. Réserves de Bekalta. Inv. 77.02.25.1011.

H : 8,22. ø bord : 14,34. ø pied : 7,14.

Éraflures sur le bord. Surface écaillée par endroits avec fissures.

Pâte feuilletée, cœur grisâtre (5 YR 6/1), extrémités brun clair à brun rougeâtre (10 YR 4/3 à 5 YR 4/4), peu dure et granuleuse.

Surface rouge foncé, brun rougeâtre foncé à brun sombre avec des zones grises et noirâtres (10 R 3/2 ; 2,5 YR 3/3 à 7,5 YR 3/2), rugueuse. Enduit rouge, mat, adhérent et craquelé. Fond externe réservé.

Incision, avant cuisson, sur le fond externe de deux petits traits formant un angle aigu, avec les extrémités assez rapprochées, sans intersection.

58N° 36

Bol modelé. Smirat, tombe 1.2001. Réserves de Bekalta. Inv. Inv. 77.02.25.1012.

H : 8. ø bord : 14,82. ø pied : 6,72.

Éraflures sur le bord. Une fine couche de concrétion couvre le vase. Surface écaillée par endroits.

Déformations et irrégularités au niveau du bord, de la paroi externe et du fond interne ainsi que la hauteur du vase.

Pâte brun sombre (7,5 YR 3/2 à 3/4), dure et granuleuse. Paroi crevassée à cause des impuretés.

Surface rougeâtre à brun franc (10 R 5/8 à 7,5 YR 5/6) avec des zones noirâtres, peu rugueuse. Pas de trace de lissage. Engobe rouge, mat, épais, adhérent et craquelé. Fond externe réservé.

59N° 37

Lampe. Smirat, tombe 1.2001. Réserves de Bekalta. Inv. 77.02.13.502.

H : 2,68. L : 8,37. ø disque : 5,34. ø pied : 4.

Éraflures sur le bec. Aileron en partie disparu. Surface écaillée par endroits.

Des traces de feu sur le bec.

Pâte brun verdâtre et gris clair (2,5 Y 4/4 et 5 YR 7/1), dure et granuleuse.

Vernis noir, mat, rugueux et adhérent. Fond externe réservé avec taches.

60N° 38

Lampe. Smirat, tombe 1.2001. Réserves de Bekalta. Inv. 77.02.13.503.

H : 3,06. L : 10,16. ø disque : 5,80. ø pied : 4,20.

Éraflures sur le bec. Des traces de concrétion et surface écaillée par endroits.

Des bavures sur le pied, traces de feu sur le bec.

Pâte rouge (10 R 5/6), dure, granuleuse avec des inclusions ferrugineuses.

Vernis brun rougeâtre foncé à brun clair avec des zones noirâtres, mat, rugueux et adhérent. Traces de coulée.

2.1. Les importations

  • 70 Lamboglia 1952, Forme 27c ; Morel 1981, p. 229, Série 2825, pl. 76.
  • 71 Khelifi 2014, p. 323-324, no 445.

61La céramique mise au jour durant la dernière intervention à Smirat comporte un seul vase importé (28) en campanienne A. C’est un bol large, la partie inférieure de la paroi présente un profil à peine bombé voire rectiligne, inflexion anguleuse, bord légèrement rentrant et pied annulaire à profil anguleux. Ce type de bol70 date du début du iie s. av. J.-C. et trouve des parallèles à Utique71.

  • 72 Sagona 2002, p. 397, fig. 77, no 6.
  • 73 Nadalini 2003; 2007-2009.
  • 74 Nadalini 2007. Une attention a été manifestée à l’égard de ce comportement de restaurations antiqu (...)

62Ce vase a connu une intervention particulière : deux perforations ont été pratiquées sur la partie centrale de la vasque, pour servir à l’application d’une attache probablement en plomb. Cette action visant la restauration de ce bol pour une continuation d’usage peut être justifiée par la valeur de ce produit importé. En effet, ses propriétaires ont cherché à maintenir sa durée de vie malgré un mauvais état de conservation. Cette même technique a été attestée sur une jarre retrouvée dans la tombe 2 de la nécropole de Paola à Malte72 qui présente sur la panse plusieurs perforations de part et d’autre d’une fissure. La récupération d’un vase voué à la disparition est un comportement récurrent durant l’Antiquité : une collection de Gela a fait l’objet de plusieurs observations à cet égard, avec une variété de méthodes73. Plusieurs collections de céramique, principalement des produits grecs, ont été étudiées avec une analyse des procédés utilisés pour la restauration74.

  • 75 Un bol profond en céramique commune découvert lors de la fouille d’un habitat dans la cité de Kerk (...)
  • 76 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 84-85, nos 138 et 286. Le procédé de restauration pour les deux vases (...)
  • 77 Une amphore grecque du type Solocha II, de la tombe Z 15B (Ben Jerbania 2011, p. 85), a gardé les (...)
  • 78 L’étude de la céramique de la nécropole dolménique de Dougga nous a permis d’identifier deux fragm (...)

63Le recours à des points de suture pour la restauration des vases puniques est un phénomène dont l’ampleur ne peut pas être saisie dans sa totalité à cause de la conservation limitée de ce genre d’intervention difficile à apercevoir, surtout sur des vases fragmentaires. Cependant, des parallèles de restaurations anciennes sont signalés à Kerkouane75, à Lepti Minus76, à Thapsus77 et à Dougga78.

2.2. La poterie modelée

64* Bol : les vases 17, 18, 19, 20, 21, 26, 33, 34, 35 et 36 sont des bols modelés qui peuvent être répartis en trois groupes.

  • 79 Camps 1967, no 130.
  • 80 Camps 1964, type A 1, p. 10.

65– 1er groupe : les vases 17 et 18 sont des bols de taille réduite, de forme tronconique oblique à contour simple, lèvre arrondie, bord évasé et fond plat. Il s’agit d’une microcéramique79 qui trouve des parallèles en Algérie, surtout à Tébessa80.

  • 81 Ben Younes 1986, p. 158, T 4, no 1, pl. XLVII et p. 160, T 6, nos 1-2-3-4, pl. XLIX.
  • 82 Ben Younes, Sghaïer 2018, nos 8, 14, 62, 63, 111, 112, 113, 132, 140, 142, 149, 155, 156, 165, 181 (...)
  • 83 Sghaïer 2022, p. 66, T 7-4.
  • 84 Khelifi 2011, p. 255, no 53.
  • 85 Krandel-Ben Younes 1992-1993, p. 261, T. III, no 2, pl. 41.

66– 2e groupe : les vases 19, 20, 21, 33 et 36 sont des bols à bord évasé, lèvre amincie, vasque tronconique à contour simple et fond plat ou légèrement concave (36). Le bol 33 se distingue par un décor incisé avant cuisson sur la jonction entre la paroi externe et le fond. Des bols similaires sont présents dans les tombes d’El Hkayma81, Lepti Minus82, El Mansourah83, Mateur84 et Djebba (Béja)85.

67– 3e groupe : les vases 34 et 35 sont assez proches du groupe précédent et se distinguent par le profil de la vasque. Il s’agit de bols à bord évasé, lèvre amincie (35) ou retroussée vers l’extérieur (34), vasque tronconique, paroi galbée concave et fond plat.

  • 86 Cintas, Gobert 1939, p. 97, fig. 1, nos 3 et 4.
  • 87 Ben Younes, Sghaïer 2018, nos 13, 15, 28, 44, 135, 159, 220, 221, 222, 347 et 358.
  • 88 Ben Younes 1988, p. 63.

68* Jatte : les vases 22, 24 et 25 sont des jattes à bord évasé, lèvre arrondie amincie, vasque tronconique à contour simple, fond plat ou légèrement concave (24). Les exemplaires 24 et 25 ont reçu trois tétons, la jatte 22 présente deux tétons conservés et en avait probablement un troisième qui a disparu. Les tétons sont placés dans la moitié supérieure (24), ou bien inférieure (22 et 25). Cette forme, attestée déjà à Smirat86, est présente aussi à Lepti Minus87 et à El Hkayma88.

  • 89 Camps 1964, p. 28-31.
  • 90 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 76-77, no 355.
  • 91 Ghaki 1999, p. 123, type 25.1.2.
  • 92 Cintas 1976, pl. XXXVIII, no 18.

69* Bol à anse : le vase 27 est un bol modelé miniature, à bord peu évasé, corps tronconique, large plan de pose et fond plat. Une anse verticale, à section ronde, est placée sur le bas de la vasque et l’attache supérieure est au niveau du bord. Ce type de bol89 trouve des parallèles à Lepti Minus90, à Makthar91 et aux Andalouses92.

2.3. Céramique tournée de tradition punique

  • 93 Les bols nos 57, 237, 239 et 242. Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 79.

70* Bol : le vase 16 est un bol à bord évasé, paroi hémisphérique, pied à profil angulaire et fond concave. Ce vase est presque identique à des bols découverts à Lepti Minus93.

  • 94 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 82-83 ; 107-109.
  • 95 Exemplaires en cours d’étude. L’origine de ces éléments est une fouille préventive dirigée par le (...)

71* Bol caliciforme : les vases 31 et 32 sont des bols caliciformes tournés. Il s’agit d’une forme à bord évasé, panse à contour simple et profil en S, pied bas à profil angulaire et fond concave (31) ou plat (32). Des parallèles sont attestés à Lepti Minus94 et Thapsus95.

72* Cruche : la collection de Smirat comporte quatre cruches : 15, 23, 29 et 30. Cette forme a été attestée dans toutes les tombes, deux cruches dans la première et un exemplaire dans chacune des deux autres.

  • 96 Cintas 1950, p. 105, no 120, pl. IX ; Vegas 1999, p. 164, forme 29-3, pl. 63 c, 1.
  • 97 Sghaïer 2012, les exemplaires 44, 102, 112, 113, 201, 354, 355, 357 et 358.
  • 98 Ben Younes 1988, p. 143, T B 12 (2), no 3, pl. XXIV ; p. 139, T. B. 12 (1), no 2, pl. XX et p. 153 (...)
  • 99 Bisi 1971, p. 700, fig. 30c; Bechtold 1999, no 202, Type BR 4, pl. XIX.
  • 100 Bartoloni 2000a, p. 62, forme 36, fig. 4, 36.

73Ce vase se caractérise par une lèvre arrondie en saillie vers l’extérieur à base horizontale ou à profil angulaire (30), col tronconique, panse ovoïde ou globulaire (30), pied annulaire haut, à profil angulaire fond concave ou plat (23) et anse verticale à section ovale. L’anse surmonte l’embouchure (30) ou prend naissance à même niveau que la bordure et se rattache sur la partie supérieure de la panse. Ces cruches datent entre la fin du iiie et le début du iie s. et sont fréquentes à Carthage96, à El Mansourah97, à El Hkayma98, à Lilybée99 et Cagliari100.

2.4. Les lampes

  • 101 Cintas 1950, Forme 50, pl. XLVI. Deneauve 1969, Groupe X, no 168, pl. XXX ; Bussière 2000, p. 19, (...)
  • 102 Ben Jerbania 2005, F 3311a1, pl. XLIX.
  • 103 Ben Younes 1986, p. 154, T 1, (ch. 1) no 1 et T 1 (ch. 2), no 7, pl. XLIII; p. 162, T 6, no 12, pl (...)
  • 104 Krandel-Ben Younes 1992-1993, p. 268, T. IV, no 18, pl. 48.

74Deux lampes, 37 et 38, ont été découvertes dans la troisième tombe. La première dispose un réservoir à profil vertical, bec en bras d’ancre, assez étroit à son extrémité, rebord convexe incliné vers l’orifice de remplissage, entouré d’un sillon, pied bas, base peu concave, fond interne peu épais presque plat et aileron latéral non perforé. Ce type de lampes101 date de la première moitié du iie s. av. J.-C. et trouve des parallèles à Carthage102, El Hkayma103 et à Djebba104.

75Le deuxième exemplaire (38) est une lampe à paroi carénée, réservoir à carène centrale, bec allongé qui s’élargit à l’extrémité, rebord étroit en entonnoir incliné vers l’orifice de remplissage, entouré d’un sillon, pied bas, à profil angulaire, base concave, fond interne peu épais à cavité centrale et aileron, en forme de pointe, non perforé.

  • 105 Howland 1958, type 32, pl. 15.
  • 106 Deneauve 1969, type XI, no 178.
  • 107 Ben Younes 1995, p. 139, pl. 13-3, no 5.

76Ce type de lampe105 date entre la deuxième moitié du iiie s. et la première moitié du iie s. av. J.-C. et trouve des parallèles à Carthage106 et à Henchir Jabess107.

Fig. 8 : Localisation des tombes puniques à Moknine

Fig. 8 : Localisation des tombes puniques à Moknine

1. Tombe de la ligne du métro (1987). 2 et 3. Tombes El Kallalet (1979 et 1985). 4. Tombe du château d’eau (1995).

Extrait de la feuille no 66 de Moknine N. O. Échelle 1 : 25 000 – (1994)

Conclusion

77L’homogénéité des mobiliers funéraires, unie à la proximité des deux villes, situées à une distance d’une vingtaine de kilomètres, témoigne de l’appartenance des cités de Moknine et de Smirat à la civilisation punique.

78Malgré les limites des connaissances partielles et bien que des analyses statistiques soient irréalisables, la présente étude démontre l’existence de certaines spécificités locales, en se basant sur l’échantillon des céramiques étudiées, comme par exemple la fréquence des lampes à Moknine et la dominance de la poterie modelée à Smirat.

79Comment peut-on expliquer la divergence de cette composition ?

  • 108 Ben Younes 1981, p. 320.

80L’emplacement géographique semble être un facteur important. La ville de Moknine étant côtière, cette ouverture sur la Méditerranée peut être à l’origine de la présence des lampes attiques (3, 10 et 11) et des imitations du vernis noir (1 et 12). Par ailleurs, Smirat est éloignée du littoral, ce qui explique l’extrême rareté des produits importés, un seul vase (28) qu’on a pris le soin de restaurer à l’époque punique. Le recours à la poterie modelée n’est pas seulement une manifestation des ressources limitées de la population108, mais aussi une expression de l’attachement aux origines libyques.

  • 109 Fantar 1970, p. 15-17.
  • 110 Cette interprétation a été proposée pour la nécropole punique d’El Hkayma, Ben Younes 1986, p. 65.
  • 111 Ce phénomène a été observé à El Hkayma, Ben Younes 1988, p. 58-59.

81Au-delà de la divergence, la présence du mobilier est codifiée et reflète des croyances et des traditions en rapport avec la conception de l’au-delà109. Les lampes par exemple semblent assurer la survie de l’âme du défunt110 ; les traces de feu visibles sur un grand nombre de lampes (3, 5, 10, 37 et 38), probablement allumées dans les tombes111, démontre l’importance de cet élément et de la lumière dans l’eschatologie punique.

  • 112 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 107-109.
  • 113 Cintas 1961, p. 77-78.
  • 114 Les caractéristiques de ces microrégions peuvent nous renseigner sur leurs relations à l’échelle d (...)

82Deux autres vases attirent l’attention dans la composition de cette céramique funéraire : un bol caliciforme modelé à Moknine (2) et deux autres, tournés, à Smirat (31 et 32). Ces derniers sont typiques des tombes de Lepti Minus112. C’est un produit identitaire dont l’usage est une manifestation d’appartenance à un groupe ethnique ou culturel particulier113. Leur présence est un témoignage important sur la composition de la population punique à Moknine et à Smirat. Quoi qu’il en soit, les différences entre les céramiques funéraires démontrent la variété au sein d’une même région. Il est possible de définir le Sahel comme un ensemble de microrégions114.

  • 115 Cette situation a été identifiée à Carthage, à Lepti Minus, à Thapsus et à Kerkouane (Ben Younes, (...)
  • 116 C’est probablement le cas de Lepti Minus (Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 58).
  • 117 Il convient de citer deux exemples d’espaces funéraires réservés aux enfants séparés des nécropole (...)

83Notre étude conforte l’idée de la présence de plusieurs secteurs qui composent le monde funéraire punique de la cité de Moknine. L’étendue de ces secteurs reste difficile à délimiter à cause de la forte urbanisation que la ville subit depuis quelques décennies. La disparition d’une grande partie de ces tombes n’empêche pas de dresser une carte de la localisation des découvertes anciennes et fortuites qui témoignent de la présence de secteurs séparés dont la chronologie est assez rapprochée (fig. 7). Les habitants de plusieurs cités puniques ont eu recours à l’occupation simultanée de différents secteurs funéraires éloignés les uns des autres115. Les raisons de cette séparation sont probablement diverses : il est possible d’envisager que la fréquentation et l’exploitation d’une nécropole est en rapport avec un secteur ou un quartier précis de la cité116, ou bien que les occupants d’une aire funéraire appartiennent à un groupe social particulier117. Il est probable aussi que ces secteurs funéraires soient en relation avec un habitat dispersé sur plus qu’une éventuelle agglomération.

  • 118 Archives du Centre Camille Jullian, UMR 7299 AMU-CNRS. Il s’agit d’un document inédit de l’archive (...)

84Concernant la nécropole punique de Smirat, P. Cintas a écrit : « J’ai fouillé, en 1938, vingt-deux tombes de ce cimetière, en compagnie du Dr Gobert et un nombre au moins égal, un peu plus tard, dans l’intérêt de la vérification pure par argumentation de la documentation, mais certes sans enthousiasme tant toutes les tombes de ce cimetière se ressemblent et ne livrent, au surplus, qu’un mobilier grossier, sans le moindre attrait esthétique et d’une triste monotonie »118.

  • 119 Les mêmes interprétations ont été avancées à propos du phénomène de l’importance de la poterie mod (...)

85À Smirat, les tombes comportent rarement des produits importés et sans suivre les appréciations personnelles de P. Cintas, la présente étude des mobiliers de trois hypogées de cette ville, composés essentiellement de poterie modelée, permettent d’affirmer encore une fois le caractère rural de l’agglomération ainsi que l’importance des traditions autochtones119.

86La présence punique dans cette région du Sahel confirmée par les découvertes funéraires et les mobiliers céramiques incite certainement à intensifier les prospections et les interventions archéologiques qui peuvent dévoiler des témoignages sur les cités en rapport avec ces ensembles funéraires. La situation semble impossible pour la ville de Moknine à cause de la présence d’une urbanisation intense, tandis que pour Smirat, elle peut s’avérer moins compliquée. Des possibles sondages peuvent avoir lieu sous les vestiges d’époque romaine afin de documenter les niveaux d’occupation du passé punique de cette localité.

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Notes

1 La vitrine de la première salle du musée comporte principalement de la céramique punique.

2 Deux bols modelés, exposés au musée de Moknine, ont été publiés dans le cadre de la fouille des tombes puniques de Smirat dirigée par E.-G. Gobert et P. Cintas (Gobert, Cintas 1941, p. 99-100).

3 Ce projet a débuté avec la céramique de Lepti Minus (Ben Younes, Sghaïer 2018). La publication, en cours de préparation, de la céramique punique de Thapsus est parmi les objectifs de première importance de ce projet. Dans le même cadre, une étude en cours englobe l’intégralité de la poterie modelée punique au Sahel.

4 Mes remerciements s’adressent à mon professeur Habib Ben Younes (directeur de recherche à l’Institut National du Patrimoine, Tunisie) pour l’autorisation d’étudier ce matériel et la relecture du présent travail. L’étude de cette céramique a eu lieu dans les locaux du musée de Moknine et dans les réserves du site de Thapsus (Bekalta) : je tiens à remercier Mohamed Houass (conservateur conseiller, INP) et Makrem Dogui (administrateur conseiller, INP) pour les bonnes conditions de travail et les facilités accordées.

5 Ben Younes 1992-1993.

6 Ben Younes 1992-1993, p. 19 et note 1. Une deuxième structure funéraire à proximité de la première a été pillée.

7 Cette fouille a été réalisée sous la direction de Nejib Ben Lazreg (chercheur, INP).

8 Cimetière du château d’eau.

9 La céramique tournée (1, 6, 7 et 8) et le bol modelé datent entre la fin du ive et la première moitié du iie s. av. J.-C. Cependant, la chronologie de cette tombe se base sur celle des trois lampes 3, 4 et 5 (entre la fin du ive et la première moitié du iiie s. av. J.-C.), ce qui précise davantage la datation de la céramique tournée ou la forme modelée.

10 Les dimensions sont exprimées en centimètres.

11 Le code Munsell (1975) a été utilisé pour les couleurs des pâtes et des surfaces.

12 L’équipe de fouille a été dirigée par Nejib Ben Lazreg (chercheur, INP), assisté par Taher Ben Lazreg (technicien dessinateur, INP).

13 La céramique tournée (9, 12, 13 et 14) s’étale entre la fin du ive et la première moitié du iie s. av. J.-C. en se basant surtout sur les parallèles du plat d’imitation 12. Cependant, la chronologie de cette tombe s’appuie sur celle des deux lampes attiques 10 et 11 (entre la fin du ive et le début du iiie s. av. J.-C.).

14 Lamboglia 1952, p. 176-177, forme 27a. Morel 1981, types 2783g-1, 2783h-1 et p. 223, 2783i-1, pl. 72.

15 Chelbi 1992, nos 135, 136 et 137 ; Maraoui-Telmini 2006, p. 46, fig. 7a.

16 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 70 et les exemplaires nos 154, 244, 245 et 293.

17 Sghaïer 2012, exemplaires nos 220, 285, 673, 703, 706 et 736.

18 Bartoloni 2000a, forme 21, p. 61, fig. 3, 21.

19 Chelbi 1992, no 69.

20 Sghaïer 2015, nos 98 et 280, p. 35-37, fig. 7.

21 Fantar 1986, p. 451, no 20, pl. LI.

22 Ben Younes 1986, p. 163, T. 7, no (3), pl. LII et p. 170, T. 19, no 3, pl. LIX ; Ben Younes 1988, p. 124, T. B. 1, no 4, pl. V.

23 Krandel-Ben Younes 1992-1993, pl. 33 – T I, no 9.

24 Ben Tahar 2009, p. 248, fig. 16. 4. 8.

25 Morel 1981, p. 128, Série 1634, pl. 25 ; Ben Tahar 2009, p. 247 et notes nos 26 et 27.

26 Chelbi 1992, p. 35-36 ; Morel 1981, p. 50.

27 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 74-75 et les exemplaires nos 143, 191 et 345.

28 Camps 1961, fig. 94 et p. 286.

29 Les bols nos 57, 237, 239 et 242 ; Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 79.

30 Nous soupçonnons la présence de décor en spirale sur le centre du fond interne à l’image du bol 57 à Lepti Minus (Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 258), mais le mauvais état de conservation empêche toutes tentatives pour dépasser la conjecture.

31 Rodero Riaza 1980, p. 16, no 3.10, fig. 2 et p. 117 pl. 9, no 3 ; Tarradell, Font De Tarradell 2000, p. 80 CV 41 et p. 93, CT 28.

32 Cintas, Gobert 1939, p. 174, fig. 34 ; Gallet de Santerre, Slim 1983, pl. X, fig. 5 ; Fantar 1986, p. 448, pl. XLV.

33 Cintas 1950, pl. IX, no 111 ; Vegas 1999, p. 165, forme 30, pl. 64-1 ; Maraoui-Telmini 2006, p. 47, fig. 8e.

34 Sghaïer 2012, nos 100, 101, 159, 356, 371, 484, 490, 595 et 664,

35 Ben Younes, Sghaïer 2018, 52 (BEA. 5), 235 (BH. 128), 253 (BH. 148), 306 et 307.

36 Krandel-Ben Younes 1992-1993, p. 272, T V, no 5, pl. 52.

37 Selmi 2008, p. 159, Type A VII, variante b.

38 Bartoloni 1991, p. 131, fig. 10.

39 Cintas 1950, pl. IX, no 122.

40 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 85, no 263.

41 Gallet de Santerre, Slim 1983, fig. 2, no 9, pl. XVII

42 Bechtold 1999, no 204, pl. XX.

43 Cintas 1950, pl. XIV, nos 183 et 184.

44 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 86, no 84.

45 Gallet de Santerre, Slim 1983, pl. VII, fig. 2.

46 Bartoloni 2000b, p. 103, forme 48, fig. 8.

47 Sghaïer 2016, p. 172, no 133, pl. VI. A.

48 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 84, no 73.

49 Tarradell, Font De Tarradell 2000, p. 98-99, CT 48 et 50.

50 Ben Jerbania 2005, p. 186-187, F 3122b1, pl. XXXIV.

51 Howland 1958, type 25A, nos 271 et 272, pl. 9.

52 Ben Jerbania 2005, p. 208, F 3232a1, pl. XL.

53 Howland 1958, type 25B, no 311, pl. 10.

54 Deneauve 1969, Groupe VIII et nos 150 et 159, pl. XXIX ; Bussière 2000, p. 19, type A III 5 et no 99, pl. 3 ; Ben Jerbania 2005, F 3251a1, pl. XLII.

55 Fantar 1986, p. 449, pl. XLVII.

56 Chérif 1992-1993, p. 100, fig. 18-19, pl. V.

57 Ben Younes 1986, p. 156, T 2, no 1, pl. XLV ; p. 168, T 12, no 2, pl. LVII et p. 170, T 19, no 4, pl. LIX. Ben Younes 1988, p. 155, T B / 15, no 2, pl. XXXVI.

58 Cintas 1950, Forme 29, pl. XLIII ; Howland 1958, Type 25 A, assez proche du no 269, pl. 9 ; Ben Jerbania 2005, F 3141c1, pl. XXXVI.

59 Deneauve 1969, Groupe IV, pl. VII et XXVIII.

60 Cintas 1976, pl. LXXXIX, nos 11-12. Notamment à Djebel Mlezza, Cintas, Gobert 1939, p. 181, fig. 67.

61 Ben Younes 1986, p. 156, T. 2 bis, no 3, pl. XLV.

62 Bussière 2000, p. 19, type A III 1, fig. 4.

63 Ben Younes 1987 ; Sghaïer 2017, p. 243.

64 E.-G. Gobert et P. Cintas (1939) ont fouillé vingt-deux tombes à puits durant cette intervention.

65 Les données en rapport avec l’architecture ou les pratiques funéraires ont complètement disparu à cause de la destruction des structures.

66 Cette chronologie repose principalement sur la datation de la céramique tournée (15 et 16).

67 Cette chronologie s’appuie sur la datation de la cruche tournée (23) et sur parallèles des jattes modelées (24 et 25) à Lepti Minus et El Hkayma.

68 Cette opération a été assurée par les services régionaux de l’Institut National du Patrimoine au Sahel.

69 Cette chronologie repose sur la datation du bol importé (28), des bols caliciformes (31 et 32), des cruches (29 et 30) ainsi que des deux lampes (37 et 38).

70 Lamboglia 1952, Forme 27c ; Morel 1981, p. 229, Série 2825, pl. 76.

71 Khelifi 2014, p. 323-324, no 445.

72 Sagona 2002, p. 397, fig. 77, no 6.

73 Nadalini 2003; 2007-2009.

74 Nadalini 2007. Une attention a été manifestée à l’égard de ce comportement de restaurations antiques à l’occasion des travaux nécessaires à l’exposition au musée de Louvre en rapport avec le potier et peintre grec Euphronios.

75 Un bol profond en céramique commune découvert lors de la fouille d’un habitat dans la cité de Kerkouane présente une série de perforations qui témoignent d’une action de restauration. Ce vase est inédit, sa découverte remonte à 2005, le responsable du secteur de cette fouille est notre collègue Chokri Touihri.

76 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 84-85, nos 138 et 286. Le procédé de restauration pour les deux vases de Lepti Minus est différent du bol de Smirat : il s’agit d’un colmatage de fissures dues à la cuisson par une mince couche de chaux ou de plâtre. Des analyses en cours de réalisation, en collaboration avec notre collègue Olfa Dammak-Latrach, permettront de définir la matière utilisée pour la réparation.

77 Une amphore grecque du type Solocha II, de la tombe Z 15B (Ben Jerbania 2011, p. 85), a gardé les traces d’une couche de plâtre utilisée pour colmater une fissure sur la panse. La publication de cette amphore ne prend pas en considération ce phénomène de réparation antique.

78 L’étude de la céramique de la nécropole dolménique de Dougga nous a permis d’identifier deux fragments en vernis noir, inédits, qui ont gardé les traces d’attaches en plomb avec des perforations. Ces fragments appartiennent à deux vases importés, le premier est un bol produit à Calès et le deuxième un bol en campanienne A. Pour un aperçu préliminaire de la céramique préromaine de Dougga voir Sghaïer, Dammak-Latrach 2020.

79 Camps 1967, no 130.

80 Camps 1964, type A 1, p. 10.

81 Ben Younes 1986, p. 158, T 4, no 1, pl. XLVII et p. 160, T 6, nos 1-2-3-4, pl. XLIX.

82 Ben Younes, Sghaïer 2018, nos 8, 14, 62, 63, 111, 112, 113, 132, 140, 142, 149, 155, 156, 165, 181, 183, 213, 215, 216, 219, 349, 350, 351, 352, 353, 354, 356, 357 et 360.

83 Sghaïer 2022, p. 66, T 7-4.

84 Khelifi 2011, p. 255, no 53.

85 Krandel-Ben Younes 1992-1993, p. 261, T. III, no 2, pl. 41.

86 Cintas, Gobert 1939, p. 97, fig. 1, nos 3 et 4.

87 Ben Younes, Sghaïer 2018, nos 13, 15, 28, 44, 135, 159, 220, 221, 222, 347 et 358.

88 Ben Younes 1988, p. 63.

89 Camps 1964, p. 28-31.

90 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 76-77, no 355.

91 Ghaki 1999, p. 123, type 25.1.2.

92 Cintas 1976, pl. XXXVIII, no 18.

93 Les bols nos 57, 237, 239 et 242. Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 79.

94 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 82-83 ; 107-109.

95 Exemplaires en cours d’étude. L’origine de ces éléments est une fouille préventive dirigée par le professeur Habib Ben Younes.

96 Cintas 1950, p. 105, no 120, pl. IX ; Vegas 1999, p. 164, forme 29-3, pl. 63 c, 1.

97 Sghaïer 2012, les exemplaires 44, 102, 112, 113, 201, 354, 355, 357 et 358.

98 Ben Younes 1988, p. 143, T B 12 (2), no 3, pl. XXIV ; p. 139, T. B. 12 (1), no 2, pl. XX et p. 153, T B 14, no 13, pl. XXXIV.

99 Bisi 1971, p. 700, fig. 30c; Bechtold 1999, no 202, Type BR 4, pl. XIX.

100 Bartoloni 2000a, p. 62, forme 36, fig. 4, 36.

101 Cintas 1950, Forme 50, pl. XLVI. Deneauve 1969, Groupe X, no 168, pl. XXX ; Bussière 2000, p. 19, type A III 7, no 147, pl. 5.

102 Ben Jerbania 2005, F 3311a1, pl. XLIX.

103 Ben Younes 1986, p. 154, T 1, (ch. 1) no 1 et T 1 (ch. 2), no 7, pl. XLIII; p. 162, T 6, no 12, pl. LI ; p. 169, T 17, no 3, pl. LVIII ; Ben Younes 1988, p. 135, T B / 9, no 2, pl. XVI ; p. 139, T B / 12 (1), no 1, pl. XX et p. 148, T B / 13 (1), no 6, pl. XXIX.

104 Krandel-Ben Younes 1992-1993, p. 268, T. IV, no 18, pl. 48.

105 Howland 1958, type 32, pl. 15.

106 Deneauve 1969, type XI, no 178.

107 Ben Younes 1995, p. 139, pl. 13-3, no 5.

108 Ben Younes 1981, p. 320.

109 Fantar 1970, p. 15-17.

110 Cette interprétation a été proposée pour la nécropole punique d’El Hkayma, Ben Younes 1986, p. 65.

111 Ce phénomène a été observé à El Hkayma, Ben Younes 1988, p. 58-59.

112 Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 107-109.

113 Cintas 1961, p. 77-78.

114 Les caractéristiques de ces microrégions peuvent nous renseigner sur leurs relations à l’échelle de la région, Horden, Purcell 2000, p. 123.

115 Cette situation a été identifiée à Carthage, à Lepti Minus, à Thapsus et à Kerkouane (Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 57-58).

116 C’est probablement le cas de Lepti Minus (Ben Younes, Sghaïer 2018, p. 58).

117 Il convient de citer deux exemples d’espaces funéraires réservés aux enfants séparés des nécropoles pour les adultes : le premier exemple est la nécropole de la plage à Kerkouane (Gallet de Santerre, Slim 1983, p. 22-47) et le deuxième est la nécropole des inhumations en amphore à Thapsus (fouille préventive, inédite, 2016).

118 Archives du Centre Camille Jullian, UMR 7299 AMU-CNRS. Il s’agit d’un document inédit de l’archive de Pierre Cintas conservée dans le fond Serge Lancel. Je tiens à remercier Véronique Blanc-Bijon (CNRS, Aix-Marseille Université) responsable des archives africaines.

119 Les mêmes interprétations ont été avancées à propos du phénomène de l’importance de la poterie modelée dans les tombes d’El Hkayma, Ben Younes 1988, p. 77.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 : Carte de quelques nécropoles puniques au Sahel avec l'emplacement de Moknine et de Smirat
Crédits (dessin Y. Sghaïer)
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Titre Fig. 2 : Sélection de vases de l’hypogée d’El Kallalet
Crédits (clichés Y. Sghaïer)
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Titre Fig. 3 : Mobilier funéraire de la tombe du château d’eau à Moknine
Crédits (dessins Y. Sghaïer)
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Titre Fig. 4 : Mobilier funéraire de la quatrième tombe punique à Moknine
Crédits (dessins Y. Sghaïer)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/5858/img-4.jpg
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Titre Fig. 5 : Mobilier funéraire de la tombe 1.91
Crédits (dessins Y. Sghaïer)
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Titre Fig. 6 : Mobilier funéraire de la tombe 2.91
Crédits (dessins Y. Sghaïer)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/5858/img-6.jpg
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Titre Fig. 7 : Mobilier funéraire de la tombe 1.2001
Crédits (dessins Y. Sghaïer)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/5858/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 164k
Titre Fig. 8 : Localisation des tombes puniques à Moknine
Légende 1. Tombe de la ligne du métro (1987). 2 et 3. Tombes El Kallalet (1979 et 1985). 4. Tombe du château d’eau (1995).
Crédits Extrait de la feuille no 66 de Moknine N. O. Échelle 1 : 25 000 – (1994)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/docannexe/image/5858/img-8.jpg
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Pour citer cet article

Référence papier

Yamen Sghaïer, « Céramique inédite d’époque punique de Moknine et de Smirat (Tunisie) »Antiquités africaines, 59 | -1, 61-79.

Référence électronique

Yamen Sghaïer, « Céramique inédite d’époque punique de Moknine et de Smirat (Tunisie) »Antiquités africaines [En ligne], 59 | 2023, mis en ligne le 15 décembre 2023, consulté le 06 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/antafr/5858 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/antafr.5858

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Auteur

Yamen Sghaïer

Chargé de recherche à l’Institut National du Patrimoine, Tunisie

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